kuhing a écrit:Kzimir a écrit:kuhing a écrit:Et on fait quoi des directions syndicales et de tendances claniques dans ton beau conte de fées où réformistes,anarchistes et marxistes, mao-stals, se retrouvent joyeusement dans le grand syndicat unique, tous unis dans leurs mêmes luttes qui convergent forcément vers la lutte finale ?
La même chose qu'on fait d'eux dans les assemblées populaires autonomes de gens qui se regroupent à la base pour décider par eux mêmes et tout et tout.
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La différence c'est qu'en assemblée générale de base t'as pas besoin d'y être adhérent pour y participer ce qui n'est pas le cas d'un syndicat tel que la CGT, la CFDT ou FO où tu dois être membre de ces structures ficelées et savamment organisées hiérarchiquement pour avoir le droit de t'exprimer.
Et quand tu déranges, tu peux redemander à Xavier Mathieu ce qui lui est arrivé quand il a osé s'opposer au chef suprême Thibault, celui là même qui sabrait le champagne avec son pote Sarkozy et qui le fera bientôt avec son nouvel ami Hollande.
Je vais répéter quelque chose que m'a dit un camarade CSR : "De toute façon à la CGT on peut faire tranquillement notre truc... pour l'instant !" Mais on est clairement loin de cet instant, donc autant tenter d'implanter cette autre façon de faire dans les divers syndicats de classe. Je suis d'accord avec toi quand tu dis que la faiblesse du syndicalisme est aussi due au fait que certain-e-s exploité-e-s conscient-e-s ne sont pas spécialement attaché-e-s à la forme syndicale, n'empêche que pour d'autres, l'espace de lutte par excellence s'appelle le syndicat... qui aujourd'hui est totalement dépolitisé.
Autant travailler à le repolitiser, par la même occasion on atteindra de nouvelles personnes et ça fera déjà 5 bons pourcents des travailleurs et travailleuses pleinement formé-e-s aux pratiques auto-organisationnelles et fédéralistes.
Un autre point important, et comme me l'a dit un camarade d'AL cette fois, c'est que pour l'instant, dès lors qu'on ramène des cartes à la CGT, ils n'hésitent pas à nous financer, sans être très regardant sur ce qu'on fait. Et quand on veut lancer des projets (éducation populaire, bibliothèque prolétarienne, potager collectif autogéré, balades, etc. suivant les compétences des syndiqué-e-s), on peut obtenir de quoi financer ça via l'assoc' "l'Avenir Social" si j'ai bien compris. Et là encore, on peut très bien détourner ça pour en faire un usage révolutionnaire, de vrais projets rupturistes, bien loin de trucs citoyennistes qui peuvent exister.
Alors il est clair qu'il faut préparer l'après, et que le jour où notre activité sera majoritaire dans la conf', on se fera sûrement virer. Mais m'est avis que, pour ceux qui ont réussi à bien s'implanter, c'est fort probable que ce soit l'ensemble de la base qui parte avec. Et là, il y a quelque chose de gagné.
Ca n'empêche pas d'appeler en interpro (CGT, CNT, SUD) à des AGs ouvertes à tou-te-s et pas que syndiqué-e-s, particulièrement sur des questions larges comme les retraites ou le non-paiement de la dette. Tu admettras que c'est plus compliqué quand il s'agit de questions affectant une branche particulière : tu fais comment pour savoir si untel ou une telle travaille dans ladite branche ? Je vois mal ce qu'un travailleur ou une travailleuses de la restauration irait faire dans une assemblée sensée décider d'une lutte à mener concernant les conditions de sécurité sur un chantier.
En gros, je suis d'accord avec les CSR sur l'importance du syndicalisme démocratique avec fédéralisme de branche et géographique (en même temps, double-fédéralisme et autogestion c'est juste anarchiste ^^) bien que je serais beaucoup moins expéditif (pour ne pas dire en désaccord) sur la question du "le syndicat se suffit en lui-même, ni orga politique, ni luttes en dehors du syndicat".