Les grands médias passent sous silence la réalité d’une manifestation encore une fois massive, tandis que le gouvernement utilise les violences pour attaquer la légitimité de la CGT et du droit de manifester.
... http://www.regards.fr/web/article/chiff ... mediatique
Intoxication médiatique et menaces répressives
Les principaux titres de presse retiennent principalement de la forte mobilisation de ce 14 juin, non pas les centaines et centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs (un million pour Paris selon les organisations syndicales) en lutte, mais les incidents et affrontements en marge de cette manifestation.
... https://communismeouvrier.wordpress.com ... pressives/
Mise au point
L'hôpital Necker a-t-il vraiment été «dévasté» par les «casseurs» ?
Unanime, la classe politique s'est émue des dégradations commises mardi sur la façade de l'hôpital des enfants malades. Au risque d'en exagérer la nature.
... http://www.liberation.fr/france/2016/06 ... rs_1459622
Un mensonge d’État qui nous prend pour des cons :
l’hôpital Necker « dévasté » par des sauvageons…
En ce lendemain de manif monstre, vers midi et demi, il suffisait d’emprunter le parcours de la veille pour apercevoir les centaines de tags qui ornaient encore les murs (à part ceux du Val de Grâce ripolinés de blanc sur le boulevard du Port-Royal). Parmi les vitrines brisées, d’après un rapide calcul mental, 95% des devantures ciblées portaient l’enseigne d’une banque/agence immobilière /compagnie d’assurance/sucette publicitaire Decaux. Indubitablement, sur le boulevard Montparnasse, cinq ou six magasins de déco intérieur, d’optique ou de fringues, dépourvus de caractère symbolique flagrant, ont fait le frais d’un excès de zèle injustifié, d’ailleurs sans graffiti « explicatif » autour. Mais comment s’en offusquer au regard du gazage quasi permanent du cortège de tête qui, avec cagoule ou foulard citronné à mi-visage, comptait dès le départ plus de dix mille personnes rêvant non pas d’un baroud d’honneur ou d’un simple happening émeutier, mais d’un cortège offensif exprimant toutes les composantes du corps social d’aujourd’hui: United Colères of Précaires.
... http://www.archyves.net/html/Blog/?p=7017
https://lundi.am/Sur-l-instrumentalisat ... -Un-parentSur l’instrumentalisation des vitres de l’hôpital Necker - Témoignage d’un parent
Hier, il y avait des centaines de milliers de manifestants dans les rues de Paris. En tête, des milliers de personnes, cagoulées ou non, syndiquées ou pas, se sont retrouvées pour tenir la dragée haute à un dispositif policier hors norme.
Je comprends facilement ce qu’il peut y avoir de désespérant là-dedans pour le gouvernement. Alors que l’on pouvait imaginer qu’au fil des semaines et des mois, la rue se fatigue et la violence soit de plus en plus isolée, c’est tout le contraire qui se passe : la peur de la police ne dissuade pas.
Hier, les manifestants ont commis de nombreuses dégradations. Pour celles que j’ai pu constater, elles étaient toutes « ciblées » : banques, assurances et publicités. Je ne suis pas sûr que cela nécessite beaucoup de débat. Il n’est pas certain que le monde de la finance tremble à chaque fois qu’un distributeur de billet est vandalisé mais que la jeunesse y voie un symbole, je le comprends parfaitement. Qu’une assurance doive appeler son assureur et demander le coût de la franchise, je dois avouer que lorsque j’y ai pensé, ça m’a fait rigoler. Ces gens engrangent des milliards en ponctionnant la solidarité. Quant aux publicités détruites, c’est — malgré la méthode—, la meilleure chose qui puisse leur arriver.
Au milieu de tout cela, quelques vitres de l’hôpital Necker ont été brisées. Bien que les vitres en question n’aient pas d’autre rôle que celui d’isolant thermique : j’en conviens grandement, ce n’est pas très malin.
Certes, briser les vitres d’un hôpital, même par mégarde, c’est idiot ; mais sauter sur l’occasion pour instrumentaliser la détresse des enfants malades et de leurs parents pour décrédibiliser un mouvement social, c’est indécent et inacceptable. Et c’est pourtant la stratégie de communication mise en œuvre depuis hier, par MM. Cazeneuve et Valls. Allègrement reprise par la droite et relayée sur un plateau doré par tous les médias.
Je le dis d’autant plus volontiers que l’hôpital Necker, j’y ai passé beaucoup de temps et que la détresse et l’angoisse des parents d’enfants très malades, je vois particulièrement bien ce que c’est. Instrumentaliser cette souffrance à des fins aussi bassement politiciennes est abjecte.
Cette indécence est d’autant plus choquante lorsque l’on connaît la situation de l’hôpital public aujourd’hui. MM. Valls et Cazeneuve, « révoltés » du fond du cœur par cinq vitres brisées, le sont-ils autant par les conditions de travail effarantes des personnels hospitaliers ? Lorsqu’un généticien clinique doit travailler 70h par semaine car la direction de son hôpital n’a pas les moyens d’employer un nouveau docteur ni même une secrétaire, quelles en sont les conséquences sur tous ces gentils petits enfants malades au chevet desquels nos ministres accourent depuis hier ? Quand les aides-soignantes et les infirmières sont épuisées, usées jusqu’à la moëlle et rémunérées au minimum, qu’en est-il de la qualité des soins et de l’attention nécessaires à ceux qui passent des mois voire des années dans des couloirs d’hôpitaux ?
Lorsqu’ils mettent sur le même plan « émotionnel » des plaques de verres cassées et ces centaines de milliers de familles éprouvées, MM. Valls et Cazeneuve, n’ont-ils pas honte ? Et tous ces journalistes qui ont titré sur cet horrible assaut contre l’hôpital des « enfants malades », prennent-ils la mesure du sens de leurs mots ?
La palme de l’infamie revient évidemment à M. Cazeneuve qui a tout de même réussi à ajouter à l’équation le fils des deux policiers tués avant-hier.
Des centaines de milliers de personnes défient le gouvernement dans la rue. Une ou deux cassent le double vitrage d’un hôpital. Une ordure tue deux policiers à l’arme blanche. Leur fils de trois ans est en soin à Necker. M. Cazeneuve établit un rapport émotionnel, affectif et psychique entre ces deux séries de faits : la lutte contre la Loi Travail et son gouvernement, le choc produit par la brutalité de ce double meurtre et la situation dramatique de cet enfant. Si les jeunes émeutiers qui ont cassé les vitres de Necker ont été idiots, MM. Valls et Cazeneuve, eux, sont obscènes.
Plutôt que de courir les plateaux télés pour dire des conneries pareilles, retirez la loi travail, financez correctement les hôpitaux et épargnez aux enfants et à leurs parents votre ignoble instrumentalisation. Merci d’avance.
Un parent d’enfant très malade de l’hôpital Necker.
Une commune en marche
Dans la manifestation monstre d'hier, la colère et la joie, les deux passions qui nous portent depuis deux mois ont franchi un seuil d'intensité qui ne sera pas sans conséquences.
Colère de voir que, appliquant un projet totalitaire qui fera rêver les régimes dictatoriaux et nourrira les carnets de commande, le gouvernement avait décidé d'encager d'un coup des dizaines et des dizaines de milliers de personnes: toutes, absolument toutes les rues adjacentes, tout le long du parcours, étaient barrées par ces barrières de zoo qui font désormais partie du savoir-faire français. Colère devant un harcèlement policier comme on en avait jamais vu (et pourtant on en avait beaucoup vu) : gazages, tabassages, grenadages, rage devant l'impossible décompte du nombre de blessés pour des raisons évidentes, alors que le gouvernement mettra en avant la demi-douzaine de foulures du poignet de ses lanceurs de projectiles, rage devant le trou dans le dos de l'un, le visage inondé de sang de l'autre, les tabassages de street-medics en train de soigner un blessé à terre, le grenadage de ceux qui protègent les blessés, colère d'étouffer, fureur de voir la motopompe blindée et son canon à eau entrer carrément dans la manif, de voir les flics tronçonner en deux, trois, quatre segments, le cortège de tête…
Joie de voir que ce cortège était composé au bas mot d'une dizaine de milliers de personnes, ludions en capuchons, syndicalistes brandissant leurs drapeaux, jeunes et vieux tous heureux d'être là, joie de croiser tant de copines et de copains hilares, militants ou pas, profs, ouvriers, éditeurs (j'en ai dénombré trois et un seul réputé "radical") ou précaires du nettoyage, bref, c'était Monsieur et Madame Toutlemonde qui animaient l'avant, qui se confrontaient aux flics, mention spéciale à la première ligne face aux rangées de flics marchant à reculons, première ligne où les drapeaux de la FO du Vaucluse et ceux des anarchistes voisinaient fraternellement. Joie de constater que tout le verbiage opposant méchant casseur et gentil manifestant était définitivement ridiculisé, pas une fois je n'ai entendu de cris s'opposant aux bris de vitrine. Joie d'entendre demander trois, quatre, cinq fois: "Ça va, monsieur?" car j'ai à plusieurs reprise craché le fond de mes poumons agressés et les uns avancent en brandissant des capsules de collyre, d'autres vous proposent l'aspersion du visage avec du Maalox mêlé d'eau, (j'ai bien essayé aussi le procédé préconisé par Lundi Matin, bloquer sa luette mais makache Bonnot, ça arrachait quand même), joie de sentir l'infinie gentillesse des médecins improvisés et des n'importe qui si attentifs les uns autres, joie aux larmes (ça protège des gaz) quand des syndicalistes Cgt et des quidams sans étiquette tentent de libérer un gars interpellé par les BAC et les robocops (voir photos), joie de voir que, gazés, matraqués, grenadés, nous avancions malgré tout. Et que nous n'avions pas peur.
Dans cet ensemble de gens sans cesse menacés de blessures et d'étouffement mais qui allaient de l'avant, entre toutes ses composantes, de tous âges et toutes conditions et toutes nuances de convictions, on sentait que circulait entre nous une forme d'amour. Oui, d'amour, j'insiste et n'ai pas peur de le dire.
Après, il y a eu le grand air de la calomnie vallsienne reprise sur tous les tons, du Monde immonde aux chaînes (jamais si bien nommées) de télé, le mensonge d'Etat autour de l'hôpital Necker (si bien démontée ici et ici), les menaces d'interdiction, il y a tous les coups pourris qu'on nous prépare.
Mensonge et calomnies après la répression: les gouvernants et leurs porte-paroles de la presse dominante peuvent bien tenter de reprendre la vieille tradition versaillaise, ils n'effaceront jamais cette expérience que nous avons vécu à dix ou vingt mille et que nous saurons communiquer: vous voulez savoir ce que c'est qu'une commune? Comment on la vit? Venez dans le cortège de tête!
... https://quadruppani.blogspot.fr/2016/06 ... arche.html
Loi Travail : « Je me bats pour ces jeunes surexploités, moi je n’ai plus grand chose à perdre »
Ils sont dockers, électriciens ou soudeurs, elles sont vendeuses ou éboueurs. Tous sont venus du Havre pour manifester à Paris ce 14 juin. Basta ! les a suivis du train jusqu’aux pavés parisiens. Ils racontent pourquoi ils se mobilisent et sont encore prêts à faire grève malgré les jours non-payés : les conditions de travail qui se dégradent, leurs craintes pour les jeunes sous-payés et surexploités, leurs inquiétudes pour leur santé et celle de leurs collègues... Reportage auprès de la France qui se bat.
... http://www.bastamag.net/Depuis-le-debut ... -de-la-loi