Parti de Gauche (2008-2012)

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 06 Mai 2011, 23:34

[url=http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/05/02/jean-luc-melenchon-marine-le-pen-est-la-chienne-de-garde-du-capital_1515725_823448.html]Jean-Luc Mélenchon : "Marine Le Pen est la chienne de garde du capital" | 02.05.11 | 14h23 • Mis à jour le 02.05.11 | 14h23

DIMANCHE SOIR POLITIQUE - France Inter/"Le Monde"/iTélé avec Dailymotion

Que pensez-vous de la béatification du pape Jean Paul II et de la ferveur populaire qui l'accompagne ?

Les croyants ont parfaitement le droit de célébrer leur foi à leur manière. Je n'ai pas de réflexion à faire sur le sujet. Ce qui m'indispose et m'indigne, c'est que le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, le ministre de l'intérieur viennent représenter notre patrie, qui n'appartient à aucune religion.
On a entendu Baroin dire que la France est la fille aînée de l'Eglise. C'est une absurdité, du folklore le plus médiocre, de l'histoire arrangée, de la récupération. Les catholiques n'ont pas demandé que le gouvernement aille faire l'intelligent et l'important à cette manifestation. Le principe de laïcité est simple : séparation entre l'Eglise et l'Etat.

En France la journée du 1er mai a été marquée par une nouvelle offensive de Marine Le Pen en direction de l'électorat populaire. N'est-ce pas inquiétant pour la gauche ?

Il y a toujours eu un socle d'ouvriers et d'employés qui votent à droite. En 1981, au moment où la gauche était au plus haut, 70 % de la classe ouvrière et des employés votaient pour le programme commun, 30 % votaient contre, contre la retraite à 60 ans, contre la 5e semaine de congés payés. C'étaient des gens en opposition absolue aux communistes et aux socialistes.
C'est cette base que Marine Le Pen a récupérée parce que Nicolas Sarkozy a ouvert les vannes entre la droite et l'extrême droite. Chaque fois qu'il y a crise du capitalisme, les partis traditionnels de la droite, croyant au libéralisme, s'étonnent que les gens n'en veuillent pas. Le rôle de l'extrême droite est d'être là pour récupérer les déçus et les ramener à la niche. Marine Le Pen joue le rôle de chienne de garde du capital.

Mais quand elle dénonce violemment le libéralisme, elle vient sur votre terrain.

Qu'est-ce que vous voulez démontrer ? Nous allons passer toute l'émission à expliquer que je suis différent de Marine Le Pen ? Il ne faut pas se contenter de dénoncer l'ultralibéralisme comme le fait Marine Le Pen. Il faut aller à la source du partage des richesses. Ce n'est pas l'immigré le problème, c'est le banquier, le financier. La préférence nationale n'a aucun sens et ne correspond à rien d'organisable. Ce qu'il faut, c'est partager les richesses de gré ou de force. La bataille s'est toujours jouée entre la gauche ouvrière et syndicale, la gauche communiste et de combat et l'extrême droite. Sur le terrain, Il n'y a que nous pour mener cette bataille.

Que voulez-vous dire ?

Les sociaux-libéraux sont pleins de compassion et d'affection pour la classe ouvrière, mais leur politique n'y répond en aucune manière. Eux disent qu'on ne peut pas faire autre chose que le pacte de stabilité européen, que la politique d'austérité... attention les déficits. Vous avez entendu Hollande, Strauss-Kahn et les autres ? Ils ne sont pas en état de répondre aux revendications ouvrières qui sont :"Augmentez notre salaire, faites disparaître la précarité."
Nous, nous disons : les 800 000 précaires des trois fonctions publiques doivent être titularisés. On ne doit plus permettre aux entreprises, les entreprises de presse incluses, d'embaucher un nombre aussi considérable de précaires Quant aux écarts de salaires, ils doivent être réduits de 1 à 20 dans l'entreprise.

Si DSK devient le candidat des socialistes, que ferez-vous ?

Même si j'allais sur un plateau de télévision et que j'expliquais : "Allez, faut voter DSK", les gens diraient : "Tu racontes ce que tu veux, on le fera pas." Les socialistes passent leur temps à dire : "Ne vous inquiétez pas, tout ça est réglé, Mélenchon reviendra à la maison quand il faut." Ils me prennent pour un Vert ! Nous n'avons discuté de rien du tout.

Jean-Luc Mélenchon est député européen et coprésident du Parti de gauche.
Propos recueillis par Jean-François Achilli, Jean-Jérôme Bertolus et Françoise Fressoz ("Dimanche soir politique")
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 07 Mai 2011, 08:46

Nico37 a écrit:
[url=http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/05/02/jean-luc-melenchon-marine-le-pen-est-la-chienne-de-garde-du-capital_1515725_823448.html]Jean-Luc Mélenchon : "Marine Le Pen est la chienne de garde du capital" | 02.05.11 | 14h23 • Mis à jour le 02.05.11 | 14h23

Jean-Luc Mélenchon est député européen et coprésident du Parti de gauche.
Propos recueillis par Jean-François Achilli, Jean-Jérôme Bertolus et Françoise Fressoz ("Dimanche soir politique")


c'est ici que ça se passe
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 08 Mai 2011, 15:50

[url=http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=21959&title=La%20face%20obscure%20de%20Jean-Luc%20Mélenchon]La face obscure de Jean-Luc Mélenchon[/url]

Enquete du 7/05/11 16:32 de notre correspondant Fabien LECUYER
PARIS — [Première partie]

Argenteuil/Bezons en 2009, Nice en février 2010, le Parti de Gauche (PG), la formation créée par le tonitruant Jean-Luc Mélenchon vit au rythme des exclusions et départs plus ou moins contraints.
La première crise date de la fin 2009 quand la section Argenteuil/Bezons se fait exclure dans sa quasi-totalité (20 militants sur 23) pour cause de «trop grande ouverture des réunions PG aux sympathisants».
«Le parti est verrouillé, impossible jusqu'à récemment d'exercer de droit de tendances. La direction est revenue il y a peu sur ça mais dans les faits il est impossible de mettre en place une tendance. C'est le PCF des années 30 !» selon Jean-Michel Tarrin.
Joint par téléphone, ce vétéran de la gauche en banlieue parisienne, passé depuis à «Gauche Unitaire», nous confirme les termes du communiqué publié à l'époque, soulignant en termes appuyés «l'absence totale de démocratie interne, les candidatures pré-arrangées par le clan Mélenchon lors des élections internes», les parachutages «pour pouvoir tout contrôler !». «A Colombes, le PG a une conseillère municipale qui s'est présentée à l'élection suivante dans... l'Oise ! En fait la démocratie selon Mélenchon c'est la démocratie dirigée».
En février 2010 c'est Nice qui vit un de ces psychodrames dont les formations d'extrême-gauche ont le secret. Là encore les mêmes mots reviennent «parti totalement anti-démocratique voire totalitaire, équipe dirigeante auto-proclamée, fabrication de comités locaux», etc.
Dans un long texte paru sur le site du NPA 06 [Voir le site] , les critiques sont cinglantes et pêle-mêle le lecteur découvre «que le PG national soutient un coordinateur local adjoint d'un maire UMP et rejette toute idée de vote interne («le parti ne doit pas se plier à la démocratie par le nombre»).
L'économiste Christophe Rameau tirera la même conclusion en janvier 2011 en quittant avec pertes et fracas le parti. «Petit groupe discipliné», «ligne politique trop aléatoire, peu sérieuse», «phénomènes d'autosatisfaction et de cour en cascade», «énergie disproportionnée mise à critiquer les médias», la critique est acerbe et révèle la tendance de Jean-Luc Mélenchon à copier jusqu'à la caricature le fonctionnement du PCF de la grande époque.
Contradictions, contradictions
Mais le plus étonnant est le fossé existant entre le discours et l'image «prolétariste» du sénateur trublion et la réalité interne du parti. En effet, l'organigramme du PG révèle des personnalités aux parcours, activités et accointances fort peu révolutionnaires.
Raquel Garrido, par exemple, est une militante multi-cartes. Très proche de Jean-Luc Mélenchon (elle est au premier rang des lieutenants du trublion sur les écrans le soir du premier tour des dernières cantonales), chargée des relations internationales, cette juriste en droit international du travail d'origine chilienne devenue aujourd'hui avocate, passée par l'UNEF-ID, SOS Racisme, le Parti Socialiste et FO à un poste-clé (en charge des négociations auprès de l'OMC et représentante FO à l'OIT notamment) dirige, avec son mari Alexis Corbière, également membre du secrétariat national du parti, un label musical indépendant, Misty Productions, dont l'artiste phare est Mistysa. Cette chanteuse de Soul/R n'B connaît un certain succès au Chili d'où elle est originaire.
Jusque là rien de bien hétérodoxe par rapport à l'idéologie puritaine revendiquée par Jean-Luc Mélenchon. Mais les activités de Mistysa semblent s'accommoder d'une certaine collaboration avec le capitalisme le plus sauvage : le lancement au Chili de son dernier album «Macumba» aura eu lieu dans l'auditorium de la Fondation Telefonica, c'est-à-dire une émanation de Telefonica, la sixième compagnie mondiale en matière de téléphonie (première compagnie espagnole) vouée régulièrement aux gémonies par tous les syndicats du monde latino-américain pour ses méthodes fort peu sociales.
Raquel Garrido, prompte à ostraciser toute forme de collaboration avec le «grand capital», ne semble pas gênée par cette entorse à la doctrine «classe contre classe» (rebaptisée «Front contre front» par le PG).
Son mari et associé Alexis Corbière, maire-adjoint du XIIe arrondissement de Paris, est quant à lui, tout aussi traditionaliste concernant la lutte des classes. Membre de la Libre-Pensée, tendance guillotineuse. Celui-ci soutiendra d'ailleurs une pétition de ladite organisation protestant contre le refus de baptiser une rue de Paris, rue Robespierre, du nom du grand démocrate de l'époque révolutionnaire (Mensuel de la Libre Pensée «La Raison» mars 2011). Signalons également que son blog affiche, ce même mois, une ode à un autre grand démocrate... Georges Marchais.
Outre le couple Garido-Corbières, le Parti de Gauche compte également un camarade pétri de contradictions : Éric Coquerel, secrétaire du pôle «relations unitaires et élections» et membre du Secrétariat National. Cet ancien de la LCR, ancien chevènementiste et ancien du MARS (Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale) est un anti-libéral convaincu.
Dissertant sur le sort «de la paysannerie» au Salon de l'Agriculture, fustigeant le libéralisme et le libre-échange, Éric Coquerel est dans le civil un... patron d'agence de communication. Spécialisée dans la communication maritime, l'agence «Effets Mer» gravite dans le milieu fort peu prolétarien des sports de mer en gérant notamment la communication de la Fédération Française de Voile, du tour de France à la Voile, du comité olympique français auxquelles s'ajoute celle des sociétés PRB, le premier fabricant indépendant d'enduit pour le bâtiment employant 350 personnes. L'histoire ne dit pas si Effets Mer gère également la communication du groupe auprès de ses employés.
Mais le plus surprenant est encore....
[La suite prochainement] ■
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 10 Mai 2011, 17:20

Pour Mélenchon, le renoncement de Besancenot change la donne pour 2012 Le Point.fr - Publié le 09/05/2011 à 12:58
Le leader du Front de gauche estime que, pour autant, le report de voix ne sera pas systématique.

Jean-Luc Mélenchon, quasi-candidat du Front de gauche à la présidentielle, estime sur son blog que "le renoncement" d'Olivier Besancenot (NPA) "modifie profondément" la donne pour 2012, mais juge qu'il n'est "pas du tout assuré" du report des voix de ses électeurs potentiels. "Dans l'espace politique de l'autre gauche, le renoncement d'Olivier Besancenot à la candidature pour l'élection présidentielle est un événement majeur, il est absolument évident qu'il modifie profondément les données de notre existence dans l'élection elle-même et dans le moment politique en général", écrit dimanche le coprésident du Parti de gauche. "Mais plus largement, les conditions de l'élection de 2012 sont modifiées puisque celle-ci semble s'annoncer si volatile", poursuit le député européen, reconnaissant avoir "eu du mal à croire que la nouvelle (de sa non-candidature) soit vraie".

"De quel côté se tourneront les électeurs potentiels d'Olivier Besancenot ?", demande-t-il. "Il n'est pas du tout assuré qu'ils se reportent sur la nouvelle candidate du NPA. Ni d'ailleurs sur qui que ce soit d'autre en particulier, à gauche", pense Jean-Luc Mélenchon, car Olivier Besancenot "rassemblait sur son nom, dans les urnes des présidentielles, un électorat bien plus large que celui des personnes adhérant aux idées particulières du NPA". Dans le dernier sondage LH2 pour Yahoo!, le président du Parti de gauche reste stable (4 à 6 % selon les hypothèses) et ne semble pas profiter du retrait d'Olivier Besancenot. Un nouveau candidat NPA recueillerait 1 %, alors que le facteur de Neuilly oscillait entre 4 et 11 % ces derniers mois.

Mélenchon souligne par ailleurs avoir "surtout retenu" de la lettre de non-candidature de Besancenot que "le NPA devrait avoir en 2012 un candidat issu de ses rangs". Pour l'ex-ministre socialiste, "c'est assez agaçant" et cela montre que les discussions actuelles entre le Front de gauche et le NPA sur 2012 ne servent "à rien". Mais "qu'Olivier Besancenot aspire à reprendre une position moins exposée (au) feu (médiatique) et plus protégée, c'est-à-dire militante, voilà qui est le signe d'une humanité sauvegardée en lui", souligne-t-il.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 10 Mai 2011, 21:27

Il gonfle Merluchon avec ses analyses politiciennes à 2 balles.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 14 Mai 2011, 13:13

2012 : Besancenot relance Mélenchon Par David Doucet, publié le 13/05/2011 à 17:58

Mélenchon est relancé.

Le désistement d'Olivier Besancenot pourrait relancer Jean-Luc Mélenchon et ouvrir de nouvelles perspectives pour la gauche radicale.
Il commençait à s'essouffler. Depuis le début de l'année, les tirades anti-système du tribun du Parti de gauche ne font plus recette. Après avoir multiplié les coups gagnants dans sa "critique du système médiatique", Jean-Luc Mélenchon s'était progressivement enfermé dans son personnage. S'en remettant trop souvent à son bouillant caractère, il avait même fini par irriter une partie des sympathisants de gauche.
"A partir de janvier 2011, les gens ont commencé à être lassés par le coté agressif et râleur de Jean-Luc Mélenchon et se sont tournés vers un Olivier Besancenot qui était plus silencieux. Les courbes des sondages se sont inversées entre les deux acteurs", relève Gaël Sliman, directeur du pôle Opinions de BVA.
Mais le renoncement inattendu du leader du NPA à la présidentielle pourrait sortir Mélenchon de l'ornière. Si sur son blog, le patron du Parti de Gauche évitait de s'en féliciter trop ouvertement en déclarant que "le report de voix ne serait pas automatique", ses partisans prennent moins de précautions. Secrétaire national chargé des relations extérieures au sein du parti de Gauche, Eric Coquerel estime ainsi que cette annonce ouvre "des perspectives d'unité".
Si le Nouveau parti anticapitaliste continue de maintenir son intention de présenter un candidat à l'élection présidentielle, les deux nouvelles porte-parole pressenties pour être candidates auront bien du mal à succéder au médiatique facteur. "Rien que la chasse aux signatures risque d'être plus compliquée", constate Omar Slaouti, militant du NPA qui redoute qu'"un score d'1% ou 2% des voix accentue la crise interne qui secoue actuellement le parti".

L'ultime recours face à DSK

Organisatrice d'une rencontre entre Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon au début du mois d'avril, Clémentine Autain estime qu'une "nouvelle séquence s'ouvre pour la gauche radicale qui est historiquement très divisée. Jean-Luc Mélenchon peut jouer un rôle de fédérateur", estime l'ancienne adjointe à la jeunesse de Bertrand Delanoë.

Le retour du "Che"
Une menace inattendue pourrait pointer le bout de son nez: Jean-Pierre Chevènement. Jusqu'ici retranché dans sa citadelle de la fondation Res Publica, le leader du MRC est de sortie et multiplie les déclarations de candidature. Se plaçant comme Jean-Luc Mélenchon au carrefour du combat républicain et souverainiste, "Chevènement pourrait grappiller des voix à Mélenchon mais également à Bayrou ou à Villepin. Son image reste néanmoins associée au 21 avril et plus marquée à droite que le co-Président du Parti de Gauche", analyse Gaël Sliman


Militant actuellement à la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), Clémentine Autain estime néanmoins que le co-président du Parti de gauche "ne peut y arriver seul" et pose ses conditions : "Il faut que le Front de Gauche dépasse le cartel des trois partis qui le composent (Parti Communiste, Parti de Gauche et Gauche Unitaire) pour s'ouvrir à l'ensemble des forces sociales et politiques."
"Quand on voit que Dominique Strauss-Kahn risque d'être le candidat du PS et Nicolas Hulot celui d'Europe Ecologie, nous n'avons pas le choix, cela nous oblige au rassemblement", analyse t-elle.
Co-fondatrice de l'Appel et la pioche, Leila Chaibi souhaite croire elle aussi qu'il y a "un espace pour une candidature de rupture du capitalisme que Jean-Luc Mélenchon pourrait incarner".
Un avis que partage Gaël Sliman: "Le désistement d'Olivier Besancenot est une immense chance pour lui. Alors que l'extrême gauche pèse structurellement entre 11 et 12%, Mélenchon pourrait potentiellement recueillir entre 8% et 10% de ses voix."
"Nous sommes peut-être dans une phase de recomposition de la gauche de la gauche" analyse l'historien Romain Ducoulombier. "Jean-Luc Mélenchon ressuscite le discours jaurésien "des deux méthodes" et réussit à paraitre à la fois révolutionnaire et réformiste. Alors que le Parti communiste a toujours porté un discours antisocialiste depuis ses origines, Mélenchon présente l'avantage de manier la radicalité et la crédibilité de quelqu'un qui a déjà gouverné. Avec un Front de gauche à 10%, le PS sera à nouveau obligé de déplacer son centre de gravité vers la gauche."

Romain Ducoulombier est l'auteur de Camarades ! La naissance du Parti communiste en France, Paris, Perrin, 2010.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 15 Mai 2011, 09:06

Un bureaucrate descend, un autre monte.
C'est la loi naturelle des vases communicants.
Ce petit monde de staline de salon et de kolontaï de prisunic n'a de toutes façons plus longtemps à vivre.
kuhing
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 17 Mai 2011, 22:20

Avec le PCF ou en occupant sa place, Le Parti de gauche défend le capitalisme national

Mélenchon, une carrière au sein de l’État bourgeois, au service du capitalisme français

Pour forcer la main à ses alliés du « Front de gauche », le fondateur du « Parti de gauche » (PG), une scission du Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon s’est d’ores et déjà déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2012. Il se présente comme un candidat « contre le système », alors même qu’il en est le produit et le serviteur depuis plus de trente ans.
· En 1977, Mélenchon renie la révolution, dont il se réclamait quand il était jeune. Il rejoint le Parti socialiste comme tant d’autres carriéristes (Jospin, Cambadélis, Weber, Filoche, Dray, Assouline, Alliès…).
· De 1981 à 1987, l’appareil du PS confie à Mélenchon la fédération de l’Essonne. Il s’aligne pleinement sur les gouvernements de Mitterrand, un ancien haut fonctionnaire de Vichy et un ancien ministre de la torture en Algérie, qui gère loyalement comme président de la 5e République à partir de 1981 le capitalisme français et impose l’austérité dès 1982.
· De 1986 à 2010, avec l’appui de l’appareil du PS, Mélenchon siège au Sénat, qu’il est difficile de considérer comme une école de lutte prolétarienne. Il ne quittera ce poste confortable et rémunérateur que pour celui de député européen, qui ne l’est pas moins.
· De 2000 à 2002, comme Buffet, l’ex secrétaire nationale du PCF, Mélenchon est ministre du gouvernement Jospin, celui qui a le plus privatisé dans l’histoire de ce pays.
En choisissant le nom même de son parti, Mélenchon manifeste son allégeance au « système » dans lequel il y a « la droite » et « la gauche » de la république où cohabitent les partis réformistes anciens ou récent comme le PG.

Réformisme contre révolution

Durant la plus grande partie du 20e siècle, le mouvement ouvrier mondial a été dominé par le réformisme, sous la forme de la 2e Internationale d’après 1914 et de la 3e Internationale d’après 1933. Trotsky a pu employer l’expression « étoiles jumelles » après 1933 pour désigner la sociale-démocratie et le stalinisme des années 1930 car aucune des deux ne servait plus le prolétariat mondial.
Les deux types de partis ouvriers bourgeois ne se différenciaient plus par leur stratégie (ils partageaient la défense de l’État bourgeois, l’alliance avec la bourgeoisie et la préservation des empires coloniaux) mais par une caractéristique secondaire, leur rapport plus ou moins direct à la bourgeoisie mondiale. Dans le cas des partis staliniens, leur dépendance découlait de leurs liens avec les bureaucraties qui contrôlaient les pays où le capital avait été exproprié (au premier chef celle de l’URSS) et qui, pour conserver leurs privilèges, combattaient la révolution chez eux et dans les pays capitalistes. Dans le cas des partis sociaux-démocrates ou travaillistes, leur dépendance vis-à-vis de la bourgeoisie mondiale découlait de leurs multiples liens avec leur bourgeoisie nationale.
En temps ordinaire, la sociale-démocratie parlementariste semblait plus fiable à sa bourgeoisie, elle servait à semer des illusions dans la démocratie bourgeoise dans les pays impérialistes. Cependant, le stalinisme démontrait son utilité à la bourgeoisie mondiale par sa meilleure implantation chez les travailleurs et sa détermination contre-révolutionnaire en cas de menace contre l’ordre bourgeois (grève générale, armement des travailleurs) comme en 1936, en 1944 et en 1968 pour ce qui concerne la France.
Parfois, les deux variantes de « réformisme » ont coexisté dans le même pays. Ainsi, en France le PCF l’a emporté à partir de 1936 sur le PS-SFIO ; le PS a repris l’avantage à partir de 1981.
La place centrale du Parti « socialiste » dans les gouvernements bourgeois de la 5e République de 1981 à 1993, puis de 1997 à 2002 (présidence, premiers ministres) l’avait discrédité pour un moment. Pourtant, le Parti « communiste » français se révèle incapable d’enrayer son déclin. Deux raisons expliquent l’échec successif de Marchais, Hue et Buffet. D’une part, la conjoncture française : le PCF est lui-même membre de 1981 à 1984, puis de 1997 à 2002, des gouvernements de type front populaire que constitue le PS avec divers petits partis bourgeois (PRG, MRC, Verts…). D’autre part, un événement historique mondial : l’effondrement de l’URSS en 1991 et le rétablissement ultérieur du capitalisme en Russie par la bureaucratie qui avait usurpé, sous la conduite de Staline, le pouvoir de la classe ouvrière à la fin des années 1920.

Supplanter le PCF pour profiter des voix ouvrières et concurrencer le PS

Un parti comme le PCF qui est né en 1920 de l’impact de la guerre mondiale et de la Révolution d’octobre sur le PS et le syndicalisme, qui a eu la confiance de plusieurs générations successives de travailleurs, ne disparaît pas facilement. Mais, avec la reconversion en bourgeoisie des anciennes bureaucraties étatiques de l’ex-URSS et de la Chine, il n’y a plus à proprement parler de partis staliniens. Plus rien ne différencie stratégiquement les partis « socialistes » des partis « communistes ».
D’où la tentation de fractions de la sociale-démocratie ou du centrisme de s’emparer des dépouilles du stalinisme tant dans les appareils syndicaux (CGT, FSU en France) que dans les sinécures électives conservées par le PCF (les postes de maires, de conseillers généraux, de députés, de sénateurs, de députés européens, éventuellement de ministres). Mélenchon n’a rien inventé : des sociaux-démocrates de gauche l’ont précédé en France (un courant « trotskyste » pro-Chavez, « La Riposte », a rejoint le PCF en 1999) et en Allemagne (avec la constitution en 2007 du Parti de gauche (Die Linkespartei), par fusion du PDS (issu du SED stalinien) et de la WASG (issue du SPD social-démocrate). Le succès de Die Linke incite Mélenchon et quelques autres parlementaires à rompre avec le PS fin 2008.
Mélenchon imite notoirement le style de Georges Marchais, mort en 1997, une canaille stalinienne qui avait conquis le PCF en 1972 en donnant des gages à Brejnev par son rôle abjectement contre-révolutionnaire face au soulèvement étudiant et à la grève générale en 1968. Une fois désigné secrétaire général, Marchais a conclu un bloc électoral et gouvernemental avec le Parti radical de gauche et le PS en 1972 sur un programme bourgeois, il a dénoncé les travailleurs qui voulaient faire la révolution au Chili et a approuvé l’entrée au gouvernement du général Pinochet en 1973, il a renié officiellement la dictature du prolétariat en 1976, il a soutenu la destruction au bulldozer d’un foyer de travailleurs immigrés à Vitry en 1980, il a appelé publiquement à voter pour le candidat du PS au deuxième tour de l’élection présidentielle en 1981 tout en faisant secrètement voter pour Giscard, il a envoyé 4 ministres du PCF participer au gouvernement que Mitterrand mettait en place…. Tel est, avec Mitterrand, le modèle de Mélenchon.

Qu’ils s’en aillent tous ! Mais les patrons resteront et le capitalisme restera !

Le candidat du PG s’est bien préparé à « rencontrer le peuple français », comme disent tous les héritiers du bonapartisme gaulliste. Pour cela, il a écrit Qu’ils s’en aillent tous !
Mélenchon -qui n’invente décidément pas grand-chose- a donné comme titre à son programme personnel le slogan spontané des manifestations argentines de décembre 2001 qui chassèrent le président péroniste du Parti justicialiste, élu au suffrage universel par les « citoyens ». Un tel mot d’ordre laissait entière la question : par qui remplacer l’alternance au gouvernement des deux partis bourgeois, PJ et PR (voir Révolution socialiste n° 1) ?
La limite de ce slogan a rapidement été prouvée. En guise de « révolution citoyenne », faute de conseils ouvriers et populaires, faute d’un parti de type bolchevik, faute de révolution, les péronistes du PJ ont en effet gardé le pouvoir : Duhalde de 2002 à 2003, Nestor Kirchner de 2003 à 2007, Cristina Kirchner de 2007 à aujourd’hui (voir Révolution socialiste n° 34).
Pour Mélenchon, ceux qui doivent « partir » sont :
Les patrons hors de prix, les sorciers du fric qui transforment tout ce qui est humain en marchandise, les émigrés fiscaux, les financiers dont les exigences cancérisent les entreprises. (Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous, Flammarion, 2010, p. 12)
Donc, les patrons peuvent rester, selon Mélenchon, s’ils sont « bon marché ». Donc, le capitalisme peut perdurer, s’il échappe aux « financiers ». Comme s’il pouvait y avoir un capitalisme sans financiers, comme si tout capital important, celui des groupes capitalistes, n’avait pas une dimension financière (partage du capital social en actions cotées en bourse, taux de profit, OPA, prises de participation, contrôle de filiales et cession de filiales, emprunts, placements de la trésorerie, spéculation sur les matières premières, sur les devises et les produits financiers dérivés…) aussi inséparable de ses autres caractéristiques que le nationalisme des autres traits de Mélenchon.
Concentration de la production avec, comme conséquence, les monopoles ; fusion ou interpénétration des banques et de l'industrie, voilà l'histoire de la formation du capital financier et le contenu de cette notion. (Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1916, Œuvres t. 22, p. 245)
Comme il s’agit, comme pour tout escroc réformiste, de gagner les voix des travailleurs pour en vivre grassement, le candidat Mélenchon prétend qu’une fois élu président (sic), il va « partager les richesses ». Ainsi, les patrons ne seront plus « hors de prix » ; il se propose d’instaurer un « salaire maximum » :
Au sein d’une entreprise, pas de salaire, en haut de l’échelle, qui fasse plus de vingt fois celui du bas de l’échelle. Il ne s’agit pas d’égalitarisme ni d’uniformisation. Je suis parfaitement conscient qu’il y a des tâches dont le contenu a une valeur d’usage et une valeur d’échange différentes et que toutes ne s’achètent pas au même prix. Mais ce système lie tous les étages de la pyramide. Ainsi, celui qui est en haut de l’échelle, s’il décide d’augmenter son salaire, aura l’obligation d’augmenter ceux du bas de l’échelle. (Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous, Flammarion, 2010, p. 67)
Au plan de l’analyse, tout en montrant l’archaïsme de la propriété privée des moyens de production, l’apparition de dirigeants distincts des actionnaires dès la fin du 19e siècle correspond à une répartition des rôles au sein de la bourgeoisie. Les managers des grands groupes capitalistes ne sont pas une partie du prolétariat, mais une section de la classe capitaliste. Leur prétendu « salaire » est la rémunération de leur capacité à exploiter les travailleurs salariés au compte des apporteurs de capitaux.
Le capitaliste productif se pénètre de l'idée que son profit d'entreprise, loin d'être en opposition avec le travail salarié et de ne représenter que du travail d'autrui non payé, est au contraire un « salaire ». Ce salaire doit être plus élevé que le salaire ordinaire, d'abord parce qu'il paie du travail plus compliqué, ensuite parce que celui qui le paie se le paie à lui-même. Continuellement, on perd de vue que la fonction du capitaliste consiste à produire, dans les conditions les plus économiques possibles, de la plus-value et à s'approprier du travail non payé. (Karl Marx, Le Capital, livre III, ch. 23)
Sur le plan des propositions, Mélenchon s’intègre pleinement aux vieux mythes réformistes, voire à ceux de la « participation » fasciste et gaulliste. Le NPA, le PCF et le PS n’ont pas attendu le PG pour proposer –comme Sarkozy lui-même– de mieux « partager les richesses » dans l’entreprise :
La question du partage des richesses au sein de l'entreprise doit être posée dans des termes nouveaux. Parce qu'il doit y avoir une proportionnalité entre les revenus à l'intérieur des entreprises, le PS propose qu'au sein de celles qui ont une participation publique dans leur capital, les rémunérations soient comprises dans une échelle de l'ordre de 1 à 20. (Le PS propose, 10 janvier 2011)
D’une part, les PDG des groupes capitalistes touchent toutes sortes d’avantages en nature (qui échappent largement à l’impôt sur le revenu) ; d’autre part, ils sont aussi actionnaires. Les actionnaires touchent des revenus qui ne sont pas des « salaires » mais des dividendes, une part des profits, ou bien réalisent des « plus-values » en les revendant en bourse, toutes sortes de revenus qui dépassent leurs mirobolants « salaires » officiels.
Pour Mélenchon et ses amis-ennemis de « la gauche », le mode de production capitaliste, l’exploitation de la force de travail pour le profit privé d’une minorité, ne doivent pas être renversés, le capital ne doit être exproprié. Mélenchon comme Sarkozy prône la réforme du capitalisme.

Rien ne distingue le programme du PG de celui du PS, sinon la surenchère chauvine

Qu’ils s’en aillent aussi, les griots du prétendu « déclin de la France » avec leurs sales refrains qui injectent le poison de la résignation. (Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous, Flammarion, 2010, p. 12)
« La France » est le point de départ et d’arrivée de Mélenchon, comme de tous les politiciens dévoués au capitalisme français, du PCF au FN en passant par le PS et l’UMP. S’il y a un intérêt national, alors les classes sont secondaires : la lutte est entre la France et l’étranger et non entre la bourgeoisie « française » (qui, en ce qui concerne sa fraction hégémonique, est très internationale, exploite partout dans le monde et réside où bon lui chante) et la classe ouvrière « française » (qui comprend d’ailleurs un bon nombre d’immigrés).
Le patriotisme officiel n'est qu'un masque des intérêts des exploiteurs. Les ouvriers conscients rejettent ce masque avec mépris. Ils ne défendent pas la patrie bourgeoise, mais les intérêts des travailleurs et des opprimés de leur propre pays et du monde entier. (Léon Trotsky, La Guerre impérialiste et la révolution prolétarienne mondiale, 1940, GB, p. 12)
Jean-Pierre Chevènement, le chef du MRC, un petit parti gaulliste « de gauche », n’est même pas mort que Mélenchon lui vole son fonds de commerce, le mélange de « République » et de « Nation » (avec des majuscules, bien sûr), ce bric-à-brac patriotique qui a servi au « système » pour écraser la Commune de Paris, pour justifier la colonisation, pour légitimer la guerre de 1914, pour intervenir contre la révolution russe, pour préserver la 3e République bourgeoise en 1936, pour justifier la guerre de 1939, pour se rallier à De Gaulle en 1941, pour reconstruire l’État bourgeois en 1944, pour écraser les révoltes des peuples coloniaux, pour sauver la 5e République bourgeoise en 1968, pour se couler dans les institutions gaullistes en 1981, pour poursuivre une « politique de l’immigration » qui divise la classe ouvrière, pour voter Chirac en 2002…
Pour se distinguer de Sarkozy qui est son principal concurrent sur le terrain de la défense de « la France », de la désindustrialisation, voire de la dénonciation creuse des abus de la « finance », Mélenchon en est réduit à invoquer les esprits, les mauvais, « l’anti-France » !
Ce qui est anéanti, avec cet état d’esprit, ce n’est pas seulement le principe moral et politique du civisme. C’est le pays lui-même qui se dissout. La France se confond avec sa République. C’est son identité. Si nous renonçons à être citoyens, nous cessons d’être le peuple de cette Nation. (Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous, Flammarion, 2010, p. 29)
Tout ce qui guidait la 3e République, le « régime de Vichy » qui lui a succédé (par vote de l’Assemblée élue en 1936), la 4e République, la 5e que ce soit sous De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac est exactement la même chose que ce qui guide aujourd’hui Sarkozy, pas un « état d’esprit », mais la défense implacable des intérêts généraux de la bourgeoisie française, toujours menée, pour tenter de mystifier les masses, au nom de la « Nation » (avec un N majuscule) dans laquelle les classes se dissoudraient.
Cependant, la bourgeoisie française, depuis qu’elle a mis en place l’Union européenne avec sa rivale allemande, éprouvait des difficultés à utiliser à plein le principal ressort de l’idéologie bourgeoise qu’est le nationalisme. La crise remet le chauvinisme en avant et Sarkozy lui ajoute la religion comme ciment idéologique.
Pour user d’un patriotisme européen, pour le substituer de manière crédible au nationalisme français, encore faudrait-il que la bourgeoisie française puisse fusionner avec d’autres bourgeoisies, unifier l’Europe. Or, les bourgeoisies des puissances impérialistes sont incapables de renoncer à leur État pour maintenir l’ordre social (au premier chef les conditions de l’exploitation des travailleurs par les capitalistes) et secondairement se défendre contre les autres fractions nationales de la bourgeoisie mondiale, comme viennent d’en témoigner le sauvetage par chaque État de l’Union européenne de ses groupes bancaires et, quand il en a, de ses groupes automobiles.
Les divisions de la classe dominante sur cette question se réfractent chez ses agents au sein de la classe ouvrière. Le PG et le PCF, parfois appuyés par le NPA et LO (comme lors du référendum de 2005) se rangent aux côtés de la fraction de la bourgeoisie la plus arriérée, qui ne peut vivre qu’à l’abri des frontières avec d’autres partis bourgeois (Debout la République, MRC, FN), tandis que le PS se range avec la principale expression politique de la bourgeoisie (l’UMP) et quelques autres partis bourgeois (EELV, MoDem, PRG) aux côtés de la fraction hégémonique de la bourgeoisie française, celle qui joue la carte de l’UE pour ne pas disparaître face aux États-Unis, au Japon et à la Chine.
Que veut dire l’idée même de souveraineté populaire quand on est membre de l’Union européenne ? Pas grand chose. C’est le premier obstacle au programme de la révolution citoyenne. (Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous, Flammarion, 2010, p. 73)
À cet égard, si toutes les bureaucraties syndicales, les partis réformistes et semi-réformistes (PS, PG, POI, PCF, NPA, LO) découragent la classe ouvrière, la divisent, éloignent d’elle les autres couches populaires par leur orientation impuissante et capitularde, il faut le dire clairement : par le chauvinisme français qu’ils propagent dans les masses, le PCF, le PG et le POI font particulièrement le lit du fascisme.
Un socialiste qui se prononce aujourd'hui pour la défense de la « patrie » joue le même rôle réactionnaire que les paysans de Vendée qui se précipitèrent à la défense du régime féodal, c'est-à-dire de leurs propres chaînes. (Léon Trotsky, La Guerre impérialiste et la révolution prolétarienne mondiale, 1940, GB, p. 11)

La pratique du PG, crétinisme électoral et garde rapprochée des bureaucraties syndicales

Le Parti de Gauche s’est constitué en 2008 en affirmant sa volonté de participer à une nième version de « gauche plurielle », au cas où l’usure du tandem Sarkozy – UMP offrirait la possibilité d’un succès électoral. Les élections accaparent toute son attention et il mise sur une alliance avec le PCF pour exister au plan national, en profitant des élus locaux et de l’implantation traditionnelle de ce parti. Il escompte siphonner ses voix, récupérer l’électorat que les ex-staliniens ont perdu. Quant au PCF, il entend profiter d’un changement de sigle pour garder ce qu’il lui reste de députés, maires, conseillers.
En 2009, lors des élections au parlement européen, sur une base à la fois pro-capitaliste et hostile à l’Union européenne, le PG noue le « Front de gauche pour changer d’Europe » avec le PCF, une scission du NPA (Gauche unitaire) et une scission du MRC (République et socialisme). Même si les scores sont restés modestes (6 % des voix), Mélenchon a son poste de député et la direction du PCF juge que le Front de gauche a permis d’arrêter son déclin électoral de 60 ans et a remisé au fond du tiroir les humiliants 1,93 % de Marie-George Buffet aux présidentielles de 2007.
Aux élections régionales, à quelques exceptions près, le PCF reconduit son bloc avec le PG. Le PG s’allie parfois avec le NPA. Les listes FG obtiennent 7 % (soit 560 000 voix) dans les 17 régions où elles sont présentes. Comme LO dès le premier tour des élections municipales de 2008, comme le NPA au second tour, le PG obtient en 2010 un certain nombre d’élus grâce à des tractations avec le PS et Europe écologie. Ces alliances avec le grand parti réformiste et le nouveau parti bourgeois écologiste en annoncent bien d’autres ; d’ailleurs, le modèle de Mélenchon, Die Linke, gère le land de Berlin avec le SPD depuis des années.
Le résultat des élections cantonales de mars montre une progression en voix pour le Front de gauche (autour de 200 000) par rapport aux précédents scrutins. Mélenchon en fait un argument supplémentaire face au PCF pour sa candidature de 2012 et semble remporter la partie. Faute d’alternative politique à l’électoralisme et au social-chauvinisme, faute de personnalité identifiée dans les medias bourgeois, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, désigne le 8 avril, en conseil national, Mélenchon comme son préféré, contre le candidat PCF initialement prévu…. La direction pense majoritairement que le Front de gauche élargit la surface électorale du PCF et qu’il en tirera bénéfice aux élections législatives puis municipales.
Elle mesure également que le PG est un allié des appareils qui dirigent les syndicats, une aide pour ses bureaucrates qui pourraient être menacés quand les travailleurs entrent en action.
Ainsi, durant la mobilisation en défense des retraites, contre le projet de loi Woerth-Sarkozy, le PG, comme le NPA, LO, le PCF et le PS, a totalement soutenu la politique des directions syndicales qui ont fait piétiner des millions de travailleurs dans des journées d’action impuissantes à faire céder Sarkozy (voir Révolution socialiste n° 34). Comme elles, Mélenchon demandait des « négociations » avec le gouvernement quand les grévistes et manifestants exigeaient le retrait de l’attaque contre nos retraites.
Nous avons été des millions dans la rue à dire NON à cette réforme des retraites, à demander, avec les syndicats, l'ouverture de négociations. (Front de gauche, Tract, 6 novembre 2010)
Après avoir contribué à empêcher la grève générale, le PG relaie une« pétition » initiée par le magazine Politis pour supplier Sarkozy, qui vient de vaincre, d’organiser « un référendum ». Comme si ce que la force collective de la classe ouvrière n’a pu empêcher serait obtenu par des signatures de « citoyens » armés de « l’article 11 de la Constitution » !
Nul doute que la farce du « référendum citoyen » ne tiendra une belle place dans la 6e République bourgeoise mélenchonienne qui, dans ses vastes projets, succéderait à la 5e gaulliste et mitterrandienne, sans toucher aux services secrets, à la police, à l’armée, donc à l’essentiel de l’État bourgeois. Qu’ils restent tous, en résumé…

La pratique du PG (suite), soutien à l’intervention impérialiste en Libye

Au Parlement européen le 10 mars, J-L Mélenchon et M-C Vergiat (l’autre députée PG) ont voté la résolution présentée par ce que Mélenchon appelle, d’habitude, « la droite » et soutenue par le PS. Elle valide une intervention militaire en Libye :
Le Parlement européen invite la Haute représentante et les États membres à se tenir prêts pour une décision du Conseil de sécurité concernant d’autres mesures, y compris la possibilité d’instaurer une zone d’exclusion aérienne pour empêcher le régime de prendre pour cible la population civile ; souligne que toute mesure émanant de l’Union et de ses États membres devrait être conforme à un mandat des Nations unies et se fonder sur une coordination avec la Ligue arabe et l’Union africaine, en encourageant ces deux organisations à guider les efforts internationaux.
La couverture de l’ONU est chaudement approuvée par Mélenchon qui vante la résolution ONU n° 1973 au nom de laquelle les armées impérialistes protègent les Libyens en les bombardant, assurent l’avenir de leur pays en tentant de rafler son pétrole. Le PCF est sur la même longueur d’ondes : toute la résolution, rien que la résolution.
Protéger les populations victimes d’attaques, de fusillades et de massacres, qui appellent au secours, est un devoir. Le contenu de la résolution 1973 de l’ONU permet de l’assumer et elle a été présentée comme telle, bien tardivement il est vrai. […] D’autre part, il était important que la résolution soit adoptée au titre du chapitre VII de la charte des Nations unies qui concerne « le maintien de la paix internationale ». (L’Humanité dimanche, 24 mars 2011)
En participant à l’union nationale qui entoure l’intervention militaire de l’impérialisme français, le PG et le PCF apportent un soutien à Sarkozy. C’est un fait, loin des effets de manche.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 18 Mai 2011, 08:50

Nico37 a écrit:
Avec le PCF ou en occupant sa place, Le Parti de gauche défend le capitalisme national

Mélenchon, une carrière au sein de l’État bourgeois, au service du capitalisme français
En 1977, Mélenchon renie la révolution, dont il se réclamait quand il était jeune. Il rejoint le Parti socialiste comme tant d’autres carriéristes (Jospin, Cambadélis, Weber, Filoche, Dray, Assouline, Alliès…).


Houlaaa , le groupe bolchevik ...

:gratte:

Texte aussi long qu'il a peu de membres , une dizaine à tout péter ? ( ça c'est bas comme argument mais pourquoi s'en priver ? :mrgreen: )

Ceci dit j'aime bien les titres de leur texte ( j'ai pas pu lire le reste )

Mais qu'à cela ne tienne, à dix, le groupe bolchevik va reconstruire encore et toujours le parti mondial de la révolution et diriger la révolution planétaire avec trois connaissances allemandes et deux espagnols fidèles à la pensée de Léon Trotsky (parce qu'ils avaient connu quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui l'avait croisé dans un couloir). :prier:

Donc ces irréductibles sont Issus comme Mélenchon de la secte lambertiste qui sévit encore avec Daniel Gluckstein. (ne pas confondre avec Tony Cliff)


Image


Mais ça se gate comme d'habitude et, Lambert vire à coup de pompes son ami de trente ans qui lui faisait de l'ombre, Stéphane Just.
[Stéphane Just qu'un autre membre de la bande à Lambert, Pierre Broué (viré aussi à coups de pompes par Lambert) traitait de "connard malsain."]
Un esprit de franche camaraderie ouvrière et révolutionnaire : de quoi préparer des lendemains qui chantent (et se taper à eux seuls toute la confiture de cerises)

Mais Stéphane Just viré ne baisse pas les bras , la révolution a besoin de lui ! :flic:

Avec une quarantaine de disciples, il fonde un groupe, dont les membres ne tardent pas à se bouffer ensuite le foie et scissionner en plusieurs micro-groupes dont chacun détient bien sur la ligne Just(e).


Image



Bon, ils y en a encore des vivants qui rédigent des tartines pour faire passer leur frustration de n'avoir pas comme Merluchon eu la bonne idée de se faire une place au parti socialiste et aujourd'hui avoir un bon salaire et passer à la télé.
ça leur fait tout de même une occupation pour meubler la retraite. :party:

PS :Sans faire de délit de sale gueule voici à quoi ressemblait leur gourou , Stéphane Just.
On l'imagine bien à la tête du nouveau parti bolchévik.

Au secours ! :peur:

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 18 Mai 2011, 22:32

« Cette réaction est un épiphénomène »
Le Parti de gauche répond aux déclarations des trois élus communistes du Conseil municipal de Libourne.

Les déclarations des trois élus communistes du Conseil municipal de Libourne, Jean-Louis Arcaraz, Daniel Beaufils et Jacqueline Rieu, n'ont pas laissé longtemps insensible le Parti de gauche (« Sud Ouest » du 14 mai). Notamment Claudine Chapron qui siège à leurs côtés et qui pensait que dans ce registre de défense du service elle serait plutôt soutenue par ses collègues du PC que vilipendée.

Son « non » ferme et définitif à la délibération accordant à la société Avenance un prolongement d'un an du contrat de délégation de service public pour la gestion de la restauration scolaire à Libourne est « celui d'une élue responsable ».

« Je n'ai pas attendu le dernier moment pour alerter mes collègues de la majorité, comme je l'avais fait auparavant sur la question de la gestion de l'eau. Moi, je suis à l'écoute de la population et en phase avec les parents d'élèves au sujet de la cantine scolaire. La réaction des trois élus communistes est à l'opposé de la politique que le Parti communiste défend sur le terrain, notamment sur les salaires. »

Stratégie d'union
Dominique Bernède et Brigitte Duraffourg, récemment élues par les membres du comité du PG de la 10e circonscription, s'étonnent d'ailleurs que la majorité municipale ne se soit pas penchée plus tôt sur la question, sachant depuis sept ans que le contrat avec Avenance prenait fin en août 2011.

« Le Parti de gauche a une autre conception de la politique. La résistance a une politique inique, cela se construit. Nous sommes résolument contre la privatisation des services publics. Oser, c'est résister et résister c'est créer. »

Brigitte Duraffourg rappelle d'ailleurs que si Gilbert Mitterrand a pris Claudine Chapron dans son équipe en 2008 c'est justement pour le travail qu'elle a réalisé dans le passé sur le dossier de la restauration à Libourne.

Par ailleurs, Jean-Louis Arcaraz affirmait durant cette conférence de presse que le PC de Libourne soutiendrait une candidature communiste aux présidentielles de 2012. Déclaration qui ressemble à un coup de canif dans le contrat de mariage du Front de gauche, entre le PG et le PC.

Pour Brigitte Duraffourg, cette prise de position ne reflète en rien la position des autres militants communistes. « La réaction libournaise est un épiphénomène. Nous travaillons en bonne entente avec les communistes de la circonscription. » Il revient au PC libournais et à Patrick Aubisse, son chef de file, de clarifier la situation.

Enfin, le Parti de gauche a l'intention de demander un rendez-vous avec le groupe PC du Conseil municipal pour « jeter les bases d'un Front de gauche au Conseil », déclare la porte-parole du PG.

En attendant, le Front de gauche (PG, PC, Gauche Unitaire) tient sa première réunion citoyenne ce mercredi à la salle des Charruauds à 20 h 30. Il y sera évoqué la stratégie d'union.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 19 Mai 2011, 08:03

Nico37 a écrit:
« Cette réaction est un épiphénomène »
Le Parti de gauche répond aux déclarations des trois élus communistes du Conseil municipal de Libourne.


Ce texte est passionnant et sans doute déterminant pour l'avenir de l'humanité.
Si je puis me permettre une petite critique, je le trouve un peu trop long pour être assez percutant.
Peut-être aurait-il fallu le condenser de cette façon :

"Le Parti de gauche trois élus Conseil municipal .
trois élus Conseil municipal Jean-Louis Arcaraz, Daniel Beaufils et Jacqueline Rieu, Parti de gauche (« Sud Ouest » du 14 mai). Notamment Claudine Chapron qui siège à du PC
la société Avenance un prolongement d'un an du contrat de délégation de service public pour la gestion
La réaction des trois élus communistes est à l'opposé
Stratégie
Dominique Bernède et Brigitte Duraffourg, récemment élues par les membres du comité du PG de la 10e circonscription, majorité municipale le contrat avec Avenance
Le Parti de gauche
Brigitte Duraffourg rappelle d'ailleurs que si Gilbert Mitterrand a pris Claudine Chapron dans son équipe en 2008
Par ailleurs, Jean-Louis Arcaraz affirmait .
Pour Brigitte Duraffourg, clarifier.
Enfin, le Parti de gauche.
le Front de gauche (PG, PC, Gauche Unitaire)
"
kuhing
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 19 Mai 2011, 18:45

kuhing a écrit:
Nico37 a écrit:
« Cette réaction est un épiphénomène »
Le Parti de gauche répond aux déclarations des trois élus communistes du Conseil municipal de Libourne.


Ce texte est passionnant et sans doute déterminant pour l'avenir de l'humanité.
Si je puis me permettre une petite critique, je le trouve un peu trop long pour être assez percutant.
Peut-être aurait-il fallu le condenser de cette façon :

"Le Parti de gauche trois élus Conseil municipal .
trois élus Conseil municipal Jean-Louis Arcaraz, Daniel Beaufils et Jacqueline Rieu, Parti de gauche (« Sud Ouest » du 14 mai). Notamment Claudine Chapron qui siège à du PC
la société Avenance un prolongement d'un an du contrat de délégation de service public pour la gestion
La réaction des trois élus communistes est à l'opposé
Stratégie
Dominique Bernède et Brigitte Duraffourg, récemment élues par les membres du comité du PG de la 10e circonscription, majorité municipale le contrat avec Avenance
Le Parti de gauche
Brigitte Duraffourg rappelle d'ailleurs que si Gilbert Mitterrand a pris Claudine Chapron dans son équipe en 2008
Par ailleurs, Jean-Louis Arcaraz affirmait .
Pour Brigitte Duraffourg, clarifier.
Enfin, le Parti de gauche.
le Front de gauche (PG, PC, Gauche Unitaire)
"

N'importe quel lecteur aura conclu que le PCF se faisait doubler sur sa gauche et que le dit P''C''F'' (comme diraient les maos) n'étaient pas pour les services publics (et parlons pas de la gratuité de tous les services publics cogérés par les travailleurs & usagers) : à St Pierre des corps (bastion PC) la gestion de l'eau est privée, faut que ça soit le NPA qui demande sa communalisation :!:

Mélenchon : "Si DSK est coupable..."
Le leader du Parti de gauche assure que la mise hors-jeu du patron du FMI, longtemps cible de ses critiques, ne l'avantage pas plus que ça.

France-Soir Comment vivez-vous le « séisme DSK », vous qui, en plus, l'aviez combattu ?
Jean-Luc Mélenchon (Longue hésitation)... Depuis dimanche matin, je vis, comme tout le monde, un état de sidération. Comment quelqu'un passe-t-il ainsi du sommet au néant, et en quelques heures ? Les premiers commentaires m'ont consterné : personne ne se souciait de la femme de chambre. Une certaine forme d'esprit de caste s'est exprimée au travers de ce drame quasi caricatural : cette modeste femme de chambre face à un tout-puissant seigneur de la finance mondiale. On a tous été mis au pied du mur d'une société du spectacle devenue radicale. Sans échappatoire.

F.-S. Vous n'allez plus trouver en 2012 Dominique Strauss-Kahn sur votre chemin...
J.-L. M. Je vous arrête. Je suis un opposant notoire à DSK, c'est vrai. Mais je l'ai toujours combattu politiquement et seulement politiquement. Pour le reste et sans préjuger des suites de l'enquête, je dis que la violence faite aux femmes est un fait majeur de notre société. Et un fait qui n'est pas assez admis, reconnu, combattu.

F.-S. Vous avez toujours dénoncé le mélange vie publique-vie privée...
J.-L. M. Si DSK est innocent, cet énorme déballage est scandaleux. Mais s'il est coupable, alors l'onde de choc est gigantesque. Car on va penser que les hommes politiques ont une espèce de vie cachée, protégée par leur caste. D'ailleurs, l'onde de choc n'est pas que politique : elle est aussi affective et psychologique. Des milliers de gens avaient commencé à s'identifier à DSK comme le porte-parole de la gauche. Ça ne me faisait pas plaisir, mais c'était comme ça. Et ces gens, dans un premier temps, ont eu une attitude de déni. Ils ont maintenant tendance à dire : « Ah bon, les journalistes savaient, et on ne nous disait rien... » Bref, je me dis que ça va être quelque chose de terrible, car il va y avoir, pour tous les hommes publics, une exigence d'exposition de leur vie privée. Sur un mode quasiment puritain, comme aux Etats-Unis. Et j'ai peur que ceux qui ont vu qu'on se débarrassait d'un adversaire plus sûrement par le fait divers que par des millions de débats ne prennent goût à cette méthode. Jusqu'ici, la vie politique française avait une certaine tenue. Et demain ?

F.-S. Vous voulez dire que le niveau du débat politique va encore baisser...
J.-L. M. Cela tourne à une compétition sur la bobine. On ne parle plus de rien, on ne discute plus de rien. Tout le monde devient une espèce de pronostiqueur politique, comme au PMU. La décadence, c'est de ne juger les gens que sur les apparences. On y va tout droit.

F.-S. On dit pourtant que les deux vainqueurs de la « crise DSK » sont Marine Le Pen et vous-même. Les deux « hors système »...
J.-L. M. Ce serait justice, non ? Vous ne croyez pas ? Mon paradoxe à moi, c'est que je suis un homme venu du « système » et qui en est sorti. Sur un acte d'insurrection politique et moral. Eh bien, je le dis : ce système, je veux y mettre fin. Je veux une Constituante pour passer à la VIe République. Il faut un partage radicalement différent des richesses et une planification écologique. Pour le reste, dans ma vie personnelle, pardonnez-moi, je suis d'une banalité totale. Quant à DSK, je ne veux pas m'abandonner à la hargne : j'ai juste, depuis longtemps, le sentiment d'un hors-sol des oligarques. Ils ont perdu tout sens de la réalité.

F.-S. Considérez-vous, depuis l'arrestation de DSK, que vos ex-amis du PS soient à la hauteur?
J.-L. M. Les malheureux ! Ils sont sidérés. Ils n'ont rien vu venir. Ils sont perdus... Pour autant, je n'ai pas aimé quand Marine Le Pen a dit : « Tout le monde savait. » Moi, personnellement, je ne savais rien. Que Straus-Kahn ait été séducteur, oui. Mais « addicted », non. Et violeur, encore moins. A la fin, quelle piteuse image tout cela donne des hommes, et des politiques en particulier !

F.-S. Qu'est-ce qui pose le plus problème dans notre « système » ?
J.-L. M. C'est l'extraordinaire personnalisation – grotesque, outrancière – de la vie politique. Aujourd'hui, une personne est abattue et on a l'impression que toute la gauche est orpheline.

F.-S. Mais la personnalisation, désormais, vous n'y échappez pas vous-même !
J.-L. M. La « société du spectacle », j'ai appris à évoluer dedans. C'est une preuve d'habileté. Je me dois d'être un bon chef de guerre. Sauf que cette personnalisation, elle ne me fait pas du tout plaisir. C'est plutôt une contrainte extraordinaire. Car je suis un personnage qui déclenche des passions : les uns m'adulent, les autres me haïssent. J'insiste : cette personnalisation est asphyxiante.

F.-S. Finalement, votre objectif pour 2012, c'est quoi ? Battre Marine Le Pen ou faire gagner la gauche ?
J.-L. M. J'aspire – et je pèse mes mots – à une révolution citoyenne. Je veux une rupture du type 1789. Avec un changement politique, et aussi un changement de la propriété. Je veux ramener dans la propriété collective –sociale ou nationale – des domaines tels que l'école, la santé, la finance, l'énergie. J'appelle aussi à un retournement des valeurs. Je suis contre le libre-échange, pour la solidarité et la coopération. Mais je ne veux pas, moi, sortir de l'euro : je veux juste que ce ne soit plus huit banquiers qui décident à notre place. On vous a assez vu, M. Trichet (président sortant de la Banque centrale européenne, NDLR) ! Après la bienfaisante médecine du Dr Strauss-Kahn – puisqu'il se comparait lui-même à un « bon » médecin –, les Grecs, qui empruntaient à 15 %, empruntent maintenant à 23 % ! Ils avaient 120 % de dettes par rapport à leur PIB : ils en sont à 150 %. Les voilà obligés de tout vendre : leurs ports, leurs aéroports, et même les paris sur les chevaux. Donc, oui, changer tout ça, cela s'appelle une révolution. Et une vraie révolution : un PDG ne pourra pas gagner plus de vingt fois ce que touche le plus petit salarié de son entreprise. Et personne ne pourra gagner, tous revenus confondus, plus de 360.000 € par an ; le reste, on le prendra.

F.-S. Vous rendez-vous compte que vous êtes très anxiogène ?
J.-L. M. Anxiogène ? Ça dépend pour qui. Je répands une énergie d'enfer sur les gens, et un optimisme complet. Quand je dis : « Il y a 875.000 précaires en France dans les trois fonctions publiques ; si vous m'élisez, il n'y en aura plus un le lendemain matin », il y a un ou deux technocrates qui, au fond de la salle, s'évanouissent. Mais tous les autres ont la banane ...

F.-S. Comment vous y prenez-vous ?
J.-L. M. Très facile. Ça coûte 3 milliards. Or le fait d'avoir baissé la TVA dans la restauration, ça a coûté autant. Ce pays est riche comme il ne l'a jamais été. La clé, c'est le partage.

F.-S. Comment, sur de telles bases, imaginer une entente entre les socialistes et vous ?
J.-L. M. Il va falloir qu'ils progressent. Qu'ils acceptent l'idée qu'il y a, à gauche, un monde en dehors d'eux. Ils racontent partout que nous négocions avec eux des circonscriptions pour les législatives ? Nous ne négocions rien du tout. Ils salissent tout ce qu'ils touchent. Et pour le deuxième tour de la présidentielle, je ne considère pas que l'histoire soit écrite d'avance.

F.-S. Il n'y aura pas de désistement automatique pour le candidat de gauche le mieux placé ?
J.-L. M. Le peuple n'est pas un troupeau qu'on rassemble sur un coup de sifflet. De toute façon, je refuse de discuter du deuxième tour : c'est la manière, pour les socialistes, de tout ramener à eux, avec le concept du « vote utile ». Tout ça, en réalité, me fait rigoler. Il y a une semaine, DSK était le futur président de la République. Sic transit gloria mundi : ainsi passe la gloire du monde...

F.-S. Soyez franc : vous venez de perdre votre meilleur ennemi...
J.-L. M. Pardonnez-moi, je n'avais pas pris conscience du « confort » que ça m'apportait (sourire). J'ai été traîné dans la boue en une de Libération : « L'homme qui veut faire perdre Strauss-Kahn ». Je n'ai pas cessé d'entendre cela. Donc on verra le suivant. Mais il ne me fera pas plus peur que le précédent...

F.-S. Etes-vous satisfait du personnage dont on vous renvoie l'image ?
J.-L. M. Je porte un projet auquel je m'identifie. Mais je mets sans doute trop d'affect dans trop de choses. Jusqu'à commettre des erreurs d'attitude. Afficher un personnage rebelle qui ne baisse pas les yeux, cela a pas mal d'inconvénients aux yeux de la bonne société qui préfère les personnages lisses. Je me console en relisant Jaurès et mes amis révolutionnaires d'Amérique latine !

Par Propos recueillis par Tugdual Denis, et Dominique de Montvalon
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 20 Mai 2011, 06:33

Nico37 a écrit:
N'importe quel lecteur aura conclu que ....


Pas tout à fait : le lecteur simple d'esprit que je suis n'aura rien compris du tout.
Il serait charitable que les dignitaires éclairés du PG se mettent à son niveau.

Ceci dit quand Mélenchon explique : "Et une vraie révolution : un PDG ne pourra pas gagner plus de vingt fois ce que touche le plus petit salarié de son entreprise. Et personne ne pourra gagner, tous revenus confondus, plus de 360.000 € par an ; le reste, on le prendra." je suis rassuré de constater que bien qu'il ait fait suffisamment d'études pour être professeur de lycée technique (il y en a des très bien), il ne comprenne rien non plus.

A mois qu'il le fasse exprès ?
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede SchwàrzLucks » 20 Mai 2011, 13:11

Soit dit en passant, il me semble avoir lu quelque part qu'Adam Smith disait lui-même que dans l'idéal le revenu du patron ne devait pas être plus de 10 fois plus élevé que celui du salarié.

C'est quand même la dèche de se faire passer sur sa gauche par Adam Smith. :haha:
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 20 Mai 2011, 13:27

SchwàrzLucks a écrit:C'est quand même la dèche de se faire passer sur sa gauche par Adam Smith. :haha:


Une dèche qui rapporte déjà et tout de même un bon salaire à Merluchon :D

Mais rassurons nous s'il devient chef de cette grande entreprise qu'est le gouvernement, il ne touchera pas plus de 30.000 euros par mois.( les comptes ronds c'est plus simple à calculer )

:roll:

:gratte:

Euh sans les avantages en nature tout de même !

Ensuite "le reste" avec ses meilleurs potes "ils le prendront".
Ensuite faudra voir comment organiser le partage du butin entre eux. :langue:

Besancenot, il aura que dalle ! :fuck:

Il faut rester humain et surtout réaliste.

Aux prochaines élec-chions, Votons Merluchon ! :v:
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