Autonomes

Re: Autonomes

Messagede Lardon77 » 08 Avr 2010, 16:25

Bon alors, je vais juste apporter mon petit grain de sel, histoire de nuancer quelque peu ce que Antigone vient de dire sur les autonomes.

D'abord, je pense qu'il est nécessaire d'insister sur la confusion qui règne entre l'autonomie ouvrière et les autonomes en tant que composante de l'extrême-gauche. A ce titre, tout ceux qui se revendique de l'autonomie ouvrière ne sont pas des autonomes et aucun autonome ne se revendique de l'autonomie ouvrière.

L'autonomie ouvrière.
Aujourd'hui, lorsqu'on évoque l'autonomie ouvrière, on fait généralement référence à deux moments historiques :
_ En France, à la période qui s'étale avant et après le congrès d'Amiens de la CGT, en 1906. (Je connais presque rien, donc je vais pas m'étendre là-dessus)
_ En Italie, cela débute dans les années 1950. C'est un mouvement d'abord interne au PCI puis sous l'influence de personnes comme Mario Tronti et d'autres, qui se développe en dehors du PCI et qui va donner naissance à ce qu'on appelle l'opéraisme (operaismo en italien, cela se traduit par ouvriérisme, mais en français, c'est un mot qui a une connotation quelque peu péjorative dont on garde le terme italien). Il s'agit pour l'essentiel (je reviendrais peu être plus tard dessus) d'une volonté de replacer la classe ouvrière au centre du processus révolutionnaire, en tant que force autonome vis-à-vis des syndicats. Cela s'appuie sur une relecture de Marx mais aussi plus largement sur une analyse du processus de réflexion qui a permis à Marx d'écrire le Capital, le Manifeste, etc... Par exemple, Galvano Della Volpe va s'attacher à reconstituer la construction théorique des outils de réflexion de Marx et Engels en tentant de retrouver les livres qui constituaient leur bibliothèques et dont ils se sont servis. A la base donc, l'autonomie ouvrière italienne n'est pas sur des positions anti-parti, puisqu'elle se pense en tant que force interne au PCI, destinée bien sur, à conquérir la direction, pratiquement et/ou théoriquement. Suite au constat que l'opéraisme ne parviendra pas à prendre le contrôle du PCI, les gens regroupés autour des Quarderni Rossi (revue autour de laquelle s'est constitué le courant opéraiste) vont prendre leur distances.

Comme je l'ai dit plus haut, l'autonomie ouvrière n'apparaît donc pas en France en 1976, et en Italie, comme on peut le lire chez Schifres, en 1973. Il s'agit d'un courant de penser qui est présent depuis Marx, et même avant, si l'on considère que ce que dit Marx n'est en quelque sorte que la synthèse de ce qui se dit et se pense à son époque (c'est pas mon point de vue, mais y en a qui pense ça).

Les autonomes.
Alors là, c'est clairement plus compliquer. L'autonomie est une pratique, mais on sait pas vraiment quant doit on dater sa naissance. Certains considèrent que les illégalistes du début du siècle étaient des autonomes (Bande à Bonnot et autres), d'autres non. Certains considèrent que les conseils d'ouvriers, de soldats en 1918 en Allemagne, et 1919 et 1920 en Italie sont des groupes autonomes, d'autres pas.
En tout les cas, il convient d'insister sur le fait qu'il s'agit d'une pratique et qu'elle ne repose pas sur un corpus de textes et de dogmes. Ainsi, au sein du mouvement autonome, on peut retrouver des anarchistes, des ultra-gauches, des maoïstes, des libertaires etc... qui ont une pratique autonome. Cela explique la dimension composite du mouvement autonome qui n'est en rien une force unie sur des bases théoriques ou des bases tactiques. Certains vont jusqu'à contester le terme d'autonome, car il considère que c'est de l'idéologie...

Critiques sur certains trucs dit par Antigone
En Italie, il existe, depuis le mouvement de 69, un courant "operaiste" typiquement italien


Le courant opéraiste est né au début des années 1950, à partir des travaux de Galvano Della Volpe, Mario Tronti, Raniero Panzieri, etc... et de la revue des Quarderni Rossi. A ce moment, c'est un courant interne au PCI.

un courant "operaiste" typiquement italien (opera signifie travail en latin) pour qui la seule manière de lutter contre le capitalisme, c'est qu'il n' y ait plus d'ouvriers !


Pas du tout ! Il s'agit d'une mise en avant de ce que dit Marx : la classe ouvrière lutte pour sa propre abolition en tant que force interne au capitalisme. Je ne dis pas que c'est une position juste et tout le bazar... Pour les opéraistes, et particulièrement pour Tronti, la double nature du travail sous le capitalisme entraîne des implications politiques. Pour Marx, cette double-nature était considérée comme étant "tout le secret de la conception critique". Pour Tronti, la classe ouvrière ne représente pas une force qui vient vaincre le capitalisme de l'extérieur ; en fait la marchandise force de travail constitue "la partie vraiment active du capital, le terrain naturel de toute dynamique capitaliste" (1971, p56). Pour mettre fin à la domination de classe, "la classe ouvrière doit se découvrir comme une partie matérielle du capital, si elle veut elle-même s'opposer à tout le capital : elle doit se reconnaître comme un aspect particulier du capital, si elle veut être son antagoniste général. Ainsi, le travailleur collectif ne s'oppose pas seulement à la machinerie comme capital constant, mais à la force de travail elle-même, comme capital variable. Le travaill doit considérer la marchandise force de travail comme son propre ennemi [de manière à] décomposer le capital en ces deux parties pontetiellement antagonistes qui, réunies, le composent de façon organique.

Je vous conseille à ce titre, d'aller sur le site de Multitudes, il y a pas mal de trucs intéressant, mais surtout l'intégralité du livre de Tronti, Ouvriers et Capital, en français.

La principale organisation operaiste s'appelle Lotta Continua.


Turlututu... Lotta Continua s'est toujours revendiquée d'une sorte de mao-spontanéisme tout en mettant en avant des positions similaires à l'opéraisme, sur le modèle de la GP en France. Le problème, c'est que en Italie, les orgas d'extrême-gauche n'avait pas de dimension nationale et d'une ville à l'autre, cela changeait... Les groupes de Milan, Turin, Rome et Venise de LC ont ainsi passé leur temps à s'affronter théoriquement et quelque fois physiquement.
Tu oublis beaucoup d'autres structures comme Potere Operaio, les groupes de Via del Volsci, le parti communiste italien ML, le comité communiste marxiste-léniniste, le comité communiste pour le pouvoir ouvrier, la revue Senza Tregua, la revue Rosso, le journal Classe operaia, etc...

http://ordadoro.org/Groupes

Activiste, spontanéiste, elle intervient dans tous les mouvements de contestation qui s'expriment dans la société notamment contre les dégats causés par la morale chrétienne et pour la libération de la femme.


Mouais... t'as pas tort, mais tu simplifie... en gros la LC est aussi présente dans les luttes de quartiers, dans les lycées, les usines, les facs, contre la mafia, la drogue, même dans l'armée où ses comités de soldats n'hésitent pas à défiler en pleine rue et à participer aux affrontements du SO de LC qui était très réputé, mais la grande lutte de LC ce sera l'antifascisme avec le cassage de gueule systématique des nazillons (ces affrontements ont fait entre une dizaine et une vingtaine de morts)

Autant dire que pour une organisation dont la théorie repose sur le refus du travail, la crise économique qui va s'accompagner d'une augmentation très imprtante du nombre de chômeurs va arriver comme une bénédiction ! L'Autonomie ouvrière n'aura aucune peine à se développer contre des syndicats "à la solde du capital" qui de leur côté font leur possible pour trouver des compromis avec le patronat afin d'éviter les licenciements et les fermetures. Voila pourquoi ce mouvement sera d'une grande ampleur, sera même soutenu par grand nombre d'intellectuels.. Et Lotta Continua va se dissoudre peu à peu dans ce Movimento qui malgré tout ne sera pas aussi informel qu'il en donnera l'air.


Turlututu à nouveau... la crise économique va déboucher sur une redéfinition du sujet principal des thèses de l'opéraisme. Jusqu'à ce moment la figure centrale sur laquelle s'appuyait la pensée opéraiste était l'ouvrier-social, cantonné à l'intérieur de l'usine. Avec la crise, et l'écrasement des révoltes ouvrières, le sujet central de l'argumentaire opéraiste devient l'ouvrier-masse que l'on retrouve dans toute la société. Cela s'explique en partie par l'influence des étudiants qui travaillent et par l'émergence de revendication d'un salaire domestique chez les femmes proches ou actives au sein du courant opéraiste.

la suite, un peu plus tard, faut que j'aille à un cours...
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Messagede leo » 08 Avr 2010, 18:36

Jusqu'à ce moment la figure centrale sur laquelle s'appuyait la pensée opéraiste était l'ouvrier-social, cantonné à l'intérieur de l'usine. Avec la crise, et l'écrasement des révoltes ouvrières, le sujet central de l'argumentaire opéraiste devient l'ouvrier-masse que l'on retrouve dans toute la société.



Ah mais non !
L'ouvrier-masse c'était l'OS des usines du Nord de l'Italie (Alfa, Fiat...)

L'ouvrier social c'est celui de l'usine diffuse... précaires, travailleurs à domiciles, au black... l'usine sociale quoi... qui maintenant doit être dans les "multitudes" et le "general intellect" du capitalisme immatériel de Negri, ou "cognitif" de Moulier
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Messagede Lardon77 » 08 Avr 2010, 20:14

oups....

bon j'édite pas mon précédent message pour pas faire ma mauvaise fois du genre je me suis pas trompé... mais oui, leo a raison, c'est l'inverse...
Et Moulier doit toujours être à Multitudes... que serait Multitudes sans Moulier, en même temps ? (jdéconne :lol: )

Mais le ciel va rapidement s'assombrir quand l'absence de perspectives politiques va poindre à l'horizon et surtout quand l'appareil d'Etat policier va vouloir y mettre un terme. L'affrontement de plus en plus violent va alors devenir l'unique perspective.


C'est surtout que la classe ouvrière que les opéraistes appelaient de leur voeux ne va jamais se réveiller. Et surtout que l'automne chaud de 69 ne se reproduit pas, que les ouvriers proches des opéraistes ou à la limite des autonomes rejoignent en masse les formations armées, que les grosses orgas se cassent la gueule et que leurs militants rejoignent en masse l'autonomie. Il faut donc trouver quelque chose d'autre, une autre figure dans laquelle se reconnaître et c'est cet ouvrier social dont leo donne un très bon profil
L'ouvrier social c'est celui de l'usine diffuse... précaires, travailleurs à domiciles, au black... l'usine sociale quoi
.
Cet ouvrier-social qui est en fait beaucoup plus proche du militant autonome de base que du militant opéraiste classique.

En 1977, le mouvement autonôme italien prend fin au congrès de Bologne, dernière tentative pour fédérer et donner du sens à tout ça.


Alors là, n'importe quoi.... c'est l'opéraisme qui s'écroule en 77, et c'est l'explosion du mouvement autonome. Bologne, c'est la victoire des autonomes qui quittent les débats contre la répression en reprochant le dogmatisme et les arrières pensées militaristes et électoralistes des opéraistes et des gens organisés. C'est la victoire de la critique du parti armé, proné par les opéraïstes. Les opéraistes finissent d'ailleurs par les supplier de revenir.
Je suis par contre d'accord avec la deuxième partie de ta phrase. Effectivement, c'est la dernière tentative de fédérer tout ça et ça marche pas, mais alors pas du tout.

Ce congrès ne sera qu'un capharnaüm invraissemblable où personne ne pourra s'exprimer ou se faire entendre.


Alors là, c'est pas la réalité. Ce qui s'est passé c'est en premier lieu que les opéraïstes ont pensés avoir une discussion avec des groupes structurés actifs au sein d'un mouvement et qu'ils se sont en réalité heurté à un mouvement entier. Et puis, il est difficile de concilier d'un côté un modèle sur le type des BR, genre parti-armé avec la structure horizontale et diffuse du mouvement de 77. Surtout qu'il y a des antécédents pas cool dans le mouvement, en particuliers des militants des cercles de jeunes prolétaires qui avaient en 76, passé à tabac des homosexuels et violés des femmes à un festival de musique. Il avait fallut l'intervention de groupes autonomes qui avaient régler le truc de manière très violente pour les faire dégager.

Le poing levé y sera remplacé par la forme du pistolet P38 faite avec les doigts. La suite, on la connait, elle appartient aux faits divers.


Le signe du P38 est présent bien avant, mais c'est vrai qu'à partir de 77 il devient quelque chose d'habituel dans les manifestations d'extrême-gauche. Par contre la deuxième phrase me paraît être une interprétation purement journalistique et policière. Vu que la lutte armée a concerné en Italie plus de 10 000 personne entre 77 et 79, cela me paraît relativement tiré par les cheveux. Que l'on dise que c'était un erreur politique... bon, je veux bien, mais du fait divers...

Néanmoins, historiquement, en France c'est en 1976, au moment d'une grêve à la Société Générale à Paris, après qu'une fraction de la section CFDT ait fait voter en AG le principe d'un comité de grêve constitué de représentants élus et révocables qui se substituait aux syndicats dans la conduite de leur lutte, qu'on a commencé à parler d'Autonomie Ouvrière.
Certes, en mai 68, on avait déjà vu prendre forme des comités de grêve sous la conduite de militants d'extrème-gauche qui avaient dans la tête le modèle des conseils ouvriers, les soviets. Mais cette fois, c'était différent. Cette aspiration à l'autonomie s'accompagnait d'une critique du rôle joué par les syndicats dans l'entreprise et les positions défendues par cette fraction étaient portées par des idées conseillistes d'ultra-gauche. D'ailleurs, une fois la grêve terminée, cette fraction a pris le nom de Groupe de travailleurs pour l'abolition du salariat.

et
Voila pourquoi quand l'idée de l'abolition du salariat est ouvertement revendiquée par un comité de grêve en 1976, ce n'est pas reçu à l'époque comme s'il s'agissait de divagations d'une bande d'illuminés.


Alors là je suis pas d'accord, parce que les thèses sur l'abolition du salariat, elle circule depuis perpète en France. Et puis t'as oublié les situs, qui sont à fond sur ça... Et puis Moulier et ensuite le groupe Camarades sont à fond sur ça depuis bien longtemps aussi...

Au même moment, des manifestations de soutien aux prisonniere de la RAF et à leur avocat Klaus Croissant donneronnt lieu à des débordements, des vitrines sont brisés. des voitures renversées... La presse qui se plait à créer un amalgame entre l'Autonomie italienne et les groupes terroristes qui avaient choisi l'épreuve de force avec l'Etat, désignait les responsables de ces incidents en les appelant des "autonômes"... mais autonômes de quoi ? on se le demande bien.


Les autonomes dont tu parles ici ce sont comme les gens du groupe de la Société Générale, de la bande de Reuil-Malmaison, des gens de Camarades et de son collectif d'agitation, des gens de Marges, de l'OCL mais aussi du Collectif Autonome Etudiant, etc...
Ce qui est assez marrant puisqu'en fait, les soutiens de l'opéraisme italien sont en fait ceux que tu accuse d'être des faux autonomes !!!
Et la presse n'a pas créer d'amalgame, les mecs signait leur tract autonomie populaire ou collectif autonome machin (Brigades Autonomes Révolutionnaire à Saint-Lazare et le 23 mars 1979). En fait ce qui s'est passé c'est que le terme d'autonome et d'autonomie en est venu à désigner exclusivement les pratiques émeutières de certains groupes. Et c'est la cas aujourd'hui encore.
Alors qu'en fait, quand tu lis des trucs sur la rue des CAves ou la communauté Longo Maï, au final, il y a peu de différences en ce qu'ils disent et ce qu'ils font et les autonomes des années 70.

Berckma, parle de 2 à 3000 personnes maximum, personnellement je diviserais par 10 (et sur des bases aussi radicales, ce n'est pas rien). Par contre, les 9/10e restants, c'était n'importe quoi. Quant à l'Autonomie ouvrière en Allemangne ! ?? Je ne sais pas d'où Berckman la sort.


En terme de gens qui sont dans la pratique de l'autonomie, c'est plusieurs dizaine de milliers de personnes dans les années 70. Ce que l'on désigne sous ce terme et donc ce dont on parle de manière commune, ça tourne autour des effectifs de l'Assemblée Parisienne des Groupes Autonomes soit généralement 500 personnes avec un sommet à 2000 lors d'un meeting contre la répression.
Quant à l'Autonomie ouvrière en Allemagne, elle a existé et elle existe toujours, en particuliers chez certains groupes proches des orgas ML kurdes et turques.

Mais finalement, l'histoire de l'Autonomie est paradoxale. Alors qu'on a l'habitude de partir d'une théorie pour tenter de la vérifier par la pratique, en France on a fait le contraire.


turlututu troisième. L'autonomie est une pratique. En Italie, les opéraistes ont courut après le dynamisme des autonomes en les mimant pitoyablement, en France, les opéraistes ont essayé de prendre le contrôle d'un mouvement autonome renaissant, ou dit moins méchamment, de le fédérer de manière structuré sur le modèle de LC ou PotOp.

A partir de 1979, les groupes autonômes vont disparaitre. L'OCL va se tourner vers d'autres collectifs,


Les groupes autonomes sont en fait déjà presque tous morts en 78, à la limite, début janvier 79. L'OCL ne se tourne pas du tout vers d'autres collectifs, il y a scission entre les militants impliqués dans les pratiques violentes de l'autonomie parisienne (et donc plutôt parisiens) et les autres qui ne se reconnaissent pas, depuis le départ, dans les postures émeutières de ces groupes.

Le courant autonôme va alors s'incarner...


Mouais... par contre, le coup du PIC incarnation de l'autonomie ouvrière, c'est de la construction pure et simple...

L'autonômie ouvrière influencera aussi ceux qui tenteront de l'analyser et de l'interpréter d'après la lecture des situationnistes, puis rapidement en s'en éloignant, et en en donnant une autre traduction. Ce sera le point de départ pour un certain nombre de groupes (Les Fossoyeurs du Vieux Monde, Os Cangaceiros, La Banquise, Subversion...) d'une réflexion qui s'est étalee sur plus d'une décennie, avec des fortunes diverses.


Les Fossoyeurs du Vieux Monde se forment en 71 et publie leur revue à partir de 73. La Banquise, c'est une revue d'Ultra-Gauche qui est bien loin du mouvement autonome. Os Cangaceiros c'est en fait les gens des Fossyeurs du Vieux Monde après leur retour d'Angleterre.
Ce à quoi tu fais référence semble plus être du marxisme autonome que de l'opéraisme... mais bon, soit...
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Messagede Lardon77 » 08 Avr 2010, 22:35

Au fait, juste pour préciser, parce que je me suis un peu relu...
je n'ai aucune animosité particulière contre Antigone ou qui que ce soit d'autre, donc ne pas prendre mes tournures de phrases pour des attaques personnelles, du style : "tu dis n'importe quoi donc t'es qu'un gros con", etc... comme cela peu se passer sur certains forums où on l'ouvre un peu trop pour faire entendre un autre avis...
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Messagede leo » 09 Avr 2010, 17:21

L'OCL ne se tourne pas du tout vers d'autres collectifs, il y a scission entre les militants impliqués dans les pratiques violentes de l'autonomie parisienne (et donc plutôt parisiens) et les autres qui ne se reconnaissent pas, depuis le départ, dans les postures émeutières de ces groupes.



Une précision.

L’OCL (Paris) n’a pas scissionnée en 1979.
Elle s’est distanciée d’un mouvement autonome… qui n’existait plus.

De 1979 à 81, l'OCL - Région Parisienne a mené ou participé à diverses campagnes et activités.

De mémoire et en vrac :
- soutien aux mineurs en lutte (jeunes fugueurs de foyers),
- campagne « fête le mur » (contre l’interdiction d’affichage sur les murs des villes : « Murs blancs, Peuple muet »),
- campagne anti-militariste autour du soutien à l’insoumission collective au service civil (dits aussi “objecteurs-insoumis”) et le soutien aux insoumis totaux,
- activité anti-nucléaire (création et animation du comité Plogoff de Paris avec pas mal de monde),
- soirée débat avec des camarades chinois (ex-Gardes rouges pour certains) de Hong Kong de la revue Minus 5 (coorganisée avec le PIC si je ne me trompe pas),

sans parler des participations plus individuelles (à Rock Against Police, à un comité de lutte anti-répression, le CLUDAR, etc.) jusqu’à la campagne pour l’amnistie des prisonniers politiques (basques, bretons, AD, Condé sur l’Escault…) au printemps 2001.

Et sans doute d'autres choses dont je ne me souviens plus

Formellement, les derniers membres de l’OCL Paris se barrent en 1982.

Malgré une activité assez soutenue, la séquence 1980-81 a été une période de crise interne importante.
- crise au sein de l’OCL Région Parisienne
- crise entre celle-ci et le reste de l’organisation.

Double crise donc (trop complexe à développer ici : crise d’identité politique, de définition, d’orientation, de perspectives…), indépassable, qui a conduit pas mal de gens, dont moi, à se lasser et à partir au cours de cette période là.
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Messagede Lardon77 » 10 Avr 2010, 04:22

C'est pas ce que m'on raconté les militants de l'OCL de cette époque.
Bon le terme de scission est peut-être un peu fort pour un processus de plusieurs années mais c'est quand même un groupe de gens qui publie un nouveau journal, Les Insurgés, me semble-t-il et surtout qui continuent à militer au sein du mouvement autonome.

A ce propos, le mouvement autonome ne s'arrête pas en 1979-1981...
C'est juste que les apparitions emeutières sont un peu délaissés au profit des squats et d'autres champs de lutte.
Les groupes autonomes sont même plus nombreux après ces dates ainsi rien qu'à Paris dans les années 1980 les Fossoyeurs du vieux monde, (1971-1983), le Collectif autonome Tolbiac (qui fait le journal CATPages, 1981-1982), l'Association des prisonniers en lutte (APEL, 1981-1994), le Centre autonome occupé (CAO, 1983-1984), la Coordination autonome pour des espaces libérés (CAEL, 1983-1984), le groupe Os Cangaceiros (suite des Fossoyeurs,1985-1992), l'Association des parents et amis de détenus (APAD, 1985-1994), Narbé L'Hermitte (1987-1989), Squatters et précaires associés (1987-1989), Prolétaires pour le communisme (1986-1991), le Comité des Mal-Logés (1987-1994), le groupe Sans-cravates (1989), le Mouvement Algérien Pour la Paix et les Libertés (1979-1983), le groupe PROGRES (1984), des gens autour de Radio Mouvance, de Radio Rocket, de Radio Pirate, des gens autour de l'émission Parloir Libre, le Collectif USINE (1985), le collectif ASPECT (1985), les gens des squatters Mal Organisés, les anciens de Camarades dont certains vont au Centre d'initiative pour de nouveaux espaces de liberté de Guattari, les revues Quilombo, Contre, des gens de la mouvance autour des militants d'Action Directe, le groupe Brigade, etc...
et dans les années 1990, avec le groupe Apache qui quitte le SCALP et qui édite un journal, le Mouvement d'Action et de Résistance Sociale pendant le mouvement contre le CIP, la Coordination des Sans-abris, le Collectif d'agitation pour un revenu garanti optimal (CARGO), le groupe Travailleurs, Chômeurs, et Précaires en colère (TCP), la revue Tic-Tac, le Collectif Des papiers pour tous, la Coordination de résistance et de lutte anti-capitaliste, l'Assemblée Générale de Jussieu, le Collectif anti-expulsion (CAE), la revue Karoshi, le Réseau Autonome de Jussieu, le Collectif d'aide aux manifestants interpelés, les revues Camouflages, Hôtel Ouistiti, Au Libre Olibrius, l'aventure autour du Bar de la Bonne descente, le Collectif autonome des Lycéens contre la guerre, des participants de la Coordination des Ennemis de l'Intérieur, etc...

Et il faudrait ajouter à cela les groupes de provinces dont certains que je viens de découvrir récemment : le groupe Rupturiste Incontrôlé de Annecy, l'Assemblée Extraordinaire des Autognomes de la Contrée Frayssinoussienne, le groupe Les Voraces, etc...

cher leo, je t'ai envoyé un mp à propos de la crise interne de l'OCL
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Re: Autonomes

Messagede Voline » 26 Aoû 2010, 14:16

L'autonomie, il me semble, est un courant syndical (à la base) et n'a rien d'anti- syndical initialement.

Par autonome on entend tout et n'importe quoi : "punk", "anarchiste non organisé", "anti- syndicat", "spontanéiste", "refus de l'unité ou des démarches unitaires", "fouteur de merde" ,"décompo'" etc ... tout ceci n'a rien à voir avec "l'autonomie" qui reste "la lutte faite par les concernés eux- même, sans médiateurs, représentants et autre".
Ca n'a donc rien de radicalement anti- syndical (et, syndicalement, ça s'appelle la syndicalisme- révolutionnaire) ni de spontanéiste ou autre.

Dans la mesure où elle prône la lutte par les concerné eux- même, l'autonomie est essentiellement unitaire et s'oppose surtout à tous les dérivés du léninismes, on peut donc dire qu'elle s'oppose aussi bien :

- au léninisme - trotskysme qui postule que le "parti", groupe formé sur des bases idéologiques doit prendre le contrôle des directions syndicales (et du Pouvoir) et mener le prolétariat à la révolution.

- à l'anarcho- syndicalisme ; léninisme libertaire qui postule le regroupement syndical sur des bases idéologiques (mais au service d'une lutte pour des revendications matérielles, contresens absurde et total qui est la cause de la schizophrénie fondatrice de cette drôle de tendance) dont le sectaire Malatesta ne fut pas le dernier chantre dans ses brillantes sorties sur le danger que représentait le syndicalisme- indépendant et sur le fait que c'était à l'organisation- anarchiste (entendez : au "parti") d'impulser la lutte. Léninisme libertaire donc.

- également au "groupe affinitaire", c'est à dire un regroupement par affinités politiques, idéologiques (et humaines) mais sans structure formelle ... du léninisme spontanéiste donc, la belle affaire.

L'autonomie n'a rien à voir avec ce qu'on entend et ce qu'on met dans "toto", c'est une conception matérialiste et pragmatique de la lutte, menée directement par les concernés, ce qui implique l'unité et le refus d'être guidé a priori par une idée ou une chapelle philosophique ou politique, un "parti" ou une "mouvance" d'avant -garde.
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Re: Autonomes

Messagede berneri » 26 Aoû 2010, 20:51

que dire , bcp d'erreurs et d'errement dans ce que dit Voline

Voline a écrit:
- à l'anarcho- syndicalisme ; léninisme libertaire qui postule le regroupement syndical sur des bases idéologiques (mais au service d'une lutte pour des revendications matérielles, contresens absurde et total qui est la cause de la schizophrénie fondatrice de cette drôle de tendance) dont le sectaire Malatesta ne fut pas le dernier chantre dans ses brillantes sorties sur le danger que représentait le syndicalisme- indépendant et sur le fait que c'était à l'organisation- anarchiste (entendez : au "parti") d'impulser la lutte. Léninisme libertaire donc.


il faudrait relire malatesta avant de mettre les gens dans des tites cases et d'agiter l'épouvantail, bref... et peut-être même prendre exemple sur certaines attitudes:
"[i]
"Par respect pour la vérité aussi bien que dans l'intérêt du mouvement anarchiste, il est faux de présenter Errico MALATESTA comme un agitateur et un révolutionnaire professionnel. Si sa vie est aussi importante que ses idées, pour le mouvement anarchiste, c'est précisément parce qu'il n'a été ni un révolutionnaire professionnel, ni un "saint", ni un "prophète", ni un "homme prédestiné". Errico MALATESTA a toujours été un compagnon parmi d'autres compagnons et s'il cherchait à défendre son point de vue, c'était sans jamais tenter d'imposer le poids de sa personnalité à un argument. Il est bon d'ajouter à cet égard que, comme orateur, il n'a jamais utiliser de "trucs" oratoires et, comme auteur d'articles, il s'est toujours attaché à convaincre ses lecteurs par la clarté, la logique et le strict bon sens de ses arguments. Et c'est justement non pas malgré cette attitude mais grâce à cette attitude que ses écrits sont imprégnés (comme l'étaient ses discours, j'en suis persuadé) d'une véritable chaleur humaine, parce qu'ils partent de la compréhension des problèmes (ainsi que des difficultés à surmonter) auxquels sont confrontés tous ceux qui désirent ardemment faire quelque chose pour changer radicalement la société."
Vernon RICHARDS, "MALATESTA, Life and Ideas".
[/i]


(mais au service d'une lutte pour des revendications matérielles, contresens absurde et total qui est la cause de la schizophrénie fondatrice de cette drôle de tendance)

c'est bien mal comprendre l'anarcho-syndicalisme qui en fait se bat pour l'émancipation des travailleurs, une société égalitaire,fédéraliste sans classe et sans état...


L'autonomie n'a rien à voir avec ce qu'on entend et ce qu'on met dans "toto", c'est une conception matérialiste et pragmatique de la lutte, menée directement par les concernés, ce qui implique l'unité et le refus d'être guidé a priori par une idée ou une chapelle philosophique ou politique, un "parti" ou une "mouvance" d'avant -garde
.

Là je partage plus, il s'agit du courant "autonomie ouvrière" mais à defaut de boussole la lutte peut mener au fascisme...... au rétablissement de l'ordre par ceux qui rassurant face au desordre proposerons leur solutions providentielles... c'est donc une vision naïve de mon point de vue
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Re: Autonomes

Messagede Voline » 27 Aoû 2010, 11:02

A défaut de "boussole" ?
C'est quoi une "boussole" ? Qui a besoin de "boussole" et où tu as vu, historiquement, que des mouvements prolétariens autonomes menaient au fascisme ?

Que le prolétariat soit trop con pour maîtriser directement ses propres conditions d'existences et que, s'il est laissé maître de son propre destin, finisse en virant au fascisme c'est un mensonge de la bourgeoisie pour légitimer la démocratie- représentative ou de léniniste pour justifier "l'avant- garde" et ça n'a rien d'anarchiste.

Ca rejoint, à peu près, ce que dit Malatesta :

"Je le répète : il faut que les anarchistes aillent dans les unions ouvrières.
D'abord pour y faire de la propagande anarchiste, ensuite parce que c'est le seul moyen pour nous d'avoir à notre disposition, le jour voulu, des groupes capables de prendre en main la direction de la production".

La citation est bien de Malatesta et c'est une conception entriste et avant- gardiste, du pur noyautage trotskard, bref, je ne vois pas où est l'autonomie et la prise en main des concerné eux-mêmes de leur lutte.
Je vois plutôt l'élite intellectuelle bourgeoise qui doit faire de l'entrisme dans les orga' ouvrières et dicter aux prolos leur conduite selon les grands principes issu de la doctrine.

Tiens, j'en ai une autre :
"Le syndicalisme, moyen d'action excellent à raison des forces ouvrières qu'il met à notre disposition..."

Qui sont ces "nous" ? Ce sont les "anarchistes", les "membres de l'organisation", le "groupe acquis à la cause" qui noyaute le syndicat et le dirige pour son "propre" bien.
Il s'agit bien de léninisme libertaire, on change le nom sur l'étiquette mais la pratique est la même.
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Messagede berneri » 27 Aoû 2010, 19:53

A défaut de "boussole" ?
C'est quoi une "boussole" ? Qui a besoin de "boussole" et où tu as vu, historiquement, que des mouvements prolétariens autonomes menaient au fascisme ?

Que le prolétariat soit trop con pour maîtriser directement ses propres conditions d'existences et que, s'il est laissé maître de son propre destin, finisse en virant au fascisme c'est un mensonge de la bourgeoisie pour légitimer la démocratie- représentative ou de léniniste pour justifier "l'avant- garde" et ça n'a rien d'anarchiste.


quelques début de réponses à ton propos:
Je ne crois pas au destin ( c'est de la pensée magique du même niveau que : un vieux barbu qui a tout écrit derrière son nuage, ou bien des dieux se jouant des hommes sur le mont olympe, )
le prolétariat n'est pas une personne, ni dotés de qualités telles que con, ou bien encore revolutionnaire, etc...
le comportement à l'échelle d'un groupe social diffère de celui de l'individu pris isolement... et pour cause ce n'est pas la même chose.
Je ne crois pas à l'esprit saint révolutionnaire inondant spontanément les masses (ce qui nous differencie principalement sur ce sujet)
Je pense en revanche qu'un projet revolutionnaire efficient, se construit dans la durée, parmi et avec les autres, dans la lutte et la conviction de son entourage social, familial professionnel et dans l'organisation et l'apprentissage au sein de la lutte à la gestion collective des choses et NON PAS au gouvernement des personnes (système politique actuel).

Je me mefie de raisonnements qui peuvent être séduisants , totalisants, mais irrationnels et toxiques au final.
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Messagede Voline » 28 Aoû 2010, 11:59

Entièrement d'accord avec toi, c'est pour ces raisons que l'organisation doit partir des personnes concernées qui partent d'abord de leur situation concrète d'oppression (oppressés dans le salariat, le sexisme, le racisme, l'homophobie, le logement et que sais-je) et qui construisent leur lutte par elle- même, et leur critique en même temps ... et que ça n'est pas à une avant- garde intelectuelle de jouer le rôle de "phare" ou de "boussole".

J'ai vu pas mal d'individus, même réactionnaire, développer des critiques extrêmement radicales à la faveur d'une lutte, et disons le mot, combien de "totos" spontanéistes qui prétendent s'organiser sectairement en "groupes affinitaires" ont construit leur radicalité à la faveur de pratiques lors d'un mouvement social.

Tout ce que je dis c'est que les concernés par une oppression n'apprendront rien de mieux qu'en se battant directement eux- même contre elle parce que, pour éviter de tomber a posteriori dans la réaction ou la réinstauration de schémas oppressif, rien ne vaut de lutter soi- même directement contre l'oppression.

L'autonomie c'est ça pour moi !
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Messagede berneri » 28 Aoû 2010, 14:55

Mefie toi du terme radicalité, qui est aussi revendiquer par les fachos identitaires...
bref parmi les intéressés, les opprimés, la classe ouvrière etc... il y a des courants d'organisations , d'idées parfois opposées ou divergentes... il n'ya pas d'u côté les intellectuels et de l'autre le prolétariat, ce n'est qu'une suele et même chose la boussole c'est l'émancipation de ta classe si tu es militant ouvrier , l'émancipation de ta minorité si tu es dans une minorité opprimée (,femmes,homos, etrangers, ..)... mais il faut bien s'orienter vers un projet et c'est pas au moment de "la revolution" que tu arrives avec tes propositions... tu semes dans la société d'aujourd'hui les outils, les idées, combats qui rendent caduques la société capitalistes et l'état. Et que tu le veuille ou non tu t'inscris dans le courant emancipateur du mouvement ouvrier revolutionnaire donc dans une certaine direction, il y a une boussole.... après on peut vouloir dire qu'on reinvente tout et qu'on repart de zero, qu'on jette aux orties les enseignement et ll'histoire de ce que peuvent nous ransmettre les anciens mais bon quand on veut réinventer la roue par orgueil on peut rater tout y compris le fil à couper l'eau chaude... ou encore la generation de 68 à virer pour bcp à l'individualisme , a joui des conquêtes sociales des generations precedentes et peu transmis aux generation suivantes en terme d'outils de lutte , de savoir faire, et actuellement, tout en jouissant de la retraite, cette generation soutien principalement (dans les sondages çça reste à prendre avec des pincettes) la reforme des retraites... tiens donc!
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Re: Autonomes

Messagede Voline » 28 Aoû 2010, 20:08

Je ne dis pas que les idées intellectuelles sont à rejeter, les idées anarchistes doivent bien évidemment circuler et nourrir le mouvement et donner lieu à débat et à formation pour les intéressés, voir même être des regroupements sous forme de "courants" en son sein (pourquoi pas), je critique juste que se forme, de façon préexistante à tout mouvement social, une caste d'intellectuels (j'entend par là des gens ayant bénéficié d'une certaine formation à une idée et à sa propagande) qui se donne pour mission de noyauter et de diriger souterrainement tout mouvement potentiellement émergeant en cherchant à se greffer dessus, là pour moi c'est de l'avant- gardisme.

Que ces "intellectuels" acceptent de diffuser leurs idées et d'en débattre dans les mouvements ouvriers (en y prêtant aussi leurs bras) sans jamais succomber à la tentation d'en prendre la "direction", qu'elle soit formelle ou non, et en laissant toujours aux premiers concernés, collectivement, la charge de se guider eux- même, être un "coup de main" et pas un "guide", "servir" et non pas "utiliser" pour moi c'est respecter cette autonomie.

Quand on lit la "Révolution inconnue" de Voline il semble que c'est à peu près cette ligne que l'auteur s'est efforcé personnellement de suivre au cours des évènements de 1905 et de 1917, et c'est pourquoi j'ai pris ce pseudo (le bouquin est d'ailleurs réédité, avis aux amateurs).
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Re: Autonomes

Messagede Pïérô » 18 Jan 2016, 21:36

Quelques éléments qui agitent le bocal. Ça casse pas les briques, mais ça peut faire avancer...

Introspection Révolutionnaire et synthèse critique du milieu Autonome : NUMÉRO Zéro de la Brochure PASTICHE :
PASTICHE voudrait faire lien. Une vue d´ensemble offerte à qui voudrait encore s´affranchir des affreuses compétitions de chapelles, des tournois idéologiques stériles, des actions survoltées au service d´une autosatisfaction fatalement desuette. Ce numéro Zéro est voué à solliciter le Pourquoi, un pourquoi absent, ignoré, vaincu, ici compris comme origine de toute activité révolutionnaire.
... https://paris-luttes.info/numero-zero-d ... chure-4616


Une modeste "réponse", ou plutôt contribution, à la démarche d’auto-critique initiée de manière salutaire par PASTICHE et son numéro 0.
... https://paris-luttes.info/pastiche-auto ... ilieu-4708
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Autonomes

Messagede altersocial » 13 Mar 2016, 17:45

Autonomie ouvrière, une sélection de textes par des travailleurs autonomes (à ne pas confondre avec les totos) :

Archives de l'autonomie ouvrière

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>>> lire la suite
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