Contre attaques du Code du travail et loi travail

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 28 Juil 2016, 15:33

Besançon
L'opération péage gratuit contre la loi Travail "chaleureusement accueillie"

Ce samedi 23 juillet 2016, l’intersyndicale du Doubs (CGT, FO, FSU, Solidaires) et le Comité de mobilisation de l’Université de Franche-Comté ont mené une action de péage gratuit à la sortie d’autoroute d’École Valentin contre la loi Travail. Une opération "chaleureusement accueillie" d’après un communiqué des groupes mobilisés.

... http://www.macommune.info/article/opera ... ail-147611
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede Pïérô » 04 Aoû 2016, 18:10

Rodez : des militants de Nuit Debout "accueillent" Emmanuel Macron

Une dizaine de militants de « Rodez debout » se sont installés devant la préfecture avec des banderoles hostiles au ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, en déplacement à Rodez ce matin

... http://www.ladepeche.fr/article/2016/08 ... acron.html

A 10 heures, il est arrivé à l'usine Bosch de Rodez.

Une centaine de salariés de Bosch membres des syndicats Sud et CGT attendaient d'ailleurs de pied ferme le ministre, à l'entrée de l'usine d'Onet-le-Château.

Ils se sont déclarés en grève ce matin

... http://www.ladepeche.fr/article/2016/08 ... ferme.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 06 Aoû 2016, 15:18

Loi Travail : le texte validé dans l'essentiel, les syndicats promettent de continuer la lutte
REFORME DU TRAVAIL - Les Sages ont appourvé l'essentiel de la loi Travail, mais ont tout de même censuré cinq mesures secondaires. Le recours contre l'usage du 49.3 a par ailleurs été rejeté.
Le Conseil constitutionnel a censuré cinq mesures secondaires de la loi Travail: deux sur le fond consacrées au dialogue social dans les entreprises franchisées et aux locaux syndicaux, et trois sur la forme. Les Sages ont précisé ne pas avoir examiné les autres articles de ce texte très décrié notamment à gauche, qui pourront "faire l'objet de questions prioritaires de constitutionnalité".
Les Sages n'ont par ailleurs pas donné raison au recours déposé par 61 députés de gauche, qui considéraient l'usage du 49.3 comme un non-respect du débat parlementaire.
... http://www.metronews.fr/info/loi-travai ... 1470379411


Le Conseil constitutionnel et la loi travail : encore un peu plus à droite…

La loi travail va poursuivre son cours… pas de problème avec le 49.3 et avec un débat parlementaire tronqué.

Il a retoqué sur le fond deux mesures et fait pencher la loi travail encore un peu plus à droite :
- L’avancée sociale que constitue la reconnaissance du droit des salarié-es travaillant dans des entreprises franchisées à une représentation commune est limitée par la volonté de protéger les entreprises franchiseuses.
- Le deuxième point concerne la remise en cause d’une indemnité compensatrice pour les syndicats dont l’hébergement dans des bourses du travail ou des locaux syndicaux est remis en cause. Cela correspond l’état d’esprit qui règne aujourd’hui dans de nombreuses collectivités locales et qui vise tout simplement à supprimer les bourses du travail.

Le Conseil constitutionnel a aussi annulé trois autres dispositions dont la possibilité, pour les entreprise de moins de 50 salarié-es, de provisionner les indemnités déductibles fiscalement en vue de litiges prud’homaux pour licenciement sans cause réelle et sérieuse (il faut dire que c’était assez fort, mais gageons que la question des indemnités prud’homales reviendra sur le tapis !).

Le Conseil constitutionnel n’a pas remis en cause le fond de la loi profondément négatif sur la négociation collective, le temps de travail, les licenciements et la médecine du travail, il tape de fait sur certains des à-côtés qui avaient été intégrés à la loi, dont certains pour tenter d’amadouer les organisations syndicales. En ne se prononçant que sur les questions qui lui avaient été soumises par les parlementaires, il laisse néanmoins la porte ouverte aux questions prioritaires de constitutionnalité. Les batailles juridiques, celles qui vont concerner l’application concrète, les décrets, auront lieu. Elles seront fortes en faisant le lien avec la mobilisation globale que les organisations syndicales mettront en œuvre cet automne.

Pendant l’été, de nombreuses initiatives ont eu lieu : le 20 juillet encore, lors du dernier passage à l’assemblée, lors du passage de ministres dans certaines villes… des meetings sont en préparation pour septembre et une journée nationale de mobilisation le 15. L’opposition massive de la population est toujours là, les acteurs et actrices de la lutte reprennent des forces…

https://www.solidaires.org/Le-Conseil-c ... s-a-droite
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede Pïérô » 15 Aoû 2016, 16:57

Le mouvement contre la loi sur le travail : une embellie sociale

Au départ, la loi sur le travail est une réforme dictée par la Commission européenne qui juge notre droit du travail est par trop protecteur (« le minimum de ce qu'il faut faire » selon Jean-Claude Juncker, son président). C'est ensuite l'ultime transgression, après le débat avorté sur la déchéance de la nationalité, d'un président de la République dont on peut on affirmer (à en juger par son quinquennat) que son ennemi est le Code du travail. C’est enfin un premier ministre dont la brutalité fait partie de l’identité politique et qui foule du pied les libertés publiques comme jamais vu depuis la guerre d’Algérie.

C'est surtout une formidable mobilisation, dont le déclenchement en plein état d'urgence était loin d'être assuré, qui remet spectaculairement en avant la question sociale au mépris de l'identitaire, le plus long mouvement social depuis 1968, de surcroît sous un gouvernement dit de gauche. Un mouvement ? Non, des mouvements qui se succèdent à un rythme soutenu.

... http://www.miroirsocial.com/actualite/1 ... ie-sociale
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede Pïérô » 17 Aoû 2016, 08:47

Le balancier de l’illusoire

Notes éparses sur un printemps confus


Le long mouvement « social » contre la « loi-travail » – dite « El Khomri » – qui fait déjà de ce printemps français 2016 une nouvelle référence calendaire pour les amis d’une insurrection toujours à venir, pose sans doute plus de questions qu’il n’en résout. Il laisse en tout cas pour partie déconstruites quelques intuitions que la grammaire postmoderne véhicule, depuis des années, sur la fin du sujet, de l’histoire ou du politique.

« Nuit debout » fut son lever de rideau. Une montée en masse au contenu « démocratique » qui, le temps de s’éprouver à la lueur des lanternes d’une République à refonder, fit suffisamment illusion pour faire venir à elle, à la tombée des jours, un sujet-foule dont les Indignados de 2011 restaient une représentation modélique et, sans rire, pour beaucoup, Podemos un débouché politique. D’où l’intérêt sans doute exagéré que cette multitude sans autre point d’ancrage que celui qui leur était imparti (la « place ») suscita dans les médias et chez les adeptes de l’ « assaut institutionnel » outre-pyrénéen. On n’est pas précurseur pour rien. Et Lordon se prit pour Iglesias. Le temps d’une fête comme seule l’époque en offre, préfigurative dans l’intention même qui l’anime d’un certain vide d’objectifs.

Du côté de la jeunesse dite scolarisée – ou plutôt dans ses marges, peu politisées mais pas entièrement lobotomisées – émergèrent quelques « activistes » d’une cause mal définie, mais dont les refus coalisées de la « loi-travail » pouvaient faire levier pour exprimer leur mal-être singulier. Ils le firent en déclarant valoir « mieux que ça ». Comme si les autres – ceux qui se lèvent pour 1200 euros par mois – valaient moins bien qu’eux ! À moins que, hypothèse recevable, ils eussent, ce disant, plutôt cherché à s’adresser, sur un mode subliminal, à cette tranche d’âge qui était la leur et dont on sait qu’elle est massivement gagnée à l’ordre marchand et à ses fétiches. Minoritaires dès le début du mouvement et incapables, par conséquent, à la différence de ce qui se passa lors du mouvement anti-CPE de 2006, de ne « bloquer » autre chose que des trottoirs – et encore –, ils n’eurent, après quelques manifs ponctuelles, d’autre perspective que de rejoindre la républicaine « Nuit debout » pour communier, à leur manière, dans la grand-messe d’une supposée réinvention démocratique. Dans l’air, il y avait comme une ivresse de parole libérée que l’état d’urgence de basse intensité ne réprima pas. Ce fut certes un début, mais nettement moins prometteur qu’on ne l’admît, alors, dans les rangs des horizontalistes de la néo-radicalité. Nous y reviendrons.

Profitant du succès d’une pétition contre la « loi-travail » diffusée sur Internet, un front intersyndical assez large se constitua, autour d’une CGT tout juste sortie d’un congrès houleux où sa base, « radicalisée » à l’extrême dans certains de ses derniers bastions, avait largement et bruyamment dénoncé les positionnements timorés de sa direction. Avec SUD, d’un côté, et FO, de l’autre, les sujets non-sujets d’une lutte de classes apparemment passée de mode prirent soudain des airs si conquérants que les médias du consentement, toujours aussi subtils dans le maniement du concept, y virent, dans leur presque totalité, la réapparition d’un spectre où les pue-la-sueur, téléguidés par une CGT réinventant l’action directe, s’apprêtaient à mettre le feu aux poudres. Il y eut, c’est sûr, dans les salles de rédaction climatisées, quelques bouffées de chaleur. Elles dictèrent un choix éditorial clair : combattre au canon l’archaïsme du sujet-syndiqué, potentiellement dangereux, en lui opposant la modernité du sujet-foule de la « Nuit debout », potentiellement inoffensif. Et la ligne fut tenue, au moins un temps, avant que les apparentements d’une contestation multiple ne commencent à se brouiller, et avec eux le jugement binaire d’un quelconque Joffrin.

Longtemps, donc, on admit, dans les open spaces de la vulgate journalistique que la CGT, qu’on raillait de longue date comme dépassée et inefficiente, tenait dans ses grosses mains calleuses le sort d’un pays exsangue dont les pauvres habitants souffraient d’être pris en « otages ». C’était bien sûr, a contrario de ce que cherchaient les plumitifs du social-libéralisme radieux, faire beaucoup de cas de sa force. Car si tel avait été son pouvoir, il n’était pas inenvisageable qu’elle leur eût définitivement fermé la gueule, à ces informateurs, en les congédiant, le temps d’une audace, pour qu’ils apprennent à vivre. La vérité, c’est que la CGT surprit par la vigueur de sa réaction – surjouée chez le camarade Martinez, mais sincère à la base – et que, par un concours de circonstances aussi malaisé à saisir par un échotier de base que par un déconstructeur de Paris-VIII, non seulement le front syndical ne se fissura pas, mais s’élargit à des habitués de la « Nuit debout » lassés d’agiter leurs petits bras en signe d’énième approbation du lassant Lordon.

Chez les éditocrates, la haine monta d’un cran ce jour de mai, le 26, où, renouant avec une très ancienne tradition offensive de sa branche, le Syndicat du livre lia la parution des quotidiens du jour à la publication d’un droit de réponse de son secrétaire aux multiples calomnies qui se déversaient depuis des semaines sur la CGT. Et il le fit. Seule L’Humanité parut, non parce qu’il est l’organe du PC, mais parce qu’il publia la tribune en question. Le toujours leste Joffrin s’égosilla, faisant cœur avec Gattaz, pour dénoncer l’immense atteinte à la liberté d’opinion que constituait ce retour au « soviétisme ». Rien de moins. On se demande ce qu’aurait dit ce pathétique défenseur du mensonge dominant à l’époque où, dans les années 1920, la puissante section des Arts graphiques de la très anarcho-syndicaliste CNT espagnole exerçait la « censure rouge » sur les articles qu’elle jugeait diffamatoires envers tel ou tel mouvement de grève. Notons, pour clore l’incise, qu’il y eut aussi, à la même époque, quelques anarchistes notoirement connus pour juger que cette méthode – radicale entre toutes, c’est vrai – constituait une authentique atteinte à la liberté d’opinion (des patrons, pour le cas). Des sortes de Michel Onfray, en somme, qui, lui, s’affligea de voir des « robespierristes » partout, notamment place de la République, quand le pauvre Finkielkraut, dont on sait la modération dans l’invective, fut assez minablement pris à partie par quelques excités de base.

Donc, la CGT joua sa partition, celle qu’elle connaît sur le bout des doigts – démonstration de force avant négociation –, mais dans un contexte où, d’une part, le sous-caporal Valls, tout à sa suffisance de petit maître convaincu que de l’état d’urgence à l’urgence d’État il n’y avait qu’un pas à franchir (et qu’il pouvait le faire), et où, de l’autre, tenacement partagée sembla la colère – exprimée ou retenue – des humiliés d’une « gauche » dont les représentants débordent de bassesse. Ce coup-ci, le cercle des passions contraires était si particulièrement clos qu’on pouvait y voir la première particularité de ce drôle de printemps revendicatif. Entre un Parti socialiste saisi d’une étrange logique autodestructrice conduisant ses déjà faibles bases électorales à l’écœurement, une direction de la CGT privée de ses habituels réseaux de négociation et naviguant à vue, des « insurectionnalistes » ravis de passer à l’acte et une assez large frange de syndiqués de base et de « nuit-deboutistes » susceptibles de les rejoindre – et, de fait, les rejoignant de manif en manif –, ce qui commença comme un banal assaut d’indignation prit, le temps venant, les allures d’un conflit social d’un nouveau type apparemment fédérateur où, venant de partout et de nulle part, les sujets juxtaposés de révoltes partielles et contradictoires finirent, comme on fait masse, par faire sujet d’un mouvement aux contours certes flous, mais réinventant, à sa manière et pour partie, quelques anciennes pratiques émancipatrices oubliées. C’est ainsi que, succédant aux premières brumes de la nuit républicaine de mars, les grèves du petit matin de mai sonnèrent, chez les refuzniks de la « loi-travail » comme un retour de mémoire : non seulement, le sujet-sujet n’était pas encore mort, mais il restait, de fait, seul capable de paralyser l’économie – ce que, entre nous soit dit, le plus con des éditorialistes parisiens sait depuis longtemps et craint comme la peste.

Cette donnée de base implique nécessairement plusieurs conditions dont aucune, malheureusement, ne fut remplie en ce curieux printemps des hardiesses approximatives : pour que la grève joue son rôle de blocage, il faut qu’elle soit large, offensive et imaginative. Pour le cas, elle ne fut rien de cela. Elle ne fut d’ailleurs même pas une grève, mais une multiplication de conflits plus ou moins actifs qui – à l’exception des raffineries et, à un degré moindre, des trains – ne bloquèrent pas grand-chose. Le fait est là, incontournable, déconcertant. Le sujet-sujet n’a plus ni la conscience de sa force ni le désir de l’exercer. Il fait petit, et il ne gagne rien. Il faudrait d’abord qu’il se désencombre de sa retenue, qu’il s’ensauvage, qu’il réapprenne à compter sur ses seules capacités collectives, qu’il reconstruise son autonomie de sujet.

Le nœud à défaire est là. Précisément là, dans cette infinie faiblesse d’inspiration des grévistes potentiels, mais aussi dans cette réitérante contradiction qui fait que, désormais, une grève peut être populaire quant à ses motifs mais n’impliquer aucune participation de masse. On sait, bien sûr, et clairement depuis 1995, que la modification du salariat, dont l’atomisation s’est largement amplifiée depuis, favorise ce phénomène d’adhésion « par procuration » qui explique, d’une part, pourquoi les sondés ne pensent jamais comme les sondeurs, malgré le matraquage médiatique de la fausse parole, et, de l’autre, pourquoi, privé de toute perspective d’amplification, tout mouvement socialement revendicatif est, par avance, condamné à la défaite. Au-delà de sa position objectivement précaire, le sujet-spectateur, essentiellement jeune, celui qui comprend (ou soutient) la grève sans jamais la faire lui-même, agit donc, là encore objectivement et par son abstention même, comme on a souhaité qu’il agisse, c’est-à-dire comme non-sujet de sa propre exploitation. Au mieux, il sera « nuit-deboutiste » ou supporteur d’un quelconque candidat-citoyen. Et ce sera la seule manière qu’il aura trouvée de contourner le mur de regrets qui cerne sa pseudo-existence.

Au nom de quelle impossibilité systémique serait-il, en effet, acceptable de n’être que ce que le système veut qu’on soit, un simple rouage – précaire – de sa reproduction ? Au nom de quel principe de réalité supposé, cette misérable place imposerait, pour ne pas la perdre, qu’on s’abstînt de vouloir la changer ? Au nom de quelle inéluctable pesanteur, les non-sujets devraient-ils le rester ? Il peut arriver que la lâcheté se pare d’excuses, là où il faudrait de l’effort, de la persévérance et de l’invention. Car tout système a ses failles, et celui-ci plus qu’un autre. On peut le paralyser sans même quitter son siège. Il suffit d’en connaître ses faiblesses et d’appuyer sur la bonne touche. Encore faut-il en avoir l’idée, le goût et la capacité ? Le sabotage fut l’arme des exploités du temps où la précarité était leur condition et le « livret ouvrier » leur viatique obligatoire, exigeable à tout carrefour par les agents du contrôle policier. Et pourtant le mouvement ouvrier émergea de ce no man’s land des droits comme nécessité première pour transformer les non-sujets de l’époque en sujets actifs de l’émancipation humaine. À partir de minorités agissantes ayant fait levier de la science de leur malheur ouvrier, tout le fut arraché à la force du poignet, de lutte en lutte. Les grévistes « par procuration » d’aujourd’hui devraient apprendre de l’histoire s’ils veulent, un jour, vouloir la faire. En vrai. C’est-à-dire en bloquant le plus massivement possible le cœur de la reproduction marchande – que les « insurrectionnalistes » confondent, à l’évidence, avec le blocage de l’hypermarché du coin.

Le vocable « casseurs » relève du langage médiatico-policier. Il fait sens dans les chaumières où la lumière numérique éclaire les passions tristes des quotidiens blafards de la soumission ; il fait sens parce qu’il fait peur, comme tout fait peur quand la peur devient une forme de gouvernement. Sa méthode. Des « casseurs », il y en eut comme jamais au cœur des métropoles de ce printemps confusément offensif. De tout genre, de toute sorte, suréquipés ou touristiques, zapatisés ou adeptes du frisson, activistes de la « joie armée » ou du fun, de « l’insurrection qui vient » ou du simple baston, de l’autonomie logotypée anarchiste – les A cerclés proliférant, comme pour dire « c’est nous, c’est nous ! » à des flics qui n’en doutaient évidemment pas – ou de basistes de diverses marques syndicales simplement fatigués de défiler pour rien. Pot-pourri d’illusions et d’impuissances, de radicalités sans cause et de causes sans radicalité, de colères conjuguées mais pas forcément convergentes, de grand jeu et de pas perdus. Là fut, sans doute, la principale singularité – spectaculaire et spectaculairement médiatisée – de ce printemps hors normes où, dépassés jusque dans la maîtrise du territoire, les services d’ordre syndicaux, et celui de la CGT en particulier, abandonnèrent, un temps, les têtes de manif à leurs pires ennemis d’hier.

On pourrait y voir un choix stratégique, une manière de faire savoir au sous-caporal ministre premier du rang que, sans négociation, le feu pouvait prendre, mais on en doute. On pense plutôt que le tag était dans le vrai : « Ce n’est pas la manif qui déborde, c’est le débordement qui manifeste ! » Du côté de la Sûreté générale, en revanche, comme on disait du temps des « bandits tragiques », il y avait quelque intérêt à laisser prendre l’apparente émeute, en la provoquant au besoin, avant que de l’éteindre aux lueurs des « JT » de 20 heures, histoire de montrer aux assis que la force reste toujours à la force. Même s’il n’est pas vain de rappeler, au passage, que près de 3 000 « casseurs » ou apparentés furent appréhendés au cours de ces événements – dont plus d’une centaine furent jugés en comparution immédiate et condamnés –, le manifestant de base put constater, pendant le déroulement des défilés de mai et juin, que les experts du maintien de l’ordre introduisirent une nouveauté dans leur dispositif policier qui consistait à encourager les débordements, pendant les manifs et même avant qu’elles ne démarrent, pour ne les réduire qu’à l’heure dite et après leur avoir laissé le champ de jeu ouvert. Attitude qui induit que, contrairement à ce que théorisent les « insurrectionnalistes » de plume, ce n’est pas l’insurrection qui vient, mais la contre-insurrection qui progresse et que, état d’urgence aidant, elle sait doser sa riposte en fonction de sa seule volonté démonstrative.

Comme son ancêtre soixante-huitard, mais sur un autre registre, le gauchisme version « insurrectionnaliste » ou/et post-moderne a le ton enjoué et l’esprit court. Il lui en faut finalement peu pour voir dans tout geste de casse pointer la force d’un désir collectif de « destitution ». Quelques vitrines de banque ou panneaux publicitaires mis à bas dans la liesse – liesse partagée, notons-le, quoique sur un mode mineur et non actif, par nombre de manifestants traditionnels – lui ont suffi, pour le cas, à recycler ses enthousiasmes rhétoriques sur la digne rage, la radicalité organisée, l’agrégation des forces autonomes, l’agir politique et tutti quanti. On peut y voir l’effet d’une auto-croyance infiniment cultivée dans l’entre-soi des petites sécessions contemporaines et tout aussi infiniment mise en mots – et répétitivement auto-citée – par ses invisibles mais très médiatisés experts en illusoire. On pourrait aussi y voir un trait d’époque : l’indifférencié de l’excès. Comme la parodie du négatif ou l’esthétique du tapage, l’outrance langagière ne s’adresse, en fait, qu’au pouvoir, celui que l’ « insurrectionnalisme » prétend « suspendre » et qu’il ne cesse de sous-estimer. C’est en cela qu’il se trompe, car il n’est de dissidence possible, c’est-à-dire fondée, sans fidélité à l’histoire qui nous a faits rebelles, de même qu’il n’est de conviction possible, c’est-à-dire authentique, sans exercice permanent de la lucidité. Y compris vis-à-vis de soi-même. Connaître la force de l’adversaire et la sienne, c’est s’éviter de sombrer dans la grandiloquence ou le ridicule.

Le sujet-manifestant est, en réalité, aussi divers que le sujet-« casseur ». À force d’être baladé sans autre perspective que d’attendre la prochaine ronde, il peut aussi s’amuser de voir des jeunes gens déterminés rompre la monotonie des défilés, surtout quand leurs cibles sont claires et sagement évités les affrontements avec les forces de l’ordre. Le sujet-« casseur », lui, s’inscrit dans une sorte d’au-delà offensif : il se voit généralement comme le vengeur masqué, celui qui va finir par ouvrir l’espace à l’émeute. Il en rêve de cette émeute et, en attendant, il jouit de ses actes. Son attitude est évidemment infra-politique, mais il s’en fout. Il est là pour montrer la voie sans songer un seul instant que, dans la coulisse, ceux qui tirent les ficelles peuvent eux aussi avoir quelques raisons de se réjouir de son activisme débridé. En réalité, ce n’est pas la casse qui pose question, mais sa fétichisation qui fait problème. Et là, les « casseurs » n’y sont généralement pour rien. Ils ont vécu l’extase, pris des poses – et à l’occasion quelques selfies –, mis tout ça sur la Toile avec commentaires orgasmiques appuyés. S’il y a dans cette démarche une évidente similitude avec l’exhibitionnisme et l’infantilisme du sportif qui raconte infiniment ses exploits de match, la fétichisation vient d’ailleurs : des médias, évidemment friands de casse en tout genre, mais surtout des théoriciens aux petits pieds dudit gauchisme qui, traquant le signifiant avec emphase, finissent par se convaincre, entre amis, que, pour le coup, l’insurrection n’était pas loin, ce qui, entre nous soit dit, devrait carrément porter à sourire si leur délire n’était pas si réitératif. À partir du moment où il l’est, il ne reste qu’à le combattre. Comme fausse alternative, comme impasse. De la même façon que, dans notre camp, les armes de la critique se sont exercées, en d’autres temps, contre les ravages du « parti armé » et, il y a peu, contre l’inconsistance politique de l’indignation de masse dont la seule victoire fut de relancer l’illusion « démocratique » portée par Syriza ou Podemos et, par force, son lot de désillusions à venir.

En vérité, ce printemps fut celui des émotions contradictoires et contrariées. De l’analyser en simple militant de la « vieille cause », on n’y verra, en pessimiste, que ses faiblesses, qui furent nombreuses, et, en optimiste, que ses élans, qui existèrent. Il fut un temps, pas si lointain, où, au sortir du tunnel des années 1980, l’on chercha à s’auto-convaincre que les temps étaient trop rudes pour désespérer. D’où l’obligation d’enthousiasme qui accompagna, même chez les plus sceptiques, toute aspiration (alter-mondialiste) à un « autre monde ». Il fallait en être comme on est du camp qui se lève et qui marche. Vers quoi ? C’était la question, mais il était malvenu de la poser.

Aujoud’hui que des révoltes éclatent, ici ou là, sans que le monde change pour autant – ou alors sur le mode illusoire (et généralement en pire) –, c’est bien leur contenu qui fait question. Examiné à partir de cette perspective critique, le printemps français de 2016 révèle, à n’en pas douter, plus de faiblesses que d’élans, mais il aura eu le mérite de laisser ouvertes quelques pistes de réflexion qu’aucun observateur de la question sociale ne saurait ignorer. La première, c’est évidemment sa centralité dans toute perspective émancipatrice. Le mouvement ne devint menaçant que lorsque, même minoritairement et en désordre, des points névralgiques de l’économie furent bloqués ou en voie de blocage par des travailleurs en grève. La deuxième, c’est la dérive interne aux syndicats de contestation de la « loi-travail » (surtout la CGT) entre des bases désireuses d’en découdre et des baronnies rétives au bras de fer. La troisième, c’est l’apparition, par-delà les appartenances de boutique et à partir de ces bases mêmes, d’une tentation de dépassement des vieux réflexes. Elle ne déboucha, certes, sur aucune tentative réelle de coordination horizontale, mais son approfondissement, s’il avait lieu, pourrait être prometteur.

Sans cela, sans cette aptitude à réinstaller, de fait et non par raccroc, la question sociale au cœur des offensives, à créer des convergences entre les luttes, à réinventer des méthodes capables d’entraîner le maximum de salariés précaires dans les mouvements à venir, il est, par avance, acquis que l’éphémère de la pseudo-nouveauté citoyenniste ou « insurrectionnaliste » continuera de ne « bloquer », à dates plus ou moins répétées, que du symbolique. Ce qui est sans doute assez pour ses troupes, mais très largement insuffisant pour avoir quelque chance de débloquer, pour de vrai, avec ou sans insurrection, le verrou de la domination.

Freddy GOMEZ

http://acontretemps.org/spip.php?article611
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 19 Aoû 2016, 12:00

Reims
Mobilisations contre la Loi Travail
retour sur les initiatives locales de lutte contre la Loi Travail
https://reimsmediaslibres.info/Mobilisa ... l-308.html
Prochains rendez-vous
Mercredi 24 août : Réunion du Comité de Lutte rémois, 18h, Maison de la Vie Associative (122 Bis Rue du Barbâtre, 51100 Reims)
Vendredi 26 août : Rendez-vous à 10h devant la foire de Châlons pour souhaiter la "bienvenue" à Gérard Larcher, président du Sénat. Le 1er c’est Macron qui viendra (plus d’infos à venir)


Lâcher de 40 banderoles sur les grands axes autoroutiers de l’aglo bordelaise
Malgré les 49.3 successifs, Le Collectif de Luttes 33 est mobilisé contre l’état d’urgence permanent, La loi travail et son Monde.
Dans ce cadre, le Collectif de Luttes 33, a décidé d’une action d’information de la population en déployant plusieurs dizaines de banderoles sur les axes principaux de l’agglomération bordelaise lors du chassé-croisé estival du 30 juillet 2016.
... https://www.solidaires.org/Lacher-de-40 ... bordelaise


Montpellier
Ce samedi 30 juillet, traditionnel jour de chassé croisé des vacances où la compétition du nombre de kilomètres de bouchons est de vigueur dans les médias, la circulation était étonnamment fluide aux niveau du péage de Gallargues, entre Nimes et Montpellier. En effet, il a été investi par une quarantaine de personnes, qui après avoir démonté les barrières et obstrué les caméras ont fait passer gratuitement des centaines de véhicules.
... http://lepressoir-info.org/spip.php?article487
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede Pïérô » 21 Aoû 2016, 01:15

Loi travail : la double peine pour les femmes

Alors que la pause estivale permet au gouvernement de faire passer en force la loi travail, en recourant au 49-3, nous revenons sur les conséquences de la loi travail sur les conditions de vie des femmes.

... http://larotative.info/loi-travail-la-d ... -1788.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede Pïérô » 24 Aoû 2016, 08:42

Au pied du mur. Expression libre à Tours, été 2016

Tout l’été, les palissades du chantier du haut de la rue Nationale sont devenues le théâtre d’une lutte pour la libre expression. Taguées, repeintes, taguées de nouveau, recouvertes et encore taguées, ces palissades de chantier ont accueilli de nombreux messages politiques ou poétiques. Reportage photographique.

... http://larotative.info/au-pied-du-mur-e ... -1810.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 26 Aoû 2016, 12:14

Printemps brûlant : On n’est pas fatigués !

Depuis la lutte contre la réforme des retraites en 2010, il n’y avait pas eu d’affrontement social aussi important, malgré des années de politiques antisociales. Mais s’il y a eu lutte c’est que la loi Travail a cristallisé un ensemble de tensions idéologiques et sociales. La difficulté a été de coordonner des secteurs dont les enjeux dans la lutte et les stratégies pouvaient diverger.

Pour le gouvernement, soutenu par la droite et le patronat (malgré l’habituelle mise en scène des faux désaccords propre au jeu politique), l’enjeu de la loi El Khomri, c’est de franchir une ­étape déterminante dans la destruction du code du travail. Non seulement la loi facilite les licenciements et permet la baisse des salaires et l’augmentation du temps de travail, mais elle inverse la hiérarchie des normes de la négociation collective, autorisant les accords d’entreprises à être inférieurs aux accords de branches et même au code du travail lui-même  !

En face, les salarié-es ne pouvaient rester la tête baissée. Et le réveil a eu lieu, fort heureusement, au-delà de ce qu’on pouvait espérer.

Si la lutte a pris une telle ampleur, c’est qu’elle voit s’affronter deux mondes opposés. D’un côté le gouvernement qui fait de la loi un enjeu idéologique fort, le Premier ministre n’hésitant pas à taxer ses opposants de « gauche du XIXe siècle », et Hollande affirmant, tel Margaret Thatcher, qu’« il n’y a pas d’alternative ». De l’autre côté, la mobilisation offre enfin l’occasion de s’affronter à un pouvoir impopulaire, arrogant et démontrant depuis des années sa fidélité canine aux capitalistes.

Un mouvement aux temporalités différentes

Impossible de donner un visage unique à ce mouvement tant ses aspects ont été divers. Cela a débuté par une agitation médiatique venue de la gauche du PS avec le lancement d’une pétition qui a réuni plus d’un million de signatures. Du côté syndical, le démarrage a été plus que laborieux. Dans un premier temps, une intersyndicale « au grand complet » a produit un appel mollasson, aligné sur la CFDT.

Il a fallu que la colère monte en interne, et que l’idée d’une journée d’action le 9 mars rencontre un fort écho sur Internet pour que l’intersyndicale se défasse des jaunes. Réduite à une alliance CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef et UNL, elle a lancé l’appel à la mobilisation. Ont suivi une dizaine de dates d’inégale portée, avec manifestations et grèves.

Mais, si le mouvement a tenu sur la longueur, c’est qu’il a pu s’appuyer sur une diversité de secteurs mobilisés qui n’ont pas obéi aux mêmes temporalités et se sont échelonnés à travers ces journées d’action.

De mars à avril, c’est la jeunesse scolarisée qui s’est mobilisée dans les lycées et les facs. Puis, aux mois de mai et juin, ce sont différents secteurs qui sont partis en grève reconductible – les raffineries, les transports, les services publics, les centrales nucléaires, les ports et docks, etc.

Cette diversité et cette mobilisation par vagues successives explique la ténacité d’un mouvement qui a fédéré différentes colères dans la durée... mais sans parvenir à se massifier réellement.

Une difficulté à massifier

En effet, malgré la multiplication des « temps forts », les manifestations n’ont pas connu de véritable raz-de-marée. Excepté le 31 mars et le 14 juin, les journées de mobilisation n’ont pas réuni plus de 500 000 personnes, c’est-à-dire bien en-deçà des mouvements de 2010 (retraites) et de 2006 (CPE), où le pic de 3 millions de personnes dans les rues avait été atteint.

En ce qui concerne les grèves, la problématique est similaire. Là où des syndicats combatifs sont implantés, des grèves ont pu être menées, à l’exception de la majorité de la fonction publique. Dans les secteurs industriels stratégiques, la grève a eu un impact en faisant planer une menace sur l’économie. Preuve en est que le gouvernement a rapidement tenté de ­désamorcer certains foyers de contestation en lâchant du lest (sur le projet de convention ­collective du secteur ferroviaire, sur les salaires des profs...).

Pas de grèves d’ampleur, donc et la tentation de se replier derrière les plus combattifs (raffineries, centrales nucléaires, cheminots...) en alimentant les caisses de grève. La caisse de grève est un outil de solidarité très positif pour soutenir, au coup par coup, des entreprises en lutte. Mais lorsqu’on est censé entrer en lutte «  tous ensemble  », on sent tout de suite qu’un dévoiement est possible vers la fameuse lutte par procuration...

Plusieurs raisons expliquent la difficulté à massifier. Il y a tout d’abord la précarisation rampante et l’éclatement des collectifs de travail, ajoutés à l’absence de syndicats combatifs dans la majorité des lieux de travail. Il y a ensuite, en ce qui concerne les manifestations, la peur des violences policières, accentuée par leur diffusion virale sur les réseaux sociaux.

Enfin, il y a une telle droitisation de la classe politique et des médias qu’il devient difficile de faire entendre une voix alternative. A cet égard, il faut prendre avec des pincettes les sondages révélant qu’une majorité de gens étaient hostiles à la loi Travail. Dans la masse des « gens contre » il peut y avoir des motifs hétéroclites qui ne mènent pas nécessairement sur la voie de la mobilisation.

Reste que la lutte a bénéficié d’un véritable soutien populaire, et ce malgré les attaques violentes qu’elle a subies sur le plan policier et médiatique. Celles-ci n’ont fait que nourrir la radicalité exprimée par une part croissante de ses acteurs et actrices.

Le blocage, intégré à l’arsenal de la lutte

En 2010 de nombreuses actions de blocage avaient eu lieu, mais sans commune mesure avec celles qui viennent de se dérouler. Face à la surdité gouvernementale, la pratique des blocages s’est généralisée. Dans de nombreuses villes, les transports, les gares, les zones industrielles et les dépôts d’essence ont été bloqués, souvent de façon unitaire.

Ces actions directes ont une triple vertu. Elles permettent d’entretenir un climat de conflictualité entre les journées nationales ; elles contribuent au rapport de forces en bloquant partiellement l’activité économique ; elles donnent confiance et conscience de ce que peut être la force collective. Reste qu’elles ne remplacent pas la nécessité de la grève, arme principale du blocage de l’économie.

La crise politique s’accentue, construisons l’alternative

Ce mouvement aggrave la crise politique actuelle. Dans plusieurs pays européens, les partis traditionnels s’effondrent et leur électorat se désagrège. Selon les cas, cela profite à l’extrême droite, à la gauche radicale, voire à des ovnis politiques. Mais, globalement, l’autoritarisme progresse de la part d’une bourgeoisie dont les politiques peinent à trouver une quelconque légitimité démocratique.

En France, très isolé, le gouvernement n’a pu s’appuyer que sur la force pour imposera la loi Travail. La répression a été violente et les mesures autoritaires se multiplient : usage immodéré de l’article 49-3, interdictions de manifester à certaines personnes, tentative d’interdire la manifestation syndicale du 23 juin, emprisonnements, rhétorique martiale. La social-démocratie, comme souvent, a ouvert la boîte de pandore de l’autoritarisme et nul ne sait comment évoluera le régime, mais le PS le paiera très cher. Il sera probablement réduit en miettes en 2017 et après.

Il faut faire le pari que cet effondrement ne profite pas qu’à l’extrême droite. Le FN habituellement si bavard a été bien discret pendant quatre mois, coincé entre les intérêts capitalistes qu’il sert et une partie de son électorat favorable à la mobilisation.

Car que démontre ce très chaud printemps ? Que la véritable opposition au gouvernement PS-Medef, ce ne sont ni les requins sarkozystes des Républicains, ni les technocrates relookés du FN, ni les parlementaires ramollos du Front de gauche... La véritable opposition, c’est le mouvement social. Toutes et tous ensemble, nous pouvons bloquer l’économie. Et nous pouvons aussi transformer la société.

Du côté des révolutionnaires, tout l’enjeu est de fédérer les forces qui se sont exprimées pour mener la résistance face à l’autoritarisme montant et construire l’alternative sociale et politique. Dans ce contexte de bouillonnement, les dés sont relancés.

Tristan (AL Toulouse)

http://www.alternativelibertaire.org/?P ... -n-est-pas
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 28 Aoû 2016, 14:01

Toulouse, lundi 29 aout 2016
Valls à Colomiers. Manifestation prévue devant le meeting de rentrée du PS !
Ce lundi 29 Août, Manuel Valls s’offre une rentrée politique en haute garonne, dans la ville de Colomiers, lors d’un meeting intitulé « l’essentiel c’est la République ».
... http://www.revolutionpermanente.fr/Vall ... tree-du-PS


30 et 31 août à Jouy-en-Josas (78)
Les appels à rassemblement contre l’université du MEDEF des 30 et 31 août à Jouy-en-Josas (78) se multiplient, en voici un parmi d’autres.
... https://paris-luttes.info/rassemblement ... te-du-6583
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 30 Aoû 2016, 09:00

Colomiers

400 manifestants au «contre-meeting»

«On a fait le job», lâche, sur le perron de la mairie de Colomiers (Haute-Garonne), un responsable syndical alors que les orateurs viennent de se succéder au micro.

La petite phrase exprime la satisfaction, car mobiliser un lundi 29 août, veille de la rentrée scolaire, n'est pas simple, mais elle se garde bien de tout triomphalisme.

A l'appel des syndicats qui contestent la loi Travail, CGT, FSU et Solidaires (à l'exception de FO), et des organisations de jeunesse, Unef, Fidl et UET, 400 à 500 personnes, selon le décompte de la police ou des organisateurs, se sont retrouvées hier, entre 17 heures et 18 h 30, pour «un contre-meeting» à deux pas du Hall Comminges où se rassemblaient, à peu près au même moment, les socialistes «hollandais» pour leur rentrée.

... http://www.ladepeche.fr/article/2016/08 ... eting.html
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 01 Sep 2016, 01:42

Le Havre
La CGT bloque le port du Havre après des interpellations.
Des agents du port du Havre ont été interpellés, mercredi 31 août 2016, en début de matinée. En réaction, l'activité du port est à l'arrêt, et des feux ont été allumés.
Interpellations, mercredi 31 août 2016, au Havre (Seine-Maritime). Au moins deux agents du port ont été cueillis, dans la matinée, à leur domicile, dans le cadre d’une enquête sur des « violences en réunion » lors d’une manifestation contre la loi Travail à Paris. Selon une source syndicale, il s’agirait de violences commises lors de la manifestation du 14 juin 2016, après laquelle plusieurs agents du port du Havre, avaient été soupçonnés de violences.
... http://www.normandie-actu.fr/loi-travai ... ns_228226/


Fin de bloquage au port du Havre
L’activité a repris mercredi 31 août au port du Havre, le deuxième de France, bloqué toute la journée par une grève surprise de la CGT pour protester contre l’interpellation dans la matinée de deux dockers, poursuivis pour des violences lors d’une manifestation parisienne.
Les deux dockers « ont été relâchés vers 19H15 après toute une journée de garde à vue à Paris et le mouvement a été suspendu », a affirmé à l’AFP le secrétaire général adjoint de la fédération CGT des ports et docks Anthony Tétard.
Selon la radio Europe 1, les deux dockers comparaîtront le 25 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris, l’un pour violence contre un agent des forces de l’ordre et l’autre pour jet de projectiles.
L’interpellation a été vécue par la CGT, syndicat unique des dockers, comme une provocation, survenant le jour de la venue de son secrétaire général, Philippe Martinez, dans la cité portuaire.
... http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... 9gSpwqy.99
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede Pïérô » 04 Sep 2016, 02:57

Jouy-en-Josas, mercredi 31 août

Le Medef défié sur ses terres

Plusieurs dizaines de militants de Solidaires et de Nuit Debout s’étaient donné rendez-vous hier mercredi 31 août, devant les portes de l’université d’été du MEDEF à Jouy-en-Josas.

En guise de dialogue social dont les patrons pourtant se gargarisent, les militants ont été confrontés à un important dispositif policier, mis en place pour les accueillir. Ce qui n’a pas empêché le rassemblement devant le HEC campus où se tenait le raout patronal, d’être très énergique avec deux heures revendicatives : « Travailleurs tous unis jusqu’au retrait total de la loi El Khomri / La lutte continue contre cette loi injuste imposée de force par un gouvernement liberticide ! / Séparation du MEDEF de l’Etat ». L’autoritarisme de la Police devient une habitude et des contrôles d’identité ciblant les manifestants les plus jeunes ont même eu lieu en fin de manifestation, ainsi que la verbalisation de notre camion.

Nous ne nous laisserons pas impressionner et nous reviendrons l’année prochaine manifester notre opposition à la collusion du pouvoir avec ce syndicat patronal. Nous appelons également au 15 septembre pour arracher l’abrogation de la loi Travail !

Union Syndicale Solidaires Yvelines et Nuit Debout

Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 06 Sep 2016, 02:55

Mercredi 7 septembre 2016

Nantes - Grand meeting commun pour l’abrogation de la Loi travail


Image

Image

https://www.solidaires.org/Nantes-Grand ... oi-travail
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: Code du travail : simplification : piège à cons !

Messagede bipbip » 08 Sep 2016, 14:55

Paris
Appel pour une AG interpro/interluttes le 8 septembre

Texte d’appel pour une AG interpro/interluttes (lycée.en.nes, étudian.t.e.s, travailleurses avec ou sans papiers, en voie de précarisation ou déjà précaires, chomeu.r.ses, Rsastes) de rentrée le 8 Septembre à la Bourse du travail Centrale de République.

Appel à une AG interpro-interluttes le 8 septembre

De mars à juillet dernier, une mobilisation large et déterminée s’est déployée contre la loi Travail "et son monde". Elle a impliqué des jeunes, des salariés du privé en grand nombre mais aussi du public, des chômeurs, des précaires... qui se sont mobilisés sous de multiples formes.

Le spectre d’une mobilisation d’ensemble et d’un blocage de l’économie ont fait peur au pouvoir. C’est la preuve qu’il est possible de gagner face à ce gouvernement au service du patronat. Malgré l’offensive raciste et réactionnaire menée par ce dernier cet été, la politique de la classe dirigeante suscite toujours une énorme colère dans la population. À la rentrée scolaire, les conflits sociaux sont déjà là : blocage du port du Havre en réponse à l’arrestation de 2 militants, journée de grève le 6 septembre à SFR contre les 5000 licenciements annoncés, grèves nationales le 8/09 dans l’Education et le Travail social...

Cela ne peut que nous encourager à ne rien lâcher. Nous continuons à nous battre pour le retrait de la loi. Nous n’attendons rien des élections. Nous mènerons la bataille pied à pied contre son application chaque fois qu’un patron cherchera à l’appliquer. Au-delà de la loi Travail, nous voulons mener la bagarre contre tout ce qu’elle représente. Un monde avec d’un côté la seule perspective d’une vie d’exploitation et de précarité, et de l’autre un état d’urgence permanent qui justifie la répression brutale de toutes les révoltes.

Il est temps de regrouper toutes celles et ceux qui sont visés par la répression et les violences policières et de briser cet État policier qui emprisonne les syndicalistes et assassine dans les quartiers. Nous voulons une société où ce sont ceux d’en bas qui décident et qui puissent repartir les richesses.

C’est la grève générale qu’il faut viser pour gagner. Dans le cours de la mobilisation, des liens se sont tissés entre des secteurs, des milieux différents, qui n’avaient pas forcément l’habitude de se côtoyer et de se coordonner. La rentrée ne doit pas nous clairsemer ! Contre la séparation qui règne au sein de n’importe quel mouvement social, nous avons des lieux pour nous rencontrer et des pratiques à faire se converger.

Pour ne pas repartir de zéro, et regrouper d’emblée les forces qui veulent tirer la mobilisation en avant, pour discuter ensemble des moyens d’aller vers une généralisation de la grève et vers un affrontement avec le gouvernement et tout ce qu’il représente, utilisons la journée du 15 septembre pour non seulement manifester mais aussi nous réunir et nous organiser. C’est en s’organisant de manière démocratique et la plus massive possible que nous pourrons contrôler le cours de nos luttes.

C’est en se regroupant que nous déjouerons les "mises en nasse" des manifestations, comme le 5 Juillet, où une centaine de manifestant-e-s sont sortis déterminés de la Bourse du Travail de Paris et avec l’aide de centaines déjà présent.e.s place d’Italie, ont réussi à manifester sans passer par les fouilles et contrôle de police.

Retrouvons-nous le 8 septembre pour préparer cette journée de grève et d’action et en faire un point d’appui vers une mobilisation générale.

Nous avons besoin de nous réunir en amont de cette journée de mobilisation, car le 15 les syndicats feront tout pour enterrer le mouvement "contre la loi travail et son monde".

Jeudi 15 septembre : Manifestons toutes et tous ensemble !

P.-S.
Le 8 septembre AG interpro et interluttes à partir de 18 h 30 à la Bourse du travail de Paris au 3 Rue du Château d’Eau, M. République.

https://paris-luttes.info/appel-pour-un ... erpro-6606
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

PrécédenteSuivante

Retourner vers Syndicats, associations, mouvements sociaux

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 28 invités