Les Alternatifs (2013-2014)

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Messagede altersocial » 01 Jan 2013, 15:51

CALENDRIER DES ALTERNATIFS PARIS SUD JANVIER 2013

Toutes ces réunions ont lieu au local 25 rue du Moulinet Paris 13e métro Tolbiac Bus 47

MERCREDI 9 19h30 première réunion du cycle de débats Un élu Alternatif au Conseil Régional quel travail dans l’institution quelle présence dans et pour les mobilisations Jean-François Pellissier conseiller régional

LUNDI 21 19h30 pot et rencontre avec des Alternatifs Paris Sud des projets pour 2013

MERCREDI 30 19h30 cycle de débats 2eme réunion Les courants autogestionnaires au XXe siècle Jean-Jacques Boislaroussie

Lors de chaque réunion il sera possible d’adhérer aux Alternatifs en 2013 ou de s’abonner à "Rouge et Vert".
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Re: Les Alternatifs

Messagede luco » 01 Jan 2013, 17:53

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi une orga comme les Alternatifs, qui se veut au confluent du Rouge et du Vert soit aussi peu attractive à un moment où

- jamais cette convergence n'a été aussi présente dans les têtes,
- à une époque où EELV se dissous dans le suivisme social-libéral,
- et le NPA replié sur son pré-carré "marxiste révolutionnaire"
- où partout (au niveau national ou international) se sont créés des lieux de discussion et de lutte autour de l'éco-socialisme
- et dans laquelle la remise en cause du productivisme a refait surface (notamment grâce aux "décroissants" ?
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Re: Les Alternatifs

Messagede altersocial » 01 Jan 2013, 18:05

luco a écrit:Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi une orga comme les Alternatifs, qui se veut au confluent du Rouge et du Vert soit aussi peu attractive à un moment où

- jamais cette convergence n'a été aussi présente dans les têtes,
- à une époque où EELV se dissous dans le suivisme social-libéral,
- et le NPA replié sur son pré-carré "marxiste révolutionnaire"
- où partout (au niveau national ou international) se sont créés des lieux de discussion et de lutte autour de l'éco-socialisme
- et dans laquelle la remise en cause du productivisme a refait surface (notamment grâce aux "décroissants" ?


Sans compter le succès de certains supports militants que les gens s'arrachent dans les manifs (autocollants inventifs,...) et une pratique de la démocratie interne, autogestionnaire, qui évite les dérives et les crises internes (pour l'instant).
Et pourtant, plafonner à 700 militants, on est pas revenu au temps des CCA mais on est loin des effectifs de l'AREV en 89 ... :confus:
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Re: Les Alternatifs

Messagede Nico37 » 02 Jan 2013, 23:25

Congrès des Alternatifs : Le clivage grandit chez les Alternatifs Guillaume Davranche (AL Montreuil) et Jean-Marc (AL Paris Nord-Est)

Le congrès des Alternatifs s’est tenu les 17 et 18 novembre à Paris, et a acté l’adhésion au Front de gauche. Pour la minorité qui s’y est opposée, ce choix marque un grave recul sur le projet initial de l’organisation.

Héritiers du Parti socialiste unifié (1960-1990) puis de l’Alternative rouge et verte (1989-1998), les Alternatifs incarnent un courant socialiste autogestionnaire. Celui-ci recouvre aujourd’hui deux sensibilités se voulant compatibles, mais aux priorités différentes : d’une part, une sensibilité attachée à faire exister une voix rouge et verte au sein de la « gauche de la gauche », principalement par le biais d’alliances électorales et de la flopée d’élus municipaux qu’elles engendrent ; d’autre part, une sensibilité davantage portée sur les « alternatives en actes ». Les deux se retrouvent par ailleurs dans les mouvements sociaux : syndicalisme Sud et CGT essentiellement, collectifs de sans-papiers, lutte de Notre-Dame-des-Landes…

L’émergence du Front de gauche a cependant provoqué un vif désaccord entre elles. Les premiers estiment qu’il n’est plus possible d’exister sans y entrer. Les seconds n’ont, pour aller vite, aucune envie d’aller chanter La Marseillaise et les bienfaits de « la croissance » dans les meetings de Jean-Luc Mélenchon.

Choix des alliances

Ce désaccord pèse également sur le choix des alliances. Les uns négocient – sans succès pour l’instant – avec plusieurs petits partis parfois issus du trotskisme (Gauche unitaire, Gauche anticapitaliste, Convergences et alternative, Fase) la formation d’un pôle rouge et vert au sein du Front de gauche. Les autres ont davantage d’affinités avec les décroissants (Mouvement des objecteurs de croissance) et le mouvement libertaire, notamment l’ex-Scalp et AL. Celle-ci a, lors de ce congrès, renouvelé auprès des Alternatifs sa proposition de former un front anticapitaliste extra-institutionnel.

Quel avenir pour les Alternatifs ?

Le congrès a tranché : 56 % pour l’entrée au Front de gauche, 35 % contre, 9 % d’abstentions. Pour Mathieu Colloghan (membre de la minorité), en soi l’entrée dans le Front de gauche « n’engage à rien, mais signifie par contre beaucoup pour les Alternatifs. Elle confirme une tendance lourde à la séparation de ce que nous imaginions compatible : un pied dans les institutions et les jeux électoraux classiques, un pied dans l’expérimentation, les mouvements sociaux et ce qui est hors-système. Or, il s’avère qu’avec le temps un clivage de plus en plus marqué est apparu. Il est aussi générationnel et plutôt genré. » Dans plusieurs départements en effet, les femmes et les jeunes se sont nettement retrouvé-e-s sur la position minoritaire. L’entrée au Front de gauche risque de les condamner à jouer le rôle de supplément d’âme rouge et vert du réformisme d’État.

Jean-Jacques Boislaroussie (majoritaire), qui refuse d’« édulcorer les orientations fondamentales comme l’autogestion et l’écologie radicale » est bien conscient d’un risque de « grand écart ». La plus grande menace n’est pourtant pas tant celle d’une liquidation idéologique que celle d’un accaparement par les interminables négociations d’appareils dans lesquelles le PCF excelle. Les Alternatifs peuvent rapidement se retrouver à dépenser une grande partie de leur énergie à obtenir un strapontin ici ou là, ou à faire bouger l’édifice Front de gauche de quelques millimètres. L’enjeu en vaut-il la chandelle ?
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Re: Les Alternatifs

Messagede Nico37 » 04 Jan 2013, 00:54

La révolution égyptienne n’est pas terminée ! Les Alternatifs, 27 décembre 2012

La victoire de l’alliance des Frères musulmans et des islamistes radicaux salafistes au référendum constitutionnel semble marquer un coup d’arrêt au processus révolutionnaire égyptien. Mais il est possible que ce référendum ait, in fine, un résultat inverse à celui prévu par ses initiateurs : la manière dont la rédaction de la Constitution a été imposée, les conditions de tenue du référendum semblent pouvoir relancer et même élargir le processus révolutionnaire à des couches populaires jusque là peu militantes ; l’importance de l’abstention, bien plus forte que lors de la présidentielle, en témoigne.

Cette constitution légalise le pouvoir religieux sur la société, les discriminations vis-à-vis des femmes, les menaces contre le syndicalisme indépendant et rend possible de profonds reculs sociaux et humains comme le travail des enfants, le mariage précoce des filles, voire la remise en cause du statut des minorités religieuses (coptes en particulier).

Par sa victoire référendaire, le pouvoir espère avoir stabilisé la situation sociale et politique pour mieux imposer demain les plans d’ajustement structurel du FMI et s’assurer un succès électoral aux prochaines élections législatives.

Cette victoire réactionnaire est cependant fragile : elle repose sur de vastes fraudes et une participation populaire très réduite (l’abstention a été de 68%), et le pouvoir a du reconnaître qu’au Caire, l’opposition est majoritaire.

La profondeur dans les grands centres urbains de la mobilisation sociale de ces dernières semaines contre le projet constitutionnel de Morsi et plus largement contre ce régime ; l’ancrage de cette mobilisation dans les milieux populaires, chez les femmes et dans la jeunesse, sont bien le signe de la vitalité de la société égyptienne et d’une volonté massive et tenace du refus de la confiscation de la révolution par les courants religieux réactionnaires.

Au sein même de l’appareil d’État égyptien, le pouvoir actuel est contesté et son assise encore incertaine.

Malgré cette tentative de coup d’arrêt, la situation reste instable : non, la révolution égyptienne n’est pas terminée !

Les Alternatifs soutiennent pleinement cette révolution qui s’inscrit dans le contexte plus large du processus des révolutions arabes commencé en 2011.

Ils seront attentifs aux mobilisations qui ne manqueront pas pour défendre la révolution du 25 janvier et ses acquis sociétaux, et s’opposer à l’application en Égypte du traitement de choc des politiques néo-libérales programmées par le pouvoir et les grandes institutions du capitalisme mondialisé.

Un autre monde est possible, un autre monde est nécessaire : la tenue du FSM en mars 2013 à Tunis sera le moment d’exprimer ce soutien aux révolutions tunisienne et égyptienne menacées, ainsi qu’à la résistance populaire syrienne à la dictature de Bachar El-Assad.

Le rendez-vous altermondialiste de Tunis sera aussi l’occasion de multiplier les échanges et les initiatives à l’échelle du monde arabe et des solidarités internationalistes plus que jamais nécessaires.
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Re: Les Alternatifs

Messagede Nico37 » 06 Jan 2013, 21:25

Tunisie : les Alternatifs soutiennent Habib Kazdaghli, doyen de la faculté de la Manouba

Le procès fait au doyen de la faculté de la Manouba à Tunis entre dans le cadre d'un conflit qui a commencé en novembre 2011 entre un petit groupe d'étudiants salafistes et la direction de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba. Ce petit groupe de salafistes a tenté d'imposer ses vues et a demandé, outre la mise à disposition d'une salle réservée à la prière, la possibilité pour les étudiantes de porter le niqab (voile intégral) pendant les cours et les examens, ce qui a été rejeté par le Conseil scientifique de la Manouba, ainsi que par de nombreuses autres universités. Le 6 mars dernier, deux étudiantes intégralement voilées ont agressé H. Kazdaghli dans son bureau. Il a porté plainte. L'une de ces étudiantes prétendant avoir été « agressée » par le doyen, accusation totalement fantaisiste, a porté plainte à son tour. Le procès qui devait avoir lieu le 5 juillet, a été maintes fois reporté à la demande du parquet, la plainte ayant été requalifiée « en acte de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions », ce qui fait que H. Kazdaghli risque 5 ans de prison.

Le procès a eu lieu le 3 janvier, le verdict sera connu sous quinzaine. Ce qui est en jeu dans ce procès, ce n'est pas seulement son issue judiciaire.

L'appel du parquet, signe de soutien à la mouvance salafiste, montre que le gouvernement islamiste de Ennahada s'est impliqué dans ce procès. La faculté de la Manouba a toujours été une faculté ouverte où les enseignants-chercheurs n'ont jamais accepté les diktats du pouvoir, que ce soit celui de Ben Ali ou le pouvoir actuel.


Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement le cas personnel du doyen, c'est la liberté de l'Université tunisienne. La Tunisie vit actuellement une épreuve de force -dans l'Université comme dans la société toute entière- entre les tenants d'une conception de l'enseignement universitaire ouverte, scientifique et progressiste et les tenants d'une conception fermée, dogmatique et réactionnaire, reflet du conflit entre deux conceptions opposées du pouvoir. Le doyen, qui déclarait récemment que son procès était « une vaine tentative de mettre à genoux les universitaires et de miner le fonctionnement démocratique de l'Université », a bien résumé le problème.

Les Alternatifs, qui avaient accueilli le doyen Kazdaghli lors de leur université d'été en aout dernier à Méaudre (Vercors), lui apportent leur soutien ainsi qu'à tous les progressistes de l'Université tunisienne.
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Re: Les Alternatifs

Messagede altersocial » 07 Jan 2013, 13:47

Jo Briant, militant altermondialiste

Tous nos voeux pour 2013 l’accompagnent !

:arrow: VIDEO

Dossier de la locale de Grenoble de France 3 Alpes consacré à Jo Briant, militant altermondialiste et infatigable défenseur des droits humains. Jo Briant est aussi adhérents des Alternatifs depuis leur fondation.
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Re: Les Alternatifs

Messagede Nico37 » 08 Jan 2013, 01:29

L'écosocialisme ou peut-on parler d'écologie et se taire sur la capitalisme (et inversement) ? Raoul-Marc Jennar

A. Fondements théoriques et motivations :

lectures utiles
1. « Le travail n’est donc pas l’unique source des valeurs d’usage (…), de la richesse matérielle. Il en est le père et la terre, la mère. » Karl Marx, Le Capital, Livre I, tome 1.

« La production capitaliste ne développe donc la technique et le processus de production sociale qu’en épuisant les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur. » Karl Marx, Le Capital, Livre I, tome 2.

« La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même. » Karl Marx, Le Capital, Livre III, tome 1.

« Une lutte efficace contre la pollution, une défense systématique de l’environnement, une recherche constante de produits de substitution aux ressources naturelles rares, une stricte économie dans l’emploi de celles-ci, réclame donc que les décisions d’investissement et de choix des techniques de production soient arrachées aux intérêts privés et transférées à la collectivité qui les opère démocratiquement ». Ernest Mandel, Socialisme ou Barbarie au seuil du XXIe siècle, 1993.

2. « La montée de la pensée écologiste n’aurait pas été possible sans le terrible vide théorique et politique qui s’est formé du côté des marxistes (…) ; le retard très important de l’analyse marxiste plonge ses racines dans la lecture uniquement productiviste de Marx et d’Engels qui a été faite pendant des décennies » François Chesnais et Claude Serfati, dans Capital contre nature, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marie Harribey et Michael Löwy


« Concentrée sur la question de la lutte contre l’exploitation dans le travail (…) la pensée critique se réclamant du marxisme radical a été terriblement déficiente sur le plan des rapports à la nature » François Chesnais, L’avenir des rapports des hommes entre eux est indissociable de celui de leurs rapports avec la nature, 2008.

3. « La crise écologique planétaire a ses origines dans les fondements et les principes de fonctionnement du capitalisme. » François Chesnais et Claude Serfati, dans Capital contre nature, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marie Harribey et Michael Löwy

« Nous sommes à un moment du capitalisme où la création de valeur pour le capital repose désormais de façon permanente, structurelle, à la fois sur la mise au rebut de millions de travailleurs et sur un terrible gaspillage des ressources de la nature » François Chesnais, L’avenir des rapports des hommes entre eux est indissociable de celui de leurs rapports avec la nature, 2008.

« Aujourd’hui, la gravité des atteintes à la biosphère est connue. Les gouvernements des pays capitalistes développés et les institutions internationales ne s’engagent pas moins dans la voie d’une aggravation de la situation par l’élargissement de « droits à polluer » qui systématisent le caractère intangible de la propriété privée ainsi que le droit du capital au pillage de la nature » François Chesnais et Claude Serfati, dans Capital contre nature, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marie Harribey et Michael Löwy

« Dans la sphère de l’environnement naturel, le capital représente une menace pressante pour l’humanité » François Chesnais et Claude Serfati, dans Capital contre nature, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marie Harribey et Michael Löwy

« Celui qui ne veut pas parler du capitalisme doit se taire sur la défense de l’environnement . On ne peut pas comprendre la crise écologique qui se profile à l’horizon – et qui est en même temps une crise de civilisation – sans examiner les conséquences catastrophiques pour la nature de la logique prédatrice et destructrice du capital. De même, on ne peut envisager une alternative radicale à l’accumulation infinie de marchandises qui est au cœur du « productivisme » capitaliste sans discuter du projet socialiste d’une nouvelle civilisation, fondée sur la valeur d’usage et non la valeur d’échange.» Jean-Marie Harribey et Michael Löwy dans Capital contre nature, ouvrage collectif qu’ils ont dirigé.

« Pris ensemble, les destructions environnementales et écologiques et les agressions portées contre les conditions de vie des prolétaires sont le résultat des effets cumulés de mécanismes secrétés par le fonctionnement du mode de production capitaliste depuis des décennies et de la domination contemporaine renouvelée et presque sans bornes du capital financier ». François Chesnais et Claude Serfati, dans Capital contre nature, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marie Harribey et Michael Löwy

« Il est évidemment indéniable que, dans leur grande majorité, les écologistes ont cru pouvoir, ou ont même délibérément voulu éviter de fonder leurs propositions sur une critique du capitalisme de type marxien ou marxiste. Ils ont atténué, sinon gommé, l’importance des rapports entre la logique du profit et ce qu’ils nomment le « productivisme », de même qu’ils ont fait et continuent de faire silence sur le rôle central de la propriété privée dans la crise écologique. Cela contribue fortement à expliquer que leur combat ait été voué à l’échec, ou pire encore, à la récupération par le système. L’absence d’une posture anticapitaliste a conduit la plupart des partis Verts européens à devenir des simples partenaires écoréformistes de la gestion social-libérale du capitalisme. » François Chesnais et Claude Serfati, dans Capital contre nature, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marie Harribey et Michael Löwy

« La crise va se développer de telle manière que la réalité brutale de la crise climatique mondiale dont nous voyons les premières manifestations sera combinée avec la crise du capital en tant que tel. Nous entrons dans une phase qui est réellement celle de la crise de l’humanité, dans ses relations complexes. » François Chesnais, La crise climatique va se combiner avec la crise du capital.

B. Définition :

Qu’est-ce qu’un système écosocialiste ?

C’est un système où les besoins sociaux sont satisfaits de manière écologique. La satisfaction écologique des besoins sociaux implique un changement qualitatif radical, véritablement révolutionnaire, car il suppose une remise en question de pratiques aliénantes et discriminatoires comme, par exemple, le respect absolu de la propriété privée, la logique de la croissance, la libre concurrence, la légitimation du profit, la libre exploitation du vivant végétal, animal et humain.

Pourquoi appeler un tel système écosocialiste ?

La notion de socialisme ne peut-elle intégrer la dimension écologique comme elle intègre toutes les luttes pour l’émancipation ? Non, parce que, historiquement, le socialisme s’est inscrit dans la continuité d’un courant des Lumières, celui des Encyclopédistes, qui annonçait l’émancipation de l’humanité par les progrès de la science. Contrairement à ce qui se dit parfois, ce ne fut pas le seul courant au sein des Lumières. Ainsi, à la différence des Encyclopédistes, Rousseau, dans le « Discours sur l’inégalité », présente une vision de l’histoire dans laquelle chaque progrès dans un sens s’accompagne d’un recul dans un autre. Pour Rousseau, tout progrès a son prix. Et la science ne peut donc dicter ses fins à la société. Le socialisme s’est appuyé sur un véritable culte du progrès scientifique qui devait quasi mécaniquement contribuer au bonheur de l’humanité. Cette notion du progrès s’est inscrite dans un processus continu : dominer la nature. De ce point de vue le socialisme ne s’est pas libéré de l’emprise du judéo-christianisme. Celui-ci accorde une place prédominante à l’espèce humaine par rapport aux autres espèces vivantes, à la différence d’autres courants de pensée qui prennent en compte toutes les espèces vivantes. L’écologie n’est pas une catégorie parmi d’autres dans la liste des objectifs à poursuivre. C’est un concept global qui incorpore tous les éléments constitutifs de la planète, y compris les humains. La seule référence au socialisme ne peut donc suffire à intégrer cette dimension globale. Le mot socialisme, associé pendant près de deux siècles au scientisme et au productivisme, ne rend pas automatiquement compte de la dimension écologique. Le socialisme ne fut pas naturellement écologique. C’est pourquoi il est indispensable, pour signifier la double révolution sociale et écologique, de parler d’écosocialisme.

C. Modalités Comment mettre en œuvre l’écosocialisme ?

Trois constats :

1. pas de sortie du productivisme sans sortie du capitalisme, système intrinsèquement productiviste : la dynamique du capitalisme conduit à étendre la production pour maximiser les profits.

2. pas d’arrêt aux nuisances, à l’exploitation du vivant, à la dégradation de la biodiversité et à l’épuisement des ressources naturelles sans passage d’un système fondé sur la valeur d’échange à un système fondé sur la valeur d’usage. Le système actuel ignore le coût des usages qu’il fait des ressources et des écosystèmes.

3. pas de remise en cause des modes de consommation sans contrôle de la production. Aujourd’hui, ceux qui décident de ce qui est produit décident de ce qui est consommé. Une critique du mode de consommation se réduit à de l’incantation et ne conduit qu’à une impasse si elle n’implique pas une critique du mode de production. Une éthique individuelle de la consommation est nécessaire, certes. Elle n’est pas suffisante. Il en résulte que pour satisfaire les besoins sociaux dans le respect des contraintes écologiques, il faut que ce qui est aujourd’hui de l’ordre de la sphère privée relève désormais de la maîtrise collective.

Comment définit-on les besoins sociaux ?

On peut dire que les besoins sociaux correspondent aux droits collectifs fondamentaux dont un certain nombre sont plus ou moins inscrits depuis 1948 dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : le droit à une alimentation saine et suffisante, le droit à vivre dans un environnement qui ne soit pas nocif, le droit à la santé, le droit au logement, le droit à l’éducation et à la culture, le droit au travail, le droit à la sécurité, le droit aux loisirs, le droit à un minimum d’existence, le droit à un salaire minimum garanti, le droit à une allocation de chômage, le droit à une allocation de retraite, l’accès aux moyens de transport, l’accès à la transmission de messages (poste, téléphone, Internet,…). Tous ces droits sont loin d’être appliqués. La plupart ne sont même pas reconnus dans les traités européens. Beaucoup sont systématiquement bafoués. La révolution conservatrice en cours depuis le début des années 80 prétend satisfaire l’exercice de ces droits dans le cadre de l’économie de marché et de la fourniture d’activités de service soumises aux règles de la concurrence. C’est la raison d’être du démantèlement des services publics qui a pour conséquence que seuls peuvent bénéficier de ces droits ceux qui peuvent en assurer le coût. On passe du principe de gestion collective des besoins sociaux à une gestion individualisée, c’est-à-dire à une société du chacun pour soi. Un projet écosocialiste se donne pour finalité de rendre effectifs pour toutes et tous les droits collectifs de manière écologique.

N’est-il pas contradictoire de vouloir en même temps satisfaire les besoins sociaux et satisfaire les impératifs écologiques ?
Oui, si on reste dans le cadre du capitalisme qui a échoué dans ses prétentions affichées et nous conduit à la catastrophe sociale et écologique. Non, si on prend en compte les besoins sociaux de l’ensemble de l’humanité et les périls écologiques majeurs qui menacent la planète et toutes les espèces vivantes.

Nous ne pourrons pas continuer longtemps à vivre avec une partie du monde où sévit une société du gaspillage, du futile et de la consommation effrénée et une partie du monde qui n’a même pas de quoi satisfaire les besoins les plus élémentaires pour vivre dignement.

Nous ne pourrons pas échapper longtemps à des catastrophes alimentaires et sanitaires majeures une fois disparues les espèces qui assurent les équilibres de la biodiversité.
Quant à étendre à l’ensemble de la planète le mode de consommation des pays riches, c’est la planète elle-même qui ne pourra y subvenir. C’est donc à une révision radicale de la sélection de nos besoins jusqu’ici déterminés par ceux qui produisent qu’il faut procéder.

Nous sommes contraints soit à changer, soit à connaître d’immenses souffrances. Les altermondialistes le disent depuis plus de dix ans. On les a accusés de catastrophisme. Les faits aujourd’hui leur donnent raison. Certes, il y aura toujours des tensions entre contrainte écologique et satisfaction des besoins sociaux. Mais ces tensions dépendront de la manière dont on déterminera les besoins sociaux.

Comment déterminer les besoins sociaux ?

Une société écosocialiste ne peut être ni élitiste, ni bureaucratique. Elle doit être démocratique. Ce ne sont ni des experts, ni des administratifs qui doivent décider du bonheur des gens. Ce sont les gens eux-mêmes, après s’être appropriés toutes les informations indispensables. Ce qui implique de revisiter la démocratie et de remettre en cause les limites de son fonctionnement actuel qui en fait l’instrument de la classe dominante.

Du local à l’Europe, la démocratie doit devenir, selon le vœu de Jaurès, un « outil révolutionnaire », un outil de transformation, un outil d’appropriation par les femmes et les hommes des termes de leur destin. Il faut interroger la question du pouvoir et ne plus laisser aux hommes de pouvoir le soin de déterminer les règles de l’exercice du pouvoir . Il faut mettre fin à la professionnalisation de l’engagement politique. Il faut limiter drastiquement la pratique de la délégation à la fois sur son contenu et sur les modalités de son exercice. Il faut imposer aux décideurs la transparence et l’obligation de rendre des comptes.

Un programme révolutionnaire de transformation sociale et écologique passe par une refondation de la démocratie. Dans une démocratie refondée, ce n’est plus le marché qui décidera des objectifs de la société mais la population elle-même qui définira ses besoins et planifiera démocratiquement l’utilisation des ressources épuisables et une production conforme à ses besoins et respectueuse des écosystèmes et des capacités de recyclage et d’épuration.
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Re: Les Alternatifs

Messagede altersocial » 09 Jan 2013, 18:36

Mise au point des Alternatifs, adressée à la "gauche alternative" du FdG, ça a le mérite d'être clair :

A Convergence et Alternatives, la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique, la Gauche Anticapitaliste, la Gauche Unitaire

Cher-e-s camarades,

Vous trouverez ci-dessous, comme nous avions convenu lors de notre rencontre de décembre 2012, quelques éléments de réflexion à propos du texte ’Rassembler pour une alternative à gauche’ (disponible en ligne ici ou)

Une remarque préalable : votre texte a été publié juste avant la dernière réunion nationale "Tous ensemble" (le 19 octobre) et évidemment, du point de vue de la conjoncture immédiate et de l’appréciation de la politique gouvernementale, il est inévitablement un peu daté.
Les actes du gouvernement dans bien des domaines conduisent aujourd’hui à nous opposer clairement à sa politique.

Nous avons de larges plages d’accord avec le texte, qui renvoient à des convergences réelles entre nos organisations.
C’est le cas pour ce qui concerne l’analyse de la séquence électorale du printemps dernier et de l’apport du Front de Gauche dans le paysage politique à gauche. Il convient de ce point de vue d’insister sur la hiatus entre la dynamique présidentielle et le résultat du Front de Gauche aux législatives. Les éléments d’analyse sont largement communs, de même pour ce qui concerne les tâches assignées de manière générale au Front de Gauche.
Le positionnement général radical et anticapitaliste de votre contribution est également positif

Cette appréciation doit être relativisée par le fait que pour la campagne Mélenchon, seuls les aspects positifs -nombreux il est vrai- sont mentionnés Nous maintenons pour notre part les critiques faites par les Alternatifs sur les limites et les ambiguïtés sur plusieurs points et sur le style très personnalisé de la campagne Mélenchon (et avec le recul, ces critiques apparaissent comme toujours pertinentes), critiques absentes de cette partie de votre texte

D’autres points posent problème par ailleurs, dans ce qui est écrit ou qui ne figure pas dans votre contribution :

-dans la première partie est assignée au FdG la fonction de "débouché politique", conception du partage des tâches héritée des visions social-démocrate puis léniniste, alors que d’un point de vue autogestionnaire, c’est de "traduction politique" ou d’ "expression politique" qu’il faudrait parler ;
-dans la deuxième partie , à propos des « campagnes politiques qui s’imposent dès maintenant » nous ne trouvons pas un élément a notre avis central, à la fois pour des raisons politico-sociales, écologistes et féministes (donc au coeur d’un projet de gauche alternative) : la réduction du temps de travail massive et avec embauches correspondantes dans le privé comme dans le public ;
-dans la même partie , la dimension écolo est faible et peu dynamique : rien sur l’arrêt immédiat du nucléaire (qui figure plus loin mais pas de manière offensive) ni sur Notre Dame des Landes (et plus globalement les "grands travaux inutiles"). Pourtant ces deux points doivent être défendus par toute la gauche alternative au sein du FdG et dans les mobilisations. Même si on ne peut prétendre les imposer aujourd’hui à l’ensemble du FdG, il est cependant décisif qu’on pose explicitement ces deux problèmes
-dans la partie 3 , autant ne pas se limiter à des formules laudatrices sur « l’Humain d’abord » qui est plus un programme électoral pour 2012 qu’un projet alternatif.
-dans la même partie , l’élargissement du FdG à d’autres à gauche (courants de gauche au sein du PS ou d’EELV) ne pose évidemment pas de problème… mais les courants radicaux extérieurs au FdG ne doivent pas être oubliés (libertaires, décroissants, NPA…) quel que soit par ailleurs le poids de ces courants.
-dans la suite de la partie 4 (« construire une convergence »), le second paragraphe du sous-paragraphe « des convergences » paraît exclure de cette convergence tout apport aujourd’hui extérieur au FdG. Ce n’est pas ce que nous disons et nous ne renonçons pas à le dire et le faire. Les Alternatifs poursuivent ainsi un travail en commun avec des courants libertaires et de l’objection de croissance -comme avec de nombreux collectifs et associations- dans le cadre de la Foire à l’Autogestion.
-toujours dans cette post-partie 4, « construire une convergence », dans l’énumération des points, la fin du point 4 sur la politique de paix ne cite pas le désarmement nucléaire unilatéral et ne parle que de désarmement nucléaire. C’est la position du PCF mais pas d’une gauche alternative ou même de l’ex-LCR qui historiquement a toujours défendu la démarche unilatérale en terme de désarmement nucléaire (option maintenue à juste titre aujourd’hui par les Alternatifs et aussi par le NPA) ;
-au même endroit du texte, le point féministe figure seulement en dernier. Enfin, un problème de fond au détour d’une formule , dans le paragraphe « fixer un cap…etc », est évoquée la perspective d’une « société démocratique, socialiste, communiste, écologique ». Si les qualificatifs de démocratique (autogérée aurait été quand même plus fort) et d’écolo ne posent pas de problème, les qualificatifs de socialiste et communiste méritent discussion, tant ils ont été salis par les sociaux-démocrates et les staliniens. Utilisés ici dans un ensemble plus large avec d’autres qualificatifs, pourquoi pas mais ça se discute… et le qualificatif de féministe, lui, a été oublié

Et deux dernières remarques :

-la première, pour nous essentielle : toutes les pratiques et expériences alternatives et autogestionnaires dans les domaines de la production, de la culture, de la consommation… sont totalement absentes de ce texte, alors que de notre point de vue elles complètent et enrichissent les luttes sociales et les mobilisations citoyennes « classiques », dessinent et anticipent la société « alternative » de demain…
-la seconde : sur trois questions essentielles mais difficiles, (conversion écologique, sortie de crise, projet d’ensemble), le texte manque de précision sur la façon d’avancer face au capitalisme au delà de l’énoncé de mesures de politique générale.

Pour ce qui concerne la conclusion du texte, vous défendez la perspective d’un courant d’idées commun au sein du Front de Gauche.
Nous sommes évidemment favorables à porter en commun nos propositions au sein du Front de Gauche, et souhaitons qu’elles deviennent le bien commun de ce front.
Nous ne pouvons cependant ignorer les débats et divergences qui traversent le Front de Gauche. Nos idées et propositions ont donc vocation a être aussi portées largement dans les mobilisations (par exemple sur les questions écologiques ou sur la place de l’autoorganisation dans la transformation sociale). Vous n’ignorez pas notre orientation en faveur de la convergence des courants de la gauche alternative, au sein d’un pôle que nous qualifions de rouge et vert, et dans la perspective d’une force politique organisée commune. C’est bien entendu une des bases de nos débats à venir.

L’exécutif des Alternatifs 7 janvier 2013
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Re: Les Alternatifs

Messagede altersocial » 12 Jan 2013, 09:42

Les ALTERNATIFS PACA - GAUCHE ANTICAPITALISTE PACA
Une triple volonté commune

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Une nouvelle rencontre régionale entre Alternatifs et Gauche anticapitaliste a eu lieu à Antibes le 5 janvier 2013.
Partie prenante du Front de les Alternatifs et la GA participeront activement à sa prochaine campagne contre la politique d’austérité dictée par les marchés financiers et mise en œuvre par le gouvernement en dépit des engagements du candidat Hollande, politique d’austérité aux effets catastrophiques sur le plan social, destructeurs sur le plan écologique et régressifs sur le plan démocratique.

L’austérité va aggraver la crise, accroître le chômage et les inégalités, empêcher l’indispensable transition écologique, s’accompagner sur le plan des droits ou bien de la poursuite de la politique menée par la droite comme on le voit déjà à propos des sans-papiers ou des Roms ou bien d’une capitulation devant les pressions réactionnaires et cléricales comme on le voit à propos du mariage pour tous.
Le danger est clair : en se refusant au changement, le gouvernement actuel veut faire payer la crise capitaliste au peuple. Il prend ainsi le risque d’alimenter le désarroi, la recherche des boucs-émissaires et le désespoir et prépare indirectement la revanche électorale d’une droite extrême dont le projet se confond avec celui du FN.
Dans ce contexte et à l’échelle des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône et du Var, comme à l’échelle de la région PACA, les Alternatifs et la GA vont accélérer leur rapprochement dans l’action et la réflexion, en affirmant une triple volonté commune :

contribuer à la réussite de la prochaine campagne anti-austérité du Front de Gauche, y compris par le développement de propositions alternatives à la politique d’austérité et en particulier, sur le plan de l’emploi, avec la réduction massive du temps de travail sans baisse de salaire et avec embauches correspondantes ;
contribuer au regroupement des composantes de la gauche alternative présentes dans le Front de Gauche et plus largement de toute la mouvance dispersée de la gauche alternative, aujourd’hui dans un pôle coopératif de gauche alternative et demain dans une nouvelle force politique « rouge et verte / écosocialiste », féministe, autogestionnaire et altermondialiste ;
contribuer à l’enracinement et au développement du Front de Gauche dans une optique citoyenne permettant, au-delà des composantes organisées, l’ouverture aux hommes et aux femmes sans appartenance politique qui refusent de subir, aspirent au changement et veulent participer aux activités du Front de Gauche comme outil de l’alternative à gauche

Antibes, le 5 janvier 2013
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Re: Les Alternatifs

Messagede Nico37 » 14 Jan 2013, 22:00

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Re: Les Alternatifs

Messagede Nico37 » 16 Jan 2013, 02:01

Mariage pour tous et toutes : un pas en avant insuffisant Commission féminisme des Alternatifs 20/12

En réponse aux revendications pour plus d’égalité réclamées par les homosexuels, aussi bien Lesbiennes, Gay, Bi, Transsexuel-les, le législateur a proposé une loi visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe et le droit à l’adoption. Le vote de cette loi serait incontestablement un progrès mais ce faisant, le Gouvernement ne répond dans ce texte qu’à une partie des revendications.
Les Alternatifs considèrent que le mariage doit être une possibilité offerte à toutes et tous. En ce sens, le projet actuel va vers plus d’égalité. Il s’agit bien d’un mariage laïc civil, célébré en Mairie, dans les mêmes conditions que les mariages actuels.

C’est pourquoi les Alternatifs s’indignent qu’ait été parallèlement évoquée par le chef de l’Etat la possibilité de mettre en avant une « clause de conscience » pour refuser de prononcer ces mariages. Cela revient à dire qu’il ne s’agit pas d’un mariage « normal ». L’égalité de traitement ne serait plus la règle.
Il est également précisé, dans ce texte, que le mariage de personnes de même sexe leur ouvrant la voie de l’adoption, il est nécessaire de prendre des dispositions concernant la filiation. Les formulations utilisées excluent que les enfants nés au sein d’un couple de même sexe soient de fait considérés comme les enfants de ce couple. Seule l’adoption par le conjoint est prévue en ce cas.
Pour les Alternatifs, les questions de parentalité et de filiation devraient être traitées en dehors du texte sur le mariage : le mariage est un engagement mutuel que prennent deux personnes en « s’unissant ».

Un enfant né au sein d’un couple devrait être considéré comme l’enfant des deux partenaires , dès lors qu’il est reconnu comme tel par les deux conjoint-es.
Il n’existe pas de bonne raison de s’opposer à la procréation médicale assistée pour les couples de lesbiennes. Ce n’est pas parce que les hommes ne peuvent pas porter d’enfants qu’il faudrait, sous prétexte d’égalité, le refuser aux femmes. Ce n’est pas, parce qu’elles refusent d’en passer par des rapports sexuels qui leur répugnent alors qu’il existe un autre moyen, qu’il faut leur en interdire l’accès. Ne pas leur ouvrir le droit à avoir recours au service public leur fait courir des risques en matière de santé. Ne pas les faire bénéficier des mêmes conditions de prise en charge par la sécurité sociale romprait le principe d’égalité de traitement. C’est pourquoi les Alternatifs sont favorables à la PMA pour les couples de lesbiennes dans les mêmes conditions que pour les couples actuels : seul le motif diffèrerait.
Disant cela, nous ne sommes pas dans le déni de l’autre sexe, mais des rapports sexuels imposés ne peuvent pas être la réponse.
Il existe bien d’autres situations. Pour tous les couples, l’exercice concret de la parentalité devrait être examiné sous l’angle de la meilleure solution à apporter aux besoins de sécurisation des enfants.
L’adoption n’est sans doute pas chose aisée en France, qu’elle soit simple (sans rupture complète avec sa famille d’origine) ou plénière, (effaçant la filiation d’origine pour lui substituer un nouvel acte de naissance). L’adoption à l’étranger suit les lois du pays. Et nombreuses sont les associations à ne pas y être favorables. La possibilité d’adoption pour les couples de même sexe reste malgré tout un progrès par rapport à la situation actuelle.
Ce que nous aurions souhaité, c’est l’annonce d’un calendrier fixant les délais pour chacun des textes nécessaires à la satisfaction des légitimes revendications des personnes LGBTI. Ainsi, il n’y aurait eu aucun faux débat sur l’application des promesses et la possibilité d’avoir les éclairages nécessaires à leur adoption.
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Re: Les Alternatifs

Messagede altersocial » 16 Jan 2013, 12:05

Le 23 janvier à partir de 19h à la Maison des Associations de Grenoble, les Alternatifs-Isère et "Osez le féminisme" organisent une soirée en commun.
Elle se divisera en trois parties :
- la projection du film "Sexe, mensonges et harcèlements" de Clarisse Feletin
- la dégustation d’un buffet
- un débat sur le film.
Venez nombreuses et nombreux !


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Re: Les Alternatifs

Messagede altersocial » 17 Jan 2013, 18:50

En marge des Alternatifs, mouvance sur laquelle il a toujours joué un rôle d'une certaine importance. Publié cet après midi sur http://www.autogestion.asso.fr :

Maurice Najman (1948-1999)

Maurice Najman, journaliste ayant travaillé notamment à Libération et au Monde Diplomatique, était un militant d’extrême gauche, passionné par la culture underground. C’est une des figures du mouvement contestataire de mai 1968, ayant notamment co-fondé les Comités d’Action Lycéens (CAL) en 1967.

Maurice Najman est issu d’une famille juive polonaise et parlait le yiddish. Son père fut un militant communiste et sa mère Solange est une rescapée des camps d’extermination. Maurice fonde le noyau initial des Comités d’action lycéen (CAL) en décembre 1967, alors qu’il étudiait au lycée Jacques-Decour à Paris.

Membre de l’Alliance Marxiste Révolutionnaire (AMR), organisation trotskiste de tendance pabliste partisan de l’autogestion dans les années 1970, il obtient un poste de responsabilité au Parti socialiste unifié (PSU) lors de la fusion AMR-PSU en 1975, puis le quitte pour participer à la fondation des Comités Communistes pour l’Autogestion (CCA) en 1977.

Sa vie se partage entre contre-culture, underground et activité politique. Il voulait créer un Front de Libération du Rock. Il milite pour l’autogestion comme « moyen et projet » révolutionnaire.

Maurice Najman est au Chili à l’été 72. Il publie livre « Le Chili est proche ». Il est aussi en contact avec le Portugais Othello de Carvallo pendant la révolution des œillets en 73-74. Il rencontre le Tchèque Vaclav Havel et organise à Paris le soutien du groupe tchèque Plastic People ce qui permet de financer le disque, accompagné des textes de la Charte 77 et d’un livret fait par Kiki Picasso et les graphistes de Bazooka. Après la chute du mur de Berlin, Vaclav Havel le chargera d’organiser l’Assemblée des citoyens. Il rencontre aussi le sous-commandant Marcos au Chiapas (Mexique) et les guérilleros du Nicaragua.

Il soutient les luttes des soldats pour un syndicat lors d’une émission de télévision en face du député RPR Sanguinetti. À l’élection présidentielle de 1988, ayant rejoint la Fédération pour une Gauche alternative (FGA), celle du dissident communiste Pierre Juquin, qui était appuyé par le PSU et la LCR. Il joue alors un rôle important dans la campagne de Juquin.
Après la chute du mur de Berlin, il rencontre le chef du renseignement extérieur de la RDA, Markus Wolf. Il sort un documentaire sur le sujet, Le Dos au mur, pour France 3, primé au festival d’Angers et un livre, L’œil de Berlin – Entretiens de Maurice Najman avec le patron des services secrets est-allemands.

Maurice Najman a travaillé comme journaliste pour Libération, L’Événement du Jeudi, L’Autre Journal et Les Nouvelles Littéraires ; son dernier article, sur la Guerre du Golfe (1990-1991) sera publié dans Le Monde diplomatique. Il continuera à militer dans les années 1990, travaillant notamment en liaison avec le DAL (Droit au logement) lors de l’occupation de l’immeuble de la rue du Dragon.

Militant révolutionnaire d’une rare intelligence et sensibilité, particulièrement attachant (mais parfois difficile à suivre), toujours à la recherche dans la vie des manifestations des luttes révolutionnaires, il fut un ardent défenseur de toutes les expressions et les luttes autogestionnaires.

Nous publions ici un de ses textes paru en 1984 dans la revue Résister qui présente différentes expériences de contre-plans ouvriers en Europe :

Les expériences de contre-plans alternatifs ouvriers


Plus généralement si certains FARistes sont intéressés par la filiation CCA :arrow: FGA :arrow: AREV :arrow: LES ALTERNATIFS, je peux mettre en ligne quelques textes dans cette optique bien éloignée de la filiation FDG-compatible "PSU :arrow: LES ALTERNATIFS"....
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Re: Les Alternatifs

Messagede altersocial » 18 Jan 2013, 21:09

Alternatifs 44 a écrit:Pour l'alternative et l'autogestion, c'est maintenant !

La course au profit entraîne la remise en cause permanente des droits sociaux, menace et dégrade l’environnement, plonge dans la misère des peuples entiers, comme en Grèce.

Le projet du capitalisme c’est d’augmenter toujours plus l’intensité et la productivité du travail. Son rêve : une consommation aliénante pour certain-e-s, une démocratie réduite pour toutes et tous, et la précarité pour un nombre chaque jour plus grand.

Rechercher les compromis avec le MEDEF en allant jusqu’à renoncer aux acquis sociaux, comme le fait le gouvernement et l’acceptent certains syndicats, c’est préparer des lendemains qui déchantent. C’est le cas lorsque ces accords répondent au chantage du patronat en validant les baisses de salaires au nom de la sauvegarde de l’emploi.

Nos vies valent mieux que leurs profits : l’humain d’abord !

C’est pour cela qu’il faut imposer une autre répartition des richesses, contre les spéculateurs et au bénéfice des salarié-e-s , en premier lieu des bas salaires, des chômeurs et précaires. Mais il faut aussi nous rassembler pour, ensemble, porter des alternatives :


- pour casser la spéculation financière et réorienter l’économie : appropriation sociale de secteurs clés, comme en priorité le secteur bancaire,

- pour mettre en échec les plans sociaux : expropriation et reprise autogestionnaire et coopérative d’entreprises par les salarié-e-s, afin de produire mieux et autrement, en lien avec les consommateurs,

- pour des produits durables et utiles, écologiquement soutenables : relocalisation et conversion sociale et écologique de la production,

- pour pouvoir travailler toutes et tous : forte réduction du temps de travail, reprendre le combat pour éradiquer le chômage, interdire les temps partiels imposés. 32 heures et 4 jours sans perte de salaire, c’est plus de temps pour vivre et vivre autrement,

- face à la loi des patrons, de nouveaux droits pour les travailleurs et leurs syndicats, et notamment le droit de veto suspensif sur les plans de licenciements et de contrôle sur la gestion,

- pour en finir avec une précarisation qui met les salarié-e-s à genoux : sécurisation des parcours professionnels, avec maintien de l’intégralité du salaire et des droits sociaux en cas de chômage, financée par les entreprises sur la base de la richesse produite et mutualisée sous le contrôle des syndicats,

- pour permettre l’accès de tous/toutes à l’éducation, à la santé, et aux services publics : arrêt des fermetures et des privatisations ; réquisition des logements vides, droit au logement,

- pour l’égalité des droits dans le monde du travail, combattre la précarisation de l’emploi féminin notamment les temps partiels subis, et les discriminations.

Indispensables, ces nouvelles conquêtes sont inacceptables pour la caste financière qui dirige l’économie, et met les gouvernements à son service. C’est pourquoi il faut changer de système, changer la société pour enfin changer la vie.

L’unité la plus large est nécessaire pour y parvenir, pour gagner c’est pourquoi les Alternatifs, membres du Front de Gauche, participent à la campagne «l’alternative à l’austérité c’est possible !» Et une mobilisation sociale et citoyenne, forte et durable, l’est tout autant.

Luttes sociales, luttes écologiques, luttes pour l’égalité des droits, expérimentations alternatives et autogestionnaires dans l’agriculture, l’entreprise, l’éducation, la santé, la ville : il est urgent d’inventer un autre avenir. Et si l’on s’y mettait tous/toutes ?
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