Alternative libertaire

Alternative Libertaire

Messagede bipbip » 06 Déc 2013, 00:32

Tract d'Alternative Libertaire
Chômage-précarité : Le 7 décembre, sonnons l’alerte sur le mauvais coup qui se prépare

Bataille en vue dans six mois ! Il faut tirer la sonnette d’alarme à l’occasion de la manifestation du 7 décembre contre le chômage et la précarité. Les intérêts des chômeuses, chômeurs, précaires et de l’ensemble des salarié.e.s sont menacés : la convention Unédic, qui fixe les conditions d’indemnisation du chômage, va être renégociée en 2014. Or, depuis 1992, presque chaque négociation a abouti à une régression.

La tactique du patronat

Elle est éprouvée : 1) quand les comptes de l’Unédic sont dans le rouge, on les «  assainit  » en rognant les indemnités ; 2) trois ans plus tard, retour dans le vert  : quelle aubaine, on baisse les cotisations patronales ; 3) les comptes replongent : vite, rognons les indemnités…

En 2013, les comptes sont dans le rouge. Avec 15 500 chômeurs indemnisés de plus en 2013, et encore 29 500 de plus attendus en 2014, la dette de l’Unédic pourrait atteindre 22,3 milliards d’euros à la fin de 2014 [1].

Pour diminuer l’assurance-chômage...

Pour qu’il y ait moins de chômeuses et de chômeurs soient indemnisés, il suffit de déplacer le curseur des exigences  : il faudra avoir cotisé davantage de mois, pour être indemnisé moins longtemps… À chaque déplacement du curseur, on prive d’assurance chômage quelques dizaines de milliers de personnes.

Le mot-clef : dégressivité

Pierre Gattaz, le nouveau patron du Medef, refuse toute augmentation des cotisations patronales, et souhaite le rétablissement de la «  dégressivité des allocations  » (Le Monde du 14 juin 2013). La formule est lâchée. C’est la clef de la bataille qui s’annonce.

Qu’est-ce que la «  dégressivité  »  ? Il s’agit d’un système instauré entre 1992 et 2001, selon lequel les indemnités des chômeurs décroissaient régulièrement, jusqu’à ce qu’ils atteignent les minima sociaux. C’était, disait cyniquement la CFDT à l’époque, pour les encourager à trouver du travail…

La dégressivité a été annulée par la convention Unédic de 2001, en échange du flicage des chômeuses et chômeurs, désormais menacés de radiation s’ils refusent les emplois qui leur sont proposés (Depuis octobre 2008, on encourt la radiation si on refuse deux «  offres raisonnables d’emploi  »). L’enjeu est de rétablir la dégressivité en conservant le flicage.

Le seul recours : la rue

Comme d’ordinaire, les syndicats jaunes, CFDT en tête, signeront des deux mains tout ce que le Medef leur mettra sous le nez. Comme d’ordinaire, la CGT refusera de signer. Le hic, c’est que cette non-signature n’est pas suffisante pour bloquer l’accord. Il faut donc s’en remettre à la rue. Sans cela, la prochaine convention Unédic sera un coup très dur pour les précaires, et l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

Il est indispensable de lancer une campagne avec un front large, regroupant toutes les forces syndicales et politiques opposées au gouvernement PS-EELV, et dont les organisations de chômeurs-précaires doivent être le pivot.

Une telle campagne pourrait avoir pour étapes  : 1) une semaine d’information pour alerter la population sur ce qui se prépare  ; 2) une manifestation nationale en amont de la négociation, pour mesurer nos forces  ; 3) une semaine d’action pour créer un rapport de forces au moment des négociations, avec occupation des agences Pôle Emploi.

Retroussons-nous les manches  !

http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5587

Tract en pdf : http://www.alternativelibertaire.org/IM ... e_2014.pdf
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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 04 Jan 2014, 01:03

Refonte du site d'AL
C'est en cours... :
http://www.alternativelibertaire.org/
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Re: Alternative libertaire

Messagede Pïérô » 17 Fév 2014, 15:20

Ce lundi 27 février

Les responsabilités de l’Etat dans les violences racistes

Réunion publique-débat, dans le cadre de la Semaine anticoloniale, avec Kamel Badaoui, Ramata Dieng, et des militantes et militants d’AL. Lundi 17 février, 19h-22h, espace Louise Michel, 42 ter rue des Cascades, Paris 20e (métro Jourdain).

Les agressions racistes ont été nombreuses ces derniers mois (agression de plusieurs filles voilées à Argenteuil, à Reims, Orléans, agression d’un jeune Cap-Verdien à Chelles, etc).

Ces agressions s’inscrivent dans un climat entretenu par l’État (crimes policiers racistes impunis, chasse aux sans-papiers, radicalisation du discours anti-Roms, islamophobe et xénophobe au plus haut sommet de l’Etat, dans les partis et dans les médias).

Ce climat n’est pas étranger à la stigmatisation des quartiers populaires, de ses habitants et notamment de sa jeunesse, vue comme nouvel ennemi intérieur. Il n’est pas étranger non plus aux discriminations, à l‘exploitation et aux mesures sécuritaires spécifiques auxquelles sont soumises ces populations, qu’elles soient roms, immigrées, sans papiers ou française issue de la colonisation. Enfin, il n’est pas étranger aux luttes et résistances qui tentent de se construire depuis trente ans.

Comment résister à la banalisation du racisme, à la montée de l’extrême droite, et aux politiques inégalitaires de l’Etat ?

Pour discuter de cela avec nous, nous recevrons Kamel Badaoui, du Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), Ramata Dieng, membre du collectif Vies volées (regroupant les familles des victimes de violences policières) et du comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, ainsi que des militantes et militants d’Alternative libertaire.

19h-22h, espace Louise Michel, 42 ter rue des Cascades, Paris 20e (métro Jourdain).
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Re: Alternative libertaire

Messagede Nico37 » 07 Avr 2014, 02:03

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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 29 Sep 2014, 06:17

Tract AL

Pour une vraie fronde sociale !

Face à ce gouvernement au service de la finance, des riches et des capitalistes. Face à ce gouvernement qui jette de plus en plus de travailleur-se-s dans la misère. Face à ce gouvernement qui désigne les immigré-es et les chômeurs-euses comme boucs émissaires. Face à ce gouvernement qui prépare le terrain pour l’arrivée au pouvoir du FN. Une seule réponse réaliste : la lutte sociale. A nous de construire la résistance aux fascistes et l’alternative au capitalisme !

Après la claque qu’il s’est prise aux dernières élections, le gouvernement socialiste met un nouveau coup de barre à droite en nommant le gouvernement Valls II. C’est un pur calcul politicien  : puisque l’extrême droite fait de bons scores électoraux, il faudrait gouverner toujours plus à droite.

Un « tournant libéral » ?

Suite à la formation de ce nouveau gouvernement nous avons eu droit aux bavardages habituels des journalistes : le nouveau gouvernement est-il social-démocrate ou social libéral ? Un ministre a-t-il le droit de donner son opinion ?

Mais il n’y là rien de neuf. Le limogeage de Montebourg et l’entrée du banquier Macron au ministère de l’Économie sont des anecdotes, sans plus. Avec Hollande et ses complices, ce sont des dizaines de milliards d’euros qui sont déjà tombés dans la poche des capitalistes depuis deux ans. Le PS et l’UMP mènent la même politique quand ils sont au pouvoir : une politique contre les travailleur-ses, contre les jeunes, contre les immigré-es.

Ce qui va changer c’est que les choses vont désormais être faites sans complexe et avec brutalité. Parce que les capitalistes s’impatientent et veulent encore plus de fric, comme le montre l’ovation reçue par Manuel Valls à l’université d’été du MEDEF.

Un tournant autoritaire

Le ministre du travail Rebsamen (qui n’a jamais travaillé...) désigne les chômeuses et les chômeurs comme responsables du chômage. La police de Valls continue de traquer les sans-papiers, y compris les enfants dans les écoles. Tout montre que ce gouvernement entend accélérer les choses de manière autoritaire.

Désormais pas une oreille ne devra dépasser. Ce qui signifie une répression accrue contre toutes celles et ceux qui lutteront contre ces politiques ou qui ont le malheur d’être désigné-es comme boucs émissaires. On ne parle pas ici des «  frondeurs  » bien au chaud à l’Assemblée, mais bien des pauvres, des immigré-es, des syndicalistes, des gens qui protestent.

Mais ne nous y trompons pas : l’autoritarisme est la marque des gouvernements illégitimes. Les affaires de magouilles politiques (qui touchent le PS, l’UMP et le FN), la défiance massive face aux pouvoirs en place montrent que cette classe politique soumise aux capitalistes n’est plus légitime. La brutalité est sa seule issue.

Une seule alternative : lutter et s’organiser

Il n’y a pas de salut possible dans ce système. Les institutions sont verrouillées par le copinage, le clientélisme et la soumission à la logique capitaliste. Si nous voulons que les choses changent, il n’y a rien à attendre d’une énième alternance ou d’une VIe République vaguement toilettée.

Nous devons prendre les choses en main, dans nos quartiers, nos entreprises. Notre colère doit s’exprimer massivement dans la rue et dans la grève sans attendre davantage. Soit nous nous organisons pour construire une autre société, solidaire et démocratique, soit le repli sur soi et la soumission l’emportent et ce sont les fascistes du FN qui tireront leur épingle du jeu.

Le sursaut c’est maintenant !

http://www.alternativelibertaire.org/?P ... de-sociale
PDF : http://alternativelibertaire.org/IMG/pd ... ociale.pdf
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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 16 Nov 2014, 13:41

Trac AL 15 novembre

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Re: Alternative libertaire

Messagede Blackwater » 05 Déc 2014, 23:11

http://www.alternativelibertaire.org/?B ... -contre-le
Quels combats contre le racisme ? » à Bruxelles, le 6 décembre
3 décembre 2014 par AL Bruxelles

Ces dernières années, en Belgique comme partout en Occident, les exemples du racisme institutionnel ont été nombreux : Violences policières, islamophobie, discriminations, ou criminalisation des sans-papiers. Autant de faits dont la gauche majoritairement blanche, n’a pu prendre la mesure afin de mieux les combattre. Alternative Libertaire Bruxelles vous invite à en débattre, avec Saïd Bouamama, et Nicolas Pasadena.

La progression du racisme institutionnel est affligeante, partout. Face à cela, la gauche institutionnelle est totalement absente. Ses réactions se limitant le plus souvent à un antiracisme moral condamnant les actes individuels mais refusant de voir la domination de race présente dans nos sociétés, reproduisant elle-même schèmes de pensée raciste hérités de la colonisation comme l’a montré le débat sur l’interdiction du voile en France ; ou adoptant une position paternaliste refusant aux populations racisées de mener leur combat légitime en toute autonomie.

Pourtant les luttes autonomes des racisés pour l’égalité et la justice ne manquent pas. Des Blacks Panthers à la marche pour l’égalité et contre le racisme, autant d’exemple de moments marquant du combat contre le racisme systémique.

A l’heure où, en Belgique, des ministres NV-A (Alliance néo-flamande) affirment publiquement « que l’immigration marocaine, congolaise ou algérienne ne constitue pas une valeur ajoutée pour la Belgique », à l’heure aussi où l’islamophobie s’affiche dans les journaux belges à l’image de l’histoire d’Assim Abassi, ou que la police assassine des afro-américains en toute impunité aux Etats-Unis, il est temps pour la gauche de prendre la mesure du racisme institutionnel.

Cette prise de conscience commence par le refus des schèmes racistes et colonialistes dans ses propres rangs et les postures universalistes. Celle-ci commence également par soutenir les luttes des racisé.e.s sans se substituer à celles-ci. Cet antiracisme doit également être un anticolonialisme parce que le système international, se basant toujours sur les inégalités établies par la colonisation, assoit la domination de l’occident tout en niant l’autodétermination des peuples colonisés.

Des oppressions multiples

Pour comprendre le racisme, il s’agit de l’appréhender de manière globale. En effet, il existe des situations de double ou de triple oppression (de race, de classe et de genre) qui s’entrecroisent afin de justifier les inégalités sociales. C’est à l’intersection de ces dominations que certains se positionnent afin de comprendre cette réalité multiple et les combattre. Alors que les inégalités de classe s’accroissent de par les politiques capitalistes et néo-libérales en Belgique, le racisme sert de justificatif à l’exploitation toujours plus grande des racisé.e.s.

Comme l’affirme Said Bouamama, « toutes les analyses qui occultent les discriminations racistes ne peuvent que devenir aveugles à la réalité des quartiers populaires. Quand par peur de prononcer le mot « race » ou que par coquetterie intellectuelle on se contorsionne pour mentionner une telle inégalité sans la nommer et/ou sans vouloir la mesurer, on contribue objectivement à la reproduire. De même, toutes les analyses qui confondent les réactions à la violence systémique subie (pouvant bien sûr se tromper de cibles) et le racisme systémique et la violence massive qui en découlent, en amalgamant les deux sous le vocable de racisme, alimentent volontairement ou non (le résultat est le même) le racisme systémique. Qu’on le veuille ou non, la classe se vit aussi de manière racisée dans le capitalisme mondialisé contemporain. Reconnaître la réalité pour ce qu’elle est, est la première étape pour pouvoir la transformer. »

C’est de cette réalité que nous entendons appréhender l’antiracisme contemporain et ainsi transformer la société…

« Quels combats contre le racisme ? » Samedi 6 décembre à 16h, à l’Université libre de Bruxelles.

Intervenants :
- Saïd Bouamama : Sociologue, militant, coauteur du livre Nique la France. Devoir d’insolence avec Saïddou, de Z.E.P.
- Nicolas Pasadena : Membre de la Commission antiracisme d’Alternative Libertaire France, auteur du texte « pas d’islamophobie au nom des idées libertaires ».


Cet événement d'AL Bruxelles me laisse un peu pantois, Saïd Bouamama étant le fondateur du PIR et militant de la Coordination communiste, parti stalinien. Saïd Bouamama étant également un ami de Michel Collon.
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Re: Alternative libertaire

Messagede Pïérô » 06 Déc 2014, 10:51

Je partage cela. Il y aurait matière à porter ce type de débat sans avoir besoin d’inviter ce personnage trouble.
Il y a aussi quelques éléments à critiquer et qui apparaissent dans le corps du texte. La question de la critique d’une posture universaliste, peut se lire en une sorte de soutien inconditionnel nous privant de tout esprit critique. Je prend souvent l’exemple de la double punition que subissent les femmes voilées, et qui devraient être recluses à la maison, le fait que ces femmes ne puissent accompagner leur enfant dans le cadre de l’école par exemple (sorties scolaires notamment). Il y a là une lutte à partager. Mais ceci ne doit pas oblitérer notre critique de ce symbole de l’oppression spécifique des femmes. Et ce n’est pas être “petit blanc impérialiste et colonialiste” que de porter ce type de valeur et de combat. Cependant, et il y a là différence avec le PIR, la question de la lutte des classes et de ce facteur unifiant n’est pas occultée.
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Re: Alternative libertaire

Messagede Blackwater » 28 Déc 2014, 13:25

Pïérô a écrit:Tobold Sonnecor, à jouer la girouette et le fourre-tout au NPA on se retrouve à côtoyer et défendre le Pire...et abandonner le sens. Tu montres combien tu patauges dans la mare confusionniste à coasser, comme là, comme d'autres sombres grenouilles, tant que tu crois que ça fait des bulles dans la vase, penses-tu. :mrgreen:


Je réagis à ce qui vient d'être posté dans le topic "Contre la censure et l'intimidation" dans ce topic car mon propos n'est pas en rapport avec le sujet. Je voulais simplement faire remarquer qu'il n'y a pas forcément plus de faculté à "se retrouver à côtoyer et défendre le pire" quand on est au NPA qu'ailleurs. Militant dans l'organisation qu'est AL, je n'ai pas l'impression qu'AL soit mieux loti, quand je constate notamment ce que j'ai marqué 2 posts plus haut mais pas que, plus généralement les liens que peuvent mener certains collectifs AL locaux avec les stals ou des confus.
Par ailleurs, bien que la frange "officielle" d'AL se la joue très claire sur la prostitution, c'est une ligne qui est loin de faire totalement l'unanimité et qui produit des débats au sein de l'organisation. Je connais des militants proches de Morgane Merteuil par exemple. Et même des militants pro-GPA :mrgreen: .
Donc pour toutes ces raisons, je ne suis pas sûr qu'un militant d'AL soit le mieux placé pour critiquer le NPA sur le fait de "côtoyer et défendre le pire", dont je me demande bien ce que tu entends par Pire. si c'est un jeu de mots avec le PIR, AL en a presque plus que n'en a le NPA...
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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 08 Avr 2015, 02:45

Jeudi 9 avril

Chili : mouvement social et action libertaire

La commission internationale d’Alternative libertaire organise une rencontre avec un camarade chilien afin de discuter autour du contexte social et politique au Chili.

Mauricio, rédacteur du journal Solidaridad et syndicaliste du Frente de Trabajadoras y Trabajadores Ernesto Miranda nous parlera des luttes sociales au Chili, des suites à donner au récent mouvement étudiant, et du travail militant dans les quartiers et les entreprises.

Le mouvement libertaire chilien a été violemment divisé lors de la dernière élection présidentielle. Sur quelle dynamique repartir ?

Rendez-vous à 19 heures, le 9 avril,
au local d’Alternative libertaire,
92, rue d’Aubervilliers, Paris 19e
métro Stalingrad, Marx-Dormoy ou Riquet.

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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 24 Avr 2015, 00:21

Une totale indépendance financière

Alternative libertaire n’a aucun fil à la patte : elle ne bénéficie d’aucune subvention étatique, d’aucun sponsoring, d’aucun cadeau douteux...

Celles et ceux qui financent l’action d’AL :

1. Les adhérentes et les adhérents. Globalement en accord avec le Manifeste pour une Alternative libertaire, ils et elles se regroupent pour agir.

2. Les Ami.e.s d’Alternative libertaire. Ils et elles ne souhaitent pas forcément adhérer à AL, n’en partagent pas forcément toutes les orientations, mais veulent aider le courant communiste libertaire à exister, et participent donc à une souscription permanente. Ils et elles reçoivent chaque mois le mensuel et, parfois, une Lettre spéciale.

3. Les abonné.e.s au mensuel Alternative libertaire. Parce que c’est encore la façon la plus simple de soutenir AL, pour la somme la plus modique, en aident à faire vivre une expression communiste libertaire.

4. Les sympathisantes et sympathisants qui trouvent, dans le catalogue des Éditions d’AL, de quoi lire, afficher, sticker, parfois même se vêtir...


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http://www.alternativelibertaire.org/?U ... financiere
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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 09 Sep 2015, 00:07

12e congrès d’AL (Castillon-du-Gard, 2015)

Motion d’orientation générale

« Pour AL, il s’agit de se battre "dans" le capitalisme pour arracher des victoires, mais des victoires qui ne pourront être que provisoires si elles ne débouchent pas, à terme, sur une rupture révolutionnaire et une transformation sociale. AL ne porte donc pas l’idée d’un nouveau compromis social entre salariés et capitalistes fondé sur un meilleur partage des richesses mais ses militant-es font le choix de s’inscrire avec détermination dans la lutte pour l’établissement d’une société affranchie de toute forme d’exploitation et de domination, lutte qui constitue le lieu, l’expression et le ressort de l’émancipation individuelle et collective. »

... http://www.alternativelibertaire.org/?M ... n-generale
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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 19 Sep 2015, 11:38

12e congrès d’AL (Castillon-du-Gard, 2015
La lutte antiraciste est une lutte sociale

Philosophie générale

Les différents racismes ont été et sont des constructions idéologiques orchestrées par les classes dominantes et les institutions à leur service, sur la base de préjugées, éventuellement préexistant, pour légitimer la domination sur un peuple ou pour renforcer leur domination sur la société en offrant en pâture à la haine populaire une population identifiable, et en divisant ainsi les classes sociales dominées. La période coloniale a été un facteur accélérant l’expansion de nombreux racismes qui perdurent aujourd’hui.

La lutte contre le racisme et la xénophobie est fondamentale pour Alternative libertaire.

Cette lutte revêt une dimension éducative, lorsqu’il s’agit de déconstruire des préjugés qui sont fauteurs de discriminations, d’humiliations et de haines.

Mais elle revêt aussi et surtout une dimension politique, dès lors que le racisme est érigé en idéologie par les classes dirigeantes et leurs États, avec pour effet de diviser et affaiblir les classes laborieuses.

Légitimées par cette idéologie, les mesures discriminatoires et vexatoires à l’encontre des minorités ont pour effet de faire croire à la majorité du prolétariat qu’elle est « privilégiée » et, qu’elle a, au moins par ce biais, des intérêts communs avec la classe dirigeante.

En plus de sa valeur intrinsèque pour l’émancipation en général, l’antiracisme est donc vital pour la cohésion du prolétariat. Si on perd ce point de vue de classe, on peut vite dériver soit dans l’antiracisme identitaire, voire communautaire, soit dans l’antiracisme sentimental, voire paternaliste.


La réalité en France aujourd’hui

Le racisme et la xénophobie sont multiformes : leurs cibles et leurs sources sont diverses. Les discriminations à l’embauche ou au logement sur la base d’une physionomie, d’un patronyme ou d’un domicile sont toujours de mise. Le contrôle au faciès des populations pauvres fait toujours partie du quotidien. Le racisme et la xénophobie se manifestent par des discriminations à l’embauche, des contrôles au faciès mais aussi des violences quotidiennes pouvant aller jusqu’au meurtre.

En sont victimes les travailleuses et travailleurs immigrés venus d’Afrique, d’Europe de l’Est ou d’Asie, mais aussi les Françaises et les Français originaires des anciennes colonies ou de population européennes stigmatisées.

Bien que les statistiques « ethniques » soient officiellement prohibées en France, des enquêtes permettent de mesurer les discriminations à l’égard des personnes de nationalité française, mais de profil « non européen ». Sur le marché du travail : pour un même emploi, une ou un travailleur de profil européen a quatre fois plus de chances d’avoir accès à un entretien d’embauche qu’un travailleur de profil non européen.

Sur le marché du logement : à situation sociale égale, une personne de profil non européen sera retoquée trois fois plus souvent par les agences immobilières qu’une personne de profil européen.

En matière de logement social : à situation égale, dans le parc social, les candidat.e.s de profil européen ont près de 50% d’obtenir satisfaction au bout d’un an, contre 15% pour les autres.

Le contrôle policier au faciès est une réalité prouvée. Une enquête menée en 2007-2008 sur cinq sites tests dont la gare du Nord et la gare RER de Châtelet-Les Halles, à Paris, montrait que les personnes à la peau noire avaient entre 3,3 et 11,5 fois plus de chances d’être contrôlées que celles ayant la peau blanche ; entre 1,8 et 14,8 fois plus pour les personnes de type arabe.

Plus globalement, les enquêtes annuelles de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) révèlent une hausse générale de l’intolérance, en France, depuis 2009. Fin 2012, 7% des Français, quelle que soit leur couleur de peau, s’avouaient « plutôt racistes », 22 % « un peu racistes » et 25 % « pas très racistes ».

L’ensemble des institutions françaises reproduisent et accentuent la discrimination de groupes racisés. Cela peut passer par l’entrave à leur accès aux droits dans différents secteurs (prestations sociales, santé, scolarisation, etc.), par un traitement différencié selon l’origine (notamment par la justice et l’éducation nationale).

Les femmes racisées sont bien sûr des victimes privilégiées du racisme et des discriminations. Parmi l’ensemble des femmes, une oppression spécifique touche les femmes migrantes et/ou non blanches, qui vient s’ajouter à la domination masculine « classique ».


Les habits neufs du racisme

Si les théories racistes biologiques du XIXe siècle ont marqué de leur empreinte bien des préjugés essentialistes qui continuent de circuler, il s’y est ajouté un racisme « culturaliste », renouvelé depuis quelques années par l’idéologie du « choc des civilisations » sans négliger l’influence de la pensée « nouvelle droite ».

L’instrumentalisation des conflits géopolitiques jouent un rôle non négligeable dans l’entretien de cet imaginaire du choc des civilisations : ascension de la Chine, expansionnisme russe, djihad islamiste, colonialisme israélien...

L’impérialisme occidental en Afrique et au Moyen-Orient joue également un rôle déterminant dans la façon dont sont perçus les Arabes et les Africains sous nos latitudes – des gens à mettre sous tutelle pour leur bien ou pour celui de l’Occident.

Pour finir, la circulation des thèses conspirationnistes mettant en cause les Juifs est un élément-clef du renouveau de l’antisémitisme en Occident. Ce renouveau est dopé par l’amalgame entre l’État d’Israël et les Juifs – amalgame qui est le fait aussi bien des sionistes que des antisémites. En France, la vogue du binôme Soral-Dieudonné en est la manifestation la plus criante.


Comment l’État et le capitalisme alimentent le racisme

En France, l’État entretient, délibérément ou non, le racisme et la xénophobie par la politique de fermeture des frontières qui présente les travailleuses et les travailleurs migrants comme un danger, et rejette une partie d’entre eux dans la clandestinité, le travail dissimulé et la prostitution.

Ce racisme et cette xénophobie sont prolongés et aggravés par la stigmatisation récurrente et le discrédit jeté sur les minorités censées menacer « l’identité nationale » (version FN-UMP) ou « la République » (version PS).

Actuellement, les agressions contre deux populations sont particulièrement remarquables : d’une part les populations musulmanes ou supposées musulmanes ; d’autres part les Roms. La hiérarchie engendrée par l’économie capitaliste joue également un rôle. Ainsi, la surreprésentation des minorités stigmatisées dans les catégories les plus pauvres du prolétariat contribue au racisme à leur égard. L’une nourrit l’autre, en un cercle vicieux.

L’héritage colonial et les politiques impérialistes restent des facteurs déterminants dans la diffusion des idées racistes et doivent être combattus comme tels. Face aux flux migratoires qui en sont une conséquence secondaire, les révolutionnaires ont la responsabilité de dénoncer les plans d’ajustements structurels, les politiques néocolonialistes et les guerres impérialistes qui répandent violence et misère au sein des peuples du Sud. Enfin, et même si pour le moment les conséquences n’en sont pas encore massives, la crise climatique va multiplier les mouvements de population. L’ensemble de ces phénomènes sont et seront utilisés par les classes sociales privilégiées pour diffuser le poison raciste, afin de diviser les classes, et une partie de ces dernières, intoxiquées par ce poison, peuvent alors se solidariser avec les premières, qui sont pourtant leurs oppresseurs.


Éviter les pièges identitaires, relativistes et religieux

A propos de l’islamophobie

La stigmatisation de la minorité musulmane en France est un fait. Cheval de bataille de l’extrême droite, elle est reprise par la classe politicienne pour flatter la peur de « l’islamisation » existant dans une population majoritairement chrétienne ou athée.

On a longtemps dit que les attaques contre l’islam étaient une façon détournée de faire du racisme anti-arabe. C’est une réalité mais, depuis quelques années, s’y ajoute le fait que les musulmans sont stigmatisés spécifiquement (dégradation de mosquées par des groupes d’extrême droite, agression de femmes voilées,...). Ce qui donne à penser qu’il y a là une dimension non de persécution – on n’en est pas là – mais de stigmatisation d’une minorité religieuse, considérée comme non compatible avec « l’identité nationale », et constituant donc une forme d’ « ennemi de l’intérieur ».

Pour caractériser ce phénomène, le terme d’islamophobie est désormais largement utilisé dans les médias et tend à se banaliser, et il serait vain de mener un combat d’arrière-garde pour en imposer un autre. Il faut cependant l’utiliser avec prudence, car il est porteur d’ambiguïtés dont certains religieux cherchent à jouer :
- celui de faire taire la critique antireligieuse au nom de l’antiracisme ;
- celui de voir dans tout acte raciste un acte antireligieux ;
- pour résumer, celui d’enfermer une catégorie de la population dans une identité religieuse.

Il faut donc être vigilant, et limiter l’utilisation du mot « islamophobie » aux cas avérés de stigmatisation de la minorité musulmane (sans distinction de la couleur de peau). Le reste du temps, on parlera classiquement de racisme. Nous critiquerons toutes les religions, sans en épargner aucune. Cette critique tiendra évidemment compte des spécificités de chaque oppression religieuse et des stratégies d’aliénation spécifiques de chaque religion et système de superstition.

Contre la réhabilitation des religions

Pour un mouvement social laïc.

Défendre la laïcité, donc la liberté de culte, ne signifie pas faire la promotion des religions ni renvoyer chacun-e à une identité religieuse supposée. Il peut exister des mouvements d’émancipation au sein des différentes religions mais il n’en demeure pas moins que les institutions religieuses, par leurs formes hiérarchiques, leurs discours dogmatiques et leurs règles normatives, sont de puissants facteurs d’aliénation.

Quand nous dénonçons l’antisémitisme ou l’islamophobie, nous ne défendons pas le judaïsme ou l’islam mais nous défendons des personnes discriminées en raison de leur religion supposée l’islam mais nous défendons des personnes discriminées en raison de leur religion supposée.

Pour regrouper largement les travailleuses et les travailleurs dans la défense de leurs intérêts de classe, le mouvement social se doit d’être laïc. Si des mouvements d’émancipation au sein des différentes religions veulent joindre leurs forces au mouvement social, cela doit se faire sur des bases claires impliquant la séparation, dans le cadre commun, du politique et du religieux.

Dénoncer les discriminations religieuses et défendre la liberté de culte ne doit bien sûr pas nous amener à délaisser notre critique radicale des religions. C’est bien parce que nous respectons les choix individuels et parce que nous défendons l’égalité des droits que nous dénonçons l’oppression et les persécutions.

La critique des religions menée par Alternative libertaire n’implique pas l’athéisme de chacun-e de ses membres. L’adhésion résulte d’un accord d’ensemble avec le Manifeste pour une Alternative libertaire, qui indique clairement que « les religions comptent parmi les principaux vecteurs des aliénations », mais il n’est pas question de contrôler les éventuelles croyances des serait un dangereux dévoiement de l’antiracisme.

A propos du « racisme anti-Blancs »

Depuis 2005, la droite et l’extrême droite font campagne contre le racisme « anti-Blancs », espérant susciter une réaction communautariste au sein de la population majoritaire. Il s’agit d’une imposture visant à faire croire que la domination de la culture « blanche » républicaine est menacée.

En effet, pour faire système, le racisme doit s’inscrire dans un rapport de domination où, aujourd’hui en Europe et dans ses colonies, les Blancs occupent toujours la place des dominants.

Certes, de telles manifestations de racisme peuvent exister subjectivement. Si quelqu’un se fait traiter de « sale Blanc », « sale toubab » ou « sale Français », ce n’est pas qu’il souffre d’hallucinations auditives. Il faut entendre son indignation plutôt que de la nier – sinon, il trouvera rapidement des oreilles complaisantes, à droite et à l’extrême droite ;

Mais il faut dire avec netteté qu’objectivement, ce racisme-là ne fait pas système, et qu’il n’est pas une question sociale. En Europe et dans ses colonies, personne ne souffre de discrimination au logement ou à l’emploi en raison de la couleur blanche de sa peau. Toutes les populations, y compris celles victimes elles-mêmes de racisme, peuvent développer des comportements racistes et xénophobes. Le fait d’être victime de racisme n’est pas une excuse pour développer à son tour des réflexes d’exclusion et de haine et doit être combattu comme tout comportement raciste.


Pour un antiracisme unifié

Certains cénacles du gauchisme universitaire ont tenté de mettre à la mode des termes tels que « féminisme blanc »,« antiracisme blanc », « mouvement ouvrier blanc ». Là encore, il s’agit d’une imposture.

Le relativisme des valeurs et des luttes émancipatrices sont une impasse qui sert les intérêts des pouvoirs en place, des clergés et du patriarcat. En France, si la majorité de la population est blanche, il n’y a pas d’organisations délibérément « blanches », hormis à l’extrême droite.

L’utilisation de cette formule conduit à racialiser la question sociale et à diviser le monde selon des frontières identitaires. Elle n’a d’autre but que de dissuader les gens de couleur de rejoindre le mouvement social. Elle se fracasse heureusement sur la réalité de classe : en France, le mouvement social est très bigarré, qu’il s’agisse du syndicalisme ouvrier, des organisations de mal-logé.e.s, du féminisme... Le problème est que, dans les mouvements sociaux, les rôles de coordination et de représentation publique sont, eux, trop peu bigarrés. C’est ce problème que le mouvement social doit résoudre.

Face aux logiques diviseuses et centrifuges, il faut des luttes fédératrices. Le combat antiraciste doit se préoccuper en priorité de l’auto-organisation de l’ensemble des victimes du racisme, mais aussi s’adresser à l’ensemble des classes populaires quelle que soit la couleur de leur peau.

On peut, dans le cadre de l’analyse générale, se pencher sur les caractères spécifiques de tel ou tel racisme (la négrophobie, l’islamophobie, la romophobie, la sinophobie, l’antisémitisme, etc.). Mais il faut se garder de segmenter de la sorte la propagande ou les revendications. Si on cède à cette segmentation, on prend le risque de hiérarchiser et de mettre les victimes en concurrence.

On ne peut que récuser l’assimiliationnisme, cette politique qui réclame l’abandon total par les minorités de leur culture pour se conformer à une « identité nationale » artificiellement prédéfinie et uniformisée. L’assimilationnisme encourage la culpabilisation, les malaises identitaires et l’intériorisation de la domination. Il est aussi une arme de l’ordre social, en justifiant la précarité par un supposé « manque d’adaptation à la société française ».

Il faut au contraire que s’épanouisse une société multiculturelle, dont la laïcité sera le bouclier – une laïcité authentique, pas la laïcité dévoyée par l’extrême droite pour en faire une arme d’invisibilisation des musulman.e.s dans l’espace public.

En défendant la liberté culturelle, on ne défend pas le multiculturalisme à l’anglo-saxonne, assignant chacun à des communautés destinées à vivre séparément, ni la défense acritique des cultures, dont toutes peuvent comprendre des éléments d’oppression incompatibles avec les exigences éthiques et politiques du communisme libertaire.

Mais contre le « devoir d’intervention » pour émanciper les gens de l’extérieur, nous prônons la possibilité de changer pour chacune et chacun.


Une stratégie antiraciste d’émancipation

1. Par les luttes sociales

Les mouvements sociaux (syndicats, comités de mal-logé.e.s, associations de quartiers...) sont les principaux instruments de changement de la société, d’action sur la réalité, et donc un outil pour faire reculer le racisme.

Une grève, une campagne militante (féministe, pour le droit au logement...) ne portent certes pas d’étiquette « antiraciste » explicite. Mais, de façon implicite, ils font reculer les méfiances et les haines.
- par leur caractère de classe (qui relativise les divisions identitaires) ;
- parce qu’ils font naître des rapprochements, de nouvelles solidarités ;
- parce qu’ils encouragent la volonté émancipatrice de leurs acteurs et actrices ;
- et surtout parce qu’ils occupent le terrain social, au détriment des identitaires de tous bords.

Le racisme et le repli identitaire prospèrent sur le recul des mouvements sociaux. La démobilisation, la perte des solidarités de classe, la confrontation solitaire à la précarité rendent l’individu plus réceptif aux discours identitaires et religieux.

Enfin, d’un point de vue général, la question des luttes antiracistes renvoient à un combat contre une forme d’inégalités entre les humain-e-. De ce point de vue, les luttes antiracistes, les luttes contre la domination de genre et celles contre la domination de classe sont porteuses d’une même logique. C’est en construisant au sein des luttes sociales des ponts entre toutes ces luttes que notre combat se renforcera.

Cela signifie qu’au sein de chaque « front » nous devons porter le combat contre les autres formes d’inégalités. C’est cette convergence qui permettra de dépasser les contradictions portées par chaque lutte prise isolément.

Les organisations spécifiques sont également une composante essentielle de la lutte antira­ciste. Elles assurent la permanence de cette lutte et la liaison sur cette question entre les différentes composantes du mouvement social. Elles sont parties intégrantes du Front social de l’égalité et de la solidarité.

D’une part, il s’agit d’organisations d’envergure nationale, comme la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, la Cimade, la FASTI, le GISTI ou RESF : ces organisations ont une audience et mènent des mobilisations qui en font des champs d’intervention parti­culièrement importants. Sans nourrir aucune illusion sur ces organisations, ni sur les ar­rières pensées politiciennes qui peuvent agiter leurs directions nationales, leur renforce­ment et leur autonomie sont des points d’appui à ne pas négliger pour lutter contre le ra­cisme et développer l’égalité.

D’autre part, il s’agit également d’une foule d’organisations locales, de comités locaux d’organisations nationales, de comités de soutien aux Rroms, aux sans-papiers, etc. Elles sont des relais de terrain cruciaux pour développer un discours et des pratiques de lutte contre le racisme.

L’investissement militant dans ces organisations est nécessaire pour que nos actions et nos actes soient en cohérence avec nos analyses et notre discours. Sans un tel investissement, nous ne pouvons pas vérifier la validité de nos analyses et de nos théories.

2. En promouvant les travailleuses et les travailleurs racisé.e.s dans les mouvements sociaux

Il peut y avoir une approche de classe de la notion de « discrimination positive ».

Qu’il y ait des mécanismes pour favoriser l’accès des « minorités visibles » aux postes de pouvoir de la bourgeoisie et de la République, ce n’est pas le problème du prolétariat : c’est un problème interne à la bourgeoisie, qui peut chercher à promouvoir la diversité en son sein pour asseoir sa légitimité ;

En revanche, on peut se poser la question pour ce qui concerne les organisations du mouvement social. En effet, le syndicalisme ouvrier est bigarré, mais plus on « monte » dans les organisations, moins il l’est. C’est un problème.

Depuis des années, la CGT et certains SUD expérimentent des mécanismes pour encourager la montée des femmes dans leurs instances. Pourquoi des mécanismes analogues pour les personnes racisées devraient-ils être tabou ? AL ne prétend pas répondre à cette question à la place des organisations concernées, mais elle mérite d’être posée.

3. En réparant les traumatismes du passé

En octobre 2012, un appel cosigné par plusieurs personnalités (antiracistes, syndicalistes, politiques...) a tenté de lancer un « débat national sur les réparations liées à l’esclavage ».

Ce débat est légitime, dans la mesure où l’héritage historique détermine largement l’ordre social et international présent, mais à la condition qu’on évite deux écueils liés à la notion de « réparation » :
- la judiciarisation de l’action politique, qui ne peut mener qu’à l’impasse. Pour des faits aussi anciens, dont tous les acteurs et actrices ont disparu depuis longtemps, les procédures devant les tribunaux ont une chance infime d’aboutir.
- la justification, au nom d’exactions historiques, de revendications contemporaines. Les revendications légitimes sont autosuffisantes. Il n’y pas besoin, pour les promouvoir, de faire la généalogie des exactions commises entre peuples, au risque d’ouvrir une boîte de Pandore.

En résumé, la question des réparations peut constituer un argument moral, qui vienne en renfort d’une revendication légitime. Elle ne doit pas la fonder, ni la faire dévier dans une procédure judiciaire.

Le combat contre les inégalités héritées du passé, pour ce qui concerne le cas français, se traduit par des revendications à ce jour toujours insatisfaites :
- création d’infrastructures dans les départements d’outre-mer (Dom), toujours sous-équipés en services publics ; indépendance des Dom ;
- abrogation des accords de libre-échange qui assurent l’impérialisme occidental et asiatique sur l’Afrique, et la rivent au sous-développement ;
- liberté de circulation et d’installation des travailleurs et des travailleuses, contre le mythe de l’invasion ;
- Retrait des troupes étrangères qui occupent l’Afrique ou le Moyen-Orient, souvent sous des prétextes humanitaires. Ces retraits ne doivent cependant pas laisser les populations à la merci des forces réactionnaires en présence. Ils doivent s’effectuer de manière à permettre aux peuples de reprendre leur destin en main. Lorsque des forces progressistes locales existent, un soutien doit leur être apporté, y compris en armes lorsque ces forces le demandent pour combattre des armées réactionnaires, comme au Kurdistan syrien par exemple ;
- solidarité entre travailleurs du Nord et du Sud pour renverser leurs propres classes dirigeantes (qu’elles aient ou non profité, jadis, de l’esclavage et du colonialisme) ;
- abrogation de la soit-disant dette des pays anciennement colonisés et remboursement par tous les pays développés des sommes indûment extorquées à ces pays (par exemple à Haïti par la France).

4. Par la satisfaction de certaines revendications symboliques

Certes, le droit de vote pour les étrangères et les étrangers résidant en France n’est pas une revendication fondamentale, dans la mesure où la démocratie représentative est une escroquerie.

Mais pour pouvoir contester cette escroquerie et pouvoir s’abstenir aux élections, il faut disposer du droit de vote. Alternative libertaire y est donc favorable.

Cette revendication du droit de vote des étrangers est surtout intéressante dans la mesure où elle entre dans une logique de totale égalité des droits entre tous et toutes, et qu’elle permet de dissocier la citoyenneté de la nationalité, en la liant au lieu de vie plus qu’à l’origine. Autrement dit, un Malien qui vit et travaille en Seine-Saint-Denis est plus légitime qu’un Français vivant à New York pour s’impliquer dans la vie politique du pays, attendu que la liberté de circulation de travail et d’installation doit s’accompagner d’une égalité des droits de toutes les personnes vivant sur le même territoire.


Rénover l’expression publique d’AL

Il faut revenir à une expression pédagogique, un antiracisme « de base », qui évite la victimisation et démonte les préjugés des communautés les unes contre les autres. AL a déjà sorti du matériel allant dans ce sens qui pourrait être adapté sous différents formats (autocollants ; affiches).

Répéter dans un tract X fois le mot « racisme » (pour le dénoncer) ou le mot « antiracisme » (pour s’en flatter), ou additionner d’autres mots en isme n’a guère de portée qu’auprès d’un public de gauche, sensible à cette question. Pour le reste de la population, quelle que soit sa couleur de peau, le racisme n’est pas un tabou, et l’antiracisme n’est pas nécessairement une valeur suprême.

Il faut s’adresser à l’ensemble des travailleurs et travailleuses et des classes populaires pour leur démontrer qu’ils ont les mêmes intérêts, que la solidarité de classe est nécessaire et que les discriminations entre eux et elles sont à bannir.

Pour ce faire, la commission antiraciste a besoin d’un plus grand investissement au niveau fédéral. Une des premières tâches après le congrès pourrait être de dresser un état de lieux des luttes et des cadres existants sur l’antiracisme au niveau national et local.

http://www.alternativelibertaire.org/?L ... -une-lutte
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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 29 Sep 2015, 00:45

Fête des Ami-e-s d’AL 93

Samedi 3 octobre 2015
à 17h, Café "L’Ambassade de Merlan" 43 rue Merlan, Noisy-le-Sec (93)


Image


Les événements de l’été ont laissé le peuple grec dans une situation catastrophique. Après une longue série de « négociations de la dernière chance » avec la sainte troïka, le feuilleton grec continue.

« La Grèce paiera » clament en chœur le FMI, l’Union européenne et la BCE.

Une dizaine de plans d’austérité, des diminutions des salaires et des retraites, des hausses de taxes et d’impôts ne pouvaient amener qu’une récession pérenne, donc une augmentation de la dette ! Tout bon capitaliste le sait.

« Le prolétariat paiera » affirmait le patronat grec, repris à l’unisson par les tenants de
l’ordre capitaliste comme nos propres patrons.

Et d’ailleurs, plus près de nous, les coups continuent de pleuvoir !

Adoptée pour la deuxième fois par 49-3 le 16 juin à l’Assemblée, la loi Macron, c’est désormais 115 articles, 19 ordonnances et autant de régressions à venir. D’autres attaques se sont faites jour depuis.

Travail dominical dans le commerce, menaces sur l’emploi à l’AP-HP, fermeture de services d’urgences, la liste est longue …….

Bref, c’est la rentrée !

Quels que soient nos engagements associatifs ou politique particuliers, mais aussi quelles que soient nos origines, notre nationalité, nous ne pouvons plus ignorer que la moindre mesure progressiste, pour être appliquée, impose un rapport de force immédiat avec le pouvoir des créanciers, c’est-à-dire du capital.

L’essentiel réside dans l’arrêt des politiques d’austérité, entendons nous souvent. Oui, mais nous pensons qu’il convient aussi de nous poser la question de quel monde nous entendons construire ?

Pour parler ensemble de tout cela, les militant-e-s d’Alternative Libertaire 93 organisent avec leurs ami-e-s une fête de rentrée le samedi 3 octobre à Noisy le Sec, au café l’Ambassade de Merlan à partir de 17 heures.
• 17h : Projection du film « Marinaleda, les insoumis »
• 18h-20h : Café Débat [1] : « C’est la rentrée »
• 20h : Concert avec JB Notché

http://www.libertaires93.org/Fete-des-Ami-e-s-d-AL.html
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Re: Alternative libertaire

Messagede bipbip » 19 Oct 2015, 06:55

Tract AL
En Grèce comme en France, le changement ne viendra pas des urnes

Une nouvelle fois, l’expérience vécue par le peuple grec démontre l’impasse des illusions électorales. À nos yeux, Syriza n’a pas « trahi ». Il a simplement joué le rôle habituel d’un parti réformiste. Pour rompre avec l’austérité en Europe il faudra une révolution. C’est dans les luttes que nous la préparons.

Tsipras a donc capitulé, malgré un référendum à 61% contre la signature du nouveau tour de vis austéritaire exigé par l’Europe des banques. le peuple grec va payer encore plus cher les intérêts des dettes de ses propres capitalistes.

Tsipras et son parti Syriza ont cru pouvoir négocier un « compromis honorable » avec les technocrates européens. Mais dans le capitalisme mondialisé d’aujourd’hui il n’y a plus aucune place pour un tel compromis. les grands patrons et les politiciens, de droite comme de gauche à leur service ont mis en place une concurrence généralisée entre les salarié-e-s de tous les pays. Cela afin de tirer les acquis de tous les travailleur-se-s vers le bas, afin de retrouver leurs profits.

Il ne reste qu’une issue aux travailleurs de la zone euro : le soutien aux luttes des travailleurs surexploités dans leurs pays et la révolution sociale en Europe.

L’illusion nationaliste

Dans les rangs de la gauche réformiste en France, une nouvelle illusion voit le jour : le retour au franc, solution magique. Comme si le premier plan d’austérité en France n’avait pas été mis en place par Raymond Barre au milieu des années 1970 ! Comme si offrir à nos patrons un levier monétaire « national » changerait leur volonté de nous aligner sur les salaires chinois !

En euro ou en franc, la question est de savoir si le salaire permet de tenir jusqu’à la fin du mois.

Sortir de l’euro sans sortir du capitalisme ne mène à rien. Bien sûr, dans le cadre d’une révolution sociale, l’euro tel qu’il est disparaîtra, et avec lui l’ensemble des institutions bourgeoises. Ce sera une des conséquences du changement ; mais en faire un objectif majeur détourne encore les travailleurs-ses de la tâche essentielle.

Ajoutons que cette nouvelle illusion s’accompagne parfois de mains tendues au FN et le tour de magie devient un guignol tragique...

Des luttes à la révolution

À l’heure où les mobilisations locales se multiplient, il est temps de retrouver le chemin de la convergence vers la généralisation des grèves.

Dans cette perspective, l’ensemble des organisations syndicales et des associations de lutte portent la responsabilité de tout faire pour fédérer sur des objectifs simples mais forts.

Les militantes et militants d’Alternative libertaire n’ont, pas plus que les autres, la science infuse pour définir les priorités et le calendrier mais ils et elles ont une méthode à proposer : l’assemblée générale, dans l’entreprise, dans les quartiers, dans les villes, puis la construction d’un réseau d’AG à l’échelle du pays, cherchant le lien avec les forces sociales combatives des autres pays européens.

Notons de ce point de vue que la Confédération européenne des syndicats (CES), qui vient de tenir son congrès à Paris, n’est d’aucune utilité… Car c’est dans le feu des luttes pour l’emploi, pour le salaire, pour la protection sociale, contre le racisme, pour l’accueil des étrangers, pour l’urgence écologique contre la farce qui se prépare à la COP 21 que les hommes et les femmes de ce pays trouveront le chemin de la rupture avec le capitalisme.

Dans cette perspective, la simple journée d’action trimestrielle ritualisée n’est évidemment pas adaptée aux enjeux. Nous devons frapper plus fort !

Alternative Libertaire

http://alternativelibertaire.org/?En-Gr ... -France-le

Tract en PDF à télécharger : http://alternativelibertaire.org/IMG/pd ... _urnes.pdf
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