rubion a écrit:Dans ton écrit léo, tu dit : ‘ne pas concevoir la société qu’en terme de lutte de classe’, ce qui veut dire que tu ne la nie pas ! Mais en même temps tu dis : ‘je me place aussi sur le plan de l’individu’ comme si il y avait une séparation entre les deux.
Pour ma part il me semble qu’il n’y a pas de séparation. Car cet individu dans une société divisé en classe (division en classe que tu ne rejette pas) il se situe bien qu’elle par ! Quand celui-ci supporte de moins en moins l’exploitation capitaliste et que cette situation le pousse à vouloir rentrer en lutte, il rencontre et discute avec des camarades, des compagnons et ensemble ils décident ou pas de rentrer en lutte. Cette démarche à mon avis fait prendre conscience à cet individu qu’il appartient à un même groupe, à une classe antagonique a une autre et à mon avis la dynamique de la révolution dans la tête dont tu parles elle se situe dans cette démarche.
A mon avis dans ta méfiance du combat collectif, il y a une méfiance, voir un rejet de l’organisation hiérarchisé (comme le sont les syndicats, les partis de Gauche et Troskistes), si c’est ça je suis d’accord avec toi que c’est a rejeter, mais a mon avis, lorsque la classe ouvrière s’organise de manière autonome, chaque ouvrier individuellement participe à la discussion et c’est cette discussion qui renforce le collectif et par là renforce la conscience de chaque ouvrier individuellement.
Ce que je tente d’expliquer brièvement c’est qu’il me semble qu’il n’y a pas de séparation entre l’individu et le collectif mais que l’un et l’autre se renforce a travers le développement de la lutte lorsque la solidarité est pris en charge par l’ensemble et donc par chaque ouvrier participant à la lutte . Là je parle de l'organisation que se donne la classe dans son combat, mais pour moi une organisation révolutionnaire doit fonctionner de la même façon
Sur la question de la dictature du prolétariat il me semble que tu voit ça de maniére statique et pas dans une dynamique, mais bon on aborde tellement de sujet ici, qu'il faudrait peut être aborder cette question a un autre moment
Rubion . Lecteur de Révolution internationale.
http://fr.internationalism.org/
D'une part, je considère qu'il n'y a pas de "classe révolutionnaire" mais des individus prenant conscience de leurs intérêt propre. A titre personnel par exemple, je ne me considère pas appartenir à une quelconque classe, je lutte contre tout ce qui entrave mon individualité propre, tout ce qui se place au dessus d'elle, y compris les dogmes.
C'est ça qui me degoute tant ds la rhétorique marxiste. Chaque individu n'est pas considéré pour soi, il est considéré en tant qu'être utile, en tant que maillon d'une chaîne, et écrasé dans un ensemble. La libération totale de l'individu se fera lorsque celui ci cessera d'être qualifier de "citoyen", "prolétaire" "homme nouveau" ... le système capitaliste écrase au quotidien cette individualité en considérant l'homme comme un objet économique, de la même manière que l'état bourgeois ne te considère utile qu'en tant que "citoyen". Il en est de même dans le communisme marxiste, ou l'on parle de "bon ou mauvais révolutionnaire", d'un instrument qui doit se placer dans un mecanisme général qui l'aliène, pour la cause supérieure, celle du "prolétariat".
Chaque cause supérieure doit pour ma part être détruite, aussi belle dans la formule soit-elle, car elle entrave l'individu.
Lorsque tu dis que je reconnais la lutte des classes, ce n'est pas vraiment le cas. Je reconnais juste qu'il existe un mode de production et l'existence d'un appareil de production qui est la propriété d'un individu, d'un groupe ou d'un état, donc privé.
Mais ça s'arrête là!
Concernant la dictature du prolétariat elle est aussi destructrice sur le plan individuel ( si ce n'est pas plus) que la société actuelle. Il n'y a pas là de conception statique ou dynamique. Le terme de dictature en lui même implique le reste. Si ce terme te gênes remplace le si tu veux par "pouvoir", plus soft, qui fait moins peur, et pourtant la conclusion est la même. Le "pouvoir" d'un groupe ( dans ce cas le prolétariat) implique une domination sur un autre groupe ou d'autres individus, le pouvoir n'existe qu'en cela, il faut avoir un sujet dominant et un autre dominé, sinon le pouvoir n'existe pas.
J'aimerais savoir ce que tu définis comme une "dynamique", si tu penses aux phases transitoires pour aboutir à un autre type de société, oublie le. A partir du moment ou tu places un pouvoir chez un individu ou un groupe, ce pouvoir va s'affermir, il ne se détruira pas par la suite. La logique marxiste conduit à une impasse, car elle sous estime complétement l'homme lui même. Je m'arrête là car je ne sais pas si tu pensais à ça.
Léo, lecteur de baudelaire.