Lutte Ouvrière (2011-2012)

Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 24 Jan 2012, 21:13

Présidentielles : Meeting Lutte Ouvrière dans le Val de Marne 22 janvier 2012 par C.Dubois

« Le capitalisme est en train de s’asphyxier dans sa propre graisse ! », la nouvelle représentante de Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, n’a pas l’intention de faire plus de concessions dans le discours qu’Arlette Laguillier. En meeting dans le Val de Marne samedi soir, au Moulin Brûlé de Maisons Alfort, à l’occasion du banquet de nouvelle année des militants locaux, la candidate à l’élection présidentielle a prôné sans ambages un discours de lutte.

« Ce n’est pas aux travailleurs de payer pour la crise capitaliste », martèlent les banderoles affichées un peu partout. « C’est aux possédants, aux exploitants, aux riches, aux banquiers de payer l’addition », détaille la candidate. « Et le changement passe par la lutte et le rapport de force. » Au programme : l’interdiction des licenciements ainsi que la taxation et l’expropriation des plus riches pour élever le niveau de vie des plus pauvres. Le message se concentre sur la crise du capitalisme et la condition des « travailleurs » sans détour par les autres sujets (questions de société, environnement…) Dans la salle, les 300 militants, de tous âges, applaudissent et entonnent l’Internationale avant de passer à table.

Quel est le sens de cette candidature pour les militants ?

Interrogée en marge du meeting sur le risque de dispersion des voix de gauche au premier tour, Nathalie Arthaud recadre la statistique. « Ce n’est pas notre score qui risque de déstabiliser le candidat socialiste mais plutôt ceux du Front de gauche et d’Europe Ecologie Les Verts! » Lors des présidentielles de 2007, Arlette Laguiller avait obtenu 1,34 % des suffrages mais elle en avait obtenu 5,72% en 2002. Concernant l’élection de 2012, les premiers sondages situent Nathalie Arthaud autour de 0,5% des intentions de vote.

Et pourquoi ne pas se rallier au Parti Communiste, au sein du Front du gauche, pour peser davantage ? « Nous ne partageons pas les convictions de Jean-Luc Mélenchon qui pense qu’il suffit de réformer pour changer les choses. Nous sommes convaincus que la transformation de la société passera de toutes façons par la lutte, sur le terrain, pour faire changer le rapport de force« , reprend la candidate. « Jean-Luc Mélanchon, c’est d’abord un socialiste, et il fera alliance avec les socialistes dès le second tour », pointe un militant.

Lutte ouvrière dans le Val de Marne

Le parti, qui indique environ 8000 adhérents au niveau national, en compte quelques centaines dans le Val de Marne. « Nous sommes présents dans plusieurs entreprises comme par exemple Sanofi Aventis à Vitry sur Seine, les Aéroports de Paris et Air France à Orly ou encore L’Oréal à Chevilly Larue. Nous y publions notre journal hebdomadaire. Nous participons aussi aux différentes luttes sur le terrain, comme actuellement celle des Hôpitaux de Saint Maurice ou celle des travailleurs sans papiers« , témoigne Guy Mouney, conseiller municipal à Alfortville et coordonnateur du mouvement dans le département.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 26 Jan 2012, 21:06

Restriction du droit de grève : les députés veulent prendre les travailleurs en otages

Aujourd’hui, l’Assemblée exa­mine le projet de loi de res­tric­tion du droit de grève dans le trans­port aérien. Ce projet, comme d’autres pro­jets du gou­ver­ne­ment, vise à réduire le droit des tra­vailleurs à s’oppo­ser aux coups qu’on leur inflige. Les res­pon­sa­bles des grèves sont le gou­ver­ne­ment et les patrons qui, eux, ont tou­jours les mains libres.
Le gou­ver­ne­ment pré­tend vou­loir éviter la « para­ly­sie » des aéro­ports, au nom des inté­rêts des pas­sa­gers. Quelle sol­li­ci­tude ! Pourtant, la « para­ly­sie » des écoles, pri­vées d’ensei­gnants ; la « para­ly­sie » des hôpi­taux, où sont fermés des mil­liers de lits et sup­pri­més des mil­liers de postes ; la « para­ly­sie » des régions rui­nées par les fer­me­tu­res d’usines – tout cela ne dérange pas le gou­ver­ne­ment. Le manque de per­son­nel aux aéro­ports, non plus. Ses indi­gna­tions sont à géo­mé­trie varia­ble.
Que le Parlement adopte toutes les lois qu’il veut. Le jour où la colère popu­laire explo­sera, les tra­vailleurs, dans les trans­ports et ailleurs, n’auront que faire des préa­vis, des ser­vi­ces mini­mums et autres entra­ves.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 27 Jan 2012, 20:41

Arthaud: Hollande n'a " rien à dire aux travailleurs " (AFP)

PARIS — Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle, a jugé vendredi que François Hollande, en "gestionnaire rigoureux du capitalisme", n'avait "rien à dire aux travailleurs, si ce n'est pour leur promettre des sacrifices".
"En deux heures d'émission hier soir, François Hollande aura réussi à ne pas prononcer une seule fois les mots +salaires+, +pouvoir d'achat+ et +licenciements+. Hollande veut se montrer un gestionnaire rigoureux du capitalisme, et à ce titre il n'a rien à dire aux travailleurs, si ce n'est pour leur promettre des sacrifices et en appeler à leur sens de la solidarité", écrit la porte-parole du parti trotskiste dans un communiqué.
"Pour tenter de se différencier un peu de Sarkozy, Hollande parle d'augmenter un petit peu les impôts des plus riches. Rien qui puisse leur faire bien mal : le taux qu'il propose est encore inférieur à ce qu'il était... sous Raffarin en 2005", fait-elle valoir.
Pour Mme Arthaud, "Sarkozy est l'ennemi déclaré du monde du travail, mais cela ne fait décidément pas de Hollande l'ami des travailleurs".
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 28 Jan 2012, 11:12

UN REPORTAGE DES ÉTUDIANTS DE SCIENCES PO NANCY AVEC LES MILITANTS DE LUTTE OUVRIÈRE, MAIS SANS ARLETTE…

Chaque semaine, les étudiants de Sciences Po Nancy proposent un regard sur la campagne de la présidentielle. Ils sont allés à la rencontre des militants de Lutte Ouvrière. Dont le combat continue, même sans Arlette Laguiller

Il y avait une vente de l’hebdomadaire de Lutte Ouvrière, 1 euro pièce. Avec les référents historiques, le symbole communiste, la devise, la couleur rouge et la mention d’Arlette Laguiller.

Lutte Ouvrière sans Arlette Laguiller, c’est comme Miss France sans Geneviève de Fontenay : conceptuellement, ça paraît inconcevable, mais ça finit par arriver.
Aussi pugnace que soit la vétérante des présidentielles (6 participations au scrutin), résumer exclusivement un parti à sa « figure de proue » resterait particulièrement réducteur. Car Lutte Ouvrière continue...
En venant s’installer en centre-ville de Nancy, un samedi après-midi, rue Saint Jean, les militants du parti veulent montrer qu’ils « sont toujours là ». Impossible de ne pas les voir : ils sont flanqués de deux chapiteaux rouges. De loin, on pourrait croire à une organisation syndicale ou à une autre mouvance d’ultragauche, comme le Front de Gauche. On ne pense pas spontanément à ce parti d’obédience communiste qui fait peu parler de lui depuis le retrait d’Arlette Laguiller.

RINGARD ?

Et pourtant, c’est bien lui qui est présent. Ses militants, distribuant tracts et brochures du parti, affichent une certaine ferveur, leur combat leur apparaissant encore plus légitimé par la crise financière. Cela dit, aussi engagés soient-ils, ils sont peu nombreux, ou plus exactement, les générations semblent avoir du mal à se renouveler, avec quasi exclusivement de vieux militants. Oserait-on le terme ringard ? Ce serait dur pour ces adhérents de longue date, qui n’hésitent pas à discuter longuement et à interpeller les passants, souvent étonnés de retrouver des chapiteaux en ville. Leur discours est rôdé. Ils savent quelles mesures ils souhaitent appliquer : radicales, comme l’(interdiction des licenciements… Dans la cible : le monde de la finance. Leur programme est affiché en des phrases simples et directes, inscrites en lettres rouges sur les panneaux du parti. Un programme qui s’adresse depuis toujours aux ouvriers, et qui a forcément une certaine résonnance en Lorraine.
Quand on les interroge sur cette vague ouvrière en faveur du Front National, les militants n’éludent pas la réalité. Aujourd’hui, les ouvriers ne votent plus communistes.
Quand on compare les slogans affichés par Lutte Ouvrière, on retrouve d’ailleurs des similitudes avec la rhétorique frontiste actuelle. Sauf que les militants mettent en évidence leurs différences avec le parti d’extrême-droite. D’abord, ils se distancent du « racisme » : « il ne faut pas distinguer le combat des travailleurs français et des étrangers » . Ensuite, selon eux, la carte sociale jouée par Marine Le Pen est un « faux semblant ».
Les militants Lutte Ouvrière expliquent qu’ils rencontrent à l’usine ces travailleurs convaincus par Le Pen fille. Et « ils sont nombreux », admettent-ils. Pourquoi cette séduction est-elle exercée par le Front National et non plus par ce parti trotskiste? « Difficile de savoir », disent-ils avec un certain découragement. Un militant explique avoir croisé ces ouvriers décidés à « voter Marine ». Une de leur motivation serait que ce « vote fait peur ». Ils considèrent donc qu’il s’agit du meilleur moyen… pour « faire peur au système ».

AUTHENTICITÉ

Et Mélenchon ? Sur l’échiquier politique, c’est le candidat qui apparaît le plus proche de LO. Alors pourquoi se décider à avoir une représentante à la présidentielle, qui plus est beaucoup moins médiatisée ? Parce que les militants n’ont « aucune confiance en Mélenchon ». Parce que c’est un gars qui a en quelque sorte « trahi son parti », le Parti Socialiste. « Il ne milite pas », il « envoie au charbon les communistes » (qui l’ont adoubé), et qui eux, « connaissent le terrain ». Mais pour les militants Lutte Ouvrière, cette posture de défense des travailleurs « sonne faux », car Mélenchon a toujours été intégré au système. Référence au passé de sénateur du représentant du Front de Gauche ? En tout cas, ces propos font écho à ceux de leur candidate, Nathalie Arthaud : « Jean-Luc Mélenchon se prépare à être la cinquième roue du carrosse dans un gouvernement socialiste ». La professeure d’économie est considérée comme incarnant, a contrario, cette authenticité communiste et de gauche.
Dans les rues de Nancy, les militants offrent de la documentation, notamment le programme de Nathalie Arthaud. A acheter : le journal de Lutte Ouvrière « Union Communiste Trotskyste ». Et il suffit de le déplier à bord du tramway pour attirer l’attention d’un passager. Il est proche de la retraite, peintre en bâtiment. Il engage le contact à la vue de l’hebdomadaire « d’Arlette Laguiller ». Il le dit : il est proche de Lutte Ouvrière. Il a voté régulièrement pour l’égérie trotskiste lorsqu’elle se présentait. Quid de la prochaine présidentielle ? Revotera-t-il LO ? Pas sûr. Il procède après par élimination. Il veut faire partir Sarkozy, il ne votera pas non plus pour Hollande. Il n’aime pas Mélenchon. Pas convaincu par Bayrou, dans le même bateau. Ce monsieur aimait beaucoup George Marchais, l’ancien leader communiste, grand débatteur, et n’est pas tendre avec les candidats potentiels. Alors pour qui voter ? « Peut-être Le Pen, pour la première fois », explique-t-il. S’il a désormais un emploi stable, il est plus inquiet pour la jeunesse qui le suivra…

CÉCILE THÉVENIN
_____________________________________________________________________________________________

Cet article a été réalisé dans le cadre d'un partenariat pédagogique entre les étudiants de Science Po Nancy et de L'Est Républicain. L'objectif est, avec ces étudiants de plusieurs nationalités, d'apporter un regard différent sur la campagne présidentielle française. Les textes n'engagent que leurs auteurs.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 29 Jan 2012, 11:31

Cartes grises à l’amende dans la Vienne

Appliquant la politique gouvernementale d'économies tous azimuts sur le dos de la population, la préfecture de la Vienne tente de décourager les usagers venant dans ses locaux en vue d'établir une carte grise.
Plutôt que de mettre les moyens adéquats en regard de l'affluence, le préfet a transmis aux garagistes l'agrément requis pour délivrer ce document... moyennant 10 à 70€ – le tarif est libre – facturés aux usagers en sus des taxes habituelles !
Las, le succès de ce coup fourré n'est pas au rendez-vous et un haut fonctionnaire reconnaît, navré, que : « les gens n'ont pas pris l'habitude d'aller dans les garages ».
Se faire tondre, il est vrai, est rarement une démarche volontaire et la population n'a pas à grossir les profits du petit patronat local.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 30 Jan 2012, 21:06

Lutte ouvrière affiche son programme
Le parti de Nathalie Artaud est venu, samedi, à la rencontre des « travailleurs » marmandais.

Guillaume Perchet, porte-parole de Lutte ouvrière, était présent samedi à Marmande avec une délégation de militants aquitains.

En cette période pré-électorale et à moins de cent jours avant la présidentielle, une quinzaine de militants du parti Lutte ouvrière (LO) étaient présents dans le centre-ville de Marmande, samedi.

« Nous sommes venus défendre, Nathalie Arthaud, notre candidate pour 2012 », précise Guillaume Perchet, porte-parole en Aquitaine

L'occasion de discuter avec les « travailleurs », de la situation sociale et politique de la France.

Au cœur des discussions, la crise économique bien sûr mais aussi le problème du pouvoir d'achat. À ces sujets, LO a sa solution : « Nous voulons indexer une échelle mobile des salaires, automatiquement indexée sur les prix », explique Guillaume Perchet qui tient à signaler qu'il ne s'agit pas d'un programme électoral mais « de propositions pour mener une lutte sociale contre le capitalisme et le monde de la finance ».

Des revendications locales

Le parti révolutionnaire plaide en premier lieu pour le partage du travail et l'interdiction des licenciements. « En Gironde, BNP Paribas, à qui appartient Cofinoga, programme près de 400 licenciements alors qu'ils ont fait près de 7, 8 milliards de bénéfices en 2010 », souligne le responsable.

Concernant la situation régionale, la section locale de LO affirme notamment sa mobilisation auprès des salariés du sous-traitant aéronautique Creuzet. « Le rachat de l'entreprise s'est fait sur le dos des salariés. Ce que nous demandons c'est une levée des secrets industriels pour accéder aux vraies comptabilités des entreprises bloquées depuis des années », annonce Guillaume Perchet.

Seul candidat communiste ?

Crédité d'à peine 1 % des voix dans les sondages, Lutte ouvrière mène campagne mais avoue que l'enjeu ne se situe pas sur le résultat : « On veut profiter de l'élection pour populariser nos idées. Nous avons des choses spécifiques à dire que l'on ne retrouve pas dans le discours des autres candidats », note Guillaume Perchet.

Dans le tract distribué sur le marché et les rues avoisinantes, les Marmandais pouvaient y lire justement une attaque directement adressé au programme de François Hollande : « Ces mesures ressemblent à celles de l'actuel président, et elles ont déjà fait la preuve de leur inefficacité. »

Par la même occasion, comme un pied de nez au candidat Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon (ex-socialiste), Nathalie Arthaud se revendique comme étant le « seul candidat communiste de l'élection ». Un discours ouvertement affiché et qui n'est pas sans déplaire aux militants du Front de gauche également présents samedi sur le marché pour distribuer leurs tracts.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 02 Fév 2012, 01:02

Avec les enseignants grévistes

Je mani­fes­te­rai aujourd’hui aux côtés de mes col­lè­gues. En cinq ans, les gou­ver­ne­ments Sarkozy-Fillon auront sup­primé 80 000 postes dans les écoles, les col­lè­ges et les lycées, 14 000 à la seule ren­trée 2012 !
Pourquoi ? Pour déga­ger quel­ques cen­tai­nes de mil­lions sup­plé­men­tai­res pour les pri­vi­lé­giés fis­caux. Ce sont les élèves des quar­tiers popu­lai­res qui paient le prix fort de cette sai­gnée. L’État dépense main­te­nant autant pour rem­bour­ser les ban­quiers que pour l’ins­truc­tion des 12 mil­lions d’élèves du pays. La réforme de l’évaluation va dans le même sens : faire tra­vailler plus les ensei­gnants, pour en recru­ter moins.
Et je ne nour­ris aucune illu­sion sur les pro­mes­ses du can­di­dat Hollande, qui pro­pose certes de recru­ter dans l’éducation, mais en sup­pri­mant autant de postes dans d’autres ser­vi­ces publics.
Alors, les ensei­gnants, les per­son­nels de l’éducation et les parents d’élèves ne peu­vent comp­ter que sur leurs luttes pour empê­cher que l’école soit sacri­fiée sur l’autel du profit.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 02 Fév 2012, 18:50

Nathalie Arthaud : une candidate communiste à l'élection présidentielle

Les deux hommes politiques entre lesquels se décidera qui sera le prochain président de la République viennent de se succéder à la télévision.

Dimanche soir, c'est le non encore candidat Sarkozy qui a eu droit à plus d'une heure d'antenne. Pour que personne ne risque de le louper, il a réquisitionné huit chaînes de télévision. Si l'approche de l'élection et son bas niveau dans les sondages l'ont poussé à faire mine de se préoccuper des licenciements en cours, l'homme qui a parlé est bien ce représentant cynique des intérêts des plus riches, du grand patronat et des banquiers qu'il a été tout au long de sa présidence. Il a tenu à leur faire cadeau d'une exonération supplémentaire de cotisations patronales, le manque de recettes étant compensé par une augmentation de la TVA. Ainsi, tout en volant aux salariés une fraction de leur salaire -- car les cotisations patronales sont du salaire différé --, on diminue encore leur pouvoir d'achat en augmentant la TVA, l'impôt le plus injuste qui soit.

Trois jours plus tôt, c'est Hollande qui officiait. Mais, comme son rival de droite, il avait à la bouche surtout les mots « entrepreneurs » ou « encouragements à l'investissement », qui ne sont certainement pas destinés à ceux qui n'ont pas de capitaux à investir. Il n'avait en revanche rien à dire aux chômeurs, rien à dire aux retraités pauvres, rien à dire aux salariés qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts ! Son envolée sur la « rigueur », même accouplée au mot « juste », a sonné comme une menace. Et la justice fiscale dont il s'est vanté illustre seulement sa lâcheté devant les riches. C'est bien joli de créer pour les plus riches une nouvelle tranche d'impôt à 45 %. Mais ce taux est inférieur aux 48 % sous Chirac-Raffarin, en 2005, et plus encore aux 60 % sous Giscard ! Le pseudo-socialiste Hollande est plus complaisant avec les riches que ne l'étaient en leur temps ces deux hommes de droite.

Sarkozy et Hollande, chacun à sa manière, comptent gouverner pour les plus riches. Et les challengers à la Bayrou en feront autant, voire pire avec Le Pen.

L'élection présidentielle est ainsi faite que les candidats qui ont une chance de participer au second tour sont passés tout au long de leur carrière par une multitude de filtres imposés par le grand patronat et les banquiers, pour les jauger, pour vérifier leur fidélité à la classe dominante et au système économique capitaliste.

Lutte Ouvrière présente à cette élection une candidate, Nathalie Arthaud, pour que se fasse entendre une voix qui non seulement critique le système capitaliste et ses dégâts, mais qui a pour but le renversement de ce système. Une candidate communiste comme l'était Arlette Laguiller.

Dans cette société divisée entre une minorité de capitalistes, qui monopolisent toutes les richesses et tous les moyens de les produire, et une majorité d'exploités, il est important que ceux qui par leur travail font vivre toute la société, disent leur opposition à la bourgeoisie qui les exploite, qu'ils disent non à un système économique absurde qui sème la misère au milieu de l'abondance et qui étouffe dans sa propre graisse.

Les élections en elles-mêmes ne permettent pas de changer cet état de choses. Pour cela, il faudra de grandes luttes, menées par la majorité exploitée, pour arracher le pouvoir économique et politique à la classe privilégiée, une classe qui, la crise le montre, conduit la société au désastre. Mais les élections permettent au moins de s'exprimer.

Les exploités ne sont toujours pas en situation d'arracher le fouet qui les frappe. Mais ils peuvent refuser d'accorder leur caution aux dirigeants qui le manient pour le compte des exploiteurs.

Voter pour Nathalie Arthaud, ce sera affirmer la dignité du monde du travail contre les privilégiés. Sa campagne visera à populariser des objectifs à imposer pour contrecarrer la volonté de la bourgeoisie de faire payer aux exploités le prix de la crise économique dans ce qu'ils ont de plus précieux : leur emploi et leur pouvoir d'achat.

-- Pour mettre fin au chômage, il faut imposer au grand patronat l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Il faut imposer à l'État l'embauche dans les services publics utiles à toute la population.

-- Il faut imposer l'augmentation de tous les salaires et de toutes les retraites et pensions et en garantir le pouvoir d'achat par leur indexation automatique sur le coût de la vie, mesuré par des représentants de la population.

-- Il faut imposer le contrôle de la population travailleuse sur les entreprises industrielles et bancaires.

Voter pour Nathalie Arthaud, ce sera approuver ces objectifs.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 30 janvier
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 04 Fév 2012, 14:04

Nathalie Arthaud, porte-parole opiniâtre d’une extrême gauche à la peine Olivier Laban-Mattei pour "Le Monde"

La candidate de Lutte ouvrière pâtit, comme le NPA, du réflexe de vote utile à gauche.

Vendredi 3 février, Nathalie Arthaud a ajouté Montreuil (Seine-Saint-Denis) sur la liste des villes visitées ces derniers mois. Depuis septembre 2011, la candidate de Lutte ouvrière (LO) ne ménage pas sa peine. Inlassablement, elle parcourt le pays : Montluçon, Chalon-Sur-Saône, Albi, Rodez… "90 villes en quatre mois", lâche-t-elle.

Pour ce "premier grand meeting", Arlette Laguiller est venue lui prêter main-forte. "Je suis là pour marquer la continuité des idées que je défends depuis cinquante ans", a-t-elle expliqué. Devant 1 500 personnes, Mme Arthaud, qui se présente comme "la seule candidate communiste", a défendu un "programme de lutte" : interdiction des licenciements, répartition du travail entre tous "sans perte de salaire", indexation des salaires sur les prix, contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises.

Même si la candidate trotskiste a repris le célèbre "Travailleuses, travailleurs", le passage de flambeau n’est pas si aisé. La succession a pourtant été organisée tôt, dès décembre 2008, pour que le visage de l’enseignante en lycée professionnel s’impose petit à petit. Mais à quelques semaines du premier tour de la présidentielle, Nathalie Arthaud reste encore inconnue du grand public, souffrant notamment d’un manque de médiatisation. Une situation qui pourrait s’améliorer, lorsque la règle de l’égalité du temps de parole s’imposera aux radios et aux télés. En 2002, elle avait permis à Olivier Besancenot, qui se présentait pour la première fois pour la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), de marquer des points pour finir à 4,25 % des suffrages.

" Le discours de résignation finit par porter "

Reste que l’extrême gauche est très bas dans les sondages. A eux deux, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste, NPA) ne dépassent pas les 1 % d’intentions de vote. La crise économique devrait pourtant être porteuse pour leurs propositions anticapitalistes. Las. C’est parce qu’"on nous prêche du matin au soir la résignation, veut croire Nathalie Arthaud. Ce discours finit par porter !"

En 2002, trois candidats d’extrême gauche avaient réussi à convaincre plus de 10 % des électeurs. Cinq ans plus tard, ces candidatures réunissaient près de 6 % des voix. "Contrairement à 2002, où les socialistes étaient sortants et où ce vote était perçu comme un aiguillon à gauche, cette année, il y a une vraie envie d’alternance, estime Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’IFOP. L’extrême gauche, comme Europe Ecologie, pâtit d’un réflexe de vote utile de la part du peuple de gauche."

Seul Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche qui ne se revendique pas d’extrême gauche, réussit à tirer son épingle du jeu, avec 9 % d’intentions de vote. "C’est un vote d’influence : il devient le vote utile de la gauche non socialiste, souligne Vincent Tiberj, chercheur à Sciences Po. Et trois petits scores, comme en 2002, ne pèseront jamais autant que le même score avec un seul candidat."

Mme Arthaud pourrait même se retrouver seule représentante de l’extrême gauche. Pour elle, l’obstacle des 500 parrainages ne devrait pas poser de soucis. Depuis 1974, LO a toujours été présente à l’élection présidentielle. Le parti dispose d’un bon réseau militant, qui démarche les élus depuis déjà de longs mois.

"Nous ne sommes pas loin du but", a précisé la candidate vendredi, tout en refusant de donner un chiffre. Pour le NPA, la situation est différente : à peine 400 promesses de signatures qu’il faudra avoir converti en parrainages d’ici au 16 mars. "Ce ne serait pas une bonne chose que Philippe Poutou ne puisse pas se présenter, a estimé Mme Arthaud avant son meeting. Je souhaite que le NPA puisse défendre sa politique pour que nous soyons deux à taper sur le même clou." Mais même si elle devait rester seule en lice, il n’est pas sûr que cela favorise la candidate de LO. "A ces niveaux d’intentions de vote, on est sur les noyaux durs des deux partis, note M.Tiberj. Ce sont aussi ceux qui ont le plus de mal à passer d’un parti trotskiste à l’autre."

Dès la semaine prochaine, Mme Arthaud reprendra la route pour "populariser" son programme. Pour se faire connaître, Arlette Laguiller n’a qu’un conseil : "C’est de durer." Et en matière de longévité, l’ex-porte-parole de LO s’y connaît, elle qui a été six fois candidate à la présidentielle.

Raphaëlle Besse Desmoulieres


Laguiller en vedette du premier grand meeting de campagne de Lutte Ouvrière AFP Par Par Nadège PULJAK


Arlette Laguiller a ouvert vendredi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis) le premier grand meeting de campagne de celle qui a pris sa succession à Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, retrouvant toute sa verve pour prôner "la lutte des classes" et tacler droite et gauche confondues

Arlette Laguiller a ouvert vendredi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis) le premier grand meeting de campagne de celle qui a pris sa succession à Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, retrouvant toute sa verve pour prôner "la lutte des classes" et tacler droite et gauche confondues.

Près de 1.800 personnes sont venues écouter les deux égéries de ce parti d'extrême gauche, dont la candidate est créditée de 0 à 1% des voix lors du premier tour de l'élection présidentielle.

On attendait le fameux "travailleuses, travailleurs", mais Arlette Laguiller a préféré commencer son discours par "chers camarades, chers amis". La voix de l'ex-candidate de LO à six présidentielles de suite, entre 1974 et 2007, est toujours un peu saccadée, tout en étant assez douce, et le ton toujours aussi déterminé.

"Je suis fière de présider" ce meeting, au moment où "tous les candidats sont connus, même si l'un d'eux fait sa coquette en ne se déclarant pas mais en menant campagne en mobilisant toutes les chaînes de télévision quand il le veut", affirme-t-elle, en allusion à l'interview télévisée du président de la République, dimanche dernier.

"Ma présence ici représente la continuité entre les idées que j'ai toujours défendues et celles exprimées par Nathalie Arthaud", assure-t-elle. "Ces idées, celles de Lutte ouvrière, de l'union communiste et trotskiste, sont les idées que des générations de militants ouvriers ont portées, que les grand partis qui s'en réclamaient ont abandonnées, trahies, les idées communistes", lance-t-elle sous un tonnerre d'appludissements.

L'ex-candidate LO dénonce également "le mot d'ordre démagogique du produire français", ardemment défendu par le candidat du MoDem, puis cède la parole à Nathalie Arthaud.

A LO, il n'y a pas de vedettariat. Les militants dans la salle interrogés par l'AFP disent tous qu'ils sont "heureux" d'entendre "Arlette" mais ils ne sont pas venus spécialement pour elle. "De toute façon, je serais venue. Arlette, elle a tenu le coup, contre vents et marées. Et aujourd'hui, il y a Nathalie, très punchy. On voit qu'elle a beaucoup appris", affirme Maryvonne, une fonctionnaire de 55 ans.

"Arlette, ce n'est pas une vedette, c'est quelqu'un de réaliste puisqu'elle est révolutionnaire. Et Nathalie a repris le flambeau", se félicite Florence, une retraitée de 68 ans.

Justement, "Nathalie" prend la parole. Et commence par le "travailleuses, travailleurs", deux mots qui sont depuis des lustres la marque de fabrique de celle qui l'a précédée.

Même débit légèrement saccadé, même voix assez douce et surtout même détermination dans les paroles.

"Si on a toutes les raisons d'exécrer Sarkozy, on n'en a aucune de faire confiance à Hollande", a-t-elle affirmé, sous les applaudissements du public.

"Si Hollande est élu, les sacrifices continueront. Les coups, au lieu de venir de la droite, viendront de la gauche, on nous balade d'élection en élection", a-t-elle assuré.

La candidate LO a rappelé que le candidat PS projetait de créer une nouvelle tranche d'impôt de 45% pour les salaires supérieurs à 150.000 euros annuels. "Mais cette tranche était de 48% sous Raffarin, de 60% sous Giscard. Giscard plus à gauche que Hollande?", a ironisé Nathalie Arthaud.

Commencé avec "La jeune garde", un chant révolutionnaire, le meeting s'est clos, comme le veut la tradition, par l'Internationale.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 05 Fév 2012, 18:31

La leçon de fiscalité d'Arthaud à Hollande

" Hollande veut créer une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu de 45% pour les salaires supérieurs. Mais cette tranche était de 48% sous Raffarin, de 60% sous Giscard "

Lors de son premier grand meeting de campagne, vendredi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Nathalie Arthaud s'est permis de recadrer François Hollande quant à sa proposition de relever à 45% le taux d'imposition sur le revenu concernant les salaires les plus élevés. La candidate de Lute ouvrière pointe, à raison, le fait que les prédécesseurs de François Fillon avaient fixé ce taux au-dessus des 48%.

Vendredi soir, Nathalie Arthaud passait son premier grand test de campagne. A Montreuil (Seine-Saint-Denis), devant 1.800 personnes acquises à sa cause, elle a fourbi ses armes et ouvert les hostilités envers ses adversaires. Outre Nicolas Sarkozy, François Hollande a été la principale cible de la candidate de Lutte ouvrière. Enseignante de métier, elle a notamment donné un cours d'histoire à l'adresse du socialiste en matière de fiscalité. Rappelant la proposition du PS de créer une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45% pour les salaires les plus élevés, elle a lancé : " Mais cette tranche était de 48% sous Raffarin, de 60% sous Giscard. " Avant d'ironiser : " Giscard plus à gauche que Hollande? "

Nathalie Arthaud avait bien préparé ses notes. Ce que François Hollande annonce comme une mesure de justice fiscale ressemble davantage à un retour vers le passé. Pour mieux le comprendre, il faut se replonger dans les projets de loi de finances de… la IIIe République. En 1915, pour soutenir l'effort de guerre, une tranche supérieure de l'impôt sur le revenu est créée. Les citoyens concernés ne sont pas beaucoup mis à contribution, étant taxés à hauteur de 2% de leurs salaires. Cela ne durera pas : en 1924, pour financer la douloureuse reconstruction, le taux de cette tranche supérieure est porté à 90%.

Un taux diminué par la crise

Pendant l'entre deux-guerres, le taux joue du yo-yo : rabaissé à 50% puis 40% au début des années 30, il est relevé de nouveau à 90% en 1939 par Edouard Daladier, pressé par le besoin de refinancer l'armée française alors que l'Allemagne nazie met ses menaces à exécution. La République de Vichy le fixe finalement au-dessus de 60%, décidant que ce taux puisse varier en fonction de l'inflation.

Dès lors, ce sont les rebondissements de la vie économique qui dictent l'abaissement progressif du taux d'imposition des plus riches. Autour de 60% pendant les trente glorieuses (1945-1975), Valéry Giscard d'Estaing y touche pour la première fois en 1978 pour donner un peu d'air aux investisseurs mis en difficulté par les chocs pétroliers successifs. Si François Mitterrand créé l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), il laisse Jacques Chirac puis Edouard Balladur, ses deux Premier ministres de cohabitation, diminuer sensiblement ce taux d'imposition.

Le "cadeau" de Nicolas Sarkozy

A environ 54% jusqu'en 2000, c'est le gouvernement de Lionel Jospin qui y touche, le faisant passer, en 2002, à 52,75%. Jean-Pierre Raffarin, un an après son arrivée au pouvoir, l'abaisse sous la barre des 50% pour finalement le fixer à 48,09% à partir de 2004. Trois ans plus tard, Nicolas Sarkozy décide de simplifier l'impôt sur le revenu, fixant les taux de chaque tranche à 0%, 5,5%, 14%, 30% et, pour les plus riches, 40%. A partir de cette date toutefois, les abattements dont pouvaient bénéficier certains contribuables – sur leurs revenus fonciers ou les bénéfices de leur exploitation agricole par exemple – sont toutefois intégrés au barème des impôts.

En proposant une nouvelle tranche d'impôt à 45%, François Hollande limite donc les conséquences des mesures fiscales de Nicolas Sarkozy sans pour autant revenir à la situation initiale. Dans son esprit, le socialiste ne veut pas, à l'heure de la crise, faire trop payer les citoyens les plus aisés afin d'éviter une fuite des capitaux à l'étranger. Un argument qui ne convainc pas Nathalie Arthaud, digne héritière d'Arlette Laguiller.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 06 Fév 2012, 22:04

On a entraîné un jeune UMP au meeting de LO Marie Kostrz

Grégoire a bien voulu m'accompagner au meeting de Nathalie Arthaud à Montreuil. Il a été impressionné par les chants révolutionnaires, pas par le discours de la candidate.

Un adhérent de la jeunesse UMP dans une meeting de LO ? L'idée n'a pas fait peur à Grégoire, qui a accepté de m'accompagner lors du rassemblement organisé à Montreuil vendredi. Il a 27 ans, étudie dans une école de commerce. Cela fait neuf ans qu'il a rejoint l'UMP, dont sa mère fait aussi partie.

Il a vu Nathalie Arthaud devant une foule en liesse, lors de son premier meeting. Avant que la candidate de Lutte ouvrière (LO) à la présidentielle n'entame son discours, son image défile déjà en boucle sur un écran géant. Grégoire a les yeux rivés dessus.

Jamais ce militant, originaire d'Alsace, ne s'était évidemment rendu à un tel rassemblement de l'extrême gauche. Il connaît Nathalie Arthaud seulement à travers les affiches que LO a placardé sur les murs de la capitale et de ses banlieues :

« Cela m'a choqué, car c'est de l'affichage sauvage. Ce ne sont vraiment pas des méthodes que nous employons en Alsace. J'ai toujours collé mes affiches sur des panneaux. »

Nougaro et Edith Piaf le laissent de marbre

Bon. On prend place dans la grande salle, près de l'écran géant. Grégoire jette un rapide coup d'œil dans l'assemblée. Pour lui, rien à signaler de particulier, le public est « tout à fait similaire à celui de l'UMP, où viennent des gens très différents ».

Je lui fais remarquer que le public n'est pas si diversifié : on n'y voit pas beaucoup de jeunes. Les classes supérieures, les cadres et les patrons n'ont pas l'air de se bousculer non plus. LO est un parti de « classe » (ouvrière). « Oui c'est vrai », reconnaît-il.

Grégoire pèse ses mots, il n'a vraisemblablement pas envie de passer pour un militant condescendant. Et pas très pop. (Je réalise que je me suis fait berner par leur mémorable lipdub. J'imaginais un mouvement aux militants enjoués en toute circonstance. Je suis un peu déçue.)

On attend donc en silence l'arrivée de Nathalie Arthaud et d »Arlette Laguiller, qui préside la soirée. Les exclamations des militants motivés qui nous entourent et la compilation musicale Nougaro-Piaf qui chauffe la salle ont l'air de laisser Grégoire indifférent.

Le chant révolutionnaire : « Impressionnant »

Les voilà enfin qui arrivent. C'est parti pour un chant révolutionnaire endiablé, « La Jeune Garde », qui, lorsque la musique s'arrête, continue a cappella. Ici, tout le monde connaît les paroles et chante à gorge déployée – l'Internationale débitée lors des meetings de Jean-Luc Mélenchon, c'est un peu mou à côté. « Assez impressionnant, je ne sais pas quand je reverrai ça », reconnaît Grégoire.

Arlette Laguiller ouvre le bal. Elle espère que les ouvriers « s'empareront des idées » de LO « pour qu'elles deviennent une force » et que l'ordre établi entre classes soit renversé.

Une phrase qui fait écho à l'immense banderole déployée dans le fond de la salle, où sont inscrites les paroles de Karl Marx :

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. »

Ce qui ne fait pas rêver notre Jeune pop. « C'est un peu vieillot, Marx. »

« Grèves et blocages, pas les bons moyens »

Grégoire préfère enchaîner sur les « moyens plutôt critiquables » que LO utilise :

« Les partis républicains ont des valeurs de respect et de justice. LO n'en fait pas partie, c'est un parti extrême : les grèves, les blocages ne sont pas les bons moyens, car il y a toujours une possibilité de dialoguer. »

Je lui demande si parfois ce n'est pas une nécessité pour se faire entendre. On parle de l'usine Lejaby de Haute-Loire, qui a fermé et vient d'être reprise par un fournisseur de Louis Vuitton.

Il est persuadé que même sans leur grande mobilisation et le traitement médiatique qui a suivi, les employées du fabriquant de lingerie auraient reçu la même attention de la part de l'Elysée.

Autour des deux femmes de Lutte ouvrière, une rangée d'ouvriers de l'industrie automobile, des cheminots, un agent de sûreté. L'heure est à la défense des conditions de travail.

« Elle caricature les jeunes »

Grégoire reste indifférent au discours :

« Avec la réforme des retraites Nicolas Sarkozy a pris des dispositions spéciales pour ceux qui effectuent les travaux les plus pénibles. »

Une mesure qui, onze mois après son entrée en vigueur, n'est quasiment pas appliquée. Grégoire l'ignore : « Ah bon ça n'a pas encore été mis en place ? »

Puis c'est au tour de Nathalie Arthaud de faire chauffer le micro. Pendant tout le discours, Grégoire l'écoute attentivement, pianote de temps à autre sur le clavier de son téléphone. Au bout d'une heure et demie, il commence à regarder sa montre.

A peine le discours achevé et l'Internationale chantée poing levé, il réagit :

« Je ne comprends pas pourquoi elle n'a consacré que cinq petites minutes à la jeunesse. Elle caricature les jeunes en ne parlant que de ceux qui habitent en banlieue ou qui sont diplômés et ne trouvent pas de travail. C'est caricatural, pas représentatif des jeunes de France. »

Le manque de propositions concrètes avancées sur ce thème l'étonne.

« Les riches consomment plus »

Place à la TVA sociale. La critique qu'en fait Nathalie Arthaud n'est pas du goût de Grégoire. L'injustice entre riches et pauvres, grand thème de LO, est pour lui injustifiée. Dialogue :

« L'augmentation de la TVA annoncé le 29 janvier ne concerne que les produits actuellement à 19,6%. Ça épargne les produits de première nécessité, donc les pauvres ne sont pas plus touchés. La hausse touche par exemple les produits technologiques.

- Ça veut dire qu'il sera encore plus difficile pour une personne modeste d'acheter par exemple un ordinateur que pour un client aisé...

- Ça veut dire que les riches pourront plus consommer et ce n'est pas une mauvaise chose.

- Mais l'ordinateur, c'est un outil de plus en plus nécessaire pour étudier par exemple. Ce n'est pas un peu problématique que son accès soit encore plus inégal ?

- Peut-être. Mais il faut voir ce qui est important en temps de crise. »

Grégoire ne dira rien de l'augmentation de la TVA de 5,5% à 7%, passée au 1er janvier 2012, qui concerne lui de nombreux produits de première nécessité.

Le communisme, « même eux n'y croient plus »

Grégoire est content d'avoir assisté au meeting. Conclusion : l'idéal communiste reste pour lui « un doux rêve », le discours de LO est lui anachronique.

Dans la salle, il remarque finalement la présence de nombreux militants grisonnants :

« A mon avis, il ne sont pas dupes, même eux n'y croient plus. »

Nathalie Arthaud, un peu plus tôt dans la soirée, semblait pourtant convaincue du contraire :

« Nos idées, elles touchent. Ne vous inquiétez pas, elles feront leur chemin. Tôt au tard, il y aura des réactions. »
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 07 Fév 2012, 22:27

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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 09 Fév 2012, 18:54

Au Havre le 1er février Lutte Ouvrière n°2271 du 10 février 2012

C'était la première réunion publique de Nathalie Arthaud au Havre, ville portuaire et industrielle marquée par la crise. Pascal Le Manach, ouvrier à l'usine Renault-Cléon, a notamment dénoncé les suppressions massives d'emplois à Renault-Sandouville, une usine d'assemblage qui comptait 6 500 travailleurs en 2001, 4 600 en 2006, et plus que 2 450 aujourd'hui.

C'est dans une ambiance chaleureuse qu'une centaine de personnes sont venues écouter la candidate de Lutte Ouvrière. Lors du débat, un participant lui a notamment demandé ce qu'elle proposait contre la hausse des prix du carburant (aussi cher qu'ailleurs, dans cette ville de raffinage) et par rapport au nucléaire. S'il est difficile d'empêcher les industriels de fixer des prix prohibitifs, a-t-elle répondu, les travailleurs peuvent en revanche exiger que les salaires et les pensions suivent les prix. Après tout, tous les industriels, les exploitants d'autoroute, etc., répercutent la hausse des prix. Mais pourquoi les travailleurs ne pourraient-ils pas en faire autant ? Quant au nucléaire, plus qu'un problème lié à la technologie, c'est l'organisation sociale actuelle qui est en cause, comme l'ont illustré l'accident de Fukushima et le comportement irresponsable de l'entreprise Tepco.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 10 Fév 2012, 21:28

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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 11 Fév 2012, 14:00

Présidentielle : Nathalie Arthaud ( Lutte Ouvrière) ce samedi AM à Besançon

Les candidats à la présidentielle se succèdent en Franche Comté. Ce samedi après midi, Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière sera à Besançon. Elle tiendra à 17h à la Malcombe un meeting public. Celle que les sondages créditent de peu d’intentions de vote présentera à ses électeurs son projet politique. Arrêter les licenciements et proposer des emplois avec des vrais salaires telles sont les valeurs que souhaitent porter Lutte Ouvrière et Nathalie Arthaud pour cette élection.

Pour la candidate, « il est déplorable de constater qu’aujourd’hui, en 2012, les besoins vitaux ( se loger, se chauffer, se nourrir) de nombreux salariés ne sont pas satisfaits ; que nombre d’entre eux doivent se satisfaire de petits boulots, qui les poussent inévitablement dans la misère ».

Egalement dans sa ligne de mire « tous ces dirigeants des grandes entreprises qui dominent l’économie et qui réalisent d’importants bénéfices ». « Cet argent doit avant tout servir aux emplois et aux salaires » conclut-elle.
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