NPA (2011)

Re: NPA

Messagede Nico37 » 25 Juil 2011, 20:09

500 jeunes préparent la révolution à Fumel
La cité lot-et-garonnaise accueille le 28e camp des jeunes anticapitalistes.

Une semaine de débats pour lutter contre le capitalisme est au menu de jeunes venus de toute l'Europe, voire au-delà.

Ils sont arrivés hier d'Italie, du Danemark, d'Allemagne, d'Autriche, de Croatie, de Pologne, de tous les coins de la France évidemment, et même du Mexique et de Tunisie. « L'Internationale » pourra être entonnée à l'atelier « chants révolutionnaires » toute cette semaine. Le mot trouvera aisément son écho chez les différents camarades.

Le 28e camp international des jeunes anticapitalistes (JAC) vient de prendre ses marques dans la ville emblématique en Lot-et-Garonne du combat militant : Fumel, cité forgée par l'usine métallurgique implantée à quelques centaines de mètres des tentes.

Selon les organisateurs, un peu plus de 500 jeunes participent à ce rassemblement qui se tenait en Italie l'année dernière. À partir d'aujourd'hui, de longues journées de débats et de conférences traduites en simultané sont au programme. Elles auront pour thèmes la crise, l'internationalisme, écologie et capitalisme, l'oppression des minorités et les stratégies de luttes collectives . « À nous de réfléchir à notre petite échelle sur la manière de faire converger nos luttes pour renverser le système et parvenir à une société débarrassée de toute oppression », assène Dimitri Monforte, des Hauts-de-Seine. « Les exemples de la Tunisie et de l'Égypte montrent qu'on peut collectivement changer les choses. Et la situation en Grèce démontre comme le modèle capitaliste marche sur la tête. » Le soir, en revanche, c'est fête.

Poutou attendu

Pendant six jours, ils vont vivre la vie dont ils rêvent. Sur le terrain de rugby prêté par le maire divers droite Jean-Louis Costes - probable adversaire de Jérôme Cahuzac aux prochaines législatives -, ils ont mis en place un mini-monde où les tâches sont équitablement réparties et où le gobelet n'est pas payé en euros mais en communards : une monnaie gommant les différences entre pays, le taux de change variant selon qu'on est français ou croate.

Au sein de la délégation hexagonale, nombreux sont proches du Nouveau Parti anticapitaliste. Et, déjà, il est question de profiter du camp pour préparer l'échéance présidentielle. D'ailleurs, le Girondin Philippe Poutou, le candidat du NPA, est attendu samedi pour participer au meeting de clôture.

Thomas Mankowski
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 26 Juil 2011, 20:47

À LA RENCONTRE DES MAIRES... Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 112 (21/07/11)

Échos de l’Eure...

Dès la fin du mois de juin, nous avons commencé à sillonner les 675 communes du département de l’Eure en sollicitant en priorité les élus qui avaient parrainé Olivier Besancenot en 2007 et ceux que nous avons côtoyés dans les mobilisations ces dernières années. Depuis quelques jours nous rendons systématiquement visite aux nombreux nouveaux maires élus en 2008. Presque toujours, l’accueil est cordial même parmi ceux – assez peu nombreux au final – qui refusent d’envisager tout parrainage.
À ce jour, sept maires ont signé tout de suite, considérant qu’il va de soi de permettre au NPA d’être présent vu la place que nous occupons dans toutes les mobilisations unitaires locales, pour la défense des services publics, contre les licenciements et les menaces de fermetures de boîtes, mais aussi les mobilisations pour la gestion publique de l’eau et la sortie du nucléaire. Parmi eux, certains tiennent à afficher un soutien politique total ou partiel : « Je signerai toujours pour vous », « Je ne vote pas pour vous mais j’apprécie vos candidats qui ne sont pas comme les politiciens habituels », d’autres veulent faire un geste démocratique : « Je ne suis pas de votre bord mais votre candidature est légitime. »
Beaucoup, bien sûr, hésitent et souhaitent attendre. Certains invoquent la crainte d’un nouveau « 21 avril », d’autres ne veulent pas que leurs administrés puissent leur reprocher un soutien politique au NPA : « Je n’ai pas été élu sur une étiquette politique, je ne veux pas diviser mon conseil ». Mais la porte reste souvent ouverte – « Si vous avez vraiment du mal, vous pouvez me rappeler » – car de nombreux éluEs sont tout de même sensibles au fait que « c’est vrai la loi est mal faite, c’est aux électeurs au final de choisir ».

... et de la Marne

« Parrainer un candidat ? Non je ne parraine personne », mais l’argument démocratique, permettre à un réel courant politique de participer à l’élection, fait réfléchir. Et puis, il y a chez nombre de maires des toutes petites communes un mécontentement profond contre les grands partis. Le regroupement de communes, prévu dans la réforme territoriale, se fait de façon tout à fait antidémocratique. On ne consulte pas plus les élus que la population, cela toujours dans l’intérêt des mêmes. Mécontentement également sur la disparition des services publics. Tout cela, mais aussi le cirque médiatique des grands partis, la crise et le chômage, l’arrogance et le cynisme des patrons du CAC40, fait qu’il est souvent possible de trouver un terrain d’entente, que plusieurs maires nous ont dit vouloir parrainer un « petit candidat ». Le retrait d’Olivier Besancenot ne choque pas, il y a même de la sympathie pour les raisons qui en ont été données, le refus d’une personnalisation excessive. Tous, loin de là, n’ont pas vu Philippe Poutou mais le fait qu’il soit un ouvrier qui a lutté contre les licenciements dans son usine plaît.
Pour l’instant, sur une cinquantaine de maires rencontrés, un seul a signé un préformulaire et une dizaine d’autres nous ont laissé quelques espoirs et sont d’accord pour que nous repassions les voir.
À suivre…
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 29 Juil 2011, 02:16

Poutou : « Nous, ce qu’on a envie, c’est que Sarkozy, il soit giclé »
Chloé Demoulin - Marianne | Mardi 26 Juillet 2011 à 16:01 | Lu 10707 fois


Invité ce matin de la matinale d'Europe 1, le candidat du NPA à la présidentielle a lancé sa campagne en établissant un lien entre la tuerie survenue en Norvège et la montée des idées d'extrême droite.

Nous, ce qu’on a envie, c’est que Sarkozy, il soit giclé », a affirmé dans la matinale d’Europe 1 celui qui a pris la tête (sans trop se la prendre lui-même...) du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Avec son plaisant accent du Sud-Ouest, Philippe Poutou a l’art du franc parler. Mais pas encore muni des cinq cent parrainages indispensables pour se présenter à la présidentielle de 2012, cet inconnu en dehors de son parti a encore du pain sur la planche.

Le côté « starification » en moins, le délégué CGT de l'Usine Ford de Blanquefort (Gironde), est le digne successeur du facteur Olivier Besancenot et de l’aile dure du NPA. Ses adversaires désignés sont évidemment Sarkozy et le FN, mais aussi le PS qui - quand il était au gouvernement - s’est « attaqué aux salariés comme le fait l’UMP ». Son indépendance par rapport à « un Hollande ou une Aubry » qui « ne suscitent pas l’espoir » (oui mais Poutou, lui, peut-il le susciter ?), voilà pour lui, ce qui le différencie fondamentalement de Mélenchon. Voilà pourquoi, enfin, il a refusé, même s’il s’en défend, une candidature commune à la gauche de la gauche.

OSLO : UN LIEN «FACILE À FAIRE» AVEC L’EXTRÊME DROITE ?
Pour sa première matinale grand public, Philippe Poutou - qui s'est glissé dans la programmation en profitant de l'accalmie estivale - n’a pas fait dans la dentelle. Il a établi cash un lien entre la tuerie d’Oslo et les « idées d’extrême droite » et notamment celles du «FN». «Qui c’est qui a armé idéologiquement ce bonhomme ?» a argué l’ouvrier automobile de 44 ans. Avant de reconnaître que « le lien était facile » mais « à faire ». Pour lui, la crise est « un terrain favorable à la remontée des idées de division et de haine ». C’est pourquoi, « il y a un véritable danger » à « montrer des boucs émissaires » et à « montrer que les immigrés sont responsables ». Une analyse quelque peu sommaire pour un pays comme la Norvège assis sur un tas de pétrole et dont le taux de chômage a baissé à 3,1% en janvier 2011.

En pointant du doigt aussi catégoriquement l’extrême droite, Philippe Poutou rejoint nombre d'analyses présentes à gauche depuis ce week-end. Le climat de haine ambiant à l’encontre des immigrés, notamment musulmans - animé par les partis d’extrême droite en Europe – aurait accouché naturellement du monstre Anders Behring Breivik. C’est aussi ce que suggère Laurent Joffrin sur le site du NouvelObs : « une nouvelle extrême-droite activiste est en passe de voir le jour, après une incubation plus ou moins longue, dont le tueur d’Oslo est peut-être le précurseur ». Avec le risque de tomber dans un travers comparable à celui des premiers commentateurs de l'attentat, qui, tels François Sergent de Libération, ou bien nombre d'éditorialistes américains, ont immédiatement désigné la main verte de l'islamisme radical en apprenant l'attentat.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 30 Juil 2011, 14:19

Dans leur royaume, il n'y a pas de capital

Pendant une semaine, ils ont bouté le capitalisme de leur vie. Mais pas le Coca-Cola. Ambiance.

À la « banko », on échange ses euros contre des communards, dont le taux de change varie selon le pays de provenance. PH. « SO »

Ils se sont fait un monde à eux. Un monde à leur image, sans racisme, sans machisme et surtout, sans capitalisme. Bien sûr, ce monde a ses limites. Physiques d'abord : celles du stade de rugby de Fumel. Temporelles ensuite : samedi soir, il faudra lui dire au revoir. Mais c'est toujours ça que les traders n'auront pas. Ils n'ont qu'à se baigner dans des baignoires remplies de l'argent du peuple… Qu'ils en profitent, ça ne durera pas : eux, pendant qu'ils se gavent, ils « brainstorment » une planète qui ne marchera pas « sur la tête ».

Et c'est ainsi depuis lundi, au sein du 28e Camp international des jeunes anticapitalistes rassemblant 500 jeunes d'Europe et d'ailleurs : Pakistan, Irak, etc.

Dans ce rêve éveillé d'où a été bouté le capital, l'euro n'est plus. Il a disparu, remplacé par le communard : une monnaie internationale qui gomme les inégalités entre états. Dans la même logique, il n'y a plus de cols blancs ou de cols bleus : « Celui que t'as entendu disserter une heure sur Daniel Bensaïd, c'est le même qui va récurer les toilettes. »

Dans ce monde, il n'y a pas de chefs mais des référents. On loue le socialisme mais dit du mal de l'Union Soviétique qui l'a dévoyé. Dans les ateliers de « désobéissance civile », les boucliers des CRS sont en carton.

« D'autres échanges »

Dans ce monde-là, tout ne dissone pas : on aime faire la fête jusqu'à 3 heures du mat', les tentes qui se déplient en trois secondes, les fruits et le Kit-Kat. On n'a toujours pas réglé la question du Coca-Cola. Il y a débat, entre ceux qui appellent à boycotter la multinationale, suppôt du capital, et les accros aux bulles noires qui ne voient pas l'intérêt de remplacer la peste par le choléra : « Ce n'est pas parfait mais, au moins, tout le monde participe. On ne s'attend pas, de toute manière, à ce que ça roule pile poil. Mais ça démontre, à notre petit niveau, que d'autres échanges sont possibles », défendent Damien et Jean-Baptiste.

Et des échanges, ça ne manque pas. On parle, on parle beaucoup. En anglais, en français, en italien. L'Espagnol raconte le mouvement des Indignés, le Britannique les manifestations étudiantes. Et, dès qu'ils arrêtent de rejouer les révolutions, ce qu'ils refont, c'est le monde.

T. Ma.


[url=http://www.npa2009.org/content/communiqué-du-npa-conférence-de-presse-de-ph-poutou-le-30-juillet-à-fumel-lot-et-garonne]COMMUNIQUÉ DU NPA. CONFÉRENCE DE PRESSE DE PH. POUTOU LE 30 JUILLET À FUMEL (LOT ET GARONNE).[/url]
vendredi 29 juillet 2011

Cette année, le Nouveau Parti Anticapitaliste et son secteur jeunes organisent à Fumel (Lot et Garonne) les 28èmes Rencontres Internationales de Jeunes.

Cette initiative fait se rencontrer pendant une semaine des centaines de jeunes militants anticapitalistes, sympathisants et curieux venus de toute l’Europe et au-delà (France, Tunisie, Etat espagnol, Grèce, Irak, Pologne, Mexique, Italie, Danemark, Autriche etc.).

Outre la dimension internationaliste de ces rencontres, elles seront l’occasion pour le NPA de lancer dans la jeunesse la campagne du NPA pour l’élection présidentielle autour de la candidature de Philippe POUTOU qui clôturera le camp par une intervention politique lors du dernier meeting qui se tient samedi 30 juillet à 22h. Préalablement, une Conférence de presse sera organisée en présence de Philippe POUTOU et de militants des différents pays à 17h30.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 02 Aoû 2011, 08:11

Des jeunes révolutionnaires réunis à Fumel

500 jeunes du monde entier se sont réunis pour faire entendre leur position contre le capitalisme.

Un bilan des grèves et des revendications des différents pays représentés a été exposé à la conférence de presse.

Cette année, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et son secteur jeunes ont organisé à Fumel les 28e Rencontres internationales de jeunes. Pendant une semaine des centaines de jeunes militants anticapitalistes sont venus de toute l'Europe et au-delà (Tunisie, Irak, Mexique, etc.).

Outre la dimension internationaliste de ces rencontres, c'est l'occasion pour le NPA de lancer sa campagne en vue de l'élection présidentielle autour de la candidature de Philippe Poutou.

C'est lui-même qui a clôturé, hier, le camp par une intervention politique au meeting de 22 heures. Préalablement, une conférence de presse était organisée en présence du représentant du parti et de militants tunisiens, grecs, espagnols et français à 17 h 30.

La jeunesse révolutionnaire

Durant cette conférence, les représentants des jeunes révolutionnaires ont dénoncé « l'offensive capitaliste dont les principales victimes sont la jeunesse et les travailleurs. »

Les quatre représentants ont souligné et encouragé les rassemblements de la jeunesse dans toute l'Europe et affirment que ces manifestations sont : « Le reflet d'une prise de conscience. La jeunesse comprend qu'elle crée un rapport de force et que celui-ci peut être gagné. »

Marina Paris
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Re: NPA

Messagede kuhing » 02 Aoû 2011, 14:10

Un dernier appel co-signé par le NPA sur les dettes publiques :

Non à la soumission aux marchés financiers
Les peuples ne doivent pas payer leur crise !

L'Union européenne et les gouvernements utilisent les dettes publiques pour imposer aux peuples d’Europe une véritable purge sociale. Alors que les banques et autres opérateurs financiers n’en finissent pas de spéculer sur les dettes publiques, il faudrait que ce soit les populations qui payent une crise dont les marchés financiers sont les premiers responsables et uniques bénéficiaires.

C’est pour cela que les gouvernements de l'Union, la Commission et le Parlement européen, avec la participation active de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, veulent imposer une nouvelle gouvernance économique asservie à la finance avec pour objectif de mettre sous surveillance accrue les budgets nationaux, de durcir les sanctions contre les Etats en cas de déficit dit excessif et de réduire les dépenses publiques.

Le pacte « euro plus » utilisait déjà la crise de la dette pour imposer l’austérité, la baisse des salaires des pensions et des retraites, la diminution du nombre de fonctionnaires, la flexibilité du travail, le recul de l’âge du départ en retraite, la casse des systèmes de protection sociale, tout en réduisant les pouvoirs des organisations syndicales. Le tout, au seul bénéfice des actionnaires des grandes sociétés et du système financier international ! Une mesure déjà prise, le « semestre européen », vise à soumettre au Conseil et à la Commission, les budgets des États avant même qu’ils soient débattus par les parlements nationaux.

Pour essayer de verrouiller totalement ce montage, les gouvernements européens veulent intégrer dans la loi fondamentale des États l’objectif de l’équilibre budgétaire, ce que Nicolas Sarkozy appelle « la règle d’or ». Stupide économiquement - que se serait-il passé si cette règle avait été appliquée au moment de la crise financière où les États ont renfloué les banques -, cette proposition est une agression contre la démocratie, car les politiques économiques seraient ainsi totalement soustraites au débat politique et à la décision citoyenne. Une telle disposition, adoptée par les parlementaires des deux chambres, ne doit pas être intégrée dans la Constitution française comme le veulent le président de la République et l'Union Européenne.

Les citoyens et les citoyennes ne doivent pas payer les dettes qui sont le résultat de la soumission des États aux marchés financiers. Ces dettes sont illégitimes et les peuples ne doivent pas en faire les frais. Il faut exiger aujourd’hui un moratoire et des audits citoyens sur les dettes publiques. Dans l’immédiat, les organisations signataires appellent les citoyennes et les citoyens, leurs organisations associatives, syndicales et politiques à se mobiliser contre la constitutionnalisation de l’austérité et les parlementaires à voter contre ce texte si Nicolas Sarkozy osait malgré tout convoquer le Parlement en congrès à Versailles.

ATTAC, CGT-Finances, FASE, Fondation Copernic, GU, Les Alternatifs, Marches européennes, MPEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Union syndicale Solidaires




Le NPA s'enfonce un cran de plus dans le réformisme le plus tiède au coté des néo gestionnaires du système comme ATTAC, le PG ou la CGT-finances.

Quelques éléments du dernier paragraphe de cet appel :

"Moratoire de la dette" : "moratoire" peut vouloir dire "suspension" mais aussi "délai" et la précision n'est pas indiquée : on accepte donc la dette et le système tel qu'il fonctionne.
"Audit citoyen" : comme si les problèmes du capitalisme dans sa crise la plus grave allait se résoudre dans les livres de comptes...
"Appel aux parlementaires à ne pas signer ce texte" : quoi de plus révolutionnaire comme proposition ?

Pitoyable et pathétique. :baille:

Camarades révolutionnaires encore au NPA : mais barrez vous de ce cloaque !
kuhing
 

Re: NPA

Messagede kuhing » 04 Aoû 2011, 15:02

Une interview récente de Philippe Poutou candidat du NPA aux prochaines élections présidentielles.

Encore une fois j'aime bien le personnage : je le trouve sympathique.
Il a pris du poil de la bête et réussit à tenir tête au journaliste de RMC qui fait sont boulot de contradicteur et n'a pas de mal à se placer du coté des gros richards ( Eh on est à Radio Monté Carlo ...)

Malheureusement derrière un langage plus énergique, Poutou n'arrive pas à proposer un objectif qui sort du système capitaliste marchand :

il s'agit de prendre plus d'argent aux riches pour mieux le redistribuer .( c'est donc du réformisme où du capitalisme d' Etat au choix )

Il se prononce donc pour un "service public bancaire" mais comment dans ce cas éviter l'accumulation du capital et le contrôle bureaucratique ? Les banques nationalisées existent déjà et elles doivent aussi faire des bénéfices financiers pour fonctionner.

Il explique que le problème ne se situe pas dans les gouvernements "mais dans ce qu'il y a derrière" (3'55 ) et dit que la solution se situe dans ce qui ce passe en Tunisie ( et on voit bien ce qui se passe en Tunisie avec la reprise des rennes par les politiciens grace au moyen de l' Etat ... )

Alors qu'il faudrait appeler à la grève générale ( ça il en parle ) mais pour tout de suite investir les lieux de production afin d' organiser la production et la distribution gratuite de biens crées en fonction des besoins ; organiser la coordination horizontale de la population et ôter la base matérielle sans laquelle le capitalisme ne peut plus fonctionner : l'argent ou tout moyen de quantifier une valeur marchande à l'activité humaine.

Bref c'est dommage.
Mais peut-être évoluera-t-il dans le bon sens ? :)

à écouter tout de même :

kuhing
 

Re: NPA

Messagede Nico37 » 05 Aoû 2011, 22:57

Philippe Poutou, candidat candide du NPA 03/08 - Par NICOLAS CHAPUIS envoyé spécial à Bordeaux

L’ouvrier, rodé au terrain syndical mais peu au fait des codes du monde politique, avoue ses peurs face à l’enjeu de 2012.

Philippe Poutou, ouvrier dans l'automobile, a été élu samedi soir candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour la présidentielle de 2012, par 53% des délégués réunis à Nanterre en conférence nationale, succédant ainsi à Olivier Besancenot.

Philippe Poutou n’est pas un homme craintif. Pour mesurer sa peur panique il faut l’écouter souffler comme un aveu libérateur : «J’ai la trouille vous savez ! La trouille de ne pas bien faire, de décevoir les copains.» Elu candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à la présidentielle par la conférence nationale du parti, le 25 juin, cet ouvrier automobile et secrétaire CGT se retrouve en terra incognita. Successeur anonyme du très médiatique Olivier Besancenot, représentant d’un parti en ruines, et pas vraiment prophète en son pays. Certains pensent au NPA qu’«il n’a pas la carrure». «Il y en a beaucoup qui se demandent : pourquoi se compliquer la vie en mettant quelqu’un qui va se gameller ?», rapporte-t-il. Lui-même n’est pas sûr de la réponse.

Il reçoit dans le local du NPA bordelais au cœur du quartier Victoire. Chemise en coton côtelée, jean, baskets, cheveux gris-blanc et visage avenant, il porte bien ses 44 ans, dont quinze à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde) comme réparateur de machines-outils. Salaire : 1 700 euros.

«Tous postiers». Philippe Poutou, c’est l’histoire d’un mec presque normal. L’homme qui malgré sa peur est monté au front quand tous ceux qui auraient dû aller à la présidentielle se sont défilés. Besancenot, le candidat naturel, en premier. Le parti s’est ensuite déchiré entre ceux, minoritaires, qui étaient partisans de discuter avec le Front de Gauche de Mélenchon, et le courant majoritaire, hostile au ralliement. Poutou est de cette dernière obédience. «On nous appelle la branche sectaire, mais c’est juste qu’il y a de véritables différences idéologiques qui justifient qu’on ne fasse pas de candidature commune.»

Le plus dur, c’est de parler au nom de ce parti divisé, alors qu’il n’appartenait même pas à la direction. Il se lance dans une diatribe : «On n’était pas d’accord…» mais s’interrompt très vite. «Quand je dis "on" en parlant du NPA, c’est toujours compliqué, il y a des nuances»… Difficile d’assumer le «on», quand on est pas sûr du «je».Candidat par défaut donc.

«Hollande, quand vous le voyez, il est persuadé d’être destiné à ça. Royal, elle entend des voix». Lui avoue ne «jamais» avoir vraiment eu envie d’y aller. Mais Poutou n’est pas du genre à se défausser. Il a appris la persévérance en presque trente ans de militantisme politique et en quatre ans de luttes syndicales acharnées. Fils d’un facteur et d’une ex-dactylo devenue mère au foyer, il a un frère et deux sœurs. «Tous postiers», sourit celui qui a raté le concours. «A la maison en 1981, c’était la fête quand Mitterrand a gagné.» Lui, qui se dit «anar vers 15-16 ans», adhère à Lutte ouvrière à 18 ans. Mais il quitte le parti après 1995, quand une grande partie de la section de Bordeaux se fait virer. Il rejoint la LCR en 2000.

Il se révèle en leader syndical lors du combat pour empêcher la fermeture de l’usine Ford de Blanquefort entre 2007 et 2011. «Il fallait aller parler aux caméras, les copains m’ont poussé.» En mai dernier, les employés ont obtenu la préservation de 950 postes sur le site.

Malgré cet apprentissage, Philippe Poutou a encore du travail pour apprendre les codes du monde politique. Il a la candeur d’un nouveau-né médiatique. «J’ai fait une interview à la radio, c’est la galère. J’ai la crainte de ne pas avoir le bon argumentaire.» La peur encore.

Le candidat du NPA espère compter sur l’expérience de Besancenot. Mais pour l’instant celui-ci se contente de quelques conseils téléphoniques.«C’est sympa de sa part,moi, je ne voulais pas le déranger.» Bon camarade, le facteur lui a soufflé le soir de son élection : «Maintenant, c’est toi qui es dans la merde.» Il ne peut même plus fumer pour se déstresser. Il se trouve qu’il a arrêté le jour où Ghesquière et Taponier se sont fait enlever. «J’avais le compteur à la télé qui me disait combien de jours j’avais tenu.»

Sur le fond, il a commencé un travail de fiches. «Il y a plein de sujets où je ne connais pas grand-chose. Je suis plus à l’aise sur les inégalités au travail, la répartition des richesses, l’interdiction des licenciements.» Bref, tout ce qui touche à son expérience syndicale.

Volant. D’ailleurs la langue de Philippe Poutou ne se délie vraiment que quand il parle de cette usine Ford aux teintes jaunes et bleues, semblable aux entrepôts Ikea. Il avoue l’aimer. «L’usine, ce n’est pas que l’exploitation au travail, c’est aussi tous les copains avec qui on passe des moments géniaux.» Il a d’ailleurs décidé qu’il continuerait à travailler pendant la campagne. Pour ne pas se couper de son milieu. Quatre jours à l’usine et un jour pour aller à Paris. «Ça me fait chier de devoir aller voir le patron pour négocier ça avec lui. Eux, ils aimeraient bien que je parte tout court.» Il ne roule d’ailleurs même pas en Ford (mais en Peugeot) pour ne «pas voir le logo du patron sur le volant».

Lorsqu’il ne travaille pas, Philippe Poutou s’occupe des jeunes enfants de sa compagne. «Quand ils sont couchés, on regarde des films sur l’ordi.» Le téléchargement ? «Illégal bien sûr. On échange les films avec les potes.»Il profite de ses vacances pour préparer le meeting de l’université d’été, le lancement de sa campagne.«Parler à la tribune, c’est ce qui me terrifie le plus. Je ne sais pas faire ça.» La peur toujours.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 16 Aoû 2011, 10:55

De retour du camp international des jeunes anticapitalistes à Fumel Par Esteban et Martin le Dimanche, 14 Août 2011

Pendant la dernière semaine de juillet s’est déroulé, dans le sud de la France, le 28e camp international des jeunes anticapitalistes de la IVe Internationale. Le petit village de Fumel a accueilli cet évènement annuel permettant le rassemblement de près de 500 jeunes dans un espace de formation et de mise en pratique, dans la mesure du possible, des idéaux auxquels nous sommes attachés.

Parmi les particularités qui définissent ce camp, il faut tout d’abord citer qu’il est principalement géré par les jeunes des organisations politiques qui participent à la rencontre dans une optique autogestionnaire. Tant en ce qui concerne les aspects pratiques de l’organisation que pour les formations politiques, ce sont les jeunes qui prennent en charge le bon déroulement du séjour. Par ailleurs, dans le but de réduire les différences économiques entre pays, une monnaie interne au camp, appelée « communard » cette année, vise à éliminer les inégalités de pouvoir d’achat générées par l’économie de marché capitaliste. Les consommations sont ainsi censées être également accessibles à tout le monde dans l’enceinte du camp.

Mais au-delà de l’organisation, le camp est surtout un endroit permettant aux jeunes de nombreux pays différents de se rencontrer et d’avoir un aperçu de la situation politique internationale à travers de rencontres avec les jeunes d’autres organisations. Cela nous permet de prendre conscience des luttes qui sont menées dans les autres pays, ce qui peut nous inspirer pour les luttes dans lesquelles nous sommes impliqués quotidiennement. D’autant plus que les témoignages proviennent de jeunes qui subissent souvent les mêmes oppressions en raison de la place particulière réservée à la jeunesse dans le système capitaliste. Ainsi, l'enrichissement conséquent de ces interactions nous à permis d'élargir nos réseau sociaux bien au delà des frontières au sein desquelles certains veulent nous faire croire qu'est limité notre objectif politique.

Parmi les pays représentés, beaucoup de pays européens dont la France, l'Espagne, l'Italie, l'Autriche, le Portugal, la Pologne, la Grèce ou encore le Danemark et bien évidemment la Belgique. Mais au delà, nous avons aussi eu l'opportunité d’accueillir des camarades mexicains, irakiens et tunisiens. Ces derniers ont d'ailleurs eu la possibilité de nous transmettre leurs impressions par rapport à la toute récente révolution tunisienne qui a déclenché une vague de protestations ressentie jusqu'en Europe occidentale avec le mouvement des Indigné-e-s qui refuse les politiques dégradantes, appliquées par une minorité au détriment de la majorité.

En ce qui concerne la délégation belge, nous étions particulièrement nombreux avec 35 jeunes de Bruxelles, Charleroi, Liège et d'ailleurs qui ont participé cette année. Ce groupe très hétérogène, car formé de militant-e-s et de non-militant-e-s ; francophones et néerlandophones ; travailleurs/euses, étudiant-e-s ou chômeurs/euses s'est néanmoins fait remarquer par l'excellente ambiance qui y régnait. Contrairement aux délégations de beaucoup d'autres pays, il y avait plus de femmes — dont deux portant le foulard, une première pour le camp — que d'hommes dans notre délégation. Le séjour nous a de cette façon, été très utile pour resserrer les liens entre jeunes anticapitalistes des différentes régions du « royaume ». C'est ainsi que nous sommes rentrés en Belgique les piles remplies de motivation et d'indignation pour redémarrer une année militante avec la rentrée scolaire.

Rendez-vous l'année prochaine en Espagne pour le prochain camp !
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 18 Aoû 2011, 10:28

Après le NPA ? le Parti Anticapitaliste… FORTIN Jacques

Nous sortons d’une expérience inédite que le débat stratégique ouvert par Phénix, me paraît passer par pertes et profits, sans guère d’esquisse de bilan ! Quoi qu’il en soit et quelles que soient les suites, ce fut une expérience inouïe et exaltante dont celles et ceux qui l’ont vécue garderont mémoire. Une fois « retombée la poussière », nous en mesurerons certainement mieux la fécondité et le savoir faire militant qui fut le nôtre. Nous pourrons en tirer des enseignements que nous ne soupçonnons sans doute pas. D’ores et déjà, en dépit des rognes, des grognes, des récriminations subies, nous avons respecté celles et ceux qui sont venus, et vécu avec eux ce drôle de lancement « par en bas ». Le projet avait de l’audace.

Si l’expérience est cuisante pour les équipes qui ont assumé l’idée et la direction de l’expérience, aujourd’hui explosées, elle doit être aussi source de réflexion et d’enseignements pour l’avenir. Trop de questions se sont posées, trop de tensions se sont révélées, trop de limites ont été touchées pour que cela ne donne pas à penser. Et puis les temps changent avec l’ampleur de la crise du capitalisme, sous tous ses aspects et le déchaînement anti-social comme antidémocratique des bourgeoisies mondiales qui ne peuvent pas ne pas conduire des affrontements majeurs qu’on voit se profiler déjà.

Les révolutions démocratiques arabes, les soulèvements d’indignés, de révoltés et d’émeutiers sont là. Est-il abusif de dire que le projet NPA et ses premiers pas cahoteux ou chaotiques ont une parenté, au moins une co-incidence, avec ces sursauts de protestations inattendus ? La question de « refaire parti » se posera peut-être plus vite que nous ne pensons. Notre expérience ne préfigurerait-elle pas un peu ce que pourrait être le processus (à chaud SVP !), de fondation du large parti révolutionnaire qui viendra bien un jour ? Avec ce qui, dans ce type de processus, se concentre de dynamismes, d’obstacles à surmonter, de tensions explosives et d’adversité politique [1].

Malgré l’échec actuel, quelques milliers de personnes militantes ou non, ont bel et bien répondu à l’appel : « Dans et autour de ces partis de la gauche institutionnelle, nombreux sont celles et ceux qui n’ont pas renoncé à changer radicalement la société. Avec eux, comme avec l’ensemble des travailleurs/euses, nous voulons construire sur d’autres bases, en rupture avec les capitulations et les reniements de cette gauche pour créer une nouvelle représentation politique des exploité-e-s, un nouveau parti anticapitaliste, un parti qui se bat jusqu’au bout contre le système, un parti pour la transformation révolutionnaire de la société. » [2] Et c’est précieux, exaltant de l’avoir connu.

Cet échec, on l’attribue à bien des causes, j’en vois quelques-unes : l’extrême hétérogénéité des participants, l’impréparation de la LCR, un lancement « à froid », des échéances électorales répétées dans une situation politique vite calamiteuse, mais aussi l’offensive de la gauche institutionnelle via le FdG pour enrayer le processus.

Sur l’impréparation

Faute de travail d’analyse sérieux de l’état du prolétariat et des tensions qui le travaillent, d’un encadrement institutionnel de plus en plus « dé-démocratisé », d’une politique spectacle de plus en plus mystificatrice et « désabusante », des évolutions dans la gauche de plus en plus « libéralisée » et usée par des rapports de force détraqués… la LCR s’est révélée naïve et même un peu légère. Et puis elle était embourbée depuis dix ans, en interne, dans un débat stérile qui, figé sur le vieux, (la recomposition) empêchait de penser sérieusement le neuf (NPA). Enfin la médiatisation du porte-parole donnait une vision déformée de ce qu’elle était comme de ce qu’elle pouvait, tout en lui permettant d’être et de pouvoir !

Si la volonté de lancement du NPA était osée mais juste, si même certains d’entre nous [3] en étaient impatients tant ils ressentaient la LCR avec son sempiternel débat d’initiés sur la recomposition, au bord de la sclérose, nous ne l’avons pas assez pesée.

On rétorquera qu’il fallait le faire pour le voir. On l’a fait, et c’est tout à notre honneur. Pour ce qui est de voir, on a vu.

Il aurait vraisemblablement fallu que coexistent la LCR et les « comités pour un NPA » durant suffisamment de temps pour que les initiateurs (LCR) conservent leur lieu de réflexion collective d’où avait émané l’appel, et que les comités (le public cible) puissent s’approprier, décanter et mutualiser la démarche autrement que par la discussion forcée des seuls principes fondateurs, sommaires, dans l’urgence d’une séquence électoral mal maîtrisée et sous le feu (à venir) des gauches institutionnelles.

L’hétérogénéité politique que nous espérions féconde se doublait de phénomènes qui n’avaient pas été anticipés.

Ceux qui sont venus (que nous espérions) issus des gauches syndicales, de mouvement, politiques, associatives, restaient pour beaucoup chargés de la nostalgie d’une gauche plus raisonnable (présentable ?) ou amers de ce que la gauche dont ils venaient, n’aie pas su être plus radicale. Or plus radicale n’est pas synonyme d’anticapitaliste jusqu’au bout « pour la transformation révolutionnaire de la société ». Avec les difficultés le « raisonnable » reprend le dessus, et la nostalgie.

Beaucoup ont été tentés (y compris des C. Autain, JL. Mélenchon…), sans sauter le pas, en tout cas interpellés.

Pesaient aussi les méfiances que ces gauches de la gauche (politiques, syndicales, intellectuelles associatives) nourrissent traditionnellement envers la LCR, envers la radicalité « à la base » et la révolution. Séduits par le projet mais depuis une rupture fragile avec la gauche de la gauche institutionnelle qui avait certes beaucoup déçu mais pas forcément vacciné d’elle, beaucoup restaient encore à (se) convaincre.

Or, autre ambivalence de l’attractivité liée à la médiatisation d’Olivier : si elle conférait une crédibilité à l’expérience, elle mettait aussi la barre de la réussite aussi haut (trop) que sa notoriété.

D’autres, sans doute moins « politisés » moins organisés, sont venus avec « chacun ma colère », l’espoir que le NPA la légitimerait, en validerait les réponses, et même la prendrait en charge telle quelle [4], sans penser que dans ce processus chacun aurait son mot à dire à tous, sur tout et qu’il faudrait s’accorder sur ce qui serait partagé. La fécondité du processus impliquait de réussir non la « juxtaposition » des colères, mais leur « mutualisation » puis leur « combinaison ». Le phénomène « chacun ma colère » a été source de bien des polémiques et de frustrations ultérieures alors que le pari était de « composer » un parti. L’attractivité singulière du NPA était perçue moins comme celle d’un pôle anticapitaliste qu’on rejoignait, que comme une page blanche « plus radicale » que le reste sur laquelle chacun écrirait son texte.

Le travail de mutualisation des colères aurait dû entrer dans la fondation du parti lui-même, par un processus qui fut en fait hâté (bâclé ?). Une situation « à chaud » pourra mieux dans « le feu » de l’action dynamiser ces colères, comme emporter la conviction des transfuges des gauches traditionnelles et de lutte (avec toujours cette bombe à retardement des colères centrifuges et des accès de scepticisme « raisonnable »). Nous avons peut-être réalisé, dans le lancement du NPA, plus qu’un processus constituant mené à son terme… un quasi-coup de force que nous avons cru « tour de force » [5], en fait nouveau tour joué par cette foutue « dynamique », spectre pabliste [6] qui hante l’inconscient LCR.

Au bout du compte, contrairement aux optimistes (sic) qui ont une vision extensive de l’anticapitalisme, celles et ceux qui à froid n’ont pas renoncé à changer radicalement la société, à qui nous nous adressions, ne sont pas si nombreux. Cf. Le relatif engouement, en de ça des 10 000, pour le NPA, qui l’atteste. Ils sont régulièrement surestimés (fantasmés) dans nos débats, ou naturalisés anticapitalistes pour les besoins de la cause. L’anticapitalisme jusqu’au bout « large » est bien affaire de situation « chaude » de confrontations et d’auto activité de masse. Tout comme il faut convenir avec Samy, qu’un parti révolutionnaire se construit en période (pré)révolutionnaire et qu’il est stupide comme présomptueux de l’autoproclamer.

Sur la gauche de la gauche… institutionnelle !

Il faudrait dire « les gauches » tant elles sont composites et volatiles. Une frange relève sans doute du « centrisme », hésitant entre l’anticapitalisme jusqu’au bout et la réforme. Mais de là à voir du centrisme dans l’hésitation à s’allier avec le PS ou à un soutien critique…

L’illusion sur la dite « gauche de la gauche » a gangrené les débats de la LCR, et a importé le poison de l’unité qui vaut bien le « poison de la division », jusque dans le NPA. Du coup la formule sans confusion « Dans et autour de ces partis de la gauche institutionnelle » qui ne disant pas « avec et par ces partis » rompait avec ces illusions dans un processus « par en bas », hors des « recompositions » entre appareils, a glissé dans certains textes en « avec ces partis ».

La gauche de la gauche compte évidemment des réformistes rêvant de peser à gauche sur le social libéralisme (et de policer la sauvagerie du capitalisme), projet qui n’est ni veule ni méprisable si ce n’est qu’il est éculé et irréaliste. Dans de multiples fronts sociaux, ils sont non seulement actifs mais à l’initiative et de précieux partenaires pour construire des rapports de force. Le réformisme est un produit logique de la diversité du prolétariat, pas une maladie honteuse. Mais il privilégie les appareils (sur les militants), les mandats électifs (sur les électeurs dans la rue), les postes de gestion sur l’initiative de masse qui doit se contenter d’être en support. Le PCF en est l’archétype.

Pour ceux « qui n’ont pas renoncé » et que la démarche NPA a interpellés, croyants plutôt que pratiquants, « à froid » ils restent sceptiques en pratique sur la possibilité de ruptures. Sceptiques sur l’intervention populaire conduisant un changement, sceptiques sur une démocratie non délégataire, sceptiques sur un processus politique radical. Ce qui se comprend compte tenu de la terrible dégradation des rapports de force, des reculs sociaux inimaginables depuis trente ans, de l’effondrement des modèles de socialisme, et de l’état de « la gauche » confite dans sa culture élitiste.

Du coup, ils se concentrent sur les résistances de terrain (associations, syndicats, collectifs de lutte), puis en appellent aux institutions à portée de suffrage, même s’ils se doutent que tout effort de changement s’épuisera sur le mur institutionnel. En leur sein, avec l’essor passé de l’altermondialisme, bien des réflexions ont été poussées vers « l’autre monde possible » même si elles ont toujours buté sur le mur radical du « comment y parvenir ». Ainsi se résignent-ils au ralliement utilitaire au PS honni en même temps, quoique, dans sa définition « parti ouvrier bourgeois », ils sachent le curseur situé depuis longtemps côté bourgeois. Et le possible reste imprégné trop souvent de nostalgie de l’ancien qu’il faudrait restaurer (la République, la laïcité bourgeoise, les nationalisations, le conseil de la Résistance…).

On pourrait dire que ces gauches sont structurés par une sorte de caste militante, une gauche de la gauche institutionnelle, enkystée dans son incapacité à rompre (avec le PCF, les directions syndicales, les institutions, le PS, le passé, le parlementarisme, leur propre statut de radicalité raisonnée etc). Elle colonise l’espace critique tout en portant les résistances tandis que les révolutionnaires lui sont comme une écharde attractive et répulsive fichée dans leur espace politique.

Leur vraie capacité de résistance, leur critique souvent solide du capitalisme, leur implication militante donne le sentiment d’un gâchis à ne pas les voir aller plus loin dans l’engagement politique radical, et suscite chez nous des illusions. Prenant nos désirs pour des réalités, et des concessions à leur scepticisme pour de la pédagogie, nous rêvons de les entraîner dans des fronts politiques et sociaux radicaux auxquels ils ne croient pas et répugnent ! Pis même, l’affirmation qu’ils seraient en voie de rompre avec le PS et les pièges institutionnels ne repose sur aucun fait décisif réel et sérieux, au contraire. Que dans l’acmé unitaire des collectifs du 29 mai, ils se soient aussi peu intéressés au choix entre « sous domination sociale libérale » et « pas avec le PS » signe l’inverse. Des positionnements très clairs comme ceux de Mélenchon Il y a plusieurs gauches, il faut les réunir, et MG Buffet il n’y a qu’une seule gauche, il faut la rassembler, ne les ont même pas fait tiquer au sortir de la leçon de chose éclatante du référendum, alors que Besancenot ripostait : il y a deux gauches, elles sont incompatibles !!

S’adresser à celles et ceux qui composent cette gauche de la gauche institutionnelle doit tenir compte de ce que ceux-ci peuvent tout bonnement être d’accord avec une orientation de collaboration conflictuelle avec l’ordre bourgeois, sans plus (et ne chercher l’unité que pour nous y convertir).

Sans doute faudra-t-il à cette gauche de la gauche institutionnelle un choc majeur pour se décider si elle se décide.

L’opération FdG lui va comme un gant.

La riposte de la gauche

Il était prévisible que la gauche, du PS à la gauche de la gauche, ne resterait pas l’arme au pied devant le projet NPA. Nous ne l’avons pas prévu [7]. Il n’était pas envisageable pour elle qu’un pôle indépendant de ses alliances et tactiques institutionnelles se stabilise, susceptible de perturber l’accès aux postes de gestion, qui sait l’alternance gouvernementale et, imposés par le libéralisme, les recentrages syndicaux, associatifs et politiques en cours. Face à cette riposte nous avons été des enfants de chœur.

Le départ de Mélenchon du PS, son lancement du PG puis du Front de Gauche, se sont effectués sans susciter grand émoi hostile au PS. Cela tombait à pic dans une période où Besancenot était désigné comme le seul opposant à la droite et le NPA crédité d’un avenir pharamineux pour un groupe d’extrême gauche.

Toute la logique de la démarche était simplissime : le PCF ne parvenant plus à être la voiture balai de l’électorat hostile ou déçu, le NPA risquant d’en être le réceptacle peu maniable, il fallait tenter autre choser. C’est-à-dire rassembler les gauches, vieux projets des uns et des autres, dans la LCR aussi celui de Piquet, avec en fond d’écran cette idée d’une gauche « à rééquilibrer » allant du PS à la LCR. Le chien de berger était l’unité, ses mythes (dont le front pop et le conseil de la Résistance), sa république, ses flous sentimentaux, l’urgence sociale. C’était aussi le seul moyen de pression, apolitique, sur la dynamique NPA. Apolitique parce qu’évitant de débattre du fond et des alliances, on ne discutait en gros qu’unité sur l’air des lampions.

Si l’on en revient aux collectifs unitaires post référendum, nous y avons été entraînés sans nous battre. Nous avons accepté de parloter « contenu » pendant plus d’un an sans avoir en préalable posé la question des questions préalable sur l’indépendance vis-à-vis du PS (et non du « social libéralisme », trompe couillons du PCF) qui seule pouvait structurer une unité et donner sens au fameux contenu. Faute d’avoir tranché cette question dans la LCR, une partie de ses militants a déserté les comités, d’autres s’y sont pris au jeu « unitaire » du « contenu ». Nous avons in fine été battus (voire ignorés) au nom de l’unité, faute d’avoir mené en préalable la « bataille des batailles ». Des camarades « pris au jeu » dans les collectifs ont fini en faisant une autre campagne présidentielle que la nôtre !

C’était le premier temps qui, de magouilles en faux-semblants des autres, s’est néanmoins soldé par la (relative) réussite électorale présidentielle en notre faveur. La suite n’a pas manqué. Il fallait systématiser le coup de l’unité, sauver le soldat PCF, enrayer la montée du NPA, diviser ses rangs. Le sénateur à vie franchit un Rubicon tardif, puis comme le boa de Kipling, roula des yeux en susurrant « n’aie pas peur » au PCF à la dérive, et à une partie du NPA aujourd’hui fascinée (hier par Besancenot) par des perspectives électives alléchantes et le chant unitaire doux en ces temps difficiles.

Mission accomplie ! Le PS le remerciera de quelques circonscriptions de plus ou de moins selon le score obtenu (le retour sur investissement).

Nous avons été naïfs et présomptueux. Sans doute avons-nous fait une erreur majeure aux élections européennes [8] où nous avions le rapport de force. Nous pouvions alors proposer, libérés d’alliance avec le PS, une union sur une plateforme qui aurait été bonne (celles qui n’engagent que ceux qui y croient) avec notre promesse si les résultats étaient probants, de proposer de poursuivre dans la même voie : indépendance vis-à-vis du PS, constitution d’une gauche indépendante et ainsi de suite. Bref, en inversant en gros notre démarche d’alors, en posant le piège au lieu d’y tomber ! Qui sait comment auraient réagi nos partenaires ? Quelle réussite électorale ? Quel effet unitaire radical sur leur base et les appareils ?

Cela aurait été à la hauteur du score de la présidentielle et de l’audace du lancement du NPA.

Le poison de l’unité

L’unité est un poison lorsqu’elle est inoculée sans ce qui l’active : le rapport de force, ou dans un contenant vénéneux : les institutions. Elle n’a pas de dynamique automatiquement positive : cf. le vote utile. Elle est une arme redoutable pour étouffer la radicalité à qui elle est opposée pour imposer les renoncements par exemple au nom de l’urgence sociale : cf. les gens souffrent tellement. Elle culpabilise qui y met de l’exigence, au lieu de politiser… Bref le fétichisme de l’unité est un poison insidieux.

Autre chose est l’objectif d’unification des couches diverses du prolétariat entre elles et contre le capital… qui se recherche par des tactiques d’unité ciblées.
Ce sont les revendications unifiantes (à travail égal salaire égal, 300€ pour tous…), l’exigence de l’égalité des droits, la lutte contre les discriminations etc.
Ce sont les cartels unitaires, qui se négocient avec les « facilités » que l’on sait, sur le dénominateur commun le plus élevé atteignable, au service de la lutte en tâchant d’écarter les ambiguïtés.

Ce sont les collectifs ouverts où sur la base d’une plateforme ou d’un mot d’ordre (non au TCE) on mobilise le plus largement possible les organisations comme les personnes.

Ce sont les comités de grève, les coordinations…

Sur chacun de ces fronts dits « sociaux », l’accord se limite à sa propre gestion. Si tout n’y est pas satisfaisant rien de ce qu’il entraîne, n’outrepassera les limites communément convenues. Ainsi doit-on tenter d’y inclure toutes les forces qui y sont disposées (sans se soucier de leur degré de réformisme ou autre) dès lors qu’elles viennent renforcer le front social et s’y tiennent loyalement.

Il en va tout autrement du front politique qui engage l’insertion dans les institutions, leur carcan et leurs logiques, la gestion du système capitaliste et son lot obligé de « service du capital », l’étroitesse quasi infinitésimale de ce qu’il reste possible d’y réaliser en faveur des travailleurs. Les plateformes programmatiques n’engagent que ceux qui y croient, la conception des autres partis étant que ça se renégocie une fois élus. L’attraction des postes exécutifs se mesure à l’aune des finances qu’ils procurent et ainsi de suite.

L’argument « unitaire » que ce serait l’occasion de faire la démonstration de la fourberie d’un allié est alors le révélateur de la nôtre (on les attend au coin du bois) ou de notre légèreté. Si on est convaincu que les accords ne seront pas tenus alors autant le dire plutôt que de semer confusion, illusion et désillusion !

S’il s’agit de faire bouger des lignes, encore faut-il savoir quelles lignes vont bouger. Ainsi dans le Languedoc-Roussillon, l’accord unitaire arraché grâce à l’effet répulsif du président de Région et aux atermoiements du PS, a convaincu nos camarades des bienfaits de l’unité alors qu’à l’échéance suivante, cantonale, le PCF est retourné à ses amours gestionnaires et socialistes. Qui cette unité a-t-elle fait bouger ?

S’il s’agit d’avoir des élus en l’absence de proportionnelle, et c’est une question sérieuse que notre électorat ait droit à sa représentation et notre parti à ces armes-là, qu’on le dise clairement. Pourquoi, dans certains cas, ne pas chercher une coalition électorale à but électif ? Chaque partenaire y défend ses seules propositions en s’assurant que celles des uns et des autres restent acceptables. Et chacun y garde son indépendance. « On ne joue pas à l’unité ». Ce serait tout à fait concevable entre partenaires qui se retrouvent régulièrement unis dans les fronts sociaux tout en ne suscitant pas d’illusion sur une unité politique fictive. « Nous ne sommes pas d’accord sur tout mais nous sommes souvent ensembles dans l’action. Nous faisons des propositions divergentes, mais nous estimons que chacun de nos partis a droit au maximum d’élus même si, dans la défense des travailleurs, nos voix divergent. C’est pourquoi, dans l’indépendance de chacun nous nous coalisons pour solliciter vos suffrages ».

Ces petits moments d’unité sur un contenu ciblé montrent le chemin d’une unité plus large mais sur critères et limites lisibles. Dans ces difficiles négociations, nous avons à cœur d’obtenir des termes sans ambiguïtés quitte à les limiter, et des modalités sans chausse-trappe. Là encore tout reste question de rapport de force, que nous ayons une assise suffisante pour n’être ni noyés ni annexés par nos partenaires et nous serons plus souples.

Le front unique n’a jamais été ni partiel ni entre appareils, il repose d’abord et surtout sur l’unité d’une mobilisation à la base autour de revendications essentielles, dont la force contraint les appareils à s’y joindre. La grande grève de 2003 ou la lutte contre le CPE furent des Front Unique typiques.

La question unitaire ne doit pas être prise de façon angélique sans analyse sérieuse de la nature et de la politique des partenaires éventuels, et surtout sans réflexion sur leur évidente et nécessaire visées agressives, destructrices envers un parti anticapitaliste à vocation révolutionnaire. Le « déplacement à gauche » de certains éléments peut n’être et n’est souvent qu’une posture tactique et donc un trompe-l’œil. Suivez mon regard. Il faut le prendre au conditionnel : « si… alors… ».

Il y a dans la « pédagogie » revendiquée par les camarades « unitaires » une certaine arrogance envers nos partenaires, qui conduit à un aveuglement sur ce qu’ils disent, veulent et sont. Ce ne sont pas par des concessions ou des illusions qu’on fait bouger les lignes, mais par la vérité dans le débat, de l’audace quand on a le rapport de force, et la continuité dans l’orientation même si on est conduit à des périodes d’isolement.

L’unité est un combat pas un échange de bons sentiments.

Vous avez dit « anticapitaliste ? »

Le NPA a suscité un vrai espoir et de l’intérêt. Sortir du « communisme révolutionnaire » (qui avait du sens en miroir critique du communisme contre-révolutionnaire stalinien) pour inviter à l’anticapitalisme avait de quoi intéresser. Mais… ?

L’anticapitalisme une fois proclamé s’est trouvé à court de contenu. Et ce ne fut pas une moindre déception pour nombre de celles et ceux (pas intello ni bavasseurs) qui ont quitté le projet, en même temps qu’une frustration légitime pour celles et ceux qui militent jour après jours sur ce terrain qui à Attac, Copernic, la Cadac, dans des revues, l’édition, la presse, l’opinion publique, la recherche, le syndicalisme. L’une et l’autre, déception et frustration sont ce qu’on reproche sans doute le plus au NPA devant sa coquille quasi vide, son projet de société supplément d’âme remis à plus tard, et son dynamisme émancipateur résumé à l’interdiction des licenciements sur un programme d’urgence qui, en gros, rassemble les principales revendications issues des mouvements sociaux des dernières années.

Nous en avions l’expérience récente à la LCR, le processus NPA, rassembleur de diversités cacophoniques, aurait dû développer aussi son processus autour d’un « manifeste anticapitaliste » par lequel mutualiser ses diversités. Et cela reste urgent à faire à condition que ce soit fait de façon intelligente : par en bas, via les comités ouverts aux sympathisants, par le travers via les intellectuel/les, responsables de mouvements, syndicats, associations, avec un conseil scientifique qui se charge d’animer et d’ordonnancer cette révolution culturelle pacifique et démocratique, à côté du CPN (qui tremblera de cet apparent détournement de pouvoir).

Un congrès refondateur interviendrait in fine.

Il nous faut doter l’anticapitalisme d’un contenu qui éclaire, donne envie, mobilise, ces trois niveaux du militantisme. Notre anticapitalisme est sommaire, décevant. Il doit surmonter la dimension protestataire et esquisser les prémices de la dimension émancipatrice.

Logique de l’émancipation

Nos programmes sont largement frappés d’une approche économiste, autrement dit ils s’efforcent à juste titre de donner des réponses à la misère, au chômage, à la remise en cause des acquis sociaux. Mais il y a manière et manière : économiste c’est penser problème => réponse. Émancipation c’est tenter de formuler une réponse dans laquelle l’initiative, la prise en charge, le contre-pouvoir prolétaire se dessinent.

Si on prend l’exemple de notre mot d’ordre fétiche « interdiction des licenciements » il est aussi juste qu’incantatoire, paradoxalement sa déclinaison décriée « dans les entreprises qui font des profits » a plus de dynamique émancipatrice car elle incite à mettre son nez dans les comptes des capitalistes, à la fois à l’auto-activité et à un travail de contrôle à portée de comité de grève, de section syndicale, d’équipe radicale. C’est donc dans ce sens qu’il faudrait reformuler le mot d’ordre avec sans doute moins d’ambition mais plus de dynamique. De même pourrions-nous chercher du côté de l’augmentation des salaires proportionnelle à la distribution de dividendes, de l’implication des donneurs d’ordre dans le reclassement à même salaire de salariés licenciés, bref de revendications qui poussent le regard des luttes, des travailleurs vers les bureaux capitalistes.

À première vue c’est plein d’ambiguïté, ça demande de la réflexion mais la logique émancipatrice, la dimension émancipatrice de nos mots d’ordre et programme est décisive.

Nous n’avons par exemple pas de réflexion sérieuse sur les institutions ni sur ce que serait un élu anticapitaliste que je résumerais comme un dissident dans l’institution, quelqu’un qui n’y jouerait pas le jeu, transgresserait celles-ci, non par posture ni par principe mais très concrètement parce qu’il n’y a aucune marge de manœuvre pour procéder à autre chose qu’enrayer autant que possible le ronron préformaté des attributions et des contraintes acceptées par le reste de la gauche.

Cela ne peut procéder que d’une analyse sérieuse des institutions actuelles comme absolument pipées, inaptes à accomplir autre chose que la feuille de route libérale que lui imposent l’empilement d’autres instances, un budget préréglé, une constitution perpétuellement amendée, une législation obstinément durcie, des directives et des traités même pas soumis aux arbitrages électoraux. Il nous faudrait avoir un débat sur ceci et le débat sur les alliances comme la question électorale en serait modifié

Autre exemple concernant les questions LGBTI que je trouve très illustrative : ces milieux exigent aujourd’hui le mariage, l’adoption, l’homoparentalité, la transexualité etc. Toutes choses compréhensibles mais qui relèvent de l’aménagement du système, d’un réordonnancement du droit… réellement existant. Il nous faudrait penser tout ça « hors système », en sortant de ces logiques pour voir si une autre logique émancipatrice elle, n’est pas envisageable qui conteste et transforme ces institutions du système que sont le couple, le mariage, la parentalité, la dualité des genres comme fondatrice de l’identité sociale etc. Et qui du coup dessineraient un autre vivre ensemble, une autre conception de la personne et des relations qu’elle peut tisser, un autre droit qui au lieu de codifier les relations s’ouvrirait à en accompagner le libre arbitre.

Lorsqu’Olivier parle à juste titre de révolutionner la société est-ce vraiment dans la direction de l’interdiction des licenciements qu’il faut se lancer ou dans celle de l’ouverture des livres de compte et de la répartition des bénéfices ?

Il y aurait à fouiller du côté de l’économie dite solidaire et du mouvement coopératif, pour dynamiser sous un angle transitoire des expérimentations qui sinon restent confinées dans ou en marge du système.

Le retour chez certains de notions comme la « centralité ouvrière », un concept plombé de déformations staliniennes visant à diviser le prolétariat, au pire totalement fermé à l’analyse des évolutions du prolétariat depuis cinquante ans, atteste de la pauvreté de notre élaboration. Le désarroi accouche de vieilles lunes sclérosées quand notre pensée surfe vaguement à la surface des choses, parfois agitée par l’air du temps ou à l’inverse crispée sur de prétendus fondamentaux.

Alors, le désistement d’un Besancenot montre que le roitelet est nu. Ce devrait être l’occasion d’apprécier exactement ce que nous sommes et où nous pouvons aller, de nous réorganiser rationnellement, de colmater les voies d’eau et souder l’équipage. Au lieu de cela panique à bord, les uns veulent réduire encore plus la voilure sur de prétendus fondamentaux, les autres voguer au grand large de l’unité à gauche alors que nous en sommes largués pour l’heure et n’y obtiendrions que le privilège de renoncer un peu plus à nous-mêmes.

Unité dans l’action

S’il est une tradition qui se retrouve chez ceux qui ont convergé au NPA, comme naguère à la LCR, c’est l’animation de mouvements, syndicats, collectifs de solidarité, de résistance etc. C’est ce que nous savons faire de mieux et ce dont nous débattons le moins. C’est l’espace le plus à même de développer un vrai travail d’unification en même temps qu’un travail unitaire. Il est urgent que nous mettions ces activités au centre de nos préoccupations et de nos débats.

Nous devons être un parti qui se replace dans ce qui s’expérimente, quartiers, collectifs sur l’eau, l’habitat, la vie locale, la défense des hôpitaux etc, mouvement coopératif, économie solidaire, et le pense. Un parti qui soit capable de pousser (nous le faisons à l’occasion) à ce que de cette trame de résistances dispersées apparaissent des motifs nationaux, centralisateurs, des évènements de convergence. Bref que nous aidions à faire des résistances diverses des moments politiques centralisateurs.

Aujourd’hui nous le faisons « à la base », mais ne le pensons pas collectivement. Le NPA est une somme d’individus dans ces actions, il n’est pas une force nationale de réflexion, d’innovation et de proposition.

Nous y sommes de bons petits soldats ou les animateurs/ices du coup politiquement neutralisés. Sur tous ces fronts, une parole propre du parti est à diffuser avec quatre pages, brochures, conférenciers. Le CPN doit en débattre. Des campagnes doivent en sortir proposées dans ce tissus de luttes.

Les élections à leur place.

Les élections sont des moments politiques de la démocratie bourgeoise, un parti n’y échappe pas. (d’autres moments sont les grandes mobilisations). Tout parti y a trois objectifs : s’y faire entendre, se mesurer aux autres dans le cadre déformant de cette forme de démocratie dévoyée, obtenir des élus (et, pour nous, que nos électeurs bénéficient de représentants officialisés). Un parti sans élu dans le système politico médiatique actuel est un parti handicapé d’une part, pas de moyens, pas de représentation, et un parti privé d’aller à la fois connaître mieux et perturber le fonctionnement normal des institutions. Ce n’est pas pour autant un parti inexistant ni comateux s’il met ses priorités à l’action de masse (syndicale), à l’auto-activité des travailleurs, à la constitution de collectifs de lutte. C’est d’autant moins comateux s’il a pour visée non tant d’occuper des postes de pouvoir, que de subvertir le pouvoir existant pour en susciter un autre fondé sur l’auto organisation de la population. Néanmoins c’est un parti handicapé s’il ne parvient pas à prendre pied sur le terrain électoral.

Pour certains de nos camarades, la question électorale est décisive. Non qu’ils soient devenus (tous) électoralistes mais pour eux c’est dans ces moments politiques qu’à travers la politique unitaire, se jouent la construction du front anticapitaliste, la recomposition politique qu’ils appellent de leurs vœux, et la construction du NPA. C’est respectable mais erroné.

Depuis des années (y compris à la LCR) plutôt que de discuter de leur orientation politique, de ses difficultés, de ses avancées, les majorités s’appauvrissent en se laissant enfermer dans des débats qui ne sont pas les leurs, en ne débattant, en gros, que de ces questions. Sur quelles autres grandes questions nous sommes-nous divisés ?

Une politique unitaire

Oui, mais une politique agressive ! Autrement dit, qui ne s’en laisse pas compter et porte le fer là où c’est décisif. Ainsi, dans les collectifs unitaires à l’automne 2005 nous n’aurions pas dû nous laisser embarquer dans des élaborations de contenu. Nous aurions dû sortir à une dizaine de milliers d’exemplaires, largement diffusés dans les collectifs, un « quatre pages » très argumenté sur les enseignements du Non (les deux gauches inconciliables), sur la question du PS et des institutions.

Et nous y tenir.

Si le PS l’emporte en 2012, pas de pseudo pédagogie (démagogie). La question des questions sera de populariser, ne serait-ce qu’à partir de la campagne qu’il aura menée, l’idée que des comités de refus de cette politique est l’urgence afin de constituer un front vigoureux, justement à cause de l’urgence sociale. L’idée de « proposer » un tel front au PCF sera absurde dans la mesure où dès aujourd’hui il se donne comme perspective explicite la constitution d’une majorité avec le PS, et où il y aura eu dans l’entre deux tours des répartitions de circonscriptions, donc une forme de majorité voire plus si programme commun. (Quant au reste du FdG, cela se jugera sur les attitudes). Il faudra certes déplorer son positionnement mais ne pas rejouer au jeu de con. Autrement dit ne pas semer de confusion sur des proximités possibles entre leur position et ce que nous proposons.

Toute pseudo pédagogie ne fera que renforcer dans la sphère communiste et autres, qu’après tout un arrangement serait possible, entre autres tirer le PS à gauche (genre eux, PCF, au gouvernement et nous dans la rue). Déjà une partie du NPA est aspirée vers la gauche institutionnelle à l’approche de 2012, il ne faudra faire aucun compromis (genre dedans/dehors ni « peser sur ») si cela débouche sur un gouvernement social libéral surtout d’union. Il ne s’agira pas de dénoncer abstraitement, il faudra constituer des axes et des modalités de résistance et appeler les ralliés à sortir du gouvernement en invitant les militants à se joindre aux comités de refus de cette politique.

Autrement dit tourner enfin nos énergies vers les luttes et cesser le strabisme luttes/recomposition qui nous tétanise.

Une culture de la majorité

Il faut enfin, en interne, sortir de la culture des subtiles motions de compromis nocturnes dont les subtilités subtilement pesées par les quelques subtils protagonistes échappent totalement au parti et le privent en fait du débat qui a eu lieu, de ses zones d’ombre et de ses aspérités gommées. Le dernier congrès avec la résolution PF1 qui brillait surtout par ce qu’elle ne disait surtout pas a été un modèle lamentable du genre, et n’a tenu que le temps d’un vote. Il faut savoir avoir des textes majoritaires, avec des amendements rejetés sans êtres contradictoires au vote des textes. Ce que nous aurions dû faire au congrès dans la PF1.

Il faut laisser les congrès/CN arbitrer les débats majo/mino et ne pas laisser le travail majoritaire être parasité et bridé par l’orientation minoritaire sans cesse remise sur le métier. Pour cela il ne faut pas non plus chercher à tout pris CPn après CPn la motion miracle qui unifierait (le temps d’un vote). Sinon on dévoie les congrès [9] et on appauvrit la réflexion majoritaire.

Bien des compromis dûment négociés jusqu’à point d’heures ont sombré dans un goût d’amertume, tant ils avaient de double ou triple lectures.

Souvenons-nous dans la LCR du fameux « œuvrera à lever les obstacles à une candidature unitaire » sur laquelle s’étaient accordés aussi bien ceux [10] pour qui cela se résumait à constater ces obstacles, ceux pour qui il fallait faire preuve de bonne volonté et voir, et ceux pour qui il fallait consentir à des compromis.

Tout cela n’a fait qu’envenimer les relations chacun accusant les autres de manipulation et de duplicité.

L’état actuel du NPA.

Il faut commencer dès maintenant à mettre deux chantiers en route :

- Comment préparer l’élaboration d’un manifeste anticapitaliste qui, par exemple, pourrait sortir juste après les élections de 2012. Quel comité scientifique pour piloter le processus qui doit aboutir à un débat de congrès.

- Comment centraliser les investissements militants dans les divers fronts de masse avec des débuts de coordinations régionales. On dira qu’en l’état actuel du parti… hé bien justement ! Priorité aux luttes et à leur centralisation politique dans le parti.

Reste l’urgence d’avoir notre candidat à la présidentielle, ce n’est pas secondaire, ça ne doit pas relativiser le reste. Un parti doit se faire entendre dans ce moment politique et les désaccords sont trop vifs avec tout autre candidature pour renoncer à la nôtre. Notre candidat creuse son sillon. La collecte de signature va peser lourd.

Encore une fois certains courants s’exonèrent du soutien au candidat de la majorité du parti dont ils se réclament. C’est ainsi, ça ne pourra pas se perpétuer sempiternellement, mais l’échéance 2012 rebattra de toute façon les cartes, profondément, que la gauche soit élue ou battue.

J’ai trouvé déplorable la dramatisation infrapolitique que la PB a introduite dans le débat de la CN. J’ai trouvé déplorable que nous en soyons réduits à une majorité de circonstance.

Par contre dans l’état de division où nous nous trouvons la majorité de circonstance qui a désigné notre candidat ne doit pas sortir de son caractère circonstanciel ni vouloir se poser une majorité nouvelle (ce à quoi la campagne de la B a poussé !). Il nous faudra un congrès pour cela.

Nous sommes boiteux, il faut avancer en boitant et en préparant, les uns et les autres s’y consacrent à leur façon, l’avenir d’un courant anticapitaliste en France. Pour ma part je trouve une équivalence de désavantages aux positions les plus antagoniques : fondamentalistes doctrinaires et « urnitaires » angéliques. Ni l’ouverture ni le radicalisme ne sont des vertus.

Le courant que j’aimerais maintenant voir se structurer, j’en ai esquissé des repères. J’estime qu’à trop vouloir incarner le point central des partis successifs, celui auquel je me suis longtemps référé en a oublié de penser. Il est mort, il doit renaître et se structurer non pour animer une fraction de plus, mais pour se battre sur une conception du parti : un parti de la diversité politique et des majorités pour l’action capables de présenter au parti la diversité des positionnements qui les constituent tout en lui offrant une plateforme d’action entre deux congrès. Des minorités respectées mais soucieuses de permettre à la majorité choisie par les militants de conduire son action.

Avec ensembles deux tâches : aboutir à un contenu de l’anticapitalisme émancipateur, un manifeste de l’anticapitalisme à l’étape actuelle de la crise, et conduire une politique active de rassemblement dans les mille et une luttes qui se formulent afin de changer la donne dans les gauches, par le poids de ces mobilisations sur les consciences, les traditions et les appareils.

L’essence du Front unique.

Est-ce possible ?

Jacques Fortin

Notes :

[1] (Sauf à prévoir un parti propre sur lui, doctement dirigé, aux bataillons tout acquis, dans un format révolutionnaire sans bavure, un rêve de fondamentaliste pseudo marxiste).
[2] Principes fondateurs.
[3] Dont je suis.
[4] cf l’affaire du Vaucluse.
[5] J’en ai été, à fond.
[6] Du nom d’un dirigeant trotskyste des années 50/60.
[7] J’en fus.
[8] Samy m’en avait parlé
[9] le dernier congrès avec sa motion très majoritaire était par exemple un modèle de ce genre de confusion conciliatrice, que l’explosion de la PF1 a immédiatement remise en cause, puis avec la campagne apolitique et paniquarde de la B pour gagner la CN, a porté la confusion à son comble.
[10] Dont j’étais.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 25 Aoû 2011, 08:55

LE CANDIDAT DU NPA VEUT "VAINCRE SES INHIBITIONS" ET GARDER SON EMPLOI mercredi 24 août 2011

BORDEAUX, 24 août 2011 (AFP) - Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle de 2012, a deux préoccupations immédiates : ne pas renoncer à son emploi d'ouvrier et "vaincre ses inhibitions" avant d'aborder la campagne électorale.
"Je veux rester près des collègues, ils me sont indispensables pour tenir la route", dit à l'AFP Philippe Poutou, 44 ans, ouvrier depuis 15 ans à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), qui fabrique des boîtes de vitesse.
Le candidat a tout prévu : "Je vais jouer avec les congés. Quatre jours de travail par semaine et une journée de congé sans solde pour les meetings qui ont lieu dans la région. Après, on va s'adapter. Je sais déjà que j'ai droit à un congé spécial de cinq semaines avant l'élection".
Mais, pour Philippe Poutou, le plus dur est ailleurs, plus intime. Le voilà propulsé, après le renoncement du très médiatique Olivier Besancenot à la candidature, sur la scène politique. "Je ne m'y attendais pas, je ne suis pas un orateur, Olivier était tellement bon qu'il prenait toute la place, moi je dois vaincre mes inhibitions. Parler à la radio ou dans un meeting, ça me fout la trouille".
Pourtant, Philippe Poutou ne veut pas entendre parler de "training" avant d'affronter la campagne. "Des camarades me conseillent de répéter mes textes avant de paraître en public, de soigner mon image, de m'entourer de spécialistes mais, moi, je veux garder ma spontanéité. Le côté acteur d'Olivier, je ne l'ai pas, je suis beaucoup plus réservé mais je sais ce que j'ai à dire", relève-t-il.
Il assure être prêt pour "le combat" s'il obtient les 500 parrainages requis. "Je bénéficie d'abord de l'expérience d'Olivier mais aussi d'Alain (Krivine, l'un des fondateurs du NPA), qui me "déstressent" complètement. Nous sommes régulièrement en contact et j'essaye de les voir aussi souvent que possible. Le plus difficile, c'est de faire coïncider nos horaires. Olivier travaille tous les matins à La Poste et, moi, c'est pareil, je suis chaque jour à l'usine de 6 à 14H00", explique le candidat.
Pour ce qui est du programme politique, il ne varie pas. La posture révolutionnaire est toujours de mise. Quitte à se fâcher avec les syndicats notamment la CGT dont Philippe Poutou est secrétaire chez Ford/Aquitaine. "La CGT dit qu'il faut savoir s'arrêter, ne pas atteindre le point de non retour, nous, on n'est pas d'accord avec ça".
Pour lui, la révolution tunisienne peut servir de "modèle". "Là-bas, il ont démontré qu'on pouvait mener un mouvement de fond sans violence et ça vaut le coup de vouloir tout changer, d'avoir en tête de lutter constamment contre la résignation".
A la question de savoir ce qu'il ferait s'il devenait président, Philipp Poutou répond pêle-mêle: "J'augmenterai le SMIC, je légaliserai les sans-papiers, je ferai en sorte que la population ait une véritable emprise sur les décisions et, sur le plan international, j'annulerai toutes les dettes publiques".
Pour l'heure, il faut, selon lui, lutter contre la réduction des budgets sociaux qu'engendre la crise, et pour la disparition des frontières d'où rappelle-t-il, "notre soutien à l'entité européenne et à la monnaie unique".
Le retrait de Besancenot a fait du tort au NPA. Selon Philippe Poutou, les intentions de vote en faveur du NPA n'excèdent pas 1% quand son prédécesseur avait dépassé les 4% lors du dernier scrutin présidentiel. "Si, au final, on obtient moins de 3%, ce sera compliqué pour nous", dit-il.
"Tout va dépendre, affirme-t-il, du climat social à la rentrée. Nous, on veut établir un rapport de force qui contraigne le pouvoir à aller dans le sens des forces populaires. Ca vaut la peine d'y croire".
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 29 Aoû 2011, 11:11

Le NPA est mort ce soir Par Thibault Dumas le 23 août 2011

Qui connaît Philippe Poutou ? Personne ou presque.

Dans l’indifférence générale, aux premiers jours de l'été, cet ouvrier Girondin de 44 ans a été choisi pour porter les couleurs du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l'élection présidentielle de 2012. Une intronisation teintée de scepticisme au sein même de la formation trotskiste. Un quart des délégués du parti n'ont pas pris part à ce vote de désignation à Nanterre les 25 et 26 juin dernier, tandis qu'un autre quart s'est opposé à cette candidature. Un embarra dut à la défection de dernière minute du postier rouge Olivier Besancenot, « Ça aurait été plus simple que ce soit encore Olivier, il est très populaire » a résumé Alain Krivine, pilier de l’extrême gauche et de l'ex LCR. Car si Philippe Poutou, syndicaliste CGT chez Ford, a l'aura du sans grade altruiste, sa candidature est porteuse d'ostracisme. Preuve que le NPA se meurt déjà à petit feu.

Étripage interne.

Poutou est issu de l'aile dure du trotskisme. Treize années durant, de 1984 à 1997, il fut militant de Lutte ouvrière (LO) . Sacrifié sur l'autel du sectarisme avec nombre de militants lorsque LO refusa de constituer « un parti des travailleurs large » au milieu des années 1990, la belle ironie, Poutou chemina ensuite progressivement vers la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) qui devint NPA en 2009. Une trajectoire qui n'a rien d'inhabituelle dans la galaxie trotskiste : des structures les plus ostracisées au moins fermées. Néanmoins il reste un dur, comme tous les « révolutionnaires » de sa formation, farouchement opposés aux discussions avec le Front de gauche (FG) emmené par l'eurodéputé Jean-Luc Mélenchon. Un positionnement que le candidat-ouvrier justifie : « On nous appelle la branche sectaire, mais c’est juste qu’il y a de véritables différences idéologiques qui justifient qu’on ne fasse pas de candidature commune » (portrait dans Libération).

Les alliances, une source d'étripage permanent au sein du NPA.

Lors de la dernière Conférence nationale du parti au mégaphone, à Nanterre en juin dernier, les militants se sont déchirés (une fois encore) sur l'attitude à adopter vis-à-vis du Front de Gauche. 52,5% des cadres du mouvement, les « révolutionnaires » donc, rejetant un rapprochement avec l'attelage mélanchoniste, 41% se prononçant pour, les « unitaires », 5,75% voulant une alliance avec LO. Pire, le porte-parolat bicéphale du parti trotskiste s'est coupé en deux au grand jour. Christine Poupin (l'une des deux porte-paroles) coche la case 1, tandis que Myriam Martin (l'autre) vote avec Olivier Besancenot pour la position 2. « La majorité actuelle s'engage dans une guerre picrocholine avec Lutte ouvrière » sur « l'ultra gauche la plus sectaire » tance Christian Picquet, ancien de la LCR aujourd’hui porte-parole du Front de Gauche (article de l'Express).

Car le succès (relatif) des troupes de Jean-Luc Mélenchon, d'ailleurs lambertiste repentit, renvoi le NPA à son propre échec. « Le NPA n’est pas trotskiste uniquement. Il reprend toutes les traditions révolutionnaires, marxistes mais aussi libertaires » avait lancé enthousiaste Besancenot à la fondation du parti en février 2009. Cette perspective de la constitution d'une large fédération à l'extrême gauche avait séduit à l'époque plus de 9000 personnes. Deux ans et demi plus tard les comptes militants sont dans le rouge. 4500 adhérents à jour de cotisation début 2010, seulement 3100 votants lors de la dernière consultation interne. Soit des troupes équivalentes à celle de feu la LCR et moins nombreuses que celles revendiquées par les frères ennemis de Lutte ouvrière. Retour à la case départ.

Radeau de la Méduse.

Le « guévarisme » ou le « socialisme du XXIe siècle » prôné aux tribunes comme dans les tracts sonne lui comme une coquille vide. Avec la mort en janvier 2010 de Daniel Bensaïd, fin dialecticien léniniste et maitre à penser de la LCR, c'est finalement toute une tradition intellectuelle qui s'est éteinte. « Daniel Bensaïd est décédé, des cadres chevronnés se sont retirés et la nouvelle génération d'intellectuels du parti a été superbement ignorée. Tout est à nous, l'hebdomadaire de l'orga qui a succédé à l'illustre Rouge, est une feuille syndicalo-gauchiste illisible » analyse Philippe Marlière maître de conférences en science politique à l'University College London et déçu du NPA (tribune publiée sur Rue89).

Une déculturation politique source de lassitude.

Les figures de « l'autre gauche » qui avaient embarqué sur Le Redoutable il y a dix-huit mois, quittent aujourd’hui le Radeau de la Méduse. Raoul Marc-Jennar, auteur primé de « Europe, la trahison des élites » et figure de l'altermondialisme continental, est impitoyable « Le NPA, c’est fini. Il ne reste sous cette étiquette que la vieille LCR lénino-trotskiste avec son arrogance, son sectarisme, son dogmatisme. Triste échec d’une belle espérance ! » (billet sur son blog). Écœurement similaire chez Leila Chaibi, personnalité émergente de la gauche radicale car animatrice du collectif L'Appel et la pioche « Si le NPA sert uniquement à appeler à la grève générale de façon incantatoire, pas la peine d’avoir choisi la forme « parti », un syndicat aurait fait l’affaire. Si le but du NPA, c’est d’attendre la révolution, je préfère rester couchée d’ici là » (tribune sur Reporterre.net). Et ce n'est pas un Philippe Poutou, soldat inconnu du trotskisme, qui réveillera les masses laborieuses.
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Re: NPA

Messagede kuhing » 29 Aoû 2011, 16:31

Nico37 a écrit:
Le NPA est mort ce soir Par Thibault Dumas le 23 août 2011
Qui connaît Philippe Poutou ? Personne ou presque.


Cet article est le reflet du résultat de la chute du léninisme qui a évolué vers le stalinisme d'un coté et, dans une moindre mesure, vers le trotskisme de l'autre.

Le stalinisme a globalement opéré son retour vers un capitalisme sauvage comme en Russie ou en Chine.

Le trotskisme, loin de sa mission révolutionnaire qu'il déclarait mener, cherche encore sa voie dans le réformisme et l 'électoralisme et, bien sur il ne la trouve pas.
il est donc normal que ce journaliste élabore son analyse sur ce que devient le NPA au travers de sa capacité à comptabiliser des voix aux élections organisées par l' état.

LO, malgrè quelques nuances d'initiés, suit ce même chemin avec un discours plus ouvriériste qui ne fait qu'accentuer son sectarisme et l'absurdité de ses positions : par exemple, aux dernières nouvelles, pour LO le gouvernement de Poutine serait toujours un gouvernement "ouvrier" (sic...)

Quant au "POI" téléguidé par les ex-orthodoxes du "CCI" n'en parlons même pas : son repli nationaliste fait que sa figure de proue , le beauf très imbibé "Schivardi" donne des interviews à qui mieux mieux à des interlocuteurs d'extrême-droite.
Mais ce n'est pas une pratique nouvelle pour le lambertisme que de fricoter avec les fafs .
A.Hébert ou JC Cambadélis, pour ne citer qu'eux, l'ont fait il y a bien des années.

Donc tout ceci est donc symptomatique d'une chose importante à comprendre pour nous : le système de planification centralisée proposé par le léninisme ne fait plus recette. C'est un rejet franc et massif.
Lors d'un voyage récent en Grèce où le peuple frémit, j'ai d'ailleurs constaté que "faucille et marteau" ont complètement disparu des murs alors que les A cerclés fleurissent partout sur le béton et le métal.

Thibaut Dumas n'a donc pas tord mais il n'a pas non plus tout à fait raison : ce n'est pas seulement le NPA qui meurt, c'est le trotskisme dans son ensemble et sous toutes ses formes et post -formes qui monte dans le corbillard de l'histoire.

Ses ex et encore militants doivent rejoindre le mouvement anarchiste .
kuhing
 

Re: NPA

Messagede SchwàrzLucks » 29 Aoû 2011, 16:49

LO, malgrè quelques nuances d'initiés, suit ce même chemin avec un discours plus ouvriériste qui ne fait qu'accentuer son sectarisme et l'absurdité de ses positions :par exemple aux dernières nouvelles, pour LO le gouvernement de Poutine serait toujours un gouvernement "ouvrier" (sic...)


Un Etat-ouvrier dégénéré pour être plus précis, non ?
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Re: NPA

Messagede kuhing » 29 Aoû 2011, 16:55

SchwàrzLucks a écrit:
LO, malgrè quelques nuances d'initiés, suit ce même chemin avec un discours plus ouvriériste qui ne fait qu'accentuer son sectarisme et l'absurdité de ses positions :par exemple aux dernières nouvelles, pour LO le gouvernement de Poutine serait toujours un gouvernement "ouvrier" (sic...)


Un Etat-ouvrier dégénéré pour être plus précis, non ?


ça doit être ça.
Mais existe-t-il , a-t-il déjà existé ou peut-il exister un "état ouvrier" qui ne le soit pas ?
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