NPA (2011)

Re: NPA

Messagede kuhing » 01 Fév 2011, 10:22

Ian a écrit: Mais l'important c'est surtout de savoir pour quelle activité militante et quelle orientation politique ces moyens sont utilisés.


Tout à fait.
L'orientation est essentielle et, chaque contenu de nos tracts et affiches est discuté par l'ensemble du collectif.
Même par les pauvres.
Quant aux moyens, comme je l'ai dit, localement on a pas besoin de tant d'argent que ça. Tirer un tract avec son imprimante quand on en a besoin 300 , celui qui peut le fait pour les autres le fait sinon on se cotise en fonction des moyens de chacun-e.
Et pour les voyages on fait du covoiturage quand il y a un salon du livre anarchiste à Marseille par exemple selon le même principe.
On a mis en place une webradio qui tourne en permanence : ça coute 7 euros par mois pour virer les pubs et avoir un flux constant.

Il est parfaitement possible de fonctionner comme ça pour chaque collectif ou comité local, l'essentiel étant de pouvoir se coordonner.
Et c'est parfaitement possible.
C'est vrai que personne chez nous, ne va faire son beau en Guadeloupe ou en Tunisie quand il y a un mouvement social.
On a pas de frais de maquillage pour passer chez Arlette Chabot, on discute juste directement avec Arlette Dugommier dans la rue.
On communique autrement.

Mais tu devrais réfléchir plus à ces histoires d'argent , elles sont beaucoup plus importantes que tu as l'air de le penser.
Je te rappelle ce que disait Marx à ce sujet : " les conditions matérielles créent la conscience "
Et sur cette question, je crois qu'il avait raison : même Carla Bruni Sarkozy vient juste de déclarer qu'elle ne se sentait plus tellement à gauche .
:)
Modifié en dernier par kuhing le 01 Fév 2011, 10:24, modifié 1 fois.
kuhing
 

Re: NPA

Messagede JPD » 01 Fév 2011, 10:24

[url]Et encore faut-il pondérer cette faiblesse qui n'est pas plus grande que celle de toute l'extrême gauche réunie puisque les trotskistes et apparentés représentent pas plus de 20.000 personnes en France alors que je suis convaincu que les anarchistes potentiels ou non sont bien plus nombreux. Ils sont juste pas médiatisés.[/url]

Ben couillon ! 20 000 trotskystes et apparentés ? Krivine et Besancenot vont t'embaucher pour les communiqués ! sourire

Quant aux "potentiels" ça mange pas de pain !
JPD
 
Messages: 334
Enregistré le: 30 Avr 2009, 05:20

Re: NPA

Messagede kuhing » 01 Fév 2011, 10:34

JPD a écrit:[url]Et encore faut-il pondérer cette faiblesse qui n'est pas plus grande que celle de toute l'extrême gauche réunie puisque les trotskistes et apparentés représentent pas plus de 20.000 personnes en France alors que je suis convaincu que les anarchistes potentiels ou non sont bien plus nombreux. Ils sont juste pas médiatisés.[/url]

Ben couillon ! 20 000 trotskystes et apparentés ? Krivine et Besancenot vont t'embaucher pour les communiqués ! sourire

Quant aux "potentiels" ça mange pas de pain !


Soyons bons princes :

le NPA revendique environ 10000 membres. Bon maintenant peut être y en a -t-il 7000 qui sont à jour de cotisations et 3000 qui payeront plus tard.
LO doit avoir 3000 membres qui mangent tous du pain sec ( majoration de 10% en cas de retard de paiement )
Les lambertistes-POI annoncent 10000 cartes mais disons que ça doit être allez , 7000.
Groupes dissidents trotskistes-conseillistes-luxembourgistes-morenistes ..., allez, environ 500 en faisant bon poids et en grattant tous les fonds de tiroirs.
Rajoute les maoïstes - vous m'en mettrez bien 200 rescapés.
PG : ok ça compte pas.
Manque quelques sympathisants alentours et on approche des 20.000 grosso-merdo dans toute la France.

Quant au potentiel anarchiste -libertaire, y'a juste à faire connaisance quand Il vient nous voir dans les manifs.
Un pote de Toulouse qui est originaire de notre coin nous disait que juste pour toulouse , il pourrait y avoir 1000 personnes qui se regroupent derrière les anarchistes-libertaires. Fantasme ?

:)
kuhing
 

Re: NPA

Messagede Kzimir » 01 Fév 2011, 20:02

kuhing a écrit:Un pote de Toulouse qui est originaire de notre coin nous disait que juste pour toulouse , il pourrait y avoir 1000 personnes qui se regroupent derrière les anarchistes-libertaires. Fantasme ?

:)


Ça me paraît très très très optimiste. Sur Toulouse il doit y avoir une centaine d'anars organisés. On peut rajouter autant d'autonomes, d'anars organisés dans des orgas non libertaires, et de non organisés non totos mais anarchisants et investis dans le mouvement social. A mon avis ça fait deux cents anars sur Toulouse investis de manière suivie dans le mouvement social (en considérant comme anar un truc large, genre "militant lutte de classe anti-autoritaire").
Ensuite il y a pas mal de sympathisants, de gens qui gravitent mais qui militent pas. Disons qu'il y en ait 200 (mais là le chiffre est totalement au flan), je pense qu'on pourrait se retrouver à 400 dans un cortège libertaire sur une très très grosse manif, en mobilisant vraiment au maximum les réseaux divers de chacun et en faisant un gros travail d'info. En fait en s'y prenant unitairement en amont un an avant.
Et toutes ces estimations sont très optimistes, le plus gros cortège libertaire vu en manif sur Toulouse depuis trois-quatre ans devait à peine excéder les deux cents personnes.
Kzimir
 
Messages: 782
Enregistré le: 13 Fév 2010, 17:15

Re: NPA

Messagede Nico37 » 01 Fév 2011, 20:38

JPD a écrit:[url]Et encore faut-il pondérer cette faiblesse qui n'est pas plus grande que celle de toute l'extrême gauche réunie puisque les trotskistes et apparentés représentent pas plus de 20.000 personnes en France alors que je suis convaincu que les anarchistes potentiels ou non sont bien plus nombreux. Ils sont juste pas médiatisés.[/url]

Ben couillon ! 20 000 trotskystes et apparentés ? Krivine et Besancenot vont t'embaucher pour les communiqués ! sourire

Quant aux "potentiels" ça mange pas de pain !

Je vois pas pourquoi : LO avec ses sympathisants c'est a minima 6.000 cotisants (8.000 militants revendiqués) + 6.000 NPA (c'est plus 10.000 cotisants depuis longtemps), le POI 7.000 cotisants (plus de 10.000 revendiqués) : ça fait bien 20.000 au bas mot :!:
Sinon question fric, c'est délirant Kuhing : 300 tracts :?: Pendant le mouvement sur les retraites pour une ville comme Tours c'était 10.000 A5 par semaine plus 10.000 A4 R/V par mois qu'il fallait differ soit 700€/mensuels de dépense :!: Tu fais comment avec ton fonctionnement :?: ça ne veut pas dire qu'il faille toucher des subventions mais là... tu me scies :!:
Sinon on coupe le fil en deux :?:
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: NPA

Messagede kuhing » 01 Fév 2011, 21:22

Nico37 a écrit:
JPD a écrit:[url]Et encore faut-il pondérer cette faiblesse qui n'est pas plus grande que celle de toute l'extrême gauche réunie puisque les trotskistes et apparentés représentent pas plus de 20.000 personnes en France alors que je suis convaincu que les anarchistes potentiels ou non sont bien plus nombreux. Ils sont juste pas médiatisés.[/url]

Ben couillon ! 20 000 trotskystes et apparentés ? Krivine et Besancenot vont t'embaucher pour les communiqués ! sourire

Quant aux "potentiels" ça mange pas de pain !

Je vois pas pourquoi : LO avec ses sympathisants c'est a minima 6.000 cotisants (8.000 militants revendiqués) + 6.000 NPA (c'est plus 10.000 cotisants depuis longtemps), le POI 7.000 cotisants (plus de 10.000 revendiqués) : ça fait bien 20.000 au bas mot :!:
Sinon question fric, c'est délirant Kuhing : 300 tracts :?: Pendant le mouvement sur les retraites pour une ville comme Tours c'était 10.000 A5 par semaine plus 10.000 A4 R/V par mois qu'il fallait differ soit 700€/mensuels de dépense :!: Tu fais comment avec ton fonctionnement :?: ça ne veut pas dire qu'il faille toucher des subventions mais là... tu me scies :!:
Sinon on coupe le fil en deux :?:


Disons qu'on a pas la même vision de l'utilisation d'un tract.

Pour moi, ce ne sont pas les anarchistes qui vont décider de l'issue d'un mouvement donc il ne s'agit pas d'arroser une manif de 10.000 tracts.
Mon objectif c'est pour le moment de regrouper autour de nous, donc un tract c'est l'occasion de rentrer en contact avec des gens et de discuter avec eux. Tu ne peux pas distribuer 10.000 tracts et discuter en même temps avec les gens même à 10.

Dans cette optique 300 à 500 tracts pour une manif ( on en a passé au maximum 800 dans les plus grosses ) ça veut dire au moins 2 ou 3 personnes de plus avec qui on prend contact soit pour venir aux réunions soit au moins pour recevoir les infos par le biais de notre liste web.
C'est comme ça qu'on grossit.

Sinon t'as des forfaits utilisés surtout par les étudiants ( en tous cas à Nice ) à 2 cts la copie ce qui fait 5000 tracts pour 100 euros donc à 10 qui participent à la levée de fonds , ça fait 10 euros chacun. Et avec 5000 , t'as de quoi faire .

Donc je suis toujours sur la ligne : 0 trésorerie.
Et 0 trésorerie c'est moins de chances de bureaucrates.
kuhing
 

Re: NPA

Messagede Nico37 » 01 Fév 2011, 21:37

Il faut être un peu dialectique : arroser ((:?:) quand t'a 30.000 manifestants, 10.000 tracts c'est bien) les manifs et discuter :!:
Et pour avoir un local de 150 m2 tu fais comment :?:
Et pour sortir un journal à des milliers d'exemplaires à défaut d'avoir une imprimerie à toi :?:
Je crains que tu n'est une vision trop localiste ce qui est à Nice est un comble...

Pour revenir au sujet...
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: NPA

Messagede kuhing » 02 Fév 2011, 00:10

Nico37 a écrit:Il faut être un peu dialectique : arroser ((:?:) quand t'a 30.000 manifestants, 10.000 tracts c'est bien) les manifs et discuter :!:
Et pour avoir un local de 150 m2 tu fais comment :?:
Et pour sortir un journal à des milliers d'exemplaires à défaut d'avoir une imprimerie à toi :?:
Je crains que tu n'est une vision trop localiste ce qui est à Nice est un comble...

Pour revenir au sujet...


J'ai effectivement une vision localiste puisque je suis pour partir de la base et des collectifs locaux pour les coordonner horizontalement et, un local de 150 m2 et ce qui va avec tu l'as pas avec un budget qui vient de la direction providence mais avec les 300 personnes que tu auras regroupées autour de toi localement et qui s'associeront pour s'en doter.

Sinon je trouve l'intervention de Besancenot particulièrement désastreuse.

D'abord considérer que ce qui se passe en Tunisie est une révolution est une connerie qui n'est pas anodine.
Le peuple tunisien a chassé un dictateur certes mais aucune révolution ne s'est passée et ne se passera tant que le pouvoir sera entre les mains d'un gouvernement central, tant que les ressources naturelles ne seront pas rendues directement à l'ensemble de la population à sa base.
On en est loin.
Besancenot appelle-t-il la population tunisienne à s'emparer des moyens de production , à organiser la distribution non marchande et immédiate de ce qui serait produit ?
Que nenni.
Besancenot se gargarise de mots ,il nous fait son show comme il en a l'habitude . Il est bien rodé maintenant.
Il donne comme perspective "hautement révolutionnaire" le fait de dénoncer l'attitude du gouvernement français, de faire chier un peu une ou deux industries qui collaboraient avec Ben Ali et de s'en remettre à "un large mouvement de gauche" qui sous-entendu ferait un bonne nouvelle équipe dirigeante dont il fera partie bien sur.
le polo noir cache mal le professionnel de la politique et le bureaucrate en puissance que Besancenot est devenu.
Et cerise sur le gâteau, on a le droit à l'inévitable coup de pub pour le mouvement altermondialiste celui là même qui propose la taxation des transactions financières donc le maintien du système en place.
La boucle est bouclée et l'enfumage est bien ficelé.
Tout ça c'est de la merde et de la merde qui coute bien chère à produire pour ce qu'elle est.
A quand la nouvelle souscription du NPA ?
kuhing
 

Re: NPA

Messagede barcelone 36 » 02 Fév 2011, 15:08

http://www.republicain-lorrain.fr/fr/pe ... roite.html
DE L’EXTRÊME GAUCHE… À L’EXTRÊME DROITE

Minoritaires jusqu’au bout des ongles, ils font le grand saut d’un bord de l’échiquier à l’autre. Hier, au NPA de Besancenot, aujourd’hui au FN de Marine le Pen, ils incarnent mieux que d’autres la confusion des valeurs.

À les écouter, ils échappent à tout cliché, ne rentrent dans aucune case.

DOSSIER
Ni rouges bruns ni sociaux-traitres ni trotskistes rhabillés en fachos… Jeunes de préférence, révoltés toujours, ils jettent sur la société un regard sans complaisance, s’offusquent des injustices et s’indignent du défaitisme d’une classe politique jugée impuissante face à la mondialisation.

Lors des régionales, Fabien Engelmann occupait en Lorraine la place de numéro 2 sur la liste NPA (Nouveau parti anticapitaliste). Aujourd’hui, ce trentenaire, ouvrier dans la fonction publique, est sur le point de faire campagne aux cantonales en Moselle… comme candidat du FN (Front national). « Pour l’heure, je ne suis que sympathisant », nuance l’intéressé qui déplore la levée de bois vert suscitée dans son environnement par son revirement politique. Tout de même, son parcours a de quoi laisser sans voix. L’intéressé s’en explique, sans détour. Son départ du NPA : « Je n’ai pas admis la candidature voilée du Vaucluse, lors des régionales, et plus généralement, j’ai constaté que la défense de la laïcité n’était utilisée qu’à sens unique. Contre l’Eglise catholique assimilée à la religion des riches, jamais contre l’islam assimilé, au contraire, à l’expression religieuse des plus pauvres. Toute critique envers l’islam relevait dès cet instant de la xénophobie ou du fascisme ».

Insupportable pour le Lorrain qui se rapproche alors de la revue Riposte laïque pour laquelle il collabore depuis. Véritable passerelle entre militants des deux bords, cette plateforme de débats, très active sur la toile, dirigée par l’ancien trotskiste Pierre Cassen, a notamment co-organisé en décembre, avec le Bloc identitaire (mouvement politique d’extrême droite), les assises internationales sur l’islamisation de l’Europe. Parmi les invités à la tribune : Oskar Freysinger, initiateur de la votation contre les minarets en Suisse. Pierre Cassen figure également dans le comité de soutien du journaliste Éric Zemmour, lors de son récent procès pour propos racistes, en attente de jugement.

Feu croisé
Comme son homologue lorrain, Venussia Myrtil, 21 ans, a milité un temps dans les rangs du NPA, « contre le CPE et la réforme Darcos », avant d’opérer une révolution vers le FN. En mars, elle sera candidate du FN sur le canton d’Aubergenville dans les Yvelines. Comme dans le cas de Fabien Engelmann, la figure de Marine le Pen fut décisive. « J’ai immédiatement adhéré à son discours patriote et social que j’ai trouvé beaucoup plus cohérent que celui de Besancenot » explique-t-elle. En guise de – sévère – bizutage, celle qui occupe le poste de secrétaire départementale adjointe du FNJ des Yvelines, a fait les frais de la campagne interne entre Gollnisch et Le Pen fille. Les premiers utilisant jusqu’à plus soif les déclarations jugées trop permissives de la jeune fille sur les questions de sociétés. Prise entre le feu croisé des ultras de la droite et ses anciens potes du NPA, la jeune étudiante en 1 re année de psycho tente de garder la tête froide. « Au FN, j’ai trouvé un véritable esprit de fraternité, et puis on y parle moins politique qu’au NPA ». Un comble.

La dimension minoritaire de ces transfuges, le frontiste vosgien Jean-François Jalkh ne la nie pas. Pour autant, le délégué général du FN en charge des élections y décèle l’attrait suscité par l’inflexion sociale et laïcarde du discours de la nouvelle patronne. « Tout le débat sur la mondialisation ou sur la laïcité porte sur le rôle régulateur de l’État », souligne le conseiller régional. Et de conclure : « Sur le constat, Mélenchon ne dit pas que des bêtises, c’est sur les solutions que nous divergeons ».

X. B.
Avatar de l’utilisateur-trice
barcelone 36
 
Messages: 566
Enregistré le: 04 Oct 2009, 13:28

Re: NPA

Messagede Ian » 06 Fév 2011, 14:53

kuhing a écrit:C'est vrai que personne chez nous, ne va faire son beau en Guadeloupe ou en Tunisie quand il y a un mouvement social.
C'est probablement un désaccord sur l'importance de l'internationalisme dans ce cas. Ce genre de liens internationaux me paraît indispensable dans une optique révolutionnaire. Pouvoir envoyer une délégation dans les pays en lutte ou en révolution, c'est à mon avis indispensable pour une organisation révolutionnaire.

Sinon tes chiffres sur le nombre de "trotskistes" sont probablement exagérés (d'autant que je ne sais pas définir qui est "trotskiste" ou non), mais le nombre de militants anarchistes-libertaires annoncé par ton pote à Toulouse est clairement fantasmé (même en comptant ceux qui s'en revendiquent dans le NPA ;) ), je rejoins Kzimir là-dessus!

kuhing a écrit:D'abord considérer que ce qui se passe en Tunisie est une révolution est une connerie qui n'est pas anodine.
Le peuple tunisien a chassé un dictateur certes mais aucune révolution ne s'est passée et ne se passera tant que le pouvoir sera entre les mains d'un gouvernement central, tant que les ressources naturelles ne seront pas rendues directement à l'ensemble de la population à sa base.
On en est loin.
Qui dit révolution ne dit pas nécessairement révolution socialiste. C'est bien une révolution en Tunisie. Le dictateur a été chassé par la rue, pas par les urnes. Par contre jusqu'où ira cette révolution, c'est une autre question, à laquelle je suis incapable de répondre aujourd'hui.
Avatar de l’utilisateur-trice
Ian
 
Messages: 389
Enregistré le: 13 Déc 2009, 14:43

Re: NPA

Messagede Nico37 » 06 Fév 2011, 15:05

C'est vrai, les lambertistes sont-ils trotskystes :?:
Sinon Ian, ça tient plus à la taille micro des orgas libertaires qui par ailleurs refusent d'avoir des permanents (à part AL et la FA par l'intermédiaire de ses organes culturels). Et puis il y a la traduction de textes ou des interviews qui ont été faites, ce n'est donc pas un désintérêt :!:
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: NPA

Messagede Ian » 06 Fév 2011, 15:24

Nico37 a écrit:C'est vrai, les lambertistes sont-ils trotskystes :?:
Sans rentrer dans la critique des lambertistes, savoir qui il faut compter comme trotskiste s'applique aussi au NPA, qui n'est pas un parti trotskiste en tant que tel, même si ça reste l'influence politique dominante. Sans compter qu'il n'y a pas un trotskisme, mais des trotskismes, et qu'ils s'avèrent assez différents.
Du coup personnellement, je ne me revendique pas "trotskiste", je trouve que ça ne veut rien dire. J'assume tout à fait mes influences multiples, marxistes, anarchistes, ... et aussi trotskistes dans le lot.

Nico37 a écrit:Sinon Ian, ça tient plus à la taille micro des orgas libertaires qui par ailleurs refusent d'avoir des permanents (à part AL et la FA par l'intermédiaire de ses organes culturels). Et puis il y a la traduction de textes ou des interviews qui ont été faites, ce n'est donc pas un désintérêt :!:
Nous refusons également les permanents politiques à plein temps. Par contre, à temps partiel, c'est difficile d'y couper pour faire tourner l'orga et assumer toutes les tâches.
Ceci dit, ma remarque ne s'adressait pas aux anarchistes en général mais à kuhing. Je ne pense pas que les anarchistes soient en reste en matière d'internationalisme, même s'il est sans doute moins structuré dans la pratique.
Par contre, sur la taille des orgas, je pense que tu mets le doigt sur un problème important. Il me semble qu'en dessous d'une certaine taille et de certains moyens, une organisation révolutionnaire n'est pas en mesure d'avoir une activité révolutionnaire conséquente, notamment sur le plan internationaliste.
Pour moi, une organisation politique ou syndicale est avant tout un outil. Et si les "micro-orga" permettent sans doute une meilleure cohérence politique, je ne suis pas sûr qu'elles soient un outil d'organisation adéquat en vue de la révolution.

Enfin, tout ça est un vaste débat qui dépasse largement le sujet de ce fil! ;)
Avatar de l’utilisateur-trice
Ian
 
Messages: 389
Enregistré le: 13 Déc 2009, 14:43

Re: NPA

Messagede Nico37 » 07 Fév 2011, 21:20

[url=http://www.npa2009.org/content/deux-jours-dans-la-révolution-chronique-de-la-délégation-du-npa-au-cœur-de-la-révolution-tun]DEUX JOURS DANS LA RÉVOLUTION CHRONIQUE DE LA DÉLÉGATION DU NPA AU CŒUR DE LA RÉVOLUTION TUNISIENNE[/url]
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 88 (03/02/11)

Deux camarades du NPA, dont Olivier Besancenot, se sont rendus à Tunis mardi 25 et mercredi 26 janvier. compte-rendu rapide de ce voyage.

L’avenue Habib-Bourguiba, artère centrale de Tunis, au cœur de la ville, passerelle entre la station des trains desservant la banlieue Est (Carthage, Sidi Bou Saïd, La Goulette) et la médina (vieille ville). Cette avenue est comparée par les médias locaux aux Champs Élysées, de par la largeur de ses trottoirs et le marbre rose de ses dalles. S’y côtoient plusieurs boutiques, restaurants, cafés, hôtels, centres commerciaux et ministères. C’est là que traditionnellement, on sort en famille, en couple ou entre amis. Pour prendre le pouls et sentir l’ambiance tunisoise, « l’avenue », comme les Tunisiens aiment l’appeler, est le baromètre de la capitale et, par ricochet, de tout le pays. C’est la vitrine de l’ancien régime.

« LE PEUPLE EST CAPABLE DE SE PRENDRE EN CHARGE »
Ou plutôt, elle en était la vitrine, car si les bâtiments sont toujours là, « l’avenue » n’est plus la même. Des attroupements d’hommes et de femmes partout, tout le long on discute politique. « Le gouvernement c’est le même, on n’arrêtera pas tant que Ghanouchi et le RCD seront debout » crie un homme. En face, un autre lui répond : « Le pays doit recommencer à fonctionner sinon ce sera la crise économique. Il faut laisser fonctionner le gouvernement provisoire et les élections feront le tri ». Une bande d’hommes et de femmes armés de balais et alignés le long de la chaussée nettoient la rue et les trottoirs : « Nous sommes ici pour montrer que la révolution, ce n’est pas le chaos mais au contraire, nous voulons montrer qu’on est tous concernés et que le peuple est capable de se prendre en charge ». Cet ensemble de balais passant devant les barbelés et les militaires qui entourent l’imposant immeuble marron du ministère de l’Intérieur, fait dire à un passant que le peuple n’arrêtera pas de balayer tant que l’ancien régime sera là.

QUELQUE CHOSE A CHANGÉ
L’effervescence qui anime « l’avenue » est tangible partout. L’ambiance est la même à Tunis et en banlieue.
Dès l’arrivée à l’aéroport de Tunis, on sent que quelque chose a changé : les flics et les douaniers ne sont plus ces cow-boys qui avaient carte blanche et se croyaient au-dessus de tout. En passant la douane personne ne nous demande rien, les douaniers sont là mais ne viennent pas nous questionner sur les raisons de notre voyage. Celui ou celle qui n’est jamais venu en Tunisie ne peut pas mesurer le saut de géant que le peuple a réalisé.
En nous asseyant dans le café de l’aéroport, nous sentons vite que les tunisienNEs ont gagné une des batailles les plus importantes, celle de la liberté d’expression. Tout autour de nous, au milieu de cet aéro port, les paroles sont politiques. On discute gouvernement, révolution, Trabelsi, Ben Ali, armée, RCD… Il y a dix jours, avant d’évoquer ces sujets, même d’une façon anodine, on regardait autour de soi en prenant soin de vérifier que personne n’entendait. Aujourd’hui, tout le monde parle avec tout le monde, deux personnes qui discutent sont rapidement rejointes par d’autres. On ne demande pas la permission de parler, car la situation actuelle est une affaire collective. Tout le monde donne son avis sans égard au capital social ou politique de chacun, sans regarder l’âge ou le sexe.
Peu de temps après notre arrivée, nous nous sommes dirigés vers la Kasbah où est situé le siège du gouvernement. C’est là que les caravanes parties des différentes régions en lutte ont installé leurs tentes et se sont postées devant les bureaux du Premier ministre. Ils sont venus dans la capitale avec des revendications claires : « Le peuple veut faire tomber ce gouvernement », « RCD, Ghanouchi, dégage », « Personne ne nous volera notre révolution ». C’est « la flamme de la révolution » comme aime le dire Bechir, un syndicaliste de l’enseignement primaire exclu de la centrale syndicale, il y a un an, pour avoir organisé une grève dans son école. Il est bien vrai que cette révolution est la leur, celle de toutes ces régions en marge d’un modèle de développement tourné vers l’étranger, celle de tout ces jeunes diplômés et chômeurs, celle de ces femmes et hommes qui travaillent pour 50 euros par mois. À la Kasbah, l’ambiance est radicale, ce matin Marzouki du Congrès pour la République (CPR) a été prié fermement de partir, tout comme Hamma Hammami, secrétaire général du Parti communistes des ouvriers de Tunisie (PCOT), ou des jeunes islamistes qui tentaient d’improviser des prêches. Ici, nous explique Jalel Zoghlami, un des porte-parole de la Ligue de la gauche ouvrière (LGO), personne ne peut venir donner des leçons ou parler au nom de ces jeunes. Ils sont là et ils ont gagné leur notoriété sur le terrain.
En faisant le tour de la place, nous voyons partout des cercles de discussion. Notre camarade Olivier Besancenot est interpellé par plusieurs personnes. Certaines le remercient pour son soutien, d’autres lui demandent de parler de ce qui se passe ici, se prennent en photo avec lui ou lui demandent des autographes. Une discussion commence entre Olivier, Mohamed Jmour, porte-parole du Parti du travail patriotique et démocratique tunisien (PTPD), Chawki Salah, porte-parole du Parti socialiste des travailleurs (PST) algérien, Jalel Zoghlami de la LGO et des passants. Elle porte sur les problèmes sociaux en Tunisie et le modèle capitaliste du régime. La discussion continue dans des vieux cafés des chawachine au cœur de la médina.

« CA ÉCLATE PARTOUT »
Un peu plus tard dans la journée, nous prenons le tramway et une vielle dame nous dit, sans préambule et dans un langage sans artifices, « ça éclate partout, en Égypte et même en Israël, il y a des manifestations pour changer de gouvernement ». Même chose dans un café de quartier à l’extrémité d’une banlieue populaire de Tunis, la jeune serveuse sort de sous son tablier un tract du PCOT. Elle explique qu’elle ne parle que politique aujourd’hui et qu’elle attend de finir son service pour aller passer la nuit à la Kasbah et être avec la révolution.

ÉCOUTER LES TUNISIENS
La délégation du NPA qui était sur place était invitée par la Ligue de la Gauche ouvrière (LGO) fondée tout récemment par des anciens membres du groupe trostkyste OCR, aujourd’hui disparu. Nous avons passé la nuit à discuter avec les animateurs de la LGO, en compagnie de Chawki du PST algérien. Les discussions étaient exaltantes, on a parlé de pouvoir populaire, de contre-révolution, de comment contrer les forces réactionnaires, de la Constituante, de la bureaucratie syndicale. Les camarades tunisiens nous demandaient notre avis, mais face aux problèmes concrets rencontrés dans la réalité, nos théories révolutionnaires ont besoin d’une mise à jour, et nous avons avant tout besoin d’écouter ce que les Tunisiens ont à nous dire.
La journée du mercredi a commencé avec des rencontres des syndicats dont les sièges nationaux sont situés dans le même immeuble : les PTT (poste, télé­communication, centre d’appel), l’enseignement secondaire et primaire, la santé. Avant notre départ, le syndicat des PTT a demandé à Olivier, en tant que postier français, de faire l’ouverture de leur assemblée générale. La salle lui réserve une ovation, il est interpellé sur le syndicalisme à la poste et sur les problèmes actuels du secteur. Après deux heures de discussion, nous partons en courant direction El Theatro, un espace culturel dirigé par une des figures du théâtre tunisien, Mohamed Jbali, et Zeineb Farhat. On se retrouve dans une salle comble avec des artistes, des intellectuels, des militants des droits de l’homme, des jeunes. On nous parle révolution, lutte des classes, place de la jeunesse et de la culture dans une société moderne… la question de la laïcité est soulevée. Des jeunes veulent organiser un meeting international avec des jeunes du monde entier. L’ambiance est intense, des journalistes télé, radio et presse écrite sont là. Deux heures plus tard, accompagnés des camarades de la LGO et du PST, une conférence de presse est organisée sur « l’avenue » entre ces trois composantes pour expliquer les motifs de la venue du NPA et pour exprimer la solidarité de notre organisation au peuple en lutte en Tunisie et au Maghreb.
Avant de quitter le centre de Tunis et le temps de faire un dernier saut à la Kasbah, nous rencontrons dans les rues de Tunis des comédiens, des anciens prisonniers politiques, Fahem Boukadous, célèbre journaliste du bassin minier qui a été libéré quelques jours auparavant. Beaucoup demandent à Olivier de participer à des réunions et des rencontres et lui disent qu’il faut continuer de faire pression sur Sarkozy et la gauche socialiste qui a toujours soutenu Ben Ali.

LE RÔLE DES FEMMES
À 15 heures, nous passons au local de l’ATFD et l’AFTURD, deux associations féministes tunisiennes en lutte depuis plus de quinze ans contre le régime et sa politique à l’encontre des femmes. La salle est pleine de militantes féministes de tous âges. On parle de la Marche des femmes pour l’égalité programmée pour le week-end, de la place des féministes dans le mouvement et de leur rôle à la Kasbah, de l’islamisme... Les discussions sont animées, et les participantEs ne ménageaient pas leurs critiques envers le gouvernement.
Avant de monter dans l’avion, nous allons discuter avec Hamma Hammami à sa sortie de la réunion organisée par l’UGTT avec les partis politiques. Le porte-parole du PCOT nous explique la demande qu’ils viennent de faire au nom du Front du 14 janvier pour la création d’un « Congrès pour la préservation de la révolution » qui se chargerait de former un gouvernement et une Constituante. À ce moment-là, cette proposition était presque réalisable et même très envisageable. Malheureusement le lendemain, le secrétariat administratif de l’UGTT en décidait autrement et donnait carte blanche au nouveau gouvernement.
Même si, au moment où cet article est écrit, le gouvernement est encore en place, d’après ce que nous avons pu voir et entendre, personne ne peut voler cette révolution à cette jeunesse, à ce peuple, ni aux militants syndicaux et associatifs qui sont toujours et encore dans la rue. Pendant les jours et mois à venir, ils seront le souffle de la révolution.
Wassim Azreg

Sur la gauche tunisienne, voir www.europe-solidaire.org/spip.php?rubrique1029 et notamment la plateforme du Front du 14 janvier www.europe-solidaire.org/spip.php?article19928
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: NPA

Messagede Nico37 » 09 Fév 2011, 00:40

Pour un enrichissement libertaire du communisme (par Olivier Besancenot, Contretemps n°4)

De notre héritage historique, nous ne pouvons faire « table rase ». Il nous impose de donner des gages politiques pour que socialisme et démocratie soient réellement compatibles ; il nous oblige à garantir à tous, en cas de victoire, qu’à une page de domination et d’oppression ne succède pas une nouvelle page, d’obédience différente. Il nous faut puiser dans les diverses expériences révolutionnaires, sans chercher à établir une hiérarchie entre elles car aucune ne peut prétendre, à elle seule, synthétiser le projet communiste. Nous devons également revendiquer le droit à l’apprentissage. La refondation communiste est un mouvement permanent. Le renouvellement de ses idées, ses modes d’action, ses codes, ne prendra forme qu’au travers de l’expérience collective des masses opprimées. Les idées émancipatrices qui ont, dans le passé, touché la fibre humaniste de millions de personnes sont nées de la confrontation entre l’expérience vécue des masses, emmenées par leurs mouvements de résistance, et les réflexions politiques des clubs, des partis ou des syndicats, alimentées par plusieurs penseurs.

Nous vivons aujourd’hui les prémices d’un nouveau cycle, et nous aurons besoin d’événements fondateurs forts pour aboutir à la reformulation d’un nouveau communisme. Certains militent depuis plus de vingt ans pour faire vivre les idées révolutionnaires, dans un monde sans révolution. Et il nous est toujours impossible, à ce jour, de nous référer à un exemple exportable qui illustre les défis politiques que posent nos débats. C’est bien la preuve que les modèles clés en mains n’existent pas… C’est peut-être aussi l’opportunité pour les opprimés de s’approprier un projet de société, sans être parasités par un schéma préétabli.

(Re)penser le communisme, c’est d’abord croire à la vertu émancipatrice de la lutte de classe. Le communisme est ce mouvement porté par des résistances sociales et sociétales en quête d’un aboutissement politique : l’affranchissement de l’humanité de ses servitudes, de ses souffrances et de ses humiliations. Le communisme, c’est aussi un nouvel ordre social et économique, égalitaire et rationnel, qui doit répondre aux besoins de chacun, trouver un équilibre entre le bien-être social et le respect des ressources environnementales. C’est un système politique démocratique placé sous le contrôle de la majorité ; une société libérée de l’aliénation collective et individuelle.

S’il faut tenter de dire de quoi le communisme est le nom, je réponds d’emblée : réappropriation – tant du point de vue des richesses, de la démocratie que de la culture. Le communisme défend une société où les richesses doivent être réparties de façon égale entre tous, attribuées par les choix et sous le contrôle du plus grand nombre. A l’opposé du système capitaliste, le communisme n’a de sens que si le résultat du travail bénéficie à tous. Deux sortes de sociétés ont opprimé les hommes dans la phase la plus récente de leur histoire : le capitalisme et les sociétés bureaucratiques. Dans les deux cas, une minorité impose sa dictature à la majorité, une poignée de riches d’un côté, et d’apparatchiks de l’autre. La seule société dont l’humanité ne se soit pas dotée pour elle-même est celle où la majorité dispose des richesses que, somme toute, elle est seule à créer par son activité manuelle ou intellectuelle. Voilà pourquoi la réappropriation est indissolublement économique et démocratique.

Le communisme ne signifie pas l’abolition de toutes les formes de propriété, mais celle des grands moyens de production, de finance, de distribution et de communication. D’ailleurs, avant d’intégrer le vocabulaire politique, « communisme » était le terme juridique pour désigner la copropriété d’un bien indivisible. Ainsi, le communisme est bien la « copropriété » des secteurs clés de l’économie ; la « copropriété » implique une « codécision », soumise aux suggestions et aux choix de la majorité. Confier le pouvoir à la population dans le domaine économique est d’ailleurs le seul moyen d’enrayer le logiciel de l’économie capitaliste, où le marché dicte sa loi uniquement dans l’optique de faire tourner la machine à profits, quitte à produire aussi du gaspillage, et de valoriser toujours plus le capital au détriment des hommes et de leur environnement. Nous voulons défendre au contraire une société où le peuple débatte de l’anticipation et de la planification démocratique de ses besoins réels, afin d’établir en conscience la production économique à la hauteur du strict nécessaire socialement et du strict raisonnable écologiquement.

La réappropriation collective est également culturelle et individuelle. Aimé Césaire parlait de « ré-humaniser l’humanité » ; Frantz Fanon de « libérer l’homme ». Rendre à chacun la potentialité de reprendre possession des fonctions sociales, desquelles la société capitaliste l’éloigne, préférant cantonner l’individu à son rôle de producteur-consommateur. Lever la chape de plomb de la domination et de la soumission, pour permettre à chacun de (re)prendre confiance en soi, en ses capacités intellectuelles, culturelles et créatrices. L’enjeu est de construire, ici et maintenant, un cadre collectif où chacun peut s’épanouir et trouver librement sa place dans la société.

(Re)définir un communisme contemporain invite à lancer quelques pistes : répartition des richesses (fiscalité anticapitaliste, contrôle public sur la comptabilité, service public bancaire unique) ; propriété (expropriation des grands secteurs de l’économie et mise sous tutelle du public et des salariés, abolition de la brevetabilité dans le domaine médical), éco-socialisme (réchauffement climatique, sortie du nucléaire, moratoire OGM, équilibre question sociale et environnementale, sobriété énergétique compatible avec un service public de tous les groupes énergétiques, croissance socialement utile, antiproductivisme et planification démocratique). Il en va de même des nombreux sujets, tels que le féminisme, l’immigration, l’internationalisme, la laïcité/liberté de culte, etc. Mais auparavant, il nous est indispensable de répondre à ces questions : au XXIe siècle, qui doit changer la société ? Comment ? Et pour quoi en faire ?

Quel est le nouveau sujet révolutionnaire ? Objectivement, le prolétariat n’a jamais été aussi nombreux qu’en ce moment. Paradoxalement, il n’a pourtant jamais eu aussi peu conscience de son existence. Le salariat est éclaté en petites unités éparses. Il est précarisé, fragilisé par un chômage qui prive d’emplois des travailleurs sur plusieurs générations parfois. Le salariat s’est aussi féminisé, diversifié et il est globalement plus diplômé. Le mouvement ouvrier traditionnel a du mal à organiser cette nouvelle classe de travailleurs. C’est souvent hors des cadres classiques, parfois même à leur encontre, que s’organisent, par exemple, les luttes des « sans-droits » – sans-travail, sans-toit, sans-papiers – ou que se structurent les collectifs dans les quartiers populaires. Unifier ce nouveau sujet de la transformation sociale à travers ses luttes est la condition pour que le « Qui change la société » s’identifie lui-même et prenne conscience de soi.

« Comment et pour quoi faire » posent le même défi : pour les révolutionnaires, le changement de société suppose une confrontation avec ceux qui n’ont pas intérêt à ce changement, c'est-à-dire avec une minorité puissante de conservateurs qui se repaissent des inégalités. Comme l’a fait remarquer l’anarchiste Elisée Reclus : « L’histoire nous enseigne que les privilégiés ne voient pas de bonne grâce la poussée de ceux d’en bas. »

Comment prendre le pouvoir sans se faire prendre par lui ? Faute de poser centralement la question du pouvoir, on le laisse à d’autres ou, pire, on s’en accommode et on s’intègre à lui. Certains réfutent cette problématique au nom des risques intrinsèques à tout type de pouvoir, et prétendent qu’on peut changer la société sans prendre le pouvoir. Selon eux, le changement radical s’effectuerait ailleurs, sans renverser le capitalisme, mais en le fuyant dans des expériences alternatives locales. Une chose est de valoriser des expériences – entreprises autogérées, pouvoir régional alternatif comme au Chiapas – pour indiquer que la voie du changement est réalisable. Une autre est de croire que la solution consiste à construire des îlots, qu'on dit « à l’abri » du capitalisme. Ne voulons-nous pas plutôt vivre ensemble, à la lumière du grand jour, et fonder une société qui profite au plus grand nombre ? Cette alternative est la seule garantie contre la menace d’une substitution de l’émancipation collective par une minorité qui pourrait trouver refuge. De plus, imaginer encercler le pouvoir du capital avec une multitude de micros expériences revient à se bercer d’illusions. Dans ce monde, rien ne peut se passer par inadvertance au sein d’un ordre économique mondialisé, qui connaît le prix de sa survie.

Ne pas se faire prendre par le pouvoir. Depuis la Révolution russe, on sait que c’est le terrain de la délégation de pouvoir incontrôlée et de la substitution politique qui est propice à la contre-révolution bureaucratique. C’est pourquoi il est indispensable d’établir les stratégies pour nous prémunir contre le risque qu’un parti, même révolutionnaire, s’autoproclame représentant du peuple en mouvement. Les solutions doivent être assimilées dans nos propositions démocratiques pour que jamais ne se déplace la gravité du lieu du pouvoir : entre les mains du peuple.

Une tentative de synthèse politique entre la culture marxiste révolutionnaire et la tradition libertaire peut permettre d’avancer. C’est bien au peuple organisé démocratiquement de la base au sommet de prendre le pouvoir. Et si c’est bien le peuple qui s’empare du pouvoir, alors, de fait, ce dernier change de nature. D’où la nécessité de « prendre le pouvoir par le bas, et jamais par le haut », comme l’a écrit Rosa Luxemburg.

Pour se protéger du « boa constrictor » qui étouffe toute révolution, il faut abolir le corps militaire et bureaucratique de la société déchue. La révocabilité des élus politiques, des hauts fonctionnaires, l’interdiction du cumul des mandats, l’impossibilité d’effectuer plus de deux mandats dans sa vie, la fixation d’une rémunération à la hauteur de celle de la majorité de la population, sont autant de pistes, éprouvées aux temps de la Commune notamment, qui empêchent la spécialisation et la professionnalisation de la politique.

Le communisme doit aussi confier un maximum de pouvoirs à la base, et favoriser l’initiative locale. Dans les quartiers, les communes et les entreprises, la population est la mieux placée pour savoir quoi faire, pour qui et avec qui. Toutefois, tout ne peut pas être décidé localement, ni en termes de production ni en termes d’évaluations des besoins. Il n’y a pas de contradiction, à priori, entre favoriser d’un côté l’autonomie maximale dans l’organisation démocratique et, de l’autre, bâtir une destinée commune et internationaliste. La centralisation et la coordination de toutes ces activités sont nécessaires de l’échelle régionale à l’échelle internationale. Elles impliquent de déléguer à une échelle supérieure les décisions qui ne peuvent pas être prises localement. Cependant, cette délégation doit être maîtrisée par la base. Dans les entreprises, l’unification peut s’effectuer dans des congrès réguliers aux niveaux des branches professionnelles, puis interprofessionnelles, qu’il s’agisse de production de biens, de richesses et de services. Dans la société, la coordination regroupe les unités territoriales dans des congrès réguliers également.

Pour définir les grandes orientations ou établir la production globale, en fonction des requêtes locales, un congrès permanent débat et tranche. En cas de litiges, des consultations sont organisées dans les conseils de base. En cas de désaccord, des référendums populaires peuvent avoir lieu. Les délégués sont révocables par l’instance qui les a élus. Un pourcentage du corps électoral peut susciter un nouveau suffrage s’il estime que le mandat n’est pas respecté. Dans ces assemblées, débats et délibérations doivent faire avancer d’éventuels points de blocage et, par là même, faire évoluer les positions des délégués. Le mandat de ces derniers est le plus impératif possible, c'est-à-dire le plus proche du mandat initial par lequel il est arrivé. En dernière instance, il rend compte et peut être révoqué si l’évolution de sa position n’est pas partagée par son assemblée. Pour stimuler la capacité créatrice du processus, la discussion démocratique est vitale. Les points de vue différents sur la marche à suivre de cette transition doivent pouvoir s’exprimer librement dans des journaux et se regrouper en partis.

Ce sont là quelques pistes pour combiner démocratie directe et suffrage universel ; des pistes à améliorer, à développer et à relier à d’autres. Des réflexions probablement trop imprégnées du prisme de la situation française et occidentale, ainsi que de la marque de mon propre parcours.

C’est donc aussi un appel à un enrichissement libertaire du communisme pour le XXIe siècle.

Olivier Besancenot.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: NPA

Messagede kuhing » 09 Fév 2011, 18:29

Soit Besancenot est un manœuvrier grossier soit il est vraiment stupide et, je ne le crois pas.

Ce galimatias est donc destiné à se donner bonne conscience ou, et c'est plus probable, à enfumer les esprits pour ramener des voix aux prochaines élections pour le NPA.

Prenons déjà un bout de son texte :

"Pour se protéger du « boa constrictor » qui étouffe toute révolution, il faut abolir le corps militaire et bureaucratique de la société déchue. La révocabilité des élus politiques, des hauts fonctionnaires, l’interdiction du cumul des mandats, l’impossibilité d’effectuer plus de deux mandats dans sa vie, la fixation d’une rémunération à la hauteur de celle de la majorité de la population, sont autant de pistes, éprouvées aux temps de la Commune notamment, qui empêchent la spécialisation et la professionnalisation de la politique."

Alors deux questions à OB :

-Tu fais comment pour interdire le corps militaire et bureaucratique si tu n'en diriges pas un autre ?
-Tu détermines et tu imposes comment la rémunération à la hauteur de celle de la majorité de la population si t'as pas une bande de fonctionnaires pour le fixer et qui vont forcément être au dessus des autres pour l'ordonner ?
Et si les mots ont un sens , "majorité de la population" ça laisse tout de même la place à une minorité qui n'aurait pas le même salaire que les autres, non ?

Ah ! t'es malin OB :hehe:

Mais bon, tu rêves d'être libertaire ?

ok pas de problème, c'est cool, mais alors commence par appeler au passage immédiat de l'autogestion généralisée à la base sans passer par la case "service bancaire européen" comme le NPA l'envisage s'il arrive "aux responsabilités"

Propose de rendre tout de suite les ressources naturelles à l'humanité donc plus à ceux qui détiennent les capitaux mais pas non plus à des gestionnaires planificateurs qui resteront dans un principe d'échange monnayé donc forcément marchand.
Parce que s'il y a de l'argent il y a forcément accumulation du capital et organisation de la répression centralisée pour contrôler les échanges.
Donc pour éviter ça, il n'y a pas 36 moyens : il faut la suppression de l'argent et de tout moyen de quantifier le travail.
Si tu avances ces perspectives , là on pourra commencer à discuter.
Mais si tu proposes ça, tu seras obligé de quitter le NPA.
ça va être dur de renoncer aux voyages de "tintin révolutionnaire" et aux plateaux télé mais faut ce qu'il faut n'est-ce pas ?
T'es capable ! :)
kuhing
 

PrécédenteSuivante

Retourner vers Organisations, partis, mouvements politiques

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 1 invité