de Communard » 30 Avr 2009, 12:32
Bonjour,
je viens que très rarement sur ce forum. Les échanges entre libertaires et anars sont nécessaires, mais ont tendance à rester entre nous.
La société libertaire que nous voulons, ce n'est pas à 50, 100 ou 200 000 que nous la ferons : c'est avec tout le monde (sauf la minorité accroché à son magot - doit-on compter les syndicats ?), il est donc primordiale que ce que nous proposons, l'autogestion des luttes et de la vie, ne soit pas noyé dans des discours mous et fourre tout. Est-ce en réclamant 300 euros que l'on obtiendra une situation sociale de rupture ? Est-ce en demandant 300 euros que l'on développe la volonté d'émancipation de tous et toutes ? Je ne crois pas.
Faire un cortège noir, c'est affirmer nos idées, nos valeurs, nos ambitions. C'est faire passer un message sans consensus, sans compromis, faire émerger des voix dissidentes. D'autant que peut-être des non-anars se sentirons à leur place dans le cortège, sans se revendiquer spécifiquement "noir".
Que certain aillent dans les cortèges syndicaux, c'est leur choix. Ce n'est pas le notre. Et je pense que l'actualité sociale montre bien les limites du syndicalisme. Les salariés/non-salariés, les militants de bases, etc passent outre la négociation, le réformisme affiché, et les miettes demandées par les syndicats et les inter-syndicales. Et les syndicats, mis au pied du mur, ne font qu'acquiescer, laissent faire, car débordés et bien obligé de suivre les salariés.
Quand au discours sur la "convergence des luttes", hormis la perte de sens de cette expression du aux syndicats qui utilisent cela pour mettre de côté ceux qui "sont pas dans la convergence et trop radicaux", il est nécessaire de la faire à la base (syndicales OU non-syndicales, ce que nombre de militant des conf' oublient). Ce que nous essayons de travailler, sans "l'aide" des syndicats, par le biais notamment de collectifs plus large, comme le collectif "anti-repression", ou bien le collectif "Unité à la base" (regroupant des militants principalement anti-parlementariste et autonomes, de différentes couleurs politiques). Ce collectif a été présenté lors de la première réunion du collectif "printemps des luttes", où un camarade du groupe à proposé/invité le "printemps de luttes" à une prochaine AG du collectif "Unité à la base", pour converger. Ce qui a donné un non. Que l'on ne nous traite donc pas plus tard de sectaires, de "toto anti-syndicaux".
Enfin, je tiens à souligner que ce texte, cet appel, a reçu pas mal de retours positif, notamment sur la rédaction, qui change des "tracts gnangnan anar et libertaire depuis 150 ans" (je cite), et de la part de personnes que l'on ne penserait pas "radicaux" ou autonomes.
Nous ne nous compterons pas. Nous ne voulons pas ramener "tout le monde" derrière notre banderole (nous ne sommes pas représentatif, tout comme les autres orgas, collectif, groupes, syndicats). Juste affirmer que nous sommes là, que d'autres discours existent, que l'autonomie et l'égalitarisme ne sont pas plus syndicaux que politiques, mais tout simplement naturel (pour reprendre la "naturalité de la valeur travail"). Et que chacun prennent sont autonomie dans les luttes, sans attendre l'accord de bureaucraties ou de "groupes représentatifs", et ce, partout dans les usines, les ateliers, les bureaux, les quartiers, les immeubles, etc, sans avoir besoins de nous, de vous, ou de tout autre leader charismatique maîtrisant la langue "militante", "anti-capitaliste" ou "matérialiste".
Nos objectifs doivent être contenue dans nos luttes, dans notre manière de nous organiser, dans nos voix, dans notre façon de présenter les choses.
Et enfin que nous réfléchissions à la nécessité de chercher et d'élaborer des outils/méthodes de lutte efficaces, innovantes, car si le capitalisme a évolué depuis la fin de la seconde guerre et depuis les premiers outils de luttes (syndicats, bourses du travail, fédérations, etc.) nos méthodes n'ont pas assez évoluées. Tout en gardant ce qui fait la force des luttes : autogestion, action directe et fédéralisme.
Vive la sociale, vive l'anarchie et dansons, bordel !
Edit : le cortège sera assez simple. Nous aurons donc la banderolle "des barricades aux ateliers : ORGANISONS-NOUS", des drapeaux noirs non siglés, le 1er numéro du journal du groupe "L'Electron Libre" (le second est en préparation, pour contrer la propagande sur le vote lors des européennes), des tracts du collectif "Unité à la base", des autocollants de la FA et de Nos Pasaran, et nous serons aussi masqué, cagoulés, grimés, maquillés, pour dire que nous n'avons pas peur des nouvelles lois qui s'annoncent.