En attendant son programme électoral voici sa face cachée :
Lukullus a écrit:Mais où est Laurent Fabius?
kuhing a écrit:Hollande ou Au Brie, de toutes façons en route pour l'autre pays du fromage
Proche du candidat socialiste à l'élection présidentielle, le député PS Michel Sapin a affirmé mardi 25 octobre sur i-Télé que la création de 60 000 emplois dans l'éducation, mesure phare proposée par François Hollande, sera "bien entendu" compensée par des suppressions de postes ailleurs.
Le 9 septembre, en pleine campagne pour la primaire PS, cette proposition de recréer "60 000 à 70 000" postes dans l'éducation nationale au cours du prochain quinquennat, soit l'ensemble des postes supprimés depuis 2007 dans ce secteur (66 000) avait suscité une vive polémique, l'UMP comme ses adversaires socialistes à la primaire jugeant la mesure très couteuse. Laurent Wauquiez, le ministre de l'enseignement supérieur l'estimait à "100 milliards d'euros" au total dans "les 30 ans qui viennent", Jean-François Copé a 7,5 milliards sur cinq ans.
Le 15 septembre, le député de Corrèze avait précisé, lors du débat télévisé entre les candidats à la primaire, qu'il souhaitait recréer "60 000" postes en cinq ans au rythme de "12 000 par an". Il évaluait le coût de cette ambition à "2,5 milliards d'euros sur cinq ans, ça veut dire 500 millions d'euros par an" et indiqué qu'elle serait financée "par des économies équivalentes, notamment sur les exonérations de cotisations sociales et sur les niches fiscales".
"NE PAS AUGMENTER LE NOMBRE DE FONCTIONNAIRES"
M. Hollande avait alors affirmé qu'il "ne changera[it] pas" sa proposition, soulignant que les actuelles "suppressions de postes" rapportaient "250 millions par an" d'économies. Il avait mis en regard le coût de la TVA dans la restauration, "3 milliards d'euros" par an, et les exonérations des heures supplémentaires, "4,5 milliards d'euros".
>> Lire "Education : Hollande minimise le coût de sa proposition"
Mardi, questionné sur ce projet d'embauche dans l'éducation nationale, sur fond de déficits publics aggravés, l'ancien ministre Michel Sapin a répondu : "Bien entendu, elle est compensée par des baisses de postes ailleurs". "L'idée est de ne pas augmenter le nombre de fonctionnaires", a poursuivi le député de l'Indre, ajoutant : "Je dirais même que l'idée est de stabiliser la masse salariale de l'Etat dans le budget de l'Etat".
"A peine désigné comme candidat des socialistes, François Hollande commence par revenir sur son principal engagement et sans nous préciser d'ailleurs quels seront les 60 000 postes supprimés ! Des policiers, des infirmières ?" a réagi mardi après-midi le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, dans un communiqué. "On ne peut pas vouloir présider la France et dire tout et son contraire", a dénoncé M. Apparu, qui a appelé François Hollande "à plus de clarté, de précision et surtout de constance".
Le Monde.fr avec AFP
Législatives : imbroglio PS-PRG à Saint-Malo Stéphane VERNAY
Le Parti radical de gauche annonce que la circonscription de Saint-Malo, lui sera « réservée »par le Parti socialiste aux prochaines législatives. Ce que dément le PS...
La polémique
L'affaire commence par une annonce d'Honoré Puil, président départemental du Parti radical de gauche (PRG). Sa formation politique viendrait de conclure un accord électoral avec le Parti socialiste dans le cadre des législatives de 2012 : « Les Radicaux de gauche se présenteront dans 35 circonscriptions avec le soutien du Parti socialiste, dont la 7e circonscription d'Ille-et-Vilaine, celle de Saint-Malo ».
L'information a de quoi étonner, les socialistes venant tout juste de révéler les noms de trois militantes (Isabelle Thomas, Christine Hervé, Laurence Penvern) qui briguent une investiture officielle du PS... pour cette fameuse circonscription de Saint-Malo !
« On négocie depuis le printemps »
Y aura-t-il deux candidats soutenus par le PS sur la 7e ? « Non, non, répond Honoré Puil. L'accord implique que nous soutenions des candidats socialistes dans certaines circonscriptions, sans y présenter de gens de chez nous, et que le PS nous rende la pareille dans 35 circonscriptions qui nous seront réservées. Dont celle de Saint-Malo, où notre candidat sera seul, avec le soutien du PS. »
Honoré Puil affirme que cet engagement a été obtenu au terme d'une négociation conduite à Paris. « Nous sommes en pourparlers avec les instances nationales du PS depuis le printemps. Nous demandions à ce qu'une circonscription nous soit réservée en Ille-et-Vilaine, soit la 3e (Rennes-Villejean, Pacé, Tinténiac, Combourg, Saint-Méen) soit la 7e (Saint-Malo). Ils ont dit non pour la 3e et oui pour la 7e. »
Même si l'accord n'est « pas encore acté, reconnaît Honoré Puil, on peut considérer que les choses sont faites ».
Elles le sont tellement que le futur candidat PRG pour la circonscription est déjà connu : ce sera Michel Penhouët, maire de Saint-Lunaire et conseiller général du canton de Dinard.
« Il est le seul à s'être proposé. Cela doit encore être validé par notre comité directeur national, mais la procédure devrait aller assez vite. »
Les cadres de la fédération du Parti socialiste d'Ille-et-Vilaine sont tombés de leur chaise en apprenant la nouvelle, hier après-midi. Au niveau local, personne n'était au courant. Du coup, le siège rennais du PS, rue de La Chalotais, a tout de suite appelé le siège national du PS, rue de Solférino.
Verdict ? « L'accord national entre PS et PRG n'est pas encore bouclé, et on m'assure qu'il n'y aura pas de circonscription réservée au PRG en Ille-et-Vilaine, répond Tristan Lahais, secrétaire fédéral du PS35 en charge des élections. Nous aurons bien une candidate PS à Saint-Malo. »
« Le PS a déjà perdu 5 fois à Saint-Malo ! »
Les deux versions, contradictoires, promettent un bel imbroglio local. D'autant qu'Honoré Puil n'en démord pas : présenter un candidat PRG à Saint-Malo, face à René Couanau ou à son successeur, ce serait mieux. « Le PS a déjà perdu cinq fois les législatives sur cette circonscription, il est peut-être temps d'essayer autre chose. Le leader de l'opposition à Saint-Malo, c'est Stéphane Perrin. Un Radical de gauche, pas un socialiste ! »
Le propre du socialiste au pouvoir est de salir tout ce qu’il touche
Le Parti Socialiste est magique. On a beau ne rien en espérer, il parvient encore et toujours à décevoir ! A chaque petite phrase retorse, énième projet de loi ou nouvelle proposition de réforme, nous restons cois devant tant de bassesse. De félonie. De renoncement. Franchement, cela confine au grand art ! Mais ils sont payés pour ça : faire avaler les mesures scélérates que la droite n'osait pas dégainer par crainte de la rue. Eux peuvent se le permettre, puisque dans leur blaze il y a « social ».
Dans notre numéro post-élections présidentielles de 2012 , nous fustigions l'arrivée à l'Élysée du PS et de sa clique, déjà convaincus qu'il n'y avait pas grand-chose à en attendre. « Un éléphant, ça trompe énormément ! », affirmions-nous en une, estimant que l'espace entre la « droite décomplexée » de Nicolas Sarkozy et la « gauche normale » de François Hollande avait l'épaisseur d'un bulletin de vote passé à la machine. Mais, à nous relire aujourd'hui, on découvre avec consternation que nos prédictions étaient bien en deçà du cynisme déployé depuis par leur offensive antisociale.
Et pourtant, c'était tellement prévisible. La gauche de gouvernement est toujours victime du syndrome Daladier. Vous savez, ce radical, ministre de la Défense du Front populaire, qui arrive au pouvoir en 1938 et décide d'« aménager » - pour ne pas dire détruire - la semaine des 40 heures. La société des loisirs et des bains de mer se réveilla de bonne heure au son de « Il faut remettre la France au travail ! ». À minuit moins dix dans le siècle, cette voix chevrotante s'accompagna d'un énième décret-loi visant les étrangers indésirables. Des camps de concentration s'érigèrent pour accueillir républicains espagnols, antinazis allemands ou autrichiens - souvent juifs - que l'on s'apprêtait à expulser dans « leurs pays ». Sur fond de montée des fascismes, Edouard Daladier fit de sa gestion droitière le paradigme d'une gauche perdue, sans valeur, et qui finira écrasée - ou absorbée - par l'État français du maréchal Pétain.
Ça, c'est la manifestation originale du syndrome Daladier. Aujourd'hui, son symptôme manifeste est à rechercher dans le projet de loi de réforme du Code du travail défendu par le ministère de Myriam El Khomri, et qui sied à nombre de députés de droite. À bien y regarder, ce projet est une synthèse de différentes études concoctées dans les think tanks libéraux. « Aménagement » de la semaine des 35 heures, plafonnement des indemnités prud'homales, facilitation des licenciements, priorité donnée à la négociation d'entreprise, accords dit « offensifs » en faveur de l'emploi - les accords collectifs ne sont plus là pour « défendre » les salariés, mais pour permettre une meilleure compétitivité des entreprises. Ces propositions, d'ordinaire avancées par les syndicats patronaux et leurs députés de droite, sont en passe de devenir l'étendard gouvernemental de la sacro-sainte liberté d'entreprendre contre tous les « conservatismes ».
Pragmatiques, les socialistes ? Ils le sont moins quand ils occupent les bancs de l'opposition : François Hollande, le 21 février 2006, apostrophait ainsi le gouvernement de Dominique de Villepin après le recours au 49-3 qui fera passer l'éphémère Contrat première embauche (CPE) : « Vous avez fait du code du travail le bouc émissaire de votre incapacité à créer de l'emploi et fait de son démantèlement l'objet même de votre politique. » Retour à l'envoyeur.
Le coup de l'opposition, c'est au tour de Martine Aubry de nous le servir. Rompue à la chose politique, la briscarde sait qu'un parti doit toujours proposer une alternative en son sein. En compagnie de lieutenants frondeurs, elle se délecte de l'opportunité offerte par la casse du droit du travail fomentée par ses collègues. « Trop, c'est trop ! » lancent les socialos contrariés qui ne se reconnaissent pas dans la gestion des affaires courantes par le gouvernement. Sans vergogne, cette ancienne directrice adjointe de Péchiney - boîte de l'industriel Jean Gandois, président du CNPF, ancêtre du Medef, de 1994 à 1997 - n'hésite pas, dans la tribune cosignée dans Le Monde [1], à mobiliser la mémoire du mouvement ouvrier. Celui-là même que son parti, depuis sa création en 1969, s'est évertué à ne jamais représenter. Comment dire cela... ? Martine, nous n'y croyons pas deux minutes.
Car, après avoir décortiqué la politique du PS en matière d'économie (page 10), de social (page 11), d'urbanisme (pages 12 et 13), de migration (page 14), de sécurité (page 15) et d'environnement (page 16), nous sommes arrivés à cette conclusion : elle salit tout. Peut-être parce que le propre des socialistes au pouvoir sera toujours de nous mettre une sale droite.
Momo Brücke & Jean-Baptiste Legars
[1] « Sortir de l'impasse », Le Monde, 24 février 2016.
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