Sans reprendre tout ce qui a été dit, l'anarchisme est un courant issu du mouvement ouvrier, et à ce titre il n'est pas étranger au monde du travail, aux luttes en entreprises, pas plus sur le plan des conceptions de l'organisations de la production que sur celui des méthodes utilisées en entreprise pour lutter contre le patronat, contester la hiérararchie, arracher des concessions au patron (bref, la lutte des classes, quoi...

Je ne comprends pas bien sur quels fondements s'appuient ton affirmation, vilaine bureaucrate..
1/ Une grande partie des militant-e-s libertaires qui travaillent (même précaires) intervient en entreprise, sont impliqués dans des grèves (comme participants ou organisateurs), militent dans des organisations syndicales.... Ils ne sont pas schizo et ils y développent justement la déclinaison du projet libertaire dans les luttes sociales : combat contre les manipulations politiciennes, combat contre la bureaucratie syndicale, défense d'une conception fédéraliste du syndicalisme, auto-organisation dans les mouvements de grève (AG souveraines, coordinations, comités de grève...), organisation interprofessionnelles (militantisme dans les unions locales ou au sein de comité interprofessionnels et intesyndicaux), défense de l'idée de mandats impératifs et révocables (les grèvistes doivent avoir le contrôle de leur lutte), défense de revendications rupturistes et unifiantes (ex : revendication d'augmentation de salaires générales, mais plus fortes pour les bas salaires (par ex inversement proportionnel au niveau de salaire) afin d'avancer vers l'égalité salariale, lutte contre la précarité...)
2/ La méthode d'action anarchiste en entreprise, c'est l'action directe, telle qu'Emile Pouget (militant anbarchiste, et militant syndicaliste, ancien secrétaire confédéral de la CGT) la définit :
« L’action directe, manifestation de la force et de la volonté ouvrière, se matérialise, suivant les circonstances et le milieu, par des actes qui peuvent être très anodins, comme aussi ils peuvent être très violents. C’est une question de nécessité, simplement. Il n’y a donc pas de forme spécifique à l’action directe. » (L'Action Directe, 1910)
Texte complet :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k84028zL'action directe, c'est la grève, le boycott, le sabotage (à mauvaise paye mauvais travail)... bref, c'est l'action sans intermédiaire des travailleuses et des travailleurs, contre le patronat, et notamment l'usage de la pression économique (taper au portefeuille du patron et/ou des actionnaires) pour reprendre tout ou partie de ce que le patron et les actionnaires volent. Aujourdhui comme précédemment, c'est au contraire ce mode d'action qui a permis et qui permet d'arracher des améliorations immédiates au patronat et/ou à l'état, et justement pas l'action indirecte (appel à l'opinion, grève visant à "interpeller le gouvernement, etc...).
Le mouvement libertaire a précisémment développé une conception des luttes qui insiste sur le rapport de force matériel, réel, au coeur de l'appareil de production, qui s'attaque à la production (occupation, blocage, grève, grève perlée, sabotage,...) au contraire du rapport de force virtuel (électoralisme, appel à l'opinion...)
3/ Le mouvement anarchiste a joué un grand rôle dans l'émergence du syndicalisme, et particulièrement du syndicalisme d'action directe, en en identifiant les principes (indépendance, autonomie, lutte de classe, organisation interprofessionnelle). Il affirme le principe selon lequel ce n'est pas l'électoralisme qui permet d'arracher des conquètes sociales et de transformer la société, mais l'action directe (sans intermédiaire, politiciens et élus) des exploités.
Peut être me trompé-je, mais ton affirmation semble basé sur le fait que tu n'ai rencontré des libertaires que dans le milieu étudiant, et que donc tu semble supposer à partir de là que les libertaires sont absents ou se désintéressent du monde du travail. Si ma supposition est exact, je pense que c'est regrettable, parce que cela signifierait que tu passes à côté d'une partie significative du mouvement libertaire, lié au mouvement ouvrier.