y aussi des différences d'approche dans la manière de faire une orga: le plate-formisme (comme Alternative Libertaire) ou le synthésisme (comme la Fédération Anarchiste)...
L’analyse de René me semble juste sur ce sujet.
http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/A_propos_du_plateformisme.pdfLe débat synthésisme/plateformisme est, au moins en France, totalement dépassé et ne signifie plus rien pour les jeunes générations en particulier, et c’est tant mieux. Il me semble que AL et la FA, pour ne citer que ces deux orgas, ont une position raisonnable sur la question.
Ce n’est pas le cas partout. René cite l’Amérique du Sud. Cette tendance existe aussi aux USA où l’aspect idéologique et organisationnelle est très présent et un brin surréaliste quand on connait le nombre de personnes concernées par le sujet.
Maintenant, si les orgas anarchistes en France ont comme stratégie de devenir un mouvement de masse, elles vont devoir un jour ou l’autre réfléchir à la question. Il semble aujourd’hui que cela ne soit pas le cas et que soient privilégiés des "fronts", comme l’anticapitaliste. C’est un autre sujet....
Plus complexe est la question des "inorganisé-e-s" – terme inexact selon moi – car seule une poignée d’anarchistes de salon réfutent encore la nécessité de s’organiser. Je préfère le terme non-affilié-e-s.
Je pense qu’ils/elles représentent la majorité mais aussi des approches et des sensibilités très variées qui ne pourraient pas cohabiter dans une organisation au sens traditionnel du terme , "front libertaire" ou autre.
Il y a sans doute une rupture importante, qui concerne l’idée de révolution sociale via une idéologie, le communisme, fut-il libertaire, ou une méthode, le syndicalisme, fut-il anarcho. Cette "rupture" n’est que théorique, bien souvent, parce que la méthode appliquée sera collective, les moyens anarchistes, mais ne seront pas appelées "communistes" ou "anarchistes". Par exemple, si vous allez à Notre Dame Des Landes l’organisation sociale sur la ZAD sera collective mais ce n’est pas la peine de venir prêcher au nom du NPA, du communisme libertaire, ou de tout autre sigle. La question ne se pose tout simplement pas en ces termes. Chacun-e est ce qu’il/elle est et apporte, avant que d’être un-e militant-e de l’orga ou du parti X ou Y.
Ca n’a pas empêché un syndicat, comme la Conf’ Paysanne de trouver sa place à côté de radicaux, parce qu’il y avait convergence sur l’important et le seul et réel ciment était la lutte (concrète, immédiate, pas la révolution à venir).
Cette approche comporte des forces et des faiblesses. Elle est peu visible et peu lisible encore, par sa diversité. Peut-être se structurera t’elle dans des formes à définir, mais cela ne se fera pas dans des termes plateformisme vs synthésisme ou communisme libertaire mais à partir de réseaux de groupes affinitaires, non pas autour de questions directement idéologiques mais autour de luttes et d’alternatives locales, environnementales ou autres.