digger a écrit:
Or, pour moi, la révolution, c’est mettre en pratique là où on est et partout où cela est possible, le mode de fonctionnement et d’organisation politique et sociale. Si l’on ne peut pas le faire sur une petite échelle, alors ce modèle sera inadéquat à une plus grande et l’expérimentation valide ou invalide la théorie révolutionnaire ( qui devrait suivre et non précéder l’expérimentation)
.
Les réflexions que tu apportes peuvent paraître hors du sujet du topic.
Elles le rejoignent pourtant d'une certaine manière parce que si nous refusons de participer au système électoral représentatif (et même pseudo-représentatif) proposé par l' Etat, sommes nous en mesure de fonctionner différemment et, si oui, comment ?
Nous avons dans notre collectif également des membres ou ex-membres (peu heureusement) qui contest-ai-ent systématiquement tout ce qui est dit , tout ce qui est fait.
Les deux premiers, devant l'agacement exprimé de plusieurs personnes qui virait à l'insulte, ont fini par demander leur désinscription y compris de la liste de diffusion internet.
La troisième, après un long silence, attaque sans arrêt tout ce qui est dit et qui émane du collectif.
Bien sur de son coté, elle ne fait rien . En tout cas elle n'en parle pas .
Nous avons sur des forums internet aussi vécu des expériences analogues.
Ce sont effectivement des pratiques d'opposition systématique. Leur compréhension de l'anarchisme c'est : je fais ce que je veux quitte à emmerder le monde et surtout je suis contre l'idée qui prend forme de façon majoritaire dans un groupe même réduit.
Intéressant de constater que les personnes en question ( dans le cas de notre collectif )sont de vieux ex-membres ou ex-très proches de la Fédération anarchiste ( de l'époque des années 80 )
Cette attitude est à mon avis le résultat de frustration d'égo engendrée par le système dans lequel nous baignons. Alors l'orientation est déterminée par le principe : "je suis pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour"
L'important dans tout ça étant " je suis".
Impossible effectivement de trouver un terrain d'entente devant une telle attitude et ,bien sur le consensus devient très dur à atteindre.
C'est ce blocage du consensus qui permet finalement à ces personnes de s'affirmer.
Dans une société libertaire , la situation deviendrait (à mon avis) tout à fait différente.
Il ne s'agira plus de s'opposer pour s'affirmer mais de s'affirmer en trouvant une issue positive à la réalisation d'un projet commun ou même individuel.
Pourquoi ?
Parce que en supprimant le principe de la recherche d'un profit des uns contre les autres, les intérêts deviennent communs pour tout le monde et, cela se répercute y compris sur le terrain psychologique.
Alors il ne s'agit plus de s'opposer mais de proposer pour construire ensemble.
Le "politique" se transmute en coordination qui peut se réaliser à l'échelon local mais tout aussi bien à l'échelon planétaire.
Les moyens de communications et de synthèse le permettent déjà amplement et, ils restent encore à affiner et développer.
C'est peut-être cette dimension qui a manqué à l'expérience libertaire de l'Espagne de 36.
Le "communalisme libertaire" reste peut-être encore une théorie d'actualité à condition de considérer que la planète constitue aujourd'hui une seule et même commune.