Le POI invite tous ceux qui souhaitent discuter des moyens pour mettre en échec la réforme des rythmes scolaires, mettre en échec la politique du gouvernement, à participer à son Assemblée Générale le 18 juin prochain à 19h, salle des Coutures, 37 rue Jules Ferry, sous la bibliothèque.
Après la réunion du 3 juin, quelles perspectives ?
Mardi 3 juin, la mairie organisait une réunion sur les rythmes scolaires. Plus de 150 personnes étaient présentes. Le Préfet à l'égalité des chances et le Directeur académique des services de l'éducation nationale s'étaient déplacés.
Karine Lombardo, élue à l’éducation, et membre de Dynamique Citoyenne (et non du PS contrairement à ce qui était indiqué dans un précédent tract) a rappelé la délibération unanime du conseil municipal décidant que la réforme ne serait pas appliquée à Bagnolet en 2014.
Avant de donner la parole à la salle, les représentants de l'Etat ont martelé : "La loi doit s'appliquer, nous ne sommes là que pour vous assister en vous accordant "un fond d’amorçage" pour la mettre en place. Les nouveaux décrets Hamon permettent à chaque mairie d'organiser sa semaine comme elle le veut. Il faut appliquer".
Comme l'a dit le Préfet : « Il s’agit de trouver les moyens techniques pour appliquer cette réforme à Bagnolet ». Le PCF, par la voix de Kamel Brahmi, a d'abord expliqué que la mairie était irresponsable, qu’elle prenait en otage les enfants, parce qu’elle n’organise pas la mise en œuvre de la réforme, alors que la loi doit s'appliquer.
Et pourtant…
De nombreux parents sont intervenus : "Que va-t-il se passer à la rentrée?"; "Je ne veux pas que l'on expérimente avec mes enfants!"; "..."
Au nom de l’intersyndicale CGT territoriaux, CGT éduc’action, SNUIPP, SNUDI-FO, SUD-éducation, un enseignant est intervenu pour rappeler : "Ce qu'il faut pour l'école, c'est rétablir les postes de remplaçants et de RASED supprimés. Il n'y a pas de bonne application possible de cette réforme, il faut abroger les décrets Peillon et Hamon". Un parent, par ailleurs membre du POI, a relevé que le DASEN n’avait pas expliqué que la réforme consistait à « territorialiser » l’école, que celle-ci instaurait des rythmes différents d’une commune à une autre : comment parler d’intérêt de l’enfant alors ? Il a par ailleurs rappelé que plus de 300 parents avaient signé une pétition contre la réforme des rythmes scolaires.
Monsieur Tony Di Martino, maire de Bagnolet (PS), indique qu’aucun projet éducatif territorial ne sera remonté pour le 6 juin. Ce à quoi le DASEN a le culot de répondre que l’État accorde 15 jours de plus pour que la mairie élabore un projet éducatif territorial, un nouvel emploi du temps et mette en place la réforme. Un gouvernement pour lequel moins de 4% des électeurs ont voté aux élections européennes prétendrait mettre en place une réforme rejeté par l'immense majorité de la population!
Face à ce mépris du DASEN pour les enfants, la colère des parents est alors montée d’un cran. Mandana Saeidi Akbarzadeh, adjointe au maire Dynamique Citoyenne a pris la parole : "Nous sommes des élus de la population, s'il faut aller tous ensemble au ministère, nous irons pour obtenir que la réforme ne s'applique pas à Bagnolet". Un autre maire-adjoint, Merouan Hakem, membre de Dynamique Citoyenne, ajoute "J'ai déjà connu une loi qui avait été voté, le CPE, ça n'a pas empêché qu'on la bloque ! Nous irons tous au ministère!". Suite à cela messieurs Tony Di Martino (maire PS) et Laurent Jamet (PCF) ont indiqué qu'ils participeraient à ce rassemblement.
Et maintenant ?
Depuis, les syndicats l’UL CGT Bagnolet, Les lilas, CGT éduc’action, CGT Territoriaux, SNUIPP-FSU, SUD éducation, Snudi Force ouvrière 93 et le Collectif contre la réforme des rythmes scolaires) demandent à être reçue par le ministre, et déclare : « Ça suffit ! Le ministre doit nous entendre ! Comme il doit entendre les nombreuses villes qui refusent de déposer un projet et tous ceux qui s’opposent à la mise en place de cette réforme. Nous avons déposé ensemble (syndicats, collectif, municipalité) une demande d’audience auprès du ministre de l’éducation nationale, nous attendons une réponse positive et surtout l’annonce du report de la mise en place de la réforme.
Nous vous appelons, si nous n’avions pas de réponse positive rapidement de la part du ministre, à aller ensemble parents, élus, enseignants, personnels territoriaux, citoyens manifester, tous et toutes au ministère de l’éducation nationale, être en grève le jeudi 19 juin »
Dans le même temps, des motions d’école surgissent partout.
A Aubervilliers, une motion d’école pose la question :
« Pourquoi ne pas unir nos forces pour aller ensemble au Ministère qui reste sourd aux revendications ? »
Cet appel, soutenu par l’intersyndicale départementale CGT éduc’action 93-SUD éducation 93-SNUDI-FO 93 est maintenant repris par des dizaines d’écoles : à Saint-Denis, à Montreuil, à Stains, et maintenant à Bagnolet où les écoles Barbusse et Pêche d’Or ont adopté, le 5 juin, une motion qui dit :
« Nous, […] refusons l’application de la réforme des rythmes scolaires à la rentrée prochaine. Nous soutenons la position du conseil municipal de Bagnolet qui a décidé la non application de la réforme des rythmes scolaires.
Nous pensons que maintenant, le ministre doit abroger les décrets Peillon et Hamon. Ceci est d’ailleurs la position des syndicats de Bagnolet, SNUipp – Snudi FO – SUD Education - CGT Educ’action – CGT territoriaux, qui indiquent dans leur communiqué commun « Ni plan « A », ni plan « B », ABROGATION ! (…) Nous proposons une demande d'audience collective auprès du Ministre de l'Education nationale ».
C’est pourquoi une initiative en direction du ministère est maintenant à l’ordre du jour. […]
C’est pourquoi nous y participerons et demandons au maire de Bagnolet de s’y joindre.
Nous appelons les enseignants, les parents et les personnels communaux à participer à ce rassemblement au ministère le 18 juin après midi.
Nous invitons les enseignants à adopter des motions d’école similaires et à les faire connaître pour aider à la réussite de ce mouvement. »
Le POI soutient tous les agents communaux, enseignants, parents d’élèves en lutte. Il invite tous ceux qui partagent ces positions à signer l’appel de militants divers, appel qui affirme :
« Face à la volonté du gouvernement d’imposer l’application de la réforme, nous ne pouvons que dire que nous refusons d’être associés à la mise en œuvre de la réforme, de quelque façon que cela soit. Nous nous adressons au conseil municipal, pour que celui-ci confirme sa délibération, et en conséquence n'élabore ni ne fasse remonter au ministère aucun projet éducatif territorial.
Nous demandons à ce que le conseil municipal exige du ministère :-le respect de la délibération du conseil municipal, le respect de la démocratie, et donc pas d'application en 2014 !l'abandon des décrets Peillon et Hamon ! »
Ce gouvernement, rejeté dans les urnes par deux fois lors de ces dernières semaines, prétend s’attaquer à la démocratie, à la volonté majoritaire des parents. Qu’est-ce qui peut expliquer un tel acharnement ?
La raison n’est-elle pas que la Commission européenne a expliqué, le 2 juin dernier, que le programme du gouvernement était « insuffisant » ?
Le POI invite tous ceux qui souhaitent discuter des moyens pour mettre en échec la réforme des rythmes scolaires, mettre en échec la politique du gouvernement, à participer à son Assemblée Générale le 18 juin prochain à 19h, salle Pierre et Marie Curie.