Mars 2014 : s’agit-il des dernières élections municipales ? POI Bagnolet
La question mérite d’être posée. En effet, le gouvernement a décidé de la mise en place de la « métropole du Grand Paris » qui réunirait 124 communes (de Paris et des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, et du Val-de-Marne). Cette « métropole du Grand Paris » serait dirigée par un « conseil de métropole » composé d’un délégué par commune + un pour 30.000 habitants, ainsi que des représentants des 3 départements et de la région.
Quelles compétences resteraient aux communes et aux départements ?
Cette « métropole » récupérerait toutes les compétences déjà confiées aux actuelles intercommunalités. Elle confisquerait entre ses mains : toute la politique du logement (et plus généralement la politique de l’habitat), tout l’aménagement du territoire (y compris le PLU), tout l’aménagement social, économique et culturel, et tout ce qui concerne l’énergie et l’environnement.
Il ne resterait donc plus à la commune que l’état civil, les inscriptions scolaires et la répartition de la maigre aide sociale. Quant aux départements, il est prévu que toutes ses compétences soient elles aussi confisquées par la « métropole », au point que la disparition pure et simple des 3 départements de la « petite couronne » est envisagée d’ici à 2020 !
Les communes, comme les départements, sont un héritage démocratique de la Révolution française par lequel les citoyens peuvent faire prévaloir leurs exigences par l’intermédiaire de leurs élus. Avec les « métropoles » elles deviendraient des « coquilles vides » sans aucune prérogative.
« Grand Paris » / «Est Ensemble » : une même logique de mise à mort des communes
Marc Everbecq écrit dans le bulletin municipal du mois de juin que : « la Métropole constitue le cheval de Troie d’une austérité renforcée dans les territoires et suscite une large opposition chez les élus locaux car, au final, ce sont les citoyens qui seront perdants. » ou encore que « Petit à petit, les communes sont dessaisies de leurs compétences et il ne leur restera bientôt plus à gérer, au plus près des habitants, que le mécontentement des citoyens devant les décisions prises loin d’eux, dans d’autres assemblées et sans tenir compte de l’intérêt général. » C'est tout à fait juste.
Mais comment comprendre que le même maire ait organisé la mise en place de l’intercommunalité Est Ensemble, communauté d’agglomération qui se désigne elle-même comme « la Fabrique du Grand Paris » et revendique d’être « un acteur incontournable de la construction du Grand Paris » (dixit Gérard Cosme, président de la communauté d’agglomération, magazine d’Est Ensemble été 2013)?
Est Ensemble c’est déjà :
1- le transfert de compétences essentielles (comme l’eau, les équipements culturels et sportifs…)
2- l’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères,
du ticket de piscine, du prix du conservatoire
3- la désorganisation des services publics et leur privatisation
(une partie du ramassage des ordures est déjà passé à Veolia)
4- la remise en cause du statut des agents municipaux, la « mutualisation des services »
(c’est-à-dire la réduction d’effectifs), la « mobilité » forcée d’une ville à l’autre
N’est-ce pas finalement l’éloignement de la démocratie pour les citoyens, c’est-à-dire précisément « des décisions prises loin d’eux, dans d’autres assemblées et sans tenir compte de l’intérêt général » ?
Oui la communauté d’agglomération Est Ensemble procède bien de la même logique que la « métropole du Grand Paris », qui représente simplement un pas de plus dans le processus de mise à mort des communes. Elles sont d’ailleurs l’une comme l’autre promues par l’Union européenne.
Et force est de constater que sur cette question de l’intercommunalité, hormis le POI, on assiste à l’Union sacrée de l'ensemble des partis politiques. C’est la majorité PCF-PG-LO, avec le soutien plein et entier de « l’opposition » PS-EELV, que Bagnolet a intégré Est Ensemble.
A quelques mois des élections municipales, cela pose une question de fond : Quel serait l’enjeu de ces élections municipales si les communes devenaient des « coquilles vides » sans aucune compétence ?
La majorité municipale PCF-PG-LO se déchire. Des membres de la majorité municipale ont sorti un appel pour une "alternative à l'austérité" et prétendent désormais être en complet désaccord avec le maire.
Mais qu’ont fait ces élus pendant des années ? Ils ont soutenu et mis en œuvre une politique d’austérité : de la diminution du nombre d'agent communaux au développement sans précédent de la précarité chez les communaux, de la vente d'équipements publics (stade de la Briqueterie, gymnases...) au délabrement des services publics (comme le CMS qui manque cruellement de moyens), en passant par la destruction de logements HLM (tentative rue Jean Lolive bloquée par la mobilisation des habitants, destruction de plus de 250 logements HLM rue Blanqui…).
Parmi ces élus qui se présentent comme « une alternative à l’austérité » on trouve notamment Josiane Bernard (PCF), conseillère générale et municipale, qui a voté le 11 octobre 2012 (avec le PS et d’autres élus Front de Gauche) l'augmentation des tarifs des cantines scolaires dans les collèges du département, augmentation pouvant aller jusqu’à 100%. Cette mesure a d’ores et déjà privé des centaines de collégiens d’un repas chaud et équilibré le midi. Mme Bernard a également voté, le 21 mars 2013, le budget du conseil général, qui confirme cette augmentation, et frappe encore plus fort la population de Seine-Saint-Denis par l’augmentation de 5,9% des impôts locaux !
Aucune confiance ne peut être faite à ceux qui, parce qu’ils se soumettent à l’Union européenne, à l’Europe des régions, des métropoles et des intercommunalités, votent ou soutiennent les mesures d’austérité nationalement ou localement!
Pour le POI, il est plus que jamais nécessaire qu’une liste se présente aux prochaines élections pour défendre réellement les intérêts de la population bagnoletaise. Une liste qui dirait notamment : « Défense des logements HLM, des services publics, sortie d’Est Ensemble, NON au projet du « Grand Paris », défense de la démocratie communale et des départements ». Une telle liste, en rupture avec les politiques d'austérité, recevrait assurément le soutien de notre parti.
Non à la « métropole du Grand Paris » !
Bagnolet doit sortir d’Est Ensemble !
Défense de la démocratie communale !