la CGA et la question palestinienne

[Klement]

Déjà, je pense que l'idée de la construction d'un Etat palestinien ne correspond plus du tout aux réalités locales avec la séparation de fait existant entre la Cisjordanie et Gaza. De plus, chacun de ces territoires n'a pas seulement aujourd'hui une autonomie administrative mais une identité propre qui joue en faveur d'une indépendance l'une par rapport à l'autre.
On pourrait même aller jusqu'à considérer Jerusalem Est comme un 3e Etat palestinien potentiel dont l'indépendance pourrait fort bien être avancée un jour, au détour d'une conférence internationale, comme le énième arrangement pour trouver un réglement politique, sans oublier le Golan dont la question reste en pointillés... Les grandes puissances s'y entendent pour règner en divisant. Et n'oublions pas que pendant longtemps, on a considéré la Jordanie (ancienne possession britannique) comme le seul Etat palestinien en mesure d'être reconnu.

Si jamais la création de cette entité palestinienne devait voir le jour, cela ne tiendrait pas. Car l'histoire a prouvé que, chaque fois qu'un état a tenté de s'instaurer à partir de territoires séparés, il a connu le sort du Pakistan il y a 40 ans, avec la guerre et la secession du Bangla Desh. Le nationalisme est un poison qui a toujours ravagé les esprits.
Voila pourquoi l'idée même d'un débat sur la question d'un Etat palestinien n'a aucun sens aujourd'hui... sauf pour la communauté internationale et ceux qui y trouvent un intéret économique ou une opportunité pour y étendre leur influence et leur domination.

C'est bien pour ça qu'il faut défendre un pays unique laïque, démocratique (et socialiste tant qu'à faire) sur toute la terre de Palestine où juifs et arabes bénéficieraient des mêmes droits, qu'on l'appelle Etat binational (comme Michel Warschawski, militant antisioniste israélien) ou fédération palestinienne (comme on pourrait le dire en tant que libertaires), mais plus que le nom c'est le contenu de la structure qui doit importer et les forces susceptibles de porter un tel projet, qui sont pour l'heur minoritaires tant côté palestinien qu'israélien

[Antigone]

qierrot a écrit:
Et pour te renvoyer la balle, ta communauté mixte israelo-palestinienne, c'est pas dans le cadre d'un Etat ?

Je crois que ce sera plus complexe.
Ce ne sera certainement pas un Etat comme on l'entend aujourd'hui parce que je pense que la mise sur pied d'une telle communauté supposera un tout autre système de prise des décisions. Ce ne sera pas non plus la société idéale (tant qu'on ne remettra pas en cause les fondements de l'économie capitaliste) , mais une expérience très intéressante à suivre de l'extérieur compte-tenu de la pression du monde arabe tout autour, passionnante à vivre de l'intérieur compte-tenu de l'histoire conflictuelle de cette région.
Mais de toute façon, c'est cette idée qu'il faut mettre en avant. Oui, une telle communauté mixte est possible.

[Pïérô]

non non, tu me traites de contortioniste de cirque ce n'est pas pour nous faire une version conte pour enfants : "il sera une fois dans un monde meilleur...", il faudrait développer d'avantage !
Evidemment que cette idée est une piste, mais tu comprendras mon camarade, qu'après ta petite leçon on puisse attendre du plus conséquent et consistant...

[Antigone]

Je pense pourtant avoir été clair et précis; et je suis entièrement d'accord avec Kuhing pour les observations qu'il t'a adressées plus haut.
Je suis contre un Etat palestinien point barre. Sans faux fuyant, sans "mais", sans phrases à doubles négations qui finissent par ne plus rien dire du tout, sans ces ambiguités qui semblent ménager la chèvre et le chou.
Tes réponses à Kuhing et à moi-même montrent que nous ne sommes pas d'accord.

En revanche, je suis pour toute initiative qui viserait à mettre sur pied des assemblées mixtes permettant aux israeliens et palestiniens de se rencontrer, de comprendre qu'ils ont les mêmes intérêts et les mêmes ennemis, de faire tomber les préjugés véhiculés par la propagande, et les haines accumulées depuis trop longtemps, qu'elles viennent d'un côté ou de l'autre.
C'est ce que j'essaie de faire comprendre aux gens qui font partie de la communauté juive, que je connais ou que je rencontre. Mais la suite, elle appartient aux travailleurs, aux soldats, aux exploités des deux bords. Elle sera ce qu'ils en feront ensemble; et il n'existe pas d'autre alternative.