Parti de Gauche (2008-2012)

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede kuhing » 06 Avr 2011, 09:29

Cette vidéo est une honte.
:gerbe:
kuhing
 

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 06 Avr 2011, 23:01

Jean Luc Mélenchon: les raisons d’un effondrement 07 février 2011

Longtemps j’ai été adhérent du PCF. Une adhésion viscérale, avec au corps chevillée la conviction que le capitalisme emmenait notre monde à sa perte, et que la population en ferait les frais. Cette conviction est toujours mienne. En 2004, j’ai été minoritaire deux fois dans mon parti. Une première fois lorsque j’ai voté pour que le PCF présente des listes autonomes à l’élection régionale en Ile de France, la seconde lorsque j’ai voté pour des listes d’union avec le PS, comme l’avaient décidé les communistes lors du premier vote organisé par la direction où j’avais été battu, et autant par respect de l’avis majoritaire, que convaincu par de longues discussions. Le bilan 6 ans après se solde par une diminution de 50% du nombre d’élus du PCF au Conseil Régional, une identité perdue et l’absence de projet politique pour la région capitale.

Aujourd’hui, se pose pour le PCF la question de la présidentielle. Je sais combien dans ce parti la question de l’élection présidentielle est douloureuse. Le régime présidentiel est rejeté. Les communistes ont raison. Toutefois, la réalité politique impose de s’emparer au mieux de cette échéance.

Or, les calculs de la direction nationale, et faits notamment par MG Buffet, semblent encore une fois à bien courts termes.

Tout d’abord, il a été admis par nombre de dirigeants communistes qu’il n’était plus possible d’être communiste. Dit autrement, l’affirmation d’un programme rassembleur, pertinent, semble aujourd’hui un objectif politique trop éloigné. Soit.

Ceci amène nombre de communistes, dont la direction nationale, à se cacher derrière une candidature Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, on le constate, dans la période récente, tous les sondages montrent la défiance des français à l’encontre de la politique. Jean-Luc Mélenchon, loin d’en profiter, est particulièrement touché par cette défiance, tout en étant un des facteurs de la montée de l’anti-parlementarisme.

En quoi et pourquoi la direction nationale du PCF fait-elle un mauvais calcul ?

Tout d’abord sur la forme. On veut faire croire que JLM sera une martingale électorale imparrable, que sa verve inoxydable serait une garantie pour un score honorable. Double erreur. Le discours de rejet des institutions que porte JLM n’est pas de nature à rassembler, à provoquer l’adhésion durable des électeurs. Il peut coller à l’air du temps, sa véhémence peut attirer l’attention des médias, sa traduction électorale est aussi discutable qu’incertaine. On verra dans son “qu’ils s’en aillent tous” une prophétie auto-réalisatrice.

Ensuite, en ouvrant le flan à des critiques aussi injustes qu’excessives, tel que le dessin de Plantu l’exprimait, le personnage de Mélenchon clive, et il clive sur des thématiques qui ne servent à construire aucune alternative à gauche. Faire du bruit dans les médias restent encore du bruit médiatique, fut-il bien mis en scène. Et en l’occurence, c’est un bruit désagréable, anguleux, rugueux et agressif.

Deuxième erreur, de fond, faite par la direction du PCF : considérer identique les situations politiques après et avant le premier tour. Considérer que les accords passés avant (70% de députés PCF dit-on, 15% des votes insinue-t-on aussi) tiendront après ce scrutin est soit naïf, soit malhonnête.

On l’a vu là encore en Ile-de-France, en 2010, lors des Régionales : dès l’élection passée, vole malheureusement en éclat l’alliance fictive du Front de Gauche et se crééent deux démarches, deux groupes, enfermés dans une compétition aussi inutile institutionnellement qu’elle est incompréhensible pour nos électeurs.

Voici donc l’erreur funèbre de la direction nationale du PCF. Abandonnés par leur direction, les adhérents se trouvent désemparés, tant est encore indiscible la critique de cette direction. 30 ans de rigueur marchaisienne laissent des traces. Pour quelques uns, le refuge à l’absence de ligne stratégique se trouve dans le choix tactique imposé, malheureusement populiste et stérile.
Le poisson pourrit toujours par la tête. C’est dommage pour un parti où tant de français on passé leur jeunesse, grâce auquel tant de conquêtes sociales ont été réalisées, et au final, un parti qui pourrait être si utile pour espérer demain une société faite pour l’homme.
Nico37
 
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 09 Avr 2011, 14:12

Texte d’accord du Front de Gauche pour les présidentielles et les législatives
LEPARTIDEGAUCHE.FR | SAMEDI, 02 AVRIL 2011 07:24
samedi 2 avril 2011

 Après le très bon résultat du Front de Gauche aux élections cantonales, les trois formations qui le composent se sont réunies pour faire le point de leurs échanges concernant le développement et l’élargissement de leur action, notamment en vue des échéances de 2012.

Ils ont adopté un texte sur leurs orientations stratégiques (ci joint) en vue d’un accord global pour les élections présidentielles et législatives. Dans ce cadre, ils poursuivent leurs discussions sur les deux autres volets de leur accord global, celui des législatives et celui du programme partagé du Front de Gauche.

Ils s’adresseront sur cette base aux forces de la gauche de transformation sociale et écologique et à toutes celles et ceux qui partagent leurs orientations stratégiques. Ils ont décidé également de l’organisation d’un meeting commun début mai contre "le pacte pour l’Euro" proposé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et pour une autre Europe.

Cet accord comportera au final ce texte « stratégique » et deux annexes : nos principales mesures du programme populaire et partagé et un accord cadre pour les législatives.

Les élections cantonales viennent de confirmer le rejet massif de la politique de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Elles ont aussi confirmé que rien n’est plus urgent que la construction d’une réponse alternative, de gauche, à cette politique.

L’abstention massive de nos concitoyen-ne-s a traduit l’écart grandissant entre les aspirations populaires et les réponses apportées par la politique à leurs attentes. Nous sommes dans une véritable crise du pouvoir politique. Et la montée des votes en faveur du Front National, encouragée par la banalisation honteuse de ses thèmes favoris par l’UMP a renforcée encore cette crise.

Le défi à relever est donc de la toute première importance. Cette question est au cœur de la création du Front de Gauche et de son activité. Les résultats à la hausse qu’il a obtenus dans ces élections cantonales valident ces choix. Ils créent une dynamique dont le Front de Gauche entend profiter pour ouvrir une véritable alternative.

Le présent document s’efforce de présenter cette démarche, constitutive du Front de Gauche, pour les prochaines échéances politiques.

Notre pays et notre peuple, comme ceux de l’Europe et du Monde, subissent de plein fouet les effets de la crise capitaliste. Cette crise est historique : elle est lourde de danger sur le plan social, écologique, démocratique, culturel et pour la paix. Elle risque d’entraîner une régression majeure pour l’humanité. Elle se note dans l’approfondissement de la crise de l’écosystème humain. Le tremblement de terre et le raz de marée au Japon ont rappelé l’unité de la communauté humaine et son intérêt général. L’activité économique ne peut plus être pensée sans partir de son impact à long terme sur l’écosystème qui rend possible la vie humaine.

Les logiques financières à l’œuvre ont fait la démonstration de leur nocivité à l’encontre des besoins humains et de la planète. Elles ne sont pourtant jamais remises en cause. Les plans de rigueur se multiplient sur la base des mêmes principes de réduction de la dépense publique, de pression sur les salaires et sur les conditions de travail avec comme conséquence le développement du chômage et de la précarité. Sous l’impulsion d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, les dirigeants de l’Union européenne enfoncent les peuples dans l’hyper austérité et laminent les acquis sociaux et les services publics. Ils veulent même désormais museler les Parlements et les budgets nationaux. Ces politiques exclusivement tournées vers le profit de quelques uns font exploser les inégalités et les injustices et engendrent une crise sociale, démocratique et écologique sans précédent.

Face à la crise, la cupidité des marchés financiers et des gros actionnaires est de plus en plus insupportable.

Insupportable quand le chômage frappe durement chaque famille et que les groupes du CAC 40 annoncent fièrement que plus de 43 milliards d’euros auront été distribués à leurs actionnaires en 2010.

Insupportable quand, inquiets pour leur avenir, les femmes et les hommes de notre pays doivent faire face à l’arrogance d’un pouvoir UMP-MEDEF qui annonce clairement sa détermination de s’attaquer à toutes les avancées sociales conquises depuis la Libération.

La société que nous construit Nicolas Sarkozy et sa majorité en plein accord avec la présidente des patrons, Mme Parisot, est celle de la régression sociale généralisée au seul profit des actionnaires.

La société que nous prépare la droite est foncièrement injuste, elle est une impasse pour notre pays, pour l’Europe, pour les peuples du monde entier. En France, des voix de plus en plus nombreuses s’y opposent, à l’image du fort mouvement social qui aura marqué la fin de l’année 2010. Ces voix portent l’intérêt général et constituent un appui formidable pour le changement.

En Tunisie et en Égypte, et dans le monde arabe en général, les révolutions citoyennes et sociales en cours se font au nom de droits universels : la démocratie, les libertés et le partage des richesses. De nature différente, ces mouvements se font écho. Les peuples tunisiens et égyptiens renversent des régimes soutenus jusqu’à la dernière minute par le gouvernement français et des deux côtés de la Méditerranée, les oligarchies entendent le même message : dégage ! Ce nouveau « printemps des peuples » confirme que nous sommes entrés dans une période de profonds bouleversements.

De l’autre côté de la Méditerranée comme en France, le Front de gauche est aux côtés de ceux qui combattent pour un monde meilleur et résistent à cette politique

Comme il l’a déjà fait en 2010, il soutient les luttes qui continuent de se développer chaque jour. Nous sommes au rendez-vous, avec des propositions, dans les batailles pour les libertés, l’égalité des droits, l’école, la santé, la justice et tous les services publics, face aux réformes gouvernementales sur la dépendance et la fiscalité. Nous agissons contre le chômage et la précarité, pour la défense de l’emploi, pour le pouvoir d’achat, le droit au logement de qualité pour tous, la préservation de l’environnement, pour l’égalité des droits entres les femmes et les hommes... Le Front de gauche est disponible pour contribuer aux rassemblements les plus larges sur toutes ces questions.

Mais il ambitionne davantage. A la désespérance du système capitaliste doit répondre une idée neuve : le bonheur. Voilà ce qu’il est temps de proclamer de nouveau à gauche, voilà ce qu’il convient d’incarner devant le suffrage universel en présentant une politique de progrès humain durable qui réponde aux exigences sociales et réduise les inégalités.

Pour cela il est nécessaire de proposer une alternative aux politiques libérales et sociales libérales menées en France ces dernières années.

Nous ne voulons pas nous contenter d’une simple alternance, telle qu’elle est mise en œuvre par la sociale démocratie en Europe, qui se contente d’accompagner le libéralisme.

Face à la gravité de la crise, aux enjeux de civilisation qui sont ceux de notre époque, face à la droite et à la menace de l’extrême-droite, la gauche est placée devant le défi de porter une véritable ambition de changement en rompant clairement avec la logique du système capitaliste et des modèles productivistes. Elle doit faire renaître l’espoir et redonner son sens à l’action politique en plaçant les citoyennes et les citoyens au cœur même des processus politiques sous peine de se « disloquer » comme on le constate dans d’autres pays européens. Parce qu’il est le seul à proposer d’unir toutes celles et ceux qui veulent rompre concrètement avec le système et à vouloir créer les conditions pour rassembler une majorité autour d’’un programme de transformation, le Front de gauche est la force la plus utile et crédible pour porter cette ambition.

De nombreuses femmes et de nombreux hommes à gauche sont en attente d’une véritable alternative. Celles et ceux, syndicalistes et militants associatifs qui construisent au quotidien les résistances aux politiques de la droite. Celles et ceux qui se reconnaissent dans les courants alternatifs ou de transformation sociale de la gauche. Mais aussi nombre de celles et ceux qui sympathisent pour le Parti Socialiste ou Europe Ecologie-Les Verts et qui constatent aujourd’hui que les politiques d’accompagnement du libéralisme mènent la gauche à l’impasse.

Pour ces raisons, le Front de Gauche souhaite développer la logique de rassemblement qu’il porte, l’enraciner partout dans le pays, s’ouvrir à toutes celles et tous ceux qui veulent contribuer à notre démarche dans le prolongement de leur engagement citoyen, syndical ou associatif. Toutes les voies de cet engagement peuvent être imaginées, dans des formes d’association à notre démarche dont nous voulons débattre avec elles et eux. Cela pourrait, par exemple prendre la forme d’Assemblée citoyenne du Front de Gauche. L’essentiel est que nous impulsions tous ensemble cette démarche de rassemblement.

Le Front de gauche est dans cet esprit favorable à s’élargir à des formations politiques qui partageraient les orientations stratégiques qu’il propose et les grandes lignes de son programme. C’est sur cette base, qu’il répondra aux organisations qui demandent à construire ce rassemblement.

C’est avec cette ambition que nous voulons aborder les échéances électorales de 2012.

Nous voulons battre Sarkozy, créer les conditions d’une victoire durable de la gauche avec un gouvernement qui remette en cause les logiques financières dominantes, rassembler largement sur les contenus d’un programme populaire partagé construit avec nos concitoyen-ne-s, donner à voir une autre façon de faire de la politique par des campagnes collectives menant de front les échéances présidentielles et législatives. Notre mettrons tout en œuvre pour empêcher Sarkozy de faire un second mandat.

Sarkozy doit être battu en 2012. Le bilan de celui dont l’histoire retiendra qu’il fut le « Président des riches », est catastrophique. Les inégalités ne cessent de s’approfondir entre une toute petite minorité de « profiteurs » et l’immense majorité de notre peuple. Toutes les mesures que prend ce gouvernement ne font qu’accroitre ce fossé.

Cinq ans de Sarkozysme auront mis à mal plusieurs décennies d’avancées sociales et démocratiques en hypothéquant gravement l’avenir de notre pays, les conditions de vie de millions de femmes et d’hommes et les perspectives d’avenir de notre jeunesse. Cinq années supplémentaires de Sarkozy et de sa majorité seraient un désastre.

Battre Sarkozy c’est aussi gagner la bataille des idées, contester les logiques que veulent nous imposer ceux qui profitent de cette collusion entre la finance et les représentants politiques qui les servent. Nous voulons combattre résolument le Front National

Battre la droite et l’extrême droite, c’est aussi s’attaquer au venin que constitue le Front National et le dénoncer sans aucune concession. Loin d’être une réponse à la question sociale, sa politique discriminatoire de « préférence nationale » constitue un réel danger pour l’ensemble du monde du travail. Le Front National c’est la violence du libéralisme conjuguée au racisme et à la xénophobie. Le Front National est un relais des politiques libérales et anti sociales qui vise en réalité à détourner l’aspiration au changement de nos concitoyens.

Il peut servir d’épouvantail pour étouffer toute véritable alternative en étant utilisé comme la caution du bipartisme. Comme dans de nombreux pays d’Europe, il pourrait devenir l’allié indispensable d’une droite totalement décomplexée qui ne cesse de banaliser ses discours. Pour faire reculer le Front National, il faut une alternative politique qui incarne la transformation radicale du système. C’est ce que le Front de Gauche propose.

Nous élaborons un programme populaire et partagé.

Pour élaborer notre programme, nous avons ouvert un processus qui, au travers d’une multitude d’initiatives à travers le pays, permette de construire à des dizaines de milliers de mains le contenu des grandes réformes qu’un gouvernement de gauche devra engager.

Ce programme répondra aux impératifs écologiques et donnera clairement priorité à la satisfaction des besoins sociaux, éducatifs et culturels grâce à une politique de progrès humain.

Nous voulons faire sauter les interdits et les dogmes capitalistes, qui verrouillent déjà le débat présidentiel tel qu’on veut nous l’imposer, même à gauche.

Nous voulons une autre répartition des richesses pour qu’elle profite davantage au plus grand nombre. Il faut récupérer les 195 milliards qui sont partis des poches du travail vers ceux du capital ! Nous proposons l’instauration d’un salaire et d’un revenu maximum, et le SMIC à 1600 euros net.

Nous repenserons librement la création et l’utilisation de ces richesses pour construire de l’égalité, de la justice, de la solidarité, de l’emploi, de la formation et du bien être durable et partagé. L’argent sera orienté vers ces objectifs avec, à cette fin, la mise en place d’un pôle financier public

Les enjeux écologiques (réchauffement climatique, perte de biodiversité, pollutions) seront au cœur des politiques proposées, notamment, par la mise en œuvre de la Planification écologique débattue et votée au Parlement, afin d’organiser les moyens nécessaires à moyen et court termes.

Nous voulons une assemblée constituante pour construire une nouvelle République en impliquant totalement le peuple. La 6ème République sera le résultat d’une pratique politique et d’une conception de la démocratie qui tourne le dos au présidentialisme de la 5ème République.

Pour gouverner à gauche et changer d’Europe, cela commence par se libérer du carcan du traité de Lisbonne. Le Front de gauche veut rompre avec les politiques néolibérales imposées par l’UE et les gouvernements nationaux pour construire de nouvelles logiques solidaires de progrès, de partage et de coopération librement consenties par les peuples, avec eux et pour eux.

Enfin nous voulons une France qui, en toute indépendance des intérêts américains et en solidarité avec les pays du sud, agira pour la paix et la coopération internationale. Cela commence par la sortie de nos troupes d’Afghanistan et de l’OTAN, la rupture avec les relations néo coloniales et la Françafrique, la construction de nouveaux rapports Nord Sud.

Pour construire plus en avant ce programme, des espaces de débats, forums, ont été ouverts dans toute la France : Face à la crise du régime, quelle République ? Face au tout-marchand, quels services publics et biens communs ? Face à l’échec du Traité de Lisbonne, quelle Europe ? Face à l’impasse de la financiarisation, l’argent pour quoi faire ? Face à la catastrophe écologique, quelle alternative ? Face à l’exploitation, au chômage et à la précarisation, comment changer la place du travail ? Face à la mondialisation capitaliste et aux guerres, quelle politique internationale ? Face à la marchandisation des savoirs, quelle école nous voulons ?

D’autres initiatives ont été ou sont engagées : sur la question de l’agriculture, des retraites, le droit des femmes ou sur l’art et la culture.

Ce processus est ouvert largement à toutes celles et ceux qui partagent nos objectifs de changement. Ils et elles sont les bienvenus pour élaborer à égalité de responsabilité ces propositions.

Le Front de gauche adoptera son programme populaire et partagé au printemps et c’est sur la base de ce programme qu’il désignera ses candidatures.

Nous voulons incarner à gauche une ambition politique qui réponde aux attentes populaires et soit en rupture avec les logiques imposées par les marchés financiers.

Nous voulons initier une démarche inédite qui vise à créer les conditions d’une majorité de gauche dans notre pays qui réponde à ces objectifs. Seule la conduite d’une autre politique peut permettre une victoire durable sur la droite.

Tout cela nécessite un changement du rapport des forces au sein de la gauche en faveur des forces de la transformation sociale.

Pour y parvenir, nous voulons impulser une véritable dynamique populaire, liée aux luttes sociales, en construisant des propositions, un programme populaire partagé par celles et ceux qui veulent prolonger leurs luttes dans une perspective de changement durable.

Notre voulons faire de l’intervention populaire la force motrice de la construction d’une véritable alternative.

Ce qui se passe, dans des contextes politiques différents, en Amérique du sud, en Tunisie, en Égypte... témoigne que c’est l’intervention des peuples qui peut changer la donne.

En France rien ne sera non plus possible sans cette intervention populaire.

Avec le programme du Front de Gauche, nous entendons engager dans tout le pays une grande campagne mobilisatrice de celles et ceux qui se situent dans cet objectif. Nous voulons convaincre tous les électeurs de gauche, mais aussi ceux et celles qui s’abstiennent, ceux et celles qui ne croient plus en l’action politique pour reconstruire un véritable espoir. Nous voulons mettre en débat publiquement et porter le plus largement possible les mesures de ruptures nécessaires au changement.

Nous ambitionnons de les rendre majoritaire à gauche, pour changer vraiment de politique et retrouver ainsi la confiance des classes populaires.

Par notre action et nos initiatives, nous voulons faire émerger un rassemblement à gauche sur un programme de transformation ce qui implique de créer les conditions pour faire bouger la gauche dans cette direction. C’est pourquoi nous allons mener une véritable confrontation des points de vue à gauche sur le contenu et la mise en œuvre des grandes transformations sociales nécessaires. Un rassemblement majoritaire est une condition indispensable pour faire émerger une alternative, mais celui-ci doit se faire sur des propositions à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés. Nous soumettrons au débat public les principaux axes d’une politique de transformation sociale et écologique et de rupture avec les politiques libérales et productivistes portées par notre programme et nous proposerons aux autres forces de gauche, dont le Parti Socialiste et Europe Ecologie - Les Verts, de se positionner sur ces enjeux incontournables.

Loin de toute conception d’aménagement du système, nous voulons rendre majoritaire dans notre peuple et dans la gauche les idées de transformation sociale et écologique.

Nous entendons ainsi œuvrer à clarifier le débat à gauche auprès de nos concitoyennes et concitoyens afin qu’ils tranchent en connaissance de cause devant le suffrage universel, entre deux orientations qui parcourent la gauche, celle de l’accommodation au système et celle de son rejet.

Ce processus concerne les forces qui composent aujourd’hui la gauche. Et l’enjeu pour impulser une véritable alternative est d’unir le peuple lui-même sur un projet de transformation. Voilà la tache principale qui attend le Front de Gauche s’il veut atteindre ses objectifs.

Notre volonté est de construire une victoire aboutissant à l’élection d’un président de gauche et d’une majorité de gauche au parlement permettant de former le gouvernement de transformation sociale, écologique et démocratique qui prendra immédiatement les mesures de ruptures concrètes avec le libéralisme et le productivisme dont notre pays a besoin. A l’inverse, qu’on ne compte pas sur nous pour appliquer une politique qui ferait encore payer aux salariés et aux classes populaires la crise du capitalisme.

Avec les échéances de 2012 nous voulons donner à voir une autre façon de faire de la politique, et pour cela animer des campagnes résolument collectives, en menant de front les échéances présidentielles et législatives.

Nous voulons mener campagne en donnant déjà à voir notre conception de la république et de la démocratie. L’élection présidentielle, dont nous combattons le principe, est conçue pour bipolariser la vie politique, et marginaliser les projets réellement alternatifs dans le débat politique. En minimisant les élections législatives, et donc le rôle du Parlement, en privilégiant le choix d’un seul homme ou d’une seule femme et en personnalisant ce débat à outrance, elle dénature la démocratie. Nous allons rompre avec cette manière de concevoir le débat politique, qui éloigne le peuple de l’engagement politique nécessaire.

Les candidatures du Front de gauche que nous construisons pour les élections présidentielle et législatives vont incarner la démarche collective et partagée du Front de gauche.

Nous allons « subvertir » la logique présidentielle de la 5ème République en menant de front, élections présidentielles et législatives. Le Front de Gauche aura plus de 1200 candidats, un ou une candidate à la présidentielle tout autant que nos candidat-e-s titulaires et suppléants aux législatives.

Des collectifs de circonscription animés par nos candidats, et d’autres personnalités jugés nécessaires, permettront aux femmes et aux hommes qui le souhaitent d’être actrices et acteurs de la dynamique du Front de Gauche.

Un collectif national, présidé par une personnalité du Front de Gauche qui ne soit pas la ou le candidat(e) à la présidentielle, se mettra en place pour les deux élections. Il rassemblera des représentants de nos partis, des personnalités à l’image de la diversité de notre rassemblement et plusieurs des candidats et candidates aux législatives à qui il sera proposé d’être des porte-paroles nationaux de nos thèmes de campagne. Il sera chargé d’animer la campagne collective dans le respect de nos engagements et accords communs, la finalisation, la mise en débat et la popularisation de notre programme partagé

Ces candidat(e)s aux présidentielle et législatives porteront, ensemble, tout à la fois la démarche qui a présidé à la création du Front de Gauche, le programme partagé adopté par le Front de Gauche et la stratégie de changement voulue par notre Front.

Un accord national (à venir en annexe) fixera les modalités de désignation des candidat-e-s en tenant compte de leur aptitude à rassembler un maximum d’électeurs sur notre programme ainsi que d’une représentativité équitable des formations politiques actuelles et à venir du Front de Gauche. Il rappellera notre volonté commune de faire réélire les député-e-s sortant(e)s Front de Gauche et de réunir nos élu-e-s dans un même groupe à l’assemblée nationale. Il fixera également les modalités financières.

Nous aurons ainsi au total une campagne présidentielle et législative collective avec un programme partagé, des candidatures partagées, des temps de paroles partagés, des tribunes partagées, un matériel officiel partagé et une ambition partagée

Avec cet accord, nous voulons engager un véritable élargissement populaire et citoyen du Front de Gauche, en nous adressant largement aux électeurs et électrices socialistes, écologistes, républicain-ne-s, communistes, alternatifs mais plus largement à tous les hommes et les femmes qui veulent que ça change, au peuple qui n’en peut plus des oligarques qui l’étranglent ici comme là-bas...

Paris, le 31 mars 2011
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 16 Avr 2011, 09:23

Mélenchon-Besancenot, la vidéo de la rencontre (révolutionnaire) !
Entretien, par Clémentine Autain, Rémi Douat| 3 avril 2011

Alors que la vague qui secoue le monde arabe depuis des mois a remis le thème de la révolution au coeur du débat politique, Regards a réuni Olivier Besancenot (NPA) et Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche). Ils évoquent l’espoir soulevé par ce mouvement, les leçons à en tirer, leur propre rapport à la révolution, leurs divergences stratégiques... A lire dans le n°9 du mensuel et à voir tout de suite sur Regards.fr.

Entre le leader du Nouveau parti anticapitaliste et celui du Parti de Gauche, le face à face n’avait plus eu lieu depuis longtemps. Au coeur de leur discussion, tout d’abord, l’actualité du monde arabe qui n’en finit pas de faire des vagues :



Les deux responsables politiques reviennent aussi sur le pouvoir de la rue et sa capacité, ou non, à inverser la donne ; et débattent de la confiance que l’on peut avoir, ou non, dans les urnes pour produire du changement :



Cela ressemblerait à quoi aujourd’hui, une révolution en France ? Et comment y parvenir : par "le haut" ou par "le bas" ? Les deux hommes, qui se disent attachés au courant révolutionnaire, mettent tout sur la table : la place du peuple, la violence, la loi ...



Enfin, last but not least, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot reviennent sur leur rapport aux institutions, au Parti socialiste... autant de sujets de désaccord qui, à un an de l’échéance présidentielle de 2012, font que le NPA et le Front de Gauche restent divisés :

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 17 Avr 2011, 08:22

Mélenchon à la Réunion

Mélenchon, “l’invité” du PCR

Jean-Luc Mélenchon sera dans le département à la tête d’une délégation du Parti de gauche les 18 et 19 avril. Au cours de son séjour, le coprésident du Parti de gauche se penchera particulièrement sur les projets d’autonomie énergétique de l’île. Il abordera également les problématiques de l’octroi de mer et des négociations APE en cours au niveau européen. Il rencontrera enfin les dirigeants du PCR. La visite de Jean-Luc Mélenchon est coordonnée par Jean-Hugues Savigny et Pascal Basse, respectivement secrétaires des comités du Parti de gauche nord et sud.


Jean-Luc Mélenchon est arrivé à la Réunion Dimanche 17 Avril 2011 - 11:15 Julien Delarue]

Jean-Luc Mélenchon et une délégation du Parti de gauche sont arrivés ce matin à Saint-Denis, une visite de deux jours dans notre île. Adoubé par le Parti communiste français, Jean-Luc Mélenchon pourrait se présenter en tant que candidat officiel du PC et du Front de gauche pour l'élection présidentielle de 2012.

Jean-Luc Mélenchon est arrivé ce matin à la Réunion dans le cadre d'une visite de deux jours. Il est accompagné par une délégation du Parti de gauche composée de François Delapierre, secrétaire national au programme, Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l’écologie, Céline Meneses, membre du Bureau national en charge des questions européennes, Charlotte Girard, responsable de la formation. Une visite coordonnée par Jean-Hugues Savigny et Pascal Basse, respectivement secrétaires des comités du Parti de Gauche Nord et Sud de la Réunion.

Jean-Luc Mélenchon se penchera particulièrement sur les projets d’autonomie énergétique de l’Ile, précurseurs de la planification écologique défendue par le Front de Gauche. Il abordera également les problématiques de l’octroi de mer et des négociations APE en cours au niveau européen. Il sera enfin l’occasion de rencontres avec les militants progressistes réunionnais.

Au programme de cette visite, une rencontre avec le syndicat CGTR Ports et Docks sur le thème de "La Réunion dans la mondialisation, libre-échange ou relocalisation", un déjeuner avec Roland Robert, président de l'Association des maires de la Réunion, une rencontre avec Paul Vergès au siège du PCR au Port.

Mardi, Jean-Luc Mélenchon sera dans le sud pour visiter une exploitation de canne, par la suite il rencontrera Philipper Berne et Elie Hoarau pour la présentation des projets d'énergie marine et de la barrière corallienne.

Le soir il tiendra un meeting à 18 heures au gymnase Dumesgnil à la Possession sur "la révolution citoyenne", puis avant de repartir pour Paris, il rencontrera les organisations du mouvement social à la Réunion.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 20 Avr 2011, 19:28

Jean-Luc Mélenchon rend hommage à Paul Vergès Publié : lundi 18 avril 2011 à 20:37

Le co-Président du Parti de Gauche et député européen Jean-Luc Mélenchon était l’invité du 19 heures d’Antenne Réunion. Candidat déclaré à la présidentielle de 2012, il a profité de sa visite officielle dans notre département pour rencontrer le leader de l’Alliance - PCR, avec qui il s’est longuement entretenu ce lundi.
Jean-Luc Mélenchon a profité de son intervention télévisée pour rendre hommage à Paul Vergès qu’il n’hésite pas à décrire comme une "personnalité fascinante et singulière", un homme "qui possède une vision à long terme, est capable de saisir les tendances profondes et peut faire des réponses concrètes".
Le co Président du Parti de Gauche s’est également exprimé au sujet des tractations au sein du Parti Socialiste, livrant un avis partagé sur la candidature probable de Dominique Strauss-Khan. Jean-Luc Mélenchon achèvera sa visite officielle demain. Il participera notamment à un meeting sur la révolution citoyenne.
Retrouvez dans la vidéo jointe l’intégralité de son interview sur le plateau du journal d’Antenne Réunion.


Jean-Luc Mélenchon en visite au Port Publié : lundi 18 avril 2011 à 10:57 - Modifié : 18/04/2011 à 11:19

Arrivé dimanche 17 avril à la Réunion, le député européen et co-président du Parti de Gauche Jean-Luc Mélanchon est sur le terrain depuis ce matin. Prévu sur deux jours, ce déplacement politique vise avant tout à présenter son projet de révolution citoyenne pour 2012. Accueilli à la mairie du Port à 10h00, ce député européen a prévu de rencontrer les dockers et visiter les installations portuaires de la Réunion.


Le député européen et co-président du Parti de Gauche est en visite officielle sur le département jusqu’au mardi 19 avril. Jean-Luc Mélenchon est actuellement au Port afin de visiter les installations portuaires.

Accueilli par Michel Séraphine - adjoint au maire du Port -, Jean-Luc Mélenchon souhaite avant tout faire passer ses idées. En ce sens, il tient actuellement un discours face à une quarantaine de travailleurs de la CGTR, au foyer des dockers du Port. Le co-président du Parti de Gauche expose des solutions pour l’avenir, tout en affichant ses ambitions : "éradiquer l’illettrisme, développer l’enseignement professionnel ainsi que l’économie énergétique". Au coeur de son discours, Jean-Luc Mélechon insiste sur l’importance de "se battre contre la résignation".

Au cours de sa visite, ce député européen candidat pour l’élection présidentielle de 2012 a également prévu d’étudier les projets initiés pour assurer l’autonomie énergétique de l’Ile. Jean-Luc Mélenchon souhaite aussi se pencher sur les conséquences néfastes des politiques européennes de "concurrence libre et non faussée" sur la culture de la canne et sur la réforme de l’octroi de mer.

Enfin, le co-président du Parti de Gauche présentera son projet de révolution citoyenne lors d’une réunion ouverte à tous.


JEAN-LUC MÉLENCHON À LA RENCONTRE DES TRAVAILLEURS DU PORT
« Ce ne sont pas vos problèmes qui vous rendent originaux, mais vos solutions » mardi 19 avril 2011 Céline TABOU

Hier au Port, Jean-Luc Mélenchon, député européen et co-président du Parti de Gauche a rencontré des élus de la mairie du Port et des dockers au Foyer des dockers au Port. Durant une heure, l’homme politique a fait un exposé sur les enjeux de la libéralisation à La Réunion et en France.

Première étape de la visite du candidat à la présidentielle, le Foyer des dockers où Jean-Luc Mélenchon est accueilli par Michel Séraphine et de nombreux syndicalistes.

Introduit par Michel Séraphine, Henri Hippolythe, Paulette Lacpatia et Alain Dreneau, Jean-Luc Mélenchon a exposé les effets néfastes de « la concurrence libre et non faussée » édictée par l’Union européenne. Il a également salué les avancées en matière d’énergie renouvelable lors d’une visite à la Ravine à Marquet. « Ce ne sont pas vos problèmes qui vous rendent originaux, mais vos solutions », a-t-il déclaré.

Une nouvelle gouvernance pour le port

Dans son allocution, Michel Séraphine a mis en avant les différentes réformes européennes proposées pour transférer l’outillage et le personnel du public vers le privé afin de rendre plus "compétitifs" les ports de France. Face à cette réforme, les dockers avaient tenu à exprimer leur opposition en mettant en place des piquets de grève. « Ce que nous voulons concrètement est une nouvelle gouvernance, aujourd’hui le port est commandé par trois têtes, nous voulons qu’il soit un établissement public avec un conseil de surveillance, un conseil de développement et un directoire ».
Député européen, Jean-Luc Mélenchon siège dans le même groupe qu’Élie Hoarau. Et les deux parlementaires défendent les intérêts des travailleurs menacés par ce projet. Michel Séraphine a expliqué : « nous ne voulons pas que La Réunion soit une économie de comptoir, car le port est d’un intérêt général et un outil au service économique de La Réunion. » En appui, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que « tout problème à une solution, pas seulement une, mais plusieurs pouvant servir à tout le monde ».
Fustigeant l’attitude de l’Union européenne qui veut « de manière abstraite et aveugle, sans prendre en compte les spécificités de chacun, mettre en place une concurrence libre et non faussée ». Ce dernier a indiqué que les élus européens ne devaient pas mettre en place cette concurrence « n’importe comment, n’importe où, car cela revient à dire que tout ce qui est du bien commun sera vendu au privé pour le profit ».

« La sécurité de l’emploi est primordiale »

« La sécurité de l’emploi n’est pas un privilège, mais une garantie. Aujourd’hui, ils nous font peur avec leurs contrats précaires », et la crise financière et économique, il est donc « aujourd’hui, normal de se révolter et de rappeler que derrière toute richesse, il y a un être humain ».
Mettant en avant la transmission des compétences et des savoir-faire, il a argué qu’un « ancien peut transmettre ses connaissances à un nouveau, renouvelant le travail et permettant de meilleures conditions de travail et une évolution du métier avec de nouvelles techniques et savoir-faire ». « Dans le travail, il y a une science et un savoir qui perdureront grâce à la sécurité de l’emploi qui doit être conservé ».
« Il y a-t-il une limite à l’exploitation, certains diront non, mais il y a la résistance à l’exploitation. Car à la fin, tout sera emporté par les libéraux, car l’extension sans fin du champ de la concurrence libre et non faussée aura pour résultat des catastrophes économiques, sociales et écologiques. Nous devons donc nous battre et lutter pour une qualité de vie meilleure, ce n’est pas un privilège ».
Cette qualité de vie devra passer par l’autonomie énergétique et alimentaire, « il faut trouver des solutions aux problèmes d’autonomie, car la Droite dit toujours « on va continuer comme ça », ils sont d’ailleurs prêts à vous vendre une centrale nucléaire ». Mais, pour atteindre ces autonomies, Jean-Luc Mélenchon met en avant l’importance de l’éducation tant l’enseignement supérieur que professionnel. « L’éducation ne peut pas être privatisée, il faut se battre pour récupérer les nombreux postes supprimés ». Le co-président du Parti de Gauche préconise le « savoir et l’obligation de progresser », car c’est la « révolution citoyenne qui permettra de mettre en place la solidarité, la coopération, et surtout le pouvoir au peuple ».

Céline Tabou

Réactions à la venue de Jean-Luc Mélenchon

Jean-Hugues Savigny, organisateur de la venue de Jean-Luc Mélenchon
« Il est venu prendre le pouls économique, social et les voies de développement dans l’Outremer et notamment à La Réunion, qui est le département le plus peuplé. Le débat entre lui et les dockers au foyer a essentiellement porté sur la relocalisation, l’autonomie énergétique et alimentaire à La Réunion, mais dans toutes les îles d’Outre-mer. Nous avons tenu à organiser cette première visite au foyer des dockers car même avec un développement endogène, le port reste un passage obligé. Nous n’avons pas à La Réunion de matière première, les dockers sont en première ligne dans le développement de notre économie. »

Henri Hippolyte, conseiller général et municipal du Port
« C’est un honneur et un plaisir, car il apporte sa vision par rapport à des problématiques majeurs pour nous notamment dans le social et l’économique. Il parle avec cœur, et dit ce que l’on a toujours prôné “Nou le kapab”, car nos propres solutions peuvent nous permettre d’avancer et de faire face à l’avenir. Demain, l’autonomie énergétique et alimentaire est une idée pour faire avancer l’intérêt général.
Jean-Luc Mélenchon a le même discours que Paul Vergès. C’est intéressant de voir que les solutions sont dans nos mains et qu’une personne venue de Paris ne nous dit pas “La France fera pour vous”. On a là un homme qui croit fermement aux capacités des Réunionnais. Paul Vergès avait raison là-dessus, car on entre dans une ère de responsabilité, ce qu’il disait n’était pas un hasard, car l’avenir de La Réunion est dans nos mains à nous de faire des propositions, mais surtout de prendre nos responsabilités pour notre pays ».

Paulette Lacpatia, conseillère municipale
« À quelques mois de la présidentielle, la venue de Jean-Luc Mélenchon est une chance pour La Réunion surtout pour son projet, et les propositions qu’il va faire pour La Réunion. L’avenir nous dira, mais ce que nous attendons de l’homme de progrès qu’est Jean-Luc Mélenchon qui partage notre philosophie, est un projet viable pour l’Outre-mer, car nous en avons vraiment besoin. Au-delà des propositions, nous attendons que des choses soient faites pour faire face aux difficultés économiques et sociales dans l’Outre-mer. »
Nico37
 
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 21 Avr 2011, 22:03

JEAN-LUC MÉLENCHON, CO-PRÉSIDENT DU PARTI DE GAUCHE
« Le volcan social gronde » jeudi 21 avril 2011 Geoffroy GÉRAUD-LEGROS

Le bilan de la visite à La Réunion de la délégation du Parti de gauche au travers des réponses de Jean-Luc Mélenchon à 6 questions.


Jean-Luc Mélenchon : « Je propose le rassemblement comme moyen du renouveau et de la dynamique. Chacun restant ce qu’il veut être, néanmoins tous unis, nous sommes une force considérable. C’est ce que nous demande la société ». (photo Toniox)

La question de l’autonomie énergétique était au centre de votre voyage à La Réunion. Avez-vous tiré des enseignements ?

Ce qui compte dans l’objectif d’autonomie énergétique, c’est la dynamique qu’il engendre. D’abord chacun prend conscience de l’impact environnemental du mode de production de l’énergie. C’est la sortie de l’irresponsabilité écologique. Ensuite c’est une prise de conscience de l’état de la dépendance où se trouvent nos peuples à l’égard des matières premières du modèle actuel : gaz, pétrole, uranium. Cette dépendance est cause de violences et de guerres, que ce soit contre des fournisseurs rebelles ou des concurrents trop rudes. La guerre d’Afghanistan n’a pas d’autres causes. Enfin, la quête de l’autonomie énergétique déclenche une course à la recherche théorique ou technique, extrêmement tonique pour la société, sa jeunesse et son niveau de qualification. Des millions d’emplois socialement utiles et écologiquement urgents sont à la clef. Voilà les enjeux. L’autonomie énergétique et la relocalisation de sa production sont une locomotive du progrès humain. Cette argumentation va être au cœur de mon programme de planification écologique.

À quel sens cette question de l’énergie est-elle, selon vous, politique ?

Il y a l’enjeu de la paix et de l’orientation du progrès technique que je viens d’évoquer. Mais l’objectif de la relocalisation de la production énergétique permet aussi de construire un modèle social nouveau d’organisation de la production et de l’échange. C’est de la politique cent pour cent. Notez que mettre en chantier un changement de cet ordre crée des millions d’emplois stables et qualifiés. C’est un élément essentiel du rapport de force social.

Vous avez eu l’occasion d’échanger avec des élus et des dirigeants communistes, comme Paul Vergès, Roland Robert, Pierre Vergès, Claude Hoarau... que retirez-vous ces rencontres ?

Je connaissais plusieurs d’entre eux. J’en ai découvert plusieurs autres. Ce sont des personnalités que l’on gagne à connaître pour comprendre leur capacité à influencer la société réunionnaise. J’ai dit que Paul Vergés est une figure qui parle à toute la gauche française. Je n’ignore rien des polémiques qu’il peut susciter. Il va toujours ainsi d’un personnage au puissant charisme. Mais ce qui compte, par delà nos appréciations sur un homme, c’est ce qu’il apporte au bien de toute la société. Ceux qui ne le voient pas à propos de Paul Vergès passent à côté d’une grande source de l’identité réunionnaise.
D’autre part, mon séjour m’a permis de faire la connaissance de la très jeune génération des dirigeants de gauche. J’ai été très impressionné par le niveau et l’acuité des approches de Béatrice et Gilles Leperlier, par exemple. Enfin je crois que j’ai entamé une relation détendue et fraternelle avec Ivan Hoarau de la CGTR et j’ai l’intention de continuer à le consulter à l’avenir.

Vous avez eu un contact répété avec des acteurs du mouvement social. Quelles impressions en retirez-vous ?

Le mouvement social est à l’image de la société réunionnaise dont il constitue une aile marchante très avancée. J’y constate un sens des responsabilités qui rend plus angoissant leur appel. Tous m’ont parlé de l’impasse du modèle social actuel. Tous m’ont parlé d’une société épuisée par la pauvreté et le chômage. La discussion avec les jeunes m’a permis de prendre la mesure des frustrations immenses qui couvent. Personne ne pourra dire qu’il n’a pas été prévenu ! Le volcan social gronde. Fou qui l’oublie.

Lors du meeting que vous avez tenu à La Possession, vous avez affirmé que les schémas du centre ne pouvaient être plaqués sur des réalités différentes, dont la nôtre. Pouvez-vous développer cette idée ?

Je ne dis rien d’autre que ce qu’en disent les progressistes réunionnais. Mais dans le moment cette formule prend une force spéciale. Le modèle du centre, c’est celui de la Commission européenne. C’est le modèle du libre-échange et de la concurrence libre et non faussée. Pour La Réunion cela veut dire la destruction de toute production locale et le retour au modèle de l’économie de comptoir. La canne est menacée de mort par la libéralisation du marché européen du sucre. Non seulement toute l’activité économique qui va avec est menacée mais aussi les 20% de l’électricité locale produite avec la combustion de la bagasse. Et tout ça pourquoi ? Pour quelques centimes, et même moins, d’économie dans l’agroalimentaire. Mais à l’inverse, testons l’idée que les Outremers peuvent proposer un chemin de progrès que le centre est incapable de penser, parce l’illusion de sa puissance actuelle l’aveugle. Ainsi à propos de l’autonomie énergétique. Ou bien du modèle de co-développement. Ou de la nouvelle frontière de déploiement humain que sera la mer.

Vous avez évoqué la nécessité du rassemblement de l’autre gauche. Pouvez-vous en dire davantage ici ?

La gauche est en impasse dans le monde aussi longtemps qu’elle s’en remet à la social-démocratie. La cause est dans l’incapacité de son modèle affronter la réalité du capitalisme de notre époque. Voyez la situation en Grèce où le président de l’internationale socialiste, premier ministre, se charge d’appliquer les diktats des banques. Mais nous, l’autre gauche nous sommes impuissants du fait de notre éparpillement et de notre difficulté à faire de nos idées un programme gouvernemental cohérent. Du coup les petites forces s’aigrissent et se réfugient dans le témoignage impuissant. Et les grandes organisations de notre mouvance se condamnent à des arrangements déroutants, du fait de leur difficulté à trouver une majorité. Je propose le rassemblement comme moyen du renouveau et de la dynamique. Chacun restant ce qu’il veut être, néanmoins tous unis, nous sommes une force considérable. C’est ce que nous demande la société. Rien ne serait plus absurde qu’un monde condamné à l’alternance entre la droite des banques et la gauche du FMI. Ce n’est pas de cela dont la société a besoin.

Propos recueillis par Geoffroy Géraud-Legros
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 22 Avr 2011, 18:33

24 heures dans la vie de Mélenchon : Qui est vraiment le héraut de la gauche de la gauche ? Par VIOLAINE DE MONTCLOS Le Point - Publié le 14/04/2011 à 02:43 - Modifié le 22/04/2011 à 11:41

Dans une autre vie, Jean-Luc Mélenchon était enfant de choeur. L'aube blanche, les oreilles décollées, les prières en latin qu'il ânonnait gamin dans les églises catholiques de Tanger : on songe à ce Mélenchon-là en observant, sur le plateau du Grand Journal, l'homme vociférant qu'il est devenu. La famille, pied-noire et sans le sou, était viscéralement athée. Mais la mère était convertie. Alors, par amour pour elle, dans le Maroc de son enfance qui est son paradis perdu à lui, le petit Mélenchon a parfois servi les curés. Autre temps, autre messe : ce jeudi 3 mars 2011, dans ce temple de la branchitude qu'est Le Grand Journal de Canal+, l'aube blanche est au placard. Il aboie. Il mord. Dénonce "les amis libéraux de monsieur Aphatie". Mouline l'air de l'index. Joue les bouffeurs de journalistes. Au coeur de cette "machine à fabriquer des archétypes" qu'est à ses yeux le système médiatique, il s'est choisi un masque et exécute sa partition, depuis des mois, les yeux fermés. Attaques personnelles. Gesticulations. Verbe tonitruant, si possible outrancier.

Qu'il est ardu de reconnaître, sous les traits de cet homme bilieux qui s'agite sous les projecteurs, celui qui quelques heures plus tôt parlait à voix chuchotante de Jaurès, Olympe de Gouges, Louise Michel. Début d'après-midi, ce même jeudi. Dans le train qui le ramène de Nîmes, le ronronnement du TGV en sourdine et la campagne glissant en reflet sur ses iris sombres, Jean-Luc Mélenchon convoque les ombres tutélaires de la gauche historique française. Avec le regard concentré de ceux qui entendent mal - il est dur d'oreille de naissance -, se passant une main en battoir dans sa tignasse épaisse, il évoque cette gauche jacobine qu'il considère trahie, développe une pensée ample, irriguée de mille références et d'un sens tragique de l'action publique : un érudit, un politique vertébré par l'histoire, qui va pourtant dans quelques heures donner encore une fois raison à ceux qui l'affublent, nez bouché, du nom de "populiste". Il le sait. À vrai dire, il y compte." Je parle dur pour que ceux qui n'écoutaient plus prêtent à nouveau l'oreille. Ce que pense de moi la classe moyenne supérieure ne m'intéresse pas. Ce sont les miens que je veux rallier."

Provoc

Ce matin, dans le village du Gard où il est allé appuyer la candidate du Parti de gauche, le maire d'un village voisin lui a brusquement attrapé le bras et s'est mis à pleurer. Pas de caméras pour saisir l'instant : le court tête-à-tête des deux hommes, les militants qui s'écartent et une voix qui lance "Jacques, répète-le tout fort, ce que tu dis à M. Mélenchon." Jacques raconte à voix haute : ces administrés qui n'ont plus de quoi payer le chauffage, plus de quoi régler la cantine des mômes, toutes ces vies gâchées par la crise qui viennent lui demander des comptes. Et lui, le maire, qui n'a rien à répondre et n'en dort plus la nuit. "Et dire qu'on trouve que j'en fais trop, tonne à sa suite Mélenchon. Il y a pourtant une autre voie, mais il faut croire que c'est possible. Qu'ils s'en aillent tous !" Il n'est pas grand, on se pousse pour le voir. C'est drôle, au milieu de ces militants, de ces curieux en jean, en pull, il est le seul à porter un costume. Complet de velours noir, cravate cramoisie saisie dans la collection, innombrable, qu'il a héritée de son père et de son grand-père. Il n'y déroge jamais. Manière à lui de rappeler invariablement qu'il est bien de ceux qui gouvernent, pas de ceux qui allument des feux. Sauf qu'il a toujours cru aux vertus du verbe agressif. C'est d'ailleurs à ces mots fiévreux qui parfois le dépassent qu'il doit son épiphanie politique.

Printemps 2005. En campagne pour le non au référendum, il est en meeting à Soissons, devant un public populaire atone. Du haut de la tribune, il tente d'éveiller l'auditoire. Monte en puissance, montre les poings, se laisse au fond déborder par sa propre fougue. Près de lui, Marie-George Buffet pâlit. Mais il est trop tard pour baisser d'un ton. "J'en étais moi-même effrayé, mais j'ai quand même hurlé Châtiez-les ! et, là, j'ai vu la salle entière se lever d'un bond, crier avec moi, comme si j'avais d'un coup retiré un couvercle. Alors j'ai compris. J'étais de ceux qui avaient mis ce couvercle sur leur rage, qui s'étaient coupés du peuple de gauche, j'étais de ce parti parlant au nom de la classe supérieure, indifférent à la déroute des petites gens." Ce soir-là, le compte à rebours du divorce s'enclenche. Le "vieux" n'est plus là. Jospin, qu'il estime, a déserté. Entre François Hollande, dont il exècre l'humour désabusé, et Emmanuelli, qui bougonne, "mais a renoncé à se battre", Mélenchon n'est plus chez lui au PS. Depuis le début des années 2000, c'est en Amérique du Sud, qu'il connaît bien depuis son soutien au MIR - Mouvement de la gauche révolutionnaire chilienne - durant les années soixante-dix, qu'il va de plus en plus souvent "mettre les doigts dans la prise". Il y a là-bas des gens qui se battent, des révolutions citoyennes en marche. Mélenchon en revient chaque fois avec des ailes. Et une idée de plus en plus précise du rôle qu'il veut jouer dans la pièce. Être la mauvaise conscience de la gauche. Ou bien, si tout le système s'effondrait, "son homme providentiel". On suppose qu'il plaisante. Mais il a dit ça sans sourire, en faisant mine d'y croire, du haut de ces 6 % qui font tellement ricaner ses anciens amis. "Prenez-moi pour un fou, mais dans les révolutions par les urnes qui ont eu lieu en Amérique du Sud, c'est toujours un homme de l'Ancien Monde qui a fait le pont avec le nouveau. Quand la peur du déclassement est aussi forte qu'elle l'est actuellement en France, il suffit d'un rien pour que tout bascule. Alors je me mets en situation d'être cet homme-là. Si demain il fallait gouverner, je saurais comment m'y prendre."

Intimité

Depuis des mois, il vit comme un athlète. Poids surveillé au gramme près, sommeil surveillé par un médecin, journées d'enfer orchestrées à la minute près par une équipe qui connaît sa détestation de l'improvisation. "Allez, à cheval": ce soir, à Dole, le nez sur la pendule, il houspille ses troupes de crainte de rater le train. En psychorigide des horaires, il est en avance sur tous les quais de gare. Nîmes hier. Dole aujourd'hui, où il vient encore, en quelques heures, d'aimanter tant de désespoirs : agriculteurs en faillite, profs au bord de la crise de nerfs se bousculant pour prendre le bonhomme par l'épaule, attirer son regard, lui confier leurs bouts d'existence spoliée. Il a bien fallu s'habituer à cette intimité que les gens s'inventent avec lui, à cette façon qu'on a de le toucher, de l'envahir.

Son charisme, il le sait, provoque depuis longtemps des haines et des adorations souvent irrationnelles. Alors, dans les foules, qu'il commence à craindre, il est protégé par une petite bande menée par un ami, philosophe et karatéka. Et puis, pour supporter le rapt permanent qu'on fait de sa personne, il admet qu'il "verrouille les cavernes intérieures" : entendez sa vie privée, imprenable.

À Dole, après le comité d'accueil, on lui a passé le micro. La salle lui était tout acquise, mais il a quand même fait le show, électrisé son monde. Ce don oratoire, c'est sa force. Il le travaille, le perfectionne sans fin, s'imprègne des techniques de ceux dont il a admiré le verbe - Poperen, Badinter - et prépare ses discours comme des épreuves sportives, toujours une formule en stock, au cas où le temps presse, pour le "salto arrière final". Avec les années, avec la rupture, les mots se sont musclés, le visage s'est creusé. Au prix d'un régime draconien, il a évacué 12 kilos et perdu les joues rondes qu'il arborait ministre. Ministre délégué à l'Enseignement professionnel : il avait failli refuser. C'est sa mère, tempérant son orgueil, qui l'avait décidé. Deux ans à griller quatre paquets de cigarettes par jour, à se démener pour faire marcher au pas l'escadron de techniciens qu'on lui avait collé. Il avait aimé ça. Et détesté, aussi, l'erreur anecdotique qu'avait commise Jack Lang, écorchant son prénom à leur première conférence de presse commune. Jean-Pierre au lieu de Jean-Luc. C'était il y a dix ans, il n'a toujours pas pardonné...

Orgueil fou

Il y a de cela, aussi, dans l'histoire de sa rupture avec le PS, un orgueil un peu fou, un réflexe de classe viscéral d'un homme que les têtes d'affiche du parti ont souvent traité, du moins le croit-il, comme un plouc perdu parmi les énarques. "Je n'ai jamais supporté leur condescendance. Hollande faisant si peu de cas, en réunion, de mes remarques, lui qui était encore en couches-culottes à l'Ena quand je faisais évader des partisans d'Allende. Ce mépris a fini par me rappeler ce qui nous séparait." Lui, c'est une blessure qui le met à part, un exil qu'il a souvent raconté. La rudesse du pays de Caux, où il est parachuté, à 11 ans, après son enfance marocaine. Le père n'a pas fait d'études, il est télégraphiste. La mère est institutrice, et on ne roule pas sur l'or. Mais à Tanger, il y a la mer, le soleil, la compassion aussi pour une misère ambiante qui vous fait forcément mieux accepter la vôtre. Les parents divorcent, sans drame, quand Jean-Luc a 8 ans. Mais l'arrachement au pays, deux ans plus tard, est une violence dont il se remet mal.

Dans cette Normandie où le petit pied-noir a la peau un peu trop tannée, il commence, dans les couloirs des barres HLM d'Yvetot, une "carrière de bicot". "Ma soeur a bien vécu tout ça, mais, pour moi, ça a été un drame." Et l'origine de tout. Manque le détonateur. Suivant la mère et son nouvel époux, les enfants font leur scolarité à Lons-le-Saunier. C'est là, en classe de première, que Mai-68 le cueille. "Il avait déjà lu beaucoup, se souvient son ami Christian, et il avait un don pour parler en public. À 17 ans, il tenait une salle." Le trotskisme l'emporte comme une vague. Pour se payer ses études de philo - il ira jusqu'à la licence -, il fait pompiste, pion, ouvrier d'entretien. Pige, à La Voix du Jura, sous un nom d'emprunt. Et puis rencontre celui dont il refuse encore obstinément de dresser l'inventaire posthume. "Le vieux" : Mitterrand. "C'était en 1972, il était en campagne à Besançon. On m'avait envoyé lui porter la contradiction, moi, le petit trostkard chaud comme de la braise. À 20 ans, on est dans la théorie. Moi, je pensais système, mais lui, il parlait du bonheur : j'ai été retourné."

Déchirure

Le parti devient sa famille. Il en devient l'un des secrétaires de fédération l'année où son héros s'empare de l'Élysée, en gravit vite, en bon soldat, tous les échelons locaux et nationaux, est élu en 1985 plus jeune sénateur de France et se persuade longtemps qu'il peut de l'intérieur essayer d'infléchir la ligne : la conversion à cette social-démocratie qui trahit, selon lui, les racines populaires de la gauche historique. Il y croit jusqu'en 2005, jusqu'à la déchirure. "Aucun des actuels dirigeants de ce parti n'a eu d'engagement syndical", avance-t-il comme preuve évidente du divorce du parti avec "les petites gens".

Sur le plateau de Canal+, après le duel avec Aphatie, un sketch est diffusé : Mélenchon singé en syndicaliste, moustachu populeux, prolo à la "Camping". En médaillon, la tête de Mélenchon, le vrai, découvrant les images. L'atteinte personnelle, la blessure si visible sous le masque tendu. Pour une fois, il ne répondra rien. Mais le lendemain, dans le train de Dole, il comptera tranquillement les points : "Tout ce que ce pays compte de délégués syndicaux découvre comment une chaîne comme Canal+ les considère. À chaque coup que les médias me portent, je gagne un peu plus des miens."


Les citations

Alain Minc

" Il possède une vraie culture, une vraie maîtrise de la langue, mais qu'il met au service du populisme le plus éculé et d'une vision de l'économie loufoque. C'est surtout un grand cynique, qui laboure le champ de l'extrême gauche mais vendra évidemment ce champ, sans aucun état d'âme, le moment venu. "

Jack Lang

" J'aime son brin de folie et je ne peux pas oublier la façon dont il a soutenu F rançois Mitterrand. Ce fut un bon ministre, solide, en fait assez conservateur. Je réprouve les attaques personnelles et les fureurs dont il s'est fait le spécialiste, mais le comparer au Front national est inique. "
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 23 Avr 2011, 18:35

PARTI DE GAUCHE DU CALVADOS

« S'agissant d'un lieu privé, le propriétaire nous indique qu'il se réserve le droit de faire appel aux forces de l'ordre et d'engager les poursuites à l'encontre de toute personne qui pénétrerait dans les lieu sans y être invité. Dès lors, les responsables du comité de Caen devront assumer toutes leurs responsabilités en toute connaissance ». Ainsi débute le courriel envoyé par les responsables départementaux du Parti de Gauche aux adhérents du Parti de Gauche de Caen.
Les exactions dont menaçaient de se rendre coupables ces militants : venir demander des comptes aux dirigeants de la coordination départementale du Calvados après des semaines de « brimades » dont ils sont victimes et dont le sommet a été atteint avec l’annonce du dépeçage de leur comité, façon de contourner le vote majoritaire des militants, ce qui permettrait par exemple de faire élire secrétaires de comités par une poignée d’adhérents des personnes qui jusque là étaient largement battus lors de l’élection du secrétaire du comité de Caen.
Tout a commencé le 14 décembre dernier lorsque l’un des comités locaux du Calvados, le comité de Lisieux, a décidé de faire main basse sur le Parti de Gauche du Calvados par la ruse et la fraude lors de l’Assemblée Générale ordinaire des adhérents. La commission nationale des conflits saisie a d’abord invalidé l’Assemblée Générale qui avait donné lieu à des irrégularités. Puis un deuxième membre de cette commission ayant décidé de réconcilier tout le monde par la force, acceptant de n’entendre qu’une seule partie, une seconde Assemblée Générale a été organisée. Elle a été boycottée par les militants caennais en particulier, pour protester contre la partialité des conditions dans lesquelles cette Assemblée Générale été organisée (violation des statuts, non respect des instructions nationales et même non respect des décisions de la Commission des conflits).
Depuis, les manœuvres pour détruire le comité de Caen ne cessent plus, tel le transfert de militants d’autres comités vers le comité de Caen et la volonté affichée de priver ce comité de certains de ses militants en les transférant de force vers d’autres comités.
C’est pourquoi les militants caennais du Parti de Gauche avaient décidé de se rendre à la réunion de la coordination départementale pour exprimer leur volonté concernant le fonctionnement de leur comité et poser quelques questions simples : où est passée la caisse du comité de Caen alimentée par les reversions de cotisation de ses adhérents ? Pourquoi les responsables du comité de Caen ne sont ils plus informés lorsqu’il y a de nouvelles adhésions sur leur comité ou des demandes de contact ? Pourquoi les représentants du comité de Caen n’ont ils plus accès à la boite mail du Parti de Gauche du Calvados et ne sont ils pas non plus informés des courriels envoyés par nos partenaires et ni invités aux rencontres unitaires organisées dans le cadre départemental ? Pourquoi les représentants du comité de Caen ne sont ils pas informés de la tenue des réunions de la coordination régionale ni invités à y participer ?
Et plus globalement, pourquoi les représentants du comité de Caen ne sont ils jamais consultés sur les décisions prises au nom du Parti de Gauche du Calvados en dehors des réunions du comité, comme par exemple le soutien aux cantonales d’un candidat PCF ayant refusé l’étiquette « Front de Gauche » mais dont les affiches arborèrent à notre grande surprise le logo Parti de Gauche à côté de ceux du PS et du PRG ?
Il semblerait que Charles Marsault, co secrétaire du Parti de Gauche du Calvados, et Karinne Gualbert, co secrétaire du Parti de Gauche du Calvados, membre du bureau du conseil national du Parti de Gauche, ne sont pas pressés de répondre à ces questions.

Les dirigeants nationaux du Parti de Gauche qui jusqu’ici ont détourné le regard entendront ils enfin l’appel au secours des militants et finiront ils par donner une suite à la demande qui leur a été adressée de dissoudre une coordination départementale illégitime et malfaisante et à rendre leur autonomie aux comités locaux dans l’intérêt de tous ?
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 25 Avr 2011, 08:41

RÉUNION PUBLIQUE À LA POSSESSION AVEC JEAN-LUC MÉLENCHON
« Nous avons besoin d’une implication concrète et complète pour que réussisse le changement »
mercredi 20 avril 2011 Céline TABOU

Lors d’un chaleureux meeting hier soir à La Possession, Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel pour les Réunionnais et surtout les jeunes qui « ne se résigneront pas, la Révolution Citoyenne est en marche, le peuple et les jeunes doivent prendre le pouvoir ».

Au premier rang : Roland Robert, maire de La Possession, François Delapierre, secrétaire national du Parti de Gauche au programme, Marcelle Puy, suppléante de Roland Robert au Conseil général, Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, Paul Vergès, président de l’ONERC et Jean-Hugues Savigny, secrétaire du Comité Nord du Parti de Gauche à La Réunion. Un meeting a clôturé en beauté le séjour de la délégation du Parti de Gauche. (photo (...)

Après une journée dans le Sud où elle a notamment rencontré Élie Hoarau, la délégation du Parti de Gauche conduite par Jean-Luc Mélenchon a continué sa visite par une participation à une réunion publique à La Possession. C’est au gymnase Dumesgnil, à proximité de la place rendant hommage aux victimes de l’Ordonnance Debré que le rendez-vous était donné hier soir à 18 heures.
C’est tout d’abord Jean-Hugues Savigny, responsable du Comité Nord du Parti de Gauche à La Réunion qui a ouvert le meeting. C’est ensuite Roland Robert, conseiller général et maire de La Possession, qui a souhaité la bienvenue à la délégation du Parti de Gauche. Après cet accueil chaleureux, Jean-Luc Mélenchon a fait un exposé sur le concept de "révolution citoyenne".
Devant les militants, des élus du conseil municipal de La Possession, dont Jean-Hugues Savigny, coorganisateur de la venue du candidat à la présidentielle avec Pascal Basse, et des responsables politiques tels que Paul Vergès, président de l’Alliance, le co-président du Parti de Gauche a exposé ses « cinq grands projets ».

Le peuple au pouvoir

Fondé en 2009, lors des élections européennes, le Front de Gauche est une alliance initiée par le Parti communiste français (PCF) et le Parti de gauche (PG) afin d’agir « partout où le peuple se défend et invente des alternatives ». Son représentant national Jean-Luc Mélenchon a clamé devant le public, « nous sommes un parti de partageux, nous sommes pour la répartition des richesses ».
Du même titre que son ouvrage, “Qu’ils s’en aillent tous ! Vive la Révolution citoyenne », Jean-Luc Mélenchon a proposé le « changement des valeurs : la solidarité et l’écologie, plutôt que le chacun-pour-soi de la concurrence libre et non faussée. »
Ces cinq propositions : refondation républicaine de la France, partage des richesses, planification écologique, sortie du traité de Lisbonne et politique de la paix, devraient également avoir cours à La Réunion, « terre républicaine ». Au-delà de ces objectifs, Jean-Luc Mélenchon a mis l’accent sur la solidarité et le « grand mouvement de jeunes qui couve parmi la jeunesse réunionnaise ».

« La jeunesse porteuse d’avenir et d’un futur meilleur »

« Je propose ma candidature à toutes les forces de gauche, celles qui sont aujourd’hui éparpillées, celles qui sont divisées pour de bonnes raisons, mais nous, révolutionnaires, inflexibles, nous sommes encore là, nous sommes les protagonistes porteurs d’avenir » a expliqué le candidat à la présidentielle. Ce dernier a mis en avant la jeunesse et ce qu’elle pourra apporter à La Réunion, « la cause a besoin de vous » a-t-il déclaré. Arguant le besoin qu’a la jeunesse de se mobiliser, Jean-Luc Mélenchon a également lancé son appel à tous et à toutes, « parce que la tache est dix mille fois plus grande, dans un siècle qui commence, sans la main de fer qui décide de tout et sans le pouvoir de l’argent qui accompagnent les institutions politiques à sa mesure, nous devons être à la hauteur du défi qui se présente ».
Fustigent la social-démocratie qui veut corriger et accompagner le capitalisme, Jean-Luc Mélenchon a conclu en expliquant que ce « capitalisme ne peut pas être régulé, il faut un nouveau modèle de développement », où il s’agit d’une « politique de l’intérêt général, et non du pouvoir de l’argent ».
Après le meeting, Jean-Luc Mélenchon avait rendez-vous avec les représentants du mouvement social.

Céline Tabou
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 01 Mai 2011, 13:20

Eon et Voltaire

La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) vient de décider d’instruire la saisine d’Hervé Eon, paisible citoyen de Mayenne, membre du Parti de Gauche, condamné pour outrage au chef de l’Etat après avoir brandi un panneau « casse-toit-pov’con » sur le parcours de la voiture du président de la République à Laval en août 2008.

Cette phrase célèbre n’était pourtant qu’une citation du président de la République, devenue depuis lors le slogan d’une affiche et d’un autocollant du Parti de Gauche.

J’espère que la CEDH défendra dans cette affaire le droit à l’irrévérence que les amis de la liberté ont su arracher aux arbitraires de toutes sortes. Quelle que soit sa décision, le délit d’outrage ridiculise la France. Je rappelle que ce délit a été supprimé du droit français en ce qui concerne les chefs d’Etat étrangers du fait d’une décision de cette même cour. Le programme du Front de Gauche s'engage à faire disparaître cette survivance du droit d’ancien régime monarchique.

Communiqué du Parti de gauche
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 02 Mai 2011, 06:38

Meeting du Front de gauche au Gymnase Jappy (Paris 11ème) : 3/05.
POUR MENER UNE POLITIQUE DE GAUCHE EN FRANCE ET POUR CHANGER L’EUROPE

IL FAUT COMMENCER PAR DIRE NON AU PACTE EURO-PLUS SARKOZY - MERKEL

La crise économique, sociale et écologique est loin d’être finie et les gouvernements veulent la faire payer aux peuples. En France, les luttes sociales sont fortes pour défendre les hôpitaux, se battre contre les fermetures de classes, augmenter les salaires pour permettre de vivre dignement. Ces mobilisations défendent l’intérêt général contre l’enrichissement d’une minorité.

Alors que les banques et les actionnaires ont accumulé des profits énormes, l’Union européenne (UE) et ses gouvernements, sous la pression des marchés financiers et avec le concours du Fonds monétaire international (FMI), imposent une « super austérité » pour les peuples. Sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel, le pacte « Euro Plus » vient d’être imposé aux peuples européens lors du dernier Conseil européen des 24-25 mars.

Face aux mouvements sociaux d'ampleur qui mettent en cause ces cures d'austérité - en Grèce, en Irlande, en Grande Bretagne, en France et au Portugal, partout en Europe –, et alors que partout dans le monde des peuples se soulèvent pour en finir avec des régimes autoritaires, l'Union européenne est à contre courant de l'histoire. Ce pacte, c'est la mise sous tutelle des peuples à une politique de grande régression sociale.



Pacte pour l’Euro : décryptage d’une offensive contre les peuples
- « Renforcer la compétitivité », traduire par : comprimer les salaires, mettre en concurrence les travailleurs des pays européens.

- « Promouvoir l’emploi », traduire par : favoriser la précarité en promouvant la « flexicurité ».

- « Améliorer la viabilité des finances publiques », traduire par : allonger l’âge de la retraite, casser les services publics et niveler par le bas les droits sociaux.

- « Renforcer la stabilité financière », traduire par : imposer des plan d’austérités aux populations.

Le Parti de la gauche européenne (PGE), dont sont membres le PCF, le PG et la GU, est fermement opposé à ce pacte porteur d’une conception ultra régressive de la construction européenne. Il a lancé un appel à créer des fronts de résistance partout en Europe. De nombreuses luttes grandissent en Europe contre les plans d’austérité, contre la précarité. Des mobilisations se développent pour défendre les valeurs de service public, de biens communs, des conditions décentes de travail et l’augmentation des salaires.

En France, les mensonges de Sarkozy ne passent plus ! Pour se faire réélire en 2012, il tente de faire oublier les 5 années de dégradation sociale, économique et morale que la société a connu. Il multiplie les discours stigmatisants envers les immigrés, les Roms, les musulmans pour désigner des boucs émissaires. Ainsi, il ouvre dangereusement la voie à la politique du Front national de Marine Le Pen.

Pour barrer la route à la droite et l’extrême droite, il y a urgence à construire un nouvel espoir à gauche. Pour répondre à la crise, il faut une véritable alternative de rupture avec le libéralisme et le productivisme. Il faut une gauche décomplexée, qui soit prête à s’affronter aux marchés financiers, à se libérer du carcan du Traité de Lisbonne et à refuser les politiques d’austérité du FMI. C’est la condition pour engager une véritable politique de gauche en France, impulser les réformes radicales dont l'Europe a besoin et donner la priorité aux intérêts des peuples. C’est la démarche qu’a engagé le Front de Gauche depuis trois ans. Lors des dernières élections cantonales, le Front de Gauche est devenu la deuxième force à gauche, en voix et en sièges et la seule à progresser depuis les élections régionales. C’est un événement considérable que nous entendons amplifier à l’avenir. Aujourd’hui, dans nos forums, nous élaborons avec les citoyennes et les citoyens qui le souhaitent, le programme partagé que nous entendons porter dans les luttes et dans les urnes. Rien ne se fera sans l’implication populaire : construisez le Front de Gauche avec nous !

INTERVENANTS
Avec Patrick Le Hyaric, député européen de la circonscription ; Martine Billard, députée de Paris, Alexis Tsipras (Synaspismos, Grèce, vice-président du PGE) ; Mehrdad Payandeh (directeur du secteur politiques économiques financières et fiscales du DGB, Allemagne) ; Maité Mola (PCE , Espagne, vice-présidente du PGE).

Des représentants du mouvement social et associatif : Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac France, Jean-Marc Canon (CGT), Pierre Khalfa (co-président de la Fondation Copernic).

Christian Picquet, porte parole de la Gauche unitaire, Jean-Luc Mélenchon, député européen, co-président du parti de gauche, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du PGE.

Mardi 3 mai, 20 heures, Gymnase Jappy (2, rue Jappy, Paris 11ème, métro Voltaire ou Charonne, ligne 9)
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 03 Mai 2011, 21:34

[url=http://www.npa2009.org/content/jean-luc-mélenchon-à-la-réunion-la-pêche-aux-voix-…en-eaux-troubles]JEAN LUC MÉLENCHON À LA RÉUNION : LA PÊCHE AUX VOIX …EN EAUX TROUBLES ! jeudi 28 avril 2011[/url]

Le «coprésident» du PG vient de passer trois jours chez nous. Son voyage a été décidé et préparé exclusivement par son attaché parlementaire et celui d’Elie Hoareau (Parti Communiste Réunionnais) à l’Assemblée européenne sans même que les militants Réunionnais du PG n’aient été préalablement consultés. Certains d’entre eux –ainsi que des camarades du Front de gauche, membres de la FASE-, ont été traités par l’équipe de Mélenchon …«d’amateurs».

De fait, Mélenchon est apparu aux yeux de la presse, mais aussi de pas mal de militants comme «dans la pogne» de Paul Vergès, leader historique du PCR. Mélenchon n’a d’ailleurs pas lésiné sur la flagornerie «visionnaire», «j’en ferai mon ministre du développement durable»…

Il est vrai que le poids électoral du PCR est encore important à La Réunion (de l’ordre de 25% à 30%). Mais ce n’est pas la seule différence avec le PCF: la stratégie de Paul Vergès depuis fort longtemps est celle de «l’Alliance» , alliance tous azimuts pour l’essentiel avec des secteurs de la droite locale souvent peu ragoûtants. Un exemple parmi d’autres, celui du Conseil Général dont la majorité se compose de 11 PCR, 11PS et 11 droite dite «sociale» et MODEM, et dont la présidente Nassimah DINDAR, récemment réélue, est une UMP.

Sur le terrain social et économique, la stratégie de l’alliance mène à limiter les mobilisations et les revendications à ce qui peut être acceptable par l’Etat français ou les institutions européennes. Il y a recherche permanente d’un consensus avec le patronat local au motif qu’il existerait une aile authentiquement réunionnaise de la bourgeoisie avec qui un compromis historique serait nécessaire.

Là encore, nombreux sont les exemples:

En 2004, l’OCDE produit un «examen territorial» de La Réunion qui fixe les perspectives à vingt ou trente ans pour notre île. Ces perspectives se déclinent en maintien du chômage de masse, baisse du coût du travail, réduction des services publics… L’introduction de ce rapport est un long panégyrique de Paul Vergès.

En 2009 à la suite de la Guadeloupe se développent des mobilisations de masse à La Réunion. Le secrétaire de la CGTR appelle à la grève générale. Le mouvement est cassé par le PS et le PCR.

En 2010, une association d’aide aux personnes en difficulté, l’ARAST est liquidée par le Conseil Général, laissant 1200 salariés sur la carreau. Le PCR et le PS dirigent de fait cette collectivité et portent la responsabilité de cette liquidation.

Toujours en 2010, au moment du débat sur la défiscalisation outremer les élus du PCR, du PS prennent fait et cause pour le patronat et défendent publiquement un dispositif qui fait la part belle aux riches (50 000 euros de réduction fiscale en moyenne pour 10 000 foyers fiscaux) et qui a fait depuis longtemps preuve de son inefficacité.

De fait, le PCR mène une politique en aucun point différente de celle de la social démocratie.

Par contre, la fraction Vergès1 du PCR ne répugne pas de temps à autres à se donner une image de gauche, quand ceci peut se révéler payant électoralement. Elle est par ailleurs adepte du double ou triple discours, de gauche à l’Assemblée européenne, de droite à La Réunion. Son souci reste d’éviter à tout prix le surgissement d’une force politique à sa gauche qui pourrait faire basculer son emprise sur la société réunionnaise.

A de nombreuses occasions elle a pu prendre le contrôle puis réduire à néant des groupes comme le mouvement des citoyens de Chevènement, elle travaille dans le même sens avec une fraction des Verts, et donc tout récemment avec le PG et le FDG.

Le NPAR a toujours développé une orientation d’unité de la gauche de la gauche mais hors du PS et du PCR. L’intervention de Mélenchon à La Réunion au profit du seul PCR, pour glaner quelques voix aux présidentielles, rend bien plus difficile notre travail militant et celui de tous ceux et celles qui veulent un nouvel instrument politique de lutte dans notre île.

NPA Réunion, le 21 avril 2011.

1 Le PCR n’a aucune vie démocratique interne. Trois fractions qui se haïssent se partagent le pouvoir conservant une étiquette commune pour de seuls intérêts électoraux.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 04 Mai 2011, 23:34

Le Parti de Gauche salue la création de Rood en Flandres ! Samedi, 30 Avril 2011

Le leader de gauche Erik de Bruyn et ses partisan-e-s quittent le PS flamand.

La nouvelle est passée inaperçue en France. Elle n'est pourtant pas des moindres. Après des années passées à essayer (en vain) de ramener le SPA (Socialistische Partij Anders, membre du PSE et de l'Internationale socialiste) sur sa gauche, Erik de Bruyn et sa tendance (SPA Rood) ont rendu leur carte le week-end dernier pour fonder un mouvement de gauche flamand : Rood.

Erik de Bruyn est bien connu de la gauche flamande. Lors des primaires socialistes de 2007 pour l'investiture à la présidentielle, il avait obtenu pas moins de 34% des voix soit autant de départs potentiels ! Comme tou-te-s les membres de SPA Rood, il est très apprécié de l'autre gauche, les syndicalistes et les verts (Groen) en Flandres.

La création de ce nouveau mouvement est d'ores et déjà un succès. Rood a enregistré plus de 600 demandes d'adhésions en moins d'une semaine (la Flandres compte environ 7 millions de d'habitant-e-s) et une couverture médiatique nationale ininterrompue depuis huit jours.

L'objectif de Rood est sans ambiguïté. Le mouvement se veut le fer de lance d'un large front de toute l'autre gauche flamande contre la droite et le nationalisme flamand. Première étape (sauf à ce que des élections gouvernementales aient enfin lieu) : les élections communales de 2012. Les premières discussions en vue de la constitution de ce front devraient commencer.

Le Parti de Gauche salue avec enthousiasme la création de Rood et l'assure de son soutien et de sa fraternité.

Rood is troef ! Naar links en dan vooruit ! (Vive Rood ! A gauche toute !)
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 05 Mai 2011, 18:17

Jean-Luc Mélenchon: l'art de tisser sa toile antilibérale Par Franck Dedieu - publié le 04/05/2011 LExpansion.com

Economistes, syndicalistes et alters de tous bords : la galaxie Mélenchon regroupe des individualités hétéroclites fédérées par le non au traité européen.

Repères
1976 Il est nommé professeur de français dans un lycée technique à Lons-le-Saunier.
1986 Il devient sénateur de l'Essonne.
2000 Il entre au gouvernement de Lionel Jospin comme ministre de l'Enseignement professionnel.
2008 Il quitte le Parti socialiste et fonde le Parti de gauche.
2009 Il est élu député européen dans le Sud-Ouest.
2011 Il annonce sa candidature à la présidentielle de 2012.

Un self-made-man habillé en rouge ? Parti du PS fin 2008, les mains quasi vides, avec sa gouaille des faubourgs comme principal atout, Jean-Luc Mélenchon a choisi de se positionner en rebelle seul contre tous. Mais qu'on ne s'y trompe pas : au-delà de ses diatribes hautes en couleur, sa doctrine économique ne manque ni de cohérence ni de volontarisme. Pour l'élaborer, le coprésident du Parti de gauche a pu compter sur un noyau d'intellectuels dévoué à sa cause. D'abord, trois têtes bien faites d'économistes. Premier de ce triumvirat, Jacques Généreux, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris. Son idée de néoprotectionnisme a fait mouche chez Mélenchon, nostalgique d'une France industrielle et industrieuse.

Un normalien qui sert la cause du peuple

A l'inverse de son mentor, l'économiste chuchoterait presque, mais sa dialectique est tonitruante : "Les Européens savent comme personne produire des pneus, des meubles ou des produits agricoles, mais ils préfèrent les importer à moindre coût. Pour les dissuader d'acheter à l'extérieur, il suffirait de rétablir des taxes aux frontières de l'Union européenne." Toujours à Sciences Po, le normalien Marc Bousseyrol sert aussi la cause du peuple. Il a été l'auteur en 2009 de Vive la dette ! comme réponse au rapport sur les finances publiques du père-la-rigueur Michel Pébereau. Le livre autorise la dépense publique sans compter à condition de miser sur les grands travaux, les hôpitaux et les écoles. Un peu de provoc, beaucoup de social... Jean-Luc Mélenchon achète.

Mais, dans le genre rupture économique avec l'ordre actuel, la palme du plus révolutionnaire revient à Jacques Sapir, professeur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Intellectuel référencé chez les souverainistes, détesté des libéraux, il préconise "de s'asseoir sur les critères budgétaires imposés par Bruxelles pour donner l'exemple aux autres pays. Corsetées par les plans de rigueur, les autres nations suivront la France au nez et à la barbe des Allemands. Contraint et forcé, l'euro changera de logique ou disparaîtra." Bigre, un Valmy monétaire ! Mélenchon s'y verrait bien en général.

"Nous avons mis du vert dans un programme rouge, ce n'était pas gagné d'avance." Franck Pupunat, membre fondateur du Parti de gauche.

Pour le combat, il peut d'ailleurs compter sur son cercle de syndicalistes. Le très médiatique Xavier Mathieu, délégué syndical CGT de Continental à Clairoix, en fait partie. Un dur à cuire pas tendre avec son "patron", Bernard Thibault, qu'il accuse de "frayer avec le gouvernement", encore moins avec la sous-préfecture de Compiègne saccagée par ses soins.

Plus charpenté idéologiquement, Vincent Drezet, le secrétaire général du Syndicat unifié des impôts (Snui), un personnage clé à Bercy, concède "une certaine proximité avec Jean-Luc Mélenchon sur l'idée républicaine et redistributrice de l'impôt". Mais le penseur de la bande, encarté au Parti de gauche, se nomme Claude Debons, un cégétiste, ancien patron des transports à la CFDT. A l'origine de "29 mesures dans le projet", il défend l'idée d'un complément de revenus pour tous les travailleurs précaires.

"Regardez bien, le logo du Parti de gauche ne contient pas que du rouge, le vert occupe une place de choix", insiste Franck Pupunat, à la tête d'Utopia, un courant anciennement hébergé par le Parti socialiste. Il incarne la conversion "alter-écolo" de Jean-Luc Mélenchon.

D'anciens Verts écolo-"nonistes"

Martine Billard, députée de Paris, n'est pas pour rien dans cette mue environnementaliste. Cette transfuge des Verts, opposée au traité européen, est arrivée avec 200 militants écolo-"nonistes" dans son sac à dos, en décembre 2009. Avec son site "Les petits pois sont rouges", Corinne Morel d'Arleux, la jeune conseillère régionale en Rhône-Alpes, s'occupe de mettre une touche de fantaisie verte sur le programme de l'austère député européen.

La gauche sud-américaine fait aussi battre le coeur de Jean-Luc Mélenchon. Avec un faible pour l'Equateur : le président Rafael Correa compte parmi ses amis. Tout comme Pedro Paez, ancien vice-ministre des Finances et professeur à l'université de Quito. Sa théorie économique du bienvivir traverse le programme économique du Parti de gauche : la gratuité des premiers mètres cubes d'eau ou la surtaxation des profits réalisés par les services aux collectivités. Le socialiste chilien Jorge Arrate apporte aussi sa pierre à l'édifice du Parti de gauche à travers ses réflexions sur les coopératives ouvrières. Hasta la eleccion siempre !

POLITIQUE
LES ÉCONOMISTES HÉTÉRODOXES
Jacques Généreux, Marc Bousseyrol, Jacques Sapir

La branche éclairée de l'économiquement incorrect. Jacques Généreux ne ménage pas ses critiques contre le libre-échange pour instaurer un néoprotectionnisme, Marc Bousseyrol remet en cause le culte des équilibres budgétaires actuellement en cours. Quant à Jacques Sapir, il veut faire tout simplement éclater le pacte de stabilité monétaire qui gouverne l'euro, quitte à se mettre à dos le partenaire allemand.

SES AMIS D'AMÉRIQUE LATINE
Rafael Correa, Pedro Paez, Jorge Arrate

Le titre de son best-seller, Qu'ils s'en aillent tous !, s'inspire du mot d'ordre révolutionnaire sud-américain "¡ Que se vayan todos !". Hispanophone distingué, Jean-Luc Mélenchon compte parmi ses amis le président équatorien Rafael Correa. Pour les idées économiques, il consulte son ancien vice-ministre des Finances, Pedro Paez, artisan des nationalisations à Quito, et une figure du socialisme chilien, Jorge Arrate.

SOCIAL
LES SYNDICALISTES CANAL HISTORIQUE
Xavier Mathieu, Claude Debons, Vincent Drezet

L'ancien trotskiste Jean-Luc Mélenchon puise assez peu dans le vivier gauchiste des "Solidaires", il semble préférer les cégétistes à l'ancienne avec bleu de chauffe ou blouson bien râpé du style Xavier Mathieu, le leader des Continental à Clairoix. Claude Debons, ancien de la CFDT et de la CGT, échafaude le logiciel social. La fibre républicaine de JLM ne déplaît pas à Vincent Drezet, le syndicaliste des impôts.

LES ALTERMONDIALISTES TENDANCE ÉCOLO
Franck Pupunat, Martine Billard, Corinne Morel d'Arleux

"L'altermondialisme n'est pas la langue maternelle de Jean-Luc", reconnaît la transfuge des Verts, Martine Billard. Avec Franck Pupunat et Corinne Morel d'Arleux, ils travaillent à la conversion écolo-alter du productiviste Jean-Luc Mélenchon, emballé par leur idée de relocalisations en circuit court. Quand le vert fait bon ménage avec le social, il prend.
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