NPA (2008-2011)

Re: NPA

Messagede Nico37 » 16 Nov 2010, 20:46

Déclaration de la direction du NPA : à celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien lundi 15 novembre 2010

A l'issue de sa réunion des 13 et 14 novembre, le Conseil politique national du Nouveau parti anticapitaliste a adopté la déclaration suivante :

A celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien

En France, comme partout en Europe, les gouvernants de droite comme de gauche, « ceux d'en haut », veulent nous faire payer la facture de leur crise. Tous les moyens sont bons pour augmenter les profits, protéger les privilèges d'une minorité. Cadeaux fiscaux aux plus riches, gel ou baisse des salaires, démantèlement des services publics, suppressions massives d'emplois, licenciements, destructions des protections sociales, voilà la potion amère administrée pour soigner la grave maladie qui frappe le système capitaliste. Confrontés à une crise écologique qui menace les ressources, la bio-diversité et l'avenir de l'humanité, les puissants de ce monde se lancent dans un capitalisme vert qui ne résoudra rien et n'a pour but que de trouver de nouveaux marchés.

En France, la loi sur les retraites est l'acte I d'un plan d'hyper-austérité. En prétextant les sauvegarder, il s’agit en réalité de détruire les retraites par répartition et au delà le système de Sécurité sociale basé sur la solidarité, pour libérer les fonds qui « dorment ». De quoi ravir tous les profiteurs et en premier lieu le dirigeant du groupe Malakoff-Médéric, Guillaume Sarkozy.

Seulement voilà, des millions de jeunes, de travailleurs, de précaires ont résisté. La mobilisation que nous avons vécu a été exceptionnelle, par sa durée et sa radicalité. Manifestations multimillionnaires répétées, blocages, grèves reconductibles se sont conjugués pour faire face à l'offensive antisociale. L'ultra majorité de la population a été vent debout contre les parlementaires de droite, la clique de ministres et leurs chefs, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot.

Oui, c'est dans la rue que se trouvent la lucidité, la dignité, la légitimité, pas au Parlement, à Matignon ou à l'Élysée !

A la destruction, nous répondons mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous répondons abrogation ! La colère sociale est durable.

Au-delà des grandes journées décidées par l'intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour organiser l'afforntement. Le NPA a participé à ce mouvement.Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la grève générale reconductible. Le mouvement de blocage de l'économie, la grève des raffineries, des transports ou des ports ont montré la force du mouvement social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de l'avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être à genoux. C'est cette voie qu'il faut suivre.

Destruction des droits sociaux, mensonge, violence, répression, atteinte au droit de grève, déni de démocratie, collusion d’intérêts, la Sarkozie est ultra nocive et nous sommes des millions et des millions à en avoir vraiment ras-le-bol !

Le renforcement de l'action dans nos lieux de travail par des syndicats combattifs est évidemment à l'ordre du jour. Vouloir les virer tous le plus vite possible invite aussi à débattre en terme de programme et de pouvoir. C’est un débat qui n’est pas confiné aux mouvements politiques existants mais qui intéresse massivement celles et ceux qui sont engagés dans le mouvement.

Le Parti Socialiste présent aux manifs – et c’est tant mieux –, mais pris dans une contradiction insoluble. La position du PS ne se différencie pas fondamentalement de celle du pouvoir sur la question des retraites comme le montre par exemple le vote de ses parlementaires pour l'allongement de la durée de cotisation. Entièrement situé dans le cadre de l’économie de marché, le programme du PS est une autre façon de faire payer la crise à la majorité de la population.

La véritable rupture suppose que la société soit organisée pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux et échapper aux intérêts privés d'une minorité d'actionnaires et de banquiers. Ces besoins doivent être garantis santé publique, éducation, logement, protection sociale, droit à un vrai salaire, à l'emploi et mise hors la loi des licenciements.

Cette rupture suppose la mise en œuvre d’un programme anti capitaliste, l’appropriation sociale des grands moyens de production et financiers, la répartition des richesses, la protection des ressources et la rupture avec les institutions.

Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population.

Une telle perspective n'est évidemment pas compatible avec le programme, la stratégie du PS et sa perspective d'alternance gouvernementale de 2012.

C’est pourquoi le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste. Nous proposons que toutes celles et ceux qui luttent et ne lâchent rien, jeunes, salariés, précaires, retraités, équipes de militantEs radicaux du mouvement social, formations engagées dans la lutte en débattent ensemble pour avancer dans cette voie.

Conseil politique national du NPA, Paris, le 14 novembre 2010.
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Re: NPA

Messagede kuhing » 17 Nov 2010, 16:07


La véritable rupture suppose que la société soit organisée pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux et échapper aux intérêts privés d'une minorité d'actionnaires et de banquiers. Ces besoins doivent être garantis santé publique, éducation, logement, protection sociale, droit à un vrai salaire, à l'emploi et mise hors la loi des licenciements.
Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population.
Conseil politique national du NPA, Paris, le 14 novembre 2010.


"Droit à un vrai salaire"

A droite toute ! (genre 100%)
Le NPA suit le virage des bureaucrates de la direction de la CGT et n'est plus pour l'abolition du salariat ?

" Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population."

Ben voyons. ..
Ils espèrent encore nous faire gober ça ?
Le conseil national du NPA a fait la synthèse des avis de tous les membres de ses comités pour pondre ce texte ?
Et la minorité de la population, ils en font quoi ?
kuhing
 

Re: NPA

Messagede Ian » 19 Nov 2010, 21:05

kuhing a écrit:"Droit à un vrai salaire"

A droite toute ! (genre 100%)
Le NPA suit le virage des bureaucrates de la direction de la CGT et n'est plus pour l'abolition du salariat ?
Sacré Kuhing! :lol:
Bon y a aucun virage, cette revendication a toujours été, et s'opposer aux salaires de misère et revendiquer le droit à un vrai salaire n'empêche bien heureusement pas d'être pour l'abolition du salariat.

kuhing a écrit:" Le seul gouvernement utile sera un gouvernement appliquant une telle politique, avec des structures de décision politique démocratiques, organisées pour et par la majorité de la population."

Ben voyons. ..
Ils espèrent encore nous faire gober ça ?
Le conseil national du NPA a fait la synthèse des avis de tous les membres de ses comités pour pondre ce texte ?
Et la minorité de la population, ils en font quoi ?
La "majorité de la population", ça sous-entend ici les travailleurs, par opposition à la bourgeoisie, mais c'est vrai que l'expression est ambigüe quand on ne connait pas. Ce serait mieux de dire les choses plus clairement...
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Re: NPA

Messagede kuhing » 20 Nov 2010, 09:45

Ian a écrit:
kuhing a écrit:"Droit à un vrai salaire"

A droite toute ! (genre 100%)
Le NPA suit le virage des bureaucrates de la direction de la CGT et n'est plus pour l'abolition du salariat ?
Sacré Kuhing! :lol:
Bon y a aucun virage, cette revendication a toujours été, et s'opposer aux salaires de misère et revendiquer le droit à un vrai salaire n'empêche bien heureusement pas d'être pour l'abolition du salariat.


Dans tes rêves peut-être.

Il y a ce qui est et ce qu'on voudrait qui soit.

C'est comme le camarade du NPA ( dont je tairai le nom par charité ) à la dernière réunion du comité 06 contre-G20, avant hier qui refusait de marquer sur l'appel l'expression "anti capitaliste" (un comble ! :lol: ) sous prétexte qu'on risquait de se couper l'accès à une partie des médias et qu'il fallait ratisser large..
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Re: NPA

Messagede Calamity Jane » 20 Nov 2010, 10:34

Nico37 a écrit:A la destruction, nous répondons mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous répondons abrogation ! La colère sociale est durable.

Au-delà des grandes journées décidées par l'intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour organiser l'afforntement. Le NPA a participé à ce mouvement.Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la grève générale reconductible. Le mouvement de blocage de l'économie, la grève des raffineries, des transports ou des ports ont montré la force du mouvement social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de l'avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être à genoux. C'est cette voie qu'il faut suivre.


Il ne suffit pas de dire qu'on est contre la retraite à 65 ans. Il faut avancer la proposition de la mettre à 55 ans.
Calamity Jane
 

Re: NPA

Messagede kuhing » 20 Nov 2010, 11:27

Calamity Jane a écrit:
Nico37 a écrit:A la destruction, nous répondons mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous répondons abrogation ! La colère sociale est durable.

Au-delà des grandes journées décidées par l'intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour organiser l'afforntement. Le NPA a participé à ce mouvement.Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la grève générale reconductible. Le mouvement de blocage de l'économie, la grève des raffineries, des transports ou des ports ont montré la force du mouvement social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de l'avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être à genoux. C'est cette voie qu'il faut suivre.


Il ne suffit pas de dire qu'on est contre la retraite à 65 ans. Il faut avancer la proposition de la mettre à 55 ans.


Proposer un âge de retraite veut dire qu'on accepte le cadre du salariat et du capitalisme.
Laisse les directions traitres des syndicats traditionnels s'occuper de ça.

Pourquoi 55 ans et pas 50 ou 45 ou 40 ?

Se battre contre la casse des acquis sociaux n'empèche pas d'avancer la revendication maximale d'abolition immédiate du salariat et du passage immédiat à société où les ressources naturelles et les moyens de les transformer sont rendus à l'ensemble de l'humanité.
Utopie ?
Non !
Incompréhensible par les gens ?
Non !

Tout ceci est possible sans transition en organisant des grèves actives c'est à dire en distribuant gratuitement les denrées à dispositions que les travailleurs-ses fabriquent eux-elles mêmes et en laissant les services en libre accès ( transport en communs....)

De cette façon tu supprimes très vite toute valeur à l'argent, outil de base de fonctionnement du capitalisme et, tu passes directement à un système non-marchand.

Pas de transition , pas d'Etat , pas de bureaucrates.
kuhing
 

Re: NPA

Messagede Nico37 » 25 Nov 2010, 21:14

Lettre de démission du NPA ZAHIRI Abdel 20 novembre 2010

C’est avec beaucoup de tristesse et d’amertume que je vous annonce mon départ du NPA. Un départ qui n’est motivé ni par la haine ni par la colère mais l’aboutissement d’une longue réflexion.Construire un parti anticapitaliste n’est pas une mince affaire, et j’ai conscience que les difficultés sont nombreuses, cependant pour moi la désillusion est trop forte et le cœur n’y est plus.J’ai rejoint le NPA parce que j’avais entendu, et apparemment mal compris, l’appel de la LCR. J’avais cru que les exploités, les prolétaires, les classes populaires étaient les bienvenues. Force est de constater que ce n’est pas tout à fait le cas pour toutes et tous.La manière dont certain-e-s ont agi à notre égard jusqu’à lancer une véritable chasse aux sorcières où nous sommes montrés du doigt comme des pestiférés et l’attente d’un congrès (qui paraît ne jamais arriver) pour trancher si nous avons notre place au sein de ce parti n’est ni à la hauteur ni digne d’un parti de masse révolutionnaire. Si on y rajoute certaines pratiques scandaleuses et les carences démocratiques, que nous reste-il vraiment ? Notre souhait était de créer un outils de lutte, pas de se justifier en permanence.Heureusement tout n’a pas été négatif ; j’ai rencontré des camarades sincères, mené des débats très intéressant, et bien d’autres.... J’espère d’ailleurs que cette expérience me servira pour la suite.Je vous souhaite beaucoup de courage et de patience pour la suite et vous remercie encore pour votre soutien qui était précieux et très important. Nous avons encore beaucoup de lutte à mener ensemble donc je vous dis à bientôt.[...]BON COURAGEle 20/11/1010abdel zahiri


Quelques réflexions suite au départ d’Abdel

Ce départ est un échec certes, plusieurs échecs de divers ordres d’ailleurs, le sien aussi, et j’en prends ma part.

Je passe ici sur les considérations interpersonnelles que bien des camarades qui le soutiennent, n’ayant pas vécu sur place, idéalisent un peu facilement, ce n’est pas le sujet.

Cet échec est d’abord et avant tout, et dès la venue d’AJCREV, l’impasse d’une conception de la question des quartiers populaires (QP), vers laquelle Abdel a glissé, à partir de vécus légitimes, réels, violents, mais partiels et du coup partiaux. Impasse que nous avons expérimentée et pour ma part explorée avec ouverture jusqu’à la rupture.

On trouve l’expression de cette conception dans le texte proposé par Fahima repoussé par le CPN, dont je cite :

" Le NPA doit réfléchir au choc des cultures militantes et au fossé socio-spatial entre les luttes des QP et la gauche traditionnelle. Il s’agit de combler ceci par le partage d’expériences et l’écoute politique.

Le NPA doit permettre la rencontre à tous les niveaux des camarades qui vivent et subissent l’oppression dans les QP, quel que soit leur sexe, origine ou couleur de peau, lors des réunions du parti, de la même façon qu’il y a des réunions de femmes non mixtes. Puis mutualiser les réflexions de ces rencontres avec tous les camarades impliqués dans ce travail pour le NPA. Il s’agit ainsi de surmonter, comme on s’en préoccupe pour les rapports hommes/femmes, les sentiments d’exclusion et de domination qui évoquent l’expérience vécue avec des profs, éducateurs ou assistantes sociales. "

Les difficultés et les erreurs que nous avons connues en Vaucluse y sont contenues, dans ce que nous avons vécu ensemble, de meilleur et de pire. En effet ce texte pointe les réelles violences subies par certaines couches sociales, elles sont dénoncées à juste titre.

Mais une chose est zappée dans ce texte : l’hétérogénéité « culturelle » des populations « qui vivent et subissent l’oppression dans les qp ».

Car pour le QP d’Avignon ceci s’est vite concentré sur les seuls milieux de culture musulmane, supposés tous croyants scrupuleux, « observants scrupuleux ». Puis, et ce fut pire, à leur hégémonie supposée sur la « culture QP ». Or à Avignon par exemple il y a une forte présence gitane, une population non musulmane aussi, par ailleurs bien des camarades du NPA ou proches de celui-ci sont issus « des quartiers », vivent dans les quartiers, sans pour autant relever de cette catégorie particulière (importante), de culture musulmane.

De plus au sein de ces espaces sociaux comme le dit Fahima, on retrouve des Islams et non un Islam, des relations aux pratiques et usages musulmans diverses voire conflictuelles (entre mosquées ici) avec une vraie bataille politique dont la poussée d’un islam droitier contre les libertés de la jeunesse et des femmes. Cette poussée ne se heurte pas à un début d’Islam ouvert mais à un « islam sociologique » c’est à dire un attachement aux traditions et aux références « de racines » comme composantes de la vie familiale qui ne se veut pas bigot, et est méfiant devant les excès (voile, burqa, islamisme). Cette poussée droitière se heurte aussi à une contestation de l’Islam au moins dans ses préjugés, Ni putes ni soumises quoi qu’on en pense, en est une manifestation, le courant local « citoyen » issu des chevènementiste que connaît bien QP, aussi etc.

Or très vite le QP d’Avignon a fait un virage vers une conception des quartiers comme dominés par l’Islam, une vision de l’Islam comme religion pas seulement discriminée (privée de droits) mais opprimée (ce qui fait de tout musulman un opprimé, même l’Imam fondamentaliste ou la militante de la burqa, avec des hésitations sur l’Iran et les Talibans), ce virage a conduit à une promotion du voile comme drapeau des quartiers alors même qu’il est l’enjeu d’une double bataille contradictoire : d’intolérance dans l’ensemble de la société sur fond de racisme, et d’une pression conformiste sur les femmes avec une visée d’embrigadement moral de la jeunesse (ce qu’on retrouve chez les catho, les orthodoxes et les évangélistes).

Ainsi lorsque la camarade demande des réunions « non mixtes » (donc de camarades des quartiers seul/es) elle conduit cette logique jusqu’au bout. Sinon qui sont ces camarades des quartiers ? Qui est ou n’est pas des quartiers ? Comment en est-on ? Par l’habitation ? l’origine spacio-culturelle ? la religion ? l’origine ethnique ? le métier ou l’absence de métier ? Un prof en LP de quartier par choix, « gaulois », lui-même originaire des quartiers, est-il ou non des quartiers ? Une militante issue des quartiers mais ayant un boulot stable et vivant dans un petit ensemble propret, reste-t-elle des quartiers ? Un ouvrier - cheminot ou intérim - gaulois issu de et vivant dans les quartiers ?

Si nous faisions une telle réunion ici, il y aurait des enseignants, des cheminots, des ouvriers du transports et de la vente, des intermittents du spectacle, une directrice de centre social sympathisante etc...

Et ce qui unirait tout le monde serait la police, la justice, le logement, l’emploi,le racisme, etc, la question religieuse diviserait.

Voilà l’impasse qui conduit Abdel à nous quitter, même si on en comprend parfaitement le ressort, la recherche et qu’on partage la colère et l’exaspération, voire respecte le choix religieux.

Ce qui unifie un tant soit peu une réalité quartier c’est LA CONDITION SOCIALE qui est infligée à cette partie des prolétaires, la relégation spatiale, la ghettoIsation d’habitat, l’abandon des services publics, la pression policière et morale (la stigmatisation), la peur/haine attisée envers les classes supposées dangereuses, l’utilisation de la discrimination religieuse, mais aussi le recours sournois à la religion (Islam, mais aussi protestantisme charismatique dans certaines banlieues) y compris par le pouvoir pour embrigader l’énergie de ces exaspérations légitimes, bref toutes sortes de discriminations qui sont autant de discours masquant ou déplaçant la bataille loin de la condition sociale justement.

Bataille qui dans ce cas seule UNIFIE toutes et tous (et permet les diversités). Il faut tout repenser autrement, et depuis la question sociale, d’abord et avant tout, et une laïcité intransigeante qui n’exclue personne car elle permet les diversités, mais laisse la Foi où elle doit rester, dans l’intime conviction, en comprenant qu’en faire un discriminant... discrimine et divise... les quartiers, pas seulement le NPA.

Fraternellement

Jacques

On rencontre d’ailleurs la même « fragmentation » des oppressions avec l’Homophobie : lesbophobie, transphobie, biphobie... qui, si chacune rend compte d’un aspect réel des violences subies, oublie du coup que l’homophobie n’est qu’un dégât collatéral du sexisme, cette construction normative du monde à partir de la séparation du travail, des rôles, des hiérarchies, des droits, des devoirs fondée sur la différence biologique des sexes et l’asservissement des femmes.

Autre débat.

FORTIN Jacques
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Re: NPA

Messagede luco » 27 Nov 2010, 18:43

Tout ceci est possible sans transition en organisant des grèves actives c'est à dire en distribuant gratuitement les denrées à dispositions que les travailleurs-ses fabriquent eux-elles mêmes et en laissant les services en libre accès ( transport en communs....)

De cette façon tu supprimes très vite toute valeur à l'argent, outil de base de fonctionnement du capitalisme et, tu passes directement à un système non-marchand.

Pas de transition , pas d'Etat , pas de bureaucrates.


2010. Presque deux siècles de mouvement ouvrier anticapitaliste, d'expériences, de tâtonnements, d'échecs... et Kuhing n'a en définitive que "la prise au tas" et la spontanéité comme projet alternatif d'organisation sociale... et en plus il a l'impression d'avoir inventé le fil anarchiste à couper le beurre capitalo. :fume:
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 27 Nov 2010, 23:22

VAUCLUSE, QUELQUES PRECISIONS

EXECUTIF NPA VAUCLUSE (5 COMITÉS) : JEAN-PAUL, DOMINIQUE, JACQUES(H), ADELINE (CPN), JEAN-LUC, AURÉLIEN.

UNE VIDEO CIRCULE ACTUELLEMENT DANS LE NPA DONNANT UNE VERSION DES EVENEMENTS ELECTORAUX QUI ONT DEFRAYE LA CHRONIQUE. EN TANT QU’INSTANCE REPRESENTATIVE DE CINQ COMITES SUR SIX, VOICI NOS PRECISIONS.

1° Les tensions en Vaucluse ne datent pas de la séquence électorale, mais du tout début du processus constituant, lorsque l’équipe AJCREV (avec Abdel et Nora) s’y est intéressée suscitant de grands espoirs parmi nous. Certains ont vécu les excès alimentant ces tensions comme venant de « jeunes des quartiers » entrant en politique avec la fougue, l’exigence et l’exaspération qu’on peut imaginer, et cette légende a la vie dure.

Ceci dit, les deux principaux animateurs, trentenaires, comptaient une bonne dizaine d’années de vie associative et politique. Abdel s’est frotté conflictuellement avec la droite et le PCF, il a été membre choyé d’ATTAC, et du MJS. Nora a été compagne de route du PS et devait figurer sur la liste union de la gauche des dernières municiples de Carpentras, si la place qui lui était proposée avait correspondu à celle qu’elle ambitionnait pour sa « diversité ». Rien de « jeunes des quartiers » entrant en politique.

2 Les premières tensions se sont manifestées autour de la place que ces camarades voulaient voir prendre aux « quartiers » dans la vie du NPA, et la place majeure qu’ils entendaient occuper dans ce travail et donc dans le futur NPA. C’est là qu’a pointé le « vous et nous » qui choqua beaucoup, glissa ensuite sur les origines (les blancs…) puis l’appartenance culturelle (façons de parler certes mais qui devinrent un système de délimitation dans nos débats). D’autant que d’autres qu’eux étaient issus des « quartiers », par exemple un jardinier dans un service public et qui s’éloigna, un technicien du spectacle, animateur de la lutte des intermittents qui nous a quitté, cet enseignant issu de la Rocade même (quartier d’AJCREV), ayant payé ses études en travaillant samedi et dimanche et durant les vacances, puis choisi d’enseigner en LEP, tel autre encore cariste dans une entreprise travaillant aux deux huit... qui ne se voyaient pas recevoir de leçon ni subir un leadership sur ce sujet, et contestaient que l’équipe AJCREV s’accapare le « savoir sur les quartiers », et la légitimité quasi exclusive d’en parler encore moins dans un climat de « délimitation » culturelle voire cultuelle à leur encontre.

Ces « délimitations » utilisées par l’équipe d’AJCREV en venaient à contester la sincérité d’engagement des « autres », et la validité de leurs militantismes, et la validité de l’anticapitalisme, du féminisme… Ceci au nom d’une sorte de centralité de l’action politique dans les « quartiers » considérés du fait de leur situation de misère comme les seuls leviers fiables d’une révolte.

En gros cette rencontre qui aurait pu mêler les expériences, les origines et les révoltes, est progressivement passée d’une opposition de « quartier », puis d’origine sociale, puis quasi ethnique, enfin d’appartenance cultuelle.

Un processus de confessionalisation des tensions sur fond d’affirmation de soi de certains camarades, et d’autovictimisation de cette équipe qui n’en finissait pas de s’estimer malmenée.

3) Dégâts et débats

Des militants ayant derrière eux des années de mouvement ouvrier politique, antiraciste, d’éducation populaire, Palestine s’entendirent admonester parce qu’ils seraient sensés « rentrer dans leurs maisons et non dans les quartiers pourris », sans que l’équipe AJCREV veuillent entendre ce que leurs militantismes divers coûtaient de temps, d’énergie, de sacrifices professionnels, familiaux, financiers, et que nul n’avait le monopole de la révolte. Quelques uns nous quittèrent qui fondèrent la gauche unitaire.

Des camarades au début favorables à cette irruption des « quartiers » dans le processus, furent rebutés par les attitudes pour le moins péremptoires dans les débats et les dérives politiques déjà perceptibles. Un premier clash violent explosa (avant le congrès fondateur) venant des leaders du mouvement des intermittents. Dans le passé Abdel avait dénoncé publiquement leur lutte comme une lutte de nantis (en 2005). Le rôle et le positionnement politique d’Abdel dans les mobilisation Palestine fut le déclencheur. La commission de médiation fut saisie, et les intermittents de la gauche radicale quittèrent le NPA.

Tous ces débats furent pris à bras le corps durant le processus fondateur au sein d’un comité QP spécifique, fondé autour de l’équipe AJCREV pour éviter les conflits et les départs déjà perceptibles. Débat sur le capitalisme, l’anticapitalisme, l’impérialisme, le marxisme, le NPA parti matérialiste (sans dieu), la religion dont le port du voile (cf vidéo et textes sur la question qui sont publics) et le féminisme. Les conclusions parurent faire consensus avec eux : ils adhérèrent peu avant le congrès.

Il faut néanmoins se souvenir des provocations qu’Abdel multiplia dans les universités d’été surtout sur le féminisme ainsi qu’une déclaration d’hostilité ouverte à l’homoparentalité (entre autres incidents sur cette question), et un appel qu’il suggéra à la création d’un courant musulman dans le NPA.

Certains parmi nous estimèrent cependant très vite (dès avant le congrès) que ces camarades se situaient hors de la logique politique, de méthodes, de comportements du projet NPA, et qu’aussi bien les éclats provocateurs, les coups de gueule pour emporter la décision que les dérives religieuses ou antiféministes faisaient système et étaient une méthode rôdée auparavant, apolitique pour s’imposer.

D’autres parmi nous s’investirent dans le « comité QP » comptant sur l’enthousiasme et le débat politique, et vivant, entre deux conflits, des moments passionnants comme des actions certes brouillonnes mais réelles.

Hélas l’AG de préparation du congrès fut un désastre d’incompréhension (réciproque) et d’agressivité. Beaucoup de camarades contestaient que la camarade membre du comité QP puisse représenter le département au CPN comme c’était proposé sans vote. Elle fut d’ailleurs incluse sur le quota d’une liste « QP » nationale. La coordination locale ne discuta pas des candidatures, sans aucun doute reculant devant les conflits, le QP votant majoritairement contre le texte Laïcité et contre celui pour la défense de la Culture. Seul un camarade proposa des noms.

Après cette adhésion l’association AJCREV demeura avec son site et sa parole « quasi » NPA, créant un parallélisme « dedans dehors » mettant en avant leurs actions voire leurs idées sans que ce ne soit ni la parole NPA ni la leur propre identifiée comme telle.

Dans le comité QP même les tensions existaient : ainsi Véro, une jeune camarade très active, claqua la porte du comité peu après le congrès, estimant que le machisme, le dirigisme et le goût de sa propre mise en avant d’Abdel toléré par le reste du groupe AJCREV, lui interdisaient de militer sereinement, Pierre lui emboîta le pas, par solidarité. Jacques restant.

Entre temps dans la foulée des mobilisations Palestine et Universitaires (où pour finir le NPAQP dans le premier cas fit éclater le collectif unitaire (Pour une Paix Juste et Durable en Palestine), et dans le second se déconsidéra et ne sut garder les sympathisants gagnés, la mise en avant (et en danger) de lui-même par Abdel, en dépit des demandes et de son comité et des autres comités fit polémique. Ilham adhéra, rencontrée dans l’action Palestine. Elle fut reçue avec sympathie, et même élue trésorière (faute de candidats) deux autres venant alors la soutenir (mais les comptes de trésorerie de l’année de référence ne sont toujours pas remis par elle).

Il y eut l’épisode prémonitoire du 1er mai 2009, jour de la fête du NPA sur l’île de La Barthelasse, au cours de laquelle sans que cela n’ait été prévu à aucun moment, par la Coordination Départementale, le Comité Quartiers Populaires a investi la tribune (trois femmes dont deux avec foulard) et effectué des déclarations sur la religion, le port du voile et foulard, le racisme, la laïcité qui les desserviraient, sans préparation collective, nécessitant l’intervention contradictoire d’une autre camarade, tout cela jetant le trouble dans l’assistance au point que des personnes (surtout des femmes) qui étaient venues pour adhérer au NPA sont reparties fortement déçues.

Autre fait : la réservation d’une salle publique de la Ville d’Avignon par le NPA départemental, initialement prévue pour un débat sur les européennes de 2009 (annulée à cause d’un planning trop chargé pour les candidat(e)s) et remplacée au pied levé par le QP en réunion du Conseil Français du Culte Musulman…

Des problèmes aussi avec le comité de Carpentras dont les militants actifs, distribuaient des tracts tous les samedis matin au Pou du Plan, quartier populaire, et avaient réussis à tisser des liens avec la population. Celui-ci fut investi par le QP et explosé par la suite, forcings, désaccords politiques (et fête religieuse parrainée et financée par le NPA).

Ce comité très actif au demeurant doit se reconstruire aujourd’hui.

Jacques quitta aussi au printemps 2009 le comité QP en déclarant qu’il lui était désormais impossible de militer dans un comité qui passait son temps à dénigrer le reste du NPA, à estimer qu’Abdel aurait dû être porte parole (voire salarié), à rêver d’une « prise de pouvoir sur le Vaucluse » contre « les vieux » (nouvelle distinction qui s’ajouta au « rasto » (racistes) puis « athéiste », et autres « laïcards » et plus tard islamophobes), et enfin à ne faire aucun travail quartier réel de terrain, se contentant de sauter d’un « coup » à faire à l’autre y compris empiétant sans respect sur d’autres comités (Carpentras). S’y ajouta une pratique de refus de voir les instances du NPA débattre, vérifier, contester, orienter leurs activités : règne du « de toutes façons on fait ce qu’on veut » qu’on retrouvera dans la séquence électorale des régionales.

À ce moment des tensions le noyau du comité QP déclara qu’il se mettait en congé et songeait à quitter le NPA.

4) (incon) Séquence préélectorale.

À l’automne, le comité QP décida de rester mais il fut vite évident qu’il avait « sa » condition : qu’il ait sa candidate aux régionales (Nora était toute désignée).

Or une « adresse aux autres comités de Vaucluse » sortit le 6 octobre, nous citons : « (…) Nous avons choisi Ilham : parce qu’elle est représentative d’une partie de la population qui est la cible de toutes sortes d’oppressions, discriminations, violences, etc.

Bref, c’est une femme, musulmane, voilée. Oui, elle est visiblement la cible d’oppressions de discriminations et de violences. (…) »

Plus loin, ironie amère quand on connaît la suite, nous citons :

« nous avons confiance en Ilham pour nous représenter, toutes et tous, sur la base de nos décisions collectives, nationales et départementales (principes fondateurs, statuts, orientations etc). Nous avons aussi confiance en elle pour ne pas s’exprimer publiquement, au nom du NPA, sur des questions qui n’auraient pas été tranchées dans un cadre collectif au sein du NPA. »

Rien moins. De plus il fut clairement signalé que tout rejet de sa candidature dénoterait l’exclusion des musulmans du NPA, le racisme et l’islamophobie et il y avait tout à parier que les contacts de presse acquis par Abdel comme jeune des banlieues (sic) emblématique du NPA seraient alors actionnés.

Cette présentation fit scandale dans le NPA Vaucluse en particulier sur les termes soulignés par nous. Elle contrevenait au consensus apparu un an avant qui stipulait que le port du voile posait un sérieux problème (d’image religieuse et de féminisme). On fit savoir au comité que le débat devait être tranché par tout le NPA etc…

Le comité de Châteaurenard s’alarma le premier et fit une motion contestant la candidature de Ilham, adressée aussi au CE et au CPN, non suivie d’effets car non parvenue à ses destinataires.

Ilham fit une nouvelle profession de foi, toute de féminisme, d’anticapitalisme etc… et sans plus aucune mention de religion.

On nous laissa entendre qu’en effet la première présentation était individuelle (proposée par Pierre), erronée et retirée.

La campagne électorale apportera au moins trois démentis cinglants et cruels à ces engagements :

- Ilham nous représenta en s’asseyant totalement sur les décisions collectives nationales et départementales, elle fit SA campagne.

- Elle s’exprima en faveur de la Burqa par exemple, question qui n’avaient pas été tranchée au sein du NPA, ou même à l’inverse par le CPN.

- L’affiche de campagne par laquelle le comité QP appela au meeting final de campagne comportait la photo d’Ilham portant foulard et la mention explicite « musulmane ».

Un mois avant l’AG des votes, (Gilbert, membre du CPN et proche de l’actuel comité QP, en témoigna) le bouchon fut poussé plus loin par le comité QP : il voulait d’Ilham comme… tête de liste en Vaucluse ! La coordination où ce fut présenté écarta l’idée avec l’accord des représentants de QP dont Nora.

Dix jours avant l’AG, lors d’un secrétariat Abdel lâcha courageusement « elles veulent, je crois, présenter Ilham comme tête de liste », ce que nous primes tous pour une blague (même Hendrick qui n’insista guère), et ne pouvait plus être soumis au débat des comités.

L’assemblée générale lors des votes sur les personnes vit une explosion d’agressivité du comité QP, Abdel intimant l’ordre (toi, ta gueule !) à tout le monde de se taire, manquant frapper un camarade ancien (Joce et Nora s’interposèrent) qui lui demandait calmement de se rasseoir et se vit traiter de rasto, l’intimidation tomba sur le bureau d’AG actionnée par Nora, les votes par correspondances suspectés (quelques camarades préféraient voter par correspondance que d’assister à une crise de plus). Ilham fut élue de justesse, quatorzième, mais plusieurs d’entre nous votaient pour elle pour éviter le clash et la campagne de presse.

On accepta (à tort) un vote avec sa candidature en tête de liste, des camarades déjà partis ne pouvant plus voter, elle fut pourtant largement repoussée sous les vociférations d’Abdel. Il n’y avait plus d’AG mais un one man show d’intimidation et d’insultes.

Suite à cette séance quelques dix camarades dont des femmes, se retirèrent de la liste, ce qui porta Ilham en quatrième position, le reste étant comblé ensuite par des volontaires et des marseillais non élu/es, le comité de Châteaurenard quitta le Vaucluse et demanda son rattachement aux Bouches du Rhône, suite à une tentative de conciliation avec le comité QP au cours d’une réunion très longue et tendue.

5) Une saisine de la commission de médiation fut décidée par des camarades aussi bien électeurs d’Ilham qu’opposants, contre les méthodes désormais insupportables pour la construction du NPA.

Cinq comités se fédérèrent indépendamment de QP pour tenter de rattraper les camarades qui partaient aussi bien pour des raisons de comportements inadmissibles que sur la question de la laïcité.

L’élection d’Ilham fut un coup de force, en aucun cas le fait d’un débat politique local.

Indépendamment des erreurs politiques, une erreur de fonctionnement a eu lieu : ce débat a été gardé en Vaucluse, nous n’avons pas saisi le national, nous nous disions pour beaucoup d’entre nous qu’elle serait une candidate sur 2000, que ça resterait vauclusien, que ça ne se verrait pas, bref nous marchions à reculons vers la déflagration.

Nous en avons discuté avec des marseillais, mais, opposants et ex partisans de cette candidature, sans avoir le réflexe d’alerter officiellement le national, dans le souci de ne pas faire plus de vagues. Dans le même esprit notre saisine de la commission de conciliation demandait que la procédure ne commence qu’après la campagne pour protéger le NPA.

6) La campagne.

Il serait fastidieux de détailler ses convulsions.

Disons simplement que lorsque le Figaro lança l’affaire nous avons convenu localement qu’une conférence de presse se tiendrait à Marseille (pour ne pas rester dans le chaudron avignonnais). Nous avons demandé que l’équipe de campagne régionale gère la situation en Vaucluse (pour dépassionner).

Il avait été prévu que les diverses positions s’exprimeraient jusqu’à la fin du premier WE puis se tairaient afin de ne pas alimenter la campagne contre le NPA, ce que firent loyalement les copines féministes qui n’étaient plus sur la liste, ainsi que les camarades opposés à la candidature.

Par contre le « on fait ce qu’on veut » du comité QP s’est exercé avec la plus totale déloyauté.

Abdel s’est intronisé « attaché de presse de Mme Moussaïd », la presse locale en rit encore.

Les interviews se sont succédées. Les décisions communes ont été ignorées. Ilham répondit que de toutes façons à son niveau « elle ne discuterait plus dans le NPA qu’avec Olivier Besancenot ».

Abdel clôt la réunion régionale de travail de campagne en Avignon par un retentissant « de toutes façons on fera ce qu’on voudra » brisant les accord issus de cette réunion.

Pour les naïfs qui croient n’entendre que l’anticapitalisme et le féminisme dans les multiples déclarations d’Ilham, ils oublient deux choses : grâce au Figaro l’équipe imposait Ilham comme tête de liste départementale contre l’AG. Elle n’avait nul besoin de se déclarer musulmane, son foulard parlait pour elle.

Et que la bienveillance, la naïveté ou la mauvaise foi se résignent : leur affiche de meeting public du 9 mars était claire et a motivé le refus d’y envoyer quiconque représenterait le NPA : on y voyait Ilham en photo avec son foulard, et le sous titre était « candidate anticapitaliste, féministe, musulmane » .

La boucle était bouclée : la présentation initiale du comité qp comme candidate musulmane était la bonne. Pour le reste, celles et ceux qui avaient cru en la sincérité de la profession de foi d’Ilham ont été simplement floués : QP la voulait comme tête de liste, l’a imposée, la voulait candidature confessionnelle, elle le fut, il voulait forcer la main au NPA sur la burqa elle l’a fait, elle le fit encore au défilé suivant du premier Mai où enroulée dans un drapeau du NPA elle défila bras dessus bras dessous avec la porte parole la plus en vue des militantes de la burqa qui habite Avignon (ce fut un scandale de plus, et nous en fument avertis par des responsables d’autres partis de gauche scandalisés, de voir de tels agissements) à notre point fixe tenu par les autres comités. (Abdel annonça par mail qu’il allait faire adhérer une femme en burqa. Sur notre insistance, Samy obtint un vote du CPN sur la burqa qui empêcha ce nouveau scandale).

C’est alors que nos comités diffusèrent largement un communiqué de condamnation de cette attitude et de l’instrumentalisation de l’Islam par ce groupe… et officialisèrent la rupture.

Pour le reste que chacun juge, pas seulement sur les dérives politiques, mais aussi sur comportements.

Pour plus d’info, il suffit de nous contacter.

Exécutif du NPA Vaucluse représentant 5 comités
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Re: NPA

Messagede Ian » 28 Nov 2010, 04:24

luco a écrit:
Tout ceci est possible sans transition en organisant des grèves actives c'est à dire en distribuant gratuitement les denrées à dispositions que les travailleurs-ses fabriquent eux-elles mêmes et en laissant les services en libre accès ( transport en communs....)

De cette façon tu supprimes très vite toute valeur à l'argent, outil de base de fonctionnement du capitalisme et, tu passes directement à un système non-marchand.

Pas de transition , pas d'Etat , pas de bureaucrates.
2010. Presque deux siècles de mouvement ouvrier anticapitaliste, d'expériences, de tâtonnements, d'échecs... et Kuhing n'a en définitive que "la prise au tas" et la spontanéité comme projet alternatif d'organisation sociale... et en plus il a l'impression d'avoir inventé le fil anarchiste à couper le beurre capitalo. :fume:
Effectivement, si tout était si simple, ça fait longtemps que le problème aurait été réglé!
Intervenir sur le mouvement réel, c'est un peu plus compliqué...
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 28 Nov 2010, 10:46

Histoire de réseaux (2) : No Pasaran, entretien avec Taz

samedi 27 novembre 2010

Publié dans : Revue Tout est à nous ! 15 (novembre 2010) hebdo du NPA

Peux-tu revenir sur la création du réseau No Pasaran ?

Le point de départ est la création au début des années 1980 à Nanterre d’un collectif et d’une revue antifasciste, REFLEXes - Réseau d’étude, de formation et de lutte contre l’extrême droite et la xénophobie. Les premiers numéros de la revue sont plutôt consacrés aux questions sécuritaires et à l’immigration. Ce n’est que quelques années plus tard, avec la disparition de deux revues antifascistes Article 31 et Celsius que le tra vail de recherche et d’analyse sur l’extrême droite devient progressivement dominant. Peu après, un groupe qui prend pour nom Scalp (Section carrément anti-Le Pen) se constitue à Toulouse : il entend s’opposer au meeting que le FN s’apprête à organiser dans la ville. Ce groupe, qui devait être éphémère se fixe pour but de dépasser le strict cadre de la manifestation « grand public » et de marcher en direction du rassemblement du Front. Devant le succès, d’autres groupes verront rapidement le jour sur l’ensemble du territoire, aidé en cela par les liens établis avec le groupe de rock « Bérurier noir » dont une partie du service d’ordre est membre des Scalp et de REFLEXes. No Pasaran, enfin, naît en 1992 et a pour but de mettre en réseau les différents groupes Scalp, les membres de REFLEXes et d’autres groupes antifascistes proches.

Peux-tu définir la ligne politique/idéologique de No Pasaran ?

Au départ, diverses sensibilités politiques composaient les groupes Scalp. C’est avec la création du réseau No Pasaran que nous avons revendiqué notre appartenance à la mouvance libertaire et aux mouvements sociaux. Se réclamant toujours aujourd’hui d’un antifascisme radical, No Pasaran investit les luttes anticarcérales, anti capitalistes, contre les lois sécuritaires et combat l’homophobie et le sexisme. Nos militants sont partie prenante des luttes sociales comme ce fut le cas lors de la lutte des précaires de Mc Do, lors du mouvement contre le CPE... Nous cherchons à mettre en avant l’expérimentation et l’échange de pratiques, pas uniquement avec la sphère liber taire, d’ailleurs (préparation et orga nisation de contre-sommets, liens avec les teuffeurs). Du point de vue organisationnel, chaque groupe est autonome par rapport aux autres. Il n’y a pas de bureau politique ou de permanent qui décide tout à la place des militants. Toutes les décisions sont prises lors de coordinations où se retrouvent les militants et militantes du réseau. Nous disposons également d’un matériel commun et d’un journal No Pasaran au travers du quel les groupes s’expriment. Par ailleurs, l’appartenance à No Pasaran et à une autre structure politique ou syndicale est possible à partir du moment où les gens ne parti cipent pas aux élections.

No Pasaran a bientôt 20 ans. Quel bilan tirez-vous de l’expérience antifasciste radicale ?

C’est évidemment assez difficile à mesurer... Au niveau de la culture et plus précisément du rock chez les jeunes, s’il n’y avait pas eu toute cette mobilisation, ce harcèlement entre autres du Scalp, les groupes de musique d’extrême droite s’exprimeraient plus facilement. En France, ils sont obligés de se cacher pour organiser des concerts clan destins alors qu’en Allemagne, ils ras sem blent plusieurs milliers de personnes. Grâce à l’antifascisme radical des années 1980 et 1990, la tentative de créer une contre-culture d’extrême droite (musique, BD...) est restée ultra confidentielle en France alors que dans d’autres pays européens ou en Amérique du Nord, elle est parvenue à toucher une plus large partie de la population.

Et le sarkozysme dans tout ça ?

Le sarkozysme n’est pas un fascisme. Pour nous le sarkozysme est la forme la plus pure de la droite ultra-libérale décomplexée et arrogante et c’est déjà suffisant. Elle n’hésite pas à venir chasser à l’extrême droite mais ce serait une erreur de la traiter de fascisme.

Propos recueillis par Raoul Guerra.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 21 Déc 2010, 20:02

Communiqué du NPA.
Inacceptable : Luc Ferry préfère Marine Le Pen à Olivier Besancenot.
dimanche 19 décembre 2010

Sur LCI, le 17 décembre, l’ancien ministre Luc Ferry a accéléré le ralliement de toute une partie de la droite à la stratégie de dédiabolisation du FN.
Alors même que Marine Le Pen vient de se lancer sur les traces de son père en comparant d’une manière scandaleuse les musulmans contraints de prier dans les rues à…l’occupation allemande, Luc Ferry a déclaré préférer la porte-parole de l’extrême droite à celui du NPA.
Ni la xénophobie du FN, ni son racisme, ni le négationnisme de la famille Le Pen ne lui paraissent insurmontables. Bien au contraire, au cours du même débat, il va jusqu’à trouver « plus raisonnable » Marine Le Pen.
La transmission des idées racistes et xénophobes a été grandement facilitée par le "débat" sur l'identité nationale mis en oeuvre par E. Besson, que J.F. Coppé voudrait relancer.
Le NPA s’élève contre une comparaison ignoble, participant d’une démarche d’alliance à venir entre la droite et l’extrême-droite, pour laquelle milite, au sein de l'UMP, Ch. Vannest et le regroupement intitulé "La droite libre".
Le NPA appelle toute la gauche politique, syndicale et associative à s’élever contre ce qui constitue une insulte intolérable.
Le 19 décembre 2010.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 30 Déc 2010, 23:46

Entretien avec la revue du NPA mardi 28 décembre 2010 par Pièces et main d’œuvre

Le NPA de Grenoble présente la curiosité parmi l’ensemble du NPA et de sa direction nationale, de faire de fugitives incursions dans la critique des technologies et de la société industrielle. Certains de ses militants ont ainsi participé à la manifestation contre l’inauguration de Minatec, le 1er juin 2006, et au sabotage du talk-show sur les nanotechnologies organisé par la Commission nationale du débat public, à Grenoble le 1er décembre 2009.

Cela n’ira guère plus loin. La masse du NPA, localement ou nationalement, est trop imprégnée idéologiquement, et trop dépendante matériellement, des technosciences, pour admettre le lien indissoluble entre technologies, innovation, industrie et survie du capitalisme. Leurs emplois, comme pour leurs semblables du PC, du Parti de Gauche, de Lutte ouvrière, valent plus que leurs vies.

Ces "anti-capitalistes" en oublient leur Manifeste communiste, on ne peut plus clair pourtant : "La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner toujours plus avant les instruments de production, donc les rapports de production, donc l’ensemble des rapports sociaux." S’ils oublient Marx, comment se souviendraient-ils des luddites qui, 40 ans avant Marx, faisaient du techno-capitalisme une critique en actes radicale ? Encore un effort pour être vraiment anti-capitaliste. C’est le sens que nous avons voulu donner à cet entretien avec la revue du NPA, Tout est à nous !. Nous n’avons qu’une correction à y apporter, le titre de cet entretien, "Les nanotechnologies et la société policière", qui n’est pas de nous, est plus que réducteur. C’est évidemment "Les nanotechnologies et la société de contrainte" qu’il eut fallu.
Entretien PMO/NPA 2010 Version prête à circuler (.pdf, 134.8 ko)
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