Re: Coordination des Groupes Anarchistes (CGA)
Posté: 25 Mar 2015, 15:21
Abel, les oppositions que tu exposes n'existent que dans ta tête. Personne à la CGA n'est ethnodifférentialiste.
On est tout simplement matérialistes, c'est à dire que nos luttes partent des conditions réelles et concrètes que vivent les groupes opprimés, pas d'un discours abstrait.
Ce que tu présente comme de "l'universalisme", c'est en fait de l'ethnocentrisme mal digéré, qui nie l'oppression que subissent les groupes oppriméEs par le système raciste. Le véritable universalisme ne consiste pas dans la négation des oppressions réelles, mais bien au contraire à leur prise en compte pour les combattre et ainsi construire l'égalité réelle.
Cela suppose une pensée qui analyse les actes dans leurs effets libérateurs ou opprimant pour les oppriméEs, et non de manière abstraire. Bref la base de tout approche matérialiste, que nous utilisons dans toute approche lutte des classes : Non une grève ce n'est pas une "prise d'otage", une séquestration de patron pas du terrorisme... La bordélisation d'un meeting fasciste ou d'une conférence "homophobe" n'est pas non plus un "lynchage"...
Tu parles "d'antiracisme lutte de classe", mais tu fait l'impasse totale que le prolétariat inclue aussi des groupes opprimés spécifiquement et qui a ce titre sont confrontés à des problèmes concrets que ne subissent pas celles et ceux qui appartiennent à ce que l'idéologie nationale définit comme "le corps national" : la "majorité nationale" blanche et chrétienne. Il ne s'agit pas de la défense d'identités quelles qu'elles soient, mais de la prise en compte des situations matérielles réelle des groupes opprimés, seule condition pour les dépasser.
Ce qui est particulièrement significatif c'est ta défense d'Escudéro et de PMO, que tu présentes comme "libertaires", termes qu'ils ne revendiquent pas eux-mêmes. Et pour cause, les fondateurs de PMO sont des post-mao, qui ont dérivé vers une pensée "antilumières" assez commune à tous les confusionniste.
Il est d'ailleurs aussi significatif que, tout comme de nombreuses personnes parmi leurs défenseurs, tu ne trouve pas plus à redire de leur défense d'un "patriotisme révolutionnaire". Sans doute pour certains, dont toi, cela fait partie des classiques de l'anarchisme. Pas pour nous : on y retrouve plutôt la continuité d'un courant idéologique qui remonte au boulangisme...
Pas étonnant non plus que tu défendes un penseur fasciste comme Michéa, relayé et promu sur Egalité et réconciliation et bien d'autres sites fascistes (mais il est SIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII délicieusement antisystème), qui nous explique doctement que le socialisme dérive "depuis l'affaire Dreyfus".
Et après on vient nous parler d'antiracisme lutte de classe...
Il existe bien d'autres critiques de la technologie que PMO, qui ne s'égarent ni dans l'antiféminisme, la lesbophobie, la transphobie, ni dans la défense du "patriotisme révolutionnaire". Donc au délà même de la discussion autour de la validité de leurs thèses antitechnologie, la question c'est bel et bien l'usage que PMO en fait pour écraser un peu plus des groupes opprimés, et non la question antitechnologie/modernité (quoi que l'opposition au "progrès" soit une constante des anti-lumières.
Il ne suffit pas de répéter mille fois une connerie pour qu'elle soit vraie : par exemple, le terme "minorité nationale", qui serait selon certain une preuve de dérive maoiste, ou une importation de concept onusien, est utilisé dans le mouvement libertaire depuis les années 30. Jules Chazoff l'utilise par exemple dans l'article "Ghetto" de l'encyclopédie anarchiste de S. Faure, paru en 1934, ou il aborde la question de l'antisémitisme et de l'islamophobie : http://www.encyclopedie-anarchiste.org/ ... hetto.html
Tu sais, cette même époque ou certains "anarchistes", dont certains ont fini plus tard dans la collaboration, dénonçaient le "philosémitisme" au nom du pacifisme intégral ou au nom du rejet du "dreyfusisme", considéraient la lutte contre l'antisémitisme secondaire et "déviant de la lutte des classe"... On a le droit aussi d'éviter le même genre de connerie.
Aujourd'hui on qualifie "d'islamophilie" ou "d'islamogauchisme" (comme d'autres parlaient de judéobolchévisme) une simple posture antiraciste conséquente qui identifie une nouvel forme que prend le discours raciste : l'islamophobie. Cela à partir du constat que le discours raciste a créé une nouvelle catégorie raciale, en racialisant une catégorie au départ religieuse (comme l'a fait historiquement l'antisémitisme). Un discours qui prend la forme d'un discours "antimusulmans", qui ne s'attaque pas à l'idéologie religieuse, mais bien à un groupe assigné à l'identité musulmane : qui désigne sous l'étiquette de "Musulmans" un ensemble de personnes en raison de leur filiation, leur apparence physique, qu'ils soient croyant ou non.
Combattre cette nouvelle forme du racisme n'a jamais signifié prendre la défense de la religion.
Sinon à part ça, c'est toujours intéressant de voir que dans les organisations de classe que sont les syndicats, les réactions sont souvent bien plus saines face à ce genre de confusionnisme (du fait justement d'une approche matérialiste et d'une mémoire antiraciste réelle) que dans le "milieu libertaire"...
On est tout simplement matérialistes, c'est à dire que nos luttes partent des conditions réelles et concrètes que vivent les groupes opprimés, pas d'un discours abstrait.
Ce que tu présente comme de "l'universalisme", c'est en fait de l'ethnocentrisme mal digéré, qui nie l'oppression que subissent les groupes oppriméEs par le système raciste. Le véritable universalisme ne consiste pas dans la négation des oppressions réelles, mais bien au contraire à leur prise en compte pour les combattre et ainsi construire l'égalité réelle.
Cela suppose une pensée qui analyse les actes dans leurs effets libérateurs ou opprimant pour les oppriméEs, et non de manière abstraire. Bref la base de tout approche matérialiste, que nous utilisons dans toute approche lutte des classes : Non une grève ce n'est pas une "prise d'otage", une séquestration de patron pas du terrorisme... La bordélisation d'un meeting fasciste ou d'une conférence "homophobe" n'est pas non plus un "lynchage"...
Tu parles "d'antiracisme lutte de classe", mais tu fait l'impasse totale que le prolétariat inclue aussi des groupes opprimés spécifiquement et qui a ce titre sont confrontés à des problèmes concrets que ne subissent pas celles et ceux qui appartiennent à ce que l'idéologie nationale définit comme "le corps national" : la "majorité nationale" blanche et chrétienne. Il ne s'agit pas de la défense d'identités quelles qu'elles soient, mais de la prise en compte des situations matérielles réelle des groupes opprimés, seule condition pour les dépasser.
Ce qui est particulièrement significatif c'est ta défense d'Escudéro et de PMO, que tu présentes comme "libertaires", termes qu'ils ne revendiquent pas eux-mêmes. Et pour cause, les fondateurs de PMO sont des post-mao, qui ont dérivé vers une pensée "antilumières" assez commune à tous les confusionniste.
Il est d'ailleurs aussi significatif que, tout comme de nombreuses personnes parmi leurs défenseurs, tu ne trouve pas plus à redire de leur défense d'un "patriotisme révolutionnaire". Sans doute pour certains, dont toi, cela fait partie des classiques de l'anarchisme. Pas pour nous : on y retrouve plutôt la continuité d'un courant idéologique qui remonte au boulangisme...
Pas étonnant non plus que tu défendes un penseur fasciste comme Michéa, relayé et promu sur Egalité et réconciliation et bien d'autres sites fascistes (mais il est SIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII délicieusement antisystème), qui nous explique doctement que le socialisme dérive "depuis l'affaire Dreyfus".
Et après on vient nous parler d'antiracisme lutte de classe...
Il existe bien d'autres critiques de la technologie que PMO, qui ne s'égarent ni dans l'antiféminisme, la lesbophobie, la transphobie, ni dans la défense du "patriotisme révolutionnaire". Donc au délà même de la discussion autour de la validité de leurs thèses antitechnologie, la question c'est bel et bien l'usage que PMO en fait pour écraser un peu plus des groupes opprimés, et non la question antitechnologie/modernité (quoi que l'opposition au "progrès" soit une constante des anti-lumières.
Il ne suffit pas de répéter mille fois une connerie pour qu'elle soit vraie : par exemple, le terme "minorité nationale", qui serait selon certain une preuve de dérive maoiste, ou une importation de concept onusien, est utilisé dans le mouvement libertaire depuis les années 30. Jules Chazoff l'utilise par exemple dans l'article "Ghetto" de l'encyclopédie anarchiste de S. Faure, paru en 1934, ou il aborde la question de l'antisémitisme et de l'islamophobie : http://www.encyclopedie-anarchiste.org/ ... hetto.html
Tu sais, cette même époque ou certains "anarchistes", dont certains ont fini plus tard dans la collaboration, dénonçaient le "philosémitisme" au nom du pacifisme intégral ou au nom du rejet du "dreyfusisme", considéraient la lutte contre l'antisémitisme secondaire et "déviant de la lutte des classe"... On a le droit aussi d'éviter le même genre de connerie.
Aujourd'hui on qualifie "d'islamophilie" ou "d'islamogauchisme" (comme d'autres parlaient de judéobolchévisme) une simple posture antiraciste conséquente qui identifie une nouvel forme que prend le discours raciste : l'islamophobie. Cela à partir du constat que le discours raciste a créé une nouvelle catégorie raciale, en racialisant une catégorie au départ religieuse (comme l'a fait historiquement l'antisémitisme). Un discours qui prend la forme d'un discours "antimusulmans", qui ne s'attaque pas à l'idéologie religieuse, mais bien à un groupe assigné à l'identité musulmane : qui désigne sous l'étiquette de "Musulmans" un ensemble de personnes en raison de leur filiation, leur apparence physique, qu'ils soient croyant ou non.
Combattre cette nouvelle forme du racisme n'a jamais signifié prendre la défense de la religion.
Sinon à part ça, c'est toujours intéressant de voir que dans les organisations de classe que sont les syndicats, les réactions sont souvent bien plus saines face à ce genre de confusionnisme (du fait justement d'une approche matérialiste et d'une mémoire antiraciste réelle) que dans le "milieu libertaire"...