Parti de Gauche (2008-2012)

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 05 Mai 2009, 20:22

joe dalton a écrit:juste une question!
est ce que quelqu'un sait d'ou ils les thunes ? c'est qui les bailleurs de fond ?
parce que le 1er mai, la qualité de leurs autocollants, tracts, etc... ça doit couter bonbon tout ça !
que je sache, en tant que nouveau parti politique, sans elu, il ne vient pas de l'état ! alors qui finance ?

Evidemment, comme c'est le parti qui l'a fait élire, les élus n'ont pas accès au financement de l'Etat mais traditionnellement les élus reversent une partie de leurs indemnités, au PG, ça fait sans pb 10.000€ mensuels si bien qu'ils ont au mois un (voire plusieurs) permanents. Par ailleurs, ils auraient atteint les 5.000 adhérents (soit près de 100.000€/an). Et puis il y a les dons déductibles des impôts (un peu comme les cotisations syndicales pour les 5 centrales reconnues représentatives) Et les tracts c'est le FdG, donc le PC participe aussi...
Rien d'extraordinaire donc :!:
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede leo » 05 Mai 2009, 23:55

Tout ça c’est bien joli mais que faut-il en penser ?

Tout d’abord, ça veut dire au moins une chose : un parti ça sert surtout à produire et à diffuser des textes, des discours, des interviews… Particulièrement en période électorale, car la quasi-totalité des partis n’existent qu’en fonction de cela.

Désolé, mais j’ai du mal à lire tout ça, tant on a l’impression de connaître ces discours par cœur.

Alors quoi le PG et de FdG ? Des dissidents du PS avec une partie des débris du PC…

Pas grand-chose à en penser. Ils veulent incarner une « vraie » gauche, laïcarde, citoyenniste, productiviste (même s’ils se disent écolos, comme tout le monde), une sorte de SFIO maintenue et marxisante avec quelques tiers-mondistes… Pas étonnant qu’ils soient soutenus par Politis, Ignacio Ramonet du Monde Diplo et une certaine intelligentsia de la gauche profonde et historique (et la petite bourgeoisie intellectuelle d’Etat : une partie du milieu enseignant traditionnellement républicaine de gauche).

Ils sont avant tout dans une compétition avec le NPA en essayant de l’affaiblir électoralement, en espérant le marginaliser, afin de mieux exister dans ce qui les motivent stratégiquement : la remise en route d’un projet d’« Union de la gauche » ou de « Gauche plurielle » contre l’autre option dite “sociale-libérale” qui est en gros l’alliance PS-Modem. Mais là-dessus, rien ne dit que l’on aura pas les deux ! Une sorte de Front Populaire nouvelle manière (c’est déjà demandé au PS en interne et ça s’exprime à l’extérieur) qui est, rappelons-le, une alliance gouvernementale du centre et de la social-démocratie, avec le soutien extérieur d’un parti “ouvrier” (c’était le PC en 36, dans notre cas ce pourra être le NPA) et des syndicats, des organisations sociales, associatives.

Dans cette perspective, les PG et FdG font aussi dans l’anti-Sarko primaire, afin d’essayer de se faire remarquer. Et pour ce faire, n’hésitent pas à convoquer les mythes et l’histoire, à entonner les hymnes à la révolution (la fin des privilèges) ou à la résistance (voir cette mouvance appelée Conseil National de la Résistance).
Dans le rapport aux luttes, aux mouvements, il se pose exactement le même problème qu’avec le NPA (et un peu LO), mais aussi le PS : ils se veulent le “débouché politique” aux luttes sociales. Il y a un texte du FdG qui circule et qui s’intitule : « Union dans les luttes, union dans les urnes ». Texte bien répercuté, sur pas mal de sites internet locaux, dans un milieu militant qui est en gros celui de la campagne du « Non » au référendum.
Bref, les partis de gauche vont être de plus en plus présents et vont donc un peu plus parasiter les mouvements, les manifs, les lieux et moments où des milliers de personnes se rassemblent.

Il est certain que la situation sociale actuelle favorise la reformation d’une “gauche“ politique classique, celle des partis, même si le PS est englué dans des problèmes de leadership. Les manifestations syndicales “unitaires” qui se succèdent les unes aux autres, sans perspectives, sans autre contenu qu’exprimer un “mécontentement” (qui traduit pour moi une sorte de mise en commun d’une impuissance ou l’expression passive d’un état entre ras-le-bol et inquiétude) sont le meilleur terrain qui soit pour permettre à une gauche politique de se retrouver, de sortir dans la rue, d’essayer d’exister là et pas seulement dans l’espace aseptisé des médias, de renouer avec une base, une gauche sociale et syndicale qui s’était peut-être un peu éloignée et qui, pour certains, se posaient la question de savoir s’il ne valait pas mieux passer à l’action directe plutôt que d’attendre une perspective politique institutionnelle, classique, connue, familière et donc apparaissant comme évidente.

La discussion (si discussion il y a) sur le PG, le FdG, le PS, le NPA… n’a de sens que si on essaie de leur opposer une “autre” politique, sans partis, sans états-majors, sans la moindre recherche d’un quelconque “débouché politique” dans la sphère institutionnelle de la délégation et de la représentation.

Dire cela, c’est nous renvoyer la question à nous-mêmes : quels peuvent être les contours de cette autre politique ?
Les anarchistes, dans leur diversité, ont les moyens, les capacités, les idées, d’inventer, de reformuler intelligemment, de proposer et de susciter une politique qui ait comme ambition de défaire toutes les autres politiques et fasse droit à “l’espace politique de l’anarchie“ pour reprendre le titre du dernier livre d’Eduardo Colombo (éditions ACL), que je conseille vivement, qui n’est autre que celui de l’égalité et de la liberté.
Quel type de rapports spécifiques et donc différents la politique des anarchistes que nous sommes construit-elle avec la “population”, avec les gens, avec les exploités / opprimés / dominés auxquels elle s’adresse ? Comment créé-t-on de la solidarité, du collectif, de la prise de parole, de la démocratie directe, de la non-délégation de pouvoir ?
Comment fait-on pour casser la logique de la représentation ? Et quelle autre logique propose-t-on ? Comment favorise-t-on le protagonisme de la population (même d’une partie d’entre elle), son auto-activité, son auto-expression ? Qu’est ce qui ferait qu’à un moment donné, une partie notable de cette population, refusant de jouer le jeu de dupe de la politique officielle et de la fausse démocratie, se mettrait à redessiner les formes et contenus de la politique pour son propre compte, la mise en oeuvre de sa propre capacité à décider de ce qui la concerne ?

C’est me semble-t-il là-dessus qu’il serait intéressant d’entamer la discussion.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Roro » 06 Mai 2009, 14:01

Antigone a écrit:Nico, on va finir par croire que tu as une photo dédicacée de Mélanchon sur un mur de ta chambre...


En même temps, t'es dans le topic "politique générale" où l'on parle de l'ensemble des partis politique. Si Nico avait balancé l'interview de Lepen ou de Kemi Seba tu lui aurais posé une question aussi débile ? J'ose espérer que non, ceci dit j'ai des doutes.
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 10 Mai 2009, 14:54

Le Parti de gauche à la Fnac : une étrange affaire

“La société de consommation comme la religion de la croissance sont bien les 2 faces d’un modèle productiviste au service du capitalisme lui-même tourné vers son objectif unique et implacable : la recherche de rentabilité du capital investi. Mais il ne suffit pas de dénoncer, de déconstruire, il faut aussi proposer. C’est bien cela la démarche du Parti de Gauche.”
Réunion du parti de gauche,1er décembre 2008

“Lors du CCE de Fnac Paris, l’entreprise a annoncé son plan de relance économique. Ce plan de relance comporte trois volets : commercial, organisationnel, et humain. Il prévoit à ce titre la suppression de 168 postes sur Fnac Paris, dont 60 au titre du projet de fermeture de Fnac Bastille.”
Courrier aux salariés de la Fnac émanant de la direction générale

Mais qu’y a-t-il donc de commun entre ces deux citations ? N’est-il pas manifeste qu’elles expriment deux projets de société antagoniques ?
Eh bien, elles ont pourtant un point commun, et pas des plus anecdotiques. Dans les deux cas, on retrouve le même homme : un nommé Franck Pupunat. Ce monsieur, tel Janus, présente au moins deux visages. En soirée, les dimanches et jours fériés, il met ses talents au service de Jean-Luc Mélenchon et de son Parti de gauche : au bureau national. En semaine, la musique n’est plus la même puisque Franck Pupunat exerce la peu honorable profession de directeur de la communication interne de la Fnac.
C’est à ce titre que les militants syndicaux de la Fnac ont eu à le connaître.
Frank Pupunat avait été chargé en 2007, par Denis Olivennes, alors PDG, de “vendre” en interne un premier plan de restructuration de l’entreprise. Ce plan s’est traduit par la suppression de 450 postes et l’instauration d’un intéressement individuel au chiffre d’affaires. Les augmentations collectives passant de ce fait à la trappe au nom de la reconnaissance “de la performance individuelle”.
En mars 2009, c’est le même Franck Pupunat qui préside à la mise en “communication” du nouveau plan de suppressions de 400 postes, incluant notamment la fermeture de Fnac Bastille.
C’est ainsi que via journaux, tracts, communiqués… la direction de la communication interne orchestre quotidiennement l’agression contre les conditions de travail et de salaire des salariés de la Fnac. Avec une hargne antisyndicale de tous les instants. Ces derniers temps, plusieurs délégués syndicaux ont été convoqués à un entretien disciplinaire ”pouvant aller jusqu’au licenciement”.
Dans ce pays, on peut donc à bon compte se prétendre de “gauche”, voire “anticapitaliste”, tout en assumant la fonction de mercenaire (grassement rémunéré) à la solde du groupe PPR.
Les militants du Front de gauche ne pensent-ils pas que la réconciliation entre le “dire” et le “faire” est une des clés de la construction d’un parti des travailleurs pour le socialisme.

Des salariés de la Fnac
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede conan » 10 Mai 2009, 20:21

Mouarf, elle croustille celle-là ! :mrgreen:
conan
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede georges » 11 Mai 2009, 21:34

Nico37 a écrit:
Le Parti de gauche à la Fnac : une étrange affaire

(...)
Frank Pupunat avait été chargé en 2007, par Denis Olivennes, alors PDG, de “vendre” en interne un premier plan de restructuration de l’entreprise. Ce plan s’est traduit par la suppression de 450 postes et l’instauration d’un intéressement individuel au chiffre d’affaires. Les augmentations collectives passant de ce fait à la trappe au nom de la reconnaissance “de la performance individuelle”.
En mars 2009, c’est le même Franck Pupunat qui préside à la mise en “communication” du nouveau plan de suppressions de 400 postes, incluant notamment la fermeture de Fnac Bastille.(...)


Entre l'animateur-militant d'Utopia (Franck Pupunat http://www.mouvementutopia.org/blog/ind ... ulons-nous) et l'autre... Utopia (la SARL de cinéma http://cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=124 ), des vraies pratiques patronales ...
georges
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Renaissance » 12 Mai 2009, 00:56

Du peu que j'ai vu du parti de Gauche aux diverses manifs et rassemblements récents, ca relève plus du marketing que de la politique...
Camion sono avec des jeunes qui se trémoussent, distribution de t-shirt avec des slogans "casse toi pov' con", bcp d'autocollants.

C'est bien beau (et cher) tout ca, mais avec leurs envies de se faire connaître, ils en oublient de manifester :mrgreen:
Renaissance
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede georges » 12 Mai 2009, 20:12

Renaissance a écrit:ca relève plus du marketing que de la politique...
Camion sono avec des jeunes qui se trémoussent, distribution de t-shirt avec des slogans "casse toi pov' con", bcp d'autocollants.


Vu aujourd'hui une de leurs affiches avec ce slogan publicitaire :
"la gauche ne se relèvera pas sans toi".
georges
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede conan » 12 Mai 2009, 22:18

:lol: poilant !
Il y a aussi un tract délicieux, "Sanctionner Sarkozy" (ou : Sarko, au piquet !), qui résume bien le PG... après avoir fait le constat qu'il faut "sanctionner Sarkozy", lui mettre un "carton rouge", il faut élire des dépités uropéens. Il faut donc mettre une claque à la drouate en votant, et pis voilà, et pis avec vos dépités élus, tout n'il ira mieux !
Je vous laisse vous délecter de leur analyse :
http://www.frontdegauche.eu/images/stor ... 4p_fdg.pdf
conan
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Dorhinel » 12 Mai 2009, 22:35

Que la peur s'empare de votre être, libéraux, la révolution arrive par les urnes ! Le bulletin vaincra Sarkozy ! Nos députés sont les meilleurs, les plus forts, ils vont vaincre les libéraux grâce à la force que leur donne le peuple !

Ils sont géniaux ! C'est un cirque qui fait le tour de la France ? Une bande de clowns ? Des comédiens attachés à l'Albanel-Lagarde's Show ("Parce que s'appeler Christine, ça fait rigoler !") ?
Ah... Ah non, apparemment, c'est des politiciens sérieux. Enfin, une révolution par les urnes, heeeeeein... Après, c'est les anarchistes, les doux utopistes ?
Dorhinel
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 21 Mai 2009, 15:23

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Breaking The Law » 28 Mai 2009, 19:50

Ce qui est marrant avec ce parti , c'est que les sondages récents le met devant le npa malgré la campagne médiatique de Besancenot. Les sondages sont loin d'etre infaillible mais si un vieux Mélenchon ex mitterandien et une Marie Georges coco réformiste peut devancer le parti du facteur c'est que les troskistes ont loupé le coche.
Breaking The Law
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Minga » 06 Juin 2009, 03:08

Breaking The Law a écrit:Ce qui est marrant avec ce parti , c'est que les sondages récents le met devant le npa malgré la campagne médiatique de Besancenot. Les sondages sont loin d'etre infaillible mais si un vieux Mélenchon ex mitterandien et une Marie Georges coco réformiste peut devancer le parti du facteur c'est que les troskistes ont loupé le coche.


A un détail près : comme les sondages annoncent pas loin de 75% d'abstentionnistes et d'indécis, et que l'électorat du PdG est bien plus vieux que celui de Besancenot, ça ne fait pas plus de voix que les miettes ramassées par Buffet lors de son "cavalière seule" des présidentielles ajoutées à celles de quelques socialistes de gauche ! Bref, pour unir à gauche, il ne suffit pas de se dire "mélanchon, mélanchon tout" sans proposer un vrai programme et une méthode enfin démocratique. Les accords politiciens conclus entre Buffet et Mélenchon début 2008 ne peuvent en tenir lieu, et ne font même pas illusion au delà de quelques vedettes du show-bizz ...

Sur le fond, j'ai une question plus politique : le "parti de gauche", il est parti où ? (cf. http://revoltes.net/?article1528)
Minga
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 06 Juin 2009, 20:36

Toujours dans la même lignée : le PRG écrit p49 de son préprojet (pour leur Convention Programmatique)
Par tradition libertaire et humaniste remontant à Condorcet et toujours réaffirmée, depuis, les radicaux ­ profondément laïcs ­ se veulent les défenseurs des libertés individuelles et proposent de modifier des dispositions légales figées et ne correspondant plus aux réalités sociales de notre époque. Ainsi, face aux "questions de société" qui ont fait irruption dans le débat public, ces dernières années, les radicaux, fidèles à leurs convictions, entendent demeurer une force de progrès formulant des propositions précises en faveur de l'extension des droits, et des libertés de tous les citoyens.

ils doivent confondre libertaire et libérale :mrgreen:
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 02 Juil 2009, 22:23

Des délégations de l'exécutif des Alternatifs et du Parti de Gauche se sont rencontrées vendredi 26 juin au siège des premiers.

La rencontre a permis un échange sur la situation sociale et politique après les Européennes, les deux organisations ayant une approche comparable des résultats et de leurs significations et en conséquence du renforcement prévisible de l'offensive de la droite dans les semaines à venir. Cette analyse ne fait que renforcer ce que réclamaient déjà ensemble, les deux mouvements lors de leur première rencontre en décembre 2008 : la nécessité d'un « front unitaire de toutes les forces politiques de la gauche de transformation sociale et écologique », dans les luttes et dans les urnes.


Dans ce cadre, les deux partis constatant de fortes convergences stratégiques notamment pour les élections régionales à venir, la discussion a pu rentrer dans les détails. Le PG et les Alternatifs abordent ces élections, comme celles qui suivront, avec une approche majoritaire : il est question de modifier le rapport de force à gauche seul moyen à terme de rassembler une majorité sur un programme de transformation qui sera du coup en situation de battre la droite. En conséquences, elles se prononcent au premier tour des régionales pour un accord national sur des listes autonomes de l'ensemble des forces de la gauche de transformation et de l'écologie radicale. Ces listes seraient porteuses de mesures en rupture avec la logique capitaliste et le productivisme pour les régions, donc autonomes du PS. Leur ambition affichée est d'être en tête des listes de gauche au soir du premier tour dans le maximum de région et du coup en situation d'appliquer leur programme. Seule l'unité la plus large peut le permettre et les deux mouvements s'accordent pour le favoriser d'ici là.
Au second tour, le Parti de Gauche et les Alternatifs entendent empêcher que des régions basculent à droite. Pour cela, les deux organisations se prononcent d'ores et déjà pour des fusions techniques - les Alternatifs parlent de « fusions démocratiques » - des listes de gauche à l'exception de tout accord avec le Modem.
Les Alternatifs rappellent, par contre, que la question des accords politiques de gestion dans
les régions fait débat et que ces éventuels accords devraient reposer à la fois sur un rapport de forces et sur des contenus qui ne peuvent se limiter au refus (acté par tous) d'alliance avec le MODEM. En outre, ils notent que l'approche critique des exécutifs des conseils régionaux de gauche peut varier selon les régions, la politique n'ayant pas été la même dans les 20 régions concernées.
Les Alternatifs ont dit leur accord pour engager des discussions avec les forces réunies dans le Front de Gauche si cela permettait d'accélérer le processus mais que l'intégration au Front de Gauche pour les Régionales ne pouvait être un préalable à ces discussions.
Enfin la délégation du Parti de Gauche a rappelé que sa proposition de construire ensemble le Parti de Gauche, voulu comme un parti creuset, à travers son congrès de fondation fin 2009 pouvait aussi concerner les Alternatifs. Malgré des convergences substantielles, les Alternatifs ne l'envisagent pas mais affirment qu'ils répondront positivement à toute proposition de débats et discussions publiques sur les contenus à l'instar du forum sur la planification écologique organisé par le Parti de Gauche fin 2008.
En conclusion les deux mouvements ont rappelé leur invitation respective à leur rendez-vous de l'été : l'université d'été des Alternatifs où Marc Dolez représentera le PG le 4 juillet, le « Remue-Méninge » du Parti de Gauche le dernier week-end d'août.


Déclaration commune du NPA et du PG à l'issue de leur rencontre du 30 juin


La rencontre des délégations du NPA et du Parti de Gauche respectivement conduites par Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon qui a eu lieu le 30 juin au siège de ce dernier a donné lieu à la déclaration commune suivante :

Le NPA et le Parti de Gauche constatent les ravages provoqués par la crise globale du système capitaliste, à la fois économique, sociale et écologique, dans laquelle la politique des classes dirigeantes a plongé le monde. Ils dénoncent la vague de licenciements qui frappe de plein fouet le monde du travail et l'offensive de Nicolas Sarkozy, de la droite et du Medef contre les salariés annoncée lors du Congrès de Versailles et dont la volonté de retarder l'âge du départ à la retraite est un élément phare.

Face à cette offensive pour faire payer les frais de la crise aux classes populaires, devant l'urgence de la situation, quelques soient par ailleurs les divergences entre les deux formations, le NPA et le Parti de Gauche souhaitent œuvrer à la préparation d'une contre-offensive du monde du travail pour faire valoir ses exigences au premier rang desquels la garantie d'un emploi, l'augmentation des salaires mais aussi tout refus de recul de l'âge de la retraite.

Sarkozy et la droite se prévalent des résultats des élections européennes pour donner une légitimité leur politique réactionnaire. Pourtant seul un électeur sur dix a donné son suffrage à l'UMP. Il s'agit en réalité moins d'une victoire de la droite que de l'incapacité de la gauche à lui opposer une véritable alternative. En proposant d'accompagner ce système et en se contentant de remèdes homéopathiques qui ne le remettent pas en cause, cette gauche devient du coup inutile aux yeux du plus grand nombre. C'est ce qui explique la crise profonde des partis de la sociale démocratie en Europe. L'abstention massive des classes populaires et des jeunes - phénomène le plus important de ces élections - illustre cruellement cette tendance de fond. Cette abstention est certes au rejet de l'actuelle construction libérale et anti démocratique de l'Europe. Mais aussi au fossé de plus en plus grand entre les aspirations populaires et l'offre de la gauche institutionnelle. Dans une situation où la crise va s'aggraver, il y a là un risque majeur. On ne peut que s'inquiéter de la progression de l'extrême droite. Elle prouve qu'elle peut profiter du désespoir des milieux populaires.

Les deux partis soulignent également l'ambiguïté du vote Europe Ecologie. Il reflète une prise de conscience salutaire de la crise écologique. C'est décisif ! Mais ses porte-paroles en font aussi une stratégie politique pour dépasser le clivage gauche/droite. Pour nous, on ne peut ignorer le lien étroit entre la logique prédatrice du capitalisme et le désastre environnemental.

Ils s'accordent pour favoriser l'unité la plus grande contre les projets de la droite et du patronat que ce soit dans le domaine social, écologique, et des droits et des libertés. Le NPA et le Parti de Gauche sont ainsi unis actuellement dans la mobilisation contre l'EPR ou dans le comité national contre la privatisation de La Poste. Mais ils avancent aussi des propositions d'initiatives sur le terrain de la lutte contre les licenciements.

Les deux formations estiment aussi indispensable d'unir les forces de gauche et des écologistes qui rejettent la logique du système capitaliste aux élections régionales. Il est urgent de rendre plus crédible une véritable alternative au système.

Les deux partis constatent que les propositions issues de leurs instances nationales respectives sont suffisamment proches pour leur permettre d'avancer dans cette voie unitaire pour les élections régionales. En conséquence, ils se prononcent au premier tour des régionales pour un accord national pour les 21 régions hexagonales sur des listes autonomes indépendantes associant les forces qui composent aujourd'hui le Front de Gauche comme le PCF et le Parti de Gauche et le NPA, LO, Alternatifs, Alterekolo et les autres courants qui sont dans la Fédération, militant-e-s de quartiers ou du mouvement social. Le NPA les nomme « forces anticapitalistes », et le PG « l'autre gauche ». Ces listes seraient porteuses des exigences des classes populaires, d'un programme d'urgence en rupture avec la logique capitaliste et le productivisme pour les régions. Elles seront autonomes et indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie.

Au second tour, les listes soutenues par le Parti de Gauche et le NPA se battront pour faire gagner la gauche et empêcher que des régions basculent à droite. Pour cela, les deux organisations se prononcent d'ores et déjà pour des fusions « techniques » ou « démocratiques » des listes de gauche à l'exception de tout accord incluant le Modem.

Pour le NPA, au sein de l'institution, les élus de ces listes conserveront leur liberté totale de vote et refuseront d'accepter des mesures et des budgets défavorables aux travailleurs et à la population.

Il subsiste évidemment au stade de cette première rencontre des questions à régler.

Pour le Parti de Gauche, l'ambition est d'être en situation d'appliquer le programme de ces listes dans le nombre le plus important possible de régions. Le plus sûr moyen d'imposer ce rapport de force consiste à placer ces listes en tête des listes de gauche au soir du premier tour.

Pour le NPA, les élus refuseront de contracter des accords de gestion avec les dirigeants du PS et d'Europe Ecologie. En effet, le NPA constate que les majorités de gauche ayant géré les régions depuis 6 ans n'ont pas mené de politique visant à satisfaire les besoins de la population et à répondre aux exigences écologiques. Elles ont pris des mesures qui leur étaient défavorables, par exemple des subventions accordées à des entreprises qui licencient.

A ce stade, les deux partis estiment que ces différences n'empêchent pas de poursuivre le processus entamé aujourd'hui. Au contraire, les deux partis estiment que leur rencontre aujourd'hui contribue à renforcer une dynamique positive et s'en félicitent. Un rassemblement aussi ambitieux est possible, il peut changer bien des choses. Pour le rendre toujours plus crédible, le Parti de Gauche et le NPA vont poursuivre leurs contacts, et s'invitent d'ores et déjà à leurs rendez-vous de l'été. Ils proposent également à tous les partenaires pressentis un groupe de travail commun pour commencer à avancer sur le contenu de ce que pourrait être le programme d'un tel rassemblement pour les régionales.

Paris, le 30 juin.

Pour le NPA : Pierre Baton, Olivier Besancenot, Frédéric Borras, Pierre François Grond, Ingrid Hayes, Guillaume Liégard, Danielle Obono

Pour le Parti de Gauche : Jean Luc Mélenchon, Gabriel Amard, Eric Coquerel, François Delapierre, Audrey Galland, Raquel Garrido, Pascale le Neouannic, Corinne Morel Darleux
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