Lutte Ouvrière (2011-2012)

Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 22 Juil 2012, 23:34

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Nico37
 
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 30 Juil 2012, 00:49

« État PS » ? Surtout huissier du grand capital financier

Une fois l’élection de Hollande à la présidence complétée par le succès du PS aux législatives, la gauche s’est donc installée dans les ors de la République. La nouvelle majorité à l’Assemblée nationale a bruyamment fêté son élection, s’est chamaillée plus ou moins discrètement autour des postes à se partager, et les ministres étrennent maintenant leur nouvelle autorité avec l’espoir de la conserver pour les cinq ans qui viennent, du moins si la situation ne devient pas tellement agitée qu’une dissolution s’impose plus tôt.
Un des premiers gestes du gouvernement Ayrault 2 en direction de son électorat, sans doute un des derniers aussi, a été le « coup de pouce » donné au smic, 0,6 % de plus qui s’ajoute à l’évolution normale telle qu’elle est définie par la loi. Quelque six euros de plus par mois ! Au moment même où l’Insee constate une détérioration brutale du pouvoir d’achat et où sont annoncées plusieurs hausses, comme celles du gaz et de l’électricité… Et le ministre du Travail, Sapin, d’affirmer, la mine réjouie, que la hausse est « substantielle ». Les ministres socialistes ont vite fait de mettre leurs pas dans ceux de leurs prédécesseurs sarkozystes, cynisme et morgue compris.
Dans le cadre des institutions de la démocratie bourgeoise, le pouvoir exécutif, et principalement le président de la République, est toujours chargé d’exécuter la politique voulue par la bourgeoisie. Avec les multiples rebondissements de la crise financière, son rôle devient plus précis encore. La crise de l’économie capitaliste, qui exacerbe l’opposition entre la bourgeoisie et la classe ouvrière, exacerbe aussi les antagonismes à l’intérieur même de la bourgeoisie pour le partage de la plus-value extorquée à la classe ouvrière. Plus la crise s’aggrave, plus la domination de la bourgeoisie signifie surtout celle des grands groupes capitalistes et du capital financier. Par le fait même que la crise, les licenciements et les suppressions d’emplois diminuent le nombre des travailleurs directement exploités dans la production, la cagnotte à partager par la classe des exploiteurs n’augmente pas, voire diminue. Le capital financier aggrave sa pression sur toute la vie économique pour préserver et accroître sa part.
L’État a de plus en plus pour fonction de racketter toute la société au profit du capital financier.
Pour caractériser l’impérialisme, Lénine parlait, il y a presque un siècle déjà, de la mainmise du capital financier sur l’appareil d’État et de leur collaboration fusionnelle :
« Trois à cinq grosses banques de n’importe quel pays capitaliste parmi les plus avancés ont réalisé l’« union personnelle » du capital industriel et bancaire ; et elles disposent de milliards et de milliards représentant la plus grande partie des capitaux et revenus en argent de tout un pays. Oligarchie financière qui enveloppe d’un réseau serré de rapports de dépendance toutes les institutions économiques et politiques sans exception de la société bourgeoise d’aujourd’hui. » (L’impérialisme, stade suprême du capitalisme)
Ces rapports de dépendance sont plus visibles que jamais. Ce n’est même plus seulement l’influence omniprésente mais discrète dans les couloirs de l’Élysée ou de Matignon. C’est la danse de Saint-Guy de tous les chefs d’État, à commencer par ceux de la zone euro, en fonction du dernier en date des emballements spéculatifs du capital financier.
Nous ne reviendrons pas ici sur la chronologie des événements qui, depuis la crise financière dite des subprimes en 2008, ont amené les États à venir au secours du système bancaire en s’endettant de plus en plus (un autre article du présent numéro y est consacré). Disons seulement que s’est mis en place un mécanisme où les banques centrales des principaux États impérialistes prêtent quasi gratuitement aux banques des sommes que celles-ci reprêtent à des taux d’autant plus élevés que l’emprunteur apparaît peu fiable.
Au-delà de son mécanisme concret, cette évolution exprime le parasitisme croissant du grand capital. Celui-ci a un besoin impérieux de compléter sa part de la plus-value tirée de l’exploitation par les prélèvements directs des États sur leurs classes populaires.
Celui qui essaie d’expliquer la politique de Hollande à partir de son étiquette, de son langage ou même de quelques gestes symboliques, est un naïf sans espoir ou un fieffé menteur. La politique de Hollande est et sera entièrement dictée par le capital financier.
Les gouvernements d’aujourd’hui sont tous chargés à la fois du rôle d’huissier et de celui de gendarme au service du capital financier pour lui verser des sommes croissantes. Le paiement de la dette et des intérêts est leur credo universel, quand bien même l’immense parasitisme du capital financier est en train d’aggraver la crise de production.
L’exemple de la Grèce est éclairant : le capital financier a non seulement démoli les conditions d’existence de la classe ouvrière, et plus généralement des classes populaires, mais il est en train de transformer tout le pays en champ de ruines avec la chute brutale de la production et les fermetures d’entreprises.
Hollande a beau vouloir se singulariser en criant « il faut une politique de croissance », comme tous les dirigeants du monde capitaliste, il en est réduit à des incantations. Il a le droit d’en faire tant qu’il veut, à condition de faire ce que le capital financier exige : payer rubis sur l’ongle les dettes et les intérêts venant à échéance. Les problèmes budgétaires se réduisent à cela, pour l’essentiel.

Comment associer les centrales syndicales ?

Faire face aux exigences du capital financier en essayant de maintenir le calme social, voilà le rôle du gouvernement Hollande-Ayrault. Il sait qu’en remplissant ses obligations envers le capital financier, il donnera des armes à ses concurrents politiques de droite et d’extrême droite. Les deux camps servent les mêmes maîtres mais pas exactement de la même manière, et les socialistes n’ont aucun cadeau à attendre de la part de la droite.
Le principal argument du PS à l’égard de la classe capitaliste est d’être plus capable que la droite et l’extrême droite de faire avaler aux classes exploitées les sacrifices croissants que la bourgeoisie leur imposera.
Dans cette tâche, Hollande a besoin de la collaboration des appareils syndicaux. Il sait qu’il peut compter sur eux. Il a un problème immédiat sur ce terrain avec l’espèce de crise de direction que traverse la CGT avec la succession de Thibault. Il fera avec.
Un des premiers gestes de Hollande, à peine élu, a été de convoquer pour les 9 et 10 juillet une « grande conférence sociale » desdits partenaires sociaux. La nouvelle équipe au pouvoir sait qu’elle ne pourra rien lâcher aux travailleurs. Aussi s’évertuera-t-elle à donner quelque chose aux directions syndicales, ne serait-ce qu’une politique de consultations systématiques. Les confédérations syndicales sont tout à fait disposées à accepter ce donnant-donnant : des négociations, voire quelques fromages dans les institutions, en contrepartie de la paix sociale.
Cette politique de négociations, qui ne coûtera rien à la bourgeoisie, servira cependant à la droite pour présenter les gestes du gouvernement comme des concessions aux salariés. La droite et à plus forte raison l’extrême droite s’en serviront d’autant plus volontiers que leur démagogie antiouvrière leur permettra de se faire applaudir par leur clientèle électorale, la bourgeoisie petite et moyenne, qui pense que ses difficultés viennent des cadeaux faits aux salariés par un gouvernement socialiste trop mou ou irresponsable.
Même le dérisoire « coup de pouce » au smic a été précédé d’un charivari tragi-comique mobilisant les principaux responsables du patronat, de la présidente du Medef Laurence Parisot au président de la CGPME, pour crier au risque que représenterait pour l’emploi une hausse du smic même modeste. Une protestation préventive largement reprise par les ténors de la droite, histoire de souligner que l’aggravation du chômage, c’est la faute aux exigences ouvrières.
Il ne faut pas sous-estimer les conséquences de cette façon dont la droite se saisit de ce que fait la gauche au gouvernement pour la rendre responsable et, derrière le gouvernement, pour rendre responsables les salariés eux-mêmes des maux engendrés par l’économie capitaliste en crise. Tout cela favorisera les idées réactionnaires et antiouvrières, qu’il s’agisse des salariés dans leur ensemble ou de telle ou telle catégorie (d’un côté, les travailleurs immigrés, et de l’autre les catégories « privilégiées » ou présentées comme telles : cheminots, personnels des compagnies aériennes, fonctionnaires, etc., et pourquoi pas simplement des travailleurs qui ont un travail stable, contre les précaires ou les chômeurs).
L’effet délétère de ce climat pèsera sur l’opinion publique ouvrière en la divisant, en favorisant les repliements en tout genre, catégoriels, voire en fonction des origines et de la nationalité. Tout cela prépare aussi le terrain pour des politiques visant à opposer les unes aux autres les différentes catégories sociales victimes de la crise et surtout du grand capital.

Hollande et le Parti communiste

Bien au-delà de l’arithmétique parlementaire, Hollande avait un intérêt réel à associer le PC à son gouvernement. La direction du PC a rejeté l’offre, soutenue par l’écrasante majorité de ses militants, invités à participer à un vote interne pour entériner sa proposition.
Dans toutes leurs déclarations, les dirigeants ont cependant insisté sur le fait que le PC fait partie de la majorité présidentielle et que, s’il rejette la participation gouvernementale, ce n’est pas par principe mais parce que « les conditions ne sont pas réunies ». Quelles sont donc ces conditions ?
Il n’est que de peu d’intérêt de se perdre en conjectures, parce que la formulation est volontairement vague pour laisser à la direction la possibilité, lorsqu’elle le jugera bon, de déclarer que les conditions sont atteintes.
Nous discutons par ailleurs dans ce numéro de ce que signifie ce ministérialisme sans ministre que le PC a choisi. La raison en est que, manifestement, l’appareil n’a pas envie, en tout cas pas dans l’immédiat, de lier son sort à Hollande.
La victoire électorale du PS s’est traduite pour le PC par un recul important de sa représentation parlementaire (le nombre de députés du PC et apparentés est passé de 19, en 2007, à 10 pour l’ensemble du Front de gauche).
Malgré son recul électoral continu depuis des années, le PC détient encore au sein des institutions locales ou régionales un certain nombre de positions, mairies, conseils généraux, conseils régionaux, qu’il n’a pas envie de perdre. Sa direction et son appareil ont quelque raison d’estimer que, pour deux ou trois places de ministres, le jeu ne vaut pas la chandelle de perdre cette implantation locale qui n’est pas négligeable.
Mais, au fond, cette position de soutien à Hollande de l’extérieur arrange aussi les affaires de ce dernier. Vers la fin de la campagne présidentielle et pendant celle des législatives, la droite parlementaire justifiait son alignement derrière le FN en établissant un parallèle avec les liens entre le PS et ces « extrémistes » du Front de gauche et du PC. S’il y avait des ministres du PC, cela serait pire. Eh bien, la non-participation au gouvernement ôte à Hollande même cette légère gêne !
Ce soutien de l’extérieur au gouvernement donne un peu plus de latitude au PC pour afficher son appartenance à la majorité présidentielle tout en se permettant des critiques. Mais, fait significatif, ces critiques sont très orientées et ne portent pas sur le refus du gouvernement de satisfaire les revendications essentielles des travailleurs. Non, même la politique d’austérité préparée par Hollande est présentée par le PC comme résultant de la pression des institutions européennes ou, mieux ou pire, de l’Allemagne.
Cette façon de présenter les choses a en outre l’avantage de laisser aux dirigeants du PC le choix du moment où ils pourront dire : Hollande est devenu plus ferme à l’égard des exigences de Merkel, il faut le soutenir, y compris en faisant partie du gouvernement.
Avec cet axe de critique, c’est surtout à la bourgeoisie que le PC rend service en trompant une fois de plus les travailleurs, en brouillant les responsabilités. Le discours contre Merkel ou contre les institutions européennes complète, avec le discours protectionniste, la vaste panoplie des mensonges que les hommes politiques de la bourgeoisie servent aux travailleurs pour leur dissimuler le fait que, derrière tous ces chiffons rouges qu’on agite, il y a le grand patronat, les banquiers, la grande bourgeoisie de ce pays, qui est d’ailleurs de toute origine et de toute nationalité.
Les travailleurs ne parviendront à se battre avec efficacité que s’ils ont une conscience claire de qui sont leurs ennemis et quels sont leurs intérêts de classe. Tout autre discours est une façon de retarder la prise de conscience de la classe ouvrière, une façon de rendre service à la bourgeoisie. Que le PC, sous déguisement Front de gauche ou pas, soit peu récompensé pour les services rendus ne change rien à l’affaire.

Faire face à la bourgeoisie

Si, comme c’est vraisemblable, la situation économique ne s’améliore pas, la classe ouvrière sera confrontée à un patronat de plus en plus agressif. Dans ce contexte de lutte de classe intense du côté de la bourgeoisie, la classe ouvrière ne peut espérer se défendre que par la mobilisation ample, contagieuse, explosive, menée avec ses propres armes, les grèves, les occupations d’usines, les manifestations. Un mouvement suffisamment menaçant, suffisamment radical pour que la bourgeoisie craigne que les directions syndicales, même bien disposées à l’égard du gouvernement de gauche, ne parviennent pas à le contrôler, à le canaliser.
Pour le moment, l’état d’esprit des travailleurs semble loin de cela. L’ampleur du chômage pèse sur la combativité, comme pèsent les déceptions du passé. Les luttes qui se déroulent sont des luttes ponctuelles, défensives, menées en général par des travailleurs le dos au mur pour empêcher une fermeture d’usine, pour défendre leur emploi.
Mais nous pouvons, nous devons faire confiance à la classe ouvrière. Elle retrouvera sa combativité. Le grand patronat ne lui laissera pas d’autre choix que de réagir. Les explosions ouvrières ne s’annoncent pas toujours à l’avance. Elles sont peut-être plus proches que ce qu’on peut déduire de l’état d’esprit actuel du monde du travail.
Le véritable problème n’est pas la combativité.
Lutter efficacement contre la bourgeoisie ne demande pas seulement une mobilisation, mais aussi la conscience. Celle avant tout que les travailleurs ont les mêmes intérêts fondamentaux, intérêts diamétralement opposés à ceux du grand patronat. Cette conscience peut venir pendant la lutte elle-même. C’est en tout cas dans le déroulement même de la lutte que cette prise de conscience peut se généraliser et toucher une majorité de la classe ouvrière. Mais cela se fait d’autant plus facilement qu’il y a des forces politiques qui propagent cette conscience au fur et à mesure de la radicalisation des travailleurs. Pour le moment, c’est ce qui manque le plus.
Aussi déformant et peu fiable que soit le thermomètre électoral, les élections récentes témoignent de l’extrême faiblesse des forces politiques se plaçant résolument dans le camp des travailleurs.
Bien que, pour la première fois depuis trente ans, la gauche ait remporté une victoire électorale, amplifiée encore par le mode de scrutin, qui fait que la gauche parlementaire est majoritaire dans toutes les institutions nationales, sans parler des autorités régionales et locales, ces élections ne témoignent nullement d’une poussée à gauche. Elles témoignent, au contraire, de la perte de bien des références du mouvement ouvrier, y compris de celles qui avaient été maintenues, fût-ce de façon déformée, par le PC.
Celui-ci ne représente plus depuis très longtemps les intérêts politiques du prolétariat. Le stalinisme avait profondément infecté la politique du PC dans un sens réactionnaire. Malgré tout, le PC véhiculait encore l’idée que le changement social était possible, fût-ce par la voie réformiste.
Bien que l’image de l’évolution de l’opinion ouvrière donnée par les résultats électoraux soit très déformée, les élections de cette année ont montré une classe ouvrière désorientée, démoralisée, où la conscience d’appartenir à une même classe sociale a largement disparu, conséquence ou cause de la disparition des partis ouvriers, même réformistes.
La classe ouvrière, dégoûtée au fil du temps par ces partis, ne croit plus en rien, ou en pas grand-chose, et est disposée à suivre n’importe qui ou n’importe quoi.
La dispersion des votes ouvriers n’est certainement pas une nouveauté. Même à l’époque du mouvement ouvrier politique florissant, incarné surtout par le PC et jusqu’à une certaine période même par le PS, une fraction de l’électorat ouvrier votait pour les partis bourgeois classiques.
Mais aujourd’hui, le PC a perdu son pouvoir de structurer dans une large mesure l’opinion ouvrière, en particulier à l’occasion des élections. L’électorat ouvrier s’est dispersé non seulement entre Hollande, Mélenchon et les candidats d’extrême gauche, mais aussi Le Pen et l’abstention.
Or, les luttes qui attendent la classe ouvrière exigeront d’autant plus une conscience politique qu’elles ne se dérouleront pas seulement sur le terrain des revendications matérielles. Si l’aggravation de la crise entraîne la montée d’une extrême droite radicale décidée à se livrer à des provocations violentes contre telle ou telle fraction de la classe ouvrière (les travailleurs immigrés notamment, mais cela peut être aussi contre les militants ouvriers), la classe ouvrière devra pouvoir donner une réponse aussi sur le terrain politique.
Et donner une réponse sur le terrain politique, cela ne signifie pas inventer une « issue politique » pour la classe ouvrière en échafaudant de nouvelles combinaisons à partir des hommes politiques de la bourgeoisie et dans le cadre des institutions de la bourgeoisie. Cela ne signifie pas fabriquer un nouveau prophète, comme il y en a eu dans le passé, en général lorsque les chefs des grands partis réformistes étaient complètement déconsidérés. Mélenchon est le dernier en date de ces faux prophètes.
La seule issue politique pour la classe ouvrière est d’intervenir dans la vie politique par ses méthodes de classe, par ses armes de classe, en pesant sur les décisions du gouvernement de la bourgeoisie, avant d’être en situation de contester, non pas seulement l’équipe politique en place de la bourgeoisie, mais le règne de la bourgeoisie lui-même. Seul un véritable parti communiste peut défendre cette perspective. Et, surtout, seul il peut proposer une politique concrète répondant à chaque situation du point de vue des intérêts de la classe ouvrière, sans craindre que la mobilisation aille trop loin, sans craindre de perdre des places, des positions dans les institutions de la bourgeoisie, ou de compromettre des alliances susceptibles d’y mener.
La crise s’aggravant, la course de vitesse est déjà engagée entre la bourgeoisie et la classe ouvrière.
Voilà pourquoi il n’y a pas de tâche plus urgente que de gagner aux idées communistes révolutionnaires, à une politique correspondant aux intérêts du prolétariat, des travailleurs, des jeunes, que l’évolution actuelle de la société inquiète et qui ne voient d’issue que du côté de la seule classe révolutionnaire de la société, la classe ouvrière.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 31 Juil 2012, 00:38

LO craint de sombres perspectives

Tractage de Lutte Ouvrière devant l’entrée de voitures chez Liebherr.

Lutte Ouvrière a fait étape à Colmar hier lundi. Le parti politique voulait discuter avec les travailleurs de la réponse à apporter à « la dégradation de leur condition de vie et de travail, au chômage et à la pauvreté qui se répandent dans cette société capitaliste en crise ». Une pratique peu courante en été.
Une bonne vingtaine de militants de Lutte Ouvrière invitaient hier, à venir discuter de « l’interdiction nécessaire des licenciements, de la répartition du travail entre tous sans perte de salaire et du contrôle qu’il faudra exercer ensemble sur la comptabilité des entreprises ». Pour Lutte Ouvrière, « Hollande et son gouvernement s’apprêtent à mener une politique d’austérité sans précédent, pendant que les entreprises licencient impunément des milliers de travailleurs tout en empochant des bénéfices faramineux ».
Gilles Schaffar, candidat de Lutte Ouvrière lors des récentes élections législatives à Colmar, a tracté comme les autres militants et a échangé avec les personnes qui ont bien voulu s’attarder quelques instants en leur compagnie. « Nous avons rencontré des gens intéressés. Beaucoup ne partent pas en vacances car ils n’en ont pas ou plus les moyens, explique-t-il. Nous avons évoqué les luttes collectives qu’il faudra absolument mener pour empêcher de trop sombres perspectives. [...] À Lutte Ouvrière nous sommes un parti avec un programme et des idées. Nous reviendrons sur le terrain en août ».
Sur les tracts distribués aux piétons et aux automobilistes, L.O. n’a pas fait dans la demi-mesure : « PSA et la famille Peugeot qui en est l’actionnaire majoritaire, n’ont jamais été aussi riches. PSA vend aujourd’hui 3,5 millions de voitures alors qu’il n’en vendait que 2 millions il y a vingt ans ! [...]Hollande a déjà épuisé son stock de gestes symboliques. [...] À la place de l’austérité de droite, nous aurons la rigueur de gauche.
Les militants étaient présents rue des Clefs, au centre-ville et au centre commercial du quartier Europe, le matin, ainsi que l’après-midi à partir de 16 h.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 01 Aoû 2012, 00:43

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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 02 Aoû 2012, 01:45

Vacances studieuses pour Nathalie Arthaud

La candidate de Lutte ouvrière est en Gironde toute la semaine. Nathalie Arthaud, rue Sainte-Catherine, à Bordeaux. (photo s. lartigue)
Pour Nathalie Arthaud, la campagne présidentielle ne s’est pas terminée au soir du premier tour le 22 avril (0,56 % des voix). Après être retournée dans son lycée lyonnais dès le 28 avril pour enseigner l’économie puis pour faire passer les épreuves du bac jusqu’au 9 juillet, elle a repris sa casquette de Lutte ouvrière pour prêcher la parole militante. C’est dans ce contexte qu’elle est présente cette semaine en Gironde.
« En fait, nous sommes sur tout le territoire mais j’ai choisi Bordeaux car quand on vient pour des meetings, on n’a pas le temps de visiter. Là, j’ai pu en profiter. »
Le militantisme reste toutefois son activité principale. On l’a vue dans les cités du Grand-Parc, des Aubiers et de Bacalan, le journal de LO à la main telle une militante de base, toujours prête à échanger avec des passants. Hier, elle se tenait au carrefour de la rue Sainte-Catherine et du cours Victor-Hugo. Aujourd’hui, elle sera à Mérignac, demain à Langon et samedi à Libourne. C’est ce qu’on appelle des vacances studieuses…
« Mais pour les ouvriers d’Aulnay et d’autres dans la même situation, il n’y a pas de vacances. Certains vont recevoir leur lettre de licenciement au mois d’août. Le patronat ne pratique pas la trêve. »
L’autre raison de ces vacances militantes, c’est la disponibilité des auditeurs, si l’on en croit l’ex-candidate de Lutte Ouvrière : « Pendant les législatives, les gens étaient saturés de politique, alors que maintenant, ils sont plus disponibles pour parler. Et puis, ils sont confrontés directement aux premières mesures gouvernementales comme l’augmentation du Smic de 6,60 euros ou la hausse de la CSG.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 05 Aoû 2012, 16:26

DISCUSSION AVEC LUTTE OUVRIÈRE Hebdo Tout est à nous ! 157 (12/07/12)

Une rencontre a eu lieu entre nos deux organisations vendredi 29 juin, à l’initiative du NPA. La délégation de Lutte ouvrière était conduite par Nathalie Artaud et celle du NPA par Olivier Besancenot.
En dehors de la traditionnelle fête de LO, c’est la première fois depuis plusieurs années que nous essayons de reprendre le fil de la discussion entre nos deux courants. Cela a d’abord été l’occasion de faire le bilan de nos campagnes respectives et d’avoir un échange sur la situation comme sur nos perspectives.
Des points d’accord évidents nous unissent : appréciation commune sur l’aggravation de la crise et la politique que mène déjà le gouvernement Hollande, comme sur le fait que le Front de Gauche ne se situe nullement dans l’opposition à ce gouvernement ; nécessité de faire converger les luttes pour améliorer le rapport de forces et pour cela, mener une politique indépendante des directions syndicales qui choisissent de s’inscrire dans la logique du « dialogue social ».
La divergence porte davantage sur la manière de construire ce rapport de forces et le rôle d’une politique unitaire, forcément un peu volontariste, au-delà de l’effort traditionnel et toujours indispensable d’implantation de nos organisations. Une politique pour les luttes où l’on cherche à entraîner les équipes militantes qui veulent combattre l’austérité de gauche. Autant la distinction entre réformistes et révolutionnaires reste totalement pertinente lorsqu’il s’agit de construire un parti, autant elle ne peut pas être un obstacle a priori lorsqu’il s’agit de frapper ensemble, tout en marchant séparément.
En conclusion, le NPA a fait deux propositions concrètes aux camarades de Lutte ouvrière : décider ensemble une rencontre des camarades du secteur automobile, pour voir comment nous pourrions coordonner nos efforts pour faire converger les luttes contre les licenciements ; nous revoir à la rentrée, après les travaux de notre réunion nationale, pour examiner ce que nous pourrions faire dans la période qui vient sans avoir besoin de gommer nos différences.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 09 Aoû 2012, 00:48

Pas de vacances pour la lutte

Sur le marché Saint-Jean Lutte ouvrière défend son programme de lutte.

Depuis la mi-juillet, la caravane de Lutte ouvrière (LO) sillonne le centre de la France. Pour faire passer leur message, les membres de LO tiennent à rester présents sur le terrain, tout au long de l'année. Hier, une quinzaine de militants étaient réunis à Châteauroux, au marché Saint-Jean, puis place de la République, autour d'Élisabeth Milon, porte-parole du mouvement dans l'Indre. « On continue de dénoncer la situation dans laquelle se trouvent de nombreux travailleurs comme ceux de PSA en ce moment, à l'heure où la direction de Peugeot annonce la suppression de 8.000 emplois ».
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 10 Aoû 2012, 01:11

Christian Driano, de Lutte ouvrière à Montbéliard, réagit aux mesures gouvernementales pour aider la filière automobile.

« PSA veut supprimer des emplois : le gouvernement ouvre les cordons de la bourse ! Lors de sa conférence de presse pour présenter les résultats du groupe PSA, le PDG Varin a redit sa confiance. Car PSA ne va pas aussi mal qu’il voudrait le faire croire pour justifier son plan de 8 000 suppressions d’emplois. Le groupe affiche 819 millions de pertes au premier semestre. Mais la dette nette du groupe a été réduite de 1 milliard en 6 mois. La banque « PSA Finance » affiche, elle, une santé éclatante avec 542 millions de produits nets bancaire au premier semestre et 8 milliards de liquidités disponibles. Enfin, PSA dispose d’une sécurité financière de 12 milliards, supérieure de près de 3 milliards à ce qu’il avait en caisse fin 2011. PSA, c’est vraiment le malade imaginaire ! »« M. Varin a salué la forte mobilisation des pouvoirs publics, continue Christian Driano. Un gouvernement qui, comme les précédents, vient d’apporter de nouvelles aides financières au patronat sous prétexte d’aider la filière automobile, sans exiger la moindre contrepartie de PSA, qui maintient ses 8000 suppressions d’emplois. »
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Messagede Nico37 » 11 Aoû 2012, 23:31

Givet (Ardennes) : Non à la fermeture programmée de la CPAM

Le directeur de la CPAM de Givet veut imposer aux 5 jeunes employés de l’agence de demander leur mutation à Charleville… sous peine d’y être mutés d’office ! Son idée est de provoquer la fermeture de l’agence en ne remplaçant pas les anciens qui partiront prochainement à la retraite. Cette déclinaison locale de l’austérité budgétaire dictée par le gouvernement actuel est dans la continuité de l’austérité menée par Sarkozy : moins de services publics alors que les besoins et le chômage ne font que s’accroître. Pour les employés, bien décidés à ne pas se laisser faire, ce n’est pas acceptable.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 12 Aoû 2012, 11:17

LO décline l’invitation du NPA

Lutte Ouvrière n’assistera pas aux débats qui se tiendront lors de la traditionnelle université d’été du NPA à Port-Leucate, fin août.

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a convié diverses organisations et personnalités de gauche à participer à son université d’été, à partir du 26 août à Port-Leucate. Le NPA pense qu’un débat à la gauche du Parti socialiste peut être utile « dans la perspective de la nécessaire construction d’une opposition sociale et politique radicale aux politiques actuelles ». Lutte ouvrière (LO) a durement décliné cette invitation.

Pierre Royan, coordinateur de campagne de Nathalie Artaud lors de la présidentielle, a fait connaître la position de son parti par écrit le 27 juillet. Lutte ouvrière ne se situe pas dans l’optique d’une « opposition de gauche au gouvernement, mais dans celle de la construction d’une organisation communiste révolutionnaire », a-t-il indiqué. « Le pire n’est même pas que vos tentatives précédentes ont échoué – pour les élections précédentes, c’est Mélenchon qui a réussi ce dont vous avez rêvé – mais que, si elles réussissaient, elles constitueraient une nouvelle tromperie pour la classe ouvrière, un nouveau subterfuge pour la détourner d’une politique de classe », poursuit le responsable politique.

Par le passé, les deux organisations trotskistes ont connu des alliances électorales, la dernière lors des élections régionales de 2004. Fin juin, une rencontre à l’initiative du NPA avait eu lieu entre Nathalie Artaud et Olivier Besancenot.

La réponse incisive de LO n’est pas une surprise pour le NPA. « Lutte ouvrière n’est jamais venue, ni à l’université d’été de la LCR, ni à celles du NPA », rappelle Jacqueline Guillotin, chargée de l’organisation de cette université d’été.

Ils devraient être au maximum 600 à participer à l’université d’été du NPA, c’est moins que les années précedentes. Ce rassemblement aura lieu dans un contexte de crise pour ce parti frappé par une nouvelle vague de départs, début juillet. Cette fois, c’est le courant la Gauche anticapitaliste et ses cadres qui ont rejoint le Front de gauche.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 14 Aoû 2012, 01:35

Le capitalisme doit disparaître 19.04 Marc Peschanski, neurobiologiste

Disons-le en votant Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière : ce monde-là a fait son temps ! Je fais partie de ceux qui, enseignants, médecins, chercheurs, ingénieurs... ont eu le privilège de choisir leur métier par vocation. Nous avons choisi notre profession parce que nous rêvions de nous mettre au service de l'humanité. Las !

Nous nous retrouvons dans une société dans laquelle l'objectif de ceux qui gouvernent, les grands industriels, les banquiers et leurs gros actionnaires, est de confisquer les richesses à leur seul profit, quelles que soient les souffrances qu'ils engendrent. Ce n'est pas le monde que nous souhaitions : il faut savoir le dire avec tous ceux qui, n'ayant pas eu notre chance, en sont les premières victimes. C'est pour cela que je vais voter, et que j'appelle à voter pour Nathalie Arthaud.
Nous qui avons choisi le magnifique métier d'enseignant, de passeur de culture, que voyons-nous dans le regard des enfants et des jeunes dont nous avons la responsabilité ? Au moins l'incrédulité face à notre message d'espoir d'une vie digne fondée sur le travail, quand ce n'est pas le mépris pour ce parcours d'obstacles que nous les incitons à accomplir, alors même qu'ils connaissent les chiffres du chômage - plus d'un jeune sur cinq ! - et la course aux petits boulots mal payés.

Nous qui nous sommes engagés dans la médecine comme dans une quête d'humanité, combien de nos malades voyons-nous repartir "guéris" vers une vie de souffrance matérielle et morale contre laquelle notre science ne peut rien ?

Intouchables était un film émouvant, mais c'était aussi un film fort dans sa précision lorsqu'il montrait tous les moyens humains et matériels nécessaires pour donner une vie digne et rendre l'espoir aux patients les plus touchés... des moyens que seuls possèdent les plus fortunés !

Pouvoir des capitalistes

Nous qui, chercheurs, ingénieurs, vivons au jour le jour la grande aventure de la science et de l'innovation technologique, nous qui sommes les premiers éblouis par les connaissances nouvelles, par la maîtrise toujours accrue qu'elles pourraient offrir à l'être humain, à qui reviennent nos découvertes et nos efforts ? Pas au milliard d'êtres humains qui continuent de mourir de faim sur notre planète ! Pas non plus, en France, aux 10 millions de personnes qui sont sous le seuil de pauvreté.

Et pire s'il est possible, nos travaux scientifiques peuvent devenir des armes de destruction massive parce qu'ils sont dans les mains d'industriels et de banquiers qui n'ont cure des risques, dès qu'un rendement financier se profile. Le réchauffement de la planète, les dangers du nucléaire ou des OGM, les risques d'intoxication pharmacologique ou de pollution chimique : voilà le prix que nous payons du pouvoir absolu des capitalistes sur la science et la technologie.

Ce monde capitaliste n'est plus capable de faire progresser l'humanité, il a fait son temps. Une autre société est possible, dans laquelle une infime minorité ne fera plus passer ses intérêts à la place de ceux de l'humanité : le communisme. Nathalie Arthaud est la seule à le dire.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 15 Aoû 2012, 00:34

Réponse de Lutte Ouvrière concernant l'invitation à votre université d’été
Paris, le 27 juillet 2012
A l’attention de Sandra Demarcq et du NPA Ton message du 17 juillet

Chers camarades,
Nous avons bien reçu l’invitation à votre université d’été et en particulier au débat que vous organisez le dimanche 26 août 2012 à 14 heures, à Port-Leucate, sur le thème « quelle opposition de gauche au gouvernement ».
Ce n’est pas le caractère tardif de votre invitation – dont vous vous excusez – qui pose problème, mais la nature et l’objet même du débat. Il est censé se dérouler entre représentants de différentes organisations, notamment du Parti de Gauche, du PC réu unitaire, du PCOF, des Alternatifs d’obédiences diverses, supposées avoir pour ambition de construire une « opposition de gauche au gouvernement ».
Pour notre part, nous ne nous situons pas dans cette perspective, mais dans celle de la construction d’une organisation communiste révolutionnaire, d’un parti qui représente les intérêts politiques de la classe ouvrière, jusqu’à l’ultime aboutissement de son combat : le renversement du pouvoir de la bourgeoisie et l’expropriation du grand capital.
Cette perspective a toujours été la nôtre. La crise actuelle de l’économie capitaliste et surtout la disparition quasi-totale de toute force politique décidée à combattre non pas telle ou telle tendance politique qui se situe sur le terrain du capitalisme, mais le pouvoir de la bourgeoisie et l’organisation capitaliste de la société, mettent en évidence les conséquences désastreuses du manque d’un véritable parti communiste révolutionnaire.
La crise qui s’aggrave a déjà entraîné, au moins en Grèce et en Espagne, des soubresauts sociaux plus ou moins vigoureux.
Il en ira de même – nous en sommes persuadés – en France. Et c’est précisément en raison de ces échéances qu’il nous paraît indispensable, vital, que le prolétariat dispose d’une organisation capable de lui indiquer une politique de classe correspondant à la situation. Malheureusement, on ne peut que constater l’immense retard dans ce domaine qui se traduit par le fait que la classe ouvrière est désorientée, sans référence et peu ou pas armée pour affronter des phases plus aigües encore de la lutte de classe qui nous attend.
Les choses peuvent changer très vite et le retard peut se rattraper à condition de s’engager dans la bonne direction. Se situer dans la seule perspective d’une « opposition de gauche au gouvernement » par le regroupement de formations hétéroclites, unies par la seule ambition de profiter de l’éventualité que le Parti Socialiste se déconsidère en menant au gouvernement la politique de la bourgeoisie, c’est s’engager d’emblée dans la mauvaise direction.
Bien sûr qu’une organisation communiste serait dans l’opposition par rapport au gouvernement socialiste actuel qui est, comme ses prédécesseurs de droite, le « conseil d’administration de la bourgeoisie » ! L’opposition seule au gouvernement Hollande-Ayrault, même flanquée de l’expression « de gauche » comme seul élément fédérateur entre les groupes que vous invitez au débat, signifie que le débat reste limité à la énième tentative de regrouper ce que vous appellez « la gauche de la gauche ». Le pire n’est même pas que vos tentatives précédentes ont échoué – pour les élections précédentes, c’est Mélenchon qui a réussi ce dont vous avez rêvé – mais que, si elles réussissaient, elles constitueraient une nouvelle tromperie pour la classe ouvrière, un nouveau subterfuge pour la détourner d’une politique de classe.
Nous sommes tout à fait disposés à discuter avec tous ceux qui se situent sur le terrain de la classe ouvrière. Ce n’est pas le cas des organisations qui participeront à votre débat. Ce n’est pas l’objet du débat.
Tout en vous souhaitant le succès pour votre université d’été, car tous ceux qui n’ont pas perdu la volonté de militer méritent le respect, nous n’avons pas l’intention de participer à ce débat.

Pour Lutte Ouvrière, Pierre Royan
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 17 Aoû 2012, 00:57

Emploi local : l'utilité de la polémique entre Lutte Ouvrière et la Chambre de Commerce

Début juillet 2012, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Grenoble a publié un rapport sur l'impact de STMicroelectronics sur le pôle économique local.

C'est une étude de qualité disponible en ligne qui mérite non seulement une lecture attentive mais surtout une clarification sur la logique des aides publiques face aux filières industrielles.

(...)
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 21 Aoû 2012, 22:23

Lutte Ouvrière poursuit sa lutte

Villeneuve-sur-Lot était la première des quatre étapes effectuées cette semaine, par la caravane de Lutte ouvrière à travers le département. « Il s’agit pour nous d’aller à la rencontre de la population et des travailleurs, afin de populariser les idées défendues par Nathalie Arthaud, pendant la campagne présidentielle », explique Mina Madani.
Hier, le parti trotskiste avait déployé son chapiteau au pied de la tour de Paris, y distribuant tracts et proposant son hebdomadaire, tandis que les militants dialoguaient avec les Villeneuvois ou touristes de passage.
« Les vagues de plans sociaux annoncés tout au long de l’été à Alcatel, Air France, PSA ou encore Sanofi correspondent à des choix politiques. La crise a bon dos. C’est d’abord pour maintenir, voire augmenter leurs profits que ces entreprises licencient des milliers de personnes. Le cours de leurs actions et les dividendes exigés à court terme par les actionnaires incarnent leur unique priorité », affirment les militants de Lutte ouvrière.
À leurs yeux, « ce n’est pas l’actuel gouvernement socialiste qui va défendre les droits des travailleurs, car il s’incline devant ces décisions, alors qu’il faudrait ouvrir les comptes des entreprises en toute transparence, interdire les licenciements et partager le travail », estiment les militants de Lutte ouvrière. « Plus que jamais, il y a nécessité de construire un parti qui défende véritablement les travailleurs », assure Mina Madani.
Après Villeneuve, la caravane de Lutte ouvrière fait halte aujourd’hui, place des Laitiers à Agen. Elle se rendra ensuite à Marmande et Tonneins, demain matin.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 25 Aoû 2012, 01:32

LO nous brouille l’écoute 23 août

En politique comme en acoustique, il y a la hi-fi (high fidelity) : là où un appareillage hi-fi tend à restituer un son très proche du signal d’origine en se fondant sur les caractéristiques de l’oreille humaine (perception d’une plage de fréquences de 20 Hz à 20k Hz), un mouvement politique hi-fi émet des idées et des propositions en utilisant le plus large spectre de concepts perceptibles par une intelligence humaine (non limitée par un abrutissement prolongé devant un écran de télévision). Le Parti de Gauche entre à mon avis dans cette catégorie.

Mais il y a aussi des appareillages lo-fi (low fidelity) ne restituant que partiellement les fréquences sonores, avec des effets de saturation ou de distorsion dans certaines fréquences. De même, en politique, il existe des partis lo-fi qui crachouillent en boucle des idées monophoniques (voire monomaniaques), soit par pauvreté de leur appareillage théorique, soit par usure dans la pratique, soit encore par volonté délibérée de toucher les esprits les plus simples ou de ne stimuler que les plus bas instincts. La liste des partis lo-fi qui ont parasité et parasitent encore la vie politique serait trop longue à établir. Aussi n’évoquerons-nous que le cas d’un parti lo-fi justement nommé LO (il paraît que cela signifie Lutte Ouvrière) – d’après le nom de son journal – et que nous serons donc tentés d’appeler affectueusement lo-LO.

L’Union Communiste (trotskyste) – le vrai nom de LO – se donne pour but de créer un parti communiste vraiment révolutionnaire apte à conduire la classe ouvrière vers un renversement armé de « l’Etat bourgeois ». Intention louable, mais puisque cela fait plus de 70 ans que cette fraction trotskyste échoue à constituer le parti communiste de ses rêves, de même (malgré ses tentatives d’entrisme dans les syndicats) qu’à mobiliser et armer la classe ouvrière, on peut mesurer le caractère borné et décidément lo-fi de son message. Dans le contexte actuel, il tend à devenir selon les cas vraiment inaudible, simplement risible, voire carrément contre-révolutionnaire dès lors qu’il s’oppose à toute conquête sociale qui n’aurait pas été obtenue par les armes.

Ainsi, à l’heure où, à la faveur d’une prise de conscience mondiale des contradictions les plus insupportables du capitalisme, s’opèrent partout des convergences entre les mouvements sociaux, « l’autre gauche », les luttes pour les libertés, les indignations, alors que des forces comme Syriza ou le Front de Gauche commencent à inquiéter l’oligarchie austéritaire en Europe, lo-LO concentre son tir (en parfaite synchronisation d’ailleurs avec un Jean-Marc Ayrault ou un Michel Sapin !) sur… nul autre que Jean-Luc Mélenchon.

Sur le site du journal Lutte Ouvrière, un certain Paul Sorel (version lo-fi de Georges Sorel ?) accuse en effet Mélenchon de se voir déjà « premier ministre de Hollande ». Dans cet article à paraître le 24 août, Sorel donne une retranscription très lo-fi du vacarme médiatique le plus débile. Le « ton » de Mélenchon est qualifié de « tonitruant », comme sur n’importe quel organe de presse possédé par Dassault, Lagardère ou Bouygues (dans la presse que lo-LO qualifie habituellement de bourgeoise, Mélenchon « vocifère » ou « éructe » forcément). Car bien évidemment, en version lo-fi, seul le « ton » passe, pas le fond. Pour Sorel, Mélenchon n’énonce que « quelques formules à l’emporte-pièce » derrière lesquelles il y a une « réalité » que lo-LO semble cerner mais dont on ne saura rien puisque le commentaire ne s’intéressera à rien d’autre, justement, qu’à la forme. Décidément outillé lo-fi, Sorel n’a donc probablement pas perçu l’argumentation solidement construite de Mélenchon dans ses critiques contre la politique menée depuis 100 jours par Hollande et Ayrault, argumentation qui reste dans le droit fil de ce qu’il énonçait déjà dans ses longs discours durant la campagne de la présidentielle puis des législatives. Mais c’est le problème quand on recrache du son hi-fi sur du vieux matériel lo-fi : il y a de la perte.

De tout l’entretien accordé à France-Inter le 20 août par Mélenchon, Sorel ne retient qu’une question du journaliste Bruno Duvic : « L’opposition, vous êtes dedans ? » Certes, ce pauvre Duvic n’est pas Albert Londres, mais parmi toutes les (mauvaises) questions qu’il a (mal) posées, Sorel ne retient donc que la plus crétine de toutes, celle-là même que la presse « bourgeoise » s’obstine à poser et re-poser à Mélenchon qui y a déjà pourtant répondu maintes fois, et qui doit encore répéter : « Non, l’opposition, c’est la droite ; nous, nous sommes autonomes, nous jugeons ce que nous croyons bon pour le pays ». Mais il faut croire que la notion explicite d’autonomie conquérante (l’objectif non dissimulé du Front de Gauche étant bien de ravir à terme le leadership à gauche et le pouvoir au PS) reste trop hi-fi pour lo-LO comme pour la presse « bourgeoise » : elle doit se situer dans des fréquences conceptuelles décidément trop difficiles à capter.

En outre, Sorel semble ébahi par les propos de Mélenchon lorsque celui-ci a le front (de gauche) de constater que Hollande a été élu pour 5 ans et que « c’est lui qui a le pouvoir de nommer le Premier ministre ». C’est pourtant la stricte réalité constitutionnelle de ce pays, Mélenchon qui milite depuis des lustres pour une VIe République n’étant d’ailleurs pas le plus suspect qui soit d’être favorable au présidentialisme de la Ve République. Et lorsque Mélenchon prophétise qu’Hollande sera contraint de changer de cap, Sorel, toujours bouché à l’émeri, précise que c’est en « se gardant bien de préciser quel cap » : sauf qu’il est on ne peut plus clair dans l’interview que le « cap » dénoncé par Mélenchon est celui de la soumission à l’Europe austéritaire, l’autre « cap » préconisé par lui-même étant donc au contraire celui qui est exposé depuis des mois dans le programme du Front de Gauche, programme que son candidat n’a eu de cesse d’énoncer et d’expliquer durant toute la campagne avec le succès que l’on sait (assemblées citoyennes dans tout le pays, des milliers de personnes rassemblées dans les meetings et 11% des voix obtenues à la présidentielle malgré la pression du vote utile).

L’analyse (désormais bien connue) de Mélenchon est la suivante : les politiques austéritaires mènent à la catastrophe ; le président français, bien que social-libéral convaincu, sera tôt ou tard confronté à l’échec de sa propre doctrine, et s’il ne veut pas être balayé par la tempête avec son pédalo, il sera obligé, donc, de « changer de cap » (la qualité de « brave homme » que lui reconnaît Mélenchon ne saurait l’empêcher de sombrer, le moment venu, s’il s’obstine dans la voie sociale-libérale). Dès lors, « il ne sera pas crédible s’il reprend comme Premier ministre l’un des sociaux-libéraux qui pullulent dans son parti. » Cela tombe effectivement sous le sens, et le dire n’équivaut pas à un acte de candidature personnelle, tant il est vrai qu’Hollande peut trouver facilement dans son propre parti des Montebourg, Hamon ou Lienemann qui pourraient prétendre au poste si le social-libéralisme n’était soudain plus à l’ordre du jour et qui offriraient de bien meilleures garanties de docilité que Mélenchon au point où il en est rendu à présent. L’ex-candidat du Front de Gauche estime, il est vrai, que lui et les siens étaient mieux préparés à gouverner que le PS, et il est évident que Mélenchon se considère lui-même comme compétent pour diriger l’Etat ou le gouvernement et appliquer ainsi le programme du Front de Gauche. On peut donc en conclure qu’en cas de changement de majorité (dans 5 ans ou plus tôt si Hollande était amené, « tempête » oblige, à dissoudre l’assemblée), Mélenchon serait prêt à aller en personne à Matignon pour y appliquer son programme (peu importe à vrai dire qui se trouverait alors à l’Elysée : entre 1997 et 2002, ce n’est pas tant Chirac qui a lié les mains de Jospin que sa propre pusillanimité). Que Mélenchon soit prêt, le moment venu, à aller à Matignon, ne devrait pas être une découverte, même pour Sorel, qui pourtant comprend encore tout de travers : « C’est donc l’objectif du bouillant Mélenchon : s’installer à Matignon sous les ordres de Hollande, qui serait un brave homme, aveuglé par son entourage ». Au moment même où Mélenchon accuse sévèrement Hollande de n’avoir tenu aucun compte des propositions du Front de Gauche (sans lequel il n’aurait pu être élu), et critique durement sa soumission à l’oligarchie financière, lo-LO laisse donc entendre que Mélenchon serait prêt à prendre la place d’Ayrault au premier coup de sifflet d’Hollande, sans doute pour faire la même politique d’austérité et avec la même majorité PS. Le mot est même lâché : Mélenchon n’aurait donc pour ambition que de servir « les bourgeois ».

Il faut dire que pour lo-LO, Mélenchon aura beau prôner la révolution citoyenne, et même la mettre en pratique (si jamais il accède un jour au pouvoir), il sera toujours marqué du sceau de l’infâmie car, pour les trotskystes purs et durs de LO, l’ancien trotskyste Mélenchon est coupable d’un crime impardonnable : le « réformisme ». Si jamais on a la possibilité de conquérir un jour le pouvoir sans effusion de sang, grâce à la conjonction des luttes sociales et d’une victoire électorale (qui n’est plus complètement improbable depuis l’émergence du Front de Gauche), si jamais on a la possibilité de rendre le pouvoir au peuple (institutionnellement, économiquement, socialement) par une réforme profonde de l’Etat et de la propriété (l’application du programme « l’Humain d’abord » n’en serait d’ailleurs qu’une première étape), alors lo-LO boudera encore parce que le prolétariat n’aura pas abattu l’Etat bourgeois par les armes. On serait en train de faire la révolution sous leur nez que les militants de LO ne s’en rendraient même pas compte, occupés qu’ils sont (jusqu’à la fin des temps ?) à armer le prolétariat qu’ils n’ont jamais réussi à mobiliser avec des armes qu’ils n’ont jamais eues. A chaque fois que j’ai une discussion avec un militant de LO, je finis par demander « où sont les armes ? », et je vois bien qu’il est gêné parce que ce n’est sans doute pas lui qui a les clés du local et qu’il n’y a peut-être rien d’autre dans le local qu’un vieux tas de tracts. C’est con, sinon on aurait pris le Palais d’Hiver ensemble puis on se serait foutu sur la gueule à Kronstadt, comme dans le bon vieux temps.

Nous, au Front de Gauche, nous allons continuer à faire feu de tout bois, et poursuivre la révolution citoyenne par les urnes, par les luttes, par l’éducation, et par tous les moyens appropriés au contexte, sans plus de violence que nécessaire. Beaucoup de militants d’organisations de gauche ou d’extrême-gauche nous ont déjà rejoints et nous rejoignent encore. Dans le Front de Gauche, et particulièrement au Parti de Gauche, se retrouvent des gens venus du PS, du PC, d’EELV, du NPA, ou même (j’en suis la preuve) de l’anarchisme, ainsi que des milieux associatifs ou syndicaux. On voit même arriver (et ce n’est pas le moins encourageant) des gens qui n’avaient jamais milité auparavant. Nous savons que dans les luttes, nous aurons parfois à nous retrouver aux côtés de militants de LO. Et même si selon nous, leur stratégie mène à l’autisme politique, nous n’oublions pas qui est notre véritable ennemi : le Capital. A titre personnel, je ne peux toutefois qu’inviter LO à se mettre enfin à la hi-fi, parce que je dois l’avouer, ma pauvre lo-LO, des fois, tu me brouilles un peu l’écoute.
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