Sur le mouvement anar actuel.

Sur le mouvement anar actuel.

Messagede Roro » 17 Déc 2008, 02:55

Je lance ce débat suite à une discussion très intéressante avec barbaratruk et Renaissance dans la shout-box.

Déjà, en discutant, on s'est rendu compte que sur le fond (la critique de l'état, du capitalisme...) l'ensemble du mouvement anar se retrouvait. Le hic, c'est que la création de "fronts libertaires" qui iraient des autonomes jusqu'à AL ne passe pas dans les faits (voir les engueulades entre Pia et qierrot). Principalement à cause de la forme. Dès lors, comment réussir à créer une unité concrète du mouvement anarchiste sans laisser les individu(e)s inorganisé(e)s ou non de coté ?

Ensuite, y a un truc qui me titille perso, c'est le manque de renouvellement de la pensée anarchiste, le manque de "penseurs" en tant que tel, comme on a put avoir avec Bakounine ou encore Kropotkine. Je veux dire, on a quand même des "piliers" en terme idéologique, mais j'ai l'impression qu'on en a plus, que le mouvement se repose sur leur pensée qui commence furieusement à dater...

Donc bon voila, toutes les pensées sont bonnes à prendre.
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede Renaissance » 17 Déc 2008, 03:15

Comme je l'ai dit aux camarades dans la shoutbox, ce que je ne comprend pas c'est pourquoi les organisations anarchistes CNT-AIT, FA et CGA (en France) ne sont-elles pas soudées en un seul bloc, une seule fédération ?
Car cette image de "division des courants" ne motive pas forcément les individuEs à rejoindre les fédérations justement par cette image de petites fractures que les orgas laissent passer.
Est-ce une lutte pour voir qui rassemble le plus de monde ou qui a le plus d'influence ?
C'est le cas de barbatruk ainsi que le mien, qui ne comprenons pas pourquoi on a pas une fédération française anarchiste qui regroupe et représente TOUS les anarchistes.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede barbatruk » 17 Déc 2008, 03:44

Renaissance a écrit:Comme je l'ai dit aux camarades dans la shoutbox, ce que je ne comprend pas c'est pourquoi les organisations anarchistes CNT-AIT, FA et CGA (en France) ne sont-elles pas soudées en un seul bloc, une seule fédération ?
Car cette image de "division des courants" ne motive pas forcément les individuEs à rejoindre les fédérations justement par cette image de petites fractures que les orgas laissent passer.
Est-ce une lutte pour voir qui rassemble le plus de monde ou qui a le plus d'influence ?
C'est le cas de barbatruk ainsi que le mien, qui ne comprenons pas pourquoi on a pas une fédération française anarchiste qui regroupe et représente TOUS les anarchistes.

Exact, et meme le terme anar a la limite m'agasse dans le sens ou il est pour moi deja divisé de la pensée libertaire.
Une fédération libertaire...bon ok c deja de la forme ca. mais je vous rassure je suis d'accord avec Renaissance, une fédé anar globale m'interrésserais beaucoup plus que des petites divisions de ce MEME fond.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede Ken le surveillant » 17 Déc 2008, 11:10

Surtout que, quand on lit un peu ce qui se dit, l'anarchisme est l'expression de la liberté de tous dans un monde libre. Y a-t-il donc plusieurs sens au mot "liberté" pour voir apparaitre tant de discordes?

Je ne suis pas contre le fait que plusieurs fédérations existent mais elles devraient marcher ensemble, de manière structurée. De l'extérieur, on peut avoir l'impression d'une guerre des pouvoirs. Un peu paradoxal dans ce genre de mouvement, non? :lol:
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede skankerror » 17 Déc 2008, 11:33

Tout le monde se veut être le dépositaire de la flamme sacrée.
Je trouve qu'il y a un peu trop de dogmatisme chez les anars. Du coup les dogmes créent des schismes.
Prenons l'exemple de la scission de la cnt française.
Une partie veut se présenter aux élections prud'homales, l'autre refuse, parle d'hérésie libertaire. A cause de quoi ? du dogme.
Pour quelqu'un qui découvre le monde libertaire, qui souhaite s'impliquer dans ce mouvement, c'est à en perdre son latin
Le bon sens voudrait une démarche pragmatique, de réunion autour des principes communs défendus par tous.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede arvn d » 17 Déc 2008, 11:50

Votre questionnement se rapproche de ce sujet:
http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=12&t=898&hilit=unit%C3%A9+solidarit%C3%A9

Pour ma part, plus de solidarité entre "libertaires" serait déjà un grand pas et aurait le mérite de la cohérence. Quand à l'union...ma foi, ça me semble très compliqué.
En outre, concernant le cas de la scission de la CNT au milieu des années 90, et les conséquences aujourd'hui, ça serait plus intéressant que tu aies l'avis de personnes des deux CNT.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede Pïérô » 17 Déc 2008, 12:35

Nous sommes confronté a une Histoire, ce mouvement libertaire n'est pas jeune. D'autre part le mouvement est vaste, des individualistes aux communistes libertaires, de ceux qui ne pense l'anarchisme que comme une philosophie et un style de vie à ceux qui se réclament de l'anarchisme révolutionnaire et de l'engagement sur le terrain des mouvement sociaux, le terrain syndical...
Il y a des attitudes différentes ou plutôt des cultures différentes dans le rapport à l'organisation et à l'anarchisme. Il y en a qui cultivent l'identité, la tour d'ivoire et le repli sur soi, et d'autres l'ouverture. Il y en a qui ne veulent pas d'unité du tout, et qui pensent les autres composantes du mouvement libertaire comme des ennemis.
En tout cas dans cette diversité, il est impossible d'imaginer une forme organisationnelle dans laquelle se fonderaient tous les courrants et toutes les sensibilités libertaires. Par contre, il est possible d'imaginer de créer du lien, du réseau, voir de la structuration sous une forme fédéraliste et souple, dans laquelle les identités constituées, les organisations ne disparaîtraient pas, et préserveraient leur autonomie. Localement il y a des exemples d'organisations qui arrivent à oeuvrer ensemble, il y a aussi des groupes libertaires locaux qui rassemblent.
Il y a déjà eu un appel national à l'unité en 2000-2001, mais celà a échoué...
Il faudrait, au delà de son orga, penser et se penser aussi en terme de Mouvement...
Et sans mixage ou synthèse, il peut y avoir des pistes, en terme de conception d'un réseau/mouvement, dont on pourrait imaginer une certaine formalisation. un Mouvement Libertaire avec une charte, un système de coordination, permettant aux orgas, aux groupes non fédérés, et permettant aussi aux individus isolés (volontairement ou non) de se rattacher...sans y perdre leurs identité (et leur autonomie et indépendance)...mais dans une identité commune, là, pour le coup, parce qu'il faudra bien lui donner un nom.
Il y aurait a rajouter , en plus des orgas ou groupes indépendants, des associations de type ou d'esprit libertaire (sur différents terrains : social, solidarité, culturel...). Et, il y a aussi la question des alternatives en actes, terrain dans lequel des "libertaires structurants" ont proposé des constructions de réseaux. Et dans le cadre d'un Mouvement Libertaire qui pourrait se doter d'un cadre coordinateur et fédérateur il pourrait être interessant de l'imaginer de manière "englobante". Car, si l'on arrivait a rassembler et donner d'avantage de visibilité au mouvement libertaire dans sa pluralité et toute sa richesse, et que l'on puisse participer à lui donner aussi une bonne lisibilité (un corpus commun, lié à un projet de société), on serait en mesure de construire un mouvement politique, social, culturel...alternatif et révolutionnaire, qui aurait de la gueule et qui aurait une dimension qui n'existe pas dans le champ des organisations politiques traditionnelles ...
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede barbatruk » 17 Déc 2008, 13:04

qierrot a écrit:...Il y a déjà eu un appel national à l'unité en 2000-2001, mais celà a foiré...


Qui avait lancé cet appel?

Sinon je suis en accord avec tes inspirations... reste la mise en oeuvre. je pense pas qu'il faille mettre de coté un sujet aussi important a mes yeux. là, reside une veritable discution de fond.
C pour cela que je recherche des structures qui vont dans ce sens...
Si vous en connaissez..
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede Berckman » 17 Déc 2008, 13:27

ça me rappelle le topic sur "l'unité", un topic récurent.

Le problème, c'est que tout ça, c'est très joli sur le papier, mais qu'au delà de l'étiquette anarchiste, il y a non seulement des conception très différentes de ce qu'est l'anarchisme (et la liberté, et l'égalité, et l'autogestion, et la démocratie directe, et le fédéralisme, et l'action directe...) etc... et que tout cela n'est pas une question de mot, mais a un impact très concret en terme de pratiques sociales, et de pratiques dans les luttes...
Alors quand il s'agit de défendre des "grandes idées" ou des grands principes communs à l'anarchisme (le dnominateur idéologique commun), c'est possible de s'associer (et cela a été le cas -non sans difficultés- lors es campagnes libertaires menées ces dernières années sur le thème de la précarité, de l'antiélectoralisme, des sans papiers, voire auparavant autour du G8...), mais dès qu'il est question d'une ACTION commune dans les luttes sociales, c'est une toute autre affaire :

Parce qu'une étiquette commune ne signifie pas nécessairement des conceptions communes, et mêmes des conceptions communes ne signifient pas nécessairement des possibilités d'action communes
Comment concilier dans l'action militantisme syndical et antisyndicalisme ?
Comment concilier dans l'action un rejet radical de toute organisation formelle au nom de l'autogestion et au contraire la défense de l'organisation formelle comme meilleure garantie d'un fonctionnement autogestionnaire ?
Comment concilier le rejet politique des AG associé par certains camarades au "démocratisme radical" et la défense des AG souveraines par d'autres camarades qui y voient une expression de l'auto-organisation ?
Comment concilier la volonté d'un certain fonctionnement au vote et la conviction que le fonctionnement à l'unanimité est le seul fonctionnement "anarchiste" ?
Comment concilier volonté d'agir dans la lutte des classe et négation de la lutte des classes ?
La liste est longue, dès qu'on parle pratique, de ce genre d'antagonismes...

C'est possible donc de concilier ces tendances contradictoire dans certains cadres de lutte (et ça se fait !), mais certainement pas dans une seule et même organisation, qui se condamnerait soit à l'impuissance (soit à la polémique interne permanente) et le plus probablement les deux, au détriment de l'action sociale. Or l'organisation est un moyen (d'agir sur le réel) et non une fin en soit, ce que la polémique permanente en interne (à distinguer d'un débat collectif et d'une construction collective) ne permet pas.
Je pense qu'il faut en finir avec le mythe de l'organisation unique, du parti unique, du syndicat unique.
Ce qu'il nous faut, c'est que l'esprit d'organisation progresse, que l'organisation comme pratique se renforce, mais dans le cadre du pluralisme organisationnel...
Tout cela n'est pas une question de dogme ou de "flamme sacré", mais justement de divergences politiques et pratiques concrètes, qui se retouvent dans les luttes. On peut tout à fait se considérer comme partie prenante d'un mouvement (et donc ne pas prétendre être le seul "groupe" ou la seule "tendance" , "orga" réellement anarchiste TOUT en souhaitant s'organiser sur des bases spécifiques, tant en terme de pratiques que de conceptions, justement pour éviter de passer son temps en polémiques internes, mais pour accroître la force collective dans les luttes... )
L'existence de plusieurs orgas correspond à la réalité de la vie sociale : l'existence de divergences, de pratiques différentes, de fonctionnement différents en partie inconciliables, ainsi que d'expériences et d'aspiration différentes.
La lecture des topics "histoire du mouvement" permet de saisir les raisons concrètes de ces divergences.

Y a-t-il donc plusieurs sens au mot "liberté" pour voir apparaitre tant de discordes?
Oui ! Je ne pense pas que les anarachistes sociaux (communistes, anarchosyndicalistes, syndicalistes libertaires, collectivistes) mettent le même sens au terme "liberté" que les individualistes. C'est d'ailleurs justement de cette conception différente (qui correspond à une anthropologie différente,...) qui fonde de nombreuses divergences.
Ce n'est donc pas une affaire de "forme" uniquement, mais de fond. Il y a une convergence en terme de critique, mais dès que l'on se penche sur les propositions pratiques, c'est une tout autre affaire.
Si je m'organise, ce n'est pas pour spéculer sur des idées sans connexion avec des pratiques sociales, mais pour agir sur le réel (et c'est donc en lien avec le réel que les idées sont mobilisées et que se construit le débat).
Si je ne m'organise pas dans une autre organisation que la mienne, c'est que le fonctionnement, ou les positions, ou les pratiques des autres organisations ne me conviennent pas. Cela ne signifie pas que je considère que ces organisations sont des "ennemies", que leurs idées et leurs pratiques ne méritent pas discussion, ou qu'elles ne seraient pas anarchiste... Lorsqu'on s'organise pour agir, c'est justement en fonction de ce qu'on estime être le plus adéquat pour l'action qu'on se regroupe, qu'on fait son choix, pas au nom de "grands principes généralistes" (on peut s'en contenter si on assigne à l'organisation la seule fonction propagandiste, généraliste, des grands principes)...

La vie tranchera, l'important pour moi c'est de ne pas fétichiser l'organisation (comme étiquette), mais de défendre l'organisation comme pratique, et le pluralisme organisationnel comme principe...

Si l'on recherche dans l'organisation la seule activité propagandiste (comme une association philosophique), lors l'unicité organique est envisageable.
Mais si l'on recherche dans l'organisation des outils pour une pratique sociale, une certaine coordination de l'action militante (pour peser collectivement dans les luttes, pour ajouter à l'autonomie individuelle, la force collective) ALORS il y a des débt qu'il faut mener, et qui entraine la nécessité du pluralisme organisationnelle (ce qui n'exclut pas la recherche de coopération chaque fois que cela est possible, et que la réciprocité est possible).
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede arvn d » 17 Déc 2008, 14:49

Ouahhh!!!

pas mieux que Berckmann.

Juste répèter que l'idée d'un "parti" anarchiste n'a aucun sens mais que les divergences quelles qu'elles soient n'empeche pas de lutter ensemble, d'être solidaire. Mon expérience de certaines organisations me portent à croire que leurs fonctionnements sont plus sclérosants qu'autres choses. Si quelqu'un a envie d'agor, le mieux est à mon sens de s'organiser localement, de s'inscrire dans des luttes et des réflexions proches et collectives plutôt qu d'attendre l'arrivée d'une hypothétique "organisation" à l'échelle nationale (d'ailleurs ça déjà, perso, ça me pose problème-pourquoi une orga "française"?)
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede Sed » 17 Déc 2008, 14:50

[effacé par l'auteur]
Modifié en dernier par Sed le 20 Mar 2009, 12:45, modifié 1 fois.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede Berckman » 17 Déc 2008, 15:03

arvn d a écrit:Si quelqu'un a envie d'agor, le mieux est à mon sens de s'organiser localement, de s'inscrire dans des luttes et des réflexions proches et collectives plutôt qu d'attendre l'arrivée d'une hypothétique "organisation" à l'échelle nationale (d'ailleurs ça déjà, perso, ça me pose problème-pourquoi une orga "française"?)

A la fois, je ne suis pas non plus convaincu du "localisme". Si on veut avoir une influence sur le cours des choses, dans les luttes, il faut bien se coodronner à l'échelle fédérale. Egalement pour mettre en commun des moyens qui permettent d'aider des camarades isolés ou des petits groupes qui n'ont pas les moyens de produire seul du matériel, de financer seuls certains activités militantes. L'implication locale est indispensable, mais elle ne suffit pas. D'abord parce que partager avec des camarades d'autres localités permet d'éviter certains raccourcis liées aux contextes locaux (en généralisant certaines tendances locales de manière hasardeuse), mais aussi parce qu'en mutualisant les pratiques, on peut développer localement des pratiques, des tactiques initiées ailleurs, qui ont donné des résultats, et du coup faire "circuler" les "bonnes idées".
Après, je pense qu'il ne faut pas "attendre une organisation" ce n'est pas quelque choses extérieure, mais CONSTRUIRE les organisations qui nous sont nécessaires.
Sur le champs territorial des orgas : de nombreuses luttes sont déterminées par le cadre national (réformes spécifiques à un pays), et les frontières des états rendent souvent difficile une coordination effective au "quotidien", et donc l'implication des camarades "hors du cadre territorial où se trouve la majorité de l'organisation" dans la vie de l'organisation. Il est donc souvent préférable d'avoir plusieurs orgas autonomes (dans le fonctionnement desquelles puissent s'investir effectivement tous les camarades fédéré-e-s), mais qui peuvent se coordonner à l'échelle internationales (par le biais d'une organisation internationale, d'un réseau ou simplement de liens et de rencontres), être solidaire. La question est donc essentiellement fonctionnelle...
Berckman
 

Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede barbatruk » 17 Déc 2008, 15:05

Sed a écrit:
Roro a écrit:Bref, faut arrêter de péter plus haut que son cul. (Surtout quand on peut roter.)

Oui voila on reste a SA place. bin non.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede arvn d » 17 Déc 2008, 15:36

Berckman a écrit:
arvn d a écrit:Si quelqu'un a envie d'agor, le mieux est à mon sens de s'organiser localement, de s'inscrire dans des luttes et des réflexions proches et collectives plutôt qu d'attendre l'arrivée d'une hypothétique "organisation" à l'échelle nationale (d'ailleurs ça déjà, perso, ça me pose problème-pourquoi une orga "française"?)

A la fois, je ne suis pas non plus convaincu du "localisme". Si on veut avoir une influence sur le cours des choses, dans les luttes, il faut bien se coodronner à l'échelle fédérale. Egalement pour mettre en commun des moyens qui permettent d'aider des camarades isolés ou des petits groupes qui n'ont pas les moyens de produire seul du matériel, de financer seuls certains activités militantes. L'implication locale est indispensable, mais elle ne suffit pas. D'abord parce que partager avec des camarades d'autres localités permet d'éviter certains raccourcis liées aux contextes locaux (en généralisant certaines tendances locales de manière hasardeuse), mais aussi parce qu'en mutualisant les pratiques, on peut développer localement des pratiques, des tactiques initiées ailleurs, qui ont donné des résultats, et du coup faire "circuler" les "bonnes idées".
Après, je pense qu'il ne faut pas "attendre une organisation" ce n'est pas quelque choses extérieure, mais CONSTRUIRE les organisations qui nous sont nécessaires.
Sur le champs territorial des orgas : de nombreuses luttes sont déterminées par le cadre national (réformes spécifiques à un pays), et les frontières des états rendent souvent difficile une coordination effective au "quotidien", et donc l'implication des camarades "hors du cadre territorial où se trouve la majorité de l'organisation" dans la vie de l'organisation. Il est donc souvent préférable d'avoir plusieurs orgas autonomes (dans le fonctionnement desquelles puissent s'investir effectivement tous les camarades fédéré-e-s), mais qui peuvent se coordonner à l'échelle internationales (par le biais d'une organisation internationale, d'un réseau ou simplement de liens et de rencontres), être solidaire. La question est donc essentiellement fonctionnelle...

Pour ce qui du localisme, je ne le pense comme horizon indépassable. Je pense cheminement, processus. Pour avoir fait le contraire (d'abord investi "nationalement" puis retour aux "sources), je vois la limite, le détachement du réel et au final la déception. Le premier pas, la première marche pour agir me semble donc être locale.
Se pose aussi la question des "inorganisés" que j'appellerai plutôt des "esseulés"? Là j'avoue sécher, je ne vois pas trop de solutions en dehors d'actions collectives...
Par contre je te suis finalement sur ton argument de l'échelle, il me semble pertinent au vu de tes arguments. Désolé de parfois m'arrêter sur des mots comme "française".
Après on peut aussi discuter de la structuration de ces réseaux, coordination, confédération et autres fédérations.
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Re: Sur le mouvement anar actuel.

Messagede barbatruk » 17 Déc 2008, 15:46

Berckman a écrit:
arvn d a écrit:Si quelqu'un a envie d'agor, le mieux est à mon sens de s'organiser localement, de s'inscrire dans des luttes et des réflexions proches et collectives plutôt qu d'attendre l'arrivée d'une hypothétique "organisation" à l'échelle nationale (d'ailleurs ça déjà, perso, ça me pose problème-pourquoi une orga "française"?)

A la fois, je ne suis pas non plus convaincu du "localisme". Si on veut avoir une influence sur le cours des choses, dans les luttes, il faut bien se coodronner à l'échelle fédérale. Egalement pour mettre en commun des moyens qui permettent d'aider des camarades isolés ou des petits groupes qui n'ont pas les moyens de produire seul du matériel, de financer seuls certains activités militantes. L'implication locale est indispensable, mais elle ne suffit pas. D'abord parce que partager avec des camarades d'autres localités permet d'éviter certains raccourcis liées aux contextes locaux (en généralisant certaines tendances locales de manière hasardeuse), mais aussi parce qu'en mutualisant les pratiques, on peut développer localement des pratiques, des tactiques initiées ailleurs, qui ont donné des résultats, et du coup faire "circuler" les "bonnes idées".
Après, je pense qu'il ne faut pas "attendre une organisation" ce n'est pas quelque choses extérieure, mais CONSTRUIRE les organisations qui nous sont nécessaires.
Sur le champs territorial des orgas : de nombreuses luttes sont déterminées par le cadre national (réformes spécifiques à un pays), et les frontières des états rendent souvent difficile une coordination effective au "quotidien", et donc l'implication des camarades "hors du cadre territorial où se trouve la majorité de l'organisation" dans la vie de l'organisation. Il est donc souvent préférable d'avoir plusieurs orgas autonomes (dans le fonctionnement desquelles puissent s'investir effectivement tous les camarades fédéré-e-s), mais qui peuvent se coordonner à l'échelle internationales (par le biais d'une organisation internationale, d'un réseau ou simplement de liens et de rencontres), être solidaire. La question est donc essentiellement fonctionnelle...


Berckman, voila une explication très intéressante. qui me convient tout à fait. Mais perso je n'attend pas une orga unique qui parle en mon nom et au nom de tous . mais bien un "reseau" de toutes ces orgas, courrant et même individu qui permettrait d'être plus organisé sur le terrain. qui rassemblerais un peu toutes les idées d'un monde nouveau libertaire.
Car oui je pense que si nous ne sommes que 10000 il est toujours mieux de faire bloc face à la véritable cible plutôt que de ce regarder le nombril.
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