Unité du mouvement libertaire

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede ivo » 04 Juin 2012, 15:28

je fais un petit up.

fréquentant un peu plus les lieux ces derniers temps, je constate qu'ici comme ailleurs,
et dans la plupart des sujets, le débat vire vite à l'affrontement sur des positions assez radicales.

ce qui nous ramene au titre du sujet et au post précédent de piero.
doit on considérer "définitivement" que les querelles de chapelles ne cesseront éventuellement que devant un danger grave et imminent (et encore ...)??




digger ???? t'es où ???? ^^
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
Messages: 2810
Enregistré le: 02 Nov 2011, 11:11

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede Vieille Chouette » 04 Juin 2012, 17:57

Même devant la peste brune, qui menace à nouveau, on entendrait des réflexions à deux balles "Ouais mais chez eux, ils sont pas d'accord avec le paragraphe machin de la page machin de Kropotkine".

Le seul front qui se dessine en ce moment, c'est un front NPA/AL. Mais je pense que le temps aidant, une unité va se créer. De toute façon y'as pas le choix, encore moins que par le passé. Alors faut arrêter de se poser des questions et s'y mettre, comme dit Sebiseb je crois, localement...
Je sais que les asiles et les prisons de ce pays, sont le dépôt des inclassés, des nouveaux enragés, je sais qu'faut se courber et toujours rester muer, se plier, s'laisser bouffer, et en redemander... (Kyma - Les grands vides pleins)
Vieille Chouette
 
Messages: 79
Enregistré le: 03 Mai 2011, 09:51

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede Pïérô » 04 Juin 2012, 23:45

Je pense que c’est voir la chose par le petit bout de la lorgnette. Le NPA est un conglomérat sans réels fondements collectif, à part le reliquat interrogeable du marxisme léninisme pour certain-es, jusqu’à la caricature pour le courant le plus léniniste, et un héritage social-démocrate, d’une social-démocratie-radicale dont les sensibilités les plus droitistes se barrent pour construire sur un terrain qui n’est pas celui des révolutionnaires et anticapitalistes réels. Pour construire un"front anticapitaliste" il faudrait savoir ce que l’on entend par anti-capitalisme, et en terme d’alternative réelle, de ce que pourrait être le communisme, réel, et il y a là surtout des débats à initier et partager, et bien plus largement qu’avec une organisation à la dérive. Localement nous n’avons pas d’autres partenaires consistants, et pas vraiment chez la planète "toto" et anarchoïde, et nous peinons déjà à construire un espace anarchiste révolutionnaire et communiste libertaire, mais et il est un fait que c’est avec des camarades du NPA que beaucoup de luttes et d’espaces d’organisation collective se partagent, mais si ces questions de fond ne sont pas posées dans la construction, alors nous partons perdants, même si nous portons, et serviront de caution à une nouvelle construction centriste. Il y a à travers les luttes des espaces du possible qui se créent, et l’organisation révolutionnaire doit porter des contenus et du sens, même si nous sommes peu nombreux. Je pense qu’il est surtout important d’ouvrir des espaces de débats partagés et au delà des organisations existantes, avant de construire sur du vent, et d’afficher de belles couleurs qui passeront au pâle aussi vite que celles du NPA.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede ivo » 10 Juin 2012, 18:56

.......

... l’émergence de nouvelles formes de contestation et de luttes sociales, telles que le mouvement des Indignés, des Occupy ou encore des collectifs de luttes (sans-papiers, réquisitions de logements, antirépression, luttes contre les grands travaux inutiles – type No-TAV –, antinucléaire, anonymous…) qui sont bien souvent riches, mais souvent encore sans beaucoup de lien avec des luttes syndicales classiques et parfois trop ancrées dans des combats sectoriels ou corporatistes.
D’où la construction, à terme, de convergence entre ces différents secteurs de la contestation de l’ordre capitaliste.

Pour faire face à cela ? Nous avons pensé qu’il était nécessaire, voire important, de continuer à nous inscrire dans ces mouvements, d’y prendre notre place en tant qu’anarchistes et d’y tenir le rôle que nous pouvons y jouer en tant qu’aiguillon, sans tentative de récupération et en toute transparence, et ce afin de parvenir à une convergence de toutes ces luttes dans la perspective d’une révolution sociale émancipatrice et non pas seulement dans le cadre d’un aménagement illusoire de la société capitaliste.

Une deuxième commission aborda la nécessité d’organiser une coordination interne des anarcho-syndicalistes et des anarchistes syndicalistes de la Fédération anarchiste, en lien avec d’autres initiatives de ce type, afin de produire ensemble des analyses, d’organiser des actions communes et de partager nos pratiques, quelles que soient nos appartenances syndicales (CNT, SUD, CGT, FSU, CGT-FO).

........

>>>
viewtopic.php?f=12&t=6013
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
Messages: 2810
Enregistré le: 02 Nov 2011, 11:11

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede Pïérô » 10 Juin 2012, 23:16

C'est une partie du compte rendu du dernier congrès de la FA fait en article dans le ML, donc je reprend ici ce que j'ai mis dans le topic en question, car il y a là quelque chose de tangible pour faire ensemble.

Pïérô a écrit:Il est plutôt interessant ce compte rendu, et laisse voir une Fédération Anarchiste s'inscrivant dans le domaine des mouvements sociaux, de la lutte des classes, de l'anarchisme social et révolutionnaire.
C'est une bonne chose la coordination des militants syndicalistes de la fédération, et une vieille lune à la FA depuis longtemps et qui revenait de temps en temps sur le tapis. Au delà, je pense qu'un espace ouvert de ce type serait interessant et important au niveau d'une plus large partie du mouvement libertaire organisé, comme au niveau de nombre de militant-es libertaires investis dans les syndicats mais non organisé-es spécifiquement. C'est aussi une piste à explorer et un espace à construire ensemble. :)


A l'époque du Collectif Libertaire Régional région centre (Tours, Orléans, Bourges, et réunissant des militant-es organisé-es à la FA, et AL, et non orgnisé-es spécifiquement), et de l'initiative "unité des libertaires", j'étais encore à la FA à l'époque, on avait pris l'initiative d'une rencontre de militant-es syndicaux-ales libertaires, dans l'espoir justement de tracer ce genre de piste dans le concret et je pense que ce type d'initiative est à renouveler, à développer localement, régionalement, hexagonalement...
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede digger » 12 Juin 2012, 17:46

@ Atheus
Moi je crois qu'on peut dire que le mouvement libertaire est uni sur l'idée d'une désunion.


Le mouvement libertaire est uni par l’idée qu’il est divers. Cette diversité ne devrait pas poser de problèmes majeurs mais, cà c’est dans le monde idéal.
Je ne suis pas synthésiste. Dans la forme, l’unité du mouvement libertaire est impossible pour l’heure, et, dans le fond, discutable quant à sa nécessité.

Que quelqu’unE adhère (ou pas) à la FA, à AL ou à la CGA, peut m’importe. C’est son choix et des organisations telles que celles-ci, politiques/affinitaire, nécessitent une unité idéologique et tactique.C’est compréhensible et c’est très bien ainsi.

Le problème est ailleurs.

Les réalités évoluent vite et les orgas traditionnelles ne sont pas au coeur des évolutions, faute de militantEs assez nombreux(ses) et , parce que idéologiques par nature, elles sont mal armées pour réagir aux questions que posent ces évolutions. Le réflexe naturel, et compréhensible, est de rester sur une ligne idéologique qui est leur raison d’être. [pour répondre sucintement à la réflexion de Piero]

Le terme "organisation" couvre des formes multiples. S’organiser n’est pas seulement adhérer à une organisation, au sens d’affinité politique et/ou idéologique. (Ni remettre en cause cette forme d’organisation ou vouloir s’y substituer)

S’organiser, c’est aussi créer des canaux et des outils de communication, de solidarité, de mutualisation, etc, inter-groupes et/ou interpersonnel dans un but commun, mais au-delà de la seule affinité idéologique totale que demande l’organisation purement affinitaire.

C’est une organisation à un autre niveau et pas obligatoirement inter-organisations (A elles de décider de travailler ensemble ou pas, et sur quoi)

Lorsque je dis "dans un but commun", je parle d’une forme d’organisation poursuivant le but de créer une société libertaire et fonctionnant selon les principes libertaires. Il ne s’agit pas d’une forme d’organisation fourre-tout. Ni "apolitique" au sens où les indignéEs françaisEs, et un courant du mouvement espagnol, l’entendent.

Le reste serait un peu long et peut-être y aura t-il un document qui développera tout cela un de ces jours. Je mettrais un lien.

La question est plus méthodologique (le comment) que idéologique (excepté le cadre libertaire, qu’il faut préciser par 3 ou 4 points) et commence à se poser dans quelques endroits du globe. Elle me semble porteuse d’espoir et de perspectives pour l’élargissement d’un mouvement trop souvent ghettoïsé. Les grands mouvements populaires récents ou actuels en sont le déclic, même si ici, nous en sommes à l’écart. Autour, naissent des technologies et des outils militants nouveaux, et à travers eux, des mentalités et des prises de conscience nouvelles. (ou bien est-l’inverse?)

Sans doute n’est-ce pas beaucoup plus clair, mais je ne crois pas dans la clarté. Si les choses étaient claires, elles seraient simples et si elles étaient simples, nous vivrions dans une société idéale.

Mais je ne crois pas non plus à la société idéale. Ni au Paradis, ni au Père Noël. (Ni au déterminisme)
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 07:02

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede atheus » 14 Juin 2012, 11:26

digger a écrit:Mais je ne crois pas non plus à la société idéale [...] Ni au déterminisme


lol je sais à qui s'adresse le dernier :siffle:

Les grands mouvements populaires récents ou actuels en sont le déclic, même si ici, nous en sommes à l’écart. Autour, naissent des technologies et des outils militants nouveaux, et à travers eux, des mentalités et des prises de conscience nouvelles. (ou bien est-l’inverse?)


Effectivement, c'est dans ce sens que va la prise de conscience (et pas l'inverse), car c'est ces moyens d'actions nouveaux qui laisse émerger une prise de conscience, même si ce n'est pas l'unique déclencheur, juste un vecteur.

l’unité du mouvement libertaire est impossible pour l’heure, et, dans le fond, discutable quant à sa nécessité.


je ne suis pas tout à fait d'accord, un peu quand même, mais disons que l'unité serait un moyen d'émerger dans le paysage politique et médiatique. On peut toujours trouver de quoi diverger sur chaque point mais au fond ce qui nous différencie ne doit pas non plus être un frein. Mon hypothèse est que c'est cette désunion qui serait à l'origine de la faible popularité car faute de visibilité, impossible de nous faire entendre. Ou alors je me trompe et dans ce cas c'est du au fait qu'en pleine connaissance de cause, la majorité de la population n'adhère pas au contenu de nos idées, ou des idées de chacun, et à mon avis ce n'est pas le cas. L'unité ce n'est pas pour faire joli, mais en même temps si c'est pour faire un truc instable et fourre-tout qui marche pas alors c'est vrai qu'il faut mieux rester divisés. Ce sera notre capacité à évoluer très vite et à nous adapter qui fera que nos idées seront partagées ou non.
atheus
 

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede digger » 14 Juin 2012, 16:36

Un article dans Monde Nouveau de Marianne Enckell (co-fondatrice du Centre international de recherches anarchistes – CIRA http://www.cira.ch) Pas nouveau mais qui illustre le sujet.
"Fédéralisme et autonomie chez les anarchistes"

En préambule :

A Krizmir et Sebiseb, particulièrement, qui n’ont pas compris (ce que je comprends), parce que le sujet est complexe, comme l’est la prétention de vouloir changer le monde autrement que par des slogans. Si cela était facile, ça se saurait.

La question centrale pour moi est celle-ci : le monde est constitué de quelques milliards d’êtres humains qui ne veulent pas tous la même chose, qui ne pensent pas tous de la même façon, etc...
La pensée libertaire, que la plupart ici partage, part du respect de l’être humain.
Comment dès lors initier une transformation radicale de la société, partant d’en bas, de masse, en tenant compte de cette diversité ?
Nous excluons l’avant garde éclairée qui ferait le bonheur de touTEs malgré eux.
Mais nous pensons qu’il existe un lien commun entre tous ces être humains : la condition d’exploités et un moyen : la lutte des classes, avec comme objectif commun, une société égalitaire, sans classe donc et antiautoritaire.
Voilà l’énoncé du problème dans ses grandes lignes.

Il y a eu, au cours de l’histoire du mouvement libertaire mille réflexions, idées, outils mis en place. Aucun n’a fonctionné de façon durable, pour diverses raisons.

L’approche proposée est d’analyser ce qui n’a pas fonctionné (ou d’en regrouper les analyses) et d’avancer une/des propositions d’organisation différente, respectant les principes de fédéralisme et d’autonomie, et dépassant les seules organisations affinitaires. (sans les exclure ou les discréditer)

Quelques extraits :
Le texte complet est à lire http://monde-nouveau.net/spip.php?article46

"Fédéralisme et autonomie sont des valeurs fondamentales du mouvement anarchiste et des pratiques constantes, par souci de cohérence entre les fins et les moyens. La grande invention des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires a été en effet d’appliquer ces principes aux organisations mêmes du prolétariat, contre toute structure centraliste ou étatique. Indissociable des valeurs - l’entraide, le refus de la domination, la liberté - le fédéralisme caractérise le projet social, territorial et économique de l’anarchisme. [….]
la solidarité n’a rien de spécifique au mouvement anarchiste, [pas plus que] le fédéralisme et l’abolition du pouvoir. C’est l’interaction des trois notions qui fait [sa] spécificité 
La grande invention des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires a été d’adopter ce principe d’organisation sociale dans les organisations mêmes du prolétariat. La première CGT française, la FORA argentine, la CNT espagnole se sont fondées sur cette même articulation entre fédéralisme et autonomie : si l’un des termes disparaît, l’autre est vidé de son sens. [...]
À principes constants, l’histoire du mouvement anarchiste et syndicaliste révolutionnaire reste traversée par des débats, des tensions, des affrontements, des expériences heureuses ou malheureuses. Mais elle connaît des périodes d’affirmation, où la propagande par l’écrit se fait aussi radicale que l’action directe.
C’est le fédéralisme – entendu comme « union, alliance libre ; il ne peut s’admettre dans le sens de subordination des individus et des groupes » – qui est l’antonyme de la centralisation, et non pas la décentralisation.
L’expérience que mettent en avant ces syndicalistes s’inspire sans doute des Bourses du travail françaises, ces « institutions de combat et d’attente dont Pelloutier ambitionnait de faire à la fois le levier de la transformation sociale et la maquette de l’économie future », selon l’heureuse expression de Bernard Voyenne. [12] Avec leurs offices de placement et de statistique du travail, leurs allocations de chômage et leurs secours de route, leurs débats et leurs conférences, elles ont été un modèle de fédéralisme concret, tant dans leur esprit que dans leur pratique quotidienne : un modèle « à la fois local et professionnel, où mineurs, employés de bureaux, typographes, sociétés de musique, groupes divers (espérantistes, antimilitaristes, végétariens, etc.) ont pu confronter et reconnaître leurs différences pour faire naître un projet commun extrêmement riche, enraciné dans de très vastes secteurs de la population ouvrière ». [1] Dans le système du salariat et de l’État, les Bourses du travail sont parvenues à conserver pour un temps leur autonomie et leur gestion basée sur la mutualité, jusqu’à ce que l’institutionnalisation du syndicalisme ne prenne le dessus et ne vide de leur sens les noms des confédérations ouvrières.

Au fur et à mesure que se multipliaient les organisations et les sigles, on a aussi entendu nombre de propositions et tentatives d’unification, de cohésion, de regroupement des libertaires, que cela soit lors des grands rendez-vous dans les villes où se réunissent les maîtres autoproclamés du monde ou de rencontres plus modestes entre des personnes et des groupes dans des auberges de campagne, ou encore dans les innombrables réseaux de groupes dits affinitaires. [...]
Quelle est cette unité fédérée à laquelle tendent enfin nombre d’anarchistes ? Selon Claude Parisse [1], elle « consiste très exactement à reconnaître et à faire vivre la diversité et l’autonomie des formes de lutte, des regroupements ou des actions individuelles, bref la diversité de la vie réelle opposée à l’unification factice des partis, des États, des églises, des sectes ou du spectacle mis en scène par les mass média ». Lorsque le mouvement anarchiste français s’est marginalisé après la Deuxième Guerre mondiale, « loin de toute insertion sociale[…], “l’affinité” est devenue purement idéologique et le “fédéralisme”, de vaste processus social qu’il était dans le syndicalisme et la pensée initiale du mouvement libertaire, s’est transformé en notion organisationnelle, magique et obscure, objet d’interminables discussions, chargée de régler – fédéralisme du pauvre – les seules relations des quelques dizaines de groupes anarchistes que comptait alors le pays »."


[1] Claude Parisse, les Anarchistes et l’Organisation, Lyon, ACL, 1989
Modifié en dernier par digger le 15 Juin 2012, 06:50, modifié 1 fois.
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 07:02

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede ivo » 14 Juin 2012, 16:55

je pense que tu voulais dire non autoritaire dans ton préambule.
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
Messages: 2810
Enregistré le: 02 Nov 2011, 11:11

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede digger » 15 Juin 2012, 06:51

Merci Ivo. J'ai corrigé
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 07:02

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede Pïérô » 15 Juin 2012, 23:56

Le texte de Marianne Enckell est intéressant sur certains points parce que çà renvoi à une forme de repli identitaire qui est en effet un des défauts du mouvement anarchiste, et repose l'engagement sur des terrains plus larges, syndical, "bourses du travail". En même temps il me semble que nombre de militant-es sont quand même engagé-es dans le champ syndical, ont participé ces dernière années à tenter de développer la CNT, et sont fortement engagé-es dans le développement des SUD par exemple. Mais en plus je pense que l'organisation anarchiste révolutionnaire et communiste-libertaire est aussi un outil indispensable et complémentaire, et à mon avis ce n'est pas son terrain de prédilection, et c'est dommage car la question organisationnelle est aussi un des éléments du problème. Si je prend l'exemple de Tours, il y a de nombreux-ses militant-es libertaires dans les syndicats SUD, investis aussi, et c'est important, dans l'interpro Solidaires, mais l'organistaion libertaire est peau de chagrin, et la visibilité du mouvement libertaire en pâtit.
La piste des "bourses du travail" est en effet aussi une piste intéressante, parce qu'elle peut être fédératrice, et surtout parce que c'est ce que j'appelle des murs, du concret, un espace où les gens peuvent entrer librement, espace de rencontres et du faire ensemble (et pas qu'entre anars en plus). C'est quelque chose qui revient souvent dans les discussions d'ailleurs. Par contre l'appellation de l'époque me parait être aujourd'hui surannée. Des lieux autogérés où peuvent se tenir des réunions politiques, des permanences syndicales, des activités associatives et culturelles, un bar, une bibliothèque, etc...
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede digger » 17 Juin 2012, 14:24

la question organisationnelle est aussi un des éléments du problème.
Je pense que, en tant que militant, tu mets en avant les relations inter-orgas et je comprends cela. Et en tant que libertaire "non affilié", sans nier l'importance de la question, je la laisse aux orgas concernées et à leurs militantEs. Tout simplement parce que je suis totalement impuissant à agir sur le sujet et que s'y pencher est une perte de temps et se limiterait à des grandes déclarations de principes et voeux pieux vides de sens.

L'approche est plus au ras des pâquerettes autour d'initiatives, de luttes, d'espaces... partageant des principes et fonctionnements libertaires (s'en revendiquant ou non)

On retrouve quelques principes des "bourses du travail" dans certains espaces autogérés aujourd'hui. Une des idées seraient par exemple, de créer un "espace" d'échanges de pratiques, d'aide à l'essaimage, de ce genre de lieux. Et de même pour d'autres initiatives dans des domaines variés.
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 07:02

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede Winston » 19 Juin 2012, 07:09

quand on voit que certains defendent de facon "absolu" leurs visions de ce qui doit etre, de comment faire, de comment considerer ce qui est, on peut se demander si y'a beaucoup de marge dans leurs visions pour l'autonomie des individus, de la pênsée.... ou meme se demander ou est l'anarchisme dans tout ca.
Winston
 
Messages: 156
Enregistré le: 25 Avr 2011, 10:28

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede digger » 19 Juin 2012, 13:32

L'anarchie dans tout cela est dans tout cela. C'est sa richesse.
Celles et ceux qui ont une vision étroite sont une minorité qui considère que parce que l'on est contre toute forme d'autorité, on est anarchiste. La réflexion s'arrête là et la disparition de l'état résoudra tous les problèmes.
Ensuite, sur un autre plan, il y a les différentes tendances de la pensée anarchiste. Ces tendances sont toutes défendables en elles-mêmes (et se recoupent sur beaucoup de points) . Les rivalités entre orgas marquent des territoires et s'étendent aux rivalités entre membres d'orgas dans le milieu libertaire comme dans tous les milieux. Des points précis de divergences deviennent des points de fixation et de démarquage.
C'est pourquoi il est inutile selon moi de se cacher derrière le faux nez de l'unité (ou de la prétendue recherche de celle-ci), qui n'a pas lieu d'être, pour travailler sur ce qui est l'organisation visant à diffuser les idées libertaires de base, à leur mise en place ici et maintenant partout où cela est possible, y compris sous la forme de ses principes (autonomie, fédéralisme, solidarité/fraternité)
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 07:02

Re: Unité du mouvement libertaire

Messagede Winston » 09 Juil 2012, 17:15

digger, je pense que tu es passé a coté de mon message dans ta reponse.

Je ne conteste pas vraiment ce que tu dis, encore que faudrait discuter avant tout de ce que recouvre "l'unité" du prerequis a ce que ca implique, ca passe par pas mal de chose comme a commencer par ce qui est-on, ce qu'on veut, quel moyen on se donne...

mais mon message etait surtout de souligner qu'a partir du moment ou on s'enferme sur ses positions en refusant de considerer celle des autres, au niveau meme de l'echange/communication (on est meme pas encore dans l'action), est ce que ca vaut encore la peine d'envisager la question de l'unité avec des personnes qui portent ce genre de discours ?
La question de l'ouverture a l'echange, accepter qu'il n'y a pas qu'un moyen possible, meme si on fait un choix qu'on porte, est un prealable necessaire.
Certains on apparemment encore les vieux reflexe de la periode communiste.

Quand je vois un titre de sujet du type : "le syndicalisme peut-il se suffir a lui-meme ?" pour moi y'a pas grand chose a esperer par la....
Winston
 
Messages: 156
Enregistré le: 25 Avr 2011, 10:28

PrécédenteSuivante

Retourner vers Organisations, partis, mouvements politiques

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 5 invités