Parti de Gauche - Front de gauche (2014...)

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 09 Fév 2014, 01:51

Le Parti de gauche annonce 600 listes autonomes dans les grandes villes avec AFP 03.02

Comme un pied de nez à son allié communiste, avec lequel il diverge sur la stratégie à adopter aux prochaines municipales. Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG), a annoncé ce lundi « 600 listes autonomes » du Parti de gauche (PG) dans les villes de plus de 20 000 habitants au premier tour des municipales, dont « 80 avec Europe Ecologie-Les Verts (EELV) » .

« C'est déjà beaucoup plus que le Front national», n'a pas manqué de relever le tribun de la présidentielle 2012, en marge d'une rencontre avec le Grec Alexis Tsipras, leader du Syriza (gauche radicale), candidat à la présidence de la Commission européenne au nom de la gauche européenne. Mi-janvier, la présidente du FN, Marine Le Pen, avait effectivement estimé qu'«atteindre 500 listes» serait «un grand succès» pour son parti.

« On aura encore ici où là des trahisons »

Ce lundi, Jean-Luc Mélenchon a également expliqué que le « recensement » pour les villes entre 10 000 et 20 000 habitants était en « train de se faire » mais déclaré qu'à ce stade, on pouvait annoncer « 80 listes autonomes » avec EELV au total.

Interrogé sur les bisbilles avec son partenaire du Front de gauche, le Parti communiste français (PCF), qui a choisi dans plusieurs villes de s'associer avec le PS, le coprésident du PG a jugé que « le paysage municipal (était) à peu près stabilisé » .

Le coprésident du PG a cependant déploré « quelques changements de camp assez pitoyables » , citant Rouen (Seine-Maritime) où il a « noté avec beaucoup d'amertume que les communistes, qui dirigeaient la liste Front de gauche comme 90% des listes du FG, ont abandonné tout le monde pour retourner avec les socialistes » . « Pendant quelques jours, on aura encore ici où là des trahisons et puis après ça va se stabiliser » , a-t-il prédit.

« Pierre Laurent (secrétaire national du Parti communiste, ndlr) est débordé par la situation. A Paris, il joue la provoc' pour que ça dure, pour se faire valoir auprès de Mme Hidalgo » , a encore lancé Jean-Luc Mélenchon, qui avait pourtant fait « un pas » en direction de son allié, il y a peu.

« Logique conquérante »

S'il a affirmé qu'il ne faisait «pas une élection de résignation», il a avoué toutefois que ses querelles avec le PCF lui ont un peu fait « peur » . « J'ai pu avoir peur un temps que tout finisse en eau de boudin dans ces histoires internes auxquelles personne ne comprend rien mais là, j'ai le sentiment d'être dans une logique plutôt ascendante et dynamique et conquérante » , a-t-il dit.

« On ne sera pas dans une situation où on va se regarder la pointe des chaussures le soir des résultats » , a annoncé Jean-Luc Mélenchon, comptant « sur Manuel Valls pour une manipulation d'affichage » .

Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 09 Fév 2014, 11:19

Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 11 Fév 2014, 02:27

Madame, Monsieur,

Les 23 et 30 mars prochain, vous aurez à élire une nouvelle majorité pour la gestion de la ville. Particularité nouvelle, vous y désignerez aussi les représentants à l’agglomération. Vous avez donc un choix important à exprimer car le ciel de notre ville n’est pas aussi bleu que l’on veut bien le dire à longueur de discours et de publications locales.

À Evry, les élections municipales des 23 et 30 mars 2014 auront plus que jamais une double signification :
- combattre les politiques d’austérité du gouvernement et leurs déclinaisons locales.
- proposer à tous les habitants de la ville, jeunes et moins jeunes, actifs et non actifs, une alternative avec une gauche des solidarités, une gauche démocratique en défense des revendications et droits de tous les Evryens. Une gauche attachée au refus du libéralisme mondialisé et de son corollaire, le capitalisme débridé, l’insécurité sociale et la misère généralisée pour le plus grand nombre.

Pour le NPA et des militants du PG d’Evry, il est nécessaire de résister partout et à chaque occasion aux politiques économiques et sociales d’appauvrissement de la population, au seul profit des riches détenteurs de capitaux. Cette politique fut menée par Nicolas Sarkozy, elle est dorénavant poursuivie par François Hollande, son gouvernement, sa majorité. Y résister est plus que jamais nécessaire.

Pour le NPA et des militants du PG d’Evry, il est nécessaire de refuser la résignation, le repli sur soi dans l’abstention. C’est aussi l’occasion de combattre les idées nauséabondes de haine et de racisme du FN.

Pour le NPA et des militants du PG d’Evry, la ville gérée depuis plus de 30 ans par la Gauche plurielle, principalement le Parti socialiste, est devenue une terre d’expérimentation à des fins d’ambition politique personnelle. Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, et son successeur Francis Chouat, aux commandes de la ville et de l’agglomération depuis 2001, y expérimentent des politiques locales qui se veulent être des références à un projet de conduite de la France de 2017 et 2022. Ils prétendent avoir une ambition pour notre territoire alors que le bilan de leur gestion est pour le moins contrasté et n’a aucunement soulagé nos habitants du chômage, particulièrement les jeunes, de la précarité, de la cherté des loyers, de l’absence des services publics dans nos quartiers, d’un pouvoir d’achat en constante dégradation …
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 11 Fév 2014, 12:22

Jean-Luc Mélenchon à la conquête de la défense 05/02

Jean-Luc Mélenchon veut mettre les questions de défense sur le devant de la scène. Ce sujet, qu'il relie intimement à l'exercice du pouvoir, lui tient particulièrement à cœur. D'autant plus que la grogne monte dans les rangs des armées françaises. Reste à lutter contre les idées reçues des militants du Parti de gauche, plus naturellement tournés vers un antimilitarisme des plus classiques.

« J'appelle de toutes mes forces les questions de défense à entrer dans nos débats », déclarait avec fougue Jean-Luc Mélenchon samedi 1er février. « Dans la campagne présidentielle, le sujet a été peu abordé. Le peu qui en a été dit était pitoyable. Notre intérêt est de faire revenir la défense dans le débat public ! »

Pour bien amorcer ce débat, le Parti de gauche avait invité une douzaine de spécialistes, civils et militaires. Plusieurs officiers généraux à la retraite, de divers horizons politiques, ont notamment pris la parole à la tribune. L'occasion pour Jean-Luc Mélenchon de « s'exposer loyalement à la vérification de [ses] thèses ».

Et sur ces questions, le président du Parti de gauche est prolixe. Passionné, il maîtrise parfaitement l'histoire de France et les grands enjeux géopolitiques. Il n'hésite pas à afficher des ambitions maritimes comme spatiales. Il vilipende l'Otan américain et l'Europe de la défense impuissante pour appeler de ses vœux une armée française parfaitement souveraine. Une armée dont les moyens seraient décorellés des contraintes budgétaires actuelles et qui serait chargée de se préparer aux menaces réelles. Un discours souverainiste qui parle aux militaires alors présents dans la salle.

Former les militants

Reste que ce jour-là, une grande partie du public est composée de militants du Parti de gauche qui, derrière leurs écharpes rouges, portent un regard sceptique sur les problématiques militaires. « Notre gauche n'est pas familière de ces questions, admet Jean-Luc Mélenchon. Elle est partagée entre un pacifisme non argumenté et un romantisme révolutionnaire ».

Djordje Kuzmanovic est membre du bureau national du parti. C'est lui qui s'occupe des questions de défense depuis 2011. Lui aussi est conscient qu'il part de loin : « Il y a deux ans, on était en slip », s'exclame franchement ce consultant qui a participé à plusieurs opérations de l'armée de Terre comme officier de réserve. Il est pourtant convaincu du potentiel de sa commission défense : « Ca intéresse les gens quand on en parle ». Aujourd'hui, elle commence à s'imposer dans le parti avec quelque 120 membres, dont un quart très actif. Djordje Kuzmanovic, lui, va de ville en ville et de réunion en réunion pour proposer aux militants quelques heures de formation sur les grands enjeux liés à la défense.

Les deux hommes sont conscients des idées reçues omniprésentes chez leurs « camarades ». « L'armée, c'est de droite comme l'éducation est de gauche », résume Djordje Kuzmanovic. Jean-Luc Mélenchon entend bien rester dans le réalisme et le pragmatisme. Il coupe court au débat sur la restauration du service militaire, bien qu'il soit lui-même séduit par l'idée : « On a 800 000 jeunes par génération... Qu'est-ce qu'on ferait de tout ça ? ».

Les responsables du Parti de gauche voient la défense comme un outil du pouvoir. « Jean-Luc Mélenchon s'y est toujours intéressé parce qu'il veut gouverner », remarque Djordje Kuzmanovic. Le président du parti voit dans l'armée du peuple l'une des illustrations de son idéologie. Il n'hésite d'ailleurs pas à prendre comme exemple certains pays d'Amérique du Sud : « Hugo Chavez était un militaire ! ».

Séduire les militaires

Les questions de défense sont d'autant plus d'actualité que sous l’uniforme, le moral n'est pas au beau fixe. Si les militaires n'ont le droit ni de se syndiquer, ni de s'investir en politique, ils s'inquiètent de ne voir personne venir les rencontrer. C'est l'expérience qu'aurait vécue Jean-Luc Mélenchon en organisant une autre réunion sur le sujet à l'Ecole militaire. Plusieurs militaires sont venus lui serrer la main, intrigués de voir un politicien venir à leur rencontre... sans caméras.

Le 1er février, pour la Journée défense du Parti de gauche, plusieurs des militaires invités ont abondé en ce sens. Officiers généraux à la retraite, ils peuvent assumer une parole plus libérée et ne s'en privent pas. Nous assistons à un « étrillage historique des militaires au sein de notre population », selon l'amiral Jean Dufourcq. « Le démantèlement de l'institution militaire arrive à son terme », diagnostique le général Pierre-Dominique d'Ornano. « Le pire n'a pas été évité », assure enfin le général Vincent Desportes, dénonçant une « paupérisation globale des moyens ». De quoi motiver le comité défense du Parti de gauche à envisager des actions coup-de-poings dans les mois à venir, pour aller directement à la rencontre des soldats.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 15 Fév 2014, 02:01

Pendant la crise, les atteintes à l’environnement continuent Martine Billard, co-pésidente du Parti de Gauche

Le report à une date inconnue de la future loi sur la transition énergétique devant le parlement est l’exemple même du manque de volonté politique de ce gouvernement. L’urgence climatique se fait pourtant sentir chaque jour un peu plus. Les épisodes extrêmes de tempêtes que nous connaissons cet hiver ont des conséquences matérielles immédiates : inondations à répétitions sur la côte atlantique et à l’intérieur des terres le long des cours d’eaux en Bretagne, Pays de Loire et Var ; recul des côtes jusqu’à 10 mètres en certains points du littoral aquitain… La prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) se tiendra à Paris fin 2015 avec pour objectif de maintenir le réchauffement en dessous de 2°C par rapport aux températures du début du XXe siècle. Or la planète est plutôt actuellement sur une trajectoire de 3,6 degrés, voire plus. Les 13 premières années du 21ème siècle figurent parmi les plus chaudes jamais observées. Il y a donc urgence.

La Commission Européenne a proposé fin janvier de réduire de 40 % les émissions de CO2 en 2030. Or, le paquet énergie climat européen ne prévoit pas plus de 27 % d’énergie renouvelable (ENR). C’est largement insuffisant car il permet à chaque pays de poursuivre avec un haut niveau d’énergie carbonée et/ou nucléaire. Le gouvernement français n’a absolument pas été à la pointe des négociations pour imposer une augmentation de la part des ENR. Ce n’est guère surprenant lorsqu’on voit le recul, un de plus, sur les engagements pris quant à la réduction à 50 % en 2025 de la part du nucléaire dans l’énergie. En fait l’Élisée envisagerait de fermer les plus vieilles centrales nucléaires, qui sinon auraient besoin de travaux très coûteux pour prolonger leur durée de vie, en les remplaçant sur les mêmes sites par des EPR du type de celui en construction à Flamanville. La production d’énergie nucléaire ne baissera donc pas. C’est la hausse de la consommation globale d’énergie qui provoquera mécaniquement une baisse de la part du nucléaire. A. Montebourg de son côté continue sa croisade pro gaz de schiste. L’hécatombe des abeilles se poursuit pour cause d’utilisation intensive de pesticides (fipronil, gaucho, cruizer, poncho) dont la nocivité sur la santé humaine est de plus en plus soulignée alors que l’autorisation d’épandage par voie aérienne a été réaffirmée. Au moment où les agriculteurs américains doivent faire face à une prolifération de mauvaises herbes rendues résistantes aux herbicides contenus dans les OGM, la commission européenne vient de passer en force pour autoriser un nouveau maïs OGM, simple aperçu de ce qui nous attend si le projet de GMT entre l’Europe et les USA venait à s’imposer.

Enfin, concernant Notre Dame des Landes, la cour d’appel de Nantes, vient de rejeter le recours contre les expulsions. Les opposants se pourvoient donc devant le Conseil d’Etat. Les travaux ne commenceront pas ! Nous ne les laisserons pas faire ! Manifestons massivement à Nantes le 22 février ! La délégation du Parti de Gauche sera emmenée par ses 2 coprésidents Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 16 Fév 2014, 19:10

Retour forcé à la crise du logo JL Mélenchon 14/02

Le matin de mon retour de Bergerac, il y avait une grande agitation sur les listes de discussion du parti. L’affiche officielle d’Anne Hidalgo à Paris venait de sortir, ornée du logo Front de gauche. Elle est vécue dans nos rangs comme une gifle très dure. Après quinze jours d’attente, nous avions eu la publication d’un texte cauteleux, en pur charabia, dont on nous a d’abord annoncé que son application rendrait tout plus clair. Ensuite, lundi, Marie Pierre Vieu prenait des engagements fermes au nom de la direction communiste, devant les responsables communistes parisiens, devant Eric Coquerel, secrétaire national de notre parti, et Martine Billard, notre co-présidente. Le logo ne serait pas mis sur les documents officiels de la campagne socialiste. C’est-à-dire aucune affiche officielle, profession de foi, bulletin de vote. Une confirmation écrite était annoncée pour le lendemain. Cette disposition ne serait pas étendue à toutes les villes, mais elle le serait cependant là où les communistes font liste commune avec des ministres du gouvernement. Certes, c’était là une réponse à minima, mais elle permettait de tourner la page. En fait la réponse écrite et « claire » de la direction communiste est bien venue le mercredi. Elle a été publiée sur les murs de Paris : sous le visage de la candidate du PS, sur l’affiche officielle, on peut voir le logo du « Front de gauche ».

Retour à la case départ, mais cette fois ci avec une duperie organisée. A cette heure, j’avoue ma perplexité. « La crise est derrière nous », avait pourtant déclaré Pierre Laurent. Je ne m’attendais pas à ce retour volontaire dans la crise. Pourquoi ce revirement ? J’essaie de le comprendre.

Pitoyable direction du PCF de Paris qui n’ose plus s’afficher sous son seul nom, ni assumer ses choix politiques sous son propre drapeau…Nous affrontons toutes les difficultés habituelles plus une armée de tireurs dans le dos. Et la tenaille est de retour.
Mon principe est le suivant : les dirigeants communistes parisiens font bien ce qu’ils veulent, c’est leur droit le plus strict. Mais ils n’ont pas le droit de nous impliquer dans des combinaisons avec les socialistes dont nous ne voulons pas. La conclusion qui s’impose c’est qu’il ne sert à rien de continuer à travailler comme nous le faisons, car nous sommes les dupes de ce système.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 18 Fév 2014, 02:07

Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 19 Fév 2014, 05:28

Prades : la gauche désunie face à Castex Jean-Luc BOBIN 28/01

Quels projets pour l'avenir du centre-ville de Prades ? Le dossier va être au cœur du débat tout au long de la campagne pour les prochaines élections municipales.
C'est en ordre de bataille dispersé que les opposants au maire se lancent dans la campagne. PS, PC, Parti de gauche et NPA n'ont pas su faire taire leurs dissensions pour ces municipales.

Un boulevard. Voilà en substance à quoi pourrait ressembler la voie qui s'ouvre devant le maire de Prades à quelques semaines des municipales. Tout le monde s'accorde à l'admettre. Même en "off", chez ses plus farouches adversaires. Les jeux seraient-ils d'ores et déjà faits ? Bien avant le premier tour du scrutin ?

"Une élection n'est jamais gagnée d'avance", martèlent néanmoins et histoire de faire bonne figure, les opposants de Jean Castex. Certes. Sans doute. Mais les faits sont là. Tangibles. Têtus. Question, donc. Qui serait aujourd'hui en situation de pouvoir faire vaciller le maire UMP sortant de son piédestal ? Petit tour d'horizon.

Les socialistes isolés sur leur aile gauche

Le premier à être entré en lice est le jeune socialiste Julien Baraillé. Voilà plusieurs mois déjà. Adoubé par la députée Ségolène Neuville avec la bénédiction du puissant et influant patron de la Région Christian Bourquin, Baraillé affiche clairement ses ambitions. En aura-t-il pour autant les moyens ? Rien n'est moins sûr. Ce n'est pas lui faire injure que d'affirmer qu'il est encore un peu tendre pour endosser le costume de prétendant.

Âgé de 33 ans, ce jeune prof de maths est somme toute assez peu connu de la majorité des Pradéens. A encore énormément de mal à imposer sa stature au-delà du cercle restreint de sa propre famille politique.

Conscient de n'avoir que peu de chance d'être en mesure d'inquiéter Castex sur son seul nom, il cherche donc, depuis le début, à élargir le plus largement possible sa liste sur son aile gauche. Multiplie les contacts. Pour l'instant en vain. Fin de non-recevoir du côté du PC local. Qui campe pour sa part solidement sur ses positions. Faisant peu cas des consignes fédérales et de l'accord passé à Perpignan. Jacques Pons refusant obstinément de rallier la bannière socialiste, coupable, à ses yeux, de mener une politique beaucoup trop libérale pour s'accommoder de sa caution.

Mais les communistes du Conflent n'entendent pas pour autant rester absent du débat. C'est à ce titre qu'ils se lancent dans la bataille pour les municipales au sein d'un collectif citoyen. Constitué d'homme et de femmes désireux de "construire l'avenir avec l'humain au cœur", ce collectif élabore actuellement une liste réunie sous le slogan "Prades, Conflent solidaire". Liste au sein de laquelle figurent des écologistes non encartés, des altermondialistes de tous poils, ou encore certains militants du Parti de gauche, pourtant initialement partant en novembre dernier avec le Nouveau parti anticapitaliste.

Le NPA prône pour une "vraie" gauche indépendante du PS

Les tentatives d'une liste d'union ayant finalement fait long feu, c'est finalement seul que le NPA se lance dans la bataille. Pas question pour eux d'entrer dans le rang. La liste "Prades à gauche vraiment", sera ainsi conduite par Daniel Fabresse et Elisabeth Andolfo afin, dixit, de faire entendre "une vraie gauche, indépendante du PS et de ses alliés".

Jean Castex, de son côté, n'en souffle mot mais n'en savoure pas moins. Elu de justesse avec 24 petites voix d'avance sur le radical Jean-François Denis lors du précédent scrutin, il avait alors bénéficié de toutes ces dissensions à gauche pour ravir l'hôtel de ville. Six ans plus tard, il aborde ces nouvelles élections en position de force. Ayant minutieusement entrepris, pendant tout ce temps-là, d'arpenter de long et large et en travers une ville et un territoire qu'il a appris à connaître par cœur. Dans ses moindres recoins. Pas un quartier ou une association qui n'ait reçu sa visite.

Le maire de Prades ne fait certes pas l'unanimité sur tous les dossiers qu'il a initiés. Les sujets de mécontentement ne manquent pas. Mais les divisions et les rivalités qui se font jour à gauche ne plaident pas - pour l'instant du moins - en faveur de l'émergence d'une candidature susceptible de fédérer une majorité de Pradéens au-delà des grands débats d'idées. Devenir un élu de proximité ne s'improvise pas du jour au lendemain. Ca se construit et se travaille au quotidien. Sur ce plan-là, force est de reconnaître que depuis 2008 Jean Castex a pris une bonne longueur d'avance sur la plupart de ses détracteurs.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 20 Fév 2014, 03:22

Les dissidents socialistes rejoignent la liste du PG Jérôme Lemonnier 18/02

Après avoir annoncé la formation d’une liste dissidente fin 2013, les ex-socialistes étampois vont finalement rejoindre le mouvement de Mathieu Hillaire, Etampes Solidaire.
Fin novembre dernier, quatre membres du PS étampois annonçaient leur départ du parti au poing et à la rose pour monter leur propre liste en vue des municipales de mars prochain. Ils souhaitaient ainsi mettre en lumière « les agissements de la municipalité actuelle que le PS refuse de dénoncer » dans le but de faire de « la politique plus transparente ». Toutefois, à cinq semaines du premier scrutin, Elias Ababou, Pierre-Jean L’Horset, Hugo Rocard et Tristan Saramon ont choisi de rejoindre la liste Etampes Solidaire, conduite par Mathieu Hillaire.
Membre du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, Mathieu Hillaire est à la tête d’un « rassemblement de la gauche, d’écologistes et de républicains ». Il soutiendra « un programme de lutte contre la politique d’austérité locale et nationale, sans compromission avec la dérive droitière et anti sociale du Parti Socialiste ».
Les quatre ex-socialistes ont ainsi expliqué leur choix en indiquant que cette liste était le seul mouvement « à regrouper des hommes et des femmes de différentes sensibilités de gauche en opposition concrète à la politique de Franck Marlin ». Ils participeront à la formation d’une liste « républicaine, antiaustéritaire, et anticorruption » aux prochaines élections municipales 2014 à Etampes.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 22 Fév 2014, 00:39

Profond clash au Parti de gauche Jean-Charles Galiacy 18/02

Au sein du Parti de gauche, plus de la moitié des militants du comité du Libournais, dissous par les instances nationales, ne reprendront pas leur carte

Yannick Cotte a comme une mauvaise boule en travers de la gorge. Écharpe autour du cou, le jeune militant se souvient d'une «nuit à coller des affiches», parle d'une «trahison», souffle «un dégoût total». Il fait partie des treize membres du comité de la dixième circonscription du Parti de gauche qui vont tirer un trait sur le PG et qui multiplient les mots durs envers leur ancien patron, Jean-Luc Mélenchon.

Le comité n'existe plus, il a été dissous par les instances nationales il y a quelques jours. Le clash tient son origine d'une différence de points de vue, au sein du comité, à l'occasion de la campagne pour les élections municipales libournaises et de son engagement au sein du collectif Libres, regroupant différents partis et mouvements (NPA, Parti pirate, Europe Écologie-Les Verts, Parti de gauche…). En l'espèce, selon nos informations, plusieurs militants n'ont pas accepté le cadencement de la liste.

Au début du mois, le comité a donc choisi, majoritairement, de claquer la porte du rassemblement politique (lire nos éditions précédentes), une décision désavouée par la hiérarchie nationale. Aujourd'hui, le mal est profond. Plus de la moitié de ses 24 membres ont décidé de ne pas « s'abaisser » à redemander leur carte.

Sur le front de la révolte, Pierre Chauveau et Brigitte Duraffourg, co-créateurs du comité. « Le Parti de gauche a une dérive stalinienne qui décide au mépris des militants, explique cette dernière. Nous sommes dans un parti qui n'écoute plus ses militants. »

De l'autre côté de la table, mêmes regrets. « Je suis malheureux, déçu de tout cet investissement, lâche, amer, Pierre Chauveau, chapeau vissé sur la tête, écharpe rouge au cou. Là-haut, il y a un manque de perception évident dans l'analyse du fonctionnement local. » Dans le Libournais, la plupart des membres, qui assurent vouloir continuer de défendre « le programme du Front de gauche » tel qu'il avait été présenté lors des dernières présidentielles, prévoient de créer une association, Les Amis de l'humain d'abord. « Nous allons défendre nos idées et créer des coopératives », martèle Brigitte Duraffourg.

Le secrétaire départemental, Rémi Lebas de la Cour, quant à lui, soupire, agacé par « ces coupeurs de cheveux en quatre » . Selon lui, sur les treize membres ne souhaitant pas renouveler leur adhésion au PG, « trois ou quatre ont été embarqués là-dedans malgré eux » .

Surtout, la décision du comité libournais de quitter Libres, début février, serait entachée de plusieurs irrégularités. Il n'y avait notamment « pas le quorum lors de l'assemblée extraordinaire » et « seules les instances nationales sont habilitées à décider du cadencement des listes dans les villes de plus de 20 000 habitants ».

« Le Parti de gauche, ce n'est pas un supermarché où chacun vient prendre ce qu'il veut » , dit-il. La dissolution du comité devrait en tout cas prendre quelques semaines. Une commission de résolution des conflits doit se pencher dessus. Ensuite, le comité national devra statuer. Soit la réintégration de ses membres, soit l'exclusion définitive.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 23 Fév 2014, 12:50

Dans les basses-eaux du Front de gauche, Mélenchon « creuse le sillon tribunicien » 21/02

Alors que le différend sur l'utilisation du logo Front de gauche par les communistes alliés au PS a fini par se surmonter douloureusement, le co-président du Parti de gauche est toujours convaincu qu'il faut « se tenir prêt » à l'effondrement de la social-démocratie, qui « est en train de connaître sa chute du mur de Berlin ».
« On marche sur un chemin de crête. » Dans le TGV qui le conduit à Montpellier, ce mercredi 19 février, Jean-Luc Mélenchon ne cache rien des difficultés du moment, mais affiche sa sérénité quant à l'avenir du Front de gauche en général, et du sien propre en particulier. Le soir même, pendant qu'il tient meeting dans l'Hérault, le comité départemental du PCF parisien a choisi de rendre les armes, à propos de l'utilisation du logo du Front de gauche par Anne Hidalgo . Une querelle jugée jusqu'ici picrocholine et dérisoire par les communistes, mais qui s'est envenimée peu à peu, Mélenchon et les dirigeants du Parti de gauche (PG) ne lâchant pas l'affaire et en faisant une question « symbolique mais essentielle » pour la survie du cartel électoral de l'autre gauche.

« Le PG a donné à cette affaire une importance disproportionnée, et, pour tout dire, un peu irresponsable, a jugé le responsable du PCF Paris, Igor Zamichiei, lors d'une conférence de presse jeudi, au siège de la place du Colonel-Fabien. Nous voulons maintenant siffler la fin de la récréation. C’est un message à Jean-Luc Mélenchon : les prétextes, les diversions, c’est fini. » Pour l'ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle, la satisfaction est grande : « L'enjeu du moment, c'était de se vacciner collectivement pour les régionales et les cantonales à venir. On ne peut plus enchaîner des scrutins réussis où on progresse et des élections à choix multiples. » Mélenchon estime avoir « sous-estimé la disparition de la centralité du pouvoir au PCF », n'imaginant pas que « les consultations locales faisaient à ce point la ligne ». Mais il se félicite malgré tout d'avoir imposé « le débat de la relation au PS partout dans les sections communistes, et les résultats ont été le plus souvent très serrés, dans un sens ou dans l'autre. C'est donc bien qu'il y a une discussion à trancher… »

Ces péripéties semblent pour lui un mal nécessaire, où il ne faut pas s'encombrer de sentiments. L'« affaire du whisky de Périgueux » – la mise à l'écart d'une tête de liste du PG pour avoir bu l'apéro avec l'ancien ministre gaulliste Yves Guéna entraînant une vague de départs de militants du PG en Aquitaine – est totalement assumée. S'il convient du bout des lèvres d'une éventuelle maladresse de langage initiale dans la réaction, il juge que « le déchaînement médiatique, sans aucune vérification ni recoupement de la réalité de la situation locale, a soudé le parti et conforté son autorité ». Fidèle à sa ligne – ce n'est pas le premier départ de cadres ou de militants, que Mélenchon appelle souvent« des grands blessés de la politique –, le Parti de gauche revendique toujours de se renforcer en s'épurant…
Pour le co-président du parti, « le moment est compliqué, mais les pions sont au bon endroit ». Pour les municipales, il espère « marquer un point quelque part ». Réaliser des bons scores à Paris, Toulouse ou Montpellier. Voire gagner Grenoble, où le PG fait alliance avec les écologistes et plusieurs collectifs citoyens, face à un PS allié avec le PCF, avec le soutien affirmé de Pierre Laurent, le secrétaire national communiste, qui a qualifié ce mercredidans la cité iséroise, le choix des mélenchonistes de « grave erreur ».
La tension entre les deux principaux dirigeants du Front de gauche laisse des traces dans les équipes militantes locales. À Montpellier, où les communistes se sont rangés au côté du PG, mais où les élus PCF ont rejoint le PS, l'ambiance entre les militants est très tendue, selon plusieurs observateurs. Et le meeting du mercredi soir n'a pas fait salle pleine, loin de là, réunissant entre 800 et 900 personnes. Pas d'état d'âme pour autant, on annonce 1 500 personnes au micro et on fait comme si. Mais ils sont de plus en plus nombreux à s'inquiéter de la dynamique aux prochaines européennes, alors que la constitution des listes devraient encore être l'occasion de chicayas internes, et que le PG entend faire de la surenchère avec le PCF, estimant que ces derniers ne peuvent pas se passer de la force de frappe médiatique du« héraut de l'autre gauche » « Pour l'instant, il faut continuer à creuser le sillon tribunicien », dit Mélenchon. À Montpellier, il a fait rire l'assistance en grimant Pierre Gattaz en Harpagon attaché à sa cassette, traité Hollande de« benêt », ou attaqué vigoureusement Manuel Valls. À la fin, devant le moment de flottement qui s'installe, faute de musique, il reprend le micro. « Il faut que je fasse tout ici », lâche-t-il, avant d'entonner a capella une Internationale peu à peu reprise par le public. Porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, également au Zénith de Montpellier, estime que « dans la situation actuelle, il faut continuer à être unitaire et rassembleur plutôt que chroniqueur de la débâcle de la gauche, et poser les bases pour passer à autre chose ». Selon lui, « on n'a rien à gagner du chaos actuel : le Front de gauche est fort quand il offre une perspective positive ». On touche là à l'autre divergence profonde entre PG et PCF, qui n'a jamais été surmontée pour l'heure : comment construire l'alternative que tous appellent de leurs vœux ?
Pour Jean-Luc Mélenchon, ce débat devrait être tranché par les faits. « En ce moment, à gauche de Hollande, il y a ceux qui ont une stratégie et ceux qui n'en ont pas », note-t-il. Lui a la sienne, la révolution citoyenne prête à s'enclencher « dès que la chaîne craquera », observant que « la social-démocratie est en train de connaître sa chute du mur de Berlin, ça a commencé avec Papandréou en Grèce, ça continue avec la politique de l'offre de Hollande et le SPD qui fait alliance avec Merkel en Allemagne ». Il explique continuer à être très attentifs à approfondir les discussions avec le NPA et les proches d'Eva Joly.
Quand on lui fait remarquer combien il sont nombreux, au PCF comme chez les écologistes ou à la gauche du PS, à le définir comme « un obstacle », qui empêche toute convergence et structuration possibles chez les critiques de l'orientation actuelle du pouvoir, par ses anathèmes récurrents et la virulence de ses interventions, il rétorque, à l'aise :« Cela fait un an et demi que la démonstration est faite que ce rapprochement ne marche pas. On peut continuer à bavarder, à faire des goûters ou des colloques, il n'y a aucun débouché qui émerge. Tout le monde a un couteau sans lame et agite les bras en disant à Hollande : “Attention, on a un manche de couteau !”. » Lui fait le pari de remobiliser son électorat de 2012 pour les européennes, estimant que si ces quatre millions d'électeurs revotent Front de gauche, au vu de l'abstention, qui promet d'être forte – notamment à gauche –, une première démonstration de « mise en mouvement » serait faite. Or, selon lui, cette remobilisation ne peut passer que par un discours de rupture. Le pari peut s'entendre, mais à l'heure actuelle, il est solitaire et ne suscite guère d'enthousiasme.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 25 Fév 2014, 02:03

Ayrault partira et son aéroport ne se fera pas Jean-Luc Mélenchon 23/02

La manifestation contre le projet d’aéroport de Notre dame des Landes a été une grande réussite. Preuve est faite que la mobilisation se renforce, loin de s’essouffler comme le pronostiquait le gouvernement de Ayrault et Valls. Elle exprime surtout la montée d’une conscience civique nouvelle en France. Les citoyens n’acceptent plus le productivisme aveuglé et destructeur dont les grands projets inutiles sont l’expression la plus aberrante.

J’ai participé avec Martine Billard et mes camarades du Parti de Gauche à une manifestation familiale, pacifique et bon enfant. Mais il est vrai que le gouvernement pariait sur des violences pour discréditer le mouvement. Il a pris des mesures d’organisation du parcours et de ses abords qui multipliaient les provocations. Bien sûr nous condamnons totalement le recours aux violences et aux dégradations. Mais nous nous n’oublions pas la sauvagerie de la violence déployée contre les cabanes de la zone de résistance à la construction de l’aéroport ! Elle n’avait pas soulevé la même protestation de la part de Valls et Ayrault. Ils avaient même traité les jeunes occupants de « kystes ». Le premier ministre veut faire oublier la réussite de la manifestation. Il veut criminaliser ceux qui s’opposent à lui et à son Grand Projet Inutile. Il veut en profiter pour resserrer la muselière des ministres EELV.

Quand une poignée de « bonnets rouges » patronaux saccagent des portiques ou que des traditionnalistes cassent tout sur leur trajet Ayrault leur cède tout. Mais lorsque 50 000 personnes défilent contre le projet de Jean Marc Ayrault, ce seraient des criminels ?

Rien n’y fera. Une très large majorité des français est opposée à ce projet. Ayrault partira et son aéroport ne se fera pas.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 26 Fév 2014, 00:16

MANIF 22 Février / Nantes / Contre l'aéroport de NDDL Lettre ouverte de Françoise Verchère, Conseillère générale de Loire-Atlantique.

Monsieur le Ministre de l’Intérieur,

Je vous ai entendu commenter dès samedi soir les événements en marge de la manifestation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes et vos propos appellent de ma part quelques réactions et aussi plusieurs questions.

Sur les chiffres d’abord : vous avez parlé de 1000 casseurs et de 20 000 manifestants dont vous avez dit qu’il fallait les différencier des premiers. Je crois décidément que vos services ont un problème avec le calcul car nous étions beaucoup plus de manifestants et il y avait beaucoup moins de casseurs : disons qu’on pourrait diviser le premier chiffre et multiplier le second par deux au moins pour approcher de la vérité. Mais dans cette affaire d’aéroport, la vérité est décidément malmenée depuis longtemps…

Sur les fameux casseurs : je vous avoue que j’ai été très surprise de comprendre que vos services les connaissaient visiblement bien (vous avez donné des précisions sur leur origine, leur positionnement politique) et même qu’ils savaient ce qui allait se passer. Depuis deux jours, les bruits couraient sur des incidents à venir ; les avocats savaient qu’ils risquaient d’être réquisitionnés pour de nombreuses gardes à vue. Samedi matin, au moment où nous étions avec les tracteurs à l’aéroport de Nantes-Atlantique, les policiers présents nous ont spontanément parlé des « blacks blocs », en nous disant « qu’ils allaient gâcher notre manifestation ».

Je m’étonne donc que « les forces de l’ordre » n’aient pas été au fond plus efficaces puisque cela aurait dû être leur mission, n’est-ce pas ? Puisque l’on sait désormais interdire un spectacle avant même qu’il n’ait lieu, et puisque nous n’avons pas sur la ZAD 1000 casseurs ni blacks blocs, pourquoi ne les avez-vous pas fait arrêter avant leur arrivée ? J’imagine que s’ils sont si dangereux, vous avez certainement des preuves et même des faits graves à leur reprocher ?

Mais peut-être préfériez-vous les arrêter en flagrant délit ? Est-ce pour cela que vous n’avez pas fait protéger l’agence Vinci, située au tout début du parcours de la manifestation, pas plus que des engins de chantier Vinci aussi (car Vinci est partout vous le savez, immobilier, parkings, aéroports…) dont vous saviez qu’ils seraient forcément des cibles ? Est-ce
pour cela que la Préfecture n’a autorisé qu’un parcours ridiculement petit, jamais vu jusque là ? Est-ce pour cela que les échauffourées localisées dans un périmètre pourtant restreint ont duré plusieurs heures ? Et au bout du compte combien y a-t-il eu d’interpellations ? Une douzaine seulement…C’est assez curieux et à vrai dire difficilement compréhensible alors que les moyens déployés étaient impressionnants, en hommes et en matériel anti-émeute, alors que la fermeture du centre ville était inédite, alors qu’il y avait vraisemblablement des hommes à vous des deux côtés.

Évidemment les images de « la guérilla urbaine » dont vous avez parlé seront reprises à l’envi plus que celles du char-triton, des 520 tracteurs présents ou des nombreuses familles manifestant paisiblement. Évidemment, cela permettra d’occulter une fois encore le fond du
dossier, évidemment le chœur des partisans de l’aéroport poussera des cris horrifiés en rejetant la responsabilité sur les organisateurs de la manifestation. Organisateurs qui ont pourtant tenté d’éviter l’affrontement en interposant des tracteurs entre l’imposant mur de fer érigé et ceux qui voulaient effectivement en découdre.

Organisateurs dont le métier n’est pas d’assurer l’ordre, vous en conviendrez et à qui il serait malvenu de demander de faire mieux que vous… Organisateurs particulièrement choqués, en tout cas, par les propos du Préfet de Loire-Atlantique qui n’a pas hésité à affirmer que nous
« opposants historiques » devions cesser « d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ». Je me suis pincée pour y croire… encore un peu de temps et nous finirons nous-mêmes par être tenus pour de dangereux terroristes alors que nous avons participé loyalement au débat public,
et à toutes les commissions mises en place. Débat déloyal puisqu’il y a une « vérité officielle » intangible même quand elle est contraire aux faits, aux chiffres et à la réalité. Le Premier Ministre ne reconnaît la validité que de la commission du dialogue à qui il avait donné mission de valider à nouveau le projet, mais refuse de regarder les conclusions accablantes de la commission des experts scientifiques au regard de la loi sur l’eau. Comment croire encore à la parole de l’État ?

En réalité, Monsieur le Ministre, tout cela est très lisible et vieux comme le pouvoir. Pour discréditer notre combat, et tenter de retourner l’opinion publique qui nous est aujourd’hui favorable, on fera appel à la peur du désordre, on utilisera l’image, déplorable je vous l’accorde, des dégradations commises par les méchants casseurs et on justifiera ainsi une nouvelle opération policière pour aller enfin nettoyer la ZAD de ses « délinquants dangereux », en même temps que de ses tritons et de ses paysans. Il faudra mettre les moyens (ils sont mille, ne l’oublions pas, et les tritons innombrables…) mais vous y êtes peut-être prêts pour que « force reste à la loi »? Permettez-moi de vous le déconseiller car pour que nous, citoyens, acceptions désormais cette clef de voûte théorique de la société, (« la seule violence légitime est celle de l’État »), il faudrait que l’État soit irréprochable, que la loi soit juste et que ses représentants soient dignes du mandat que nous leur avons confié. Vous avez compris, je pense, que ce n’est pas le cas depuis longtemps.

Depuis deux jours, j’ai lu et entendu que le centre ville de Nantes était « saccagé », qu’un commissariat avait été « dévasté », qu’il faudrait du temps pour « panser les plaies de la ville », que les dégâts ne pouvaient pas encore être chiffrés, autant dire que c’était l’apocalypse. Les mots eux-mêmes sont visiblement sens dessus dessous... Puis-je vous suggérer de venir à Nantes pour juger de la situation ? Aujourd’hui dimanche, flottait certes une petite odeur de gaz lacrymogène, mais le tramway roulait et les nantais flânaient. Je ne nie pas les poubelles brûlées, les pavés arrachés, les vitrines brisées et les murs maculés dans le secteur des affrontements. Je déplore ce vandalisme d’autant plus que nous dénonçons par ailleurs le gaspillage d’argent public qu’induirait le transfert de l’aéroport !

Mais je voudrais aussi vous rappeler que samedi des personnes âgées, des enfants ont été noyées sous les lacrymogènes. Et qu’un jeune manifestant a perdu un oeil à cause d’un éclat de grenade assourdissante. Ce n’était pas un casseur. Et cela nous rappelle le même malheur survenu déjà à Nantes, à cause d’un tir tendu de flash ball lors d’une manifestation
sans violence devant le Rectorat. Les aubettes seront reconstruites, cela fera même monter le P.I.B mais ce jeune restera, lui, marqué à jamais. Cela m’interroge sur la manière dont les forces de l’ordre utilisent leurs armes et me scandalise davantage que la casse matérielle. Et demain, si le gouvernement persistait dans son projet d’aéroport, la destruction du bocage de Notre Dame des Landes et de la vie qu’il abrite serait elle aussi irréversible.

Il faut arrêter un projet désormais dans l’impasse et régler le problème en prenant la seule décision raisonnable : respecter la loi sur l’eau, améliorer l’aéroport de Nantes-Atlantique et rendre sa sérénité à Notre Dame des Landes pour que la ZAD redevienne une campagne où vivre et travailler. Vous pourrez ainsi, Monsieur le Ministre, vous consacrer aux blacks blocs si vous le jugez indispensable.

Dans l’espoir de votre réponse, je vous assure de mes salutations les plus distinguées
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 27 Fév 2014, 03:03

Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche (2013...)

Messagede Nico37 » 01 Mar 2014, 00:29

Une liste qui rassemble de droite à gauche Philippe Charbonneau 26/02

Des membres de l’UMP, du Parti socialiste et du Parti de gauche sont réunis sur la liste « sans étiquette », Demain Saint-André, autour de leur leader Arnaud Bobet.

Arnaud Bobet se voulait le chef de file d'une liste sans étiquette et rassemblant des candidats de sensibilités politiques différentes réunis simplement dans l'intérêt de la commune et de la population. Il a sur ce point réussi son pari en étant rejoint par des membres de l'UMP, de l'UDI mais également du Parti socialiste et du Parti de gauche pour former la liste Demain Saint-André.

Cette logique de dépassement des clivages politiques est un des points qui a séduit Marie-Antoinette Paris, ancienne élue aux côtés de Jacques Maugein (1) et présidente de l'association Durrable : « J'ai été convaincue par les propositions et les idées d'Arnaud Bobet, rassembleur autour d'un projet innovant et réaliste pour Saint-André, mais aussi par l'esprit de cette équipe au sein de laquelle chacun est écouté et les projets discutés. Ce choix de rassemblement lui permettra de sauvegarder l'intérêt public sans avoir de compte à rendre à un parti politique »

Adéquation et différence

Maurice Beccari, sympathisant du PS ainsi que Roxane Idoudi et David Coquart adhérents du Parti de gauche (PG-FdG) approuvent : « Nos valeurs sont en totale adéquation avec celles de Demain Saint-André, nous nous intéressons uniquement aux intérêts des habitants de Saint-André et nous voulons mettre fin à la politique de copinage en place depuis trop longtemps. »

À l'autre bord politique, Fabrice Coffinet, délégué UMP pour le canton, croit aussi aux vertus de cette logique de rassemblement : « Il est nécessaire pour un changement à Saint-André, dit-il. J'ai côtoyé un autre candidat et il m'a semblé évident que la liste d'Arnaud Bobet avait un meilleur programme pour la ville et malgré nos opinions politiques différentes au sein de cette liste, nous avons tous le même projet. Ça fonctionne bien à Blaye, alors pourquoi pas à Saint-André et c'est pour ces raisons que je suis allé contre l'avis de ma famille politique en m'engageant sur cette liste ».

Police municipale

Pour d'autres membres de cette liste hétéroclite, Jean-Christophe Mengual, d'Unité Police, et Virginie Louis d'Engagement Citoyen - tous les deux fonctionnaires de police depuis de nombreuses années -, c'est la sécurité des citoyens qui prime. « Nous avons été séduits par les idées de cette liste et par son projet de doter Saint-André d'une vraie police municipale car c'est une des rares villes de cette importance à ne pas en avoir d'où le sentiment d'insécurité ressenti par ses habitants malgré certains chiffres annoncés. Les agents de cette police municipale auront pour mission de se rapprocher de la population pour connaître leurs doléances et effectuer plus de prévention. »

Virginie Louis, qui a été adjointe au maire à la sécurité et à l'urbanisme à deux reprises dans d'autres communes, insiste aussi sur le thème de l'insécurité : « Les habitants ont besoin de retrouver confiance en l'uniforme avec des policiers de proximité à qui ils peuvent parler ».

(1) Membre du Parti socialiste, ancien maire de Saint-André-de-Cubzac et conseil général.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

PrécédenteSuivante

Retourner vers Organisations, partis, mouvements politiques

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 19 invités