Autonomes


Re: Autonomes

Messagede Antigone » 26 Mar 2009, 21:59

Depuis que je me suis inscrit à ce forum, j'ai passé une bonne partie de mon temps de connexion à lire ce qui a été écrit depuis presque un an et je dois dire que je suis assez étonné par votre méconnaissance de l'histoire de tout ce qui n'est propre à celle de l'anarchisme, et en particulier pour ce qui est expliqué dans ce ... topic (quel mot bizarre !) sur l'autonomie... Car en réalité l'autonomie ne se réduit pas à ce que vous en dites (avec pas mal d'erreurs qu'il serait trop loin de reprendre).

L'autonômie ouvrière a existé en marge de l'ultra-gauche bien plus longtemps que vous le croyez à travers des groupes qui s'en sont réclamés puis qui ont évolué, mais sans jamais aller à l'encontre de ce qui a constitué ses fondements. Elle a eu des développements qui sont allés jusqu'à tenter de redéfinir soit le situationnisme en terme critique, soit les contours d'une société sans domination dans une optique communautaire et humaniste.
Moi même, je continue de me réclamer de cette autonômie pour les idées qui ont été mises en avant et pour ses avancées qui restent importantes... et bien que je ne sois plus autonôme depuis longtemps.

Commençons d'abord par cette confusion pénible qu'on entretient avec ce qu'on pourrait appeler le guévarisme des villes.
A la fin des années 60, les révolutions chinoises et cubaines étaient perçues comme des modèles pour les révolutionnaires du monde entier qui rêvaient d'aventure épique. Les longues marches dans la jungle, les bivouacs de fortune à partager la vie des paysans, à faire leur éducation, à les engager dans le combat font partie d'une légende que le cinéma vient encore de rélater dernièrement avec "Che". L'histoire du petit noyau d'intellectuels qui finissait par rallier à leur cause une véritable armée jusqu'à l'apothéose finale et la prise de la capitale à fait rêver des générations d'ados.

Le guevarisme était un mouvement adapté aux régions forestières de l'Amérique du Sud, mais il existe au Sud de ce continent des régions qui ne sont pas forestières, et qui, à la même époque, vivaient elles aussi sous le joug de régimes militaires ou autoritaires corrompus. Et c'est dans le plus petit d'entre eux, en Uruguay, que s'est développé un mouvement, les Tupamaros, qui a mis au point une stratégie radicale et moderne de lutte adapté à la ville: la guerilla urbaine.
Dans un premier temps, à la fin des années 60, pour répondre aux détournements de fonds et autres manipulations financières du régime, ils ont commencé par s'attirer la sympathie de la population en jouant les Robin des bois, attaquant camions, magasins, entrepôts remplis de vivres et en redistribuant le pactole aux habitants des quartiers.
L'action armée s'est apparentée dans un premier temps aux actions qu'on a connu en France avec la Résistance: recherche de moyens matériels et assassinat de policiers. Puis, l'argent étant comme chacun sait le nerf de la guerre, surtout quand celle-ci dure, il a fallu trouver toujours plus d'argent pour faire face à toujours plus d'acharnement et de moyens venant des forces armées. Hold-ups, bracages, enlèvements de fonctionnaires (on peut revoir "Etat de siège" de Costa-Gavras), la lutte armée s'est alors intensifiée, et à ce petit jeu, le mouvement fut écrasé, les dirigeants emprisonnés.

Cette forme de lutte, peu après, a servi de modèle en tout point à la Fraction Armée Rouge allemande et aux Brigades Rouges italiennes.Toutefois, ce qui distingue les Tupamaros de leurs émules, c'est qu'il ne s'agissait pas d'un mouvement terroriste groupusculaire. Il comprenait des milliers de militants-combattants actifs soutenus par un réseau de dizaines de milliers de sympathisants ce qui, à l'échelle de ce petit pays, n'était pas négligeable. L'écho qu'il a rencontré au sein de la population est d'une toute autre ampleur que celle qu'ont connu leurs mouvements de lutte armée allemands et italiens.
Il y eut une suite à l'histoire des Tupamaros. Quand la dictature tomba dans les années 80, et que les prisommiers politiques furent libérés, Le mouvement des Tupamaros s'est fondu dans le jeu politique, participant à la coalition de gauche, puis accédant au gouvernement. Quoi de plus normal pour un mouvement, qui tout comme la RAF et les BR n'ont jamais remis en cause les structures étatiques de pouvoir, et ont reproduit des formes hierarchiques de commandement.

Ces mouvements n'avaient pris cette fausse apparence révolutionnaire que parce qu'ils étaient plongés dans une société bloquée, dans une situation sans issue, où toute possibilité d'accéder au pouvoir par les moyens démocratiques ordinaires paraissait imposible. Cette même analyse a été faite en Italie où la Démocratie Chrétienne détenait le pouvoir depuis la fin de guerre sans que la puissance du PCI ne permette d'ouvrir des perspectives, et en Allemagne également où SPD et CDU se renvoyaient le pouvoir tout en oeuvrant de concert aux performances remarquables de l'économie.

Par conséquent, je ne vois pas en quoi ces groupes adeptes de l'affrontement avec les forces de l'ordre et du pillage seraient "autonomes" ! En plus, ils ne font que singer les pratiques de guerilla urbaine puisque dans une démocratie parlementaire, elles n'ont pas du tout le même enjeu que dans une dictature quadrillée par les forces armées. Je ne comprends pas pourquoi chaque fois que l'on évoque l'Autonomie ouvrière, mouvement spécifique de la fin des années 70, on ne peut s'empêcher de faire référence à des mouvements guevaristes et tupamaristes, tous d'inspiration stalinienne et maoiste...

L'Autonomie ouvirère, la seule que je connaisSe, n'a aucun rapport avec ce que je viens d'évoquer.
Tout d'abord, ce qui caractérise l'Autonomie, c'est une critique puiS une rupture avec toutes les structures intermidiaires de
conciliation, de négociation, de gestion et d'encadrement qui servent de tampon entre la classe ouvrière et le patronat, autrement dit les partis et les syndicats.
Mais je dois faire remarquer que d'autres, bien avant, avaient fait le même constat sans qu'on les appelle pour autant des autonômes. Sans remonter trop loin, j'ai encore une brochure de "Vive La Révolution" (proche de La Cause du Peuple) datée de 72 où les syndicats sont traités "d'autre jambe de l'appareil d'Etat avec la police".

Néanmoins, historiquement, en France c'est en 1976, au moment d'une grêve à la Société Générale à Paris, après qu'une fraction de la section CFDT ait fait voter en AG le principe d'un comité de grêve constitué de représentants élus et révocables qui se substituait aux syndicats dans la conduite de leur lutte, qu'on a commencé à parler d'Autonomie Ouvrière.
Certes, en mai 68, on avait déjà vu prendre forme des comités de grêve sous la conduite de militants d'extrème-gauche qui avaient dans la tête le modèle des conseils ouvriers, les soviets. Mais cette fois, c'était différent. Cette aspiration à l'autonomie s'accompagnait d'une critique du rôle joué par les syndicats dans l'entreprise et les positions défendues par cette fraction étaient portées par des idées conseillistes d'ultra-gauche. D'ailleurs, une fois la grêve terminée, cette fraction a pris le nom de Groupe de travailleurs pour l'abolition du salariat.

Je reconnais qu'il soit difficile de passer d'un comité de grêve basée sur la démocratie directe à l'abolition du salariat comme ça, carrément, sans attraper un coup de froid. Alors peut-être qu'une petite explication s'impose car tout cela n'arrive pas dans un ciel serein.

La crise économique apparait brutalement en 1974 juste après la guerre du Kippour. Le pétrole flambe. Le prix du brut est multiplié par 4. Les économies occidentales qui n'étaient pas préparées à ce choc vacillent. Des entreprises ferment, les industries échaffaudent des plans de restructuration et les syndicats dont l'action défensive se borne à faire des manifestations pour dire "non au chômage" donnent l'impression d'être impuissants.

En Italie, il existe, depuis le mouvement de 69, un courant "operaiste" typiquement italien (opera signifie travail en latin) pour qui la seule manière de lutter contre le capitalisme, c'est qu'il n' y ait plus d'ouvriers ! En refusant le travail salarié, on enlèverait au capitalisme les moyens objectifs nécessaires à sa survie... et viendrait alors le communisme ! La principale organisation operaiste s'appelle Lotta Continua. Activiste, spontanéiste, elle intervient dans tous les mouvements de contestation qui s'expriment dans la société notamment contre les dégats causés par la morale chrétienne et pour la libération de la femme.

Autant dire que pour une organisation dont la théorie repose sur le refus du travail, la crise économique qui va s'accompagner d'une augmentation très imprtante du nombre de chômeurs va arriver comme une bénédiction ! L'Autonomie ouvrière n'aura aucune peine à se développer contre des syndicats "à la solde du capital" qui de leur côté font leur possible pour trouver des compromis avec le patronat afin d'éviter les licenciements et les fermetures. Voila pourquoi ce mouvement sera d'une grande ampleur, sera même soutenu par grand nombre d'intellectuels.. Et Lotta Continua va se dissoudre peu à peu dans ce Movimento qui malgré tout ne sera pas aussi informel qu'il en donnera l'air.

Mais le ciel va rapidement s'assombrir quand l'absence de perspectives politiques va poindre à l'horizon et surtout quand l'appareil d'Etat policier va vouloir y mettre un terme. L'affrontement de plus en plus violent va alors devenir l'unique perspective.
En 1977, le mouvement autonôme italien prend fin au congrès de Bologne, dernière tentative pour fédérer et donner du sens à tout ça. Ce congrès ne sera qu'un capharnaüm invraissemblable où personne ne pourra s'exprimer ou se faire entendre. Le poing levé y sera remplacé par la forme du pistolet P38 faite avec les doigts. La suite, on la connait, elle appartient aux faits divers.

Voila pourquoi quand l'idée de l'abolition du salariat est ouvertement revendiquée par un comité de grêve en 1976, ce n'est pas reçu à l'époque comme s'il s'agissait de divagations d'une bande d'illuminés.

En France, partis de gauche et syndicats ont l'oeil sur les législatives de 1978 et la présidentielles de 1981 qui pourraient tout changer. Il faut éviter tout dérapage et l'encadrement des luttes est une nécessité. Cette pratique sournoise qui est perçue comme provenant de directions traitres et servant les patrons et le systême capitaliste, ne passent pas chez les militants les plus combatifs et les plus radicaux.
En 1977, plusieurs groupes autonômes d'entreprises voient le jour sur des bases qui remettent en cause le travail salarié. Des militants de l'OCL viendront aider et soutenir les initiatives mais il ne sera pas possible de coordonner l'action de ses groupes qui resteront résiduels, pour en faire une vraie force.

Au même moment, des manifestations de soutien aux prisonniere de la RAF et à leur avocat Klaus Croissant donneronnt lieu à des débordements, des vitrines sont brisés. des voitures renversées... La presse qui se plait à créer un amalgame entre l'Autonomie italienne et les groupes terroristes qui avaient choisi l'épreuve de force avec l'Etat, désignait les responsables de ces incidents en les appelant des "autonômes"... mais autonômes de quoi ? on se le demande bien.
Il se trouve qu'à ce moment, l'autonômie était devenue une mode et que les contestaires inorganisés de tous bords, qui trouvaient plus facile de jeter un pavé que de réfléchir, s'en réclamaient, mais ce n'est pâs parce qu'on s'en réclamait qu'on l'était forcément loin de là.
Berckma, parle de 2 à 3000 personnes maximum, personnellement je diviserais par 10 (et sur des bases aussi radicales, ce n'est pas rien). Par contre, les 9/10e restants, c'était n'importe quoi.
Quant à l'Autonomie ouvrière en Allemangne ! ?? Je ne sais pas d'où Berckman la sort.

Mais finalement, l'histoire de l'Autonomie est paradoxale. Alors qu'on a l'habitude de partir d'une théorie pour tenter de la vérifier par la pratique, en France on a fait le contraire.

A partir de 1979, les groupes autonômes vont disparaitre. L'OCL va se tourner vers d'autres collectifs, mais en y apportant ailleurs l'esprit de l'autonômie, car cet esprit va demeurer.
Le courant autonôme va alors s'incarner organisationnelement parlant dans PIC (Pour une Intervention Communiste), une organisation de l'ultra-gauche conseilliste anti-léniniste qui publiait Jeune Taupe et dont l'un de ses membres faisait partie du Groupe des travailleurs communistes des banques issu de la grêve de la Société Générale. Autour de cette organisation, des individus, certains ayant vécu l'expérience toute fraiche de 77, des militants en rupture (comme moi), et... une fracion dissidente de la FA: le groupe "Commune de Kronstadt" de Nanterre, qui en réalité était un couple (mais avec le bébé, ils deviendront 3). Ce couple intégrera le groupe un peu plus tard mais en ressortira peu de temps après.
Des réunions seront organisées pour d'essayer d'homogénéiser les points de vue, avancer dans la compréhension de ce mouvement, faire une analyse de la période et envisager des actions communes mais en définitive cela n'aboutira pas. Au contraire même, PIC éclatera en 1981.
Une tendance activiste animée par ce que ses membres désigneront par l'urgence de la crise et la nécessité d'intervenir au plus vite et davantage fonde alors "Volonte Communiste". La suite leur a donné tort.

Les autres (la majorité) vont préfèrer rentrer dans une phase de réflexion théorique. Ils commenceront par tirer les leçons du mouvement de Solidarité en Pologne et à partir de 84, ils publieront des brochures sous le nom de "L'Insécurité Sociale". Dans le même temps, ils se rapprocheront des positions socialistes utopistes de "Socialisme Mondial" (lointaine survivance du parti de Daniel De Leon) qui prône l'établissement d'une communauté mondiale sans argent, sans économie, sans frontières. Ils tenteront de définir les conditions nécessaires à une autre société qu'ils vont continuer d'appeler "communiste" alors même que les références marxistes habituelles auront été abandonnées depuis des lustres. Ainsi, ils appeleront par capitalisme non pas un mode de propriété mais un mode de relation entre les individus, l'adhésion à un certain mode de vie.
De façon surprenante, jamais la moindre référence à l'anarchie n'apparaitra. De 88 à 91, ils publieront leurs textes dons une revue "Interrogations pour la communauté humaine".

L'autonômie ouvrière influencera aussi ceux qui tenteront de l'analyser et de l'interpréter d'après la lecture des situationnistes, puis rapidement en s'en éloignant, et en en donnant une autre traduction. Ce sera le point de départ pour un certain nombre de groupes (Les Fossoyeurs du Vieux Monde, Os Cangaceiros, La Banquise, Subversion...) d'une réflexion qui s'est étalee sur plus d'une décennie, avec des fortunes diverses.
J'ai fait partie de cette aventure.
Antigone
 

Re: Autonomes

Messagede fu hsang » 26 Mar 2009, 23:33

merci de ces precisions .... a un moment sur ce topic , j ai cru qon allait dire que ravachol etait autonome vu qu il usait de violence , j ai eu peur ,je n aurais pas pu faire de resume aussi concis je serais alle d ans l attaque personnelle des la deuxieme ligne
merci a toi
fu hsang
 
Messages: 353
Enregistré le: 25 Jan 2009, 12:27

Re: Autonomes

Messagede Ellaurenzovfoot » 27 Mar 2009, 03:52

yep merci pour ce texte, bien sympa à lire et instructif.
Ellaurenzovfoot
 

Re: Autonomes

Messagede Berckman » 27 Mar 2009, 13:19

Merci pour ces précisions Antigone.

Sur l'allemagne, je faisais référence aux camarades se revendiquant dans les années 70-80 de l'autonomie, mais qu'il est sans doute effectivement plus exact de définir comme "guévaristes".
La difficulté étant de distinguer ce qui recoupe des identifications issues de "l'effet de mode" dont tu parles et le courant de l'autonomie ouvrière en tant que telle.
En tout cas le moins qu'on puisse dire c'est que ton post est éclairant.
Petite question subsidiaire : que pense du de la brochure éditée aux éditions spartacus, qui est l'un des rares travaux synthétique en français sur la question ?
Berckman
 

Re: Autonomes

Messagede Antigone » 27 Mar 2009, 16:28

La brochure dont tu parles s'appelle "L'Autonomie, le mouvement autonome en Italie et en France". Elle a été publiée en avril 78...

La 1ere partie consacrée à l'Italie est une traduction d'un article de la revue Liaisons Ouvrières (collegamenti operaio). Elle est imbibée d'une rhétorique incompréhensible à nous autres français à moins d'avoir suivi un stage de plusieurs mois dans une école marxiste (et encore !). Mais c'était la manière de parler des italiens. Le PCI n'était seulement important politiqueMment, il l'était surtout culturellement, et toutes les élites intellectuelles et militantes italiennes s'exprimaient de cette manière.

La 2e partie est un instantané sur l'activité des groupes autonomes de la région parisienne. Il vaut ce qu'il vaut. Il est daté de décembre 77 et aujourd'hui, il manque singulièrement de recul.

L'Autonomie italienne a connu 2 périodes: 74-75 et 76-77. La première période est la plus intéressante parce que la révolte commence par s'exprimer culturellement et son esprit va se transmettre très vite dans l'ensemble de la société. La deuxième période est politique, le langage perd de sa spontanéité, et la langue de bois des groupes politiques va finir par tout envahir. Et plus on va vouloir chercher des pespectives politiques et plus les groupes qui cherchent à créer le parti vont se mettre en avant...

D'ailleurs, la première phrase de la brochure rejoint un peu ce que je viens de dire:
Aujourd'hui, quand on parle de la planète de l'autonomie en Italie, on ne se réfère plus à un ensemble d'organismes autonomes d'usines ou de zones mais à un ensemble de groupes politiques.

Voila. Et si on en reste là, on ne comprend pas grand chose.

Je te conseille de lire plutôt "Italie 77, le "Mouvement", les intellectuels" - Documents rassemblés par Fabrizio Calvi, édité au Seuil en 1977. Un ouvrage en forme de témoignage, plus complet (200 pages au lieu de 30) et plus analytique aussi, même s'il ne couvre (malheureusement) que la période qui va de janvier à septembre.

Un petit passage plutôt marrant extrait de ce livre, chapitre "la révolte des exclus" et que j'avais annoté:
Les "Indiens métropolitains" sont une des composantes les plus significatives de cette aire. Ils ont fait brusquement irruption au sein du Mouvement en février 77 et se sont retirés sur la pointe des pieds quand la grande presse s'est interessée d'un peu trop près à leurs danses sacrées. La première tribu s'est formée à Rome, mais très vite d'autres "Peaux Rouges" se sont installée à Milan, Turin, Florence... Ils demandent la libéralisation du haschisch, de la marijuana, du LSD, la réquisition des immeubles vides, la création de rondes anti-familles afin d'enlever les mineurs conditionnés par leurs parents, un kilomètre carré de verdure pour chaque habitant, le renvoi dans leur pays d'origine de tous les animaux détenus dans les zoos...

On est loin du P38...
Antigone
 

Re: Autonomes

Messagede autonomia operaia » 07 Avr 2009, 23:10

Putain je suis également étonné de la méconnaissance des gens de ce forum sur l'histoire de l'autonomie. C'est actuellement chez les jeunes militants un courant super important (et qui tends à le devenir plus)... n'y aurait il que des vieux sur ce forum?
Bon alors j'ai pas grand chose à rajouter à l'intervention de Antigone à part de recommander la lecture de "A l'assault du ciel" de Steeve Wright chez Senoneverohttp://senonevero.communisation.net/ (autonomes tendances marxistes) afin de comprendre la situation en Italie dans les années 70.


Je rajouterais aussi une serie de liens internet

http://cettesemaine.free.fr/ (journal phare de l'autonomie, j'aime pas du tout)
http://meeting.communisation.net/ (la tendance marxiste française très en marge)
http://www.non-fides.fr/ (la tendance anarchiste,largement majoritaire en france, c'est pas le cas par exemple en Allemagne, mais bon c'est pas des marxistes tendance stal...)
http://basseintensite.internetdown.org/ (toutes les brochures issus de la mouvance autonome là vus avez de quoi vous marrer)
http://infokiosques.net/ (recueuil de moult textes)

Pour vous faire un rapide topos sur "ou sont les totos actuellement?" bah c'est principalement: les luttes étudiantes, les luttes de sans papiers, les luttes anticléricales... On les retrouvera pas à manifester pour la retraite à 50 ans quoi... On les voit souvent dans les contres sommets au sein des Black bloc...
autonomia operaia
 

Re: Autonomes

Messagede Pïérô » 07 Avr 2009, 23:51

je ne sais pas justement si Antigone définirais ces éléments d'autonomes au regard de l'Histoire et du sens...si j'ai bien compris son entendement du mouvement. D'ailleurs ton pseudo pour moi fait référence, même dans son entendement français de la fin des années 70, à du sens que je ne trouve pas vraiment dans ce qui est plutôt une forme de l'anarchisme individualiste pour beaucoup d'entres eux, et surtout des résurgences souvent mal digérées de situationisme, ce qui est souvent appelé post situationisme. Non fides est peut-être révélateur d'une forme d'être, d'une attitude, plus que de pensée d'ailleurs, mais n'est pas réellement un groupe, ou du moins un groupe très nombreux...Mais de fait et même s'il y a une forme d'entorse, dans la mesure où l'on est un peu dans l'indéfinissable, le terme d'autonomes (et de totos) permet d'identifier...Parce que sinon, on va appeler çà comment ? :siffle:
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Autonomes

Messagede Pia » 08 Avr 2009, 14:47

autonomia operaia a écrit:Putain je suis également étonné de la méconnaissance des gens de ce forum sur l'histoire de l'autonomie. C'est actuellement chez les jeunes militants un courant super important (et qui tends à le devenir plus)... n'y aurait il que des vieux sur ce forum?
Bon alors j'ai pas grand chose à rajouter à l'intervention de Antigone à part de recommander la lecture de "A l'assault du ciel" de Steeve Wright chez Senoneverohttp://senonevero.communisation.net/ (autonomes tendances marxistes) afin de comprendre la situation en Italie dans les années 70.


Je rajouterais aussi une serie de liens internet

http://cettesemaine.free.fr/ (journal phare de l'autonomie, j'aime pas du tout)
http://meeting.communisation.net/ (la tendance marxiste française très en marge)
http://www.non-fides.fr/ (la tendance anarchiste,largement majoritaire en france, c'est pas le cas par exemple en Allemagne, mais bon c'est pas des marxistes tendance stal...)
http://basseintensite.internetdown.org/ (toutes les brochures issus de la mouvance autonome là vus avez de quoi vous marrer)
http://infokiosques.net/ (recueuil de moult textes)

Pour vous faire un rapide topos sur "ou sont les totos actuellement?" bah c'est principalement: les luttes étudiantes, les luttes de sans papiers, les luttes anticléricales... On les retrouvera pas à manifester pour la retraite à 50 ans quoi... On les voit souvent dans les contres sommets au sein des Black bloc...



Que c'est bancal et peremptoire!
Cette Semaine te foutrait un gnon si tu avais dis en face qu'ils étaient le journal phare de l'autonomie... :lol:
CS est un journal anarchiste, pas plus ni moins que Non Fides.

Parler de tendance anarchiste majoritaire en France, poisson d'avril? Soyons sérieux... La majorité se retrouve dans le marxisme dit anti-autoritaire, très classiste. Les anarchistes ne sont que quelques-uns, souvent marginalisés et ne se réclament quasi jamais de l'autonomie.
Ensuite il ne faut pas tout confondre, les autonomes et les anarchistes hors organisations permanentes (important à préciser dans des pays de merde comme la France ou l'Espagne) n'ont rien à voir ensemble.

Ensuite, je ne répondrais pas aux saloperies habituelles de certains mais préciserait juste que Non Fides n'est pas un groupe, mais un journal, qui édite également des brochures et qui anime un site. Nul intérêt donc de tirer un "bilan d'activité" puisque les activités ne sont pas réalisées sous quelconque nom, mais par des individus. Si vous n'arrivez pas à comprendre ça, je ne peux rien faire!
Pia
 
Messages: 91
Enregistré le: 27 Juin 2008, 22:26

Re: Autonomes

Messagede autonomia operaia » 08 Avr 2009, 20:40

l'anarchisme individualiste pour beaucoup d'entres eux

:roll:

Cette Semaine te foutrait un gnon si tu avais dis en face qu'ils étaient le journal phare de l'autonomie... :lol:

C'était une boutade :mrgreen:
Je dis ça parce que quand tu lis tu vois qu'ils se prennent trop pour la cuisse de Jupiter ça me fait marrer...

Soyons sérieux... La majorité se retrouve dans le marxisme dit anti-autoritaire, très classiste. Les anarchistes ne sont que quelques-uns, souvent marginalisés et ne se réclament quasi jamais de l'autonomie.

Bah écoute... moi la jeunesse que je fréquente et qui se qualifie "d'autonomes" est exclusivement anarchiste. Allez on va caricaturer "les totos" ( :aime: ) se revendiquent très souvent du mouvement autonome, autonomes de toutes organisations, de toutes structures institutionnelles... je te parles pas des anars inorganisés, qui se revendiquent pas en opposition avec le orgas, qui n'articulent pas leur lutte sur des positions autonomes mais simplement en marge de ces organisation... Après comme disait Qierrot, y a une bonne dose de situationisme aussi chez les jeunots (mais pas une once d'individualisme par contre). Pour moi un autonome c'est un mec libre dans ses pensée et ses actes indépendamment de tout mandat, programme politique, qui se structure en relation pas uniquement basé sur une étiquette mais qui parvient à s'organiser collectivement tout de même (chose qui peche à l'heure actuelle chez les "totos" (grosse pincettes, je trouve pas d'autres mots... ah si anarcho autonome :bourre: ).
Et puis l'autonomie c'est des formes de combat... c'est les autoréduc', c'est l'émeute, c'est l'assembléisme, le squat tout ça quoi...
Mais l'autonomie pour moi se détache plus ou moins de l'idéologie... je me retrouve plus facilement avec un marxiste mouvementiste dans les luttes sociales que avec un anar centraliste... j'ai moi même une forte culture marxiste (sors de ce corps, sors de ce corps) je le confesse...
autonomia operaia
 

Re: Autonomes

Messagede conan » 08 Avr 2009, 21:04

Euh, ça existe, les "anars centralistes" ? :)
On en apprend tous les jours !
conan
 

Re: Autonomes

Messagede Antigone » 08 Avr 2009, 22:33

autonomia operaia a écrit:
Pour moi un autonome c'est un mec libre dans ses pensée et ses actes indépendamment de tout mandat, programme politique, qui se structure en relation pas uniquement basé sur une étiquette mais qui parvient à s'organiser collectivement tout de même (chose qui peche à l'heure actuelle chez les "totos" (grosse pincettes, je trouve pas d'autres mots... ah si anarcho autonome ).
Et puis l'autonomie c'est des formes de combat... c'est les autoréduc', c'est l'émeute, c'est l'assembléisme, le squat tout ça quoi...
Mais l'autonomie pour moi se détache plus ou moins de l'idéologie... je me retrouve plus facilement avec un marxiste mouvementiste dans les luttes sociales que avec un anar centraliste... j'ai moi même une forte culture marxiste (sors de ce corps, sors de ce corps) je le confesse...


On n'empêchera jamais des gens de se dire "autonomes", même si l'Autonomie est un mouvement qui a disparu en 1979.
On ne les empêchera pas non plus de se coller cette étiquette en y associant un contenu assez éloigné de la rupture qui a caractérisé la fraction la plus radicale des années 70.
C'est comme ça... L'autonomie n'a jamais été une marque déposée.
Je pense seulement que le propre de l'autonomie, c'est de refuser toute qualification. Alors, il vaut peut-être mieux éviter d'employer des mots chargés d'un passé souvent embarrassant quand on n'est pas sûr du sens qu'on souhaite leur donner.
Antigone
 

Re: Autonomes

Messagede Pia » 09 Avr 2009, 00:22

autonomia operaia a écrit:
l'anarchisme individualiste pour beaucoup d'entres eux

:roll:

Cette Semaine te foutrait un gnon si tu avais dis en face qu'ils étaient le journal phare de l'autonomie... :lol:

C'était une boutade :mrgreen:
Je dis ça parce que quand tu lis tu vois qu'ils se prennent trop pour la cuisse de Jupiter ça me fait marrer...

pourquoi dis tu cela?
Pia
 
Messages: 91
Enregistré le: 27 Juin 2008, 22:26

Re: Autonomes

Messagede Polack » 13 Avr 2009, 21:56

J'ai parcouru ce sujet un en diagonale je dois bien le dire... Mais malgré le fait que ce soit mon 1er post je me permettrai tout de même une remarque ou deux :

J'ai cru sentir un certain dédain sur ce forum ou sur le terrain, pour ceux qui se qualifient ou sont qualifiés d'autonomes. Je pense qu'il faut respecter les modes d'action et de pensée de chacun des courants. Au delà des différents, de nombreux points d'entente peuvent être trouvés sur le terrain.

Les autonomes que je connais ne sont pas des incultes, des casseurs sans culture politique, sans revendications. Ils savent également s'organiser et participent aux luttes locales, de ce que j'en vois chez môa, dans la concertation et le consensus.

Si certaines actions violentes peuvent être maladroites, sujettes à caution, ou mal interprétées, ce n'est pas l'apanage des autonomes. Et plutôt que de tout dénigrer en bloc je pense qu'il faut faire un tri. Si l'on pense que cela décrédibilise un mouvement, ce qui peut être le cas, il convient tout de même de ne pas les décrédibiliser eux.

voilà, je ne me retrouve pas vraiment dans cette mouvance, ni dans aucune d'ailleurs n'étant pas trop au fait des différentes étiquettes que certains se plaisent à se coller sur la tronche.

Je pense tout de même qu'avant de casser du toto sur le plan théorique ou dans les luttes locales, on a tout intérêt à ce concentrer sur ce qui nous unit.
Polack
 

Re: Autonomes

Messagede fu hsang » 13 Avr 2009, 23:34

humpf ...comme tu l as si bien dit dans ta presentation , ce sont les autres qui te collent les etiquettes , et apres libre a toi de t en reclamer ou pas

quant a savoir si l Autonomie est morte en 79 , c est comme de dire que l anarchisme est mort en sur les barricades de barcelone , c est pour moi avoir une attitude de gardien du temple et du savoir ...je pense qu une certaine forme d autonomie est morte , comme un certain anarchisme est mort en 36 , car dirent cela c est admettre qu elles sont figés et non evolutives , comme les autonomes de 70 79 n avaient rien a voir avec les autonomes de 20 30 ni l autonomie espagnoles pre cnt
quant a se referer a l histoire , je pe,nse qu il ne faut pas trop en abuser car apres on voue un culte au passé
fu hsang
 
Messages: 353
Enregistré le: 25 Jan 2009, 12:27

PrécédenteSuivante

Retourner vers Organisations, partis, mouvements politiques

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 9 invités