Parti de Gauche - Front de gauche (2012)

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 13 Avr 2012, 21:06

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 14 Avr 2012, 16:36

L'extrême gauche place Hollande sous surveillance Sophie de Ravinel 12/04

Le Front de gauche ainsi que le Nouveau patri anticapitaliste veulent devenir une alternative aux socialistes.

Mercredi soir à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), l'affiche du meeting Front de gauche (FdG) était emblématique de la place qu'entend jouer la coalition regroupée autour de Jean-Luc Mélenchon. Dans l'école Robespierre, avec l'eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric, directeur de L'Humanité, se retrouvent quatre quadra, figures montantes de la gauche radicale: Clémentine Autain pour les alternatifs de la Fase, Patrice Bessac pour le PCF, Éric Coquerel pour le Parti de gauche, et Pierre-François Grond, ex-bras droit d'Olivier Besancenot au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), désormais soutien de Jean-Luc Mélenchon. «Notre volonté, c'est de devenir une alternative majoritaire au PS, affirme Éric Coquerel, et si ce n'est pas cette fois-ci, ce sera le coup d'après.»

«Notre premier objectif, c'est débarrasser la France de Nicolas Sarkozy», précise Clémentine Autain. «Ensuite, nous allons devoir transformer l'essai de cette campagne, mieux qu'en 2005, et répondre aux attentes qui seront à la hauteur du score du Front de gauche.» Objectif: «Pérenniser le rassemblement, offrir une perspective durable à ceux qui refusent les politiques d'austérité.»
Il n'y aura «aucun état de grâce» pour Hollande s'il est élu

Aucun doute, au Front de gauche, la perspective du rapport de forces avec le PS est enclenchée. «Un fantastique parti politique se constitue, assure Jean-Luc Mélenchon dans son blog, parti sans murs, sans carte, sans consigne ou presque, infiniment plus discipliné dans l'action pourtant que bien d'autres en ce moment et avant nous.» Un propos que le Parti communiste, désireux de garder la main, n'approuve pas.

«Derrière le Front de gauche, note Pierre-François Grond, il y a un public de gauche en recherche d'une véritable rupture, qui juge que la campagne de François Hollande est tiède et ne s'affranchit pas de l'Europe libérale du traité de Lisbonne.» Grond «présuppose» qu'il n'y aura «aucun état de grâce» pour Hollande s'il est élu. Et qu'il y aura face à lui «un bloc de gauche anticrise».

Olivier Besancenot, l'ancien candidat d'extrême gauche en 2002 et 2007, a lancé mercredi matin sur Europe 1 un appel pour la création d'un «bloc à la gauche d'un futur gouvernement socialiste». Le NPA, qui tourne autour de 0,5 % d'intentions de vote dans les sondages alors que le Front de gauche est entre 13 et 15 %, veut montrer qu'il continuera à exister après la présidentielle. «Avec François Hollande, dit-il, le compte n'y sera pas et en plus, le PS aura tous les leviers du pouvoir.»
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 16 Avr 2012, 19:51

FdG : Pour une copropriété des entreprises

Une contribution au projet du Front de Gauche sur une question très importante dans le débat sur l’ESS : la propriété

"1848 : il réalisera d’emblée la grande réforme sociale de la propriété . Quand le prolétariat socialiste aura été porté au pouvoir par les événements, par une crise de l’histoire, il ne commettra pas la faute des révolutionnaires de 1848 : il réalisera d’emblée la grande réforme sociale de la propriété."
JEAN JAURÈS, SOCIALISME ET LIBERTÉ, 1898.

"M. Mittal ne peut pas produire d’acier sans nous. Mais, nous, nous pouvons produire de l’acier sans M. Mittal".
SYNDICALISTE DE FLORANGE, ARCELOR-MITTAL, 2011.
Pour une copropriété des entreprises

PAR GUILLAUME ETIEVANT, PIERRE NICOLAS, PIERRE LAFOURCADE*

Nous soumettons à la réflexion collective une réforme de la propriété des entreprises, la finalité étant l’abolition du privilège-clef du capitalisme qui octroie au capital seul la totalité des moyens de production, alors qu’ils sont le résultat de la combinaison productive du capital et du travail. lors que les plans de rigueur s’abattent sur les peuples de toute l’Europe pour payer les marchés financiers, il y a urgence à sortir du capitalisme. En effet, au-delà de la dérive financière de l’économie, cette crise est due à la nature même du capitalisme : seuls les actionnaires décident de l’ave- nir d’une entreprise et de la répartition de sa valeur ajoutée. En cette période cri- tique, la responsabilité historique du Front de gauche est plus que jamais de sortir de cette exploitation fondatrice du capitalisme. Il s’agit aujourd’hui de reprendre le flambeau des grandes réformes de la propriété, comme l’ont été l’abolition des privilèges féodaux en 1789 ou les nationalisations en 1945.

LES PRINCIPES

Au cours des vingt-cinq dernières années, 195 milliards (10 points du PIB) sont passés des salaires à la rémunération du capital. Cet excès de richesse dans très peu de mains a été en grande partie investi dans la spéculation qui nous mène aujourd’hui au désastre. C’est l’aboutissement logique du capitalisme : le capital s’accumule indéfiniment en extorquant la plus-value sur les salariés. Les actionnaires tout puissants imposent des salaires de plus en plus bas pour que la répartition de la valeur ajoutée se fasse encore davantage à leur profit. La richesse créée par les salariés leur est ainsi confisquée pour rémunérer le capital et pour financer des moyens de production dont ils ne peuvent être propriétaires.
La part du bénéfice incorporé dans les fonds propres de l’entreprise chaque année serait donc partagée entre les actionnaires et les salariés.
Le but de la proposition de copropriété des entreprises est de rompre définitive- ment avec l’accumulation du capital au seul profit de quelques-uns, en permet- tant aux salariés d’être copropriétaires de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Dans le système actuel, chaque année les fonds propres de l’entreprise augmentent par incorporation des bénéfices non distribués en dividendes. C’est le mécanisme d’accumulation, où la totalité du capital accumulé appartient aux actionnaires, alors que cette accumulation est le résultat combiné du capital et du travail.
La nationalisation est une des alternatives à cette propriété capitaliste. Mais pas la seule. Nous proposons en effet que les actionnaires ne soient plus les seuls propriétaires de l’entreprise : les salariés détiendraient également des titres de propriété. La part du bénéfice incorporé dans les fonds propres de l’entreprise chaque année serait donc partagée entre les actionnaires et les salariés. Ces titres, appelés actions de travail, ne donneraient pas droit à dividende. Car notre objectif est la substitution progressive des capitaux rémunérés par des capitaux non rémunérés, à l’image du paysan propriétaire de sa terre qui vit de son travail sans verser de rente. Cette réappropriation de l’entreprise et du pouvoir économique par les travailleurs est indispensable pour sortir du salariat, obstacle historique à l’émancipation des travailleurs comme le furent l’esclavage et le servage autrefois. Une première étape a été franchie dans cette logique en 1945 lors de la création de la Sécurité sociale, financée par répartition et non par capitalisation. Notre but est de franchir un pas de plus en mettant fin à la rémunération du capital et donc à son accumulation. Ce pas de plus, dans la lignée de Marx et de Jaurès, nous ferait sortir du capitalisme en quelques décennies.

LA MISE EN OEUVRE DE LA COPROPRIÉTÉ

L’augmentation des fonds propres étant le résultat combiné du capital et du travail, nous proposons qu’elle appartienne au capital et au travail selon leur contribution respective. Celle-ci peut se mesurer au prorata des facteurs de production : le capital consommé dans la production (les amortissements), et le travail consommé dans la production (les frais de personnel). Puisque dans la tota- lité des entreprises la masse salariale représente plus de 50% de la valeur ajou- tée, plus de la moitié de l’augmentation des fonds propres par autofinancement sera attribuée aux salariés chaque année. Si les pouvoirs publics (l’État et –ou – les collectivités territoriales) n’investissent pas dans l’entreprise, si les actionnaires ne sont que des rentiers, les travailleurs deviendront progressivement majoritaires.
À l’inverse, si l’État investit dans un secteur stratégique, par exemple l’énergie, les entreprises resteront sous contrôle public. Il s’agit d’un choix du pouvoir politique qui détermine les secteurs stratégiques pour l’intérêt général. Nous aboutirons ainsi progressivement à l’abolition du salariat et son remplace- ment par les travailleurs associés, c’est à dire une transition du capitalisme au socialisme tel que défini par Karl Marx.

LES IMPACTS SUR L’EMPLOI ET LES SALAIRES

La copropriété aura un impact immédiat sur l’emploi et les salaires. En effet, les travailleurs co-détermineront la politique des entreprises (politique industrielle, emploi, salaires…) puisqu’ils seront devenus copropriétaires de leur entre- prise et auront donc les droits de vote au conseil d’administration qui correspondront à leur part du capital. Bien sûr, pour éviter l’émergence de nouvelles formes de domination, les syndicats et les CE conserveront leur rôle de représentation et de défense des « travailleurs associés » vis-à-vis de leur direction, fût-elle élue par eux. Et si un groupe multinational veut fermer un site en France, il devra restituer aux travailleurs de la filiale, comme aux pouvoirs publics et collectivités locales qui ont apporté des fonds, leur quote-part de la valeur de liquidation des bâtiments, machines, stocks, etc. Et s’il abandonne ses parts, le site appartiendra mécaniquement aux copropriétaires restant.

À terme, dans les entreprises où les salariés seront devenus progressivement propriétaires de la totalité du capital, la valeur ajoutée ne pourra plus du tout être versée en dividendes puisque les actions de travail ne seront pas rémunérées. Le partage de la valeur ajoutée se fera donc désormais exclusivement entre les investissements, les impôts, la réserve légale (obligation imposée par l’État d’utiliser une partie du bénéfice pour renforcer les fonds propres) et les salaires. Ces derniers pourront donc considérablement augmenter et reprendre la courbe ascendante qu’ils avaient pendant les trente glorieuses.

LES PRÉCÉDENTS HISTORIQUES

Notre proposition est à la fois crédible, réaliste et issue d’une longue tradition historique. Elle se rapproche notamment des coopératives, issues du socialisme ouvrier du XIXe siècle, et de cette même aspiration des travailleurs à maîtriser collectivement l’outil de travail. Les scops (société coopérative et participative) emploient aujourd’hui plus de 40 000 personnes en France. Elles s’organisent sur le principe une personne/une voix, quel que soit le niveau de capital possédé. Mais contrairement à notre proposition, le capital détenu par les travailleurs y est rémunéré.
Si un groupe multinational veut fermer un site en France, il devra restituer aux travailleurs de la filiale, comme aux pouvoirs publics et collectivités locales qui ont apporté des fonds, leur quote- part de la valeur de liquidation des bâtiments, machines, stocks, etc.
Par le passé, plusieurs initiatives importantes sont allées dans ce sens : les gaullistes du CNR avaient élaboré un projet de copropriété, qui a malheureusement conduit à l’ordonnance de 1959 sur la participation : un simple intéressement aux bénéfices exonéré de cotisations sociales, toujours en vigueur aujourd’hui. Plus récemment, la CGT Renault avait proposé en 2002 l’attribution chaque année aux salariés de titres de propriété non rémunérés et l’acquisition des droits de vote correspondants au conseil d’administration.
La copropriété des entreprises, c’est la poursuite de cette logique. Le rapport de force politique n’est pas hors de portée. Un des principaux handicaps est peut- être à l’intérieur de la gauche de trans- formation elle-même. Après s’être opposée au courant anarcho-syndicaliste qui donnait la primauté à la conquête du pouvoir économique par les travailleurs en occultant la nécessité de la conquête du pouvoir politique, la gauche de trans- formation a donné à l’inverse la primauté à la conquête du pouvoir politique au détriment de la conquête du pouvoir économique « de l’intérieur » des entreprises. Sa stratégie s’est centrée sur la maîtrise publique du crédit aux entreprises, une fiscalité incitative, une réglementation sociale plus contraignante, c’est-à-dire sur l’action sur les entreprises « du dehors » comme disait Jaurès. Après l’échec de la propriété d’État et du communisme au XXe siècle, devant la difficulté à « nationaliser les multinationales », la question de la propriété, et plus largement, celle du travail, a progressivement perdu de sa centralité dans la gauche de transformation à partir de la fin du XXe siècle. Ce mouvement peut aujourd’hui s’inverser.

Guillaume Etievant est expert auprès des comités d’entreprise et président de la commission Économie du Parti de Gauche.
Pierre Nicolas est ingénieur de recherche, ancien responsable syndical chez Renault.
Pierre Lafourcade est un ancien dirigeant d’une grande entreprise, membre de la commission Économie du Parti de Gauche.

Remerciements : nous tenons à remercier tout particulièrement pour leurs contributions à cette proposition la CGT Renault et son responsable lors des élections CA de 2002, Philippe Martinez, la section du PCF de Renault-Technocentre et son secrétaire Alain Tailleur, Daniel Bachet, sociologue, la commission Économie du PG qui a adopté le principe de cette proposition, et le comité PG du 92 sud pour ses critiques constructives.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede mimosa rouge » 16 Avr 2012, 21:06

je suis pas très au fait ni du marxisme ni de l'anarchisme (je veut dire que je n'ai étudié à fond ni l'un ni l'autre). Mais en quoi est ce du marxisme ? on dirait plutôt ce que j'ai appris à reconnaitre comme du proudhonisme ! non ? :gratte:
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Denis » 16 Avr 2012, 21:25

tu m'excuseras, mais

çà me gave tes copier-coller avec la mélanchonerie, nico !

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:fume:
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 17 Avr 2012, 19:39

Les vues politiques de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas un fantasme d’extrême-gauche

Ceci est la traduction (par mes soins) d'un article de Philippe Marlière Jean-Luc Mélenchon's policies are no far-left fantasy, paru dans The Guardian du dimanche 15 avril 2012.

Pas étonnant que le candidat du Front de gauche soit en hausse dans les intentions de vote en France. Il offre des solutions pratiques là où le néo-libéralisme a échoué.

Superbement ignoré par les médias jusqu'à récemment, Jean-Luc Mélenchon est maintenant la nouvelle coqueluche de la campagne présidentielle française. En vérité, tout en essayant de rendre compte de son ascension spectaculaire dans les sondages – les derniers sondages le créditent de 17% d’intention de vote – la plupart des commentateurs ne peuvent s'empêcher d’accabler de leur mépris le candidat du Front de gauche.

Un aperçu des principaux articles récemment publiés dans les médias britannique fournit une étude de cas convaincante sur les préjugés politiques et l'incompréhension. Mélenchon y est décrit comme un « bouffeur d’anglo-saxons à la voix geignarde » (The Independent), un « populiste d’extrême-gauche » (tous les journaux) et une « brute narcissique cherchant la provocation » (BBC). Des commentaires plus sympathiques le comparent à George Galloway ou le dépeignent comme un « agitateur d’extrême-gauche », un « non-conformiste » ou encore comme le « pitbull de l’anticapitalisme ».

Il est frappant de constater que l'évaluation plus favorable de la politique de Mélenchon reste en dehors de la cible. Mélenchon est considéré comme un « aimable gauchiste dépassé ». Tout ceci ne permet pas de saisir l'essence de ses ambitions politiques. La hausse de Mélenchon n'a rien à voir avec « la nostalgie de la politique des années 70 », mais est liée plutôt à sa fermeté à vouloir affronter la crise capitaliste actuelle. Il informe le public que les politiques d'austérité mises en œuvre à travers l'Europe sont non seulement injustes mais également contre-productives (même le Financial Times est d'accord). Les talents d’orateur de Mélenchon servent sa cause, mais il est également un pédagogue lettré, un politicien digne qui n'ayant jamais participé à la vulgaire télé-réalité. Qui plus est, Mélenchon est un républicain français et un socialiste, pas un politicien « extrême-gauche » ou marginal. Il a passé 30 ans au sein du Parti Socialiste en faisant valoir, sans succès, que le parti devrait être une force au service des travailleurs et du peuple, et il fut ministre dans le gouvernement de Lionel Jospin.

Le talent oratoire est politiquement inutile si l'on ne dispose pas d'un message important à délivrer. Mélenchon en a un : le néo-libéralisme a échoué, de sorte qu'il serait suicidaire de persister dans cette politique inefficace. L'eurodéputé français a également un programme crédible. Dans ses discours didactiques élaborés ou dans ses interviews accordées aux médias, il s'écarte radicalement des politiciens traditionnels en expliquant que la crise économique est systémique, c'est-à-dire qu’elle découle de choix de et de priorités politiques erronées. Nos sociétés n'ont jamais été aussi productives et riches qu’aujourd'hui, mais la majorité de la population s'appauvrit alors qu’elle travaille de plus en plus dur. Le problème n'est pas une question de production de richesse (comme les néolibéraux et les sociaux-démocrates blairistes voudraient nous le faire croire), mais de répartition des richesses.

En France, des experts et des opposants enragés qualifient le programme du Front de gauche de « cauchemar économique » ou de « fantasme délirant ». N'auraient-ils pas dû plutôt employer cette terminologie pour décrire la débâcle bancaire ou les politiques d'austérité menées à travers l’Europe ? Le nombre croissant de partisans de Mélenchon considèrent son programme comme étant de bon sens et salutaire : taxer à 100% les revenus dépassant 360000 € ; revenir à la retraite à taux plein pour tous à partir de l'âge de 60 ans ; réduire le temps de travail ; augmenter de 20% le salaire minimum ; et revoir le statut de la Banque centrale pour lui permettre de prêter aux gouvernements européens à 1%, comme elle le fait pour les banques privées. Voici quelques mesures réalistes pour soutenir les populations pauvres. Est-ce une révolution ? Non, c’est du réformisme radical ; une tentative pour mettre fin aux formes les plus insupportables de la domination économique et de la dépossession dans nos sociétés. Les grands patrons peuvent bien quitter la France ; ils seront remplacés par des plus jeunes et plus compétents qui travailleront pour une fraction de leur salaire. « L’humain d'abord ! » (2) est plus qu'un titre de manifeste, c’est un impératif démocratique : une Sixième République à la place de la monarchie républicaine actuelle ; la nationalisation des compagnies d'énergie (car les sources d'énergie sont des biens communs de l’humanité) et, moins souvent remarquée, la planification écologique de l'économie, cœur du projet politique de Mélenchon.

Mélenchon a rendu à la démocratie française un autre service. Dans un mémorable débat télévisé (3), il a infligé une défaite cinglante à l'extrême droite pour la première fois depuis 30 ans. S’appuyant point par point sur le contenu du programme politique de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a démontré que ce programme entraînait une régression pour les femmes. En outre, il a démonté le mythe selon lequel le Front national serait un parti qui défendrait les intérêts de la classe ouvrière. Le Pen est apparue à court d’arguments et mal à l'aise.

La campagne de Mélenchon politise la jeunesse. Il fait appel à la classe ouvrière, qui, contrairement à certaines allégations, a largement rejeté Le Pen et s’est abstenue lors des précédentes élections. Pour la première fois depuis des décennies, Mélenchon aide la gauche à renouer avec les classes populaires. Pour Mélenchon, la politique du marché libre ne fonctionne pas et inflige des souffrances inutiles au peuple. Aucun autre politicien européen n’est mieux placé que lui pour argumenter et convaincre sur ce point.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 18 Avr 2012, 23:52

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 19 Avr 2012, 19:52

Robert Hue : « Mélenchon prépare un combat d’une gauche contre l’autre » Mathieu Deslandes | Journaliste

Robert Hue est ceinture noire de judo et président du MUP (Mouvement unitaire progressiste). Mais il est surtout connu pour avoir été deux fois le candidat du Parti communiste à l’élection présidentielle. En 1995 (8,64% des voix) et en 2002 (3,37%).

En 2008, il a pris ses distances avec ce parti qu’il a dirigé pendant dix ans. A la même époque, Jean-Luc Mélenchon quittait le PS et s’engageait dans la création du Parti de Gauche. Robert Hue ne l’a pas rejoint : il a décidé de soutenir François Hollande dès « ce jour de juin 2009, à Lorient, où il a décidé qu’il serait candidat à la présidentielle ».

Les deux hommes ont ainsi effectué une sorte de chassé-croisé. D’où l’envie d’interroger le rouge rosissant sur le rose rougi ; d’entendre l’ex-candidat parler de l’actuel.

Rue89 : La campagne présidentielle s’achève. Quels ont été ses éléments marquants à vos yeux ?

Robert Hue : D’abord la primaire « citoyenne », avec la participation de 3 millions de personnes dépassant largement le PS. Puis le discours du Bourget de François Hollande, un discours vraiment de gauche, qui s’en prenait à la finance.

Ensuite, l’entrée en campagne complètement ratée de Nicolas Sarkozy, qui s’est réfugié dans les propos mensongers, les inventions pures et simples... Tout a été bon pour dissimuler son bilan. Le mensonge a rarement été autant employé dans une campagne. A l’époque de « Supermenteur », c’était bon enfant.

Là, Sarkozy est dans une démarche qui pose le problème de l’honnêteté intellectuelle. Certains sont tellement gros que vous ne pouvez pas ne pas les relever. Mais vous ne pouvez pas tous les dénoncer non plus : c’est ce qu’il cherche, pour éviter que l’on s’attarde sur son bilan. Ce serait entrer dans son jeu.

Le dernier élément marquant, c’est Jean-Luc Mélenchon.

Avouez : vous êtes un peu jaloux de son succès, non ?

Pourquoi ? Jusqu’à ce qu’il atteigne 10% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon n’a fait « que » rassembler à peu près ce qu’était la gauche non socialiste en 2007 : une grande partie des voix qui s’étaient portées sur Marie-George Buffet, les électorats de Laguiller et Besancenot, un peu de l’électorat de Bové.

Ensuite, il est devenu médiatiquement une figure à la mode et il a mordu sur un électorat beaucoup plus couche moyenne – mais dont les dernières études nous montrent qu’il n’est pas très déterminé dans son choix.

Mais est-ce qu’il ne vous est pas arrivé de vous dire que vous aviez fait l’erreur de votre vie, que vous pourriez être à sa place aujourd’hui, potentiel troisième homme ?

Je suis respectueux du rôle de chacun mais je n’aurais pas pu m’engager dans cette voie. Je ne pouvais pas abandonner le fond de ma démarche, sérieuse et réaliste. L’attitude tribunitienne, ce n’est pas une démarche de construction.

A une époque, j’ai jugé légitime que les gens qui se reconnaissent dans l’esprit communiste puissent se compter en ayant un candidat à la présidentielle.

Mais aujourd’hui, il ne ne faut courir aucun risque. Je considère que nous sommes dans une période de crise et de grande volatilité électorale, et que le devoir impératif de la gauche est de mettre un terme au système sarkozyste.

Je ne suis pas socialiste et je ne souhaite pas l’être – je suis profondément communiste – mais je considère qu’on peut avoir une démarche commune.

A tous les moments décisifs, les communistes ont été dans une démarche d’union. A la Libération, Thorez a travaillé avec le MRP. En 1974, Mitterrand était le candidat de toute la gauche, le PC le soutenait au premier tour alors que Jacques Duclos avait fait 21% cinq ans plus tôt.

Jean-Luc Mélenchon, lui, crée les conditions d’un combat d’une gauche contre l’autre, et c’est détestable.

Que répondez-vous aux électeurs à qui Jean-Luc Mélenchon apparaît comme un meilleur rempart que François Hollande contre l’ultra-libéralisme ?

Que ce n’est qu’une impression. J’entends les discours forts – et il m’est arrivé d’en faire, c’est assez simple.

Mais qu’est-ce que la radicalité ? La force lyrique du propos ou ce qu’on peut faire au pouvoir ? Augmenter de 25% l’allocation de rentrée scolaire, bloquer les loyers et le prix de l’essence, ça améliore immédiatement la vie des gens. La phrase radicale n’aide pas à boucler les fins de mois.

Contrairement à ce que je lis sur certaines affiches, nous ne sommes pas dans une situation de révolution sociale. Nous sommes dans une situation où la révolte sociale existe mais pas la radicalité nécessaire pour prendre le pouvoir demain. Dans les conditions du moment, le changement possible est entre les mains de François Hollande.

Ensuite, je connais la différence entre le discours de Jean-Luc Mélenchon et l’expérience du socialiste qu’il a été pendant quarante ans. Et puis franchement... Je ne veux pas employer de termes désagréables à son encontre, ni citer toutes les déclarations laudatrices de Sarkozy et Guaino à son propos, mais c’est quand même bizarre de le voir en Une du Figaro.

La rançon du succès !

Sauf qu’il ne représente pas une force réelle tant le rassemblement autour de lui est hétérogène. Qu’est-ce qu’il en restera au lendemain de l’élection ? A très court terme, le Front de Gauche va être confronté à des contradictions majeures.

Lesquelles ?

Je vois bien qu’il y a une volonté affichée de Jean-Luc Mélenchon de s’inscrire dans une démarche d’opposition. Quand il dit « Nous serons au pouvoir dans moins de dix ans », ça veut dire qu’il entre dimanche soir en campagne pour la présidentielle de 2017.

C’est terrible, pour les gens qui ont cru en lui. C’est une démarche politicienne au plus haut point. C’est plus que prendre les habits de la Ve République !

Il y a donc d’un côté ceux qui, derrière lui, voudront aller plus loin, dans une démarche de fuite en avant contradictoire avec l’urgence sociale. Et ceux qui sont dans des mandats électifs vont être confrontés à des échéances. Veulent-ils eux aussi s’opposer à une majorité de gauche ? Il va y avoir des choix stratégiques à opérer.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 21 Avr 2012, 16:11

Ils mélenchonnent en famille, MARION MICHEL 20/04

Portrait Jean-Luc Mélenchon tenait jeudi soir son dernier meeting à la Porte de Versailles à Paris. Dans la foule, Sophie et sa famille.

C'est une vraie Marianne, dans la foule. Dernier meeting de Mélenchon, à la Porte de Versailles à Paris, jeudi soir, avant le premier tour de la présidentielle. Sophie, 50 ans, mère au foyer, se tient là, dans l'assemblée armée de drapeaux rouges. Sur ses cheveux blonds, elle a vissé une cocarde rouge. Elle porte une robe de la même couleur «achetée exprès». « Ça fait 20 ans que j’attends ça », confie cette éphémère adhérente au PS, engagée dans le milieu associatif.

Quand Mélenchon et le Front de Gauche sont arrivés, elle s’est lancée dans la bataille parce qu'« il parle de tous ». Dans son sillage, elle a entraîné toute sa famille. Ce jeudi, ils sont autour d'elle. Son mari Bernard, cravate rouge autour du cou, est élaborateur de projets professionnels pour des personnes aux RSA dans une association. «C'est un choix. A la base, je suis informaticien » explique-t-il. A ses côtés, leur fille aînée, baptisée Sophie, comme sa mère. Cette dernière dirige, à 28 ans, une petite entreprise de design. «On peut être patrons avoir de l’argent et être d’accord avec le partage que prône Jean-Luc Mélenchon. », souligne-t-elle.

Et enfin, il y a la petite dernière, Laëtitia, un drapeau à la main, l’autre sur les épaules. A 12 ans, elle a le verbe haut pour parler du candidat du Front de Gauche. «Il défend l'égalité. Je crois qu’une personne qui met l'égalité devant tout le reste doit être devant. On ne peut pas faire d'écologie par exemple si les gens n’ont pas d’argent », lance-t-elle sous le regard surpris de la tribu. « Promis, on ne l’a pas briffée », jure Bernard.

Depuis le début de la campagne, la famille tracte, et colle des affiches. «J’ai fait des sessions de collages la nuit à 3 heures du matin. Je n’avais pas d’autres moments libres à cause de mon travail», confie Sophie, la fille. L’engagement de la famille leur a permis de constater «l’enthousiasme qui s’est levé autour de Mélenche, raconte la mère. Même dans notre ville de droite, des gens m’ont dit "c’est bien, continuez"». Sur leur porte d’entrée, à Draveil, dans l’Essonne, la ville de Georges Tron, ils ont accroché l'étendard du Front de Gauche. Leur regret? «On n’a pas pu aller à Marseille. C'était hors budget.»

Pour eux, cela ne fait aucun doute, « il va y avoir une surprise dimanche ». Laquelle? « Mélenchon sera largement devant la Le Pen », dit Bernard. Sa femme enchaîne « Il sera même au deuxième tour, face à Hollande. Le PS sera obligé de faire une vraie politique de gauche. » Leur enthousiasme est sans limite.

Jusqu'à dimanche, la famille de Sophie va continuer à militer. Vendredi, Sophie tracte sur le marché. Dimanche, Bernard tient un bureau de vote. Et entre temps, la petite dernière continuera à parler politique avec ses copines : « Une copine m’a dit "je m’en fiche de la politique". Je lui ai répondu, "la politique c’est ton avenir. Si tu dois travailler à Mcdo pour payer tes études, tu seras contente d’avoir un SMIC à 1700€, comme le veut Mélenchon".»
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 22 Avr 2012, 13:20

Le Front de gauche se démultiplie pour mobiliser en ligne Alexandre Léchenet 14.04

Alors que Jean-Luc Mélenchon s'est lancé dans une attaque en règle contre les médias "traditionnels", il peut en revanche trouver un terrain plus favorable en ligne. Grâce à une communauté, toujours grossissante, qu'il a constitué, notamment autour de son blog.

Le Front de gauche avait été le premier à lancer une application de mobilisation en ligne, proposant des "défis" à réaliser en échange de points. Alban Fischer, responsable Web de la campagne de Jean-Luc Mélenchon : "On voulait des choses ludiques, simples et pédagogiques pour de nouveaux militants. On n'a jamais voulu faire une application de masse". Car l'application n'atteint pas un nombre d'utilisateurs très important, avec près de 2 400 "révolunautes". Elle participe cependant selon lui à la communauté qui s'est créée autour du candidat.

Lancée en novembre 2011, la web-série "En marche !" suit l'actualité de la campagne au plus près. Réalisée par des cadreurs volontaires et l'équipe de communication, elle reprend les codes des séries pour raconter la campagne.

Le nombre de visionnages pour ces vidéos ne cesse de progresser, avec un très fort succès pour les épisodes relatant la "prise de la Bastille". Sur le blog du candidat également, rendez-vous régulier des sympathisants de Jean-Luc Mélenchon, le nombre de visiteurs et le nombre de commentaires augmentent également.

Les responsables de la campagne Web se félicite également des très bons scores en "live" de M. Mélenchon. Selon Dailymotion, qui diffuse en direct les meetings de la plupart des candidats, le rassemblement à la Bastille à atteint le chiffre record de 195 000 personnes devant leur écran, contre 150 000 pour le meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte et celui du Bourget pour François Hollande.

Selon Guilhem Fouetillou, PDG de Linkfluence, qui mesure le poids de chacun des candidats en ligne, Jean-Luc Mélenchon est en progression constante depuis novembre en comparaison aux principaux candidats.

"DE L'USINE À L'ÉLYSÉE"

Pour capitaliser sur ce succès, l'équipe de campagne a lancé un nouveau défi à ses soutiens en ligne. Un site propose d'envoyer Jean-Luc Mélenchon de "l'Usine", le nom du siège de la campagne du Front de gauche, à l'Élysée. Le site contient également des argumentaires de "quelques phrases pour que les sympathisants puissent convaincre leurs proches dans la dernière ligne droite", précise Alban Fischer. En envoyant la vidéo à ses proches, en partageant le site sur Facebook ou Twitter, le tapis rouge se déroule pour le candidat jusqu'à l'Élysée.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Kzimir » 23 Avr 2012, 09:51

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Kzimir » 23 Avr 2012, 10:23

Il me semble y avoir un gros décalage entre Mélenchon (sa déclaration est ici : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/0 ... more-11965) et Pierre Laurent (http://www.pierrelaurent.org/article/et ... ozy-dehors).
L'un attaque clairement le PS ("ceux qui nous ont tiré dans le dos"), ne prononce pas le nom de François Hollande, et se pose en opposition de gauche au futur gouvernement PS ; l'autre annonce clairement la participation à une simili-gauche plurielle ("Le 6 mai prochain, la victoire de la gauche est à portée de main. Elle sera complète à l'issue des élections législatives").
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede SchwàrzLucks » 23 Avr 2012, 17:36

Après les dernières propositions du PdG (j'avais lu un article qui parlait de contrôle ouvrier sur les entreprises et de 50% des bénéfices assurés aux employé-e-s avec un taux qui progresserait) j'ai l'impression qu'il y a là un retour d'une véritable force social-démocrate, qui commence à se construire sur une position de classe (réformiste, mais de classe) depuis longtemps abandonnée au PS et inaudible chez le PC. En écoutant son discours, j'ai cru qu'il allait donner pour consigne que "Hollande et Sarko c'est pareil on s'en fout" :lol: .
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Kzimir » 24 Avr 2012, 09:38

Sur la 2 on voyait la tronche à Royal et à Valls qui étaient invités pendant que Mélenchon faisait son discours, quand il a dit "j'appelle à vous retrouver" tu as vu le soulagement sur leur visage, et quand il a rajouté "le premier mai derrière les syndicats de la classe ouvrière" ils se sont décomposés. Bon, ensuite ils ont été à nouveau sereins quand il a rajouté son truc sur le 6 mai, mais c'était rigolo.
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