Compte-rendu de l’Assemblée-débat du 3 octobre 2013 à Avignon.31 présents lors de l’assemblée-débat du 3 octobre, à la médiathèque Jean-Louis Barrault d’Avignon.
Pour Claude Jenet, secrétaire national, « il est primordial d’avoir une analyse précise de la situation si l’on veut dégager une perspective politique. Ne faut-il pas caractériser clairement le gouvernement Hollande pour ce qu’il est ? Ne faut-il pas le juger sur les faits ? A l’instar du gouvernement précédent, ne s’est-il pas mis exclusivement au service de l’Union européenne ? Son étiquette de « gauche » doit-elle continuer aux yeux de certains partis, à lui donner une sorte d’immunité ? Est-ce en se contentant, comme le font certains, de pointer du doigt le FN, que l’on va modifier la situation ? N’est-ce pas plutôt en ouvrant une issue, celle du combat pied à pied contre chacune des mesures prises par ce gouvernement ? Peut-on le faire si on ne dit pas clairement : rupture avec les institutions de la V° République, rupture avec l’UE ? »
Pour Stéphane Geslin, secrétaire départemental : « N’avons-nous pas raison de qualifier la politique de ce gouvernement comme guerrière et antisociale ? Ne faut-il pas s’unir, pour bloquer sa politique ? L’essentiel pour la Front de Gauche serait la lutte contre l’extrême-droite... Mais qui est aux commandes aujourd’hui ? Qui remet en cause tous les cadres collectifs de défense que sont la sécu, les retraites, les hôpitaux, l’école publique ? Qui, tous les jours, au nom du paiement de la dette, ...premier budget de l’Etat, prend des mesures dans tous les domaines pour baisser le « coût du travail ? Ce soir, au même moment (Ah ! les coïncidences !) se tient une réunion du Front de Gauche à la mairie d’Avignon sur les municipales ; gageons qu’ils vont appeler à voter PS au second tour ... Cuisine électorale ?(*) »
Un représentant du M’PEP partageant cette analyse ajoutera : « ce gouvernement va même plus loin que le précédent, notamment en modifiant les structures administratives, le Code du travail.. En cela il accélère la déconstruction de l’état-nation. » Faisant allusion au combat commun mené avec le POI et le PRCF contre la ratification de TSCG, il ajoute : « Je pense qu’il faut trouver des alliances avec des organisations qui sur certains points sont en rupture avec les institutions de la V° République et l’UE. »
Une institutrice illustrera la résistance des parents contre la fermeture de l’école Mourre de Sève à Sorgues, prononcée par le Directeur Académique après la rentrée ; contre les nouveaux rythmes scolaires, décrivant le désordre qui s’est installé à Monteux, village du département, où les enfants de maternelle sont réveillés en plein milieu de leur sieste pour les mettre entre les mains des animateurs qu’ils ne connaissent pas ... parce que c’est l’heure ... Et qui informe l’assemblée que des maires de certaines communes du Vaucluse demandent à ce qu’on reporte la réforme des rythmes scolaires. Et qui, invitée comme militante POI par le PCF dans son village pour préparer les municipales, constate « que pour les militants PCF il est « hors de question » de faire une quelconque alliance avec le PS ; si l’on dit : « non à l’intercommunalité forcée », si l’on dit « non aux nouveaux rythmes scolaires », peut-on faire alliance avec ceux qui poursuivent les « réformes » Fillon, Chatel,... ? »
Un instituteur à propos de l’affaire Risso déclarera : « C’est comme dans « Les sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick, on veut faire un « instituteur pour l’exemple », pour terroriser 300 000 instituteurs, les forcer à accepter les contre-réformes pourries des divers ministres de l’Education Nationale ! »
Un camarade des finances : « ne nous y trompons pas : Copé a la frousse des parents d’élèves ! A propos de l’issue politique dont parlaient les camarades en introduction, je constate qu’il y a une demande, une véritable recherche des militants dans les instances syndicales... »
Le responsable de la commission « élus et démocratie communale du POI » fait état de la campagne menée auprès des élus pour qu’une délégation soit reçue par le Président de la République ; 12 maires et conseillers municipaux du Vaucluse l’ont signé.
Claude Jenet, en guise de conclusion indique qu’au meeting de Paris , le camarade Schuster du SPD de Düsseldorf, considérant que le Parlement européen n’avait aucune légitimité, a fait la proposition d’une conférence ouvrière européenne avant les élections européennes, pour la rupture avec les traités .
N’est-ce pas la voie qu’il convient de suivre ?
(*) A noter que le lendemain, « La Provence » écrira, sous le titre « André Castelli [conseiller général PCF] cartonne le PS , mais prépare l’union à gauche » : « Mais sans ambiguïté, il a réaffirmé hier soir que l’union avec la liste PS se fera entre les deux tours, sur la base d’une négociation et qu’il pourra fort bien siéger demain à côté d’un patron du CAC 40, le socialiste Paul Hermelin, boss de Capgémini . (...) Aujourd’hui soutenu par le NPA. » . Cuisine électorale ... ?