À Bagnolet comme ailleurs, rejet de la politique du gouvernement !
A Bagnolet, comme ailleurs, les élections municipales ont confirmé le rejet de la politique d'austérité mise en place par le gouvernement. Au 1er comme au 2nd tour, un électeur sur deux n'est pas allé voter ! Au 1er tour, le PS, finalement élu, a perdu plus de 100 voix par rapport à 2008. Au niveau national, ce sont des centaines de municipalités perdues.
Pourtant, le gouvernement décide de poursuivre sa politique d'austérité. Avec Valls nommé premier ministre, c'est bien un « gouvernement de combat » annoncé par Hollande. Un gouvernement soumis à l'Union européenne, auprès de laquelle il rendra compte le 15 avril. Un gouvernement de combat contre les travailleurs et la population, et ayant pour mission d' « aller encore plus loin et plus vite » que son prédécesseur. Traduction ? Faire adopter le pacte de responsabilité et le mettre en œuvre, c'est-à-dire faire 50 milliards d'euros d'économie, dont 10 milliards sur le dos des collectivités locales !
Rentrée 2014 : pas de réforme des rythmes scolaires !
A Bagnolet, le nouveau maire Tony Di Martino, suite à ce rejet, a déclaré : « Pour être clair, compte tenu de l’absence de travail mené par la majorité sortante, de l’absence de concertation avec la population et la communauté éducative, je proposerai au Conseil municipal de délibérer sur la non application de la réforme des rythmes scolaires à la prochaine rentrée » (Conseil d'installation, 6 avril 2014). Il reste à traduire les paroles en actes, et ce dès le prochain conseil municipal.
Le comité POI se félicite de cette prise de position. C'est bien le résultat de la mobilisation dans l’unité des parents, des enseignants, et des agents communaux avec leurs organisations syndicales. C'est cette mobilisation qui avait arraché du maire précédent une lettre le 14 novembre 2013, expliquant qu'il ne mettrait pas en place la réforme en 2014. C'est cette même mobilisation qui a empêché l'élaboration d'un quelconque projet éducatif local. Et ce n'est que par la mobilisation que nous obtiendrons l'abandon définitif de cette réforme. Car, à l’heure où le gouvernement Valls annonce une concertation avec les parents et les organisations syndicales, le comité POI affirme que le point de départ de toute discussion c’est le retrait de cette réforme, réforme qui, par la mise en place de projets éducatifs territoriaux, implique une territorialisation de l’école, un accroissement des inégalités face à l’enseignement.
Et maintenant à Bagnolet ?
Le journal Libération, le 30 mars 2014, explique : « Le nouvel édile [Di Martino] devra assainir les finances de la commune, l’une des plus endettées de France. Il aura également à achever le très dispendieux chantier du centre-ville et rationaliser la gestion du personnel municipal - augmenté de nombreuses embauches de complaisance. »
Et le 6 avril dernier, au conseil d'installation, Tony Di Martino explique : «L’avenir des enfants de Bagnolet ne doit plus être soumis aux aléas des marchés financiers. » Le budget doit permettre de "redonner à nos écoles et à nos centres de quartier les moyens de leur fonctionnement et de leur développement. Il mettra en œuvre le renforcement du service public local et la résorption de l’emploi précaire. » Très bien.
Mais il précise: « Les finances de la ville de Bagnolet sont dans une situation très délicate. Le budget 2014 renouera avec la sincérité budgétaire et tendra à rééquilibrer les comptes de la ville. » Toujours selon M Di Martino, « Il ne s’agira pas pour autant d’un budget d’austérité. » Qu'est-ce que cela signifie ?
« Le budget 2014 renouera avec la sincérité budgétaire et tendra à rééquilibrer les comptes de la ville.» (Tony Di Martino, 6 avril, au Conseil d’installation)
La dette de Bagnolet, c'est d'ores et déjà 3 280 euros par habitant, 14 000 euros par foyer fiscal imposable. Le pacte de responsabilité, 100€/habitant en moins pour la commune, 3,9 millions d’euros pour Bagnolet. Que peut signifier le rééquilibrage avec ce pacte de responsabilité, si ce n'est faire payer la population, soit par la diminution du service public, soit par l'augmentation de la fiscalité ?
Le pacte de responsabilité : 100 €/habitant de coupes dans le budget de la commune, c’est 3,9 millions d’euros en moins pour la commune de Bagnolet !
Comment défendre les services publics en réalisant des coupes de 3,9 millions d'euros dans le budget de la commune, coupes dictées par le pacte de responsabilité ?
Le précédent maire, pour « assainir » la dette de la ville, avait tenté de vendre du patrimoine communal. La population, à l'époque, s'était mobilisée, contre la vente du stade de la Briqueterie et celles des gymnases Renault et Politzer, obtenant que ces projets ne voient pas le jour. Il avait cherché à démolir des logements HLM pour des opérations immobilières, avec les mêmes conséquences. Cette politique doit-elle continuer ? Ce n'est pas ce que veut la population.
Oui, l'avenir des enfants de Bagnolet ne doit pas être dicté par les marchés financiers ! Oui la population ne doit pas payer une dette qui n'est pas la sienne, emprunts toxiques ou pas ! La résorption de l'emploi précaire ? Oui, par la titularisation de tous les agents ! Le renforcement du service public local ? Oui, il faut pourvoir tous les postes vacants ! Il faut remplacer tous les départs en retraite ! Pour cela, il faut des moyens.
Car, à Bagnolet, la situation du personnel communal n'est pas une situation de complaisance, contrairement à ce que dit le journal Libération ! Les agents de la médiathèque ont fait grève il y a un mois, pour que les postes soient pourvus, par des agents formés et qualifiés ! Et avant ça il y a eu la grève à la cuisine centrale, des ATSEM, à chaque fois pour des questions d'effectif ! Et s'il manque de l'argent, alors, la seule solution, c'est bien d'aller chercher l'argent auprès de l'Etat, que la municipalité organise la mobilisation ! Mais le point de départ, c'est l'intérêt de la population, donc aucune coupe dans les budgets bagnoletais, le refus du pacte de responsabilité et le combat pour qu'il ne s'applique pas.
C’est pourquoi, le comité du POI de Bagnolet propose l’unité à tous ceux voulant combattre :
- pour la défense du service public municipal (des postes pour le CMS, la Médiathèque, la cuisine centrale ; le maintien des logements HLM, etc.)
- contre la vente du patrimoine communal (stade de la Briqueterie, gymnases Renault et Politzer)
- contre toute augmentation de la fiscalité locale,
- et donc contre le paiement de la dette, contre le pacte de responsabilité !