Les Indignés, Occupy ...

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Messagede marsel » 05 Oct 2014, 14:15

Je publie ce lien ici car je n'ai pas trouvé de sujet spécifique sur cette nébuleuse diffuse et confusionniste, allant des "libertaires" jusqu'à l'extrême droite, opposée à toute idée de rupture révolutionnaire.
Si vous avez des textes critiques, des pamphlets etc de et contre ce "mouvement", n'hésitez pas à les partager.

“Exaspération et indignation : les limites de la contestation citoyenne” par Gustavo Rodríguez
http://lecridudodo.noblogs.org/post/201 ... rodriguez/
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Re: Les Indignés

Messagede quico » 09 Oct 2014, 13:13

Pour moi les indignés est un mouvement bien symptomatique du milieu militant actuel dans le sens qu'il est un mouvement davantage issue de la classe moyenne. C'est à dire que ces principales préoccupations sont issue de cette classe dont il est issue : écologie, remise en cause de la représentativité électorale etc.... En gros son intêret est de savoir comment sauvegarder son acquis en tant que classe. Les nouvelles générations se rendant compte qu'ils n'auront pas le même avenir que leurs parents dont certains ont vécu pendant les trente glorieuses. Le fameux slogan scandé pendant les manifs : "Nous avons étaient les enfants du confort et nous ne serons pas les parents du conformisme" résume à mon sens bien ça.
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Re: Les Indignés

Messagede Boehme » 27 Oct 2014, 22:46

Les Indignés. Concert d'applaudissements, consensus planétaire. Parce qu'il est bon de résister, de s'indigner contre un monde dont il est convenu d'accuser vaguement et généralement les misères, il y a peu de chance qu'on trouve davantage de textes critiques ou de pamphlets contre ce « mouvement. » Au reste, pourquoi attendre que d'autres le fasse à ta place alors que tu pourrais de suite faire usage de ta loupiote. Tiens, une petite remarque sur l'article cité :

On le voit aujourd'hui, ces mouvements soit disant "a-politiques", et pacifistes, leur flou artistique, leur critique abstraite et fourre-tout du "système" n'ont pas réussi grand chose, sinon donc permettre à tout un tas de néo-fascistes, d'opportunistes ultra-réactionnaires (ou d'autres réformistes plus ou moins nocifs) de conquérir du terrain à la fois dans la rue et le reste de l'espace social, mais aussi dans le jeu de la politique, et en bref : du pouvoir.


Ainsi se conclut le booming introductif de l'autruche. L'astuce est de faire croire que l'apolitisme de ce monstrueux mais médiatique foutoir est cause que des méchants envahisseurs envahissent la rue et "le reste de l'espace social". Quelle rue ? quel espace social ? Peu importe, puisqu'ils envahissent, que ce sont des méchants et que c'est de la faute aux Indignés de la dernière heure. On pouvait reprocher à ces derniers leur satisfaction visqueuse, leur joie de s'indigner pour être d'une lutte sans but (ou avec des buts très généraux, ce qui revient au même), mais on a choisit d'en faire un des termes d'une opposition montée de toutes pièces. Si vous n'êtes pas avec moi, vous êtes contre moi : n'est-ce pas le principe même du jeu politique, et en bref : du pouvoir ?

En un sens, l'article de Rodriguez résume fort bien cette caractéristique du discours politique dominant :

Se profile un discours commun qui vise à liquider toutes les tentatives d’élaboration d’une critique du pouvoir de laquelle découle, radicalement, la nécessaire reformulation de stratégies contre le système de domination présent, et qui se traduisent en de véritables luttes conduisant à la rupture définitive avec tout ce qui existe.


Pour ce qui est du reste des autres articles, ils exposent des remarques qui me semblent saines. Parce que les Indignés se disent citoyens, ils ne peuvent par conséquent qu'exiger toujours plus de maternage social de la part de l'Etat. Une nuance de taille, cependant : les manifestants ne participent pas à « repeindre la devanture du système de la domination » uniquement parce qu'ils exigent des réformes et autres demi-mesures bonnes à arranger la paix sociale, selon des recettes que l'Etat toujours plus libéral a dû apprendre en catastrophe, mais aussi parce que manifester devant les caméras devient de nos jours une forme de participation citoyenne. Le droit de manifester comme pratique sociale et spectacle favorisant la circulation des capitaux, comme droit citoyen consenti par l'Etat et comme nouvelle forme de maternage social en général.
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Re: Les Indignés

Messagede geronimo355 » 30 Mai 2015, 06:49

La revue libertaire Argelaga (fondée par Miguel Amoros) vient de publier ce texte sur l'essor des mouvements citoyennistes qui abonde dans votre sens : https://argelaga.wordpress.com/2015/05/ ... s-panicos/

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses

Que l'économie et la politique marchent main dans la main est une chose connue. La conséquence logique d'une telle relation est que la politique réelle se doit d'être fondamentalement économique: à l'économie de marché correspond une politique de marché. Les forces qui dirigent le marché mondial, dirigent de facto la politique des États, à l'extérieur aussi bien qu'à l'intérieur, ainsi qu'au niveau local. La réalité est la suivante : la croissance économique est la condition nécessaire et suffisante pour la stabilité sociale et politique du capitalisme. En son sein, le système de partis évolue selon le rythme du développement. Lorsque la croissance est importante, le système tend vers le bipartisme. Lorsqu'elle ralentit ou entre en récession, comme si elle obéissait à un mécanisme homéostasique, le panorama politique se diversifie.

Le capital, qui est une relation sociale initialement basée sur l'exploitation du travail, s'est approprié de toutes les activités humaines, envahissant toutes les sphères : culture, science, art, vie quotidienne, loisirs, politique... Que le moindre recoin de la société soit envahi par la marchandise signifie que tous les aspects de la vie fonctionnent selon des directives marchandes, ou ce qui revient au même, que toute activité humaine est gouvernée par la logique capitaliste. Dans une société-marché ayant de telles caractéristiques, il n'y a pas de classes au sens classique du terme (mondes séparés qui s'affrontent), mais plutôt une masse plastique où la classe capitaliste - la bourgeoisie - s'est transformée en strate exécutive sans titre de propriété, tandis que son idéologie s'est universalisée. Ses valeurs dirigent toutes les conduites sans exception. Cette forme particulière de déclassement général ne se traduit pas par une inégalité sociale diminuée; bien au contraire, elle est beaucoup plus accentuée, mais même avec l'aiguillon de la pénurie, l'inégalité est perçue de façon moins intense et donc n'entraîne pas de conflits. Le mode de vie bourgeois a inondé la société, annulant la volonté de changement radical. Les salariés ne veulent pas d'un autre style de vie, ni d'une autre société; tout au plus, souhaitent-ils une meilleure position sociale avec un pouvoir d'achat accru. L'antagonisme violent se déplace dans les marges : la contradiction majeure est moins dans l'exploitation que dans l'exclusion. Les principaux protagonistes du drame historique et social ne sont plus les exploités du marché, mais les expulsés et ceux qui refusent d'y entrer : ceux qui se situent hors du "système" en tant qu'ennemis.

La société de masse est une société uniformisée mais fortement hiérarchisée. L'élite dirigeante n'est pas formée par une classe de propriétaires ou de rentiers mais par une véritable classe de gestionnaires. Le pouvoir dérive donc de la fonction, non de la propriété. Le pouvoir de décision se concentre tout en haut de la hiérarchie sociale; la dépossession, sous forme d'emploi précaire et d'exclusion, se concentre dans la partie la plus basse. Les couches intermédiaires, enfermées dans leur vie privée, ne sentent ni ne souffrent, simplement elles consentent. Cependant, quand la crise économique les atteint, elle les tire vers le bas. Alors, ces strates appelées classes moyennes par les sociologues sortent de cet immobilisme qui est la base du système des partis, contaminent les mouvements sociaux et prennent des initiatives politiques qui se concrètisent par l'apparition de nouveaux partis. L'objectif n'est évidemment pas l'émancipation du prolétariat, ou une société libre de producteurs libres, ou le socialisme. L'objectif est bien plus prosaïque puisqu'il s'agit uniquement de venir au secours de la classe moyenne, c'est-à-dire, à sa déprolétarisation par la voie politico-administrative.

L'expansion du capitalisme, sur le plan géographique et social, entraîna l'expansion de secteurs salariés liés à la rationalisation du processus de production, à la tertiarisation de l'économie, à la professionnalisation de la vie publique et à la bureaucratisation étatique : fonctionnaires, conseillers, experts, techniciens, employés, journalistes, professions libérales, etc. Leur statut reposait sur la préparation académique, et non sur la propriété de leurs moyens de travail. La social-démocratie allemande classique vit dans ces nouvelles "classes moyennes" un facteur de stabilité qui rendait possible une politique réformiste, modérée et graduelle, et il est clair, un siècle plus tard, que son extension a permis que le processus de globalisation atteigne sa limite sans trop de difficultés. La croissance exponentielle du nombre d'étudiants fut le signe le plus éloquent de sa prospérité; alors que le chômage des diplômés a été l'indicateur le plus clair de la dévalorisation des études et, en conséquence, le thermomètre de sa soudaine prolétarisation. Sa réponse à cette dégradation n'adopte évidemment pas des traits anticapitalistes, totalement étrangers à sa nature. Elle se concrétise dans une modification modérée de la scène politique qui ravive le réformisme d'antan, centriste ou social-démocrate, appelé pompeusement "assaut aux institutions".

La classe moyenne, qui se trouve au centre de la fausse conscience moderne, ne peut donc pas se contempler en tant que telle; selon elle, sa condition est générale. Elle voit tout selon sa propre optique particulière exacerbée par la crise; ses intérêts sont ceux de toute la société. Sociologiquement, tout le monde appartient à la classe moyenne, ses idéologues s'expriment dans le langage en papier mâché de Negri, Gramsci, Foucault, Deleuze, Derrida, Baudrillard, Bourdieu, Zizek, Mouffe, etc. Selon eux, le "grand événement", la faillite du régime capitaliste, est une chose qui n'arrivera jamais. La révolution est un mythe auquel il vaut mieux renoncer en faveur d'une contestation réaliste qui fomente la participation citoyenne à travers les réseaux sociaux, c'est-à-dire, la rabâchée "dialectique de contre-pouvoir", mais qui ne doit pas stimuler le changement révolutionnaire. Politiquement, tout le monde est citoyen, donc membre d'une communauté électrovirtuelle d'électeurs, et en conséquence, doit se passionner pour les élections et les nouvelles technologies. Crétinisme idéologique post-moderne d'un côté, crétinisme parlementaire technologiquement assisté de l'autre, mais crétinisme qui croit au pouvoir. Sa conception du monde l'empêche de contempler les conflits sociaux comme lutte des classes; pour elle, ceux-là sont un simple problème de redistribution, une question d'ajustement budgétaire dont la solution est du ressort de l'État, et qui, par conséquent, dépend de l'hégémonie politique des formations qui la représentent. La classe moyenne post-moderne reconstruit son identité politique en opposition, non pas au capitalisme, mais à la "caste", en d'autres termes, à l'oligarchie politique corrompue qui a fait de l'État son patrimoine. Les autres protagonistes de la corruption, banquiers, entrepreneurs et syndicalistes, restent au second plan. La classe moyenne est une classe couarde, tenaillée par la peur, ce qui fait qu'elle cherche à se faire des amis plutôt que des ennemis, mais avant tout elle cherche à ne pas déséquilibrer les marchés; l'ambition et la vanité apparaîtront avec la sécurité et le calme que dispensent le pacte politique et la croissance. En se constituant sujet politique, son ardeur de classe se consume en entier devant la perspective du parlementarisme; la bataille électorale est la seule qu'elle pense livrer, et celle-ci se déroule dans les medias et les urnes. Dans ses schémas il n'y a pas de place pour la confrontation directe avec ce qui est à l'origine de sa peur et de ses angoisses - le pouvoir de la "caste" - puisqu'elle ne souhaite que rétablir son statut d'avant 2008, réforme qui passe par une réappropriation des institutions, non par leur liquidation.

Le concept de "citoyenneté" offre un succédané identitaire là où la communauté ouvrière a été détruite par le capital. La citoyenneté est la qualité du citoyen, un être doté du droit de vote dont les adversaires semblent n'être ni le capital ni l'État, mais plutôt les vieux partis majoritaires et la corruption, les grands obstacles du sauvetage administratif de la classe moyenne reléguée. L'idéologie citoyenniste, à l'avant-garde du recul social, n'est pas une variante rénovée de l'ouvriérisme stalinoïde; il s'agit plutôt de la version post-moderne du radicalisme bourgeois. Elle ne se reconnaît même pas dans l'anticapitalisme, qu'elle considère périmé, mais plutôt dans le libéralisme social plus ou moins populiste. C'est ainsi parce qu'elle a pris comme point de départ la vie dégradée des classes moyennes et ses aspirations réelles, même si elle s'appuie sur les masses en risque d'exclusion trop désorientées pour agir de façon autonome, de même que les mouvements sociaux, trop faibles pour croire possible et encore moins désirable une réorganisation de la société civile en marge de l'économie et de l'État. Sur ce point, le citoyennisme est le fils putatif du néostalinisme raté et de la social-démocratie bloquée. Le programme citoyenniste est un programme de parvenus, très malléable et politiquement correct jusqu'à la nausée, un programme idéal pour arrivistes frustrés et aventuriers politiques au chômage. Les principes n'ont pas d'importance, sa stratégie est consciemment opportuniste, avec des objectifs uniquement à court terme, parfaitement compatibles avec des pactes qui le jour précédant les élections auraient été considérés comme contre nature.

Dans aucun programme citoyenniste ne figurent la socialisation des moyens pour la vie, l'autogestion généralisée, la suppression de la spécialisation politique, l'administration par les conseils, la propriété communale ou la distribution équilibrée de la population dans le territoire. Les partis et alliances citoyennistes ne proposent qu'une simple répartition des revenus afin d'élargir la base bourgeoise, ils luttent pour des budgets institutionnels qui freineraient les privatisations, élimineraient les coupes budgétaires et atténueraient la précarité du travail, que ce soit par la création de petites entreprises ou par la cooptation d'une majorité sous-employée de diplômés dans les tâches administratives, intentions qui ne sont pas rupturistes. Ils n'arrivent pas dans l'arène politique en tant que subversifs mais comme animateurs; ils ne sont pas sérieux lorsqu'ils disent vouloir changer la constitution de 1978. Ils n'ont pas encore mis un pied dans l'arène que déjà ils font étalage de réalisme et modération, brandissant le drapeau monarchique et tendant la main à la "caste" vilipendée. Ils sont conscients qu'une fois consolidés comme organisations et en possession d'un capital médiatique suffisant, l'étape suivante sera une gestion de ce qui existe plus claire et efficace qu'auparavant. Aucune mesure déstabilisatrice ne leur convient car les leaders citoyennistes doivent prouver que l'économie fonctionnera plus harmonieusement si ce sont eux qui sont aux commandes du vaisseau étatique. Forcément, ils doivent se présenter comme l'espérance de sauvetage pour l'économie, c'est pourquoi leur projet identifie progrès avec productivité et postes de travail. Il s'agit donc d'un projet productiviste qui cherche la croissance industrielle et technologique, créant des emplois, redistribuant les revenus et augmentant les exportations, soit en recourant à des réformes du système fiscal, soit en exploitant de façon intensive les ressources territoriales, tourisme inclus. Le moins important est que les emplois soient utiles socialement et répondent à des besoins authentiques. Le réalisme économique commande et complète le réalisme politique : rien ne doit rester en dehors du champ politique et rien en dehors du marché, tout pour le marché.

Le relatif essor du citoyennisme, avec ses variantes nationalistes, démontre la profondeur insuffisante de la crise économique qui, loin d'éclairer les divisions sociales et les causes de l'oppression donnant lieu à une protestation consciente et organisée qui se proposerait la destruction du régime capitaliste, a permis à d'autres de les dissimuler grâce à une fausse opposition qui loin de questionner le système de domination le renforce. Une crise qui est donc restée à mi-chemin, sans déchaîner des forces radicales. Cependant, les crises vont continuer et à long terme leurs conséquences ne pourront pas être camouflées comme question politique et finiront par émerger comme question sociale. Tout dépendra du retour de la lutte sociale véritable, éloignée des media et de la politique, parcourue d'initiatives nées dans les secteurs les plus déracinés parmi les masses, parmi ceux qui ont peu à perdre s'ils décident de couper les liens qui les rattachent au destin de la classe moyenne. Mais ces secteurs potentiellement anti-système paraissent aujourd'hui épuisés, sans force pour s'organiser de façon autonome, incapables de s'ériger en sujet indépendant, et c'est ainsi que le citoyennisme a le champ libre, frappant doucement à la porte des parlements et des mairies afin qu'on les laisse entrer. C'est la tragi-comédie de notre temps.

Argelaga, 30 avril 2015


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Re: Les Indignés

Messagede bipbip » 16 Mar 2016, 13:29

Lyon, vendredi 18 et samedi 19 mars 2016

Projections d’« Indignados, paroles et actions »

Projections du documentaire « Indignados, paroles et actions » de Meritxell De La Huerga, sur les mouvements citoyens en Espagne, en présence de la réalisatrice à la Plume noire avec la Coordination des Groupes Anarchistes - Lyon et l’association Marea Grenate le vendredi 18 mars et toujours avec la réalisatrice le samedi 19 mars à 19h à l’Atelier des canulars.

- Le vendredi soir, la librairie la Plume noire ouvrira ses portes à 19h et la projection démarra à 20h. La réalisatrice Meritxell De La Huerga vous présentera son documentaire avant la projection et répondra à vos questions à la fin de celui-ci. La Plume Noire, 8 rue Diderot, 69001 Lyon

- Le samedi soir, à partir de 19 h à l’Atelier des canulars 91 rue Montesquieu Lyon 7. Bar/Tapas en soutien.

“Le mouvement des Indignados ou Mouvement 15M est un mouvement non violent, né sur la place de La Puerta del Sol, à Madrid, le 15 mai 2011. Le nom « Indignados » a été donné par les médias et inspiré du titre du manifeste Indignez-vous !, écrit par Stéphane Hessel. Les manifestants se réfèrent eux au sigle 15M (pour 15 mai, date de commencement du mouvement). Bien que les manifestants forment un groupe assez hétérogène, ils ont en commun un désaveu des citoyens envers la classe politique, la volonté d’en finir avec le bipartisme politique en Espagne, et avec la corruption. Le Mouvement 15M a influencé des mouvements sociaux nés ensuite, comme Occupy Wall Street aux Etats-Unis, ou YoSoy132, au Mexique.”

Un mot de la réalisatrice :

« J’ai pris la décision de réaliser le documentaire Indignados, paroles et Actions lorsque me parvenaient en France, mon pays de résidence, les terribles nouvelles sur la crise en Espagne et ses conséquences dévastatrices. Cependant, je soupçonnais que la réalité exposée par les grands médias ne correspondait pas à ce qui se passait dans le pays, dans les rues, dans les assemblées organisées par tous ces citoyens indignés...Et même si, un an après la création du Mouvement 15M, la presse en parlait de moins en moins, j’avais l’intuition que ce mouvement était un tournant dans l’histoire du pays, et que son ampleur et son importance n’étaient pas anodines.Retour ligne automatique
C’est alors que j’ai décidé de voyager en Espagne pour filmer ce qui s’y passait réellement, et comprendre qui étaient les Indignados, quelles étaient leurs luttes, qui pointaient-ils du doigt, quels étaient leurs réussites, comment s’organisaient-ils, etc. Ce film, est une esquisse de la lutte du 15M. Il nous montre que sans la résistance des Indignados, sans leur besoin de justice et leur courage, la machine destructrice du système néolibéral avancerait inexorablement dans notre pays, sans être entravée. »

Pour en savoir plus sur Marea Grenate - Lyon https://www.facebook.com/Mareagranate.lyon?pnref=story.


http://rebellyon.info/Projection-d-Indi ... s-et-15946
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Re: Les Indignés

Messagede bipbip » 03 Avr 2016, 02:13

Composition - indignados et mouvement du 15M
(Barcelone)

Marco : Au printemps 2011, quelques mois après l’occupation de la Banque d’Espagne et la journée explosive de grève générale [1], il se monte un collectif tout neuf qui s’est à la base retrouvé à travers internet et les réseaux sociaux. Il s’agit de « democracia real ya » auquel participent aussi au début quelques camarades assez proches. Entre-temps il y a eu Tahrir, la Tunisie et toute une effervescence autour de facebook…
À Madrid il y a un groupe d’hacktivistes [2] qui décide de lancer une occupation de la place centrale, la Puerta del Sol. Deux jours plus tard la police essaie de les en expulser, mais elle doit abandonner parce que des milliers de personnes les soutiennent. En parallèle il y a des occupations de place, appelées par le même genre de collectif informel, dans plein d’autres grandes villes. Avec l’échec de la tentative de répression à Madrid, cela prend médiatiquement, socialement. Sur les réseaux sociaux, facebook et twitter principalement, c’est la folie et tout le monde parle de ça. C’est là que commence cette espèce de mouvement complètement hétéroclite, hybride et mal situé politiquement qui va servir de plate-forme commune à un certain nombre de mouvements préexistants. Fin avril on avait fait un week-end de réflexion en groupe sur le contexte politique et les perspectives du moment à Barcelone et au niveau international. On avait fait un planning des moments de lutte à venir avec le premier mai… On avait évoqué « democracia real ya » en se disant que ça pouvait être intéressant, sauf que quand certains d’entre nous annoncent qu’ils veulent occuper les places, là on est plein à rigoler en disant : « vous êtes fous, les gens veulent garder leur petit confort, rester chez eux, ici ça va jamais marcher ». L’occupation de la place, je l’ai apprise sur la radio publique espagnole.

... https://constellations.boum.org/spip.php?article56
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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede bipbip » 04 Avr 2016, 11:07

Madrid : les racines du 15-M

Le mouvement d’occupation des places en Espagne : avant et après…


Les médias leur avaient collé l’étiquette « indignés », appellation non-contrôlée dans laquelle la plupart ne se retrouvaient pas. Celles et ceux qui occupaient la rue préféraient le plus sobre « 15-M », en référence à ce 15 mai 2011 où l’Espagne assoupie s’est réveillée. Un mouvement aux racines multiples, qui s’est construit dans la durée et continue à renouveler les imaginaires. De quoi aider à penser le mouvement du 32-Mars (ou « Nuit debout ») en train de s’organiser à Paris, cousin peut-être pas si éloigné de son aîné espagnol, dont l’exigence d’horizontalité, la défiance envers les partis et le refus de la représentation restent des outils indispensables pour une organisation capable de transformer la société.

Ce reportage madrilène a été publié dans la numéro 7 de la version papier d’Article 11, en décembre 2011, et nous en republions ici une version légèrement mise à jour. La situation a évolué depuis, notamment avec la montée en force du parti Podemos et l’institutionnalisation d’une part du soulèvement populaire1. Mais l’encourageante vitalité des expériences autogestionnaires de l’autre côté des Pyrénées continue d’inspirer les modes d’organisation qui souhaitent rompre avec le système de représentation politique et l’oligarchie au pouvoir dans toute l’Europe.

... http://jefklak.org/?p=2888
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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede Pïérô » 10 Avr 2016, 02:09

Retour sur Occupy Wall Street : quelles leçons en tirer ?

En 2011, le mouvement Occupy Wall Street s’est répandu dans de nombreuses villes des États-Unis, tout en attirant largement l’attention sur le plan international. Dans le cadre de notre enquête sur les luttes sociales aux États-Unis (qui nous a déjà conduit à présenter « Black Lives Matter » et à nous entretenir à ce sujet avec Noam Chomsky), il a paru intéressant de rencontrer certains des animateurs ou animatrices de ce qui constitue un des mouvements sociaux américains les plus remarqués de ces dernières années. Ces entretiens tentent donc de réaliser un bilan à la fois critique et constructif d’Occupy Wall Street, qui peut susciter un intérêt particulier alors qu’un mouvement d’occupation à certains égards comparable vise à s’installer en France à l’occasion de la mobilisation contre la loi El Khomri.

... http://www.autrefutur.net/Retour-sur-Oc ... s-en-tirer
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede bipbip » 01 Mai 2016, 00:13

De la place Tahrir aux Nuits debout : compilation d’analyses des "mouvements de place"

Une liste d’articles afin d’appréhender les mouvements d’occupation des places. Cet article se veut une revue de presse qui est destinée à être complétée.

... https://rebellyon.info/Des-Indignes-a-l ... yses-16200
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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede bipbip » 09 Mai 2016, 13:58

Indignados, Occupy : toujours actuels, toujours stimulants

Alors que Nuit debout perdure et se diffuse, il est utile de se tourner vers les mouvements nés en 2011, les Indignés espagnols et Occupy Wall Street, aux États-Unis. Ils ont lancé les formes nouvelles d’action, de l’occupation de l’espace urbain à la volonté démocratique. Et affirmé une critique radicale d’un système économique fondé sur la croissance.

... http://reporterre.net/Indignados-Occupy ... stimulants
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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede bipbip » 24 Juil 2016, 01:03

Lundi 25 juillet 2016 à Paris

« Pour une convergence des luttes en Europe » - Blockupy

à 18h, Bourse du Travail de Paris, 3 rue du château d’eau, Paris 10e

Dans cette 8e année de crise européenne nous assistons à l'ascension de l'extrême droite, à la noyade des réfugiéEs et au pacte sanglant avec la Turquie. L'Europe régresse : l'hégémonie néolibérale dégénère et engendre des mesures autoritaires et anti-démocratiques comme on le voit en France. Nous avons besoin de réponses transnationales de gauche aux problèmes et au chaos de notre temps. Nous devons poser la question de la redistribution contre le racisme, la question de la solidarité contre le chauvinisme, la question du partage face au capitalisme. Nous avons besoin de grèves, de manifestations, d'occupations, de blocages ; nous avons besoin de nous faire entendre et nous avons besoins de gains matériels. Nous devons nous battre pour un futur européen par le bas face à l'agenda néolibéral et à la régression nationaliste.

Les luttes les plus intenses contre l'austérité ont lieu en France et en Belgique en ce moment. Nous étions présentEs lors des manifestations déterminées du 14 et du 28 juin à Paris et nous voyons la progression des questions démocratiques ainsi que l'ouverture vers les luttes antiracistes et féministes. Nous voyons le véritable effort opéré pour une convergence des luttes. Mais nous devons la penser à un niveau européen. Nous devons coordonner nos luttes, nous devons organiser des interventions ensembles, nous devons frapper fort ensembles. Dans le cadre de Blockupy nous voulons continuer à nous attaquer aux lieux de pouvoir en Europe. Après l'action de l'année dernière lors du blocage de la banque centrale européenne à Francfort le jour de son ouverture, notre prochain objectif en Allemagne va être d'attaquer le ministère du travail à Berlin le 2 septembre afin de montrer qu'il est un lieu central du classisme, du social-chauvinisme et du racisme !

Nous vous invitons à démarrer une discussion sur la convergence des luttes au niveau européen le 25 juillet à Paris et à partager nos pratiques le 2 septembre à Berlin.

À bientôt camarades !


https://www.facebook.com/events/516779758528498/
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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede Pïérô » 02 Sep 2016, 01:34

Vendredi 2 septembre 2 016

Blocage du ministère du Travail-Action Européenne

Loi El Khomri en France, lois Hartz en Allemagne, Job Act en Italie, loi Peeters en Belgique, les offensives contre le droit des travailleurs, des chômeurs et des intermittents se déploient dans toute l’Europe, imposées par nos gouvernements sous l’impulsion de recommandations de la Commission Européenne. Nous nous joignons à l’action menée par Blockuppy en Allemagne et appellons nous aussi à bloquer le ministère du Travail en France contre l’austérité et le racisme que ces politiques engendrent.

Ces réformes des marchés du travail se proposent de "sauver" l’Europe d’une énième crise. Mais de quelle Europe parlent nos dirigeants ?

Nous, peuples européens, voulons sauver l’Europe, mais la sauver de ses soi-disant sauveurs qui organisent une guerre économique entre nos pays.

Si nous les laissons faire, la nocivité de la mise en concurrence et du dumping sans limites ne cessera d’impacter les aspects économiques, politiques, démocratiques, sociaux, et écologiques avec les conséquences dramatiques que l’on connait.

La compétition salariale sans fin demandée aux peuples sous le prétexte fallacieux, et pourtant jamais remis en question, de la compétitivité se traduit par une logique économique insidieuse et absurde.
Si nous baissons nos salaires, alors nos voisins feront de même, ce qui nous amènera à les baisser de nouveau et ainsi de suite. Quel gain pour les salariés ? Aucun. Et dans ces structures-là tout gain de productivité ne profite qu’a une classe favorisée.

Cette mise en concurrence a pour conséquences l’augmentation de la précarité et une dangereuse montée des idées et partis d’extrême droite sur le continent, alimentée par le ressentiment que ces « réformes » créent entre les peuples.

Bien à Nous. Nous les travailleurs, Nous les chômeurs, Nous les précaires, Nous les sans places.

Blocage du ministère du Travail-Action Européenne

Vendredi 2 septembre de 17h00 à 19h00 devant le ministère !
127 rue de Grenelle
Métro Varennes ligne 13

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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede Pïérô » 03 Sep 2016, 23:56

À Paris, les opposants à la loi Travail ont relancé la mobilisation

Une cinquantaine de manifestants ont tenté de bloquer le ministère du Travail vendredi. Une action européenne initiée par le mouvement Blockupy et reprise en France par Nuit debout. L’opération s’est conclut en course-poursuite entre les manifestants et la police.

“Il se passe quoi ici, c’est une réunion tupperware ?”. Devant le ministère du Travail, la police est n’est guère impressionnée par la cinquantaine de manifestants réunis. Mobilisés à l’appel de la commission économie de Nuit debout, l’objectif est d’“Occuper le ministère du travail”. Une action initiée par le mouvement Blockupy qui rassemblait au même moment un millier d’individus devant le ministère des Finances allemand.

... http://www.lesinrocks.com/2016/09/03/ac ... -11861951/
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Re: Les Indignés, Occupy ...

Messagede Pïérô » 08 Juin 2017, 12:50

Bordeaux, samedi 10 juin 2017

Avec les Indigné-e-s de la Puerta del Sol

Projection-témoignages-lectures :
Le groupe Bibli vous propose une soirée « Los Indignados » de la Puerta del Sol, à Madrid (« 15M »), avec une des nombreu-ses-x protagonistes de cette magnifique épopée militante populaire toujours en devenir au travers de multiples métamorphoses !

Préparation du repas à 18h ; Début de la soirée à 20h.
Le Samovar, 18 rue Camille Sauvageau, Bordeaux (Saint Michel)
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