Mais que font-ils à Matignon ?
Après la fin des « concertations », les syndicats font mine de hausser le ton
Ce mardi s’est achevé un mois et demi de « concertation » au cours duquel les syndicats ont été reçus les uns après les autres à Matignon pour discuter avec ceux qui comptent bien entailler morceaux par morceaux des pans entiers des acquis du monde du travail.
Pourtant quand bien même les syndicats, y compris la CGT, auraient voulu gratter des miettes, le projet de la loi travail 2 n’a (presque) pas changé d’un pouce. Résultat, cette semaine, en plein mois de juillet, pour la première fois, les syndicats ont haussé légèrement le ton pour essayer de se rappeler au gouvernement.
Le bilan d’un mois de « concertation »
Fort de sa victoire aux présidentielles puis aux législatives, Macron a lancé comme prévu son premier projet : celui de faire passer avant la rentrée la loi travail XXL. Une loi dont les contours n’ont pas pu être tenu secrets bien longtemps. Comment faire passer un menu empoisonné de bout en bout auprès de l’ensemble des salariés qui ont encore le goût amer de la loi El Khomri ?
Le gouvernement a choisi de mettre les syndicats devant le fait accompli et de les brosser dans le sens du poil en leur proposant une série de rencontres pour se « concerter ». Ils se sont prêtés au jeu avec plaisir participant de plein grès à la supercherie du « dialogue social ». Tous, et même la CGT, ont consenti aux règles du jeu imposées par le gouvernement. Les directions syndicales se sont même réjouis d’avoir été jusque-là « écoutées » par le gouvernement, la CGT parlait même de « bonne nouvelle » au sujet des rencontres avec Macron.
Le 13 juillet, le projet de loi autorisant le gouvernement à réformer le code du travail par ordonnances a été voté en première lecture à l’Assemblée. Depuis ce lundi 24 juillet, le texte est désormais en discussion au Sénat, qui a adopté le projet et proposé 31 amendements qui durcissent le projet de loi, mais ont été au final rejetés. En réalité, depuis le début, le bulldozer que représente le projet de loi travail 2 pour les salariés avance sans trop de difficultés. Ce qu’on fait les syndicats en acceptant d’aller aux tables de négociations ? Donner les coudées franches à Macron pour avancer sans embuche dans son entreprise de démolition du code du travail.
Ainsi alors même que 70% de la population est consciente de l’attaque sans précédent que représente la loi travail 2, aucun des syndicats n’a appelé à une journée de mobilisation avant l’été. D’un côté Force ouvrière a pris le parti de concurrencer la CFDT pour devenir le principal interlocuteur de Macron, tranchant clairement avec la mobilisation du printemps dernier, de l’autre la CGT s’est félicitée des « discussions » à Matignon avant d’appeler, bien tardivement, à une date unique de mobilisation le 12 septembre.
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