Quelques éléments du texte d'orientation adopté au congrès Solidaires 37 de 2006.
"Dans la continuité de l’esprit de la Charte d’Amiens, notre syndicalisme a une double fonction : défendre les revendications des salariés, obtenir des réformes immédiates et œuvrer à construire un autre futur où les individus émancipés seraient pleinement acteurs. C’est un objectif qui permet de fédérer les luttes éclatées, de les faire converger. Pour se faire il préconise comme moyen d'action la grève générale
L’offensive doit se mener non seulement en termes d’améliorations des conditions de travail et de salariat, mais aussi en termes de conditions de vie. Cela passe par l’exercice d’une solidarité interprofessionnelle, élargie à toutes les luttes : précaires, chômeurs, lycéens-étudiants, immigrés, femmes, « sans », écologie, etc. Il est donc indispensable de passer de la seule résistance et défense des acquis à l’offensive en élaborant un projet, des objectifs, une stratégie de transformation sociale. Il est nécessaire d’élaborer un projet démocratique, égalitaire et autogestionnaire qui soit en rupture avec le système capitaliste...
Le syndicat, la structure interprofessionnelle veut y contribuer. Partant de l’évidence de l’existence de classes et de son corollaire qui est la lutte des classes, nous participons à la construction d’un autre monde sans classes ni exploitation.
Pour l'union syndicale Solidaires 37, l’espace syndical et interprofessionnel doit être aussi un espace de débat et d’élaboration en terme de choix et de projet de société, qui doit déboucher sur l’ouverture vers d’autres mouvements sociaux ou associatifs, en termes de liens, de collaboration et de création d’espaces de débats transversaux.
Nous nous réclamons également de la démocratie syndicale la plus exigeante. Cela signifie que notre fonctionnement interne s’appuie sur le pouvoir à la base et la démocratie directe et la transparence. Notre syndicalisme doit assurer le fonctionnement démocratique de ses structures afin que les prises de décisions répondent le plus fidèlement possible aux aspirations, intérêts et revendications des salariés eux-mêmes. Nous sommes vigilants quant au mandatement et au contrôle de nos élus, pour parer à toute forme de bureaucratisation ou d’autonomisation du pouvoir dans notre syndicat. Nous nous appuyons également sur le fédéralisme et non sur une structuration de type pyramidale."
Ainsi, dans les luttes, nous affirmons la nécessité de l’unité(...)Mais cette unité n’est pas toujours suffisante. Lors de mouvements qui s’installent dans la durée (que ce soit au niveau de l’entreprise, de la branche, du département ou nationalement) nous favorisons, impulsons et soutenons les formes d’organisation où les salariés organisent et dirigent eux-mêmes leur lutte : assemblées Générales, Comités Unitaires de Grève, Collectifs de Lutte, coordinations, etc. Associant syndiqués et non syndiqués, ces structures d’ « auto-organisation » ajoutent la démocratie à l’unité la plus large. Elles permettent un contrôle collectif du mouvement, favorisent un meilleur rapport de force et aident à ce qu’un grand nombre de salariés soit actif dans la lutte.
Et l'on voit bien la touche libertaire qu'il y a là dedans (et un peu de ma plume).
Je ne prend pas toutes les positions de Solidaires au niveau national pour argent comptant. L'avantage chez les libertaires, c'est qu'il ont développé un esprit critique...
Lors des mouvement de mai-juin nous n'avions pas pris de pincettes vis à vis des directions syndicales.
Voici un extrait du tract d'appel de syndiqués et non syndiqués que les militants du Collectif Alternative Libertaire local avaient impulsé, et qui à été repris notamment par Solidaires 37 :
" Nous ne sommes pas des « partenaires sociaux », mais nous sommes des syndicalistes soucieux d’œuvrer pour les intérêts de la classe ouvrière. Il faut que les reculs sociaux cessent !
Gouvernement et parlement légifèrent à tour de bras, emportant avec eux une bureaucratie syndicale qui ne produit que des stratégies d’accompagnement de la régression sociale généralisée.
Nous n’en sommes pas aujourd’hui à demander aux directions syndicales d’être ce qu’elles ne sont pas, nous avons compris que seul un mouvement social animé et impulsé par la base peu briser la lame de fond réactionnaire qui s’abat sans relâche contre les travailleurs et les populations les plus précaires.
Notre responsabilité est de faire converger nos énergies, nos luttes vers un mouvement de grève générale interprofessionnelle et reconductible, seul capable de créer le rapport de force nécessaire pour mettre un coup d’arrêt à la casse sociale généralisée en cours. Il faut être à la hauteur des enjeux du moment. Les journées d’actions sans lendemain ne servent à rien. Les appels à la grève en ordre dispersé non plus ! Mais à qui peut donc profiter la stratégie des temps dits « forts »… ??? "
Et donc celà prouve d'une part que nous devons éviter les raccourcis et le replis sur soi, que nous avons tout intérêt à être sur le terrain des luttes et de l'unité à la base et en être quand il le faut moteur et animateurs, et que d'autre part nous avons tout intérêt à developper ce type d'échanges dans des conditions correctes et non caricaturales...celà nous fera avancer tous...