ALERTE : L’examen du projet de loi sur les universités avancé à la semaine du 13 maiEn France, le gouvernement est engagé dans un vaste plan d’austérité au nom de la « réduction des déficits publics », ce qui ne l’empêche pas de dépenser des millions chaque jour pour financer l’intervention impérialiste au Mali.
Cette politique s’applique avec brutalité aux universités et aux étudiants (universités en faillite, filières et TD supprimés...).
Aujourd’hui, tout en refusant d’abroger la loi LRU de Sarkozy qui engageait l’autonomie-privatisation des universités, le gouvernement et la ministre G. Fioraso veulent aller plus loin en portant un coup majeur contre l’ensemble du système universitaire. Un projet de loi est en préparation et sera examiné en urgence par l’Assemblée nationale durant la semaine du 13 mai, soit deux semaines avant la date initialement prévue. Le gouvernement cherche à passer en force... De quoi s’agit-il ?
Le contenu du projet de la loi Fioraso :
• « Fusion d’établissements d’enseignement supérieur » (L.719-10 modifié du Code de l’éducation) : ces fusions d’universités n’auront qu’un seul but : supprimer les formations qui feraient doublon entre les différentes universités pour faire des économies.
• Fin des filières disciplinaires (L.612-2 modifié du Code de l’éducation) : le projet de loi veut également mettre fin aux filières disciplinaires. Au nom de la « pluridisciplinarité », il faudrait regrouper les filières en grands « champs ». On ne recevrait qu’un enseignement superficiel dans chacun de ces domaines, et cela permettrait au passage de faire des économies en profs pour les universités.
• Fin des diplômes nationaux (L.613-1 modifié du Code de l’éducation) : jusqu’à présent chaque diplôme délivré par une université est validé au plan national par le ministère. Avec la nouvelle loi la décision serait prise, université par université, par le Conseil d’administration. Ce serait la fin du caractère national de nos diplômes qui leur confère une valeur sur le marché du travail !
• « Les enseignements sont organisés en liaison avec les milieux professionnels » (L.611-2 modifié du Code de l’éducation) : le contenu des diplômes dépendra donc des intérêts du patronnât local.
Pour faire barrage au gouvernement : Unité personnels-étudiants pour l’abandon du projet de loi Fioraso
Des Assemblées générales de personnels et d’étudiants se sont déjà tenues un peu partout en France : Besançon, Pau, Amiens... A Montpellier, une motion a été adoptée à l’unanimité par tous les syndicats exigeant « l’abrogation du projet de loi Fioraso ». L’Unef-Montpellier a d’ailleurs appuyée cette motion.
Mais, au niveau national, l’Unef refuse catégoriquement de se joindre à cet appel, et soutient même le projet de loi du gouvernement (Le Monde, 22 mars). Alors que tous les syndicats des personnels exigent l’abandon de ce projet de loi, comment est-il possible que le principal syndicat étudiant puisse adopter une telle position de soutien vis-à-vis du gouvernement ? A Paris-8, des étudiants interpellent la dirigeante locale de l’Unef : « que fait l’Unef sur cette loi ? ».
L’unité personnels-étudiants, avec les organisations syndicales des personnels et avec l’Unef, qui existe à Montpellier ne doit-elle pas se réaliser au niveau national pour faire barrage au gouvernement ?
L’intersyndicale réunissant l’ensemble des syndicats des personnels et des syndicats étudiants (FSU, FO, CGT, Solidaires, SLU, SLR...) réclame dans sa pétition « une véritable rupture avec les politiques précédentes qui passe par l’abrogation des lois Pacte Recherche et LRU et l’abandon de l’actuel projet de loi » . Elle appelle à faire la grève et manifester le jour de la présentation du projet de loi à l’Assemblée nationale : organisons la mobilisation, signez la pétition !
UNITÉ PERSONNELS-ÉTUDIANTS POUR L’ABANDON DU PROJET DE LOI DE FIORASO !