NPA (2011)

Re: NPA

Messagede Ian » 06 Nov 2011, 12:49

kuhing a écrit:ça sent la baston au NPA :)
T'es pas en train de découvrir que l'ancien noyau dirigeant n'a pas supporté de perdre la majorité quand-même!? :gratte:
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Re: NPA

Messagede Kzimir » 06 Nov 2011, 13:21

http://tempsreel.nouvelobs.com/politiqu ... ombre.html

Nouvel Obs a écrit:Sa rupture politique avec Besancenot est bel et bien consommée. Pierre-François Grond a toujours sa carte au NPA mais l'ancien bras droit du postier et la cheville ouvrière du mouvement a repris sa liberté.

Il défendait une ligne unitaire, qui maintienne le dialogue avec le Front de Gauche ? Le facteur et ses amis en ont décidé autrement. Il souhaitait une candidature Besancenot en 2012 ou, à défaut, celle de Myriam Martin ? Ce sera celle d'un ouvrier inconnu, Philippe Poutou.

Alors "PF", comme on l'appelle, en a tiré les conséquences. Il n'est pas venu aux journées d'été. Il a quitté la direction. Il s'est longuement expliqué avec "Olivier" et est revenu sur leurs désaccords, passés et présents, de l'affaire Jean-Marc Rouillan à celle de la candidate voilée. Dans les deux cas, il ne partageait pas les mêmes convictions.

Il a aussi prévenu ses camarades : il ne fera pas la campagne Poutou dont il ne voit pas "la fonction politique". Un coup dur pour le NPA qui joue désormais sa survie. Mais le coeur n'y est plus.

Grond se fixe deux objectifs : d'abord animer avec ses amis un courant unitaire, à l'intérieur et à l'extérieur du NPA, en essayant de retisser le lien avec les déçus. "De 4 000 à S 000 personnes sont parties, parce qu'elles trouvaient le NPA trop sectaire ou à cause de la candidate voilée", dit-il. Un premier rendez-vous est fixé les 5 et 6 novembre à Saint-Denis, en présence de Clémentine Autain du Front de Gauche.

Jean-Luc Mélenchon ? Pas question de rallier pour l'instant l'ancien socialiste, malgré ses appels du pied. Car Grond estime qu'il reste une ambiguïté sur la participation du Front de Gauche à un gouvernement socialiste.

Il attend l'heure de vérité, après la présidentielle : si le PS est au gouvernement, on verra qui le rejoint ou pas. "Ceux qui n'iront pas deviendront alors des partenaires pour la constitution d'un bloc de gauche anticapitaliste", dit-il, convaincu qu'"il y a de l'espace à gauche après 2012, même s'il y a d'ici là un mauvais moment à traverser".

Maël Thierry - Le Nouvel Observateur


En lisant ça j'ai quand même des questions qui me viennent à l'esprit, les gens du NPA pourront sans doute éclairer ma lanterne :
- En dehors de Grond, il y a des gens dans les sections qui refusent de faire la campagne Poutou ?
- Cette position de refus de faire la campagne, c'est la position du courant qu'ils sont en train de structurer ou c'est une position perso ?
- A partir du moment ou ils pensent que la campagne est une tribune tout ça tout ça, refuser de faire la campagne et le faire savoir publiquement, c'est pas se placer ouvertement en rupture avec le NPA ?
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Re: NPA

Messagede Ian » 06 Nov 2011, 14:10

Kzimir a écrit:En lisant ça j'ai quand même des questions qui me viennent à l'esprit, les gens du NPA pourront sans doute éclairer ma lanterne :
- En dehors de Grond, il y a des gens dans les sections qui refusent de faire la campagne Poutou ?
Oui. Principalement autour de l'ancien noyau dirigeant et de leurs proches (c'est plus affinitaire que politique).

Kzimir a écrit:- Cette position de refus de faire la campagne, c'est la position du courant qu'ils sont en train de structurer ou c'est une position perso ?
Aujourd'hui c'est disons une somme de positions persos, mais ça n'est clairement pas l'attitude majoritaire dans la position B (minoritaire à la CN sur les présidentielles). Reste à voir ce que donnera leur fraction publique actuellement en constitution...

Kzimir a écrit:- A partir du moment ou ils pensent que la campagne est une tribune tout ça tout ça, refuser de faire la campagne et le faire savoir publiquement, c'est pas se placer ouvertement en rupture avec le NPA ?
Un peu oui. L'ennui c'est qu'on est un nouveau parti avec des règles collectives peu ou pas définies. Du coup, c'est un peu le chacun-fait-comme-il-veut qui prime... (pour le plus grand bonheur des journalistes bourgeois qui en profitent)
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Re: NPA

Messagede kuhing » 07 Nov 2011, 15:53

Alors après les inoubliables anarcho-syndicalistes du POI, voilà donc ce que sont les fameux "libertaires" du NPA.
Et cerise sur le gâteau, pour certain-e-s "une partie de la dette est légitime".

Et allez donc , c'est la fête !

Image

On avait "Onfray mieux de se taire" voici donc les "libres de se taire".

ici
Re: Libertaires au NPA ?
Petit bonhomme Aujourd'hui à 14:59

Le RRPAL (les libertaires du NPA) sont apparemment présent dans toutes les positions... C'est ce qu'ils ont expliqué à l'université d'été et c'est comme ça que ce sont présenté les gens aussi à la première réunions qu'ils avaient organisé et sur laquelle je suis allé.
Je suis d'accord sur le fait que "libertaire" pour un certain nombre de ces gens là n'a pas le même sens que les orgas libertaire traditionnelle. J'ai bien aimé la pique de Corcuff à l'université d'été lors du débat avec AL qui disait qu'il était illogique de se revendiquer P3 (pour des discussions au sommet avec les partis) et de se dire en même temps "libertaire". Certains camarades du RRPAL apprécieront (mais en même temps, il a tellement raison !) De même que Sandra Demarcq était là à ce débat, et j'ai compris qu'elle même se définissait comme libertaire (à l'extérieur de la salle, un autre jour, elle semblait en faire un label de qualité). Du coup, j'ai été très surpris lorsqu'elle a rempli le questionnaire ATTAC d'avoir mis une position aussi "embrouilleuse" sur la question de la dette. Elle semblait continuer à dire qu'une partie de la dette était légitime... Illogique pour se revendiquer d'une idéologie aussi viscéralement opposé à l’État, en voilà une qui veut bien payer sa dette !

Bref, ce qui m'était apparu à la première réunion du RRPAL c'est que c'était des gens qui étaient un peu perdu. Ils se sont revendiqué comme "libertaire" surtout parce qu'il ne rentrait dans aucune autre case du parti. C'est un peu un choix par défaut. Il fallait un truc un peu libre, pas bien définit (ou alors définit mais dont la définition était inconnu et semblait interprétable pour chacun d'eux - puisque lors de leur première présentation, chacun y a présenté son interprétation de la chose).
Je n'y suis pas resté, j'étais venu par curiosité pour entendre des idées libertaires et je suis tombé dans une réunion de thérapie de groupe. D'ailleurs c'est pour ça que leur proposition ne tourne qu'autour de la vie du parti et pas du projet d'émancipation, parce que ce sont des gens qui ont une manière totalement différente d'appréhender le militantisme et les débats par rapport aux autres membres du parti.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 10 Nov 2011, 02:24

Extrême gauche : Au plus bas dans les sondages
A cinq mois de la présidentielle, l'extrême gauche, qui ne sera pas représentée par un candidat communiste, est au plus bas dans les sondages.

Philippe Poutou, successeur d'Olivier Besancenot au NPA est crédité de 0,5% d'intentions de vote dans les sondages pour la présidentielle de 2012 SIPA
Scotchés à 0,5%. Philippe Poutou, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et Nathalie Arthaud de la Lutte ouvrière (LO) ne dépassent par la barre des 1%, tandis qu'à la gauche du Parti Socialiste (PS), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) stagne à 6%.

La conjoncture actuelle ne semble pas favorable à l’extrême gauche, notamment en raison de la crise économique. Au contraire, c'est le Front national (FN) qui pour l'instant semble profiter de cette situation en se maintenant à près de 20% des intentions de vote. « Dans les années 30, extrême droite et extrême gauche progressaient (crise économique de 1929). Aujourd'hui, c'est l'extrême droite et les droites populistes qui en profitent, pas la gauche de la gauche », analyse Pascal Perrineau, directeur du Cevipof. « Ce qui l'emporte, c'est un discours de protectionnisme économique mais aussi culturel porté par l'extrême droite ».

" Un captage par le PS d'une partie de cette gauche radicale "

« Aujourd'hui, il y a une sorte d'OPA de Marine Le Pen (FN) sur cet électorat protestataire, notamment sur les questions économiques, sociales, européenne »commente de son côté Bruno Jeanbart (OpinionWay). Selon lui, il y a également « un captage par le PS d'une partie de cette gauche radicale », probablement par anti-sarkozysme, et une grande envie d'alternance après les trois échecs successifs de 1995, 2002 et 2007. Mais aussi en raison de la légitimité de François Hollande, vainqueur d'une primaire à laquelle les électeurs de la gauche radicale ont fortement participé (entre 15 et 20% de l'électorat).

" Très difficile pour l'extrême gauche d'exister en 2012 "

Pour toutes ces raisons, « ce sera très difficile pour l'extrême gauche d'exister » au printemps prochain. (…) La vraie question est de savoir si Jean-Luc Mélenchon, à la tête d'une alliance du Parti de Gauche avec le PCF, « sera capable de profiter de cette situation historique où il n'y aura pas de candidats connus à l'extrême gauche, et donc probablement un espace assez vierge » pour obtenir un score à deux chiffres.

Ce politologue rappelle qu'en 2002, les trois candidats d'extrême gauche, parmi lesquels Arlette Laguiller (LO) et Olivier Besancenot (LCR devenue NPA), avaient atteint ensemble 10,5%, « un niveau historique » alors que le candidat du Parti communiste français Robert Hue « faisait 3,37% ». En 2007, l'extrême gauche avait avoisiné les 6%, tandis qu'avec Marie-George Buffet, les communistes s'étaient effondrés à 1,93%. « En 2012, on n'aura probablement pas cette situation de concurrence forte pour Jean-Luc Mélenchon », juge Bruno Jeanbart, appelant toutefois à la prudence.
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Re: NPA

Messagede kuhing » 10 Nov 2011, 08:50



Résultat d'une politique spectacle électoraliste et réformiste où les alliances et jeux de pouvoir priment.

Heureusement les mouvements n'ont pas besoin du NPA ni de "l'extrême-gauche" pour se mettre en action.
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Re: NPA

Messagede Yannix » 11 Nov 2011, 03:51

kuhing a écrit:Heureusement les mouvements n'ont pas besoin du NPA ni de "l'extrême-gauche" pour se mettre en action.


Oui. Des mouvements comme "OccupyWallStreet" ou OccupyLaDéfense" prouvent que les gens qui ont en gros sur la patate peuvent s'organiser par eux-mêmes sans avoir besoin des zozos institutionnels .

Yann.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 12 Nov 2011, 23:54

Yannix a écrit:
kuhing a écrit:Heureusement les mouvements n'ont pas besoin du NPA ni de "l'extrême-gauche" pour se mettre en action.


Oui. Des mouvements comme "OccupyWallStreet" ou OccupyLaDéfense" prouvent que les gens qui ont en gros sur la patate peuvent s'organiser par eux-mêmes sans avoir besoin des zozos institutionnels .

Yann.

Bien heureusement que oui mais l'absence de formation pratique & théorique se fait sentir...

Nouveau courant minoritaire au NPA

Créée ce week-end, la « Gauche anticapitaliste » veut constituer un « bloc anticrise et électoral » en cas de victoire de François Hollande à la présidentielle.

Pierre-François Grond, Myriam Martin, Frédéric Boras, Ingrid Hayes ou encore Anne Leclerc formaient le noyau dur autour d’Olivier Besancenot. Ils sont désormais, au sein du NPA, dans le courant minoritaire « Gauche anticapitaliste » créé officiellement dimanche, lors de l’assemblée fondatrice. Reprochant à Olivier Besancenot et à son candidat Philippe Poutou d’entraîner leur parti dans une stratégie d’isolement, ils espèrent faire évoluer cette ligne en commençant dès à présent à préparer l’après-scrutin présidentiel de 2012.

Les premiers jalons du rassemblement

« Ce n’est ni un contre-parti ni une nouvelle organisation à la gauche de la gauche », a expliqué Ingrid Hayes, membre du comité exécutif du NPA, hier, au cours d’une conférence de presse. Alors que la rencontre avait rassemblé 300 personnes, « essentiellement des délégués », précise-t-elle, son courant entend s’ouvrir à « tous ceux qui ont quitté le parti, du moment qu’ils n’ont pas décidé de rejoindre une autre organisation politique ». Les effectifs du NPA, montés « jusqu’à 11 000 », sont tombés « vraisemblablement en dessous des 4 000 », selon elle.

Gauche anticapitaliste, dont la première rencontre se tenait en présence de tous les autres partis ou collectifs de la gauche alternative, à l’exception du PCF, veut se consacrer à la création d’un « bloc anticrise » contre les politiques d’austérité, promues par « la droite ou par la gauche ». Et commencer à se préparer dans l’éventualité de la victoire de François Hollande à la présidentielle. « On veut poser les premiers jalons de ce que devrait être un rassemblement des forces radicalement opposées au social-libéralisme », explique Ingrid Hayes. Pour elle, il n’y aurait aucun obstacle à former « un bloc électoral » aux élections législatives de 2012, notamment avec le Front de gauche, à condition toutefois de rester « indépendant du PS ».

Alors que Philippe Poutou semble ramer pour obtenir les 500 signatures obligatoires, et que sa campagne peine à prendre forme, une partie des militants du courant minoritaire (40,1 % au congrès du NPA) a décidé de ne pas le soutenir. Pour sa part, le candidat explique les faibles intentions de vote (1 %) en sa faveur 
par la conjugaison d’une « perte de médiatisation » liée au retrait d’Olivier Besancenot de la course présidentielle et d’une « résignation » de la population.

Mina Kaci
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 13 Nov 2011, 19:07

Laurent Ruquier reçoit Philippe Poutou (NPA) dans son cabaret par Henri Maler, Julien Salingue, le 8 novembre 2011

Le 29 octobre 2011, Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle, était invité à l’émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché » (France 2). Il a été confronté pendant près d’une heure au principal animateur de ce programme et à ses deux chroniqueuses, Natacha Polony et Audrey Pulvar, ainsi qu’aux autres invités. Rien ne lui a été épargné. Comment ? Pourquoi ?
Volontairement ou pas, rien n’a été épargné à Philipe Poutou pour le tourner en ridicule… pour le plus grand bonheur de ceux qui n’éprouvent aucune sympathie pour le candidat et sont en désaccord avec les positions politiques de son parti, et pour la plus grande déception, voire la plus grande colère de ceux qui partagent des sentiments et des opinions plus ou moins favorables à l’invité et à sa formation politique.
Pourtant, si l’on tient à distance ces réactions compréhensibles (ainsi que les évaluations, nécessairement marquées par le parti pris, sur la prestation du candidat du NPA), il reste à décrypter l’essentiel : ce qu’un spectacle de cabaret ou de cirque peut produire de pire quand un ouvrier, militant syndical et candidat d’un « petit parti » accepte d’y participer.
Le programme « On n’est pas couché », en effet, est présenté, sur le site de France 2, comme une « émission de divertissement ». Il s’agit, pour être plus précis, d’une « émission de mélange des genres », qui marie divertissement et politique, humour et polémique. À cette fin, elle tente de réunir, en un même lieu, des acteurs, des écrivains, des humoristes, des musiciens, des chanteurs (en charge de la promotion de leurs œuvres) mais aussi des intellectuels et des politiques (en vue de nourrir les débats d’idées).
C’est ainsi que, lors de l’émission du 29 octobre, se trouvaient sur le même plateau, autour de Laurent Ruquier, Audrey Pulvar et Natacha Polony. Florent Pagny (chanteur), Omar Sy (acteur et humoriste, connu notamment pour le « Service après-vente des émissions »), Michel Onfray (Michel Onfray), Leila Bekhti (actrice) et Radu Mihaileanu (réalisateur).
Les émissions qui mélangent ainsi les genres portent en elles la transformation de la politique en un spectacle comme les autres. Et l’invité politique qui, par manque d’aisance ou d’habitude, ne maîtrise pas les codes et les règles de ce type de dispositif télévisuel, peut devenir, bien malgré lui, le personnage principal du spectacle, offert en pâture à un public que l’on encourage à rire, à applaudir ou à huer.

I. Philippe Poutou, un candidat pour rire ?

C’est ce qui est arrivé à Philippe Poutou, dont c’était la première prestation dans ce type de programme [1]. Il a eu droit à un véritable « bizutage », selon la juste expression de Didier Porte dans sa pertinente chronique visible sur le site d’ « Arrêt sur Images », sous le titre « Porte au secours de Poutou, bizuté par Ruquier ». La vidéo que l’on verra plus loin permet de le vérifier.

Dérision

D’emblée, Laurent Ruquier souligne avec insistance que Philippe Poutou, à la différence d’Olivier Besancenot, est inconnu du grand public, qu’il s’agit de la première grande émission à laquelle il participe et qu’il peut en être inquiet, mais que les questions de l’animateur ont pour objet de permettre de mieux le faire connaître. Vraiment ?
« Y’a votre nom qui vous sauve » (rires), s’exclame Laurent Ruquier au début de l’interview. « Poutou, ça s’oublie pas ! » (rires). Et l’invité de reconnaître que sa récente médiatisation a été accompagnée de nombreuses blagues au sujet de son patronyme, signées entre autres de Laurent Ruquier himself et de Omar Sy, présent sur le plateau. Ce dernier nous réchauffe la mémoire en nous rappelant le sketch du « Service après-vente » : « C’était un nouveau candidat, c’était au début, donc on lui souhaite bonne chance et on lui fait plein de petits poutous » (rires et applaudissements). Et plus tard, dans l’émission, Omar Sy remet le couvert : « Vraiment, on a envie de vous faire des poutous ! » (rires et applaudissements), tandis qu’en fin d’interview, alors que Philippe Poutou parle du Front National, Audrey Pulvar se sent obligée, sourire au lèvres, de scander « Poutou Président ! ».
Quelle que soit l’intention des uns et des autres, force est de constater que cette lourde insistance sur le caractère prétendument amusant du nom de l’invité contribue à le délégitimer : comment prendre au sérieux un candidat dont on s’amuse, à peine est-il installé sur le plateau ? Le climat ainsi créé, même s’il résulte d’intentions sympathiques, ne place pas le candidat du NPA dans un posture de porte-parole politique sérieux et crédible.
Il suffit de comparer cet exemplaire de l’émission « On n’est pas couché » avec d’autres pour savoir que l’invité politique est habituellement traité sans ménagement et peut faire l’objet de moqueries et de jeux de mots, plus ou moins taquins ou assassins. Mais, déférence oblige, il est exceptionnel qu’il soit traité en personnage d’un sketch et que son nom en soit le thème, dans une ambiance qui entretient les rires des autres participants et du public lui-même.
La présentation du « CV » de Philippe Poutou confirme que, sans qu’il soit nécessaire d’y voir une intention maligne, l’humour contredit l’objectif affiché de permettre de faire connaissance avec Philippe Poutou.
- Laurent Ruquier : « Vous avez multiplié les petits boulots après avoir raté le bac… »
- Philippe Poutou : « Ouais… »
- Laurent Ruquier : « Vous êtes sans diplôme ? »
- Philippe Poutou : « Ouais… » […]
- Laurent Ruquier : « Vous, vous avez raté le concours de la Poste ! »
- Philippe Poutou : « Oui. Ça va continuer comme ça, là, longtemps ? » (Rires)
Le pire est que l’on ne peut pas exclure que Laurent Ruquier ait eu pour objectif de souligner positivement la singularité, dans le « paysage politique français », du candidat Philippe Poutou. Mais chacun aura compris que, dans l’atmosphère de l’émission, le CV de l’invité, tel qu’il a été présenté, à la suite des jeux de mots et des rires sur son patronyme n’a pas contribué à renforcer la légitimité de la parole de Philippe Poutou. Un humoriste vit aux dépens de celui qu’il tourne en dérision, à moins que celui-ci ne réplique sur le même ton. Ce fut à peine le cas. Faut-il qu’un porte-parole soit également chansonnier ?
Et lorsque, rigolard, Laurent Ruquier, jouant sur le premier degré et le second degré, laisse entendre que le candidat du NPA est un allié de Sarkozy, presque tout est dit. Le ton est donné pour toute la séquence consacrée à Philippe Poutou : de la dérision à la condescendance, voire au mépris social.

Condescendance

Le style de l’émission et de son principal animateur incite à la familiarité et à la naïveté, plus ou moins feinte. Mais, en ce cas plus que dans d’autres, elles ont pour effet d’entretenir la distance en affectant de l’abolir. Elles se traduisent par l’adoption d’un ton paternaliste et condescendant, pour ne pas dire franchement méprisant, doublé de tentatives d’infantiliser Philippe Poutou, ses interlocuteurs s’adressant à lui comme à un gamin. C’est ainsi, par exemple, que Laurent Ruquier a parlé au candidat du NPA de sa « maman » et de son « papa » [2], comme s’il était en train d’interviewer l’un des jeunes acteurs de La nouvelle guerre des boutons. Ou encore que le professeur Michel Onfray a ponctué la leçon qu’il a infligée à l’élève Poutou d’un petit geste protecteur de la main (voir la vidéo ci-dessous).
Certains des invités ont semblé, par moment, prendre conscience de ce qui était en train de se jouer. C’est ainsi qu’Omar Sy, alors que Laurent Ruquier insiste lourdement sur le CV « atypique » de Philippe Poutou, s’exclame : « On peut dire d’autres trucs que il a eu zéro partout et machin […] Parlons de son programme ! ». Mais lorsque vint le moment de l’entretien politique avec Natacha Polony et Audrey Pulvar, le sérieux des questions était déjà prisonnier de la tonalité paternaliste et méprisante de la première séquence.

Maîtrise

Le clou du spectacle nous fut offert par Michel Onfray, invité à conclure les débats. Son Excellence a disposé de 7 minutes, sans la moindre interruption, pour parfaire l’instruction de Philippe Poutou et lui dispenser des conseils en stratégie et en communication.
Manifestement, on peut être libertaire (ou du moins se présenter comme tel) et ne guère se préoccuper des inégalités d’accès à la parole dans les médias ; non moins manifestement, on peut être fondateur d’une université populaire et tenter d’accomplir cette impossible mission : lui annexer « On n’est pas couché ». Or s’il est toujours périlleux d’user de sa maîtrise de la rhétorique au risque d’en abuser, dans le cas présent, jouer de cette maîtrise et de sa notoriété, c’est conforter la domination symbolique inscrite dans le dispositif de cette émission et dans son déroulement. Il est vrai, si l’on en croit Michel Onfray qui n’a pas manqué de le souligner - toute fausse modestie dehors - , il aurait été pressenti pour être candidat à l’élection présidentielle. Il ne semble pas que ce soit la personnalisation inhérente à cette élection qui l’ait retenu. Quant à la leçon de cohérence politique, chacun pourra l’apprécier en suivant la note [3].
Illustration en vidéo du bizutage grâce à un montage réalisé à l’aide du travail des équipes d’ « Arrêts sur Images » pour la chronique de Didier Porte. Un best of des rapports de domination, en quelque sorte :

II. Philippe Poutou pris dans un guet-apens ?

Philippe Poutou est-il tombé dans un guet-apens ? Pas exactement et moins qu’il y paraît, si l’on entend par là que celui-ci lui aurait été volontairement tendu.
Peu importe au fond de savoir si Laurent Ruquier et ses comparses étaient bien ou mal intentionnés. Il est même probable que l’intention de certains d’entre eux n’était pas d’humilier l’invité, mais au contraire de le mettre à l’aise, sans renoncer pour autant à le questionner comme n’importe quel responsable politique ou candidat à l’élection présidentielle.
En vérité, le dispositif et le déroulement de l’émission ont été assez largement conformes à ce qu’ils sont habituellement. Le candidat du NPA l’a reconnu lui-même dans un texte publié quelques jours après la diffusion du programme (voir Annexe).

Comme d’habitude…

Laurent Ruquier, comme d’habitude, s’est efforcé d’être taquin mais sympathique, intervenant dans le débat politique, mais pour le désamorcer ou le dépolitiser par des incises humoristiques, et préférant le déléguer aux chroniqueuses. Celles-ci ont interprété leur partition habituelle, dans un registre qui se voulait léger, certes, mais sérieux et pertinent. Audrey Pulvar a entrepris de démontrer que le réalisme prime et Natacha Polony que la laïcité est en danger. Comme d’habitude. Les rôles ainsi distribués dans un scénario immuable qui, pour l’essentiel, se répète d’émission en émission, ont permis à chaque membre du trio de faire valoir ses talents d’acteur dans l’emploi qui lui est réservé.
Cette émission n’a donc pas échappé à la règle : un mélange de questions des journalistes politiques, de traits d’humour de l’humoriste, de remarques de l’artiste exilé fiscal sur les effets de la loi des 35 heures en France, de jeux de mots de Laurent Ruquier, etc. Un tel pot-pourri place en réalité les invités politiques (qui acceptent, en répondant aux invitations, de se plier au jeu) dans une situation qui était encore assez inhabituelle il y a une dizaine d’années : ils doivent être tout aussi crédibles lorsqu’ils parlent de leur programme que lorsqu’ils rient aux blagues des humoristes, tout aussi à l’aise lorsqu’ils répondent à des questions politiques que lorsqu’ils doivent faire preuve de répartie pour faire face aux invectives de tel ou tel présentateur plus ou moins impertinent.

… Mais plus que d’habitude

Les dérapages dans un tel contexte ne sont pas des accidents, mais des conséquences de la dynamique plus ou moins incontrôlée de l’émission, comme le montre l’exemple, analysé ici même du harcèlement collectif d’Erika Moulet, journaliste de LCI. Encore faut-il que l’animateur et les participants soient disposés à la surenchère, et, dans le cas présent, à laisser libre cours au happening et à la condescendance méprisante.
Conséquence de ce happening ? Il suffit de comparer la répartition des temps de parole durant l’émission du 29 octobre et durant celle du 3 septembre, où Martine Aubry était l’invitée politique :
- 29 octobre : 51’ d’interview ; Poutou 19’ ; Ruquier + Pulvar + Polony 20’ ; autres invités 12’.
- 3 septembre : 58’ d’interview ; Aubry 41’ ; Ruquier + Pulvar + Polony 17’.
Soit 71% de temps de parole pour Aubry lors de son interview, et 37% pour Poutou. Ces chiffres ne disent pas tout, mais ils confirment que Philippe Poutou a eu droit à un traitement de défaveur particulièrement prononcé.
Pour ne rien dire des coupes effectuées au montage et qui ont un peu plus altéré les propos, par ailleurs hésitants, du candidat du NPA [4].
Ce que révèle le traitement réservé à Philippe Poutou, ce sont en réalité les mécanismes les plus insidieux de la « politique-spectacle » telle qu’elle est mise en scène dans des émissions comme « On n’est pas couché » :
- L’invité politique s’exprime dans un environnement en réalité peu propice au débat politique, a fortiori lorsque son statut est interprété par les chroniqueurs et les invités comme un encouragement à multiplier les rires et les interventions intempestives.
- Il doit en outre être « rodé » aux joutes verbales et aux changements de ton et de configuration de la discussion, au cours de laquelle chaque chroniqueur et chaque invité tente de sortir du lot par ses questions et ses remarques.
- Il doit enfin accepter de sacrifier une partie de son temps de parole consacré à ses positions politiques pour se conformer au scénario de l’émission, et se plier, en conséquence, au jeu des boutades, bons mots et questions « décalées ».
***

Si Philippe Poutou n’est pas tombé dans un piège qui aurait été préparé à son intention, force est de constater que c’est le principe même de ce genre d’émission qui constitue un guet-apens. L’épisode du 29 octobre met en effet en évidence l’incompatibilité entre les jeux du cirque (auxquels on ne peut participer qu’à condition d’en accepter les effets et de disposer des savoir-faire correspondants) et la contestation d’une société dont le tout-venant médiatique est un rouage.
- Comment une telle contestation des jeux du cirque serait-elle possible « de l’intérieur » quand elle vient d’acteurs qui n’interprètent pas les rôles attendus parce qu’ils ne veulent pas et/ou ne savent pas les interpréter ? Un tel refus est légitime et l’inexpérience ne mérite aucune critique.
- Les associations, les syndicats, les partis politiques doivent-ils choisir prioritairement, voire exclusivement, leurs porte-paroles, en fonction de leur aptitude à construire une personnage ajusté aux exigences du cirque médiatique ? Un tel choix équivaudrait à en devenir l’otage.
- Les émissions de mélange des genres sont-elles un lieu dans lequel des candidats ayant le profil de Philippe Poutou (refus de la personnalisation à outrance, de la professionnalisation politique et de l’intégration des « codes » médiatiques) peuvent s’imposer et se faire entendre ? [5] Nous l’écrivions il y a quelques mois lorsqu’Olivier Besancenot a annoncé son intention de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2012 :
La personnalisation est inhérente à la fonction, même temporaire et contrôlée, de porte-parole. Elle l’est encore plus quand le porte-parole est un candidat à l’élection présidentielle. Dans tous les cas, c’est aux formations collectives durables (associations, syndicats, partis) ou plus éphémères (assemblées générales, coordinations) d’en définir les conditions et d’en fixer les limites. Mais cette personnalisation, quand elle s’exprime dans les médias (quand ce n’est pas pour eux, voire directement par eux…), devient plus ou moins captive de la personnalisation médiatique.
- Et enfin : Peut-on déjouer les pièges de la politique-spectacle dans des émissions dont le principal ressort est précisément de transformer la politique en spectacle ? La réponse n’est-elle pas, au moins partiellement, dans la question ? Du moins si l’on accepte de la poser…
Henri Maler et Julien Salingue
Complément : Une réaction de Philippe Poutou (publiée sur le profil Facebook du candidat)
Quoi qu’on en pense, le texte qui suit n’est pas seulement un témoignage, mais une contribution à un débat qui est loin de concerner le seul NPA et les seules formations politiques…
[…] Il n’y a pas eu de surprise, aucun scoop, aucune découverte. C’est une émission de divertissement où les animateurs sont là pour se faire plaisir, pour se montrer, pour briller, c’est leur métier. L’invité semble être plus un faire valoir qu’autre chose. Et ce samedi, c’est moi qui ai servi à ça.
Dans cette émission, je n’avais pas d’adversaires, d’ennemis. Je n’étais pas dans une réunion avec le patron ou avec des politiciens. Je n’avais pas à faire le "viril" ou le "matador". J’avais juste à défendre mes idées dans un contexte inhabituel et compliqué. C’est ça que j’ai beaucoup de difficultés à réussir en ce moment. […]
Bien sûr, il y avait de la condescendance, du mépris social, du paternalisme, un regard hautain sur cet ouvrier candidat. Oui mais il fallait s’y attendre. Onfray a le droit de faire le prof et de profiter de sa maitrise de la parole pour "enfoncer" un ouvrier avec qui il n’est pas d’accord politiquement. Pareil pour les journalistes et animateurs qui n’éprouvent pas beaucoup de sympathie pour les idées du NPA.
Je suis inexpérimenté, un novice et c’est logiquement, malheureusement, que je n’ai pas réussi à "rivaliser", à "faire le poids" dans cette confrontation. Je le regrette mais sans plus. Je dois apprendre, je dois trouver une place. Cela devrait venir petit à petit.
Mais quoiqu’il arrive par la suite, je ne deviendrai pas le "super-candidat" comme certains aimeraient que je le devienne. Je ne serai pas le "super-ouvrier" qui claquera le bec à tous ses contradicteurs. Aujourd’hui, je ne suis déjà pas le "super-militant" ou le "super-syndicaliste". Je suis un ouvrier syndicaliste et militant tout simplement. Je suis un "anonyme" parmi des millions d’anonymes, tout simplement. J’espère par contre faire entendre la voix de la révolte contre un système capitaliste injuste et inhumain. C’est déjà énorme ! […]
Notes

[1] A l’exception d’un court passage dans l’émission « Salut les Terriens » le 24 septembre.

[2] Ainsi que l’a relevé Didier Porte dans sa chronique.

[3] Notre conseiller en stratégie n’hésite pas à faire connaître ses intentions de vote. C’est évidemment son droit. Elles sont instables ? C’est encore son droit. Pour mémoire en 2007, Michel Onfray a d’abord soutenu la candidature de José Bové, avant de se raviser et d’appeler à voter pour Olivier Besancenot, puis de se raviser à nouveau optant pour le « vote utile », c’est-à-dire, à ses yeux, pour Ségolène Royal aux deux tours du scrutin. Avant de se raviser une dernière fois, et, découvrant soudainement que Ségolène Royal était un « candidate libérale », d’exclure de voter pour elle, avant de choisir, en guise de vote utile de voter blanc. Pour 2012, Michel Onfray a annoncé qu’il voterait pour le Front de gauche, ce qui ne l’a pas empêché de se mêler des primaires du Parti socialiste en apportant son appui à Arnaud Montebourg. De telles variations politiques ne regarderaient que lui si elles n’étaient celles d’un caméléon médiatique. BHL a enfin un rival !

[4] Des témoins présents lors de l’enregistrement de l’émission nous ont confirmé que plusieurs des réponses de Philippe Poutou avaient été « coupées au montage » : ainsi, alors qu’Audrey Pulvar l’interroge sur la sortie du nucléaire, Philippe Poutou affirme qu’il ne peut répondre dans les détails car il n’est pas spécialiste de la question. Ce que n’ont pas vu les téléspectateurs, c’est que Philippe Poutou a néanmoins évoqué les économies d’énergie, le lien entre politique énergétique et politique des transports, les nécessaires créations d’emploi, etc. Cette séquence tranchait-elle trop avec le personnage hésitant qui nous a été donné à voir dans la version montée de l’émission ?

[5] Tel était le pari revendiqué par la LCR avec Olivier Besancenot : « Nous sommes conscients des dangers de cette "personnalisation" de la politique, qui a souvent pour conséquence de "dépolitiser" les personnes, admet Alain Krivine. Malheureusement, une petite organisation comme la nôtre n’a pas tellement d’autre choix pour faire passer un message » (Elle, 5 mai 2003). Les bilans de cette stratégie médiatique ont-ils vraiment été tirés ?
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Re: NPA

Messagede kuhing » 14 Nov 2011, 13:24

Pauvre Poutou.
On dirait qu'il est envoyé au casse-pipe.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 14 Nov 2011, 20:27

kuhing a écrit:Pauvre Poutou.
On dirait qu'il est envoyé au casse-pipe.

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Re: NPA

Messagede Nico37 » 16 Nov 2011, 00:04

Philippe Poutou de tous les combatsmardi 15 novembre

Le candidat NPA a invité les salariés de Bosal à faire sortir leur bataille en dehors des murs de l'entreprise.

Il a sans doute moins de charisme que le petit postier Olivier Besancenot, mais, ouvrier à Bordeaux, il est parvenu à sauvegarder des emplois dans l'usine Ford où il travaille. Candidat du Nouveau parti anticapitaliste à l'élection présidentielle 2012, Philippe Poutou est venu s'entretenir hier avec les salariés en lutte dans le pays Rémois.
Accueilli devant l'usine Bosal de Beine-Nauroy où un plan de licenciement touche 93 des 144 salariés, « mais finalement bien plus si l'on compte les intérimaires », le candidat NPA a exhorté Laurent Gérardin, délégué CGT et porte-parole de l'intersyndicale CGT, FO, CFDT et CGC/CFE à « ne pas rester isolé et à trouver du soutien. »

« Il faut une révolte sociale »

Informé de la réalité des salariés de Bosal dont la direction entend supprimer les 2/3 du personnel car elle veut délocaliser les deux tiers de l'activité (la partie attelage), alors qu'il semble évident que l'imposante entreprise ne sera plus rentable avec 51 salariés, Philippe Poutou a été très clair. « Il faut refuser tout licenciement et tenir la barque sinon vous allez être embarqués dans des trucs à la con dont vous ne sortirez rien. »
Heureux de voir (enfin) des politiques s'intéresser à eux, les salariés ont apprécié la visite, bien décidés de toute façon à sauver le maximum d'emplois sur le site, s'ils veulent avoir une parcelle d'espoir de voir le site pérennisé à moyen terme.
Loin d'avoir la bonne formule comme Besancenot ou la gouaille et l'énergie battante de Nathalie Artaud (Lutte ouvrière) Philippe Poutou n'a pas fait un tabac à Hebdoprint Tinqueux. Alors que sous l'œil d'un cameraman de M6 il invitait les salariés à faire durer la bataille, à créer du lien entre eux pour riposter collectivement, le candidat a rencontré des salariés lucides. « Vous êtes des victimes de la crise. On vous a fait baisser la tête ; baisser les salaires en vous promettant que demain ça redémarrera. Aujourd'hui vous n'y croyez plus. Il faudrait une grande victoire sociale pour rendre du courage aux gens. »
« Ce n'est pas crédible de penser à un repreneur pour autant de salariés » martèle un imprimeur. « On préfère partir avec un chèque et faire le deuil de l'entreprise. »
Philippe Poutou a accompagné les licenciés d'Hebdoprint lors de l'occupation de Champagne FM et passé leur message en direction de GHM et du gouvernement (lire par ailleurs). Il sera de retour à Reims le 15 décembre prochain pour animer un meeting NPA.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 16 Nov 2011, 23:14

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Re: NPA

Messagede Yannix » 17 Nov 2011, 03:43

Nico37 a écrit:


Blabla de politicien qui fait chier !

Bon, alors, camarade, c'est quand que vous appelez publiquement à pendre les patrons avec leurs cravates ?

Yann.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 17 Nov 2011, 20:03

Philippe POUTOU, un candidat sincère et authentique JG Trintignac NPA 71 Mercredi 16 novembre

Voici un OVNI dans la course à la présidence, un ouvrier représentant « La France qui se lève tôt », un syndicaliste CGT, pour qui la politique ne devrait pas être un métier. Un ouvrier, un sans grade pour représenter la France d’en bas : impensable !

Sans diplôme, Philippe Poutou 44 ans, a d’abord enchaîné les emplois précaires comme intérimaire ou surveillant de collège, avant d’être embauché en CDI chez Ford comme réparateur de machines-outils, où il a animé une lutte de plusieurs années contre la fermeture de son usine. Lorsque Olivier Besancenot a décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2012, afin de montrer que la politique est une affaire collective, et pas individuelle, le NPA, Nouveau Parti anticapitaliste, a décidé d’en faire son candidat.
Lors d’émissions télévisées, Philippe Poutou joue la transparence et l’honnêteté. Lorsqu’il ne maitrise pas un sujet, il explique qu’il défend un projet collectif, qu’il ne connait pas tout, mais que dans son organisation, d’autres camarades sont au fait de ce sujet. Chacun a un rôle à jouer, un homme seul ne peut pas tout savoir, il la joue collectif dans un monde individualisé. Les français ne sont pas habitués, car au fil des années les différents politiques nous ont habitués à tout savoir sur tout, ou du moins à faire semblant. Mais depuis 40 ans ceux qui savent tout sur tout et donnent des conseils et des leçons, nous ont envoyés droit dans le mur. L’homme providentiel n’existe pas !
Dans l'arène médiatique, de pseudo-journalistes, pseudo présentateurs, pseudo-philosophes ou pseudo-artistes très éloignés des préoccupations des salariés, se posent en donneurs de leçon, et font preuve d’une condescendance et d’un paternalisme médiatique plein d'arrogance. Procédé terrible et d'une facilité déconcertante, pour déstabiliser un Philippe Poutou sans défense, car ne maitrisant pas les codes de la télévision. Ce procédé révèle ce que peut être la domination de classe, le mépris d’une classe sur une autre. Alors, employé, travailleur, salarié, chômeur, exploité, ne te trompe pas de combat, ne te trompe pas de candidat.
L’homme politique professionnel doit donner l’impression de connaitre son sujet en citant des chiffres et des pourcentages. Lors des débats, les représentants politiques nous abreuvent de chiffres contradictoires souvent invérifiables pour marquer artificiellement leur omniscience, leur soit-disant expertise...En réalité, de nombreuses incohérences passent à l’as, avec la complicité des journalistes installés pour la bonne cause, car ces gens là représentent ceux qui savent.
Il faut sortir d’un système où l’idéologie et les belles paroles ne sont que du marketing. Les membres de l’élite ne s’intéressent qu’aux intérêts de leur classe. Vous ne faites pas partie de leur monde. Cela explique toutes les promesses non tenues faites par nos politiciens pour se faire élire; les gens qui trompent régulièrement les citoyens pour arriver à leurs fins sont des imposteurs.
Philippe POUTOU et le NPA vont défendre un vrai programme de rupture avec le capitalisme. Cependant il ne suffit pas d’être candidat pour être présent à cette élection. Il devra être parrainé par au minimum 500 élus, afin de pouvoir participer au débat démocratique… et ça, ce n’est pas gagné !
Pour porter l'unique programme éco-socialiste et anticapitaliste qui ne sera pas sacrifié sur l'autel de tractations politico-électoralistes. Le NPA combat les politiques de droite et assume son indépendance vis à vis du PS avant, pendant et après les échéances électorales. Le triste spectacle auquel nous assistons actuellement entre le Parti socialiste et ses alliés (Les verts et le Front de gauche) ne concourt pas à assainir le débat démocratique. Dès aujourd'hui, le NPA appelle les militants et sympathisants écologistes, de la gauche anti-libérale qui sont déçus à rejoindre notre projet pour le rassemblement et la construction d'une vraie force de gauche indépendante du PS, de ses positions pro-nucléaires, de sa politique au service de la rigueur des banques et des agences de notation. Préparer des coordinations, des majorités de gauche dans les villes, les départements, les régions, indépendantes des sociaux démocrates qui comme la droite, partout en Europe, se sont pliés au diktat des marchés financiers.
Dans un gouvernement, comme dans les régions, les départements, les villes il nous apparaît impensable aujourd'hui de cautionner l'action de représentants qui par leurs engagements, soutiennent une politique énergétique suicidaire pour l'environnement et les populations, une politique libérale assujettie aux exigences du capitalisme.
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