Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux

Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux

Messagede bipbip » 02 Mai 2018, 15:34

Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux

Au nom d'une bataille culturelle contre l'islamisme politique, le mouvement co-fondé en 2016 par Laurent Bouvet, qui reprend les méthodes de la fachosphère, pollue le débat public sur la laïcité et multiplie les polémiques.

Sept cents adhérents au compteur. Le Printemps républicain a beau être groupusculaire, sa capacité de nuisance dans le débat public ne faiblit pas. À chaque polémique piégée, cabale médiatique et autres « paniques identitaires », le mouvement co-fondé par Laurent Bouvet en 2016 n’est jamais loin. C’est encore le cas aujourd’hui avec le « manifeste contre le nouvel antisémitisme », paru dimanche dans les colonnes du Parisien, dont les termes suscitent de vives réactions (voir notre édition du 24 avril). Parmi les signataires du texte, on retrouve les figures les plus connues du groupe, comme le politologue Laurent Bouvet, la philosophe Élisabeth Badinter ou encore le préfet Gilles Clavreul. Mais les polémiques en chaîne ont discrédité les intentions initiales du Printemps républicain, dont les premiers signataires sont nombreux à prendre des distances avec le discours… et la méthode.

Le 20 mars 2016, une foule se presse à la Bellevilloise pour la première réunion du Printemps républicain, organisée par l’ex-socialiste Laurent Bouvet, auteur de l’Insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français. L’initiative fait suite à la publication, dans Marianne et Causeur, d’un manifeste signé par des « personnalités de gauche qui veulent défendre la laïcité (…) face aux attaques contre la République ». La France est encore traumatisée par l’année tragique de 2015, ensanglantée par les attentats. Leur combat affiché : une « laïcité offensive » qui s’opposerait à la laïcité ouverte de l’autre rive gauche, jugée « complice de ceux qui cherchent à détruire la laïcité » (Élisabeth Badinter) et « voient dans l’islam radical un substitut à la classe ouvrière » (Pascal Bruckner).

Le Printemps républicain peine à cacher son obsession : les musulmans
Deux ans plus tard, le 6 janvier dernier, à l’occasion d’une journée Toujours Charlie en hommage aux victimes des attentats de janvier 2015, nombre de signataires des débuts ont déserté. Et pour cause. Les organisateurs sont soupçonnés de vouloir « récupérer » le combat de Charlie Hebdo pour la liberté d’expression et la charge symbolique qu’il représente au profit des « croisés » de la laïcité. Leur fer de lance, l’ancien premier ministre Manuel Valls, prétend vouloir « écarter du débat public » les ennemis désignés de la laïcité, et annonce son ambition de « leur faire rendre gorge ». « “Je suis Charlie” est devenu l’étiquette magique qu’on faisait valser au gré de ses intérêts, de ses combats et de ses préjugés ; en clair, une injonction », regrette alors le journaliste Philippe Lançon, survivant de l’attentat de Charlie Hebdo, dans les colonnes de Libération.

Au nom d’une bataille culturelle contre l’islamisme, le Printemps républicain peine à cacher son obsession : les musulmans. « Nous ne sommes absolument pas pour une vision de la laïcité anti-musulmans. La preuve, notre président est musulman pratiquant (sic). Si nous étions de droite, personne ne s’en occuperait », se défend Laurent Bouvet. Mais les faits sont têtus. En octobre 2017, l’université de Lyon-II finit par céder à la pression en annulant un colloque sur l’islamophobie qui réunissait universitaires et associatifs. « Tous les intervenants étaient favorables à la même thèse. Présenté comme colloque académique, c’était en réalité une réunion politique », se justifie aujourd’hui Laurent Bouvet. Pourtant, ce n’est pas la seule fois que les méthodes de son mouvement font débat.

Pour saturer l’espace public et démonter ses adversaires, le Printemps républicain n’hésite pas à emprunter les pires méthodes de dénigrement public. Ce fut le cas avec Edwy Plenel, mais aussi le directeur de l’Iris, Pascal Boniface, l’humoriste Yassine Bellatar, le président de l’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, ou encore Rokhaya Diallo. À la suite d’une violente campagne sur les réseaux sociaux, la militante antiraciste avait été évincée, provoquant la démission de tous les membres du Conseil national du numérique. Autre triste polémique, en février dernier, celle de la jeune chanteuse Mennel, de The Voice, qui jeta l’éponge après une cabale de la fachosphère. Le Printemps républicain a beau se défendre d’y être pour quelque chose, c’est l’une de ses proches, Françoise Laborde, qui avait apostrophé la direction de TF1 après exhumation de tweets complotistes de la jeune fille. Car c’est sur les réseaux sociaux que le Printemps républicain est le plus actif. Pratiquant les mêmes méthodes que la fachosphère, ses membres forment une « meute », en pariant sur la réaction du « camp adverse », celui de l’antiracisme, analyse Nicolas Vanderbiest, chercheur spécialisé dans les phénomènes d’influence sur les réseaux sociaux. Quitte à pratiquer un « jeu d’alliances douteux », selon le chercheur. « Dans l’ordre, l’information part du réseau d’extrême droite Fdesouche, relayée par le Printemps républicain, et sera ensuite incarnée par une personnalité politique », liste-t-il. Une information, souvent peu légitime, dont le Printemps républicain estime la « place dans l’agenda médiatique pas assez reconnue ». « C’est une technique connue en communication politique, comme Nicolas Sarkozy avec le débat politique sur la banlieue et sa provocation sur le Karcher », rappelle Nicolas Vanderbiest.

Une manière de « déplacer la question du racisme vers la laïcité »
En cela, le sociologue Éric Fassin s’inquiète que « dans le débat public, la mauvaise monnaie chasse la bonne ». Une manière de « déplacer la question du racisme vers la laïcité ». Même analyse du côté du politologue et sociologue Geoffroy de Lagasnerie. « Lorsque l’on veut comprendre un phénomène social et politique, il ne faut pas se concentrer sur la manière dont il se présente. Il faut regarder ce qu’il fait objectivement, explique-t-il dans une longue tribune publiée sur son compte Facebook. Et ce que fait aujourd’hui, objectivement, le Printemps républicain, c’est une succession de campagnes qui prennent pour cibles des Noirs et des Arabes afin de les renvoyer à l’illégitimité et à l’invisibilité. » La polémique et la vindicte en tant que telles semblent bien souvent y être les principaux objectifs, loin de toute volonté d’approfondir la réflexion ou de faire œuvre de pédagogie.

Ces pratiques et la dérive idéologique des principaux animateurs du Printemps républicain expliquent que de nombreux signataires des débuts aient déserté. « À la création du Printemps républicain, il y avait une émotion et l’appel rappelait un attachement à l’universalisme républicain. Depuis, certains ont pris des positions de plus en plus tranchées dans des débats de plus en plus piégeux, nous confie le dirigeant socialiste Emmanuel Maurel. J’ai pris de fait une distance quand certains, comme Manuel Valls, ont surjoué, voire instrumentalisé le débat. Souvent, ils pointent de vraies questions. Mais les réponses sont caricaturales. La tribune sur le nouvel antisémitisme, par exemple, en fait partie. Oui, il y a une résurgence de l’antisémitisme. Pour autant, employer des mots aussi forts que “épuration”, est-ce que ça va faire avancer la cause ? Je n’en suis pas sûr. »

Audrey Loussouarn


https://www.humanite.fr/polemiques-le-p ... eux-654297
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Re: Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux

Messagede abel chemoul » 02 Mai 2018, 21:22

article mensonger de la part d'un torchon stalinien qui a soutenu l'URSS. Fassin et Geoffroy de Lagasnerie sont les pires cancers de l'EG "intellectuelle" post-moderne, et Rokayha Diallo est une racialiste tendance PIR.
et "épuration" est le mot juste. les émeutes antisémites lors des manifs pro-pal' de juillet 2014, on en parle? personne à l'EG n'a condamné.
Modifié en dernier par abel chemoul le 02 Mai 2018, 21:28, modifié 1 fois.
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Re: Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux

Messagede Pïérô » 02 Mai 2018, 21:27

En effet le lien prête à prudence. Mais bon, il y a bien là encore un mouvement complètement confu-réac qui fait penser à la trajectoire de Riposte Laïque.
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Re: Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux

Messagede Pïérô » 28 Oct 2018, 16:09

Le Printemps républicain, ce boulet aux pieds du Parti socialiste

De polémique en polémique, le Printemps républicain fait parler de lui, avec cette obsession, presque une fascination, de l’islam et de son incompatibilité supposée avec la laïcité. Composé quasi exclusivement de socialistes, cette association dérange aussi au PS.

... http://www.regards.fr/politique/article ... socialiste
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