Solidarité avec les salariés de Triskalia intoxiqués par les pesticides.
Venez nombreux soutenir Raymond Pouliquen le mardi 1er décembre 2015 à 9h devant la 9ième chambre de sécurité sociale de la Cour d’Appel de Rennes au Parlement de Bretagne.
http://neplusperdresaviealagagner.org/i ... #more-1460Pour ne plus perdre sa vie à la gagner !
Nous sommes confronté-e-s à des organisations du travail de plus en plus violentes et à des employeurs qui nient ou banalisent les dégâts humains engendrés, quand ils ne les mettent pas dans la balance du chantage à l’emploi. Combien de nouvelles victimes des produits toxiques inhalés au travail ? Combien d’apprentis, d’intérimaires ou de salarié-e-s sous-traitant-e-s soumi-se-s à des travaux dangereux, dans l’indifférence du donneur d’ordres ? Combien de pathologies générées par des travaux de nuit injustifiés ? Jusqu’où iront l’accélération des rythmes et la réduction des marges de manœuvre des travailleur-se-s, et qui peut espérer échapper aux troubles musculo-squelettiques, aux atteintes à la santé mentale qui en découlent ? Où s’arrêtera le mépris des directions pour la réalité de notre travail, de son sens, et de ses conditions de réalisation ?
L’année 2015 est marquée par l’accélération des attaques contre les droits des travailleur-se-s sur le champ de la santé au travail avec l’adoption notamment de la loi Rebsamen. Cette remise en cause des Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) intervient après d’autres réformes visant à affaiblir le pouvoir d’intervention de la médecine du travail et de l’inspection du travail. Plus récemment encore, c’est l’annonce par le gouvernement, à la suite du rapport Combrexelle, d’un projet de loi visant à la refonte complète du code du travail.
L’objectif est manifestement, sous couvert de pseudo négociation, de réduire les obligations des employeurs notamment sur le champ de la santé et de la sécurité.
Qui en parle, qui dénonce, qui alerte ? Certainement pas les médias dominants. Quant au gouvernement, son principal objectif semble être de faire taire les acteurs qui ont pour mission de préserver la santé des travailleur-se-s. Pendant que des campagnes de santé publique nous incitent à bouger, manger des légumes ou arrêter de fumer, l’État contribue à rendre invisibles les dégâts de l’exploitation salariale. Tout est fait pour que la santé au travail ne soit pas ce qu’elle est : une question politique.
Pourtant, sur le terrain, les batailles continuent. Travailleur-se-s, militant-e-s syndica-les-ux, élu-e-s du CHSCT, médecins et inspecteur-rice-s du travail, avocat(e)s, intervenant(e)s auprès des CHSCT et bien d’autres, nous luttons, au quotidien, pour tenter d’empêcher la casse, améliorer les conditions et gagner de nouveaux droits. Nous avons besoin d’unir nos forces, de partager nos connaissances, nos pratiques, nos luttes et nos victoires.
Il est donc temps de mieux organiser notre résistance et de reprendre l’offensive sur nos revendications. C’est l’objectif des États généraux de la santé des travailleuses et travailleurs. Afin que nous ne perdions plus notre vie à la gagner !
Les États généraux de la santé des travailleuses et travailleurs…
Qu’est-ce que c’est, et à quoi ça sert ?
Ce sont deux journées :
◾Ouvertes à tou-te-s, travailleur-se-s du privé et du public, équipes militantes, chercheu-ses-rs, professionnel-le-s de la santé au travail, juristes, etc…
◾Pour partager nos connaissances, nos pratiques et nos savoir-faire de lutte, pour échanger et trouver les ressources qui nous manquent dans nos batailles quotidiennes, pour renforcer nos réseaux, trouver plus d’allié-e-s, pour partager nos victoires, parce qu’il y en a, et pour sortir de cet isolement qui empêche qu’elles soient plus nombreuses et plus fortes.
◾Pour élaborer des revendications communes, pour bâtir des campagnes en faveur de la santé des travailleur-se-s, pour construire dans la durée des mobilisations.
Qui les organise ?
Le Collectif pour la santé des travailleuses et travailleurs, qui est issu de l’appel « Pour ne pas perdre sa vie à la gagner » lancé en janvier 2015. Le Collectif regroupe à ce jour des organisations syndicales interprofessionnelles de la CGT, de Solidaires, des syndicats professionnels de médecins du travail, d’avocats, de magistrats, d’inspecteur-rice-s du travail, des associations et des individus, chercheur-se-s et professionnel-le-s de la santé au travail. Ce collectif est ouvert aux organisations et individus qui souhaitent le rejoindre.
Qui va s’y exprimer, et sur quel sujet ?
En plus des séances plénières consacrées notamment aux sur les enjeux et menaces actuelles pesant gravement sur la santé au travail, les États généraux seront organisés en ateliers, afin de pouvoir travailler collectivement sur différents sujets. Il s’agit de partir de situations réelles de travail, de faire l’inventaire des initiatives, ressources et dispositifs existants pour y répondre, et d’en construire de nouveaux.
De nombreux thèmes sont possibles: risques chimiques ; travail de nuit ; sous-traitance, intérim et responsabilité du donneur d’ordres ; reconnaissance des accidents du travail et des maladies professionnelles ; nouvelles organisations du travail ; action du CHSCT ; santé au travail dans les PME ; etc.
Dans notre appel « Pour ne plus perdre sa vie à la gagner (janvier 2015), nous exprimions notre volonté de résister à l'offensive visant à l'affaiblissement des droits collectifs des salariés et les attaques contre les CHSCT et la médecine du travail. Les Etats généraux de la santé des travailleurs (mars 2016), rassemblant plus de 500 personnes, ont concrétisé notre projet de rassembler largement syndicalistes, experts, associations et syndicats, militants de la santé des travailleurs. Nous proposons de franchir encore une étape en construisant sur le long terme un mouvement large, pluraliste, pour les droits collectifs des salariés à défendre leur santé.
Nous vous invitons à participer à une journée d'étude et de mobilisation, le 24 janvier 2017, à la Bourse du travail de Paris. Cette rencontre doit être l'occasion d'élargir notre projet à toutes les organisations et militants qui le souhaitent. Elle s'organise autour de propositions concrètes à décider et bâtir ensemble. Parmi les idées que nous proposons de débattre, il y a :
• Poursuivre et amplifier les journées régionales ou départementales des états généraux comme cela a été fait avec succès sur Rouen. Il y en a un projet à Lyon, au Havre, et également des pistes sur Marseille et Grenoble.
• Agir autour de propositions concrètes émanant des différents ateliers des Etats Généraux et à débattre. Les actes des états généraux serviront de support pour continuer à élargir au niveau des syndicats notre collectif, notamment pour être utilisé à l'intérieur des entreprises et lancer la mise en place de cahier de doléances.
• La production de petits livres courts et synthétiques sur un certain nombre de sujets (par exemple sur les questions de précarité) doit être aussi envisagée à partir, là aussi, des éléments issus des états généraux.
• Plusieurs membres du collectif de la région parisienne envisagent la mise en place d'une permanence pluridisciplinaire autour du travail.
La journée sera organisée autour de moments courts qui permettront de valider les propositions dans chacun des domaines.
Dès maintenant, inscrivez-vous pour participer à cette journée en écrivant à :
contact@neplusperdresaviealagagner.org
Rendez-vous le mardi 24 janvier 2017 de 9h30 à 17h à la Bourse du travail de Paris 3 rue du Château d'Eau 75010 Paris neplusperdresaviealagagner.org
Vous trouverez en pièces jointes:
• un tract d'appel à participation à cette journée
• une synthèse de l'atelier des États généraux de la santé des travailleuses et travailleurs de mars 2016 sur les accidents du travail et les maladies professionnelles qui servira de support pour les échanges.
• une présentation de la permanence conditions de travail et santé lancée le 6 janvier 2017 en Ile de France par des membres du collectif.
• une note présentant un projet de livrets
Programme de la journée
Un animateur par filière et un /une présentateur-trice à désigner
• 9h accueil des participants
• 9h30 introduction
•Puis un débat d'environ 45 minutes pour chaque thème, avec une présentation de 5 ou 10 mn à chaque fois.
• 10h à 12h 30 : trois séquences.
AT MP, CHSCT, Chômeurs-précaires
• 14h : 2 séquences :
Organisation du travail
discrimination
• 15h30 Présentation des actions et campagnes à venir :
Etats généraux en région (Seine Maritime, Lyon, etc.) Permanences d'accueil (Paris)
Notes Campagnes publiques
Poursuivre la lutte pour rendre visible les cancers d’origine professionnelle
En France, environ 280 000 cancers (non professionnels et professionnels confondus) sont diagnostiqués annuellement. Ils causent la mort de quelques 150 000 personnes par an. Les chiffres des cancers pour cause professionnelle varient de 5 000 à 32 000. Cet écart s’explique par une absence d’outil permettant un suivi de la carrière professionnelle, outil qui permettrait d’attribuer au travail la cause de ces cancers.
A l’occasion de la publication de l’étude Santé publique France « Environnement socioéconomique et incidence des cancers en France », l’Union syndicale Solidaires tient à affirmer que cette analyse ne traite malheureusement pas des cancers d’origine professionnelle. Dans sa conclusion elle indique que « ce travail permet également d’estimer que, pour les localisations dont le risque augmente avec la défavorisation sociale, près de 15 000 cas de cancers pourraient être évités en France chaque année par une amélioration appropriée des conditions de vie et la promotion de la santé des populations les plus défavorisées, ce gain potentiel étant plus important chez l’homme que chez la femme et maximal pour les cancers du poumon ». Une fois encore, nous sommes dans un modèle d’interprétation dominant renvoyant aux responsabilités individuelles telle la consommation de tabac et d’alcool.
Seul est pointé dans cette étude, le milieu socio-économique comme étant le responsable alors que la multi exposition notamment au travail favorise l’apparition de nombreux cancers.
Les populations les plus défavorisées socialement et économiquement sont aussi celles qui sont le plus exposées et dont le statut est le plus fragile (CDD, emplois précaires, saisonniers, sous-traitance...). En pointant la responsabilité personnelle et non professionnelle on retrouve là les relents de l’hygiénisme patronal datant du 19e siècle.
Pourtant les chiffres parlent d’eux-mêmes, en 1980 le taux de mortalité précoce par cancer chez les ouvrier-es était 4 fois plus élevé que chez les cadres et professions intellectuelles, en 2010 c’était 10 fois plus. Faut-il également rappeler que près de 2 millions de salarié-es sont exposé-es à au moins un produit chimique cancérogène.
Combien de cancers pourrait-on éviter si une vraie politique de santé au travail était mise en œuvre ?
L’Union syndicale Solidaires revendique l’interdiction de tous les produits chimiques classifiés CMR (Cancérogène-Mutagène-Reprotoxique) et le renforcement des moyens de tous les acteurs impliqués dans la santé et les conditions de travail afin que le lien entre les cancers et leurs origines professionnelles puissent être clairement établi.
Continuons la lutte pour rendre visible le lien entre travail et cancers et pour ne plus perdre sa vie à la gagner.
Paris 8 février 2017
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