Notes de travail de l’exécutif de la FASE fin août 2012A ces notes s’ajoutent deux textes de contributions, de Pierre Zarka (La Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique et l’organisation) et de Pierre Laporte (En complément au texte de Pierre Zarka).
Que deviennent les assemblées citoyennes ?Si l’on traitait la question trop rapidement on pourrait dire que le bilan des assemblées citoyennes est mitigé. Car nous n’oublions pas que dans beaucoup trop de départements il ne fut pas possible d’en créer. Que certaines furent de simples annexes des organisations existantes étendues aux « compagnons » de route. Et qu’enfin elles devinrent souvent des comités de soutien aux législatives.
Ensuite on pourrait se contenter de dire qu’il y en a aussi beaucoup qui ont fonctionné, mais c’est justement là qu’il est important de préciser, de comprendre ce qu’elles ont apporté et ce qu’elles ont apporté de nouveau dans l’espace politique. Il a existé une participation large avec beaucoup de non encartés, des jeunes, l’envie redonnée de faire de la politique. Et même là ou ce n’était pas parti comme cela, où les adhérents d’organisations craignaient (on ne sait quoi), cela a débordé et le travail en commun a pris consistance. L envie de poursuivre est forte, nous devons nous appuyer sur cette réalité pour développer les assemblées populaires et leur permettre de déployer pleinement leur capacité d’innovation, de rassemblement, de dynamique car c’est le cœur de notre volonté de Révolution démocratique.
Mais l’épisode électoral a pris fin, que vont devenir ces assemblées et les envies créées de faire de la politique ensemble et autrement ?
Les Estivales vont débattre de cette question au travers d’ateliers, en passant notons qu’il y a eu trois articles dans l’Humanité sur les thèmes de ces ateliers. Le premier sur l’adhésion individuelle aux assemblées citoyennes du FDG, le second sur la présence de syndicats dans les manifs du FDG lors de la campagne. Le dernier parle des petites organisations et de leur regroupement (sont cités la FASE et GA, CA).
Il y aura probablement beaucoup de non encartés dans ces estivales, donc les questions posées sur l’avenir des assemblées citoyennes seront très présentes. Nous devons intervenir et avancer des propositions sur l’avenir des assemblées citoyennes (nous avons déjà un texte sur ce sujet).
Lors de la discussion de l’exécutif nous avons abordé notre positionnement ; face à un congrès du PCF en Novembre et celui du PG en Mars 2013, il nous paraît important de ne pas crisper le débat. Nous proposons la position suivante : Nous insistons sur la création du plus grand nombre d’assemblées citoyennes et demandons la réunion nationale de leurs représentants en décembre ou janvier pour discuter de leur fonctionnement au niveau national et de leur représentation dans les structures du FDG.
A ce sujet la question du mode de fonctionnement du FDG est maintenant un problème urgent avec des structures héritées de la campagne présidentielle qui aujourd’hui ne correspondent plus à l’étape actuelle du FDG.
Enfin, si nous ne pouvons ignorer que d’ici moins de 2 ans nous allons nous retrouver dans les élections municipales, régionales, Européennes, cantonales. Il faut prendre garde que les assemblées citoyennes ne se bloquent pas sur ces seuls objectifs électoraux, les questions Européennes, celles des services publics et des entreprises qui ferment ou licencient sont des sujets urgents. (voir suite de la note)
Campagnes politiques et actualité de la rentrée de septembre 2012 Ce document de travail s’inscrit dans un calendrier qui permettra de la développer et de la préciser.
Dans un premier temps, avant et pendant les Estivales, il s’agit de résumer quelques propositions afin de pouvoir les discuter avec une précision et une efficacité d’autant meilleure au cours de nos journées du 31 août au 2 septembre.
// Assemblées citoyennes, activité du FDG et échéances électorales (en 2014)
// Une campagne pour une alternative : l’appropriation sociale face au capitalisme
// Notre participation à trois campagnes en cours.
1 - // Assemblées citoyenne, activité du FDG et échéances électorales (en 2014) La consolidation d’une alternative portée par le Front de Gauche se joue dans les mobilisations et les batailles politiques en cours.
Affirmer une alternative pour les prochaines échéances électorales suppose que celle-ci soit dans la continuité de ce que nous avons développé comme mobilisations en particulier pour les présidentielles et de ce que nous développons dès aujourd’hui.
Là où le Front de Gauche a la responsabilité majoritaire de collectivités territoriales, il essaie de contribuer aux campagnes d’action et de revendications.
Au vu des résultats des législatives, dans bien des villes un score entre 5 % et 10 %, voire au-dessus est possible. Cela permet de traiter la question d’une alliance avec le PS pour un second tour en pleine autonomie.
Mais, pas d’illusion institutionnelle : les forces qui seront offensives d’ici 2014 seront celles qui recomposeront un tissu militant mêlant étroitement des personnes qui participent même au coup par coup aux assemblées citoyennes ou qui sortent du repli dans un domaine particulier, syndical ou associatif. Voyons bien comment le renouvellement et l’élargissement des forces militantes est la condition pour peser en faveur d’une alternative au capitalisme et à sa gestion par le PS.
Cela vaut quelques soient les délais : pour le soutien aux solubilisations et pour les élections.
Dettes illégitimes, logement, avenir du système de soins, services publics, droits démocratiques, soutien au maintien des entreprises et des emplois, reconversions écologiques … la liste des champs de lutte est déjà longue.
Celles et ceux qui partageront les combats présents dessinent les futures listes pour des municipales. Les Assemblées citoyennes sont donc concernées au premier chef.
2--// Une campagne pour une alternative : l’appropriation sociale face au capitalisme Au milieu de la crise, de tous les discours de justification de l’ordre établi, des « imites raisonnables » et des impatiences légitimes qui risque de se disperser, il existe un fil conducteur qui doit être construit pour permettre un horizon dépassant les contraintes du capitalisme nous semble devoir être construit : imposer dans le débat public la validité de l'appropriation collective.
La FASE y travaille depuis un certain temps : la brochure « Osons la révolution démocratique » en témoigne comme le matériel des tracts diffusés durant la campagne du FdG.
Ceci nous dont être poursuivi, consolidé, réfléchi dans la FASE et avec les composantes qui se sont regroupées avec la liste TOUS ENSEMBLE.
Un grand nombre de fermetures et de suppressions d’emplois, annoncés par des secteurs de la bourgeoisie, font de cette question un point d’actualité : Doux, Fralib, Peugeot PSA, SANOFI, Arcelor-Mittal…
Nous avons défendu, durant toute la campagne du FDG la nécessité d’exproprier des entreprises qui n’appartiennent pas à leurs actionnaires mais aux financements publics qui les ont construites : Total, EDF-GDF, AREVA, les grands groupes du médicament, SNCF, Orange, TF1 et TDF…
Nous avons aussi défendu la nécessité de nationaliser et de réorganiser le secteur bancaire pour le bien commun : nous participons aux campagnes pour un moratoire sur les dettes et pour le développement du rôle du Livret A, pour le logement social et aussi pour d’autres investissements utiles sur le plan social et écologique.
A celles pour l’égalité des salaires entre hommes et femmes ; ou pour les services publics et notamment à celle impulsée par le regroupement Notre santé en danger. Une Campagne pour l’appropriation sociale, que la FASE dont construire et proposer au Front de Gauche a son autonomie par rapport à l’actualité même si elle se saisit des faits de l’actualité : ni propagandisme à côté de l’actualité des luttes, ni simple volonté de servir d’aiguillon au PS ou de simple soutien extérieur aux luttes. Partie prenante de ces luttes, appuyée sur les autres campagnes auxquelles nous participons, nous en popularisons la légitimité… La thèse est limpide : le capitalisme est en crise au point que les véritables richesses sociales, culturelles, scientifiques sont réduites ou détruites par le fonctionnement du système capitaliste et sa logique d’accaparement privé au profit d'une minorité. Nous proposons donc une appropriation sociale, qui s’accompagne des formes démocratiques adaptées.
Quelques exemples, pour vérifier ce que nous pouvons dire et faire.
Certaines situations relèvent de mobilisations territoriales et nationales, sur un objectif très dur. La direction dePSA doit être mise en échec, les fermetures et licenciements annulés ; les biens de la famille encore présents en France doivent être confisqués : nous avons affaire à l’un des principaux « exilés » fiscaux. Toute cette richesse doit servir à maintenir les emplois et, après discussions publiques, à financer des éléments de reconversion, avec une priorité aux économies d’énergie et au développement. Une manifestation nationale autour des Peugeot, pour l’annulation des licenciements, devrait être soutenue en défendant de telles perspectives. Sans doute la position « moratoire sur les licenciements », doit être soutenue, mais serait insuffisante sans le reste de ce que nous proposons.
D’autres situations sont déjà plus positivement engagées : comme pour les FRALIB. L’implication de la communauté urbaine de Marseille est positive. Il n’en reste pas moins que le refus et les chantages opposés par la direction d’UNILEVER doivent maintenant être rejetés. Le gouvernement, les collectivités territoriales peuvent contribuer à faire exister des circuits de vente de produits. Pour prendre toute son ampleur, cette longue lutte devrait être ainsi doublement soutenue : par les initiatives ainsi indiquées sommairement ; mais aussi par une initiative qui consiste à assurer les moyens de coordination à toutes les coopératives voulant participer à cette économie en partie parallèle et utile socialement. Des lois pour l’économie sociale et solidaire sont possibles, les moyens de financement, sous contrôlé non pas du l’Etat mais des collectifs de salariés des collectivités territoriales concernés.
SANOFI Pour les médicaments, la fédération CGT revendique un secteur public de la pharmacie. Comment ne pas saisir l’actualité de telles expropriations – Servier, SANOFI et au-delà…- pour faire exister un pôle public du médicament ? De l’INSERM aux hôpitaux, une telle prise de contrôle public dégagerait les moyens pour contribuer à remettre sur pied des moyens et une politique de la santé. Les dimensions internationales de nombre de ces entreprises, nous objectera-t-on, rendent difficiles des décisions nationales ? Avec les réseaux d’information internationaux, un signal donné par un des pays marquants ouvrirait de nouvelles discussions ailleurs. Notre campagne vise à montrer qu’une autre logique, une autre culture, et des réalisations sont possibles. Un anticapitalisme réel passe par une production alternative comportant cadre de planifications démocratiques et formes d’autogestion dans le fonctionnement d’entreprises. Certes tout cela est un autre monde que celui de l’OMC, du FMI, etc. Certes. Mais les moyens d’un droit international devraient aujourd’hui être rediscutés et redéfinis. Sans nous cacher l’ampleur des questions de l’appropriation sociale, il nous faudra savoir comment la cristalliser sur des situations pour faire progresser des idées, qui seront d’autant plus attractives que des résultats, même partiels, pourraient remis en perspective.
3- // Notre participation à trois campagnes en cours. Il me semble que nous devrions proposer une campagne du Front de Gauche, sur les questions de la Paix, du désarmement. Elle n’existe pas. Elle pourrait reprendre une grande partie de thèmes du Mouvement de la Paix.
Pour les droits politiques aux étrangers d’origine.
Au vu des réactions de la droite, même la proposition modérée de François Hollande pour le droit de vote aux élections municipales n’ira pas sans polémique. Nous ne savons pas l’ampleur de la mobilisation que sera nécessaire. Pour notre part, nous devons veiller à ce que la campagne du Front de Gauche soit en faveur de tous les droits. Faire campagne sur ce qui paraît juste permet de poursuivre le combat contre le FN tout en soutenant une (petite) avancée. Pour les services publics et notamment la campagne Notre santé en danger (NSED) Ici, la plateforme est suffisante, si elle est discutée largement, pour ouvrir vers une autre conception de l’organisation de la médecine (la plateforme est sur le site) Des axes de mobilisation ont été discutés et font accord, un calendrier est dessiné jusqu’en octobre et le lien pourra être fait avec le débat à l’Assemblée nationale.sur le PLFSS et le budget qui pourraient donner lieu à des propositions de la part du FDG d'ateliers législatifs sur ces débats parlementaires.
Cette campagne suppose d’annuler les mesures de destruction de l'hôpital public mises en place par la droite : les Agences de Régionales de Santé (ARS) Et la loi HPST (Hôpital public-santé-territoire) que Marisol Touraine, ministre de la Santé ne remet pas en cause, laissant les fossoyeurs du service public continuer leur besogne. . Une centaine d’hôpitaux sont aussi malades des suites des dettes illégitimes contractées du fait des politiques ultralibérales du plan hôpital 2007. Ces emprunts devraient être soumis à un moratoire immédiat et entrer dans le traitement de la dette de l’Etat : usagers et collectivités territoriales n’ont pas à faire les frais d'une politique en faveur des rentiers ! Les élus sont aux premières loges sur ces sujets, ressentis très vivement au niveau local. Des contradictions existent fortement au sein même du PS. Des succès envisageables, (les fermetures annulées, la création de postes...), seraient un encouragement pour une vraie réorientation de la politique de soins.
Au sujet de l’Europe et du Pacte budgétaire.Durant à tout le moins le mois de septembre la question du rejet du Pacte budgétaire correspond à la campagne menée par ATTAC et à laquelle nous participons : Oui, le gouvernement aurait mieux fait de le savoir ! Pour ne pas subir les règles de l’austérité capitaliste, il faut donner la parole au Peuple qui dit « NON » à ce Traité.
Cette perspective, aujourd’hui, se confond de plus en plus avec des doutes sur l’avenir de la zone euros, dont la crise prouve bien qu’une toute autre orientation de l’Europe est nécessaire.
Comme les exigences avancées par le Front de Gauche (transformation du rôle de la BCE, etc.) la campagne d’éducation à mener ensemble comporte l’exigence de donner une grande place à des nationalisations pour un vrai pôle public permettant le financement des activités sociales et écologiques utiles Notre participation au PGE et les rapprochements qui ont eu lieu avec le Forum social européen, les ATTAC d’Europe, la CES, nous amènent à nous poser immédiatement la question d’un relai pour débattre et proposer des éléments d’avenir pour une autre : « l’Alter Summit » et l’initiative de Florence 10+10 les 9 & 10 novembre, prochain doivent donner le là à un calendrier européen.
Nous sommes Contre la ratification du Pacte budgétaire. Nous disons : essayez de le débattre publiquement et vous verrez ce que pense la population et les exigences sociales et écologiques s’exprimeront avec assez de force pour contribuer au changement.
Que le PS le voit bien, ce débat est fondamental : il faut sortir par le haut du chantage sur l’avenir de la zone euro. Il faut donner d’autres bases à l’Europe.