NPA : le bluff libertaire de la LCR

Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede kuhing » 23 Juil 2008, 13:48

GuérinNiqueTout a écrit:Ce serait peut être bien de créer un fil spécifique parce que parler d'AL dans "le bluff libertaire de la LCR", même si ça doit en faire jubiler certains, c'est pas vraiment fair play.


Il y a ce fil sur lequel on peut poursuivre la discussion sur AL
dernier congrés d'alternative libertaire
pour le reste j'y reviendrai sans doute.
kuhing
 

Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Antidote » 04 Aoû 2008, 04:06

J'ai été à un meeting dit "de préparation pour la création du NPA", à Grenoble, c'était au printemps.

J'étais plus ou moins d'accord avec leurs idées, à un détail près : pour des futurs anticapitalistes potentiels, ils étaient bien obnubilés par le travail...

Bref. Vient le temps des questions. et là, surprise de taille !

Je prends la parole, me présente, et explique que, ayant eu des contacts avec des libertaires, avec le milieu anarkopunk, et avec les objecteurs de croissance, il y a des bonnes idées à prendre chez eux pour construire un vrai parti anticapitaliste, plutôt que de sombrer dans une politique révolutionnaire de bureau... (et ca a rigolé dans mon dos... d'où mon malaise quand on me parle de "démocratie")

Un homme d'une soixantaine d'années derrière moi, souffle :

"Il faut arrêter les conneries libertaires"

Ah bon ? Et, quand les libertaires ont voulu la radio éponyme, ils l'ont eu ! Depuis le temps qu'ils ont un journal, ils y tiennent ! Depuis que le mouvement anarkopunk existe, y'a du monde pour casser des parpaings sur le dos des fachos ! Quand ils ont voulu des fermes libertaires, ils se sont retroussés les manches, et une pierre de plus était une victoire !

A ce moment là, voyant que j'étais complètement paumé dans cette espèce de foutoir prétendant être un parti anticapitaliste basé sur une ambition électorale et rien d'autre, je me suis cassé. Et je me suis juré de prendre ma carte à la CNT, ce que je ferai bientôt.
Antidote
 

Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede kuhing » 04 Aoû 2008, 18:35

Antidote a écrit:J'ai été à un meeting dit "de préparation pour la création du NPA", à Grenoble, c'était au printemps.

J'étais plus ou moins d'accord avec leurs idées, à un détail près : pour des futurs anticapitalistes potentiels, ils étaient bien obnubilés par le travail...

Bref. Vient le temps des questions. et là, surprise de taille !

Je prends la parole, me présente, et explique que, ayant eu des contacts avec des libertaires, avec le milieu anarkopunk, et avec les objecteurs de croissance, il y a des bonnes idées à prendre chez eux pour construire un vrai parti anticapitaliste, plutôt que de sombrer dans une politique révolutionnaire de bureau... (et ca a rigolé dans mon dos... d'où mon malaise quand on me parle de "démocratie")

Un homme d'une soixantaine d'années derrière moi, souffle :

"Il faut arrêter les conneries libertaires"

Ah bon ? Et, quand les libertaires ont voulu la radio éponyme, ils l'ont eu ! Depuis le temps qu'ils ont un journal, ils y tiennent ! Depuis que le mouvement anarkopunk existe, y'a du monde pour casser des parpaings sur le dos des fachos ! Quand ils ont voulu des fermes libertaires, ils se sont retroussés les manches, et une pierre de plus était une victoire !

A ce moment là, voyant que j'étais complètement paumé dans cette espèce de foutoir prétendant être un parti anticapitaliste basé sur une ambition électorale et rien d'autre, je me suis cassé. Et je me suis juré de prendre ma carte à la CNT, ce que je ferai bientôt.


Un témoignage de plus pour montrer qu'on ne marie pas l'eau et le feu.
Sur que si les libertaires et les anarchistes rentrent dans le NPA ils se feront éteindre illico et ils disparaitrons.
Les anarchistes et les libertaires,sans pour autant fusionner dans une même organisation, doivent se regrouper en une force indépendante regroupant tous ses courants et acceuillant tous ceux qui souhaitent un projet de société sans classes, sans état , libérée du système capitaliste.
C'est notre seule garantie contre les dérives bureaucratique et électoraliste inhérentes à toutes les formes de marxisme.
C'est notre seule garantie de voir un jour cette société sans classe, sans état, sans bureaucrates.
Une société autogestionnaire.

ps: bienvenue à toi sur ce forum.
kuhing
 

Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Roro » 04 Aoû 2008, 21:27

Antidote a écrit:J'ai été à un meeting dit "de préparation pour la création du NPA", à Grenoble, c'était au printemps.

J'étais plus ou moins d'accord avec leurs idées, à un détail près : pour des futurs anticapitalistes potentiels, ils étaient bien obnubilés par le travail...

Bref. Vient le temps des questions. et là, surprise de taille !

Je prends la parole, me présente, et explique que, ayant eu des contacts avec des libertaires, avec le milieu anarkopunk, et avec les objecteurs de croissance, il y a des bonnes idées à prendre chez eux pour construire un vrai parti anticapitaliste, plutôt que de sombrer dans une politique révolutionnaire de bureau... (et ca a rigolé dans mon dos... d'où mon malaise quand on me parle de "démocratie")

Un homme d'une soixantaine d'années derrière moi, souffle :

"Il faut arrêter les conneries libertaires"

Ah bon ? Et, quand les libertaires ont voulu la radio éponyme, ils l'ont eu ! Depuis le temps qu'ils ont un journal, ils y tiennent ! Depuis que le mouvement anarkopunk existe, y'a du monde pour casser des parpaings sur le dos des fachos ! Quand ils ont voulu des fermes libertaires, ils se sont retroussés les manches, et une pierre de plus était une victoire !

A ce moment là, voyant que j'étais complètement paumé dans cette espèce de foutoir prétendant être un parti anticapitaliste basé sur une ambition électorale et rien d'autre, je me suis cassé. Et je me suis juré de prendre ma carte à la CNT, ce que je ferai bientôt.



J'ai été dans le même bain que toi l'ami...
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede kuhing » 05 Aoû 2008, 09:53

Roro a écrit:J'ai été dans le même bain que toi l'ami...


Par curiosité je suis allé voir le forum récent du nouveau parti capitaliste , je m'y était inscrit à tous hasards il y a environ 1 mois pensant que mon inscription serait bloquée comme pour le FMR.
Et pas question de m'inscrire sous un autre pseudo bien sur.
Et bien non j'y rentre tranquille :hehe:
Donc si vous voulez aller les faire un peu chier :) c'est
Par là

et vous verrez aussi qu'il y en a encore qui se bercent de douces illusions

...vite rappelés à l'ordre cependant
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede willio » 07 Aoû 2008, 23:50

Hum... je sais pas vraiment ce qu'ils comptent nous faire mais déjà leur forum est mal foutu... :roll:
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Pïérô » 15 Aoû 2008, 23:31

J'y suis allé voir, c'est vrai que leur forum est un peu austère...
Je me suis intéressé aux sondages sur le nom du futur parti, pour voir un peu ce que çà pouvait reflèter, parce que le choix du nom peut reflèter certains trucs. Et, c'est là où il y a à la fois "gauche" et "révolutionnaire" que celà emporte le plus de suffrages. Et du coup je trouve que c'est assez révelateur des contradictions et de "l'élasticité" que ce nouveau mouvement va rencontrer...
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Clown » 15 Aoû 2008, 23:50

quelques perles rares de leur forum:

" meme chavez ne laisse pas son peuple diriger le pays ! pourtant difficile d'etre plus a gauche ..."


" je pense qu'il faut donc avoir un programme , radical certes , mais assumé par les leaders "


" Pour chavez qui est colonel je dirais déjà qu'il est une bonne raison de ne pas être antimilitariste."

" quand a l'armée, il est évident qu'elle est necessaire, on ne laisse pas un pays sans militaires "

" Mettre en place une reelle coopération militaire europeenne "

" mais c'est tout de meme un état qu'un parti s'apprete a diriger. Donc une armée aussi ...."

" un service civil et militaire pour tous serai souhaitable peut etre aussi , ne serai que pour combler ce vide cree par les militaires de carriere qui ne serai pas affecte aux taches civiles , qui soit dit en passant , et vu le nombre de personne en manque de travail , pourrait facilement etre remplace par ce biais la aussi ... "



:lol: :lol: :lol:
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede poolpikan » 18 Aoû 2008, 03:30

:lol: :lol:

la dernière arf! :haha:




:fuck2:
Le problème n'est pas gauche-droite. Il est haut-bas.
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Roro » 19 Aoû 2008, 22:53

VU A LA TELE : LE NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE, ENRICHI AUX ENZYMES ANTI-K
--> ENRICHI AUX ENZYMES ANTI-K
Un parti qui engrange aux élections des fauteuils de conseiller municipal, général, régional, voire de député, c’est ce que la LCR espère bien nous "vendre" sous le nom, calculé pour être le plus largement rassembleur possible, de "Nouveau parti anticapitaliste". Si la marque N.P.A. vient d’être lancée dans le public, le grand toilettage nécessaire à la réussite de cette opération promotionnelle a commencé depuis un brin de temps. Il est donc nécessaire de se pencher sur les transformations récentes de la LCR pour comprendre ce que sera le NPA.



Tout le monde a pu observer que ce changement a concerné le "personnel" : les vieilles barbes soixante-huitardes ont fait place à de jeunes gens fashionables. Il a concerné aussi les "idées". La "dictature du prolétariat" en a fait les frais.

Il faut dire que cette idée de base du marxisme a fait ses preuves ! De 1917 à nos jours, en Europe, comme en Asie, voire en Afrique et même en Amérique (n’oublions pas Cuba), elle a courbé sous son joug des centaines de millions d’individus. Elle a massacré à son aise, créé des désastres écologiques irréparables, augmenté les inégalités, réprimé la pensée et, finalement, suivant les pays, soit débouché sur des dictatures capitalisto-mafieuses soit ne fait que se survivre, à grands coups de répression. Remarquons quel’Occident "démocratique" n’a pas fait mieux : d’abord il a produit des dictatures tout aussi sanglantes (Allemagne, Italie, Portugal, Espagne, Amérique du Sud, sans oublier l’Etat français du maréchal Pétain...), ensuite, il ne s’est pas gêné pour cautionner ou organiser lui-même des massacres (Vietnam,...) des génocides (Rwanda...), piller et affamer des populations, détruire sans scrupule les équilibres écologiques.


La différence entre ces deux systèmes mortifères, c’est certainement que des millions d’hommes et de femmes ont pu sincèrement croire qu’après d’inévitables sacrifices, la "dictature du prolétariat", allait leur ouvrir la route du bonheur. La déception a été à hauteur des espérances soulevées : totale. Tant et si bien que presque tout le monde a compris que si la "dictature du prolétariat" est indubitablement une dictature, c’est tout aussi indubitablement à l’encontre du prolétariat qu’elle s’exerce (1). Or, la "dictature du prolétariat" était un des piliers théoriques de la LCR.


Au moment où cette organisation estime, sous le nom de NPA, qu’elle est en mesure de passer un cap, le discrédit total qui frappe ce pilier théorique était un obstacle majeur. C’est pourquoi, fort discrètement, la "dictature du prolétariat" a été évacuée. Mais tout n’est pas si simple. Le marxisme -que sa variante soit trotskyste, stalinienne ou maoïsteest en effet un système clos, tautologique : tout s’y tient. Chaque partie s’explique par l’ensemble, et l’ensemble a besoin du moindre détail pour expliquer une de ses parties.


Retirer une seule pièce d’une telle orthodoxie, c’est faire voler en éclat tout le système. Abandonner la "dictature du prolétariat", c’est rendre tout le système foireux. Les trotskystes de la LCR le savent mieux que nous. Leur drame politique tient dans cette contradiction : s’ils conservent la dictature du prolétariat, ils perdent les élections ; s’ils l’abandonnent, ils perdent leur communisme.


Pour ceux qui au NPA, tirent les ficelles, ce dernier abandon n’a pas plus d’importance que l’abandon du socialisme par le parti qui en porte le nom. Ça fait longtemps qu’ils ne croient plus dans ce qu’ils racontent. Restent les "petits jeunes", les militants de base qui, eux, y croient encore à cette révolution, et qui sont indispensables pour coller les affiches, distribuer les tracts et pousser l’électeur potentiel vers le "bon" bulletin de vote. D’où, entre maintien et abandon de la "dictature", la troisième voie, bien jésuitique, prise par la direction du mouvement : si, au grand public, on explique que la dictature est abandonnée, aux militants de base on raconte que cet abandon n’est que tactique, qu’on laisse tomber l’expression "dictature du prolétariat", mais que c’est pour du beurre : on conserve le concept, car il fait partie du "noyau dur" de la théorie.


Evidemment, cette manipulation ne trompe que ceux qui veulent bien être trompés. Mais, tout comme, à l’époque, la direction du PCF estimait que sa base la suivrait dans ses contorsions idéologiques, la direction trotskyste estime qu’il seront assez nombreux à se satisfaire de ce gros mensonge. Et, pour elle, c’est là l’essentiel.

M.M.

_1.- Ce que les anarchistes avaient parfaitement analysé, pronostiqué et dénoncé dès la fin du XIXème siècle.

Document

Dans le journal "Rouge" <à />> du 20 novembre 2003, un militant de la LCR explique pourquoi son parti a abandonné la notion de "dictature du prolétariat" : "La dictature du prolétariat est aujourd’hui chargée d’une telle signification historique, ..., qu’il est impossible de présenter nos conceptions du pouvoir des travailleurs ou de la démocratie socialiste comme le régime de la dictature du prolétariat".

Dans la suite, le journal anticapitaliste “Rouge” rappelle la définition de ce concept : “Dans l’histoire de la pensée marxiste, la notion de "dictature du prolétariat" a été employée dans une double acception. La première renvoie au constat que, dans une société où subsistent des classes sociales, tout Etat peut être caractérisé comme une dictature de classe, c’est-à-dire comme la domination d’une classe sociale sur une autre. Elle évoque inéluctablement concentration du pouvoir dans les mains de l’une des deux classes fondamentales de la société et pointe l’alternative : dictature de la bourgeoisie ou dictature du prolétariat.

La deuxième acception de la dictature du prolétariat, plus circonstancielle, qualifie un régime politique lié à une situation d’exception. Lors de la crise révolutionnaire qui vise au renversement des classes dominantes et à l’établissement d’un nouveau pouvoir, se met en place une dictature révolutionnaire, un régime qui concentre tous les pouvoirs et qui, face à l’ennemi, utilise des mesures d’exception (y compris des mesures restreignant les libertés démocratiques), le temps de stabiliser les nouvelles institutions révolutionnaires".

Ensuite, l’auteur remonte à Marx et Engels avant de conclure : “Ces grandes lignes restent, aujourd’hui encore, le noyau dur d’un programme de démocratie révolutionnaire". Un “noyau dur” officiellement abandonné.


http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1550


Lu sur l'En Dehors : http://endehors.org/news/vu-a-la-tele-l ... mes-anti-k
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Chadagova » 19 Aoû 2008, 23:04

Quand les communistes se conforment au système pour devenir présentable... :confus:
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Roro » 22 Aoû 2008, 02:41

C'est fou tout ce qu'on peut trouver sur daylimotion !

http://www.dailymotion.com/relevance/se ... in-20_news
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Clown » 22 Aoû 2008, 03:52

Roro a écrit:C'est fou tout ce qu'on peut trouver sur daylimotion !

http://www.dailymotion.com/relevance/se ... in-20_news



-"on va faire tourner la machine et on va défoncer les socialos"

- "seulement les socialos ?"

- "Bah ouais, pfff, la droite elle est déjà morte quasiment"

.....
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Nico37 » 27 Aoû 2012, 23:33

Pourquoi je quitte le NPA et rejoins Alternative Libertaire Bobigny le 25/08
Jean-Yves Lesage, ouvrier d’imprimerie, élu au Conseil Politique National du NPA.

J’avais déjà changé de parti, cette fois je change d’avis. J’ai toujours dit que j’avais changé parfois de parti politique mais jamais de ligne politique : celle du rassemblement des militants de terrain du PCF, de l’écologie et de l’extrême-gauche contre tous les dogmatismes et pour la révolution (1).
Je pense encore que cette orientation était la bonne, mais je dois avouer qu’elle a échoué. Elle était sans doute naïve. Je ne crois plus que des milliers de militants issus du PCF pourraient enfin rompre avec les ornières du stalinisme et de la tactique électorale inféodée au PS. Cette stérilisation de milliers de militants ouvriers sincères et dévoués sera d’ailleurs à ajouter au bilan du mouvement communiste international. Je ne crois plus non plus que les militants des divers groupes issus de l’extrême-gauche arriveront à surmonter leurs querelles anciennes. Il faut donc tenter autre chose et autrement.

Après l’implosion du SSP (2) et du NPA, c’est au principe même d’un parti issu du moule intellectuel du bolchevisme que je tourne le dos. En France comme dans le monde entier j’ai vu trop de succès temporaires et d’organisations révolutionnaires exploser en plein vol du seul fait des divergences entre dirigeants (réduites parfois à des conflits d’ego) pour croire encore au mythe d’une direction sinon infaillible au moins nous évitant la faillite. J’ai cherché longtemps le « bolchevisme vrai » et le parti de la révolution mondiale. Manifestement le ver était dans le fruit du concept avant-gardiste, toujours substitutiste même dans ses versions les plus soft.

Lorsque j’ai commencé à militer, dans la première moitié des années 70, j’ai été sommé comme tout le monde à l’époque, de choisir un dogme contre l’autre, un homme contre l’autre : Marx contre Bakounine. Dans mon lycée les anarchistes étaient sympas et flamboyants mais c’était des rigolos et leurs potes de la LCR aussi. Les maos, les lambertistes et LO étaient rigides et déprimants. J’ai alors choisi le premier (Marx) version JC où se concentraient les enfants de prolos et j’ai depuis ce temps tout ignoré du second.
Après 40 ans de militantisme sur tous les terrains syndicaux et associatifs et une certaine connaissance des courants staliniens et trotskistes internationaux, c’est sur cette coupure initiale que je reviens. Non pas pour inverser mon choix. Mais pour le renverser radicalement. Après d’autres puisque je découvre tardivement Guérin et Fontenis, je souhaite non pas tenter de fusionner les frères ennemis de la I° Internationale mais tirer de chacun d’eux le meilleur et rejeter le pire. D’autres ont déjà appelé cela le communisme-libertaire. Et cela me convient bien. Pas d’émancipation de tous sans émancipation de chacun. Va donc pour une orientation politique fondée sur le rejet des erreurs autoritaires du marxisme et le rejet des errements anarchistes.

Moi qui ai toujours rêvé être dirigé par de bons chefs (à la fin des années 80 j’avais refusé d’entrer au comité central de la LCR ne pensant pas avoir les talents nécessaires pour la fonction) je tire un trait radical sur cet héritage marxiste-léniniste et sur la construction d’un parti qui sélectionne avec soin des révolutionnaires professionnels pour guider les masses. Je choisis le fédéralisme qui n’est pas sans faiblesse ni défaut mais qui a au moins le mérite d’être une école pratique du socialisme autogéré auquel j’aspire. Et qu’on ne me dise pas que le NPA n’a rien à voir avec l’histoire et le moule idéologique sanctuarisé par le « succès » de la Révolution russe !

Je pars après un an de réflexion (3) en laissant de nombreux amis et d’excellents camarades dans ou autour du NPA. Avec certains d’entre eux j’avais tenté de mener le débat pour faire évoluer le NPA. Nous avions notamment établi que les militants d’un parti révolutionnaire ne pouvaient en aucun cas avoir des conduites politico-morales contraires au but final émancipateur, même au nom d’une supposée efficacité. Mais je ne crois plus que cette organisation puisse muter hors de ses racines historiques et théoriques. Pour autant je compte bien continuer à militer avec nombre d’entre eux sur tous les terrains.

Un échec qui vient de loin.

Plus personne ne peut nier l’échec du NPA. Effondrement militant, incapacité à faire vivre la pluralité, mode de débats délirants, illusions et épuisement dans l’électoralisme, captation démocratique par le jeu des tendances, enjeux dérisoires de mini-bureaucratie…nous sommes de plus en plus nombreux à faire les mêmes constats. En créant dans le NPA le groupe de réflexion « Nouveau Parti Vraiment » (4), groupe inter-tendance, nous posions clairement le problème : Le NPA n’avait été que la duplication en plus large de feu la LCR mais jamais un parti « nouveau ». Ni politiquement, ni dans son fonctionnement. A l’époque les dirigeants de toutes les tendances nous qualifiaient « d’apolitiques »…
Le noyau dirigeant avait été sélectionné par l’ancienne direction de la LCR à l’occasion d’un basculement générationnel sur la base d’un consensus non-explicite entre multiples sous-fractions. Avec une boussole politique instable fixée sur deux concepts : celui dit des « 2 gauches » et celui dit de « gauche radicale ».
Ces deux concepts peuvent se résumer ainsi : d’un côté il existe la gauche « social-libérale » (PS) dont il ne faut rien attendre ; de l’autre côté il existe la gauche « radicale » qui pour certains devait se traduire par « gauche révolutionnaire » mais pour d’autres par « toutes les sensibilités à gauche du PS ». Deux lectures parfaitement divergentes jusque dans le noyau dirigeant où chacun espérait secrètement faire triompher « sa » lecture. Ce qui laissait un flou monstrueux en termes de projet et/ou d’alliances électorales. Dans les deux acceptions (gauchiste ou centriste) les camarades esquivaient le problème de la persistance du réformisme politique parmi les masses, escamotage rendu plausible du fait de l’effondrement organisationnel de ce courant représenté par le PCF et ses satellites. D’où la brutalité des débats et des évolutions individuelles au sein du noyau dirigeant du NPA quand le Front de Gauche et Mélenchon a commencé à redonner un visage au réformisme spontané des travailleurs.

Et maintenant ?

Le PS est devenu un parti bourgeois (même si une partie de ses militants peuvent parfois porter des attentes que nous partageons). Il défend sans faux-nez réformiste les intérêts bien compris de la bourgeoisie.
Le Front de Gauche est une nébuleuse réformiste. Une organisation qui évoque des changements radicaux mais qui entrave la construction du rapport de force nécessaire à les imposer dès que les intérêts de sa bureaucratie sont en jeu.
Les organisations révolutionnaires restent (sans surprise) totalement minoritaires en dehors d’une période pré-révolutionnaire mais elles devraient fédérer un bien plus grand nombre de ces militants radicaux qui existent dans le mouvement syndical et associatif dans le cadre d’une organisation ou d’un front d’organisations. Car nous devons reconstruire sur le dégoût bien réel des désillusions. Je pense d’ailleurs que les tentatives de « nouveaux partis » sur les ruines du marxisme autoritaire après l’effondrement des pays de l’Est étaient non pas enfin du neuf dans le paysage mais au contraire la queue de la comète des efforts des travailleurs au long du 20° Siècle pour construire leurs outils de défense et d’émancipation. Il est temps de reprendre à zéro les débats et les erreurs depuis le 19° !

Communiste toujours !

Nous vivons une crise historique du capitalisme qui va redistribuer pour quelques décennies les richesses et le pouvoir entre bourgeoisies montantes et bourgeoisies perdantes. Avec des conséquences énormes pour les travailleurs qui paieront la facture. Cette situation est en soi politisante (donc clivante) forçant les travailleurs à choisir entre une fausse sécurité fascisante, un moindre mal réformiste et le va-tout révolutionnaire.

Pour pousser dans le bon sens le choix des travailleurs et de la jeunesse, une organisation reste nécessaire, reliant les militants investis dans le syndicalisme et dans les associations combattantes. Nul besoin d’un état-major autoproclamé qui surgira de la démocratie directe quand les évènements s’accélèreront. Mais pertinence d’un réseau pratique constitué de militants investis dans tous les secteurs.

Le NPA s’est égaré comme la LCR avant lui en tentant de faire co-exister un fonctionnement vertical avec le mal nommé « droit à l’expérimentation » qui laissait les tendances majoritaires localement faire ce que bon leur plaisait. Les seuls gagnants du système étaient les dirigeants de chaque tendance qui ainsi se partageaient les pouvoirs. Il faut trancher sans chercher un mixte impossible entre les avantages et les inconvénients du verticalisme et du fédéralisme sachant que le fédéralisme n’exclu pas un certain centralisme, construit par d’autres voies que celles héritées du léninisme : celles de la coopération, de la mutualisation et du consensus.

Les camarades d’Alternative Libertaire ont su construire et développer à partir d’un noyau minuscule une organisation dont les militants pèsent dans les mobilisations réelles. Une organisation présente sur le champ international à travers le réseau « Anarkismo ». Une organisation sans chef, où les tâches sont assurées par rotation de mandats et où l’énergie principale des militants n’est pas à combattre en interne au nom de sa tendance mais à peser davantage dans les luttes réelles. Où les inévitables divergences se traitent de manière infiniment plus respectueuse entre militants que tout ce que j’ai connu.

Voilà comment j’ai fait ce choix. Voilà pourquoi j’ai envie de le partager avec vous.

(1) - Interview dans Rouge n° 1174 du 5 septembre 1985.
(2) - Scottish Socialist Party qui a explosé après un démarrage foudroyant sur l’ego démesuré de son brillant porte-parole Tommy Sheridan.
(3) - Relire divers textes dont « Il était une fois le NPA novembre 2011 »
(4) - http://nouveauparti-vraiment.blogspot.com et d’autres réseaux du même type se sont créés manifestant la vitalité militante que portait le NPA.
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Re: NPA : le bluff libertaire de la LCR

Messagede Kzimir » 28 Aoû 2012, 01:57

C'est un texte intéressant, en ce sens que c'est pas un simple changement d'organisation mais une véritable remise en question de la vision de l'avant-garde qu'ont les léninistes. J'espère que l'auteur ne se fait pas des illusions sur AL, mais je pense qu'après ce qu'il a vécu au NPA il aura du mal à tomber plus mal (surtout en terme d'ambiance collective). J'espère également que cela aura un écho, il serait dommage que les militants déçus du NPA partent tous soit dans la nature, soit au FdG. Bon, après j'imagine que certains trotskystes décomposés vont baver, mais c'est la rançon du succès.
Kzimir
 
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