NPA (2012)

NPA (2012)

Messagede Nico37 » 01 Jan 2012, 20:43

Philippe Poutou : «On fait ce qu'on peut»

PHILIPPE POUTOU : «ON FAIT CE QU'ON PEUT» (MÉDIAPART LE 27 DÉCEMBRE)

On avait donné rendez-vous à Philippe Poutou au siège du NPA, à Montreuil, le 16 décembre dernier. Alors que commence le repas de noël des permanents, autour des rotatives de feue la LCR, de plateaux de coquillages et d'Alain Krivine, le candidat anticapitaliste arrive avec plus d'une heure de retard, coincé dans les embouteillages et retardé par un enregistrement à Canal +, pour un jeu animé par Ariane Massenet. «Ça permet de se faire connaître», soupire le successeur d'Olivier Besancenot.

On vous présente toujours comme un novice en politique, mais vous êtes un militant politique et syndical de longue date. Quel est votre parcours, et quelles sont les grandes dates de votre engagement?

Je suis effectivement novice en candidat, mais je milite depuis 25 ans. J’ai d’abord commencé à Lutte ouvrière, en 1986. D’un point de vue syndical, c’est plus récent, car j’ai longtemps été intérimaire. Je suis syndiqué à la CGT depuis que je suis arrivé chez Ford -mon premier boulot fixe-, il y a 13 ans.

Mon premier souvenir politique, c’est 1981. J’avais 14 ans, et mes parents étaient heureux de voir enfin triompher des idéaux de gauche dont j’entendais parler à la maison. L’antiracisme, le combat contre l’apartheid, le Chili d’Allende… Avec mon adhésion à LO, j’ai découvert l’histoire du mouvement ouvrier, mais je restais fan de Mitterrand. Ce qui a tout fait basculer, c’est l’assassinat d’Eloi Machoro (leader kanak) en 1985. J’étais persuadé que Mitterrand allait donner l’indépendance aux Kanaks… Peu à peu la rupture s’est consommée.

Vous avez aussi été exclu de LO, avant de rejoindre la LCR, puis le NPA…

Cela a été un petit choc pour moi. On est entre potes et d’un coup tout s’effondre. A Bordeaux, on avait créé un journal dont on était très fier. Arlette (Laguiller) avait appelé à l’élargissement du parti, mais au bout de trois mois tout était oublié. Et LO n’était visiblement pas capable d’organiser des discussions en interne, ni d’accepter des remises en cause. La seule chose qui a été menée au bout, ce fut la discipline. Ce n’est pas une légende… Le côté plaisant, c’est qu’après avoir été viré de LO, en 1997, on trouve tout de suite la vie plus sympa et chaleureuse. L’arrivée de Besancenot comme porte-parole du NPA aidait aussi à donner la pêche.

La France pourrait perdre son triple A, Sarkozy et Merkel proposent un cadre européen ultra-rigoureux, et on en est déjà à deux plans de rigueur en France, en attendant le troisième. Dans ce contexte, comment expliquez-vous la faiblesse de la réaction du mouvement social ?

Pour réagir et pour lutter, il faut avoir la forme et les outils pour le faire. Or il n’y a pas le moral, car la crise financière et sociale pèse sur tout le monde. Licenciements, précarité, dégradation des services publics… On ne se remet pas comme ça d’années de coups pris dans la gueule. Et puis, du point de vue des organisations syndicales ou politiques, ce n’est pas grandiose non plus. Le NPA est en crise, mais à côté personne n’est capable d’organiser le combat et d’unifier le mouvement. Il y a des batailles locales, contre la fermeture d’un hôpital ou un plan de licenciements, mais il manque une convergence au niveau national. Aujourd’hui, les directions syndicales ne déclarent pas la guerre au capitalisme et au patronat. Il y a une forme de résignation, laissant monter la colère impuissante de la base.

En face, la propagande fonctionne à plein pour maintenir les cerveaux sous l’étouffoir. Depuis cet été, ils ont mis les moyens pour nous faire accepter l’idée selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative à l’austérité. Le cinéma autour des agences de notation, dont on n’avait jamais entendu parler auparavant, est symptomatique. Comme il n’y a pas de voix assez forte pour contredire ce discours, nous ne sommes ni audibles ni crédibles.

Comment le militant syndical traditionnel que vous êtes regarde le développement des indignés partout en Europe et dans le monde, beaucoup moins en France ?

On s’en sent proche. Les revendications sont légitimes, tout comme la défiance envers les partis et syndicats est compréhensible. On va d’ailleurs voir le décalage à la prochaine présidentielle. On espère tous dégager Sarkozy mais, si on y arrive, il n’y a pas de perspective politique pour autant. On en est à se dire “Il faut virer ce gouvernement pourri”, mais on sait aussi qu’il n’y aura rien derrière. Le mouvement des Indignés naît de cela. C’est une jeunesse qui invente, qui décide d’occuper une place et de se réapproprier la démocratie directe, par exemple en discutant de la dette. La révolution doit passer par là. Mais il ne suffit pas d’occuper une place, il faut aussi viser le pouvoir.

On en voit aussi les limites: le nombre est encore insuffisant, et on cherche la volonté de coordonner l’action. Je ne suis pas gêné que le mouvement soit anti-politique, mais il faut bien qu’à un moment donné il y ait des perspectives politiques. C’est ça qu’il reste à construire. Aux Etats-Unis, le mouvement se passe mieux, car le lien entre Indignés et syndicats est bon. Il y a une aide logistique, et pas de crainte de récupération. En France, il faut retrouver la confiance en nous-mêmes. De tous temps, l’opprimé a une histoire qui est faite de trahisons et de détournements de lutte.

Le NPA s’est beaucoup engagé aux côtés des révolutions arabes. Comment analysez-vous le résultat des élections en Tunisie, et la victoire des musulmans conservateurs ?

Il se passe là-bas ce qui s’est toujours passé après une grande lutte sociale: il y a toujours des gens pour récupérer un mouvement. On parle d’islamisme modéré, mais la modération peut être de circonstance…

Vous n’y croyez pas ?

Non, je ne crois pas à l’islamisme modéré. Mais au-delà de ça, il y a un danger. Le pouvoir n’est jamais laissé comme ça au peuple. Il y a toujours des tenants de l’ordre ancien pour s’immiscer. On le voit aujourd’hui en Tunisie, où des anciens du régime sont toujours dans les rouages de l’Etat. Comme des collabos de Vichy ont réussi à rester à leurs places à la Libération. Avec Ennahda, même s’ils n’étaient pas au pouvoir avant, on retombe dans des schémas classiques de pouvoir, démocratiques pour l’instant, mais pas dans une perspective socialiste d’élimination du capitalisme.

Quel est votre point de vue sur les risques pris par votre parti de toucher à certains dogmes laïques ? La question du voile notamment, a énormément divisé l’organisation (lire nos articles). Autrement dit, selon vous, peut-on se réclamer de l’islam et de l’anticapitalisme ?

On n’est pas arrivé à régler cette question. Les événements ont fait qu’on n’a pas pu discuter suffisamment pour tomber d’accord. On a bien vu combien cette question est complexe. On n’est pas un parti athée, mais un parti laïque. Il y a la volonté de ne pas discriminer et de faire en sorte que chaque camarade puisse se défendre comme il est. Mais il y a aussi la crainte que si on laisse trop de place à la croyance, cela puisse déboucher sur quelque chose d’incontrôlable. Dans le cas de la camarade (Ilham Moussaïd, candidate aux régionales en 2010), porter le voile n’avait rien d’intégriste, elle affirme son féminisme et ceux qui militaient avec elle n’y voyaient pas d’inconvénient. Et à partir du moment où on lui dit qu’elle ne peut porter son voile et apparaître sur des affiches, c’est un peu l’Occident qui impose son point de vue.

Alors, comment on fait ? On se dit que le voile c’est l’oppression de la femme, mais on se rend compte que sur le terrain, c’est bien plus compliqué… On n’a pas trouvé la réponse. Moi je suis plutôt pour qu’on dise “Interdiction du voile” chez les militants. Mais on voit très bien que ce n’est pas satisfaisant, et qu’il y a des camarades sincères qui ne se sentent pas du tout dominés par l’intégrisme. C’est hyper compliqué…

Aujourd’hui, la situation au NPA est délicate. Une partie des militants ne fait pas trop la campagne…

Même pas du tout !

Beaucoup de militants sont partis, d’autres sont démobilisés… Comment faire campagne avec une organisation aussi fragilisée ?

On fait ce qu’on peut, avec les moyens qu’on a, et avec la volonté de recoller les morceaux. Mais on s’aperçoit que c’est difficile, que le temps passe vite, et que depuis six mois rien n’a évolué. Ça ne progresse pas.

Comment l’expliquez-vous ?

Je ne sais pas. On est un peu sorti du domaine politique. Nos engueulades sont parfois irrationnelles. Certains disent que je suis un sectaire, mais ceux-là ne me connaissent pas. Il y a des divergences profondes, au-delà des désaccords politiques et des choix d’orientation, où les rapports humains semblent durablement abîmés. Quelque chose s’est cassé, et on a l’impression que la discussion politique ne sert plus à rien. C’est un peu comme dans une famille, où il y aurait des brouilles pouvant durer des années, jusqu’au jour où frères et sœurs se diraient : «Mais comment en est-on arrivé là ?»

Vous pensez que la situation va s’améliorer ?

Je ne saurai dire si je suis optimiste ou pessimiste. Notre avenir s’inscrit dans une crise beaucoup plus large, celle du capitalisme, que les capitalistes vont vouloir nous faire payer très cher. Dans ce contexte d’urgence, nos divergences devraient compter peu. C’est à tout le monde de faire des gestes faisant que la rupture humaine actuelle n’aille pas au bout de la logique d’une rupture politique. On peut encore espérer un sursaut collectif. Mais si on va au bout de la rupture, quelque chose se reconstruira peut-être… Cela serait tout de même problématique de perdre du temps à cela.

Cela dit, toutes les autres organisations politiques ne sont pas vraiment fringantes aujourd’hui. Avec les militants du PCF ou du Parti de gauche, il faudra bien qu’il y ait des retrouvailles aussi.

Qu’est-ce qui les empêche aujourd’hui ?

Comment dire… Je fais une différence entre Mélenchon et les militants du PCF et du PG qu’on voit dans les manifs…

Le problème, c’est Mélenchon ?

Ce n’est pas un problème, mais je fais une différence. S’il a des idées sympas aujourd’hui, il y a aussi des divergences profondes avec Mélenchon. C’est un politicien élu depuis des années, capable de beaucoup de revirements et qui pense beaucoup à lui. Je ne retrouve pas avec lui l’idée d’un combat collectif.

Autant dans mon syndicat, on est des militants de diverses formations, mais on gagne à peu près tous la même chose et on sait qui on est. Avec Mélenchon, il y a une délimitation sociale compliquée. Et puis, alors qu’on nous fait passer pour des sectaires, s’il n’y a jamais pu avoir de discussions, c’est bien à cause de lui! Il voulait être candidat, et c’était de toute façon le préalable à tout, point barre! Il a déclaré sa candidature en janvier dernier, puis nous a dit «Que vous veniez ou pas, ce sera pareil, ce sera moi!»

Et avec LO ? Qu’est-ce qui vous différencie de la candidature de Nathalie Arthaud ?

Ça peut friser l’absurde, vu de l’extérieur. Sur le fond, on dit la même chose, mais il y a une histoire dont on est tous le produit, et dont on ne parvient pas toujours à surmonter les passifs. C’est l’histoire de la division du mouvement ouvrier. Ça vaut également pour le PCF. On défile ensemble dans la rue, mais on est parfois un peu con… Franchement, on pourrait très bien avoir un cadre collectif malgré nos orientations différentes.

N’est-ce pas ce qu’ambitionne d’être le Front de gauche ?

Mais il y a une divergence politique énorme avec le Front de gauche: l’alliance avec le parti socialiste! Même si Mélenchon dit qu’il n’ira pas au gouvernement, le PCF dit qu’il est prêt à y aller. Etre avec Hollande, on est peut-être borné, mais ça n’est socialement pas possible. La direction du PS n’a rien à voir avec le mouvement ouvrier. Les amis européens de Hollande, ce sont les sociaux-démocrates espagnols ou grecs, on voit où ça mène… C’est presque mathématique, le PS est trop lié à la bourgeoisie et la désillusion est certaine.

Les écolos sont d’ailleurs en train de l’expérimenter. Voyez ce que donne un accord avec Hollande : en quelques jours, il est déjà vidé de son sens! Que le Front de gauche pense encore possible de tirer Hollande vers la gauche, très bien. Mais qu’on nous laisse défendre l’idée que c’est impossible. Le véritable rapport de force, il sera social et ce ne sera que la population qui pourra imposer un virage à gauche. Les acquis du front populaire, c’est la grève générale et non un accord d’appareil politicien.

Mais François Hollande n’est-il pas justement le meilleur candidat socialiste, le plus pragmatique, pour céder face à la pression d’un tel mouvement social ?

On dit souvent qu’Hollande c’est la gauche molle, mais moi je crains qu’il puisse être très ferme contre nous et très mou face aux marchés. Ce n’est pas une question de caractère, mais du respect fondamental de la logique libérale. Il est le successeur de Jospin pour qui «L’Etat ne peut pas tout». Moulinex, Michelin, Vilvoorde… Certes c’est moins brutal que Sarkozy. Mais au final, c’est quand même toujours le même message: «On ne peut pas, désolé, on s’excuse».

Aujourd’hui, il y a une guerre sociale. Et on a des syndicats qui s’entendent sur l’importance de la compétitivité… Et sur la retraite, on a Hollande qui n’est même pas capable de dire quelque chose qui remettrait un peu en cause le système. Tout ça manque de radicalité, non?

Quel serait votre modèle de gouvernement si vous accédiez au pouvoir?

La question est difficile. Ce qui est sûr, c’est qu’un président ne doit pas exister. Pas seulement un président de la République, mais l’idée même d’un homme qui aurait des pouvoirs que lui seul pourrait exercer. Cela vaut aussi pour un président de région ou un maire. Ça, c’est la monarchie, pas la démocratie.

Le modèle idéal, ce serait les soviets. Pas seulement ceux de la révolution russe, mais aussi ceux de la guerre d’Espagne ou de la révolution iranienne de 1979. Là où on se réunit et où on décide par soi-même comment on fait pour agir. Le gouvernement n’aurait là qu’un rôle de coordination et de centralisation, mais pas de réels pouvoirs de décision. Une démocratie directe, qui se structurerait par en bas. Un peu sur le modèle de la démocratie participative de Porto Alegre au Brésil.

Nous sommes fin décembre, où en êtes-vous des parrainages pour pouvoir vous présenter (lire notre reportage)? Etes-vous inquiet?

On est autour de 310. On avance lentement. C’est vrai qu’on flippe, car les délais se réduisent. On a jusqu’à début de mars, et il ne va pas falloir que les forces se relâchent. Ce qui est embêtant, c’est toute l’énergie dépensée là-dedans, alors que toutes les forces militantes pourraient faire campagne. L’obligation des 500 parrainages est vraiment une loi anti-démocratique. Mais ce qui est positif, c’est qu’on rencontre beaucoup de maires qui sont des salariés, des petits viticulteurs ou agriculteurs avec qui ça se passe très bien.

On a beaucoup parlé de mépris social lors de vos passages médiatiques. Mais vous-même avez tenu à nuancer ce mépris…

Chez Laurent Ruquier ou devant Pascale Clark, il y a bien sûr eu de la condescendance à mon encontre. Beaucoup, dans les médias, me regardent en se disant «Il n’a rien à faire là», mais je pense qu’il faut relativiser tout ça. Car ce n’est pas ce mépris social-là qui est le plus violent. Faut pas déconner, sur un plateau télé, on est bien assis, on nous donne de l’eau, il fait chaud… Je ne risque rien. Au pire d’avoir manqué de répartie, ou d’être frustré de se voir couper la parole sans arrêt.

Mais ça n’a rien à voir avec la violence qu’on peut rencontrer tous les jours au boulot, l’intimidation ou la souffrance au travail due au comportement de certains patrons. Ça n’a rien à voir avec les discussions autour de la conservation du triple A, qui représentent en fait des milliers d’emplois supprimés ou précarisés, des suicides, des divorces. La réalité du mépris social, elle est là.

Par Lénaïg Bredoux et Stéphane Alliès

L'entretien a eu lieu le 16 décembre à la mi-journée, dans les locaux du NPA, durant une heure. Il a été relu avant publication, mais quasiment pas amendé (hormis sur le nombre de signatures, en progression d'une vingtaine depuis deux semaines si l'on en croit la correction apportée).
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Re: NPA

Messagede Kzimir » 02 Jan 2012, 11:34

La seule chose qui a été menée au bout, ce fut la discipline. Ce n’est pas une légende… Le côté plaisant, c’est qu’après avoir été viré de LO, en 1997, on trouve tout de suite la vie plus sympa et chaleureuse.

Mais lol quoi ... LO va aimer.

Et puis, du point de vue des organisations syndicales ou politiques, ce n’est pas grandiose non plus. Le NPA est en crise, mais à côté personne n’est capable d’organiser le combat et d’unifier le mouvement. Il y a des batailles locales, contre la fermeture d’un hôpital ou un plan de licenciements, mais il manque une convergence au niveau national. Aujourd’hui, les directions syndicales ne déclarent pas la guerre au capitalisme et au patronat. Il y a une forme de résignation, laissant monter la colère impuissante de la base.

La pour le coup, autant je suis d'accord avec le début, autant séparer résignation des directions et "colère impuissante de la base" ça me paraît prendre un peu ses rêves pour des réalités.

On s’en sent proche. Les revendications sont légitimes, tout comme la défiance envers les partis et syndicats est compréhensible. On va d’ailleurs voir le décalage à la prochaine présidentielle. On espère tous dégager Sarkozy mais, si on y arrive, il n’y a pas de perspective politique pour autant. On en est à se dire “Il faut virer ce gouvernement pourri”, mais on sait aussi qu’il n’y aura rien derrière. Le mouvement des Indignés naît de cela. C’est une jeunesse qui invente, qui décide d’occuper une place et de se réapproprier la démocratie directe, par exemple en discutant de la dette. La révolution doit passer par là. Mais il ne suffit pas d’occuper une place, il faut aussi viser le pouvoir.

C'est clair, bien dit, et assez juste il me semble ...

Non, je ne crois pas à l’islamisme modéré. Mais au-delà de ça, il y a un danger. Le pouvoir n’est jamais laissé comme ça au peuple. Il y a toujours des tenants de l’ordre ancien pour s’immiscer. On le voit aujourd’hui en Tunisie, où des anciens du régime sont toujours dans les rouages de l’Etat. Comme des collabos de Vichy ont réussi à rester à leurs places à la Libération. Avec Ennahda, même s’ils n’étaient pas au pouvoir avant, on retombe dans des schémas classiques de pouvoir, démocratiques pour l’instant, mais pas dans une perspective socialiste d’élimination du capitalisme.

Ca c'est pas très clair par contre. Il ne croît pas à l'islamisme modéré, mais on retombe dans un schéma "pour l'instant démocratique" avec le pouvoir d'Ennahda ? J'ai du louper un truc, mais il me semble y avoir une contradiction ... A la fois c'est pas la première fois qu'il est un peu flou sur ce genre de questions (c'est compréhensible ceci dit).

Alors, comment on fait ? On se dit que le voile c’est l’oppression de la femme, mais on se rend compte que sur le terrain, c’est bien plus compliqué… On n’a pas trouvé la réponse. Moi je suis plutôt pour qu’on dise “Interdiction du voile” chez les militants. Mais on voit très bien que ce n’est pas satisfaisant, et qu’il y a des camarades sincères qui ne se sentent pas du tout dominés par l’intégrisme. C’est hyper compliqué…

C'est quand même vachement mieux de dire ça que de faire style qu'un brillant raisonnement dialectique agrémenté d'une démocratie interne à toute épreuve et d'une discipline de parti de fer ont résolu la question.

Aujourd’hui, la situation au NPA est délicate. Une partie des militants ne fait pas trop la campagne…
Même pas du tout !

Le NPA, organisation pré-plateformiste ... Plutôt marrant ...

Je ne sais pas. On est un peu sorti du domaine politique. Nos engueulades sont parfois irrationnelles.

Seulement "parfois" ?

Mais il y a une divergence politique énorme avec le Front de gauche: l’alliance avec le parti socialiste!

J'espère qu'ils en ont d'autres quand même ... Si la seule différence notable entre eux c'est ça, c'est assez inquiétant pour le NPA.

Chez Laurent Ruquier ou devant Pascale Clark, il y a bien sûr eu de la condescendance à mon encontre. Beaucoup, dans les médias, me regardent en se disant «Il n’a rien à faire là», mais je pense qu’il faut relativiser tout ça. Car ce n’est pas ce mépris social-là qui est le plus violent. Faut pas déconner, sur un plateau télé, on est bien assis, on nous donne de l’eau, il fait chaud… Je ne risque rien. Au pire d’avoir manqué de répartie, ou d’être frustré de se voir couper la parole sans arrêt.

Mais ça n’a rien à voir avec la violence qu’on peut rencontrer tous les jours au boulot, l’intimidation ou la souffrance au travail due au comportement de certains patrons. Ça n’a rien à voir avec les discussions autour de la conservation du triple A, qui représentent en fait des milliers d’emplois supprimés ou précarisés, des suicides, des divorces. La réalité du mépris social, elle est là.

La aussi, c'est bien dit, c'est clair, et ça me semble juste.


Bref, je la trouve pas mal cette interview. Poutou a quand même un côté bien sympathique à ne pas parler en langue de bois. Il ne cache pas les difficultés, les désaccords, etc. et c'est plutôt rafraichissant. Ca me convaincra pas de voter pour lui, ni même de voter, mais ça fait plaisir à lire. J'irais pas jusqu'à dire qu'il va me reconcilier avec le NPA, mais bon ...
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Re: NPA

Messagede Ian » 02 Jan 2012, 13:20

Kzimir a écrit:
Non, je ne crois pas à l’islamisme modéré. Mais au-delà de ça, il y a un danger. Le pouvoir n’est jamais laissé comme ça au peuple. Il y a toujours des tenants de l’ordre ancien pour s’immiscer. On le voit aujourd’hui en Tunisie, où des anciens du régime sont toujours dans les rouages de l’Etat. Comme des collabos de Vichy ont réussi à rester à leurs places à la Libération. Avec Ennahda, même s’ils n’étaient pas au pouvoir avant, on retombe dans des schémas classiques de pouvoir, démocratiques pour l’instant, mais pas dans une perspective socialiste d’élimination du capitalisme.
Ca c'est pas très clair par contre. Il ne croît pas à l'islamisme modéré, mais on retombe dans un schéma "pour l'instant démocratique" avec le pouvoir d'Ennahda ? J'ai du louper un truc, mais il me semble y avoir une contradiction ... A la fois c'est pas la première fois qu'il est un peu flou sur ce genre de questions (c'est compréhensible ceci dit).
Je pense que sa réponse sur "l'islamisme modéré" est une connerie. C'est un peu comme si l'on ne faisait pas de différence en matière de christianisme entre Bayrou et Boutin.

Kzimir a écrit:
Alors, comment on fait ? On se dit que le voile c’est l’oppression de la femme, mais on se rend compte que sur le terrain, c’est bien plus compliqué… On n’a pas trouvé la réponse. Moi je suis plutôt pour qu’on dise “Interdiction du voile” chez les militants. Mais on voit très bien que ce n’est pas satisfaisant, et qu’il y a des camarades sincères qui ne se sentent pas du tout dominés par l’intégrisme. C’est hyper compliqué…
C'est quand même vachement mieux de dire ça que de faire style qu'un brillant raisonnement dialectique agrémenté d'une démocratie interne à toute épreuve et d'une discipline de parti de fer ont résolu la question.
Quelqu'un a prétendu un truc comme ça!!?? :shock: (faudrait quand-même avoir un sacré humour pour parler d'une quelconque "discipline" au NPA, de fer ou pas :lol: )

Kzimir a écrit:
Je ne sais pas. On est un peu sorti du domaine politique. Nos engueulades sont parfois irrationnelles.
Seulement "parfois" ?
On s'engueule aussi sur des questions rationnelles, sur le fond politique. :-D

Kzimir a écrit:
Mais il y a une divergence politique énorme avec le Front de gauche: l’alliance avec le parti socialiste!
J'espère qu'ils en ont d'autres quand même ... Si la seule différence notable entre eux c'est ça, c'est assez inquiétant pour le NPA.
Bien-sûr. La divergence vis-à-vis du PS n'est que la conséquence des divergences de fond. Le problème de Philippe, comme de la P1 en général, c'est de justement mettre systématiquement l'accent sur la conséquence (divergence vis-à-vis du PS) et non sur la cause (les divergences de fond politique). Je trouve effectivement cette position assez illisible, en plus d'être peu convaincante.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 03 Jan 2012, 01:06

« Salut à tous.

J’ai un peu entendu les "vœux" de Sarkozy hier soir. Une chose est sûre, les bobards et le foutage de gueule vont continuer en 2012. Sarkozy fait comme s’il souffrait de la crise et que l’année qui vient sera difficile pour tout le monde, il suffirait donc juste de se serrer tous un peu plus la ceinture !

Petit rappel : chômage et précarité à la hausse du côté des plus pauvres et profits en hausse pour les entreprises du CAC 40 (87 milliards d’euros). Ce n’est décidément pas la même crise selon le milieu social auquel on appartient.

Comme c’est le moment de faire des voeux, voici les miens en ce 1er janvier : que Sarkozy, Guéant, Morano, Wauquiez, Fillon et tout le reste de la bande dégagent à l’occasion de ces élections et même avant si possible.

Car j’espère que le mécontentement actuel va déboucher sur une explosion sociale contre la crise, contre la dette, contre le chômage et la pauvreté, contre le mépris social, contre tous les préjugés racistes et machistes qui divisent les opprimés. Il faut que ça pète. Comme le dit une chanson de manifestation : "On ne lâche rien" en 2012 ! »

Philippe Poutou, Bordeaux, le 1er janvier 2012


DÉCLARATION DE PHILIPPE POUTOU. EN 2012, "ON LÂCHE RIEN" ! lundi 2 janvier 2012

Hier, à Metz, Sarkozy présentant ses voeux devant des fonctionnaires d'Etat, est parti en guerre contre le droit de grève pour défendre le principe du service minimum dans les transports. Tout lui est bon pour s'attaquer aux salariés comme il l'avait fait le soir du 31 décembre. Une chose est sûre, les bobards et le foutage de gueule vont continuer en 2012. Sarkozy fait comme si l'année qui vient serait difficile pour tout le monde, il suffirait juste de se serrer tous un peu plus la ceinture ! Il se fiche du monde. Toute sa politique défend les banques et les plus riches.

Il se dit opposé à un troisième plan d’austérité mais il annnce une « TVA sociale », dont le sens sera de casser la Sécurité sociale, au profit des patrons et au détriment de notre niveau de vie. Il propose une formation pour les chômeurs qui apprendront ainsi à... rester chômeurs, alors que chômage et précarité sont à la hausse et les profits tout aussi en hausse pour les entreprises du CAC40 (87 milliards d'euros cette année). Ce n'est décidément pas la même crise selon le milieu social auquel on appartient.

Mes vœux vont à toutes les victimes de cette politique. J'espère que nous saurons dégager Sarkozy, Guéant, Morano, Wauquiez, Fillon et tout le reste de la bande. J'espère que le mécontentement actuel va déboucher sur une explosion sociale contre la crise, contre la dette, contre le chômage et la pauvreté, contre le mépris social, contre tous les préjugés racistes et sexistes qui divisent les oppriméEs. Il y a urgence à mettre fin à la régression sociale. En 2012, plus que jamais « on lâche rien !

Le 2 janvier 2012.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 04 Jan 2012, 00:09

Présidentielle : difficile campagne pour Poutou

Candidat surprise du NPA après le forfait d'Olivier Besancenot, Philippe Poutou a commencé sa difficile campagne dans un parti très divisé, même s'il peut compter sur le soutien du populaire postier qui l'accompagne une nouvelle fois en meeting mercredi à Bordeaux.
Fin août, pour sa première vraie réunion publique de candidat à l'université d'été du NPA à Port-Leucate (Aude), M. Poutou s'était excusé de lire ses notes à la tribune après le passage de son toujours brillant prédécesseur à la tribune.

Cette fois-ci, l'ouvrier automobile de l'usine de Blanquefort (Gironde) qui n'a que peu l'occasion d'apparaître dans les médias mais enchaîne les manifestations (contre l'austérité à Paris mardi dernier ou contre le nucléaire samedi prochain à Rennes), joue à domicile.
En attendant Olivier Besancenot à l'Athénée municipal de Bordeaux pour un point-presse commun d'avant meeting, ce novice en politique de 44 ans explique à l'AFP qu'être chez lui ne sera "ni plus difficile ni plus facile". Mais "il y aura les copains", glisse-t-il, un peu stressé mais souriant, disant "préférer être assis sur les fauteuils de devant que debout à la tribune".
Pour ces premiers meetings, M. Besancenot reste à ses côtés. Cette omniprésence du non-candidat, "ça fait bizarre", "on a peine à comprendre ce qu'ils font", souligne un cadre du NPA pour qui, ce faisant, "ils savonnent plus la planche (de Poutou) qu'autre chose".
Du côté de la direction, on estime qu'"Olivier" honore simplement l'"engagement qu'il a pris pour que Philippe se sente dans les meilleures conditions possibles" et jouer "le plus collectif possible", souligne la porte-parole Christine Poupin.
Pas facile en tout cas de mener campagne dans un parti déchiré entre défenseurs d'une ligne dure comme Olivier Besancenot, Philippe Poutou (ancien de Lutte ouvrière) ou Mme Poupin, et partisans de la poursuite des discussions avec le Front de gauche dans l'après 2012, comme l'autre porte-parole Myriam Martin ou Pierre-François Grond, homme fort de la minorité qui a quitté le comité exécutif du parti récemment.
A la direction qui a vu le retour des anciens de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) comme Alain Krivine ou François Sabado dans une nouvelle "coordination de campagne", on tente de minimiser les tensions.
"Sur la mobilisation contre l'austérité, la volonté de lancer un cadre unitaire sur la dette publique ou les initiatives des +indignés+, il n'y a pas de division du NPA", assure ainsi Christine Poupin.

Mais du côté de l'autre tendance, le ton tranche.

Relevant une ambiance "assez tendue" avec "beaucoup" de départs (de 9.000 militants à sa fondation en février 2009, le NPA n'en compterait officiellement plus que 6.000, voire moins), Guillaume Liégard souligne qu'aujourd'hui pour le NPA, "la question est de savoir s'il y a un pilote dans l'avion".
Selon lui, nombreux sont les militants, de tous bords, qui ne feront d'ailleurs pas campagne. Une réunion de ce courant est par ailleurs prévue début novembre avec "le but de redresser le parti qui doit changer d'orientation très vite" et cesser son "isolationnisme", souligne Myriam Martin.
Dans ces conditions et alors que M. Poutou oscille entre 0 et 1% dans les sondages de premier tour, le budget de campagne sera "au plus bas possible", reconnaît le candidat. Avant la campagne officielle, il faudra d'abord recueillir les 500 signatures de maires, une tâche qui, de plus, sera "vraisemblablement aussi pénible qu'en 2007", selon Mme Poupin.
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Messagede Nico37 » 07 Jan 2012, 03:35

DÉCLARATION DE PHILIPPE POUTOU. CAC 40 : LES PROFITS SE PORTENT BIEN. vendredi 6 janvier 2012

La crise dont le gouvernement nous rebat les oreilles du matin au soir pour justifier sa politique d'austérité et de régression sociale n'est pas pour tout le monde.

Ainsi, les entreprises du CAC 40 prévoit de verser, au titre des résultats en 2011, 37 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires pour un total de 87 milliards de bénéfices. En 5 ans, c'est 31% de hausse pour les dividendes et les rémunérations des grands patrons ont augmenté de 34%.

Le CAC 40 gave ses actionnaires alors que dans le même temps plus de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.

Aux salariés, le blocage des salaires, la baisse programmée du pouvoir d'achat si la TVA antisociale est mise en place, la précarité, les licenciements et le chômage.

Le sommet social du 18 janvier verra une nouvelle offensive du gouvernement qui va dégrader davantage la situation des salariés à travers le développement du chômage partiel et de la flexibilité du temps de travail et des rémunérations prévue par le contrat compétitivité-emploi de X. Bertrand.

La crise du capitalisme est utilisé pour accroitre les inégalités sociales et casser tous les droits sociaux acquis lors des mobilisations sociales passées.

Il est grand temps que la riposte de l'ensemble de gauche sociale et politique s'organise pour exiger une loi d'interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail, 300 euros pour tous, l'échelle mobile des salaires.

Le 6 janvier 2012.
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Messagede Nico37 » 08 Jan 2012, 01:17

Le NPA à la recherche de ses parrainages

Le parti d’Olivier Besancenot estime que des pressions s’exercent sur les élus prêts à parrainer son candidat, Philippe Poutou.

Transformés en VRP, les militants du NPA sillonnent les routes depuis plusieurs mois pour obtenir des maires des petites villes de France une promesse de parrainage. Pour l’instant, 300 auraient été récoltées mais il resterait à en gagner 200 autres pour que le candidat Philippe Poutou puisse se présenter officiellement à la présidentielle.

Olivier Besancenot affirme avoir la preuve que les « grands partis » ont donné des consignes aux élus pour empêcher le NPA d’y concourir et pointe du doigt Martine Aubry. Selon lui, la première secrétaire du PS « cherche à édicter un oukase pour priver d’élection présidentielle les candidats de gauche proposés par des partis qui ne vivent pas des institutions ». Le porte-parole déplore la « pression sur les élus » et pose la question : « Est-il légitime ou non que notre courant politique puisse proposer ses idées défendues tout au long de l’année et également lors de l’élection présidentielle ? » Le NPA veut mener « jusqu’au bout » la bataille des parrainages pour que la voix des « anticapitalistes » se fasse entendre. Philippe Poutou estime que l’obtention des 500 parrainages reste « le grand défi que l’on a à gagner ». En dépit de la dizaine de meetings qu’il a tenus, sa campagne a du mal à décoller. Peu médiatisé, peu connu, le candidat du NPA oscille entre 0 % et 1 % dans les intentions de vote. Mais Philippe Poutou dit ne pas être « inquiet », du moment qu’il puisse s’offrir une tribune durant la campagne présidentielle pour défendre ses idées et promouvoir ses propositions.

Mina Kaci
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Messagede Nico37 » 08 Jan 2012, 14:59

PREMIER MEETING DE CAMPAGNE À BORDEAUX Hebdo Tout est à nous ! 120 Isabelle Ufferte

Mercredi 12 octobre avait lieu à Bordeaux le meeting de lancement de la campagne de Philippe Poutou en présence d’Olivier Besancenot. Un meeting dans une ambiance chaleureuse et solidaire, en présence de 260 personnes, qui s’est ouvert avec l’intervention d’un gréviste d’Ipsos (s’excusant en riant de ne nous attribuer aujourd’hui qu’entre 0, 5 et 1 %…). Il n’était pas là pour nous parler sondages mais pour dénoncer le mépris patronal et comment l’attribution de la prime Sarko de « partage des profits » (!)... a mis le 6 octobre 99 % des vacataires d’Ipsos en grève illimitée. 6 euros portés après plusieurs semaines de négociations à 24 euros, une « curieuse manière de voir le partage des profits » alors qu’Ipsos a débloqué 20 millions d’euros pour les actionnaires, que son directeur général vient de s’accorder un bonus de 22 000 euros et que l’entreprise vient d’en acquérir une autre pour 595 millions !

Une dignité du monde du travail sur laquelle Philippe est largement revenu, expliquant en quoi sa candidature est à l’opposé du petit monde des politiciens, la candidature d’un « anonyme parmi les anonymes, ouvrier d’usine, salarié victime de la crise ». « La politique est l’affaire de tous, nous devons prendre nos affaires en main et nous représenter nous-mêmes… Nous voulons dans cette campagne être la voix de tous ceux qui en temps normal n’ont pas les moyens de se faire entendre ». Dénonçant la vie faite au plus grand nombre, les attaques subies, Philippe a rappelé les multiples résistances dans lesquelles les opprimés retrouvent dignité et fierté, la chaleur de la solidarité. Face à la dette qui aujourd’hui menace l’ensemble de la société, et alors que tous, de l’UMP au PS, appellent à « réduire les déficits », il a affirmé l’urgence d’empêcher les banques de nuire, les capitalistes de spéculer sur la dette des États, des hôpitaux, des communes : « c’est aux capitalistes et à eux seuls de payer la dette et la crise ! » Et il a rappelé combien l’ensemble des combats sociaux et écologiques posent le problème de la transparence, du contrôle démocratique par la population, les salariés, et remettent en question la domination capitaliste.

Avant Philippe, plusieurs camarades ont pris la parole. Fanny, étudiante en géographie, est intervenue du point de vue de la jeunesse, de ses luttes pour une autre société, rappelant que la révolution n’est pas reléguée à l’histoire. Citant le rôle joué par la jeunesse des deux côtés de la Méditerranée mais aussi au Chili, en Angleterre, elle a dit combien ces luttes portent l’anticapitalisme, l’internationalisme, l’auto-organisation, en lien et aux côtés des salariés, du monde du travail, contre toutes les oppressions.

Olivier, « le facteur de Philippe Poutou dans cette campagne », comme il s’est défini, est revenu sur la crise, de celle des subprimes à celle de la dette, alimentée par la politique libérale de tous les gouvernements, de droite comme de gauche, et le prix payé par les populations. Une situation contre laquelle des millions de femmes et d’hommes, de jeunes, se mobilisent et se battent de par le monde. Une révolte que nous voulons porter avec Philippe sous le drapeau de l’internationalisme, pour une autre mondialisation.

Puis Christine est intervenue pour la fédération 33. Enseignante et élue municipale à Cenon, commune ouvrière de la banlieue bordelaise, elle a éclairé par des exemples locaux la dégradation sans précédent que subissent enseignants et élèves dans l’Éducation nationale, et particulièrement dans les quartiers populaires, mais aussi les luttes de ces dernières semaines. Quant aux communes, nombreuses sont celles qui se retrouvent prises au piège des emprunts toxiques avec des taux qui atteignent jusqu’à 25 %, rendant très concrète et immédiate la nécessité d’annuler la dette !

Un meeting riche qui s’est conclu par un appel à mobiliser ensemble toutes nos forces pour la candidature de Philippe, pour affirmer ensemble haut et fort que c’est aux capitalistes de payer leurs crises !
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Messagede Nico37 » 10 Jan 2012, 04:01

Philippe Poutou stagne à 1% d'intentions de vote

Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste ne se fait pas d’illusions: s’il ne parvient pas à décoller de 1% d’intentions de vote dans les sondages, c’est qu’«il y a une perte de popularité, de médiatisation», depuis qu’Olivier Besancenot n’est plus candidat. Mais aussi qu’il y a «une situation sociale pas si simple» et «beaucoup de résignation et de démoralisation». «Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est une victoire sociale qui redonne la pêche», a expliqué hier sur LCI Philippe Poutou.

En plus, a-t-il ajouté, «il y a des tensions dans le parti» qui «n’est pas en grande forme, c’est vrai». Mais pas question de se rapprocher du Front de gauche et de Jean-Luc Mélenchon qui «pensent qu’un accord est possible avec le Parti socialiste» alors que «nous pensons que non, on ne peut pas s’entendre avec le PS».
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Messagede Nico37 » 13 Jan 2012, 00:40

" Nationaliser les banques et interdire les licenciements " : Philippe Poutou, Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)

Le candidat Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) veut rappeler qu'il y a une autre voie que l'austérité sans fond et surtout préparer un vrai troisième tour de la présidentielle. L'Entreprise décrypte le chapitre PME des programmes des différents candidats. Volet #8 de notre série Présidentielle 2012 : Philippe Poutou, NPA. Par Etienne Gless et Corine Moriou pour LEntreprise.com, publié le 12/01/2012

" Je suis content de répondre aux questions de L'Entreprise car, parmi les candidats, je suis un de ceux qui connaissent le mieux et de façon directe les entreprises. " Philippe Poutou, 44 ans, travaille depuis 1996 comme ouvrier et syndicaliste CGT dans une usine Ford à Blanquefort en Gironde. Le sens de sa candidature ? "Rappeler qu'il y a une autre voie que l'austérité sans fond et surtout préparer un vrai troisième tour de la présidentielle". Ses propositions :

- Revenir au taux d'impôt sur les sociétés à 50 %. "Officiellement, les grandes entreprises sont taxées à 33 %, mais en réalité le taux d'imposition n'atteint que 13 %."
- Créer comme aux Etats-Unis un "Small Business Act" qui réserve une part des marchés publics aux PME.
- Nationaliser les banques et les mettre au service d'un modèle de croissance sociale et écologique.
- Interdire les licenciements. "Pas d'interruption du contrat de travail ni de suspension de la rémunération tant que le salarié n'a pas retrouvé un travail équivalent. Si l'entreprise en a les moyens, c'est à elle de prendre en charge le salarié. Sinon c'est au patronat collectivement d'assurer la garantie de l'emploi : le salarié sera pris en charge par un fonds de sécurité de l'emploi."
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Messagede Nico37 » 17 Jan 2012, 22:25

DÉCLARATION DE PHILIPPE POUTOU. NOUVELLE PROVOCATION XÉNOPHOBE DE C. GUÉANT. mardi 17 janvier 2012

C.Guéant est un ministre content de lui. Le porte-flingue de N. Sarkozy pour les questions de sécurité et d'immigration est content du nombre d'immigrés expulsés, content de la baisse du nombre de naturalisation.

Il vient d'ajouter une nouvelle provocation xénophobe à l'occasion de la présentation des chiffres de la délinquance pour 2011.

Concernant les cambriolages dans les résidences principales et secondaires, il cible de façon explicite les « raids menés par des personnes originaires d'Europe centrale et orientale ».

Les discours sécuritaires, racistes et xénophobes de la part ce ministre, qui s'est parachuté à Boulogne-Billancourt pour les prochaines législatives, sont odieux et insupportables.

C. Guéant, en fait, est le ministre des discriminations et de la xénophobie d'état.

Le NPA inlassablement dénoncera et manifestera contre les discours et agressions racistes qui sont autant d'atteinte à la démocratie et à la solidarité entre les peuples.

Le 17 janvier 2012.
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Messagede Nico37 » 19 Jan 2012, 01:41

Éco-socialisme et agriculture : un vrai projet pour changer de société

Atelier anticapitaliste Salle du Boulodrome Rue de la Somme - Auch Jeudi 19 janvier 2012 à 20 h 30

Pour son premier atelier anticapitaliste de l'année, le NPA 32 organise un débat sur l'agriculture.

Peut-on nourrir la planète tout en préservant l'environnement ?
Le nombre d'agriculteurs gersois ne cesse de décroître. Est-ce inéluctable ?
L'agriculture doit-elle être au service des citoyens/consommateurs ou aux multinationales de l'agro-alimentaire ?
Les paysans doivent-ils avoir peur des anticapitalistes ? des éco-socialistes ?

Ensemble, nous tenterons d'apporter des réponses à ces questions et à toute autre que tu te poses. Nous discuterons des solutions proposées par le NPA et verrons comment elles s'inscrivent résolument dans une démarche anti-productiviste, anticapitaliste et éco-socialiste.
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Messagede Nico37 » 19 Jan 2012, 22:39

POUTOU: "LE SOMMET SOCIAL EST UNE GROSSE ESCROQUERIE" Adrien Gaboulaud

Philippe Poutou envisage d'avoir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle.

Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) réagit aux mesures annoncées mercredi par le gouvernement, qu'il qualifie de «mesurettes». Philippe Poutou dénonce également la «confusion» entretenue par les syndicats et propose de sortir de la crise en donnant «les moyens à la population de consommer». Il égratigne au passage un Jean-Luc Mélenchon qui progresse dans les sondages.

Nicolas Sarkozy a fait plusieurs annonces à l'issue du sommet social qui s'est tenu à l'Elysée mercredi. Il est question notamment de 500 millions d'euros de mesures pour l'emploi et de 1000 agents supplémentaires pour Pôle Emploi. Ne sont-ce pas là des mesures concrètes, qui répondent au moins en partie à vos revendications ?

Tout ce qui s'est passé aujourd'hui est une grosse escroquerie. C'est vrai, il y a des luttes à Pôle Emploi. On s'est battu, dans l'indifférence, pour revendiquer des embauches. Nicolas Sarkozy sort des mesurettes juste avant les élections, pour faire croire qu'il va se passer quelque chose. Après cinq ans de mandat, il commence à se réveiller, avec un double discours. En réalité, sa préoccupation est de s'attaquer aux salariés.

Pensez-vous que les syndicats n'auraient pas dû participer à ce sommet ?

Ah oui! Il y a une sorte de double jeu, de duperie de la part des directions syndicales. Il était clair que ce sommet n'allait rien apporter. Ils y sont allés quand même et maintenant, ils viennent dire que ça ne va pas. Ce jeu-là ne peut que semer de la confusion. Ça met les syndicats dans un rapport de force défavorable. Face au discours guerrier de Sarkozy et Fillon, il faudrait un discours radical du côté des syndicats.

N'y a-t-il rien à sauver dans les mesures envisagées ?

Il faut le dire clairement : Sarkozy est en train de préparer des attaques très, très graves. La TVA sociale, par exemple, est une remise en cause de la protection sociale. Le chômage partiel, c'est très grave aussi. On dit que l'Etat n'a plus d'argent et c'est l'Etat qui va financer ça, alors que c'est aux patrons de payer. C'est complètement anormal!

«C'EST QUAND MÊME DINGUE, DE CONSIDÉRER QUE C'EST CELUI QUI BOSSE QUI COÛTE CHER»

La question de la compétitivité des entreprises françaises est au cœur des débats. Quelle est votre position sur le sujet ?

Il n'y a pas de problème de coût du travail. Ça coûte cher, le travail? Ce ne seraient pas les dividendes qui sont un poids pour les entreprises, mais les salariés? C'est quand même dingue, de considérer que c'est celui qui bosse qui coûte cher.

Vous ne niez pas qu'il y a une crise. Que proposez-vous pour en sortir ?

Il faut donner les moyens à la population de consommer, pour relancer la machine économique. Augmenter les salaires à l'embauche, arrêter les suppressions d'emplois. L'argent nécessaire existe, mais il faut aller le chercher dans la poche des actionnaires, des banquiers et des grosses fortunes. Il y a 11 nouveaux milliardaires en France, de plus en plus de millionnaires et on voit même les ventes de Bentley augmenter. Et le CAC40 a fait 87 milliards de bénéfices, ce n'est pas la crise pour eux.

Le « modèle allemand » est souvent cité en exemple. Est-ce que vous vous référez, vous aussi, à des exemples à l'étranger ?

Nous n'avons pas de modèle, car c'est le même partout. Les tendances sont identiques dans tous les pays. Pour ce qui est de la dette, en revanche, je prendrai pour exemple le Venezuela, l'Argentine ou l'Islande. Ils ont fait le choix de ne plus payer les intérêts de la dette, voire d'annuler une partie de la dette. Ça ne les a pas mis dans des situations catastrophiques. Annuler la dette, c'est possible et c'est la base de tout: tant qu'il faudra la payer, il y aura une politique de rigueur.

Le NPA propose un renversement du système capitaliste. Faites-vous néanmoins des propositions qui pourraient s'appliquer avant ce changement radical?
Oui bien sûr, nous mettons en avant des mesures d'urgence, qui sont en quelque sorte réformistes. Il n'y a pas besoin de renverser le capitalisme pour améliorer le niveau de vie des gens. Il y a 30 ans, le capitalisme était moins inégalitaire qu'aujourd'hui. Il s'agit de faire le chemin inverse, en fait. Par exemple, en revenant à un impôt fortement progressif et à un impôt sur les sociétés à 50%.

«MÉLENCHON, IL FAIT PARTIE DES NOTABLES»

Où en êtes-vous dans votre récolte de signatures d'élus ?

On en est autour de 350. On avance. Je ne peux pas vous dire qu'on est sûrs de les avoir, mais il est plus facile d'envisager d'y arriver aujourd'hui qu'au mois d'août. Nous devons encore voir beaucoup de maires, qui nous avaient dit: «Revenez vers nous si vous êtes en difficulté.» Maintenant, le boulot qui est fait est énorme, on n'a pas envie que ce soit pour rien.

Vous êtes toujours très bas dans les sondages d'intentions de vote. Ne croyez-vous pas que le succès de Jean-Luc Mélenchon vous prive d'espace ?

On est concurrents, parce que nous sommes un peu sur le même électorat populaire, un électorat qui a encore confiance en lui et qui ne se laisse pas prendre dans les pièges du Front national. Mais Mélenchon, c'est un politicien, il fait partie des notables. C'est quelqu'un qui vit de ça depuis 30 ans, qui cumule les mandats. Nous sommes pas dans le même registre. Moi je ne dis pas: «Votez pour moi, je vais m'occuper de vos affaires.» Nous disons qu'il ne faut plus faire confiance aux politiciens. Il faut que les salariés, les chômeurs, les jeunes prennent leurs affaires en main.

La posture de Mélenchon, c'est celle de l'homme providentiel, pour vous ?

Oui. Il en joue. Il dit: «Moi, je vais le bouger Hollande; moi, si j'étais en face de Merkel...» Il a ce discours-là, avec des côtés sympathiques, c'est vrai, parce que nous défendons des choses très proches. Mais pour nous, c'est au peuple d'intervenir.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 20 Jan 2012, 21:47

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Re: NPA

Messagede Nico37 » 22 Jan 2012, 12:52

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