Le ministre de l’Économie a mis son collectif politique, En marche !,au service du dépassement des « vieux clivages ». Un refrain sur l’air du « renouvellement de la vie politique » déjà maintes fois entendu…
Son agenda politico-médiatique ressemble au Bottin mondain. Ces dernières semaines, on a vu le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, suivre une étape du Tour de France, pour y rencontrer l’ancien ministre socialiste de l’Agriculture (1998-2002) Jean Glavany, puis l’ancien candidat centriste aux élections présidentielles de 2002, 2007 et 2012 François Bayrou. On l’a aussi vu dans Gala, le magazine de « l’actu des stars », fêter le 88e anniversaire de la chanteuse Line Renaud aux côtés de Vanessa Paradis, Johnny Hallyday, Muriel Robin et Stéphane Bern. Mais c’est ce soir que se tient le rendez-vous qui compte le plus pour cet ambitieux : le premier grand meeting parisien de son « collectif politique », En marche !, à la Mutualité.
... http://www.humanite.fr/le-macronisme-un ... ble-611720
http://www.communisteslibertairescgt.or ... plein.htmlMacron à la Mutu : La Fan-Zone du Medef fait le plein
Macron est le nouveau champion du libéralisme décomplexé. Qu’il choisisse de tenir son premier grand meeting ici n’est évidemment pas un hasard. Après avoir été un temple de toutes les gauches, la Mutu, privatisée et désormais hors de prix, est le symbole parfait pour une manifestation de la « gauche ultra-libérale ».
La lie de l’humanité se pressait très tôt devant les portes : Députés socialistes, banquiers et commerciaux en uniforme, DRH et autres arrivistes de tout poil...
Deux cent militants se sont retrouvés sur place pour conspuer le répugnant spectacle des vrais riches et de leurs apprentis aux dents longues. Le filtrage des invités nous laissant tout le temps utile aux échanges d’amabilité. Les discussions avec le troupeau des admirateurs de Macron furent spectaculaires : les vieux riches embagousés crachant leur mépris de classe contre les supposés « gauchistes, assistés, fainéants et pauvres ». Les plus jeunes tentant parfois de se justifier sur le thème « mon père était ouvrier j’ai bien le droit de ne pas vouloir resté pauvre, j’ai fait des études pour devenir riche ». A quoi la foule répondait en scandant « tout le monde déteste les bourgeois » !
Quelques oeufs et un peu de farine donnaient corps à cette détestation. Pas assez pour faire une tournée de crêpes mais suffisamment pour convaincre les manifestants que la police avait pour consigne de nous laisser taquiner Macron... Quelques cravatés reçurent une claque bien méritée.
Hélas la CGT était absente (alors que Solidaires était bien visible). Maintenir la pression tout l’été ? C’est mal parti.