Parti de Gauche - Front de gauche (2013)

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 08 Fév 2013, 14:37

La cour des comptes souhaite la double peine pour les chomeurs

Après le conseil constitutionnel qui se prononce sur le niveau de l’impôt, voila que la cour des comptes s’attaque aux droits des chômeurs. Elle sort de son rôle. Elle n’a pas a se prononcer sur l’opportunité des politiques. Pour elle, un chômeur mérite la double peine : privé d’emploi, il doit être moins indemnisés en prime. Alors que la moitié des chômeurs ne sont déjà pas indemnisés ! Au moment où le chomâge va exploser a cause des politiques d’austérité ce que propose la cour des comptes c’est d’augmenter le nombre des pauvres ! Pour ce genre de conseil on n’a pas besoin d’une cours des comptes ! Le MEDEF suffit.

On pourrait espérer que le gouvernement fasse fi de ces conseils. Mais du rapport Gallois à l’accord sur l’emploi inspiré du Medef, le gouvernement nous a trop habitué à suivre des textes socialement régressifs pour que nous soyons rassurés. Il est donc nécessaire de rappeler au moins deux évidences : les chômeurs ne sont pas responsables du chômage et à force d’exonérations accordées aux entreprises on accroit les déficits sociaux.

Quant aux solutions pour créer des emplois, elles existent : c’est ce que va montrer le Front de Gauche à travers sa campagne "l’alternative à l’austérité" qui débute demain, mercredi 23 janvier, par un meeting à Metz.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 09 Fév 2013, 20:23

La stratégie du Front de gauche sur papier Raphaëlle Besse Desmoulières 29/01

Il aura fallu plusieurs mois au Front de gauche pour accoucher d'un nouveau texte d'orientation stratégique. C'est désormais chose faite. Ce document, rendu public lundi 28 janvier, redéfinit la ligne du Front de gauche pour les mois à venir. Huit pages où les neuf composantes du rassemblement détaillent l'ambition de cette "nouvelle étape" : "Imposer une alternative à l'austérité."

Face à la politique du gouvernement Ayrault "qui conduit à l'échec", le Front de gauche n'entend pas rester les bras croisés, comme l'a montré le premier meeting contre l'austérité organisé le 23 janvier à Metz. "Nous n'attendrons pas 2017", préviennent les différents partis. "Le Front de gauche entend dans les mobilisations et les élections à venir œuvrer à des solutions de gauche immédiates face à la crise et à la construction d'une politique et d'une majorité alternatives", poursuit le texte.

" Rôle historique "

La question des municipales et des européennes est évoquée mais pour expliquer qu'elle fera l'objet d'un débat spécifique. Les conditions du rassemblement aux municipales divisent en effet le Front de gauche. Logiquement, le PCF souhaite conserver le plus d'élus possible ; ce qui ne sera possible qu'avec des alliances avec les socialistes. Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, lui, prône l'autonomie la plus large. Quant aux européennes, le Front de gauche entend en faire un "rendez-vous essentiel" avec pour objectif de "bousculer le rapport de force à gauche". "Nous avons en tant que Front de gauche un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et sociales-libérales", concluent les auteurs.

Le document est accompagné d'un second texte consacré au développement du Front de gauche. Y est annoncée la prolongation des différentes structures mises en place pendant la campagne présidentielle. Les assemblées citoyennes, les fronts thématiques et le conseil national, au rôle consultatif, sont pérennisés. Idem pour la coordination nationale, organe décisionnel qui réunit les dirigeants des différentes formations du Front de gauche. Deux personnalités du conseil national, non membres d'un des neuf partis, y seront cooptés. Une façon de faire entrer les "non-inscrits", qui ne peuvent toujours pas adhérer directement au Front de gauche, au cœur du dispositif. Une clé de répartition financière entre les différentes formations sera définie ainsi qu'un calendrier d'actions nationales.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 10 Fév 2013, 19:17

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Re: Parti de Gauche

Messagede altersocial » 11 Fév 2013, 13:35

La Gauche anticapitaliste est satisfaite : le PG est passé du keynésianisme au réformisme ! Chouette ! :D :roll:

Mais ni l'un ni l'autre ne sont opératoires dans la phase actuelle du capitalisme :confus:

Où va le PG ?

Une claire affirmation de la nécessité de la rupture

Rupture profonde avec le social libéralisme, virage écosocialiste, racines « républicaines » maintenues, candidat au gouvernement : où va le Parti de Gauche ? Il va bientôt tenir son Congrès et a mis en discussion un projet de résolution qui a suffit à provoquer la démission de son seul député Marc Dolez pour cause de tropisme « gauchiste ». Pourtant le document est tout simplement réaliste. « Le capitalisme est désormais dans un impasse…la force dominante autour de laquelle s’organise hiérarchiquement le système des grandes puissances a amorcé son déclin…Le capitalisme touche désormais du doigt une limite qu’il n’a jamais su surmonter, fût-ce par la guerre. C’est celle des ressources finies de la planète ». Conséquemment : « la soumission à des politiques néolibérales productivistes et autoritaires conduit à des choix anti-socialistes, anti-écologiques, anti-républicains… Qu’est devenu le PS ? …Il est passé de la social-démocratie au social-libéralisme…La vieille stratégie dite de « l’aiguillon » devient dès lors inopérante…La politique du gouvernement tranche le débat qui a existé un moment au Front de Gauche : non, nous ne sommes pas dans sa majorité. Oui nous sommes l’opposition à sa politique d’austérité ». Même si en fait « le débat au FG » n’est pas encore complètement réglé, il s’agit d’un constat clair, et disons le inévitable tant la réalité parle d’elle-même. Dès lors il ne sert à rien de s’effrayer d’une telle conclusion comme Dolez, mais il faut au contraire en tirer toutes les conclusions, puisque « Nulle part en Europe, quelle que soit l’ampleur des pressions exercées sur eux, des partis acquis à la ligne démocrate ne se sont retournés contre les politiques d’austérité ». Il convient alors pour le PG de travailler à bâtir un « front populaire » majoritaire pour imposer une rupture effective, une autre politique, une sortie du capitalisme : « L’issue de ces temps incertains dépendra de notre capacité effective à offrir une alternative gouvernementale ».

Et d’affirmer une indépendance de tous les instants vis-à-vis du gouvernement et de la direction du PS. Ainsi, comme la très grande majorité des formations du FG, le PG souhaite des listes autonomes aux prochaines municipales, tout en visant des alliances les plus larges possibles : « …nous combinons la stratégie d’autonomie de l’autre gauche et celle du rassemblement des forces opposées à l’austérité. ».

Voilà un ensemble qui, incontestablement, fournit une large plage d’accord pour les années à venir face aux enjeux principaux qui se présentent au sein de « l’autre gauche », comme la nomme le PG. Ce n’est pas rien, c’est même beaucoup et qui s’ajoute à un élément plus fondamental encore qui est la force de la conviction écosocialiste qui émane de tout le projet.

Une fois ceci enregistré, l’occasion est donnée d’aller plus loin encore en mettant en discussion certains des fondements propres au « parti creuset » que se veut le PG, mais qui sont aussi souvent au centre des discussions de toute la gauche radicale. A ce propos d’ailleurs la notion même de « creuset » (terme dont la définition appelle celle de fusion des alliages) devrait aller de pair avec le caractère nécessairement pluraliste de la reconstruction d'une nouvelle force politique. Comment être « à la fois parti creuset et parti d’action » nécessite une discussion décisive à mener en tant que telle, vu que c’est un problème général : si le but s’énonce clairement, les pratiques concrètes des partis de transformation sociale ont du mal à y correspondre.

Sortir du capitalisme

Les documents adoptés par le PG lors de sa fondation laissaient supposer que le parti regardait plutôt en arrière : revenir par exemple au programme de la Résistance. En finir donc avec l’ultra libéralisme, mais se contenter d’un capitalisme tempéré, en particulier par la présence d’un fort contrôle public. C’est le rêve, un rien fantasmé qui plus est, qu’une « vraie social démocratie » pourrait se donner comme objectif. Jean-Luc Mélenchon balaye désormais cette fausse issue. Dans un des messages postés sur son blog, Pensées inaudibles, du 26 décembre 2012, il affirme « Notre camp ne peut se contenter d’une simple reconstruction du monde du passé, désormais idéalisé, celui des « trente glorieuses ». Nous ne pouvons penser l’avenir comme de bons keynésiens à qui il suffirait d’espérer « relancer la croissance »…. Non seulement pour la raison que tout le monde connaît bien désormais ce qu'il en est des limites de l’écosystème. Non seulement parce que la financiarisation de l’économie ne le permet pas. Mais surtout parce que le productivisme contient une logique d’appel à l’accumulation qui reproduit mécaniquement les mêmes contradictions : il lui faut sans cesse élargir la base des consommateurs et pour cela il lui faut sans cesse tenter de restreindre les coûts de production. Cette logique de la politique de l’offre, quel qu’en soit l’habillage, constitue un modèle de production et d’échange fondamentalement instable ». Même donc si le fonctionnement propre, interne, du capitalisme aurait permis un temps d’imaginer un fonctionnement « humanisé », son « instabilité fondamentale » commande d’aller chercher un autre type de société.

Le socialisme ?

Mais alors par quoi remplacer le capitalisme ? On ne sait pas bien à la lecture du texte. Bien que ce ne soit pas propre au PG dans le FG, il est assez étonnant pour un parti qui se réclame de Jaurès que l’horizon socialiste proprement dit soit si peu présent. Quand les questions de propriété sont abordées, c’est d’une manière très limitée et de biais. Les luttes comme celles des Fralib et autres donnent « …la conscience que des formes de propriété non capitaliste sont possibles, et réintroduit dans le débat la question de la socialisation des moyens de production, qu’il s’agisse de nationalisations sous le contrôle des salariés ou de projets de coopératives ». Le débat, oui, certes. Mais quel est l’avis propre du PG, surtout à l’échelle de l’ensemble du mode de production ? La question est loin d’être anodine. Au Venezuela bolivarien par exemple, incontestablement progressiste, le poids du secteur privé de l’économie est passé de 64,7 % en 1998 à 70,9 % au troisième trimestre de 2008 ce qui montre la complexité de la question, pour le moins. En réalité la perspective socialiste est là mais pas directement. Comme son nom l’indique, elle l’est par « l’écosocialisme ». A juste titre le projet avance : « C’est une refondation de l’écologie politique qui serait impuissante sans stratégie de dépassement du capitalisme. C’est aussi une refondation du socialisme débarrassé du productivisme ». Mais que serait exactement ce socialisme là concernant les formes de propriété et son fonctionnement démocratique global ?

Le texte ne donne pas d’indications. Il faut dire aussi que le PG annonce la tenue pour le second semestre 2014 d’un congrès « …où les questions de la propriété des moyens de production, de la place de la finance dans l’économie, de la planification écologique, du protectionnisme solidaire que nous voulons, de la rupture avec la Cinquième République et du dépassement de la démocratie représentative, de la reconstruction de l’Etat, de nos propositions pour un nouvel ordre international, de la refondation des médias ».

Il faut en prendre acte, ce sont des questions vitales sur lesquelles il serait présomptueux d’estimer que les réponses sont d’ores et déjà disponibles. Au contraire, elles sont travaillées dans l’ensemble de la gauche radicale.

En attendant, il reste que, sur certaines questions de fond au moins (vers où va-t-on et comment peut-on y aller) le projet s’avance tout de même.

« La révolution citoyenne »

Axe majeur du projet : « Une stratégie de prise du pouvoir…visant l’implication populaire pour prendre le pouvoir des mains de l’oligarchie financière et, dans un même mouvement, le transformer…Nous appelons citoyenne cette révolution actée par les urnes qui se nourrit de la confrontation électorale, des mobilisations de la société et du débat démocratique ».Mais quelle combinaison entre ces niveaux ? Quelle priorité le cas échéant ? D’un côté l’exemple de nos camarades de Syriza montre bien qu’il n’y a pas de réponses générales, mais seulement concrète, propre à une situation donnée. De l’autre le débat sur les fondements de cette stratégie à l’alchimie encore mystérieuse est une nécessité.[2]

« Le nouvel internationalisme »

« ... (le PG) fonde sa conception des relations entre les peuples sur le respect absolu du droit international ». Bien que le projet rejette les interventions de l’Otan, on est surpris de l’absence de toute référence à la notion (et à la réalité) de l’impérialisme, et à l’impérialisme français en particulier. Au risque ce faisant d’être rattrapé par l’actualité, et que soit inévitablement remis au centre du débat la lancinante question de la Françafrique. Le « droit international » apparaît ici abstraction faite des rapports de force réels. Ramené pour l’essentiel à celui de l’ONU, mais sans même qu’une réforme soit avancée pour corriger l’extravagant pouvoir octroyé aux possesseurs du droit de véto au Conseil de Sécurité. Voilà, avec la politique militaire de manière générale (et en particulier le maintien de la force de frappe nucléaire – peu écosocialiste tout de même), tout comme les relations avec les dernières colonies françaises, une plage nécessaire de discussion.

« Notre mot d’ordre reste plus que jamais « place au peuple » pour renverser l’oligarchie ».

C’est le positionnement central du projet. Contre celle-ci doit se dresser « l’intérêt général », formule qui revient 10 fois dans le projet dans des contextes très divers, c’est dire son importance. C’est que de plus, elle est étroitement liée aux « principes républicains » (la « conscience républicaine d’un intérêt général »). Si l’affirmation de ces liens particuliers est propre au PG, la première partie contre l’oligarchie fait écho directement au mouvement altermondialiste et à celui, plus récent, des Indignés et de leur révolte pour « les 99% ». C’est la réfraction absolument fondée de deux évolutions concomitantes. Le massif grossissement numérique du prolétariat, terme pris dans sa définition marxiste élargie de « ceux qui n’ont que leur force de travail » à vendre. En particulier dans des pays comme le nôtre. Et par ailleurs les effets de la marchandisation accélérée du monde qui jette dans une résistance potentielle de très nombreuses catégories humaines opprimées, à partir de leurs aspirations propres. Avec du côté adverse une concentration extrême du pouvoir économique, financier, politique et idéologique.

99% peut-être pas, une écrasante majorité sûrement. Mais ce n’est que potentiellement, c’est toute la question. Car sinon, cette unification serait déjà faite. C’est que de l’autre côté il n’y a pas seulement la perversion idéologique et le mensonge médiatique. Il y a encore la volonté et la capacité d’acheter des secteurs entiers, et de diviser par tous les moyens le front imaginé. Il faut donc encore convaincre par les propositions politiques et surtout en priorité par la mise en mouvement social que « les 99% » ont plus à gagner de la construction commune d’une nouvelle société qu’à perdre de ce qu’ils ont encore dans celle-ci, ou croient avoir. Ou qu’ils pensent pouvoir y gagner, dans les pays émergents en particulier.

Le recours à la notion « d’intérêt général » n’est d’aucune utilité pour penser cette tâche. Ou dit autrement il ne s’agit pas de constater cette généralité d’intérêt mais de la construire. Je suppose qu’on trouvera un accord sur cette nécessité sans trop de difficulté. Mais on ouvre alors sur une question bien plus problématique. Le texte dit « L’émancipation implique la prise de pouvoir sur soi-même, c’est-à-dire la conquête par chacun de l’autonomie de conscience requise pour être en mesure de formuler l’intérêt général. C’était déjà la grande leçon des partisans de la République sociale, mise en mots par Jaurès ». Comme si la raison (l’autonomie de conscience) permettait à elle seule de résoudre la question. Comme si la construction d’une volonté majoritaire pour l’expression d’une définition démocratique de « l’intérêt général » pouvait être autre que momentanée. Et intrinsèquement contradictoire, la minorité du moment pouvant, en toute « conscience » avoir raison demain. De plus l’idée d’un peuple uni par la seule force de la conscience doit être abandonnée. Même le fût-il pour des combats essentiels (les 99% contre l’oligarchie) cela n’efface pas ses divisions sur d’autres plans, où l’opprimé peut se révéler oppresseur, comme on le sait bien à partir de la question féministe. Le capitalisme modèle ces oppressions multiples (de genre, de nationalité, ethniques, de génération et… de langues), les utilise, les crée au besoin. Mais elles le dépassent et lui survivront certainement pour certaines d’entre elles. Comment tout ceci peut se combiner dans une lutte commune pour l’émancipation universelle (et en particulier contre l’oligarchie capitaliste) au lieu de s’émietter dans la déchirure généralisée est une question complexe. Raison de plus pour l’aborder de front.

La République réellement existante

Tout ceci se lie dans le projet du PG dans la référence centrale aux « principes républicains ». Aujourd’hui il est devenu impossible de parler des « principes communistes » sans tenir compte, d’une manière ou d’une autre, du bilan des expériences terribles menées en leur nom. Pourquoi en serait-il différemment de la « République réellement existante » ? On en connaît 5 en France. La dernière n’est sûrement pas la bonne, au point que tout le FG se bat à juste titre pour une nouvelle République à l’issue d’un processus constituant. La première, celle de 1792, a fourni l’exemple qui se rapproche le plus de ce que souhaite le PG. Mais voilà : sa constitution de 1793 n’a jamais été appliquée, suspendue qu’elle fut « jusqu’à la paix ». Prenons la plus durable, la 3ème. Bâtie sur les décombres de la Commune, elle présida à la boucherie inter-impérialiste de la guerre de 14 et se termina honteusement par le vote des pleins pouvoirs à Pétain par… la même Chambre que celle du Front Populaire (les communistes ayant été mis hors la loi à ce moment là). Son sentiment de « l’intérêt général » n’est pas allé jusqu’à y inclure celui des populations colonisées, comme nous le savons tous. Cette période voit aussi la victoire des Dreyfusards ? Bien sûr. Et aussi la progression de droits de tout type, la propagation de l’école, les lois laïques, les avancées du Front Populaire. Certes. Mais comment choisir dans toute cette histoire les « vrais principes républicains » ? Dans les exemples d’avancée sociale, quelle est la part de ces « principes » et quelle est celle de la bonne vieille luttes des classes que Cahuzac rejette ? Et même à supposer que ces « principes » soient moteurs quelque part, ils ne le sont, comme le dit Jaurès, que comme soubassements de la République sociale. Sans cet adjectif décisif, la référence se perd dans la nuit de l’abstraction, laissant de plus entendre qu’une alliance « de principe » pourrait s’imaginer sans le dit qualificatif, entre tous « les républicains », ce qui n’est pas la position du PG.

Même si on en reste dans le cadre de « La Sociale » le débat n’est pas simple. Le projet du PG s’élève contre « …la « nouvelle étape » de la décentralisation projetée par le pouvoir actuel (qui) remet ainsi en cause l’indivisibilité de la République ». Nul doute que ces projets s’inscrivent comme le dit le PG dans un vaste mouvement de déconstruction permettant un déploiement supplémentaire de la concurrence généralisée, ici entre portions du territoire national. Mais il existe une autre issue que la mise en miroir des centralistes Jacobins et des libéraux de la Gironde. A une question du même type, la Commune de Paris le 19 avril 1971 appelait à la Fédération des Communes de France, ceci au nom même des « principes de la République » : « La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du Peuple… L'autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France et assurant à chacune l'intégralité de ses droits… ». Inévitable donc d’admettre que ces « principes » loin de parler d’eux-mêmes sont d’acception variable.

Sur cette question de la référence à la République, à la fois comme générale et comme spécifique à l’histoire du pays, un large débat est nécessaire entre les formations du FG (il est déjà prévu au moins entre la GA et le PG) et il se développera certainement à l’occasion du congrès annoncé.

Samy Johsua[1] Publié sur Médiapart.


Pour dépasser le capitalisme :
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 12 Fév 2013, 01:11

Mélenchon : la ligne anti-Hollande peut-elle durer ? CHLOÉ DEMOULIN 31/01

Et si les communistes lâchaient le patron du Front de gauche en 2014 ? Irrités par sa stratégie d'autonomisation, certains au PS misent sur ce scénario...

Face aux attaques répétées de Jean-Luc Mélenchon contre le gouvernement, le Parti socialiste avait jusqu'ici choisi l'indifférence, pointant, à la manière d'un Jérôme Cahuzac, sa solitude. Mais le lancement par le Front de gauche d'une "campagne contre l'austérité", qui désigne ouvertement les équipes dirigeantes en place comme responsables, a décidé la rue de Solférino à muscler sa riposte. Première salve, la lettre grinçante adressée vendredi dernier à Mélenchon par Jean-Christophe Cambadélis, ancien adversaire d'Harlem Désir dans la course à la direction du PS, n'en était qu'un avant-goût. En exigeant des communistes, alliés au président du Parti de gauche, qu'ils clarifient leur positionnement avant de conclure toute alliance avec eux en vue des élections municipales de 2014, le PS sort l'artillerie lourde.

Aux commandes, Luc Carvounas, chargé des relations extérieures du parti et proche de Manuel Valls, ne mâche pas ses mots à l'égard de celui qu'il a désigné dans les colonnes du Journal du dimanche comme "le pyromane de la gauche française". "On a un Jean-Luc Mélenchon qui a décidé désormais d'être un opposant en imaginant qu'il est une alternative à gauche", constate-t-il avec regret. "Ça n'existe pas, réfute-t-il, il ne peut pas y avoir plusieurs gauches."

" Un peu trop de fébrilité "

Convaincu que Mélenchon joue contre son camp, le sénateur-maire d'Alfortville n'est guère mieux disposé à l'endroit de ses "amis" communistes, qu'il accuse de cultiver un "double discours". Les voeux au vitriol du PCF ont achevé de le convaincre. "Ce n'est pas vrai de dire, comme l'affirmait Pierre Laurent [le patron du PCF, NDLR] quand il a vu Harlem Désir, qu'on peut dissocier ce qui se passe nationalement de ce qui pourrait se passer localement", raconte-t-il, échaudé par le premier échange qu'ont eu les deux responsables politiques avant Noël. "La vie politique ne se découpe pas en rondelles", s'irrite-t-il. Et de lancer une mise en garde aux communistes : "Est-ce qu'ils ont envie de continuer à verser un tribut à Jean-Luc Mélenchon qui leur a déjà tant coûté au moment des législatives ?"

Rappelée ainsi à l'ordre par le PS, la Place du Colonel-Fabien se défend de vouloir gagner sur les deux tableaux. "Il n'y a aucune ambiguïté", mais "un peu trop de fébrilité chez certains socialistes", rétorque Pierre Laurent, qui prend soin de ne pas mettre tous les socialistes dans le même panier. Cette "fébrilité", le patron du Parti communiste la juge "liée aux difficultés que le gouvernement rencontre à faire adhérer ses électeurs à la politique de rigueur qu'il mène". Mais "ce n'est pas en agitant les menaces sur les municipales qu'ils vont régler le problème", prévient-il, invitant le PS à admettre qu'il y a "un débat qui traverse la gauche".

"Il faut que chacun en revienne à la raison et ne prenne pas les municipales pour ce qu'elles ne sont pas", tempère-t-il, soulignant que des alliances se nouent entre PS et PCF "depuis 40 ans". Bref, les communistes, qui prévoient quand même d'aborder la question en interne lors de leur congrès la semaine prochaine, continueront à émettre des critiques quand ils le jugeront "utile".

" Élection sanction "

Dans l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, le coup de semonce du PS agace sans vraiment inquiéter. "Les communistes ne sont pas le paillasson du mépris socialiste", lâche Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, qui rappelle que le candidat Hollande avait déjà déclaré pendant la présidentielle que les communistes n'existaient plus. "On a une confiance très claire en nos camarades communistes", assure-t-il. D'autant que Mélenchon consacre déjà toute son énergie au coup d'après : les élections européennes. "C'est une élection dans laquelle on peut clairement passer devant le PS, c'est possible", veut croire Corbière. Dans cette optique, il est fort peu probable que l'ex-candidat à l'élection suprême lève le pied sur les critiques adressées au gouvernement. "Nous soutiendrons uniquement les mesures de la gauche", continuait-il à marteler lundi dernier sur Europe 1, toujours provocateur.

À Solférino, on nie vouloir "diviser pour mieux régner" ou encore faire payer aux communistes leurs tirs de barrage au Sénat contre les projets gouvernementaux. Certains, désireux de calmer le jeu, à l'instar de Christophe Borgel, le Monsieur Élections du PS, s'évertuent même à rappeler que les municipales sont encore loin. Mais le fait d'avoir un partenaire qui "systématiquement vous tire une balle dans le pied" passe décidément mal. "C'est à l'évidence quelque chose qui n'est pas tenable longtemps", souffle le porte-parole du PS David Assouline. Surtout quand on s'est fixé l'objectif - ambitieux - de faire en sorte que les municipales de 2014 "ne soient pas vécues, pour une fois, comme une élection sanction", précise Carvounas.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 12 Fév 2013, 21:05

Mélenchon à la rescousse de Robespierre A.S. avec AFP 31/01

Le co-président du Parti de gauche a interpellé, via un courrier, Rémy Pflimlin, le patron de France Télévisions, sur le contenu " truffé d'erreurs " d'un magazine diffusé sur France 3, intitulé " Robespierre, bourreau de Vendée ? "

Pour Jean-Luc Mélenchon, le documentaire de France 3 sur Robespierre est "un offensant et grossier plaidoyer à charge contre la Révolution de 1789".
En désaccord avec France 3, Jean-Luc Mélenchon est monté au créneau. Le co-président du Parti de gauche a adressé mercredi une lettre au président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, pour protester contre le contenu d'un magazine diffusé sur la troisième chaîne du groupe.

En cause : un numéro du magazine d'histoire "L'ombre d'un doute", intitulé "Robespierre, bourreau de Vendée?", "truffé d'erreurs et dangereusement orienté" selon Jean-Luc Mélenchon.

Une copie de la lettre a également été adressée à Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), selon un communiqué du PG, qui demande aussi que les historiens puissent bénéficier d'un droit de réponse.

" Grossier plaidoyer à charge "

"Pour la troisième fois en moins d'un an, France 3, chaîne de télévision du service public, a diffusé la semaine dernière, une émission nommée 'Robespierre: bourreau de la Vendée?', épisode du magazine historique 'L'ombre d'un doute', présenté par M. Franck Ferrand", écrit ainsi Jean-Luc Mélenchon, dans cette lettre, cosignée par son secrétaire national Alexis Corbière.

"Le contenu de cet épisode est un offensant et grossier plaidoyer à charge contre la Révolution de 1789, truffé d'erreurs et dangereusement orienté vers une banalisation de l'idée de génocide", expliquent-ils.

" Grande médiocrité "

"Nous nous adressons à vous pour protester avec la plus grande fermeté contre le fond et la forme de cet épisode. Avec la majorité des historiens et universitaires, nous le jugeons scandaleux et absurde. Votre attitude est également condamnable lorsque vous conduisez le service public à rediffuser étrangement cette émission malgré sa grande médiocrité", est-il ajouté.

Jean-Luc Mélenchon et Alexis Corbière condamnent également l'utilisation "dans n'importe quels contextes et conditions historiques" du terme "génocide", utilisé selon eux plusieurs fois dans l'émission.

Seconde diffusion

Selon France 3, qui relaie l'information, le documentaire a voulu "lever le voile sur le rôle de l'incorruptible dans le répression de la contre-révolution des Chouans", entre 1793 et 1796, en Vendée.
Et de rappeler que l'émission avait déjà été diffusée en janvier sans provoquer de polémique.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 13 Fév 2013, 12:07

Front de Gauche : Des vœux de résistance à Nice [ Nicolas Farca - Nice Premium ] • 03|02

Les élus du Front de gauche Robert Injey, Emmanuelle Gaziello, Jacques Victor et Marie Christine Vergiat se sont rendus à la Maison des Associations pour présenter des vœux "combatifs" pour l’année 2013.

« Avec les onze mois qui nous attendent, on peut se permettre de se souhaiter encore la bonne année à la fin du mois de Janvier. » C’est sur cette note d’humour que Jacques Victor, Conseiller général, ouvre la cérémonie des vœux du Front de Gauche.

Ils étaient une cinquantaine, militants, citoyens de quartiers ou présidents d’associations à s’être rendus dans la salle Laure Ecard de la toute nouvelle Maison des Associations du boulevard St Roch.

Sans attendre, Jacques Victor annonce : Une bonne année, oui, mais ce sont aussi des vœux de résistance, de lutte et de mobilisation qui seront faits ce soir. Pour lui, « Il faut que se construise le changement tant attendu. »

Emmanuelle Gazielo, Conseillère municipale, est la première à prendre la parole. Elle insiste sur la lutte contre une austérité omniprésente à Nice et sur de nombreux sujets d’actualités (comme la destruction du Square Colonel Jean-Pierre de la rue Trachel). Elle en est sûre, le Front de Gauche est prêt à relever le défi de diriger la ville afin de proposer une politique alternative aux citoyens. L’année 2013 sera pour elle axée sur la construction, la consultation citoyenne et une campagne pour « le droit des niçois à vivre, non à survivre ! ».

Mme Gaziello relève cinq points sur lesquels elle entend redoubler d’efforts : « Il faut donner un sens à l’endettement, à la santé publique, au logement, au développement durable et à la culture. »

C’est ensuite au tour de Marie Christine Vergiat, d’occuper le micro. Pour la Députée européenne, il faut proposer une politique alternative au niveau européen. Elle prône une meilleure répartition des richesses pour pallier aux inégalités sociales qui s’accentuent de plus en plus. « L’année 2013 doit être une année de mobilisation citoyenne ».

Robert Ingey, conseiller municipal, est le dernier à prendre la parole. Pour lui, le message est clair, il faut changer la donne, « la peur du chômage et de la précarité doivent disparaître ». Il déplore un parti socialiste « obnubilé par les municipales de 2014 » et que « rien n’est changé à Nice ».

Le conseiller annonce dans les trois mois à venir, 100 initiatives publiques proposées par le Front de Gauche afin de « voir ce qu’il est possible de faire, pointer les attentes et construire les réponses ».

Pour le Front de Gauche, 2013 sera l’année du changement et de la mobilisation. La cérémonie prendra fin autour d’un pot amical pour fêter plus joyeusement et un peu tardivement, la nouvelle année.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 14 Fév 2013, 16:36

En Tunisie, de la révolution citoyenne à l’éco-socialisme (1/2) Récit par Laurent Maffeïs, de retour de Tunisie

A l'heure où ces lignes sont écrites, Jean-Luc Mélenchon s'est déjà exprimé au centre culturel de l'Institut français d'Alger. Il est à présent au Maroc. C'est donc Laurent Maffeïs qui prend momentanément le relais de l'écriture sur ce blog. Il a participé en Tunisie à la première étape du voyage des conférences sur l'Ecosocialisme au Maghreb. Laurent a été relayé en Algérie par Mounia Benaili. Au Maroc se sera Corinne Morel-Darleux. L'ensemble du déplacement est coordonné et suivi par Alain Billon, le président de la Commission Maghreb-Machrek du Parti de Gauche. C'est lui qui a noué patiemment depuis le congrès du Mans du PG, ces relations approfondies avec de nombreux partis maghrébins qui rendent possible ce déplacement. Beaucoup de militants et de dirigeants de ces organisations ont d'ailleurs signé l'appel international à voter pour Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne présidentielle. Beaucoup d'entre eux seront présents lors du Congrès du PG fin mars à Bordeaux. Ces relations ont pris une dimension historique nouvelle depuis que les peuples du sud de la méditerranée sont à leur tour entrés dans un cycle de révolution citoyenne. Selon nous il ne fait que commencer. Une nouvelle étape de ce travail internationaliste avait aussi été franchie avec la première conférence méditerranéenne de l'autre gauche, tenue à Palerme en octobre 2012, à laquelle le Parti de Gauche a activement participé. A présent c'est un échange sur le fond qui s'organise autour de la présentation des thèses sur l'éco-socialisme. Les lignes qui vont s'afficher pendant plusieurs jours seront donc des compte rendus de voyages. Une autre façon d'informer et de partager.

Vous trouverez dans ce document une rapide revue de presse du déplacement de Jean-Luc Mélenchon en Tunisie
Merci notamment à Arroi Baraket, journaliste pour la chaîne Elhiwar Ettounsi, pour ses photographies.

Après Buenos Aires, Londres et Rome, Jean-Luc Mélenchon poursuit donc au Maghreb son cycle de conférences internationales sur l'éco-socialisme. Comme ce blog s'en est fait l'écho régulier, la démarche initiée lors des premières assises pour l'éco-socialisme a débouché sur la publication d'un premier Manifeste éco-socialiste en 18 thèses. Cette démarche se développe aussi sous la forme d'assises régionales rassemblant non seulement des militants de la gauche et de l'écologie politique mais aussi des associations et des syndicalistes. En visant l'intérêt général humain qui est mis en lumière par la crise écologique du capitalisme, ce manifeste porte un message résolument universel. Il propose ainsi une réponse radicale et concrète aux problèmes communs des peuples confrontés aux impasses du capitalisme financier, du productivisme et du libre échange. Ce manifeste a donc vocation à être porté et décliné dans d'autres pays que la France. C'est une des raisons pour lesquelles Jean-Luc Mélenchon avait prévu d'intervenir cette semaine dans le Maghreb, successivement à Tunis, Alger et Rabat. Ces déplacements préparent aussi la première réunion du Forum mondial pour la Révolution citoyenne prévu en avril et dont ce blog s'est aussi fait l'écho. Cette tournée maghrébine prolonge enfin l'engagement de la campagne présidentielle du Front de Gauche pour la refondation solidaire des relations entre la France, l'Europe et le Maghreb. Elle prolonge la bataille culturelle pour faire France de tout bois, notamment face à ceux qui voudraient importer la logique du choc des civilisations entre les deux rives de la méditerranée. Comme antidote, il suffit de se pencher sur la réalité sociale et humaine maghrébine pour mesurer à quel point les peuples du Maghreb et du sud de l'Europe forment par de nombreux aspects une société commune. Une convergence de situations encore accentuée par l'application des politiques d'austérité en Grèce, au Portugal, en Italie, en Espagne et en France.

Récit du dimanche 1er février, 1er jour en Tunisie.

La venue de Jean-Luc Mélenchon en Tunisie a évidemment changé de nature avec l'assassinat politique d'un des leaders du Front populaire tunisien Chokri Belaïd. Les jours qui ont suivi cette exécution ont été présentés par les médias dominants comme l'occasion d'un déferlement de sentiments anti-français en Tunisie en réaction aux déclarations stupides de Manuel Valls. La réalité locale avait pourtant fort peu à voir avec cette bulle médiatique. La colère du peuple tunisien après l'assassinat d'un de ses leaders révolutionnaires s'est exprimée de manière à la fois pacifique et massive dès le lendemain. 1,4 millions de Tunisiens ont ainsi manifesté dans les rues des différentes villes tandis que l'économie du pays était paralysée par une grève générale historique à l'appel de l'UGTT. A côté de ces mobilisations civiques sans précédents, les lamentables provocations de quelques intégristes en marge des obsèques relevaient plus du fait divers que de l'événement politique. Tout comme la soi-disant manifestation contre l'ingérence française tenue dans le centre de Tunis samedi après-midi. Alors que le parti Ennahda au pouvoir avait appelé à la mobilisation et que des ministres islamistes avaient même fait le déplacement, cette manifestation n'a finalement rassemblé que 3000 personnes. Les médias ont pourtant cru intelligent de montrer un énergumène non identifié brûlant un drapeau français, scène qui ne correspondait pourtant à aucune réalité collective. Et alors que les images des JT affolaient les téléspectateurs français, c'est une atmosphère de recueillement et de retenue qui régnait dans les rues de Tunis en cette fin de journée. Reste que Manuel Valls a encore perdu dans cette affaire une occasion de se taire. Lui et le PS sont les plus mal placés pour dénoncer le "fascisme islamique" en Tunisie. Ont-ils oublié que leurs amis du parti social-démocrate Ettakatol, membre de l'Internationale socialiste, gouvernent avec les dits islamistes ? Et que c'est même grâce à eux notamment que les islamistes disposent encore d'une majorité parlementaire alors qu'ils sont minoritaires dans le pays ? Plutôt que de s'occuper des violences en Tunisie auxquelles il ne comprend rien, Valls ferait mieux de faire cesser les violences que subissent en France les syndicalistes en lutte.

Venant de la France, c'est d'un tout autre message que les progressistes tunisiens ont besoin dans leur lutte quotidienne pour la liberté et la souveraineté. C'est cette solidarité concrète que Jean-Luc Mélenchon a voulu faire vivre dès les premières heures de sa présence en Tunisie dimanche 10 février. Déjà mercredi 6 et jeudi 7 février, les camarades du Parti de Gauche et du Front de Gauche avaient été en première ligne pour exprimer leur indignation et leur solidarité avec le peuple tunisien lors des rassemblements organisés à Paris mais aussi à Marseille et dans d'autres villes. Les militants tunisiens ne s'y sont pas trompés. Dès sa descente de l'avion, Jean-Luc Mélenchon était accueilli par des délégations des forces qui font vivre la résistance démocratique en Tunisie. Une délégation du bureau politique du parti PPDU (patriote-démocrate) de Chokri Belaïd était accompagnée d'une groupe de ses jeunes camarades portant silencieusement des affiches de celui qui est devenu un martyr de la liberté. Une affiche rouge de résistance qui a fleuri dans tout Tunis mais aussi dans les magasins et sur les manteaux sous forme d'autocollant. Au-delà du parti de Chokri, une délégation des autres forces du Front populaire était aussi présente avec leurs drapeaux rouges où, comme sur celui de notre Front de Gauche, le Front populaire s'écrit en lettres blanches. La centrale UGTT avait aussi dépêché son secrétaire général adjoint pour cet accueil à l'aéroport. Sans oublier la délégation du Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) conduite par son président Abderrahmane Hedhili. Ce sont en effet ces militants du mouvement social qui sont à l'origine de l'invitation de Jean-Luc Mélenchon à tenir ici une conférence qu'ils ont magnifiquement organisée.

En accord avec les camarades de Chokri, Jean-Luc Mélenchon commença par se rendre auprès de sa famille, dans le HLM de la cité populaire El Menzah 6 au pied duquel il a été abattu mercredi matin en sortant de chez lui. Lors de cet échange, la veuve de Chokri,l'avocate Besma Khalfaoui dira à Jean-Luc à quel point Chokri prenait plaisir à le regarder à la télévision chaque fois qu'il le pouvait. Son franc-parler et ses batailles contre l'impunité des puissants avaient donné à Chokri une audience considérable dans le peuple tunisien bien au-delà des adhésions politiques partisanes. Il exerçait ici à sa manière cette fonction tribunicienne qui permet de remettre le grand nombre en mouvement en dépit de la chape de plomb de l'idéologie dominante et de la résignation. Ne reculant devant aucune bataille, il avait par exemple défendu la chaîne Nessma TV poursuivie pour blasphème par les intégristes pour avoir diffusé pour la première fois au Maghreb le film Persépolis. Il savait aussi que l'éveil révolutionnaire des consciences resterait impuissant sans l'organisation de forces politiques tournées vers l'action. Chokri était donc, avec ses camarades patriotes-démocrates un militant infatigable de la construction et de l'élargissement du Front populaire. En se rendant ensuite sur sa tombe au cimetière du Djellaz, Jean-Luc Mélenchon leur redira combien ils peuvent compter sur nous pour ne jamais céder face à ceux qui croient nous faire taire. Au nom du Front de Gauche, notre délégation du Parti de Gauche déposa alors une gerbe rouge sur la tombe de Chokri.

Notre meilleur hommage à Chokri étant de continuer le combat, l'étape suivante de cette première journée à Tunis fut une rencontre de travail avec une délégation des partis du Front populaire, au siège de l'un d'entre eux, le Parti des Travailleurs de Tunisie dont Hamma Hammami est le secrétaire général. Alors que de vastes recompositions sont en cours sur la scène politique tunisienne au nom de la défense de la démocratie, le Front populaire porte l'exigence de ne jamais séparer cette bataille démocratique de sa finalité sociale. Sans quoi le risque est grand que le peuple, touché de plus en plus massivement par la misère en Tunisie, fasse défaut dans la bataille pour la démocratie elle-même. Ou même que sa colère se trompe de chemin par défiance vis à vis d'une bourgeoisie "moderniste" largement dépourvue de programme social. Hamma Hammami a aussi insisté sur la nécessité pour le Front populaire de s'inscrire dans une perspective concrète de conquête du pouvoir. Il faut mesurer l'importance de ce choix pour des militants de gauche radicale qui ont vécu des années dans la clandestinité. Loin du témoignage d'extrême gauche, le Front populaire a ainsi fait le choix d'un large rassemblement permettant de construire une nouvelle synthèse politique qui réponde radicalement aux problèmes rencontrés par le peuple tunisien. Ce Front regroupe déjà douze organisations issues de toutes les traditions de la gauche tunisienne : communistes, écologistes, patriotes démocrates, socialistes, trostkystes, nationalistes arabes, maoïstes etc. Pour peser concrètement dans le rapport de force des mobilisations démocratiques en cours, le Front populaire a ainsi décidé de participer et de faciliter les cadres d'action unitaires pour la démocratie et les libertés. C'est ainsi eux qui ont accueilli dès mercredi dernier une réunion de toutes les forces d'opposition qui décidèrent en commun d'appeler à la démission du gouvernement et de relayer le mot d'ordre de grève général, avec le succès historique que l'on sait.

La fin de cette première journée fut enfin marquée par une rencontre informelle à laquelle le président Marzouki avait souhaité convier Jean-Luc Mélenchon. L'occasion de mieux comprendre la situation politique tunisienne dans sa complexité, vue par un intellectuel qui ne cessa d'entretenir la flamme de la liberté sous la chape de plomb de Ben Ali.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 15 Fév 2013, 10:56

En Tunisie, de la révolution citoyenne à l’écosocialisme (2/2)13/02

Suite du récit du voyage de Jean-Luc Mélenchon en Tunisie, par Laurent Maffeïs.

Cette deuxième journée du lundi 11 février fut particulièrement dense par le nombre et la qualité des militants et personnalités rencontrés. Le tout dans une ambiance à la fois grave et chaleureuse, en raison des mobilisations incessantes qui voient se rejoindre tous les jours dans la rue et les réunions unitaires les militants des différents partis et associations. La matinée a été consacrée à des rencontres avec le mouvement social (UGTT) et la société civile tunisienne. Avant que Jean-Luc ne prononce une conférence sur l'éco-socialisme que l'affluence record et le contexte révolutionnaire ont transformé en meeting. Une journée militante terminée par un dîner avec des dirigeants de la quasi totalité des partis progressistes tunisiens.

Jean-Luc Mélenchon a d'abord été reçu au siège de la centrale UGTT où il a rencontré son secrétaire général Houcine Abbassi et son bureau exécutif. L'UGTT est la principale force sociale organisée en Tunisie avec 750 000 adhérents revendiqués sur les 11 millions d'habitants que compte le pays. La grève générale à laquelle elle a appelé jeudi 8 février au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd a totalement paralysé l'activité, signe de sa capacité de mobilisation. Pas un avion n'a décollé. Plus un train ne roulait. Tous les supermarchés étaient fermés. Car l'UGTT n'est pas qu'une confédération syndicale mais une institution sociale et nationale directement liée à l'histoire du pays depuis l'indépendance. Même si elle n'interfère pas dans la vie des partis, elle n'hésite pas à prendre position sur le terrain politique et institutionnel. Elle a ainsi participé aux mobilisations qui ont contribué à la chute de Ben Ali. Et elle apporte son soutien et son relais aux mouvements sociaux qui combattent la misère et l'arbitraire de certains gouverneurs islamistes dans le centre du pays, comme à Siliana ou à Sidi Bouzid. Elle a aussi lancé en octobre une initiative nationale pour le dialogue, afin d'accélérer l'écriture du projet de constitution sur laquelle bute pour l'instant l'assemblée nationale constituante. L'UGTT insiste d'autant plus aujourd'hui sur la nécessité pour l'assemblée et le gouvernement de se concentrer sur cette mission constituante et de préparer dans les meilleures conditions de pluralisme et de transparence de nouvelles élections. Comme les partis d'opposition, elle accueille plutôt favorablement l'idée avancée par l'actuel premier ministre de constituer un gouvernement transitoire de personnalités indépendantes pour sortir de la crise politique. L'UGTT est aussi un acteur permanent de la résistance contre les atteintes aux libertés et la violence politique émanant des intégristes. Ces derniers ont d'ailleurs littéralement attaqué et saccagé son siège le 4 décembre dernier. Une véritable provocation puisqu'il s'agissait là du jour du 50ème anniversaire de l'assassinat de Farhat Hached, fondateur du syndicat et leader de la lutte pour l'indépendance tunisienne qui influença la politique sociale des premières années de la présidence de Bourguiba. L'UGTT est donc désormais en première ligne dans la défense de la paix civile. Son secrétaire général ayant fait l'objet de menaces de mort, il a demandé en vain une protection au ministère de l'intérieur tenu par le parti Ennahda. Par défaut, c'est finalement la présidence de la République qui lui a accordé cette protection sur les moyens personnels du président. L'UGTT soutient donc plus largement la tenue d'une conférence nationale contre la violence politique. Une revendication qui a pris une tournure de salubrité publique avec l'assassinat de Chokri Belaïd et qui est relayée par la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme et les partis d'opposition dont le Front populaire.

Jean-Luc Mélenchon a ensuite échangé avec une trentaine de personnalités de la société civile. Une rencontre exceptionnelle de près de trois heures organisée par le Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux. Dans un contexte particulièrement militant puisque beaucoup de participants se relayaient au fil des échanges pour passer à une manifestation organisée au même moment devant l'Assemblée nationale constituante aux côtés de Basma Khalfaoui, l'épouse de Chokri Belaïd. Cette dernière a courageusement décidé de se mobiliser quotidiennement devant l'assemblée pour dénoncer l'impunité des violences, l'inertie de la justice et déficit de protection des leaders démocrates menacés. Un comité de soutien à Chokri Belaïd a aussi été lancé à l'initiative d'avocats pour exiger une véritable enquête et faire en sorte que de tels assassinats ne se reproduisent plus. Plusieurs de ces avocats avaient fait le déplacement pour rencontrer Jean-Luc Mélenchon. Plus largement, une grande diversité d'engagements pour les libertés et les droits humains était représentée à cette rencontre. Associations de femmes, d'avocats, de journalistes, de chômeurs. Universitaires, artistes, scientifiques. Militants des droits de l'homme (LTDH, FIDH) mais aussi d'éducation populaire et civique, notamment de l'association Doustourna "notre constitution" qui cherche à impliquer la population dans l'écriture de la constitution. Mais aussi militants de la coopération internationale et pour l'annulation de la dette (ATTAC Tunisie, CADTM, RAID). Ces derniers, ainsi que l'économiste Abdeljelil Bedoui, ont pointé la responsabilité des organisations internationales et de l'Union européenne dans l'affaiblissement de l'Etat tunisien et le développement des inégalités. En question principalement : le poids écrasant de la dette et les dangers de la libéralisation des échanges avec l'Europe. Au total depuis les années 1970, la Tunisie a déjà remboursé 2,5 milliards d'euros de plus en intérêts que le capital emprunté. Ces remboursements pèsent très lourdement sur le budget : 3 fois les dépenses de santé, 6 fois les dépenses de développement régional. Par exemple, rien que d'ici fin février la Tunisie doit rembourser 330 millions d'euros. Malheureusement les causes de cet étouffement s'aggravent. Le gouvernement sollicite des prêts du FMI ce qui expose la Tunisie à la thérapie de choc de l'ajustement structurel dont les méfaits sont bien connus de l'Argentine à la Grèce. Les agences de notation jouent aussi leur rôle de charognard. Elles ont dégradé la note de Tunisie après la chute de Ben Ali, infligeant une sorte de mauvais point à la démocratie et affichant ainsi leur préférence implicite pour les dictatures favorables aux milieux d'affaires. Acharnée, Fitch a menacé d'une nouvelle dégradation en décembre suite aux grandes grèves du centre du pays (Siliana) contre le chômage et la misère. Et l'agence rapace a renforcé sa menace de dégradation dès le lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd.
Tous ces acteurs sociaux ont exprimé, au-delà de leurs engagements sectoriels, leur préoccupation quant à l'avancement du processus révolutionnaire ouvert en Tunisie depuis 2011. En pointant à plusieurs reprises la nécessité de trouver des modalités de convergence entre le mouvement social et associatif et la lutte politique. Au niveau international, la discussion a abouti sur la nécessaire complémentarité entre des cadres larges et ouverts comme le Forum social mondial et des cadres politiques plus intégrés comme le Forum mondial pour la révolution citoyenne dont Jean-Luc Mélenchon leur a présenté le projet.

En fin d'après-midi, ce sont plus de 600 personnes qui se pressaient dans la maison de la culture Ibn Rachiq en plein centre de Tunis. Aberrahmane Hedhili et ses camarades du Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux avaient magnifiquement organisé cet événement avec le directeur de la maison de la culture Chokri Latif. Des banderoles annonçaient l'événement dans la rue et affiches et tracts avaient été diffusés dans Tunis. Parmi le public présent, outre des militants de tous les partis d'opposition tunisiens, le nombre de jeunes étudiants ou diplômés au chômage était particulièrement impressionnant. Jean-Luc Mélenchon pointa d'ailleurs les caractéristiques communes très frappantes de l'évolution de nos sociétés confrontées au libéralisme et à l'austérité des deux côtés de la méditerranée. Au point de constituer une véritable société commune confrontée aux défis communs de la crise de l'écosystème particulièrement tangibles en mer méditerranée. D'où l'enjeu de trouver des solutions communes éco-socialistes pour répondre ensemble à ces défis vitaux pour l'humanité elle-même. Jean-Luc a aussi salué le courage des militants et citoyens tunisiens mobilisés et insisté sur l'importance pour toute l'Europe de la poursuite et du succès de la révolution citoyenne tunisienne.

Un dîner était ensuite organisé avec les dirigeants de tous les partis de la gauche tunisienne. Bien sûr étaient présents des représentants des forces du Front populaire dont nous avons déjà parlé. Mais aussi d'autres forces progressistes qui ont préféré à ce stade se rassembler dans un front républicain anti-islamiste autour du parti de centre-droit Nidaa Tounes ("l'appel de la Tunisie") conduit par l'ancien premier ministre Beji Caïd Essebsi. Ce dernier incarne l'héritage émancipateur et laïque de Bourguiba (désigné en Tunisie sous l'étiquette "moderniste"). Mais il représente aussi les intérêts de la grande bourgeoisie tunisienne et d'une forme d'oligarchie locale peu encline au partage des richesses alors que les inégalités sont béantes en Tunisie. Entre cette démarche de Front républicain pour la démocratie et celle du Front populaire qui refuse de déconnecter bataille démocratique et conquête sociale, les ponts ne sont pas coupés. Des objectifs communs d'action sont fixés au fil des mobilisations. Et les rassemblements s'élargissent d'un côté comme de l'autre. Par exemple le parti Al Qotb (le Pôle) est en train d'intégrer le Front populaire alors qu'il est issu du Pôle démocratique moderniste, le regroupement laïque des anciens communistes d'Ettajdid, de socialistes du PSG et de nationalistes qui s'était présenté aux élections de la constituante en concurrence à l'époque avec le PCOT d'Hamma Hammami (principale composante d'origine du Front populaire). L'Alternative sociale-démocrate, qui regroupe des militants issus de différentes branches historiques du socialisme tunisien (FDTL-Ettakatol, PSG etc) est aussi en discussion avec le Front populaire. De leur côté, les anciens communistes d'Ettajdid ont fusionné avec le Parti du travail que des militants de l'UGTT avaient tenté de constituer, dans un rassemblement appelé Al Massar ("la voie démocratique et sociale"). Et le PDP, parti historique de la résistance de centre-gauche à Ben Ali, incarnée par le courageux Ahmed Néjib Chebbi, a fusionné avec un parti libéral (Afek Tounés) dans un rassemblement appelé Al Joumhouri (parti républicain). Ce sont ces deux derniers rassemblements, Al Massar et Al Joumhouri qui ont constitué un vaste front républicain intitulé "Union pour la Tunisie", avec le parti Nidaa Tounés de l'ex premier ministre Essebssi. Ils ont aussi été rejoints dans ce front républicain par le Parti socialiste de Gauche, rebaptisé Parti socialiste, ainsi que les nationalistes du Parti du travail patriotique et démocratique ("Hezbelamal", PTPD). Au-delà de leurs vifs débats stratégiques, tous étaient présents dans une ambiance chaleureuse pour dîner avec Jean-Luc Mélenchon. Notamment Riad Ben Fadhel (un intellectuel ex-directeur de l'édition arabe du Monde diplomatique, représentant Al Qotb-Le Pôle), Ahmed Brahim (leader communiste historique d'Ettajdid et fondateur d'Al Massar), Mohamed Kilani (leader du Parti socialiste), Maher Hanine (membre du bureau politique d'Al Joumhouri-parti républicain), Abdelkrim Hasseiri (du PPDU de Chokri Belaïd), ainsi que des représentants du Parti Bass de Tunisie etc. Etaient aussi présents pour échanger au sujet du travail constituant et de la préparation délicate des prochaines élections, deux députés à la constituante représentants les Tunisiens de France : Nadia Chaabane (Al Massar) et Sélim Ben Abdesselem (ex-Ettakatol) tous deux membres du Groupe démocratique à l'Assemblée, principale composante de l'opposition parlementaire à la majorité conduite par les islamistes d'Ennahda. Ainsi que Kamel Jendoubi, figure du combat pour les droits de l'homme sous Ben Ali et président de l'Autorité de contrôle électoral lors des élections de la constituante. Autant de camarades qui comptent sur nous pour appuyer et relayer la défense de la révolution tunisienne en France. Autant que nous comptons sur eux pour continuer cette révolution qui est un point d'appui historique, à l'heure où l'autre gauche est ascendante dans tout le bassin méditerranéen. Dans des sociétés confrontés à des problèmes communs que le peuple a commencé à régler concrètement en entrant en révolution citoyenne.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 17 Fév 2013, 02:46

Le Parti de Gauche du Bas-Rhin aux côtés du métallo belge John David

Mercredi 6 février, les militants du PG67 étaient aux côtés des sidérurgistes d’Arcelor Mittal en lutte contre la logique financière de la classe actionnariale. Parmi les 1500 métallos, se trouvait John David, un belge de 25 ans venu à Strasbourg pour défendre son emploi et la sidérurgie européenne.

Victime d’un tir de flash-ball dans le cadre du dispositif répressif des forces de l’ordre, ce travailleur belge a perdu à jamais l’usage de son œil. Le Parti de Gauche du Bas-Rhin apporte son soutien à John David dans ce moment douloureux et il condamne avec la plus grande fermeté la violente répression policière des mouvements sociaux revendicatifs de travailleurs et la criminalisation de la résistance ouvrière.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 17 Fév 2013, 17:38

Les révolutionnaires doivent-ils tweeter ?

Technologie bobo réservée à une élite initiée, tyrannie du temps court et de la “ petite phrase ”, virtualisation du politique, pullulement des egos, surveillance collective… Les réseaux sociaux ont parfois mauvaise presse dans le camp populaire. Si certaines de ces incriminations ont leur part de vérité, la gauche révolutionnaire doit-elle pour autant délaisser ces nouvelles technologies au camp adverse, ou doit-elle au contraire s’en emparer pour mener bataille ? Quelques éléments de réponse, tirés de mon expérience de Community Manager de Jean-Luc Mélenchon.

(...)
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 18 Fév 2013, 11:43

Le gouvernement va-t-il enfin prendre ses responsabilités ? 04/02 Laurence Sauvage, secrétaire nationale en charge des luttes sociales et du Front des luttes au Parti de Gauche

C’est ce que se demandent les 550 salariés de PETROPLUS alors que demain 5 février est la date limite de dépôt des offres de la part des repreneurs potentiels.
Les salariés, en lutte depuis près d’un an, en appellent à la volonté politique du gouvernement pour sauver le site de Petit-Couronne. Ils appellent Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif à prendre ses responsabilités, à œuvrer à une véritable politique de soutien de l’industrie en France et, aujourd’hui plus que jamais, à tenir l’engagement qu’il avait pris de tout mettre en œuvre pour sauver la raffinerie. Ils revendiquent également la nationalisation du site et à la création d’un pole public de l’énergie dans lequel le raffinage serait intégré.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 19 Fév 2013, 15:49

Jean-Luc Mélenchon, les farines animales et Twitter

Vendredi, un eurodéputé m’appelle à propos des farines animales. La Commission vient, en effet, d’annoncer, en pleine polémique sur les lasagnes au cheval, qu’un règlement européen du 16 janvier 2013 les autorisant à nouveau dans l’alimentation des poissons d’élevage est entré en vigueur mercredi… Dans le genre bouffe folle et télescopage politique, on ne fait pas mieux, mais passons. Au cours de la conversation, ce député me raconte, rigolard, que Jean-Luc Mélenchon, le patron du Front de Gauche (FdG) et eurodéputé évanescent, a voté, en juillet 2011, en faveur de la réintroduction desdites farines (la Commission préfère qu’on parle de « protéines animales transformées »). Cela fait un peu désordre, d’autant que, depuis quelque temps, il cherche à verdir son discours, comme il l’a encore montré lors d’un discours sur « l’écosocialisme » prononcé au Maroc, justement vendredi soir.

Je me précipite sur le site de référence EUvotewatch qui répertorie tous les votes des députés européens. Le 6 juillet 2011, le Parlement a effectivement voté une « résolution » « sur la législation de l'Union européenne sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) et sur les contrôles des aliments pour animaux et des denrées alimentaires – mise en œuvre et perspectives ». Une résolution, donc un texte non législatif et non contraignant. Dans son septième considérant, le Parlement se dit « favorable – eu égard notamment au déficit actuel de l'Union en protéines — à la proposition de la Commission visant à lever l'interdiction de nourrir les non-ruminants avec des protéines animales transformées, sous réserve qu'elle s'applique uniquement aux non-herbivores et que les protéines animales transformées proviennent uniquement d'espèces n'ayant aucun lien avec les EST ». Et là, surprise : la GUE, le groupe politique dont est membre le FdG, a bel et bien voté en faveur de cette résolution. En fait, mis à part les libéraux et les Verts, tous les groupes ont appelé à voter en faveur de ce texte. Le résultat final est d’ailleurs sans appel : 485 pour contre 162 et 30 abstentions.

Mais la discipline de vote n’est pas absolue. Ainsi, les Verts et les Libéraux allemands ont voté en quasi-totalité pour la résolution alors que seuls huit Français ont fait de même (Harlem Désir et Pervenche Berès, pour les socialistes, Joseph Daul, le patron du PPE qui pouvait difficilement faire autrement, Brice Hortefeux ou encore Corine Lepage pour les libéraux), tous les autres refusant de suivre les consignes de vote. Côté FdG, Jean-Luc Mélenchon, Jackie Hénin et Hélie Hoarau ont approuvé la résolution, comme leur groupe, alors que Patrick Le Hyaric et Marie-Christine Vergiat se sont rebellés.

Juste pour être taquin, car cette résolution, encore une fois, est non législative, je tweete donc : « Le saviez-vous? @JLMelenchon a voté en faveur des farines animales au Parlement Européen avec les communistes #aïe ». Que n’avais-je pas fait là : un acte de lèse-Mélenchon, une mise en cause inacceptable du phare lumineux de la pensée écosocialiste ! Ses lieutenants (et pas son chargé de com’ qui gère son compte Twitter, pourtant un habitué des insultes) réagissent très violemment, Raquel Garrido, l’une des porte-parole du PG, restant la plus polie : « En fait il a voté non, c'est une erreur matérielle qui a été rectifiée. Quatremer n'a pas vérifié ». La teneur des tweets qui m'ont été envoyés, c’est plutôt ce genre : « Libé est un torchon et @quatremer dispose en tout de douze neurones jaunes disposés en cercle sur fond bleu. #ReseauFdG ». Un torrent de boue qui a duré tout le week-end. Lassant.

Aurais-je commis une erreur en lisant la liste de votes ? J’avoue, vu la violence des réactions, que j’ai eu un doute. Pas vraiment : en fait, le grand homme a commis une erreur matérielle en votant oui alors qu’il voulait voter non. Son doigt a glissé… Il aurait donc « rectifié » son vote. Et, de fait, cette « rectification » est bel et bien inscrite au procès-verbal de la séance. Damned, pour savoir comment a voté Mélenchon, il faut donc non seulement examiner la liste des votes, mais aussi le PV rectificatif. De quoi y perdre son latin ! Plusieurs députés français ont d’ailleurs fait de même : outre Mélenchon, ses deux acolytes du FdG (et là, dans mes nombreux tweets, j’ai commis une erreur, en disant à un moment que le PC a voté pour les farines alors qu’il a toujours voté contre, qu’il m’excuse), Pervenche Berès, Brice Hortefeux et Corinne Lepage. D’ailleurs, François Damerval, l’assistant parlementaire de cette dernière, m’a aussi pris à partie (mais poliment) sur le thème : « c’est une erreur matérielle ».

Mais voilà : ces rectifications, à la suite d’un vote nominal, ne changent strictement rien au vote. Une fois que le président de séance déclare le scrutin clos, il est clos de chez clos. La soi-disant rectification n’en est pas une : c’est juste l’occasion de dire « oooooppps je m’ai trompé ». C’est dit en toutes lettres dans le « guide de la plénière » : « toute demande de correction de vote exprimée oralement par un député AVANT que le Président n'ait annoncé le résultat est prise en compte dans ce résultat (…). Toute demande de correction de vote communiquée par un député après l'annonce des résultats par le Président est consignée dans la même liste, mais ne peut modifier en rien le résultat du vote ». Ces demandes de « rectification » peuvent être faites jusqu’à 48 heures deux semaines après le vote. Autrement dit, si la voix de Mélenchon avait été déterminante pour adopter cette résolution, il n’aurait rien pu y changer ce qui, heureusement pour lui, n’a pas été ici le cas. Donc, contrairement à ce qu’ont tenté de faire croire les lieutenants de Mélenchon et ses militants, je n’ai strictement commis aucune erreur. C'est au contraire lui qui en a commis une…

Un tel plantage est-il possible ? A priori, on a du mal à le croire : chaque député, avant de voter, doit insérer sa carte de vote. Ensuite, il doit appuyer sur l’un des trois boutons : bouton de gauche, pour, lumière verte, bouton du milieu, abstention, lumière blanche, bouton de droite, contre, lumière rouge. Et le président demande toujours si tout le monde a voté avant de le clore le scrutin. D’ailleurs, on notera que Le Hyaric et Vergiat, pour le FdG ne se sont pas trompés, eux. Mais bon, il faut reconnaître que les votes se font en rafale le mercredi de la session mensuelle et non pas après chaque texte, comme en France, si bien que les eurodéputés peuvent s’y perdre. D’où l’importance d’avoir une liste de votes bien préparée par son assistant parlementaire afin de ne pas se planter et d’y regarder à deux fois avant d’appuyer sur le bouton. Mais voilà : Mélenchon n’a pas d’assistant en permanence au Parlement européen et il n’assiste jamais aux réunions de commissions parlementaires à Bruxelles, là où le vrai travail se fait. Ce qui ne lui permet pas de se préparer et accroît donc le risque de se tromper, car on a alors tendance à suivre la consigne de vote de son président de groupe (pouce levé ou baissé).

L’erreur de Corinne Lepage est plus incompréhensible. Membre de la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire, elle savait pertinemment de quoi il retournait et l’importance de ce vote. Reste qu’en dépit de sa rectification de vote, le jour où sa commission parlementaire a voté le texte de la résolution, il y a eu 56 votes pour et une abstention (pas d’appel nominal). Contactée, elle m’affirme que c’est bien elle qui s’est abstenue « mais sur l’ensemble du texte : j’ai voté contre la réintroduction des farines ». Pour le vote en plénière, elle « assume totalement (son) erreur. “Ça va vachement vite. J’ai tweeté en même temps : ‘c’est un scandale’, ce que je n’aurais pas dû faire. C’est une bêtise. Heureusement, ce n’était qu’une résolution et heureusement que mon vote n’était pas déterminant”. Voilà une réaction sensée, loin de l’emportement et des insultes de certains militants mélenchonistes.

N.B. Sur le règlement de la Commission, je vous conseille vivement le papier de Libération paru samedi. Sinon, voici les dates de son cheminement, à la suite de la résolution du Parlement européen. Le 18 juillet 2012, le comité permanent des États membres ne l’a pas rejeté (il aurait fallu réunir une majorité qualifiée contre puisqu’il s’agit d’une compétence déléguée à la Commission). Deux États ont voté contre, l’Allemagne et la France, et la Grande-Bretagne s’est abstenue. Ensuite, le Parlement européen a eu trois mois pour se saisir du texte, ce qu’il n’a pas fait. Il a donc été adopté formellement le 16 janvier 2013 et est entré en vigueur le 13 février. Il ne s’appliquera qu’à partir du 1er juin.
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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 20 Fév 2013, 17:58

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Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 21 Fév 2013, 12:55

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