103 candidats du POI en campagne : pourquoi ? (Réponses à quelques questions) 1.Dans quelle situation sommes-nous à trois mois de l’élection présidentielle ?
Le sentiment grandit que ce gouvernement et ce président qui appliquent la politique de destruction dictée par la troïka (FMI, Union européenne,Banque centrale européenne) pourraient bien être contraints à quitter le pouvoir.Mais après ? Si le POI,avec des millions de travailleurs,se prononce inconditionnellement pour chasser ce gouvernement afin de chasser cette politique,on ne saurait se contenter de remplacer un président par un autre qui, pour rassurer les marchés financiers,continuerait à payer la dette aux banques, à imposer la réduction des déficits publics et à respecter toutes les exigences de la troïka qui veut démanteler les conquêtes sociales et démocratiques arrachées par la lutte de classe.Ce que veut le peuple,ce n’est pas suivre la voie empruntée en Grèce,au Portugal,en Espagne,en Italie où des gouvernements de toutes couleurs ou de « salut national » mettent en œuvre des politiques de destruction au service du capitalisme contre les besoins de la population.
2. Quelle réponse ouvrière à la hauteur de l’offensive déclenchée par le capital financier à travers ses agences de notation ?
L’immense majorité des travailleurs,des jeunes,des retraités, des chômeurs ont été littéralement saisis en apprenant que l’abaissement de la notation de la France par Standard and Poor’s était justifié par cette officine de la classe capitaliste des Etats-Unis au nom des « trop grandes rigidités du marché du travail et de la nécessité d’assurer l’équilibre des finances publiques » en France.
Autrement dit :les droits,les garanties,le Code du travail,la Sécurité sociale,les conventions collectives et les statuts arrachés par la classe ouvrière et la démocratie.L’angoisse grandit de jour en jour.Angoisse provoquée par la remise en cause de l’emploi, des garanties sociales,du logement,de tous les droits arrachés par les travailleurs depuis des décennies.Chacun comprend que les « marchés »,qui ont déjà mis à genoux la Grèce,saigné l’Italie, l’Espagne,le Portugal,veulent faire basculer à son tour notre pays dans l’abîme.Face à cela,peut-on considérer que les dispositions annoncées par les directions des « partis de gauche » sont à la hauteur de l’enjeu ? Leur refus de manifester la moindre volonté de rompre avec le cadre imposé par le capital financier,celui de « l’obligation du paiement de la dette »,conduit les travailleurs – en nombre de plus en plus grand,et quelle que soit l’attitude qu’ils adopteront à l’élection présidentielle – à s’interroger :comment faire front,sinon en s’attelant au rassemblement des travailleurs et de la population laborieuse des villes et des campagnes, dans l’unité, autour de leurs organisations,sur le terrain de la lutte de classe ? Existe-t-il un autre moyen d’ouvrir une issue politique conforme aux exigences fondamentales de la démocratie politique ?
3. Faut-il rembourser la dette ?
La réforme du financement de la Sécurité sociale,comme les privatisations,les suppressions d’emplois dans les services publics, les mesures de restructuration dans l’industrie,toutes les attaques contre les droits ouvriers et démocratiques,sont prises, prétendument,au nom de la dette et des déficits publics.
Mais est-ce la réalité ? A qui appartient la dette publique française ?
Elle est entre les mains de grandes sociétés d’assurance et de banques,de groupes financiers français et étrangers.
Et on ose exiger des travailleurs et des jeunes qu’ils sacrifient tout ce qui a été conquis par la lutte de classe au nom de la dette, des déficits publics,alors qu’il s’agit exclusivement d’engraisser les banquiers et les spéculateurs ! Depuis 2008,des milliers de milliards d’euros ont été mis à disposition des banquiers, des capitalistes et des spéculateurs qui les utilisent dans le seul but d’accroître leur profit.Pendant ce temps,le chômage dépasse les 10 %.Le gouvernement s’attaque aux retraites,aux salaires.
900 usines ont été fermées en trois ans et 150 000 emplois supprimés dans la fonction publique.En trente ans,1 800 000 emplois ont disparu dans l’industrie de notre pays.
Il y a aujourd’hui près de cinq millions de chômeurs. N’est-ce pas cette spirale qu’il faut briser ? N’est-ce pas avec cette politique qu’il est urgent de rompre? Comment avancer dans cette voie ?
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