Filmer les débats du Conseil municipalBruno Lafon n'est pas opposé au principe.
Mercredi soir, Joël Galineau, un administré de Biganos souhaitait assister à la séance du Conseil municipal. Rien que de très banal, puisque les séances du Conseil municipal sont publiques.
Sauf que M. Galineau voulait filmer les débats. « Muni d'un caméscope, j'ai voulu enregistrer la totalité de la séance. M. Gerrer, de la police municipale, m'en a interdit l'utilisation sur ordre de M. Lafon, maire de Biganos. Malgré mes demandes réitérées, celles-ci sont restées sans effet.
Ceci s'étant passé dans la salle des fêtes, avec courtoisie, dialogue et discrétion, afin de ne pas perturber le travail des élus qui siégeaient », écrit M. Galineau, le lendemain, dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur, au ministre de la Culture et de la Communication, et au préfet de la Gironde, avec copie à la sénatrice maire de Gujan-Mestras, Marie-Hélène des Esgaulx, au député-maire du Teich, François Deluga, au maire de Biganos, et à M. Gerrer, de la police municipale de Biganos.
La prochaine fois
Dans ce courrier, Joël Galineau rappelle la position ministérielle, confortée par la jurisprudence, qui autorise tout citoyen à filmer une séance du Conseil municipal et demande au maire de Biganos de l'autoriser à filmer la prochaine séance, tout en l'assurant utiliser ce moyen d'enregistrement, sans torche (ou minette), et en n'utilisant qu'un cadrage général de l'ensemble des élus.
Bruno Lafon explique avoir été surpris de la démarche. Il regrette surtout que la demande ne lui ait pas été présentée avant le Conseil : « J'ai été mis devant le fait accompli ». Il précise aussi qu'il a demandé leur avis à tous les élus : « Ils ont tous refusé, même les élus d'opposition, je n'ai donc pas donné l'autorisation ».
« Dans son intégralité »
Bruno Lafon n'y est cependant pas hostile, d'autant que des personnes, dans le public, enregistrent déjà les débats.
Joël Galineau qui ne cache pas son engagement politique au sein du Parti ouvrier indépendant (il est membre du comité local du Bassin), et son militantisme syndical FO à France Télécom, évoque une « démarche citoyenne et démocratique » pour « permettre à un maximum de personnes d'avoir accès à ces débats ».
S'il n'est pas opposé sur le principe, Bruno Lafon est cependant prudent sur l'usage qui pourrait être fait de cet enregistrement.
Joël Galineau se veut rassurant : « Je le diffuserai dans son intégralité, sans montage ». Bruno Lafon indique toutefois que pour la prochaine fois, même s'il ne voit pas pourquoi il refuserait, il va tout de même en référer au Conseil et demander leur avis aux élus.
Bernadette Dubourg