Les femmes de chambre mettent la pagaille
S’estimant "exploitées", elles ont manifesté hier devant l’Intercontinental
Une délégation de femmes de chambre a manifesté hier devant l’Intercontinental.
Elles se disent lessivées, essorées, pressurées, les femmes de chambre des grands hotels marseillais. Hier, une petite délégation de ces salariées ont manifesté devant l’hôtel Intercontinental, derrière une unique banderole : « halte à l’exploitation et au mépris ».
En poste à l’Intercontinental à la Villa Medici ou au Novotel Prado, ces employées sont salariées d’une société sous-traitante, la Française de services, qui d'après le syndicat CNT Solidarité Ouvrière "ne respecte pas le code du travail ".
"À l’Intercontinental, nous sommes bien traitées et les clients sont respectueux. Le problème, c’est que nous ne sommes pas payées pour les heures que nous effectuons", explique une femme de chambre. « Le matin, on nous donne un volume de chambres à faire. Le ménage doit être évidemment parfait. Mais souvent nous n’avons pas le temps de finir, alors il faut faire des heures sup, sans être payées". Sa collègue, qui travaille au Novotel Prado, dit faire régulièrement "deux heures quotidiennes de travail en plus, gratuitement". Astreintes a des règles strictes concernant leur tenue (cheveux tirés, vernis à ongles interdit, présentation soignée), et de comportement avec les clients (savoir comment frapper à la porte, attendre, s’annoncer, refrapper, entrouvrir, s’assurer qu'il n'y a personne dans la chambre), ces femmes de chambre sont pour la plupart employées sur des contrats à temps partiel, avec un faible taux horaire. « Elles gagnent en moyenne 400€ par mois et passent beaucoup de temps non rémunéré sur le poste de travail, le martin par exemple lorsqu’il leur faut attendre que des clients libèrent une chambre pour commencer travailler" indique Julien Huard, secrétaire départemental CNT Solidarité ouvrière 13, qui vient d’ouvrir une section dans ces professions du nettoyage.
Hier devant l’Intercontinental, la CNT évoquait aussi le "mépris" dont seraient victimes ces salariés, comme dans le cas de cet équipier brutalement muté de Marseille sur Aix. "J’habite à Toulon et je dois commencer lundi à Aix à 7h du matin. Or, il n’y a pas de train suffisamment tôt pour que je sois à l’heure", expliquait ce salarié. Contacté par téléphone, la direction de Française de service, qui a son siège en région parisienne, n’a pas souhaité s’exprimer.
D’après le CNT Solidarité Ouvrière, le DRH de la société sera mercredi prochain à Marseille pour rencontrer le syndicat et examiner ses revendications.
Julien Huard l’a mis en garde: "C’est la rencontre de la dernière chance avant les prud'hommes ".
SMA
SchwàrzLucks a écrit:Ca fait plaisir de voir ce développement dans l'hôtellerie ! On le constate aussi lors de nos permanences, y a du taf à faire là-dedans, entre le paiement à la tâche, le harcèlement, les jours de repos légaux de l'HCR non respectés, etc.
Lundi 2 juin, les intermittents du spectacle du Printemps des Comédiens à Montpellier ont décidé une grève reconductible chaque jour. C’est le spectre de 2003 qui s’agite avec la menace d’une annulation de tous les festivals qui se profile. Des nombreux travailleurs du spectacle de Montpellier rejoignent ce mouvement de grève.
Cette lutte s’oppose à l’accord Unedic sur l’assurance chômage signé notamment par le Medef, la CFDT mais aussi FO. Ce nouvel accord Unedic ne doit pas permettre de lutter contre la précarité et améliorer les conditions de vie des exploités. Au contraire, son objectif consiste clairement à faire des économies sur le dos des plus pauvres. Les chômeurs devront accepter un emploi à n’importe quelle condition pour pouvoir toucher des allocations. Ils devront alors accepter un travail au rabais, précaire, avec temps partiel et en étant surexploités pour pouvoir survivre. Nos aides sociales à tous vont diminuer.
La grève lancée à Montpellier vise à amplifier la lutte contre un accord qui réduit encore un peu plus les droits des intermittents mais aussi des intérimaires, des chômeurs et des précaires. Partout en France des collectifs multiplient les actions d’occupations, de grèves et de blocages. Des intermittents, des intérimaires, des chômeurs, des travailleurs précaires et des salariés, comme ceux de La Poste, se solidarisent avec ce mouvement de révolte contre les politiques d’austérité et de précarisation de tous les exploités. Ce week-end, les 6 et 7 juin, une coordination nationale des intermittents et précaires se réunit à Montpellier.
La CNT Solidarité Ouvrière de Montpellier, qui comprend des chômeurs et des précaires, soutien activement cette lutte. A Montpellier, nous appelons à élargir le mouvement au-delà du secteur du spectacle par des actions de débrayage dans les entreprises, les CAF, les boîtes d’intérim.
Seul un mouvement large et d’ampleur peut permettre de faire reculer le gouvernement et le patronat.
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