NPA (2008-2011)

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Messagede leo » 27 Mar 2010, 14:25

Force est de constater que le NPA ne partage pas majoritairement cet objectif d'ouvrir une nouvelle période révolutionnaire, et qu'il se sert des élections pour bien autre chose, en trimballant de grosses illusions réformistes.

J'ai peur que le NPA ne parvienne pas à devenir le Parti des luttes et de l'auto-organisation, plombé à la fois par son aile réformiste/régulationniste et par les vieilles habitudes de tergiversation et de prudence des militants "chevronnés" de la LCR et de ses militants syndicaux.


Peut-être qu’il serait intéressant de voir si, dans le NPA tel qu’il est, il y a un écho à ce que tu dis.
Est-ce que cela pourrait déjà être l’objet d’un positionnement collectif, d’un débat, d’un regroupement qui mette un peu les pieds dans le plat

Parce que sinon, effectivement, se dire « anticapitaliste » et pour la rupture et dans le même temps faire le contraire, servir de rabatteur au vote « utile » pour la nouvelle gauche plurielle… et, quand même, placer l’essentiel de l’énergie militante dans les élections, dans les discussions avec les autres partis… ça ressemble furieusement à la LCR.

Dans 2 ans, il y a les présidentielles : qu’est ce qui va se passer d’ici là ? La désignation d’un ou d’une candidat-e, l’élaboration d’un énième programme à rallonge, un catalogue qui va essayer de tout dire…

Au-delà de la critique des élections en tant que telles, tant qu’il y aura des échéances rythmée par les élections, ce sera ce niveau là qui déterminera l’orientation et la politique générale de l’organisation, et non les luttes, les projets de construction sur le terrain, de ce point de vue là, de nouvelles structures de luttes, comités d’action, assemblées autonomes populaires locales, structures un peu large qui brassent les gens qui veulent lutter aujourd’hui sur des bases qui posent la rupture révolutionnaire comme nécessité, peu importe le nom… et qui fasse de l'auto-organisation, pas seulement un "moyen" de s'organiser de manière plus "sympa" mais la finalité même d'un projet politique, la manière de concevoir une nouvelle organisation du pouvoir politique, sur des bases tout à fait différentes : auto-gouvernement, autonomie...

Toutes choses qui ont fait les plus gros défauts des mouvements "trotskystes" et qui au fond les condamnent à être des parasites ou des forces d'appoint (selon les circonstances) des partis réformistes et des bureaucraties syndicales.


Comment ne plus être « des parasites ou des forces d'appoint (selon les circonstances) des partis réformistes et des bureaucraties syndicales. » ?

C’est là un problème de stratégie et de projet politique, et pas de tactique à court terme, non ?
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 31 Mar 2010, 22:58

NPA/voile: scission dans le Vaucluse AFP 31/03/2010 |

La présence d'une candidate voilée sur la liste du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) a donné lieu mercredi à une scission au sein de l'antenne du parti dans le Vaucluse, a-t-on appris auprès de représentants du NPA.

"Après la campagne médiatique envers le NPA, autour d'une candidate voilée qui aurait dû rester une candidate parmi d'autres, le NPA Vaucluse se réorganise", annonce un communiqué, signé par Jacques Hauyé, tête de liste du NPA dans le Vaucluse pour les dernières élections régionales. "Les comités attachés au féminisme et à la laïcité regrettent l'instrumentalisation de l'islam à laquelle la candidate s'est prêtée avec le concours actif d'une équipe qui s'est autonomisée et qui continue autour d'elle", ajoute le texte.

"Il n'y a pas de procédure d'exclusion dans les statuts du NPA mais on ne peut plus fonctionner ensemble donc on considère qu'ils vivront leur vie", a précisé M. Hauyé.
Selon ce dernier, l'équipe réunie autour de la candidate voilée, Ilham Moussaïd, représente "une quinzaine de personnes" tandis que le NPA revendique au total dans le Vaucluse "entre 50 et 60 militants".

Pierre Godard, tête de liste aux régionales pour le NPA en Paca, estime que la situation dans le Vaucluse reflète le débat qui se déroule dans le parti au niveau national sur cette question. Le parlement du NPA, réuni le week-end dernier à Paris, a consacré une "longue discussion" à la question du voile islamique.

En attendant le congrès de novembre où cette question, parmi d'autres, doit être tranchée, des réunions préparatoires se tiendront en juin dans les comités départementaux du parti.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 05 Avr 2010, 22:31

Le NPA ébranlé par son échec aux élections régionales
| 02.04.10 | 14h05 • Mis à jour le 02.04.10 | 14h05


Un an après sa création, c'est la crise au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Le bilan ainsi formulé a été tiré par le conseil politique national les 27 et 28 mars. Pas moins de six positions se sont exprimées, dont quatre issues de la majorité. Vendredi 2 avril, les militants recevront ces contributions. La thérapie de groupe est lancée.



Depuis son score calamiteux de 2,5 % aux élections régionales, le NPA était muet. L'hebdomadaire de l'organisation, Tout est à nous, avait sobrement avoué le 18 mars, que "les résultats obtenus par le NPA ne sont pas bons".

Le journal reconnaissait un "très net affaiblissement", un repli sur son électorat traditionnel d'extrême gauche et même - fait nouveau - une désertion des électrices due à la présence d'une candidate voilée dans le Vaucluse. Elles ne sont plus que 35 % alors qu'il existait "une parité parfaite auparavant", expliquait le journal. Le débat a ébranlé les militants et la direction a reconnu son "erreur".

"Un message diviseur"

Mais la crise résulte de divergences plus profondes au sein de la direction sur la stratégie isolationniste adoptée par le NPA. Le noyau le plus proche d'Olivier Besancenot et l'aile la plus identitaire emmenée par les anciens de Lutte ouvrière continuent à défendre la présentation en solo des listes aux régionales. Ils estiment que le NPA aurait dû être plus offensif, en " dénonçant clairement et publiquement les choix du PCF et de ses alliés" d'aller dans les institutions régionales. Si le NPA n'a pas réalisé de bons scores, expliquent-ils, c'est à cause de l'absence de lisibilité et de l'entrée tardive en campagne.

D'autres membres influents de la direction, impliqués dans les négociations avec le Front de gauche, font le constat inverse : le NPA a "délivré un message diviseur" et son insistance à faire de la non-participation aux exécutifs un préalable à l'union, a été une erreur.

"Pour être audible, il faut être candidat au pouvoir. Et ne pas apparaître comme refusant a priori toute responsabilité", écrivent Pierre-François Grond, bras droit de M. Besancenot, Myriam Martin et Anne Leclerc, respectivement têtes de liste en Midi-Pyrénées et à Paris. Prenant le contre-pied des discours officiels, ils ajoutent : "Les élections ne sont pas qu'une tribune" où le NPA se limiterait à un discours de "syndicat rouge".

Cette analyse n'aura pourtant pas de suite. La direction a refusé d'organiser un congrès extraordinaire comme le demandait la minorité unitaire emmenée par Yann Cochin. La résolution de synthèse adoptée réaffirme un positionnement d'opposition au reste de la gauche. Le NPA fait le dos rond... jusqu'à son congrès en novembre. Objectif : la présidentielle de 2012 avec le "camarade Olivier".

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Messagede leo » 09 Avr 2010, 18:34


Démissions en série à la direction du NPA


Environ 10% des membres du Conseil politique national (CPN), «le parlement» du NPA, ont démissionné récemment de leur fonction. La moitié d’entre eux quittant également le parti, selon la direction du NPA qui dément toutefois toute «chute vertigineuse» du nombre de ses adhérents.

Sur les 191 membres du CPN du NPA, «18 départs ont été constatés» après les régionales, souvent pour des questions de «divergences politiques», et «environ la moitié d’entre eux» ont également quitté le parti, a annoncé vendredi Ingrid Hayes du comité exécutif du NPA, interrogée par l’AFP.

Selon elle, «trois ou quatre ont rejoint la Gauche unitaire» de Christian Picquet (ex-NPA), une des composantes du Front de gauche PCF-Parti de gauche (6,5% des voix aux régionales contre 2,5% au parti d’Olivier Besancenot).

«C’est une usure qui n’est pas beaucoup plus élevée que dans n’importe quelle autre direction» de parti, a-t-elle tempéré. «On ne sent pas de grand mouvement du point de vue des adhérents eux-mêmes», a-t-elle affirmé.

«On reste sur l’estimation de 8.000 adhérents», il n’y a «pas de chute vertigineuse», a-t-elle fait valoir, tout en reconnaissant «la difficulté de mesurer exactement l’ampleur des départs».

«Une série de gens attendent le congrès [du 11 au 14 novembre, ndlr] pour prendre une décision», selon Mme Hayes: tout «l’enjeu» sera «d’arriver à relancer la dynamique du NPA» et «son projet de rassemblement».

Quant à la situation dans le Vaucluse où une scission s’est produite à la suite de la présence d’une candidate voilée sur la liste NPA en Provence-Alpes-Côte d’Azur, «il y a des comités qui, pour des raisons de divergences politiques, ne souhaitent plus fonctionner ensemble», a dit Mme Hayes, soulignant qu’il n’était «pas question d’exclusion».

«La tâche de la direction est de faire en sorte que tout le monde puisse à nouveau vivre ensemble» et «rassembler sur un projet politique», a-t-elle déclaré. Elle a renvoyé au congrès la question du voile qui divise fortement au sein du NPA qui est par ailleurs dans «une situation compliquée» d’un point de vue financier.

(Source AFP)

http://www.liberation.fr/politiques/010 ... ion-du-npa
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Messagede Pïérô » 09 Avr 2010, 19:35

Attention à ne pas hurler avec les loup. Ce sont des départs sur la droite du parti, sans grande surprise à mon sens vu le résultat électoral pour ces militants sociaux-démocrates qui n'envisagent pas la révolution sociale de toute manière. A ratisser large le LCR/NPA à ratissé dans les milieux d'une certaine forme d'antilibéralisme mais pas anti-capitaliste, et cette frange politique entre gauche et extrème gauche a toujours été très volatile et mouvante. D'un point de vue révolutionnaire c'est plutôt une bonne chose, bien qu'insuffisant, du point de vue d'un parti élastique dont les contours vont jusqu'à ces franges de la social-démocratie procapitaliste c'est un camouflet à ce type de stratègie de contruction centriste et "gobe tout". Que de temps perdu en palabres internes, en investissement électoraliste, alors que cet espace politique est encore infoutu d'avancer des contenus politiques réels, révolutionnaires et collectifs (stratègie dans les luttes, anticapitalisme, révolution ou pas, projet de société)...
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Messagede leo » 09 Avr 2010, 20:46

Anti-libéralisme ou anti-capitalisme, chez les gauchistes ça n'a pas forcément une grande différence puisqu'ils passent leur temps à s'allier avec plus réformistes qu'eux !

Et de toute façon, tant qu'on est "anti", on vise large, on fait un "front" politicard. Plus compliqué d'être "pour" quelque chose, un projet... Et il n'y a pas UN anticapitalisme parce qu'il n'y a pas UNE définition unique du capitalisme... Dans tous les cas, c'est assez foireux

Peu importe.

Le pire pour eux, c'est qu'ils sont partis pour se planter doublement. Non seulement ils retournent à la case LCR mais en plus en ayant perdu l'espace politique de la Ligue ("100% à gauche") qui maintenant est occupé par Mélenchon and co !

Ce qui pourrait sauver le NPA, ce serait que le FG splitte pour des raisons obscures de compétitions entre toutes les "personnalités" et mouvements, courants et sous-courants qui s'agitent, parlent tous bien sûr d'"unité" pour mieux chacun tirer à soi la couverture, être sur la photo, etc.

On est loin du combat révolutionnaire !
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Re: NPA

Messagede luco » 13 Avr 2010, 20:05

On est loin du combat révolutionnaire !


Non, on est en plein dedans.

Le PCF, le PG, Mélenchon donc, les Alternatifs, la FASE et bien d'autres, se disent anti-capitalistes.

Nous, savons que cet anti-capitalisme n'en est pas un, et qu'il s'arrête là où commence la contestation de la propriété privée.

Mais le niveau de conscience "anti-capitaliste" est tellement bas, que les militants de base, DE FAIT, sont sincères, ne font pas différence, ne connaissent ni l'histoire des luttes, ni celui des théories...

Une partie du combat révolutionnaire consiste à s'adresser à des gens qui ne sont pas révolutionnaires afin qu'ils le deviennent (pas dans un rapport "je t'explique la vie" bien sûr...).

Une partie non négligeable des gens qui ont rejoint le NPA veulent sincèrement un "autre monde" de coopération, de partage, de vraie démocratie, au niveau international...

Les départs sur la droite de certains réformistes légalistes/institutionnels peuvent être l'occasion de clarifier un certain nombre de débats, même si je doute que le NPA soit capable ou veuille les affronter.

C'est dans les luttes (dans la rue, les boîtes...) et tout particulièrement dans celle qui nous attend, à savoir les retraites, qu'il y a une possibilité de "réorienter" le rôle d'une organisation anti-capitaliste : être ceux qui partout appuient l'auto-organisation des luttes, jusqu'à la victoire, par la pleine maîtrise des enjeux, des objectifs, par les opprimés eux-mêmes, en abattant les barrières formelles (syndicales, corporatistes, partidaires...).

Je suis pour ma part persuadé qu'il y a un "terrain" une sensibilité "libertaire" chez de plus en plus de militants, et qu'il est possible de travailler à la faire émerger.

Mais pour ça, il faudra une dynamique de lutte.
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Re: NPA

Messagede leo » 14 Avr 2010, 20:43

Le PCF, le PG, Mélenchon donc, les Alternatifs, la FASE et bien d'autres, se disent anti-capitalistes.

Nous, savons que cet anti-capitalisme n'en est pas un, et qu'il s'arrête là où commence la contestation de la propriété privée.

Donc ils ne le sont pas.
Ils sont pour un capitalisme plus juste, à visage humain, plus redistributif, et c’est tout.

Mais le niveau de conscience "anti-capitaliste" est tellement bas, que les militants de base, DE FAIT, sont sincères, ne font pas différence, ne connaissent ni l'histoire des luttes, ni celui des théories...


Je ne suis pas sûr que ce soit un problème de “conscience”. Il faut arrêter de prendre les gens pour des demeurés ou des incultes ! Plein de gens qui ne sont pas militants savent très bien comment fonctionne (en gros) le capitalisme. Les prolos savent parfaitement qu’ils sont exploités, pas la peine de leur expliquer.
Par contre, il y a trop de militants qui préfèrent penser le contraire, histoire de se croire autorisés à jouer un rôle d’éveilleurs de conscience… et de justifier leur existence comme parti, comme groupe distinct qui "sait" ce que le commun ne sait pas, et qui est donc appelé à jouer un rôle particulier.

Pas besoin de théorie pour se révolter, pour envisager de changer de société…

C’est autre chose qui “manque”. L'envie de se battre. C'est-à-dire l'idée que c'est utile.

Une partie du combat révolutionnaire consiste à s'adresser à des gens qui ne sont pas révolutionnaires afin qu'ils le deviennent (pas dans un rapport "je t'explique la vie" bien sûr...).

D’accord pour le début de la phrase. Mais si on leur parle avec un langage social-démocrate, électoraliste, syndicaliste… : comment peuvent-ils s’éloigner de leurs illusions (s’ils en ont) ? de ces mêmes illusions (qui n’en sont pas vraiment car la gauche aux affaires n’a pas un bilan différent de la droite), qui les ont mis dans un sentiment d’impuissance, de fatalisme.

Comment peuvent-ils (re)prendre confiance en leur propres capacités ?

En votant pour la gauche ? Mélanchon, Buffet, Besancenot ?

En croyant, et en s’illusionnant, que les syndicats vont défendre les retraites, comme ils défendent si bien les emplois ?

Je suis pour ma part persuadé qu'il y a un "terrain" une sensibilité "libertaire" chez de plus en plus de militants, et qu'il est possible de travailler à la faire émerger.

Si tu le dis. Mais il faut alors être logique sur les priorités : quelle politique de la résistance sociale qui soit aussi une démarche de rupture avec l’ordre dominant, avec des éléments qui préfigurent les traits d'une autre société ?

Et puis, pour moi "faire de la politique", ce n'est pas s'adresser prioritairement à des "militants". Le milieu militant n'est pas un terrain de lutte : certains militants sont tellement dedans qu'ils ne s'en aperçoivent plus et vivent dans un ghetto.

Je crois qu’il faut faire appel un peu à l’imagination : quelles liaisons directes entre exploités, quelle auto-organisation à la base, quels espaces sociaux et politiques ouvrir sur le “terrain”, localement et horizontalement, et pas dans les institutions, quelles nouvelles définitions de la politique introduire, mettre en discussion ? quels contenus alternatifs, critiques, que la simple défense des acquis (qui est une sorte de nécessité sociale immédiate mais aussi un beau piège politique) ?
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 17 Avr 2010, 23:30

Bulletin SNCF Avril 2010

UNIVERSITÉ D'ÉTÉ 2010 DU NPA : LES INSCRIPTIONS SONT OUVERTES !
vendredi 16 avril 2010
Image
Crédit Photo: Photothèque Rouge/guy Laher
L’université d’été du Nouveau Parti anticapitaliste est notre grand rendez-vous de l’année avant le congrès. C‘est donc un moment important pour prendre du recul sur une année très chargée, et échanger entre militant-e-s et sympathisant-e-s, ainsi qu’avec nos invité-e-s du mouvement social ou de la gauche anticapitaliste venu-e-s de toute la planète.

Le NPA veut en finir avec le capitalisme parce que celui-ci mène l’humanité et la planète à leur perte, et parce que nous voulons une société sans exploitation. C’est dans ce sens que, dans ses principes fondateurs, le NPA s’est assigné la tâche de contribuer à l’invention d’un « socialisme du XXIe siècle ». Après un siècle de trahison du socialisme et du communisme, la tâche est ardue, vingt ans après la chute du Mur de Berlin et la fin de régimes disqualifiant l’idée communiste.
Et pourtant Daniel Bensaïd proposait dans le numéro 4 de la revue Contretemps : « Le mot communisme (…) est celui qui évoque le mieux le commun du partage et de l’égalité, la mise en commun du pouvoir, la solidarité opposable au calcul égoïste et à la concurrence généralisée, la défense des biens communs de l’humanité, naturels et culturels, l’extension d’un domaine de gratuité (démarchandisation) des services aux biens de première nécessité, contre la prédation généralisée et la privatisation du monde ».
Pendant ce temps, le capitalisme poursuit son chemin destructeur aggravé par une nouvelle crise fi nancière.
En posant un regard critique sur les expériences passées, en se nourrissant des expérimentations des luttes d’aujourd’hui, la deuxième édition de l’université d’été du NPA est l’occasion de réfl échir collectivement, à travers une vingtaine de débats, avec la diversité de nos sensibilités, à l’invention des outils qui nous permettront de construire ce communisme là et d’imaginer ce que pourra être le socialisme du XXIe siècle.
Bien sûr, nous traiterons également de sujets plus directement en rapport avec l’actualité et nous ferons une grande place à l’actualité internationale, avec de nombreux invité-e-s étranger-ère-s.
Il ne reste décidément plus qu’une chose à faire : s’inscrire sans attendre !
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Re: NPA

Messagede luco » 24 Avr 2010, 21:52

Je suis bien d'accord avec l'ensemble de ce que tu dis Léo. :confus:

Mais est-ce contradictoire avec ce que j'ai dit plus haut ?

Une chose me paraît certaine : commencer par poser la question de la construction du parti afin d'aboutir à l'émancipation/révolution est déjà une manière de marcher sur la tête. Une démarche qui contient à elle seule l'ensemble des dérives à venir.
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Re: NPA

Messagede Pïérô » 02 Mai 2010, 12:25

en tout cas voilà qui va sans doute faire plaisir à l'aile droite du NPA :

Olivier Besancenot tend la main à Martine Aubry

Le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste propose de défiler pour les retraites avec le Parti socialiste.

Le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste, Olivier Besancenot, propose dans Le Parisien/Aujourd’hui en France ce dimanche 2 mai de défiler pour les retraites avec le Parti socialiste.

Martine Aubry sera bienvenue au meeting commun du 6 mai réunissant Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon et Cécile Duflot pour défendre les retraites, soutient le candidat d’extrême-gauche.

Pour lui, les défilés du 1er mai appellent "des suites unitaires et radicales dans le courant du mois". "L’urgence est d’établir un rapport de forces susceptible d’empêcher la réforme du gouvernement en construisant une mobilisation générale et prolongée des salariés" estime Olivier Besancenot.

Par ailleurs, à propos de la crise grecque, il juge que l’aide de 120 milliards promise à la Grèce revient à "vider l’océan avec une petite cuillère". (AP)


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... aubry.html
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Re: NPA

Messagede charlelem » 02 Mai 2010, 12:33

Pïérô a écrit:en tout cas voilà qui va sans doute faire plaisir à l'aile droite du NPA :

Parce qu'il y a une aile gauche.
Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 07 Mai 2010, 19:16

Appel des militants de la Meuse Dimanche 11 avril 2010

Pour la création d'une nouvelle tendance dans le NPA.
Par des militants de la Meuse

INTRODUCTION

La situation au NPA n'est pas bonne : nombre de militants, surtout parmi les plus radicaux sont en train de s'en aller.
L'accumulation d'un certain nombre de décisions et d'orientations nationales les y pousse. Ce fut tout d'abord dès après les européennes, le revirement de notre CE vers un volontarisme unitaire sans aucun débat préalable dans l'organisation. Puis l'abandon progressif de notre critique des directions syndicales dès que celles-ci nous ont fait les gros yeux. Puis notre politique très unitaire (au prix de pas mal de renoncements) pour des élections régionales auxquelles nous n'avons même pas collectivement décidé de participer, en passant par les possibles « fusions démocratiques » avec le PS. Enfin l'affaire du voile, qui, quoi qu'on en pense, a révélé l'incapacité de notre direction à admettre publiquement que nous sommes un jeune parti au sein duquel tout n'est pas tranché, loin sen faut.

Plus la peine de tergiverser :

Il est désormais clair que les divergences stratégiques qui se font jour dans le NPA résultent de divergences politiques profondes. Manifestement, tout le monde n'a pas mis la même chose dans la création du NPA : Certains veulent un élargissement d’ouverture « à notre droite » en courtisant les autres organisations militantes traditionnelles et en ménageant les directions syndicales.
D’autres, comme nous, majorité des militants meusiens, réaffirmons que notre idée du NPA est et a toujours été un élargissement de l'ex LCR par la base, en s'adressant aux gens les plus révoltés et en les fédérant.

La stratégie développée aux élections régionales a mis en évidence cette divergence de façon très concrète : L'actuelle majorité du NPA pense qu'avoir des élus au prix d'une alliance "raisonnable" sera bon pour le développement des luttes et pour le mouvement révolutionnaire.
Telle n’est pas notre position. En tous cas cela dépend de ce qu’on entend par « raisonnable » et jusqu’où on est prêt à aller. Sans nier l'utilité d'avoir des élus qui soient nos portes paroles, il faut en relativiser ,l'importance : nous savons tous au NPA que cette importance est dérisoire
par rapport au développement des luttes.
Notre parti a pourtant véhiculé le message inverse au cours de la période qui s’achève. Il l'a fait en s'inclinant devant la bien pensance politico médiatique qui affirme que l'unité à gauche prime sur tout autre considérant dans la contexte actuel.
Cette stratégie d’alliance et d’ouverture, avec concessions, que nous sommes désormais un grand nombre à ne plus accepter, occulte complètement nos militants et sympathisants nouveaux, jeunes ou anciens, issus de nulle part, n'adhérant plus à cette façon de faire de la politique.
Parmi nous, beaucoup trouvent que le PS et la droite c'est la même chose ou presque, beaucoup trouvent que la gauche plurielle a discrédité, bien plus que la droite elle même, l'idée même d'une autre société, créant ainsi une désespérance sans précédent dans l'histoire de notre classe.
La stratégie mise en oeuvre ces derniers temps par notre parti occulte tous ceux qui comme nous, refuseraient d'être élus (et ne comprendraient pas que
nous ayons des élus) sur la même liste que celle d'un parti (le PS) dont les membres défendent le capitalisme, subventionnent les entreprises privées,
acceptent le nucléaire, théorisent la soumission aux lobbies comme moindre mal inéluctable, bref...trahissent nos idéaux.
C'est en ce sens que nous pensons qu'il n'existe pas de véritable fusion "technique" ou « démocratique »., Pour accepter ces fusions, notre parti a, dans bien des régions, institué la triste limite du Modem qui aurait été le casus belli: lisez pourtant le programme du Modem sur leur site et comparez-le avec celui du PS. Qui peut trouver plus de deux différences ?
Mais le Modem, c'est le diable et le PS lui est toujours fréquentable...

Notre position est donc la suivante : nous pensons que, si nous pouvons et devons faire cause commune avec les autres partis dits «de gauche radicale »
dans bien des combats, ce n'est pas en gommant nos divergences politiques avec ces organisations, et en diluant ces différences à n'importe quel prix au sein d'alliances électorales sans intérêt et sans lendemain que nous ferons progresser nos idéaux dans l'opinion.
Ce n'est pas non plus essentiellement chez eux que nous puiserons de nouveaux militants révolutionnaires ou encore, comme le pensent certains camarades que nous allons « peser sur les contradictions internes » de ces mouvements.
Pour nous, la limite à ces alliances est constituée par la visée même de ces partis qui souhaitent participer aux côtés du PS à la gestion des institutions, espérant -sempiternelle rengaine- peser sur les politiques mises en oeuvre.
Ce discours ressassé (la droite et la gauche c'est pas pareil, il faut rechercher les alliances…), cette perpétuelle resucée indigeste des mêmes comportements politiques, ne sont plus acceptés par une frange grandissante du peuple de gauche, des exclus et des précaires de toute sorte. C'est à cette frange que nous pensons qu'il faut désormais nous adresser en priorité et c'est là que réside notre profond désaccord.... pour l'instant.
En outre, nous considérons qu'il n'y a pas lieu non plus de ménager les directions syndicales qui mettent plus d'ardeur à briser les initiatives militantes (comme ce fut le cas du Collectif de Résistance Ouvrière en Meuse-Hte Marne) qu'à organiser la riposte sociale.
Là encore, nous venons de nous incliner progressivement devant l'idée dominante qu'il ne faut se couper de personne dans le milieu militant et donc taire ou gommer nos critiques et nos divergences.
Le moins qu'on puisse dire est que le résultat de cette capitulation n'est pas palpable.

En attendant, voici où nous en sommes localement : en Meuse, un petit département de 190 000 habitants, nous avons compté jusqu'à 80 adhérents,
dont 60 n'avaient jamais milité avant dans rien !
Ils sont venus sur des bases de clarté en entendant le discours tranché d'Olivier, relayé par la LCR Meuse puis par le NPA du départ et surtout parce qu'ils en avaient marre du PS du PC des verts mais aussi des syndicats qui ne font rien. S'ils sont venus en Meuse, ils pouvaient venir ailleurs.
Aujourd'hui, il y en a déjà une bonne vingtaine qui s'en sont allés à cause de notre politique d'alliance et l'hémorragie ne s'arrêtera pas là: cela c'est une partie de la réalité qu'il faudra bien que notre organisation prenne en compte dans ses raisonnements.
En revanche, dans l'autre partie de la réalité, celle qui domine les raisonnements actuels de notre direction, combien avons nous gagné de syndicalistes canal historique ou d'acteurs du mouvement social non révolutionnaires? Ceux la même que l'on veut ménager par notre discours et nos comportements politiques. Nous vous le demandons ! Ils préfèrent évidemment le parti de gauche et c'est très bien ainsi !
Pour la grande majorité des adhérents meusiens, nous ne voulons donc pas d'un parti large avec un pôle révolutionnaire, ce n'est pas ce qui a été
voté au congrès fondateur, en tous cas on ne l'avait pas compris comme ça.
Mais il est manifeste que certains travaillent pourtant dans ce sens au sein du NPA.
Les ex-positions B et C nous semblent difficilement conciliables et les efforts pour maintenir l'unité du parti de la part des camarades de l'ex position A (elle même hétéroclite) ne constituent pas une politique.
L'histoire des élections régionales met en exergue ces divergences et c'est plutôt positif.
Notre prochain congrès devra trancher.
Pour une large majorité de camarades meusiens, l'heure est à la clarification de la ligne politique au sein du NPA plutôt qu'à la vaine quête d'un rassemblement illusoire.
En ce qui nous concerne, nous demandons que ce débat ait lieu dès maintenant et nous entendons pousser pour un NPA vraiment révolutionnaire, qui ose dire et écrire publiquement ce que ses militants pensent, qui ose s'affirmer sans crainte des campagnes médiatiques défavorables et sans crainte des scores
électoraux.


PROPOSITION : C'est pourquoi nous appelons tous ceux qui partagent peu ou prou cette analyse à réfléchir d'ores et déjà à la mise en place d'une tendance organisée au sein de notre parti, tendance qui serait suffisamment forte pour peser sur l'orientation politique et stratégique générale du NPA, mais aussi qui redonnerait envie de militer à ceux qui ne se reconnaissent plus dans l'orientation majoritaire du parti.
Nous vous invitons à prendre quelques instants pour lire le texte ci-dessous.

LES CONTOURS DE LA TENDANCE QUE NOUS PROPOSONS

1°) Des délimitations stratégiques claires.

Enoncer clairement dans notre expression publique la primauté des luttes sur les élections Refuser toute alliance ou fusion avec les partis de droite ou du PS, question de cohérence mais aussi de clarté pour aider à la compréhension de ceux qui sont encore abusés par la « gauche » capitaliste.
oser critiquer publiquement les stratégies des directions syndicales sans crainte de se faire «gronder » mais toujours avec le double souci a) de cohérence par rapport à ce qu'on prône au niveau des luttes b) d'éclairer ceux qui se laissent encore abuser par la fausse radicalité des confédérations syndicales, toutes devenues de formidables instruments de tétanisation et de désespérance de notre classe. (et de (re)donner envie de militer syndicalement à ceux qui ont fui les syndicats, dégoûtés par leurs directions)
ne pas avoir peur d'initier nous mêmes des luttes ou des soutiens, sans rechercher à tout prix le front unique et en avançant prioritairement nos propres revendications. Nous n'avons rien à y perdre.
Favoriser la convergence des luttes par la création de collectifs de résistance ouvrière ou de collectifs écologiques ou autres (plutôt que privilégier des collectifs unitaires avec d’autres partis dits « de gauche »)

2°) Audace dans l'expression de notre projet de société

Le capitalisme engendre l’exploitation des uns par les autres, la gestion irrationnelle des ressources, injustices, crises et dégâts écologiques.
Beaucoup martèlent cependant que c’est le meilleur des systèmes possibles, ou le moins mauvais, en faisant valoir par exemple que seule l’initiative individuelle (celle du sacro-saint « entrepreneur ») peut être motrice et entraîner richesse et progrès.
Pour nous, être au NPA signifie faire l’hypothèse qu’une autre société est possible, qu’on la nomme socialisme ou communisme, société dans laquelle on
produit non plus en vue du profit individuel mais en vue de la satisfaction des besoins collectifs (l’entreprise individuelle ne mène bien évidemment pas à la satisfaction des besoins de tous, contrairement à ce qu’affirme l’idéologie dominante). Une telle société implique que le comment et le pourquoi de la production soit décidé par ceux qui produisent et consomment (ce sont les mêmes), et doit donc à la fois faire disparaître l’exploitation, réaliser une démocratie véritable, et enfin apporter une solution aux problèmes écologiques en ajustant les moyens aux fins pour rationnaliser la production.
Une des raisons pour lesquelles nous lançons l'idée de cette tendance est qu’il nous semble que la perspective de cette nouvelle société n’est pas assez au cœur du discours actuel du NPA.
Nous faisons l’hypothèse que la lutte des classes ne peut être réelle sans cette perspective, et il nous semble devoir constater que cette dernière a été pour ainsi dire effacée de la conscience des exploités, qui pour la plupart n’ont plus d’autre horizon que d’obtenir, ou de préserver, quelques miettes au sein du capitalisme. Nous pensons qu’il y a eu une conscience révolutionnaire du prolétariat au XIXème et XXème siècles, et qu’elle a été progressivement émoussée et abolie pour être à la fin presque anéantie. Nous pensons qu’il y a là un patrimoine et une histoire qui doivent être préservés, conservés, et bien mieux encore retrouvés, et que la trame rompue entre les anciennes générations et les nouvelles doit être retissée. Selon nous, l’effacement historique de la perspective révolutionnaire est le signe d’une grande défaite du prolétariat, par laquelle cette classe a perdu son principal outil de lutte, l’idée qu’un autre monde était possible. Nous voulons renouer avec le passé pour ouvrir l’avenir, et nous pensons que le NPA doit être le lieu où ce retour aux sources doit se faire.
Il nous semble donc qu’une des tâches centrales du NPA doit être de porter cette perspective. A ceux qui au NPA nourrissent l’idée que tout cela vient
trop tôt, que les forces doivent se reconstituer peu à peu et que les conditions historiques ne sont pas adéquates, nous répondons que si nous n’attendons pas le « grand soir » pour demain matin et qu’on ne peut décréter le réveil de la conscience révolutionnaire du prolétariat, il nous semble que l’horizon du socialisme peut accompagner ce réveil en aidant à préciser les idées et à cerner les buts.
Nous ne prétendons rien d’autre que de simplement réintroduire son idée, la rendre de nouveau familière, et nous reprochons au NPA actuel de ne pas
proposer à ses militants et sympathisants autre chose que des luttes et revendications immédiates, qui certes sont incontournables et nécessaires, mais qui peuvent et doivent, selon nous, être accompagnées d’un discours plus large. Nous proposons bien évidement que cette perspective ne soit pas seulement théorique, que ce ne soient pas là que des idées et des discours, mais aussi une pratique, la pratique démocratique elle-même, au sein du parti, sans limitation, ce qui n’est pas sans implications (à préciser) sur le fonctionnement et l’organisation du dit parti, avec pour maxime que c’est en pratiquant une chose qu’on la connaît vraiment et qu’on la fait sienne.

3°) un fonctionnement vraiment démocratique… …qui devra avoir valeur d'exemple dans l'organisation La tendance que nous voulons devra peser sur la démocratie globale du NPA en empêchant l'expression publique de positions sur lesquelles le débat n'est pas tranché (exemple: voile) l'engagement du parti dans des stratégies n'ayant pas fait l'objet de choix internes larges, sanctionnés par des consultations des comités. (exemple :participation aux élections, alliances,)

4°) un large prisme d'action et de militants L'objectif est de rassembler la frange radicale, sans exclure personne. Pas d' « ouvriérisme » absolu : un travers de notre tendance, si elle voyait le jour, et si elle était rejointe par les camarades investis en 1ère ligne dans les boîtes en luttes, serait de ne se consacrer qu’au seul travail en direction des ouvriers.
Même s’il faut agir encore plus activement dans cette direction, toutes les luttes sont à mener.
Les écolos radicaux, antiracistes, et surtout les précaires, doivent trouver toute leur place dans notre tendance. Comme d’ailleurs tente de la leur offrir l’ensemble du NPA, ce qui est incontestablement un des très bons côtés de notre parti.
Cette tendance, si elle voit le jour, ne doit bien sûr pas renier la tradition communiste révolutionnaire, au contraire, mais elle ne doit pas non plus mettre de barrière idéologique à l’entrée de militants vraiment révoltés par le capitalisme et qui ne se revendiquent pas de cette tradition. (idem NPA là encore) Il y a des sections un peu anars ou un peu rien du tout, qui ne se retrouvent plus dans la ligne floue du parti et qui doivent avoir leur place dans la tendance.
Pas de rejet non plus d'un certain « dilettantisme ». Le radicalisme ne s’exprime pas forcément dans l’assiduité ou dans la constance militante, et notamment chez les jeunes qu’il faut parfois talonner mais qui offrent un potentiel militant sur lequel on peut compter à coup sûr en certaines occasions.
Bref, offrir un cadre souple (pour le profil des militants), mais clairement délimité (pour la stratégie et les idées), peut permettre de ne pas rebuter et de ne pas laisser se diluer ce potentiel.

5°) pas de comportement fractionnel ou oppositionnel Cette tendance, si elle voyait le jour, aurait certes vocation à devenir majoritaire dans le parti,
mais il faudrait qu'elle soit constructive et fraternelle, ouverte et perméable au débat, partie intégrante du NPA et agissant dans l’intérêt de celui-ci et non dans la méfiance et la recherche perpétuelle du conflit.

Par NPA-COMMERCY
Nico37
 
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 09 Mai 2010, 19:31

Extrait du dernier bulletin "Au CLAIR de la lutte" de la tendance CLAIRE
http://tendanceclaire.npa.free.fr/

Le bulletin entier est téléchargeable sur notre site : http://tendanceclaire.npa.free.fr/conte ... lutte6.pdf

Luttes dans l’Éducation nationale : premier bilan d’une tentative avortée de lancer un mouvement national

Début de l’année : relative atonie face aux attaques

La politique de suppressions de postes massives et de mettre en place d’une gestion des ressources humaines sur le modèle de l’entreprise privée capitaliste dans la Fonction publique est l’un des aspects importants de la mission confiée par la bourgeoisie à Sarkozy. Elle s’incarne dans la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). L’enseignement y occupe une place particulière : c’est la première concentration de fonctionnaires (plus d’1,1 million sur un total d’environ 5 millions en prenant en compte les trois fonctions publiques) et c’est le lieu de la formation initiale de la future main-d’œuvre, formation que le patronat veut voir adapter à ses besoins dans le cadre de concurrence internationale.

En décembre 2008, dans le contexte d’un éclatement de la crise capitaliste mondiale, de la révolte de la jeunesse grecque, de plans de licenciement à venir, Sarkozy avait choisi de différer la réforme des lycées, face à un puissant début de mouvement lycéen, explosif, nombreux et fortement auto-organisé. Mais il avait maintenu les autres attaques (suppressions de postes, réforme dite de la mastérisation, remise en cause des RASED dans le primaire, etc.).

À la rentrée 2009, le nouveau ministre de l’Éducation, Luc Chatel, s’est concerté avec les syndicats pour la mise en place de la réforme reportée, tout en l’habillant un peu mieux que son prédécesseur. Il a laissé miroiter aux élèves et aux parents d’élèves que, malgré la suppression massives de postes, il serait possible grâce à sa réforme de réaliser de l’« aide personnalisée », « du tutorat », etc [1].

Les directions syndicales ont accompagné la politique du ministre en participant aux concertations. La direction du Sgen-CFDT et de l’UNSA-Éducation ont même globalement approuvé la réforme. Quant à la direction du SNES, elle n’a commencé à la critiquer qu’après avoir longuement participé aux concertations, contribuant à endormir les collègues, auxquels on a fait miroiter une « réformette », alors qu’il s’agit de la même réforme que celle de Darcos, voire pire… Dans ces conditions, les deux journées d’action appelées par les directions syndicales de l’enseignement le 24 novembre et le 21 janvier ont été des échecs relatifs. Mal informés sur la réforme, anesthésiés par le discours du gouvernement et la mollesse des directions syndicales, peu convaincus par des journées d’action sans mots d’ordre clairs et sans lendemain, les enseignants se sont relativement peu mobilisés.

Tentative de lancer le mouvement à partir du 93

Vu la gravité des attaques, des militants ont estimé que l’on ne pouvait se résigner à laisser passer les coups sans rien faire. Comme souvent dans l’enseignement, c’est de la Seine-Saint-Denis qu’est venue l’initiative. En effet, ce département est souvent à l’avant-garde des mobilisations : les conditions d’enseignement y sont plus difficiles qu’ailleurs, les enseignants sont souvent jeunes, les militants y sont proportionnellement nombreux. Et c’est en février que sont connues les suppressions de postes pour l’année suivante, ce qui provoque souvent des luttes au moins locales, voire académiques. Cette année, l’initiative semble avoir été prise par des militants LO de la cité scolaire (collège et lycée) Henri Wallon, auxquels les camarades du NPA ont immédiatement emboîté le pas.

Lancée le 1er février, la grève s’est assez rapidement étendue en Seine-Saint-Denis. L’AG d’Henri Wallon a décidé d’aller rendre visite aux collègues des autres établissements en constituant des délégations nombreuses (20, 30, voire 40 collègues) pour les inciter à se joindre à la grève, ce qu’ils ont appelé la « grève marchante », car il leur a semblé reprendre ainsi la méthode employée il y a un an par les travailleurs de Guadeloupe. Dans le même temps, les grévistes se sont adressés aux collègues professeurs des écoles et aux parents d’élèves.

Un premier rassemblement de 200 personnes a eu lieu devant la mairie d’Aubervilliers le 4 février, suivie d’une assemblée générale d’environ 130 grévistes, qui a décidé d’un appel à une nouvelle journée de mobilisation le 9 février, soutenue ensuite par les syndicats du département. C’est pourquoi le 9 février il y avait 650 personnes à la manifestation à Saint-Denis et près de 250 grévistes en AG, représentants 53 établissements, dont 43 en grève. Parallèlement, des actions locales ont été organisées sur les établissements : réunions avec les parents d’élèves, occupations nocturnes, actions symboliques diverses. Le 11 février, le mouvement a commencé à s’étendre à l’académie, l’appel de l’AG étant soutenu par un appel de l’intersyndicale de Créteil (SNES, Sud, FO, CGT-Éduc’Action, CNT, etc.), avec une manifestation en direction du Ministère de l’Éducation Nationale, qui a regroupé environ 2000 personnes. C’était une nécessité, car la plate-forme de revendications adoptées (cf. ci-contre), large et unificatrice, ne pouvait être imposée que par un mouvement d’ampleur nationale.

Les revendications de l’AG des établissements en lutte d’Île-de-France

• Oui à l’embauche massive de personnels enseignants et agents dans l’Éducation Nationale de la maternelle à l’université. Non à la suppression de 16000 postes à la rentrée prochaine, aux classes surchargées et au non remplacement des personnels.

• Abrogation de la loi de mobilité des fonctionnaires qui autorise les licenciements dans la fonction publique.
• Non à la précarité dans les 1er et 2nd degrés et le supérieur. Titularisation et formation de tous les personnels précaires.

• Oui à un véritable service public de l’Éducation Nationale de l’école maternelle à l’université.

• Retrait de toutes les réformes qui visent à le démanteler : réforme Chatel des lycées, des LP, Darcos du premier degré, mastérisation… Non à la destruction programmée des COP, CIO, des RASED et des SEGPA.

Après un léger affaiblissement le mardi suivant, le mouvement a continué à progresser de façon significative : la journée du 18 février, où une manifestation dynamique a réuni environ 5000 personnes, avec en plus des établissements de Seine-Saint-Denis, quelques établissements du Val-de-Marne, de Paris intra-muros, des étudiants de l’IUFM, etc. L’AG des établissement en lutte d’Île-de-France s’est adressée à la fois aux collègues des autres académies (qui allaient reprendre le travail, alors qu’en Île-de-France les vacances commençaient) et aux directions syndicales à tous les niveaux pour essayer d’étendre la grève au-delà de la seule académie de Créteil.

12 mars : une journée nationale d’action sans lendemain

Sous cette pression, les directions syndicales nationales de l’enseignement ont décidé d’appeler à une grève nationale pour le 12 mars au retour des vacances scolaires pour toutes les zones. Mais c’était à nouveau une journée d’action sans le moindre plan de lutte national pouvant tracer la perspective d’une victoire. La grève a été assez largement suivie, en moyenne à 50% au niveau national, souvent forte là où le mouvement était à peine en train de commencer, légèrement en retrait déjà sur les premiers établissements à s’être engagés dans la lutte. Ce niveau de mobilisation exprimait à la fois le rejet des réformes et la disponibilité d’une fraction importante des enseignants pour lutter.

Mais en l’absence de réelles perspectives, le mouvement a dès lors cessé de progresser. Le niveau de mobilisation dans l’enseigne-ment lors de la journée interpro-fessionnelle du 23 mars en a été l’expression. Certes, la mobilisation a été forte dans le primaire, avec des taux de grévistes dépassant les 50% au niveau national et souvent les 70% en région parisienne, mais sans réelle dynamique permettant d’envisager une poursuite de la lutte. De même, si des départements jusqu’alors en retrait ont participé plus massivement (comme le 92 Nord), le mouvement a été globalement en recul, en particulier là où il était le plus auto-organisé. Cela s’est exprimé dans une AG IDF bien moins nombreuses (environ 140 personnes...) avec nettement moins d’établissements représentés (70 au total). Par delà les divergences d’appréciation, l’avis dominant était que la tentative d’impulser un mouvement au niveau national avait échoué, du moins provisoirement.

Pour un bilan politique du mouvement

Comme militants révolution-naires du NPA, nous nous devons d’essayer de faire un bilan politique lucide de l’ensemble du mouvement et en particulier de l’intervention de notre parti.

Une lutte auto-organisée sur des mots d’ordre justes refusant le fatalisme

Vu l’ampleur des attaques du gouvernement contre la Fonction Publique et l’enseignement en particulier, il était bien sûr juste d’essayer de briser l’inertie et tenter de lancer un mouvement pouvant faire peu à peu tâche d’huile. L’auto-organisation, caractérisée par des AG sur les établissements, au niveau des villes à certains endroits, mêlant parfois enseignants du 1er et du 2nd degrés, le tout couronné par l’AG IDF, était un autre point fort du mouvement. Il a contribué à la construction d’une mobilisation significative à l’échelle de la Seine-Saint-Denis à partir d’un établissement, par un travail volontariste et dynamique pour étendre la lutte. L’impuissance du mouvement à atteindre ses objectifs n’est certes guère imputable aux grévistes qui se sont dépensés sans compter pour le populariser et l’étendre. Il tient en bonne partie à une situation politique générale, sur laquelle les grévistes n’ont guère de prise. Mais sa faiblesse a aussi des causes politiques qu’il faut examiner afin de se préparer à mieux intervenir dans les luttes à venir.

Le poids de la situation politique générale

La situation politique est marquée par trois facteurs. Sur le moyen terme, elle est conditionnée par la crise économique mondiale qui s’est ouverte en 2008, dont les effets se font sentir non pas de façon continue, mais par vagues. Plus immédiatement, la situation est déterminée par le poids sur l’état d’esprit des travailleurs de la série de défaites partielles subies au printemps 2009, principalement en raison de la politique de collaboration de classes et de dispersion des luttes mise en œuvre par les directions syndicales. Ces échecs tendent à renforcer le sentiment que la lutte ne paie pas et que le gouvernement et le patronat ne peuvent pas être vaincus. Enfin, la situation plus immédiate dans l’enseignement a été caractérisée par la politique d’accompagnement des plans du gouvernement de la part des syndicats de la FSU, majoritaires dans le secteur. Or les travailleurs se demandent toujours, avant de se lancer dans un mouvement de lutte dur, s’ils ont une chance significative de gagner. Dans ces conditions, un mouvement lancé par en bas à partir d’un département et sans préparation n’avait que très peu de chances de réussir à faire tâche d’huile.

L’obstacle des directions syndicales ou la grève ne marchant que sur un pied

Certes, une fois le mouvement commencé, les syndicats de l’académie de Créteil (sauf le SGEN et l’UNSA) l’ont soutenu, notamment en appelant à la grève pour la plupart des journées d’action et en participant aux AG de grévistes. Mais les attaques posaient bien sûr la question d’un mouvement national. Or, la politique des directions nationales a constitué un obstacle constant à toute extension réelle du mouvement et à une grève capable de gagner : concertations sur la réforme du lycée pendant trois mois avec le ministre avant de refuser timidement la réforme ; journée d’action nationale sans mot d’ordre clairs et sans lendemain ; absence de tout plan de lutte national… Comment l’expliquer ? D’une part, les directions syndicales, intégrées par mille liens au sein de la machine de l’État capitaliste, sont soucieuses de préserver leur appareil (décharges, subventions, locaux, postes dans les institutions de l’État, représentativité, etc). Cet objectif leur dicte une politique tiède, voulant éviter à la fois de donner le sentiment aux collègues qu’elles ne veulent pas se battre et au gouvernement qu’elles veulent vraiment le combattre. En effet, toute grève nationale reconductible met en jeu l’appareil du syndicat : si elle se développe, elle risque toujours d’être prise en main par les travailleurs eux-mêmes débordant le cadre de départ ; si c’est un échec, elle risque de conduire à la fois à une perte de militants et à des mesures de rétorsion de la part du pouvoir. Sarkozy exerce vis-à-vis du SNES un chantage à la suppression des Commissions Administratives Paritaires (CAP), qui est l’une des principales bases matérielles de son hégémonie dans la profession. D’autre part, les dirigeants syndicaux sont en majorité des réformistes : ils sont effrayés par tout combat pouvant mettre en danger le gouvernement, les institutions, voire le capitalisme, au sein duquel ils ont trouvé leur place ; ils ont perdu toute confiance dans l’énergie et la détermination des travailleurs.

’est pourquoi l’idée d’un parallèle avec la méthode utilisée il y a un an en Guadeloupe pour arriver à la grève générale, suggérée par la reprise de l’expression de « grève marchante », est erronée. Les centrales syndicales de la petite colonie française qu’est la Guadeloupe (l’UGTG, la CGTG, la CTU), sans être révolutionnaires, sont loin d’être intégrées à l’État au même degré que leurs homologues françaises. Plus combatives, elles avaient préparé rigoureusement la grève générale par la constitution d’un cadre de front unique large (le LKP), des tracts, des meetings et des manifestations. La « grève marchante » n’y a pas été un outil utilisé par la base pour imposer aux directions un mouvement qu’elle ne voulait pas, mais pour étendre des grandes entreprises vers les plus petites une grève générale à laquelle ces directions avaient appelé.

C’est pourquoi il était important de voter des motions demandant aux directions syndicales de proposer un plan de lutte nationale pour engager une grève victorieuse. Bien sûr, ces motions ne peuvent exercer une pression efficace sur les directions que si le mouvement lui-même se développe à la base. Mais elles peuvent aussi y contribuer et sont de toute façon nécessaires pour faire progresser la conscience politique de nos collègues sur le rôle des directions syndicales, dont la plupart correspondent politique-ment au Front de Gauche ou au PS.

Quelle intervention du NPA ?

Parmi les commissions du CPN, il en existe une consacrée à l’Éducation Nationale. En raison du choix politique de la majorité du CPN et du CE de donner la priorité aux élections sur les luttes et des décisions financières correspon-dantes, cette commission s’est peu réunie. Elle a permis des échanges sur les réformes et sur les luttes, mais n’a pas proposé une orientation politique précise pour l’intervention dans ce secteur.

Il existe également une commission correspondante au niveau de la région parisienne, avec une équipe d’animation et des réunions ouvertes à tous les enseignants du NPA, toutes les trois semaines environ. Quel est son actuel bilan ?

Durant la période précédent le mouvement, la commission, malgré la demande insistante de plusieurs camarades, n’a sorti aucun matériel face à la réforme annoncée, ni suite au discours général de Sarkozy, ni suite à l’annonce de la réforme elle-même par Chatel. Il y a là un problème politique. Certains camarades se sont opposés à cette demande, en disant qu’un matériel du parti ferait doublon avec le matériel syndical ou de tendance syndicale. Cela revient d’une façon générale à nier la nécessité du parti et de l’intervention politique dans la lutte des classes. Plus parti-culièrement, dans la mesure où la direction du principal syndicat enseignant du second degré dialoguait avec le pouvoir et alimentait les illusions sur une réforme supposée plus douce que celle de Darcos, il était impératif d’alerter les collègues contre les axes inchangés du projet et d’exiger que les directions syndicales rompent les concertations. Mais ces illusions étaient manifestement en partie partagées par certains camarades qui pensaient aussi que le gouvernement serait plus timoré, vu l’échec de l’année précédente. Cependant, même si cette analyse avait été juste, il aurait été d’autant plus nécessaire de préparer le combat que le gouvernement s’apprêtait à mieux enrober sa réforme pour la faire passer. Plus fondamentalement, il est problématique que l’orientation défendue par les militants du NPA dans leur syndicat ne soit pas discutée collectivement, en particulier pour celles et ceux qui occupent des postes de responsabilités dans la FSU via la tendance École Émancipée, dans Sud ou encore dans la CGT-Éduc’Action — comme si la politique devait s’arrêter à la porte des syndicats.

Certes, une préparation politique de la lutte à venir n’aurait pas pu à elle seule inverser le cours des choses, puisque nous sommes minoritaires dans notre milieu ; mais elle aurait permis d’influencer les collègues, les militants syndicaux, et de faire progresser la conscience politique de tous en montrant au grand jour le refus des directions syndicales réformistes d’en découdre avec le gouvernement Sarkozy. Malheu-reusement, seul le comité Éduc Nat 93 a produit un matériel politique, comparable à une feuille de boîte pour l’enseignement : il est impératif de se battre pour qu’un tel travail politique soit aussi accompli dans toute la région parisienne et au niveau national. C’est la condition pour construire un courant lutte de classe dans ce secteur, regrouper autour du NPA les salariés les plus avancés et progresser dans la construction du parti.

Quand le mouvement a commencé, le rythme des réunions en région parisienne s’est logiquement accéléré et le nombre de participants s’est élevé, permettant aux militants actifs dans cette lutte de mieux se connaître, d’échanger non seulement des informations, mais aussi leurs points de vue sur le mouvement, ses obstacles et ses perspectives. Cependant, l’affluence est restée limitée au regard du nombre d’enseignants adhérents au parti. Cela s’explique en partie par le fait que chacun, tout en appréciant ces échanges, mesure aussi leurs limites : les réunions ne prennent le plus souvent aucune décision et n’ont aucune influence sur l’activité de la majorité des camarades. À notre connaissance, un seul tract du secteur a été tiré, pour la manifestation du 18 février, en fait repris du travail accompli par les camarades du comité Éduc Nat 93. C’est très en deçà de ce qui était possible et nécessaire. L’activisme déterminé des militants les plus investis ne peut pas permettre de surmonter ce problème qui est avant tout politique.

Il est souhaitable que les militants du NPA qui sont intervenus dans la lutte puissent discuter et tirer ensemble le bilan. Mais il est clair que les graves faiblesses de l’intervention du parti comme tel dans le mouvement de l’Éducation Nationale ne peuvent être résolues seulement au sein de ce secteur. Car elles renvoient au fait que non seulement pour en finir avec le capitalisme, mais déjà pour une intervention efficace dans la lutte de classes, il faut un parti doté d’un programme ouvertement révolutionnaire et démocrati-quement centralisé. Cela ne fait que confirmer sous un autre angle qu’il est chaque jour plus urgent que les militants qui veulent faire évoluer le NPA dans ce sens se réunissent pour débattre et s’engagent résolument sur la voie de la constitution d’une grande tendance révolutionnaire.
Nico37
 
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 15 Mai 2010, 01:48

Le peuple grec est victime d'un véritable racket, par Olivier Besancenot et Pierre-François Grond
LE MONDE | 13.05.10 | 14h50 • Mis à jour le 13.05.10 | 14h50

Ce qui se passe en Grèce nous concerne tous. La population paye une crise et une dette qui ne sont pas les siennes. C'est le tour du peuple grec, demain d'autres suivront tant les mêmes causes produiront les mêmes effets si nous nous laissons faire.

D'abord et avant tout, exprimons notre solidarité pleine et entière à la population qui souffre d'un plan d'austérité sans précédent, doublé d'un mépris et d'une arrogance qui confinent au racisme. Les grèves, les manifestations sont légitimes, nous les soutenons. Ce n'est pas la crise du peuple grec, c'est la crise du système capitaliste mondial. Ce que subit le peuple grec est révélateur du capitalisme d'aujourd'hui. Le plan dicté par l'Union européenne et par le Fonds monétaire international (FMI) foule aux pieds les règles les plus élémentaires de la démocratie.

Si ce plan est appliqué, il produira un effondrement de l'économie et des revenus de la population sans précédent en Europe depuis les années 1930. Est éclairante également, la collusion des marchés, des banques centrales et des gouvernements pour faire payer à la population la facture des errances du système. M. Sarkozy ose encore parler de la nécessaire régulation du marché alors que toutes les mesures qu'il fait appliquer sont plus que jamais libérales. Un consensus droite-gauche mortifère accompagne le mouvement. Le plan est conçu par des gouvernements européens de droite et de gauche... et par Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI, institution qui sévit dans le tiers-monde depuis des décennies, et qui s'attaque désormais à l'Europe. Un plan qui est appliqué par un gouvernement socialiste, celui de Papandréou et dont le versant français est adopté par l'UMP... et les députés PS réunis.

La crise de la dette grecque est le troisième étage d'une crise plus globale qui a commencé, à l'été 2008 aux Etats-Unis. La spéculation financière menée par les principales banques occidentales a mené le monde au bord du gouffre et plongé l'économie dans la récession. Le chômage qui explose, les revenus et le pouvoir d'achat en berne en sont les principales conséquences. Les Etats ont sauvé ce capitalisme financier, ont ressuscité les banques, relancé le capitalisme à coups de centaines de milliards d'euros et de dollars, faisant ainsi exploser dettes et déficits ; mettant en difficulté les Etats les plus fragiles, comme la Grèce.

Désormais les marchés, une fois la crise digérée, s'attaquent à la dette des Etats et spéculent sur l'avenir des plus faibles. Quelle leçon de choses sur l'amoralité d'un système capable, en une année, de survivre grâce à la perfusion de l'Etat et de plonger ensuite celui-ci dans une punition spéculative. Une spéculation qui se lance à l'assaut de l'Espagne en attendant d'autres victimes. Lorsqu'il a annoncé, le 5 mai sur TF1, des mesures douloureuses imminentes pour "éviter un endettement comme la Grèce" , le premier ministre, François Fillon, annonce aussi un plan d'austérité, dont la remise en cause du droit à la retraite à 60 ans ne constitue qu'un élément.

De fait, trois années de gel des dépenses publiques vont entraîner le blocage des salaires pour les fonctionnaires ainsi que des suppressions d'emplois dans les hôpitaux, les écoles et les autres services publiques, dont la population a besoin face à la catastrophe sociale engendrée par la crise. Au contraire, le boulier fiscal, qui gratifie un petit millier de privilégiés du remboursement de 376 000 euros en moyenne, voit son avenir garanti.

Deux poids, deux mesures. La voie grecque plébiscitée par les gouvernements européens consiste à s'attaquer aux droits sociaux. Parce que selon les règles du capitalisme mondialisé qu'appliquent ces gouvernements, l'Europe est en train de perdre la compétition mondiale face aux Etats-Unis et aux pays émergents. Leur solution pour regagner de la compétitivité vise à remettre en cause le niveau de vie et la protection sociale acquise en Europe par des décennies de mobilisation du mouvement ouvrier. Une spirale vers le bas sans fin. Et dire qu'on nous a vendu les traités de Maastricht, le traité constitutionnel, ou encore le traité de Lisbonne, comme les prémisses d'une construction européenne sociale et protectrice ! Quelle foutaise lorsqu'on rapporte cette promesse à la purge imposée aux Grecs - purge vendue à 5 % d'intérêt par ailleurs... Les banques européennes pourront continuer à s'enrichir sur le plan d'austérité grec, alors qu'elles sont les principales responsables du chaos économique mondial. Du coup, voter un tel "plan d'aide" sur les bancs de l'Assemblée n'a rien d'un geste humanitaire. Le PS, en ralliant le choix du gouvernement, se range au côté de la finance et non des opprimés.

Comme quoi l'UE, faute d'être solidaire, sait jouer les usurières sur le dos de la misère d'un peuple. La déclaration commune de M. Sarkozy et M me Merkel pour sauver la zone euro en renforçant la "surveillance budgétaire" des Etats en infraction avec les objectifs du pacte de stabilité, en est une illustration. Dans l'Europe libérale, les pouvoirs publics ne s'autorisent à transgresser le pacte de stabilité que lorsqu'il s'agit d'ouvrir le robinet d'aides publiques pour les banques. L'humanité peut attendre.

Pourtant, jamais la nécessité d'une Europe sociale, solidaire, écologique, anticapitaliste ne s'est fait sentir de façon aussi urgente. Aucun des problèmes posés ne trouve sa réponse dans les frontières nationales. Nous sommes tous et toutes des travailleurs grecs soumis aux mêmes logiques. La dette des Etats est le produit de vingt-cinq années de libéralisme, de défiscalisation des entreprises, du capital et des dividendes des actionnaires, des plus riches. Vingt-cinq années de baisse continue des "fameuses charges" qui pèseraient sur employeurs et nantis. Cette crise n'est pas la nôtre. En Grèce comme partout en Europe, il ne faut pas la payer.

C'est pourquoi nous exigeons l'annulation de la dette grecque. Refuser les plans d'austérité, dessaisir les banques du contrôle qu'elles exercent sur l'économie et sur la société, substituer à la Banque centrale européenne (BCE) un service public bancaire européen unique, qui ait le monopole des crédits, se battre pour l'annulation des dettes, c'est militer pour la vraie construction européenne : celle des peuples et des travailleurs, de la convergence de leurs luttes, pour une Europe solidaire, sociale et écologique. Faute d'entamer cette rupture pour construire une autre Europe, la logique souverainiste et nationaliste, avec son cortège de xénophobie, risque de prendre le dessus. La course de vitesse a débuté.

A l'époque, pour passer à la monnaie unique, tous les gouvernements libéraux, de droite comme de gauche, ont su imposer des critères de convergence économique drastiques. L'heure est venue d'imposer des critères de convergence sociaux avec un smic européen, un droit de veto des travailleurs européens et de leurs organisations contre les licenciements, et des droits sociaux et démocratiques fondés sur les législations nationales les plus favorables. Un tel projet doit être porté par une nouvelle force politique au-delà des frontières, une gauche anticapitaliste européenne qui se construit pas à pas. La leçon grecque est à méditer par toute la gauche radicale.

Partout, cette dernière est tiraillée par un choix : assumer une indépendance vis-à-vis de la social-démocratie ou s'inscrire dans une majorité de gestion avec la gauche libérale. Nous voulons tous battre la droite en Europe, comme en France, et cela implique de créer les voies d'une alternative face à celles de l'alternance programmée, déjà baptisée en France par le PS : "Gauche solidaire"... Solidaire des spéculateurs, en l'occurrence sur le dossier grec.

Olivier Besancenot et Pierre-François Grond sont membres du comité exécutif du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).
Article paru dans l'édition du 14.05.10
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