Lutte Ouvrière (2011-2012)

Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 13 Déc 2011, 13:39

« Je propose un programme de lutte, pas de gouvernement » Anne Gresser

La candidate Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, a présenté son programme devant les militants, samedi.

Elle a le sourire inébranlable de ceux qui ont leurs convictions chevillées au corps. Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière (LO) à l'élection présidentielle, était à Agen, samedi. Elle a présenté son programme, « un programme de lutte, pas de gouvernement », martèle la candidate d'extrême gauche. « C'est important d'aller voter, mais cela ne suffit pas. »

L'enseignante en économie et gestion dans un établissement de Seine-Saint-Denis sillonne le pays depuis quelques mois, profitant « de ce temps d'avant-campagne pour aller à la rencontre des militants ». Et surtout faire connaître son programme.

« Bras de fer »

Trois axes y sont développés. « L'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous les bras disponibles sans baisse de salaire ; l'indexation, pour les retraites, sur les prix et non plus sur les salaires. Et enfin, supprimer le secret des affaires pour avoir la possibilité de dire où va l'argent des profits des entreprises », détaille la candidate. Un seul objectif à ce programme : « Se préparer à un bras de fer contre ceux qui nous amènent dans le mur. » Loin d'être naïve ou utopiste, Nathalie Arthaud ne lâche rien sur cette profession de foi. Et revendique haut et fort ce « programme de lutte » qui, d'après elle, devrait récolter sans problème les 500 signatures nécessaires : « Nous sommes légitimes sur ce terrain. »

Et quand on lui parle du désamour de la classe ouvrière pour les partis de gauche et d'extrême gauche, elle répond par « le désaveu des partis de gouvernement et le fait que les ouvriers soient déboussolés par les promesses qui leur ont été faites ». Quant à l'engouement supposé des ouvriers pour l'extrême droite, « je n'y crois pas. Tout le monde sert la soupe à Marine Le Pen : de Claude Guéant, qui accuse les immigrés de tous les maux, à Montebourg et ses attitudes anti-allemandes, sans oublier Mélenchon qui accuse la Chine d'inonder l'Europe de marchandises. C'est odieux et c'est une tromperie. »

Les meetings de campagne de l'héritière d'Arlette Laguiller ne repasseront pas par Agen. Elle sera à Toulouse le 30 mars et à Bordeaux le 12 avril. Mais les militants lot-et-garonnais continuent leurs actions dans les rues d'Agen. « Nous allons simplement à la rencontre des gens, qui se montrent réceptifs », explique Guillaume Perchet, porte-parole régional. Prochain rendez-vous le 26 janvier dans les rues d'Agen.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 14 Déc 2011, 15:33

Extrême gauche : survivre à Arlette et Besancenot mercredi 14 décembre 2011

Nathalie Arthaud a beau commencer ses discours par le célébrissime « Travailleuses, travailleurs », le grand public a du mal à voir en elle l’héritière d’Arlette Laguiller.

Avec 0,5 % d’intention de vote, les deux principaux candidats trotskistes, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) peinent à décoller
Y' a-t-il une vie après Arlette et Besancenot ? Crise économique mondiale, dictature des marchés financiers, peuples d'Europe dans la rue, baisse du pouvoir d'achat, injustice…
Tous les ingrédients semblent être réunis et pourtant, la mayonnaise ne prend pas. À cinq mois de l'élection présidentielle, l'extrême gauche rame. Pourtant ce rendez-vous électoral est sans doute le plus précieux pour ses représentants.
Une occasion unique de faire avancer leurs idées au travers du débat national. Mais 2012 s'annonce rude : les deux principaux candidats de l'extrême gauche, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), atteignent difficilement les 0,5 % d'intention de vote dans les derniers sondages.
Tout peut encore changer bien sûr, mais les résultats de 2007 semblent presque hors de portée. À l'époque, les deux candidats de LO et du NPA avaient atteint à eux deux 5,75 % des suffrages. Là où la candidate du PCF ne faisait même pas 2 %… Alors que se passe-t-il à la gauche de la gauche ? Quelques éléments de réponse.
1) L'effet « Qui suis-je ? »
N'est pas trotskiste ET populaire qui veut… Pas facile de passer après l'inébranlable Arlette et le facteur sympa. Ces deux-là ont marqué les esprits. Nathalie Arthaud a beau commencer ses discours par le célébrissime « Travailleuses, travailleurs », le grand public a du mal à voir en elle l'héritière d'Arlette Laguiller. « Je ne suis pas très connue mais cela va évoluer », assure la candidate de Lutte ouvrière, par ailleurs enseignante. Quant à Philippe Poutou, il a du mal à exister. Au sein même du NPA, on trouve à redire à sa candidature. « Pas taillé pour le boulot. ». « Je ne suis pas un politicien »,avoue le candidat, dirigeant syndical dans la vraie vie. Pas de quoi refroidir Alain Krivine qui rappelle qu'à ses touts débuts, Olivier Besancenot ne pesait pas bien lourd dans les médias. Ce qui ne l'a pas empêché de devenir l'une des personnalités politiques les plus populaires en son temps. « Avec le peu de gens qui les connaissent, c'est déjà un exploit qu'Arthaud et Poutou soient à 0,5 % »,conclut, perfide, un ex-militant du NPA.
2) L'effet Mélenchon
Le candidat « du bruit et de la fureur »est comme un poisson dans l'eau dans cette campagne présidentielle. Jean-Louis Mélenchon pour le Front de gauche s'est fait sa place dans les médias. Il a le sens de la formule qui fait mal (cf. Le capitaine du pédalo) et la crise économique le galvanise. Certes, l'ex-socialiste plafonne au mieux à 7 % mais son discours conquiert de nombreux sympathisants de l'extrême gauche, restés sur le bord de la route depuis le départ de Laguiller et de Besancenot.
3) L'effet Front national
Contrairement aux années 30, où la grande crise poussait tout autant l'extrême gauche et l'extrême droite, la situation actuelle favorise plutôt l'extrême droite et les partis populistes en Europe en général et le Front national en France en particulier. « Quand dans ma cité, mes voisins me disent qu'ils vont voter pour Marine Le Pen, mon cœur saigne », avoue carrément ce vieux de la vieille de Lutte ouvrière.
Toute une partie du vote protestataire, pour dire non à l'injustice sociale, va certainement se tourner vers la candidate du Front national qui joue à fond la carte des classes populaires.
4) L'effet « vote utile »
C'est le syndrome du 21 avril 2002 qui continue de planer sur la vie politique française. Les électeurs sont nombreux à avoir appris la leçon : « Je vote utile dès le premier tour ». Plutôt que donner leurs voix aux deux candidats des partis trotskistes pour faire entendre leurs convictions, les sympathisants de la cause révolutionnaire choisissent tout de suite Hollande. Guidés par une priorité absolue : « sortir Sarkozy. » « Hollande, ce sera le vote de la raison, pas celui du cœur », regrette une ex-fan de Besancenot.
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Messagede Nico37 » 15 Déc 2011, 16:22

Nathalie Arthaud en campagne présidentielle 12/12/2011

Les drapeaux rouge flottaient, hier après-midi, dans la salle Montaigne. (Photo YVES ESTIVALS)
Si Nathalie Arthaud a succédé à Arlette Laguiller, à la tête de Lutte Ouvrière, le discours, en revanche, n’a pas fondamentalement changé.

En campagne dans le cadre de l’élection présidentielle, Nathalie Arthaud, qui était hier à Rodez, a ainsi largement mis en avant le joli mot de travailleurs, et réclamé ce qui fait le socle de sa philosophie politique : l’appropriation de l’outil de production.

Regrettant que l’on fasse une fois de plus la part belle aux banquiers "principaux artisans de la crise", la candidate a rejeté dans un même mouvement droite et socialistes, adeptes, à peu de chose près, des mêmes plans de rigueur. Elle a souhaité l’interdiction des licenciements, et la mise en place d’une politique qui imposerait au patronat de donner du travail à tous "sans diminution de salaire".

Il faudrait, enfin, que les salariés imposent un contrôle avant toute prise de décision au sein des grands groupes, sorte de prélude, justement, à l’appropriation des moyens de production. "Le sort des travailleurs n’intéresse personne, contrairement à celui de la Bourse", précise encore Nathalie Arthaud. "Ils doivent donc se prendre en mains".

Nathalie Arthaud, bien sûr, ne nourrit guère d’illusions quant à une présence au deuxième tour de l’élection présidentielle. C’est pour cela qu’elle préfère miser sur des actions qui ont parfois fait leurs preuves, les mouvements de grève en particulier. Une candidature de témoignage, donc.
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Messagede Nico37 » 17 Déc 2011, 03:27

Agen. Nathalie Arthaud un programme de lutte

Comme tous les autres candidats à la candidature suprême, Nathalie Arthaud fait la tournée des popotes. Hier, au centre culturel, c'était pour rencontrer quelques militants, les responsables locaux et régionaux, faire un brin de causette avec la presse.

« Seule contre tous » pourrait être son leitmotiv, à l'instar de son modèle en politique qui s'est présentée six fois aux suffrages de ses concitoyens. Aucune importance pour la patronne de Lutte ouvrière qu'Arlette Laiguiller n'ait obtenu que 1,3 % des voix en 2007. « L'important n'est pas dans le nombre. L'important c'est de dire aux travailleurs qu'ils se préparent pour sortir vivants de cette crise », affirme-t-elle. La patronne de LO a déjà tenu une quarantaine de réunions publiques, en prévoit une vingtaine dont une à Bordeaux (le 12 avril) et à Toulouse (30 mars).

Seule contre tous

Nathalie Arthaud ne trouve grâce à aucun programme de parti autre que le sien et les met tous dans le même panier. La droite ? « Elle représente les possédants, le capitalisme forcené ». Le Front national ? « On lui sert la soupe alors que Marine Le Pen n'a de cesse d'incriminer les immigrés, coupables de tout ». La gauche ? « Elle véhicule presque les mêmes idées que la droite et prône les efforts tout en pointant du doigt l'égoïsme allemand. » Mélanchon et le Parti de Gauche ? « Ils proposent un programme compatible avec celui des socialistes .»...

Pour LO, il faut se préparer à la lutte, faire interdire les licenciements, la diminution des salaires et des pensions de retraite, supprimer le secret des affaires, savoir où vont les profits… « L'élection de 2012 ne changera rien à la crise. Il faut que les travailleurs s'apprêtent à sauver leur peau. »
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Messagede Nico37 » 17 Déc 2011, 16:19

Rodez. N. Arthaud pour des solutions de rupture

Nathalie Arthaud appelle les travailleurs à se prendre en main « pour obtenir des emplois et des augmentations salariales »./ Photo DDM

La candidate à la présidentielle 2012 de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, a mené hier un meeting devant un public conquis à Rodez, salle Foch. Celle qui définit son mouvement comme « communiste révolutionnaire » a appelé les travailleurs à « contrôler les entreprises qui engrangent des bénéfices », « s'approprier les outils productifs », « se battre pour l'interdiction des licenciements et partager le travail entre tous, sans perte de salaire. » Pour elle, « le patronat a l'argent pour assurer le travail et l'activité. »

Nathalie Arthaud estime en outre que « les responsables de la crise, qui ont mis l'économie au bord du gouffre, ce sont les banques. Au bout du compte, tous les dirigeants bichonnent les banques en faisant payer les travailleurs qui ne sont en rien dans cette crise. Tous les gouvernements, de gauche comme de droite, obtempèrent aux lois du marché. Les travailleurs ont un devoir à se défendre par eux-mêmes et pour eux-mêmes, pour leurs intérêts. Les travailleurs doivent lutter pour l'emploi et les salaires et ne pas hésiter à revendiquer des hausses salariales. »

Nathalie Arthaud est confiante dans la capacité des travailleurs à un grand mouvement social.
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Messagede Nico37 » 18 Déc 2011, 14:12

Lutte ouvrière et le protectionnisme : Menaces de fermeture sur l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois

Lutte ouvrière, contrairement à ses concurrents sociaux-démocrates, est capable de déclarer que le protectionnisme est nocif. Elle l’a fait dans son document annuel de conférence (« l’avenir démontrera de nouveau, de façon plus ou moins grave, qu’un retour au protectionnisme généralisé serait une catastrophe » – Lutte de classe, décembre 2010-janvier 2011) et elle le fait parfois lors du Discours de Pentecôte de sa porte-parole au moment de sa fête annuelle : « Les travailleurs n’ont rien à gagner à un éclatement de l’euro. Ce serait un recul. […] Ce serait le retour du protectionnisme et un facteur d’aggravation de la crise » (Lutte Ouvrière, fin mai 2010 – par contre, il n’y a rien dans le discours de cette année).

Il y a une raison bien matérielle au silence relatif de LO sur le protectionnisme : c’est l’ascension des militants de LO dans la bureaucratie syndicale réformiste. Ses militants occupent nombre de postes dirigeants dans les syndicats CGT des principales usines automobiles du pays, notamment à PSA-Aulnay (mais aussi à Renault-Flins, Toyota Onnaing-Valenciennes, etc.)

A peine quelques jours avant la fête annuelle de LO en juin dernier, la CGT de PSA-Aulnay révélait des documents secrets de la direction visant à fermer l’usine d’Aulnay ainsi que celles de Sevelnord près de Valenciennes et de Madrid en Espagne. Les capitalistes envisagent de transférer la production de certains véhicules d’Aulnay sur l’usine de Poissy en ajoutant des équipes de nuit ou de week-end pour réduire, à production équivalente, la valeur du capital fixe investi en terrains et machines par rapport au capital variable (les salaires). Une autre manière de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit, c’est de réduire les salaires soit en arrachant des concessions aux travailleurs des usines touchées, soit en réinvestissant les profits dans des usines à l’étranger où les salaires sont nettement moins élevés. C’est effectivement ce que prévoit PSA dans ses documents secrets, ce qu’ils appellent des pays « low cost » (à bas coûts de main-d’œuvre) : ils envisagent d’ouvrir une usine à la périphérie de l’UE, éventuellement en Turquie.

Il faut combattre les licenciements qui menacent dans ces usines. L’usine d’Aulnay est la plus grosse entreprise métallurgique du 9-3, un département à forte proportion d’ouvriers et d’immigrés où avait éclaté la révolte des banlieues en 2005. La classe ouvrière doit lutter pied à pied pour défendre ses acquis en revendiquant le partage du travail entre toutes les mains, avec réduction du temps de travail correspondante sans perte de salaire. Il faut lutter pour l’embauche en CDI de tous les intérimaires et autres contrats précaires, et pour des salaires égaux à travail égal – y compris dans les autres pays comme par exemple l’Espagne ; cela pose la nécessité d’une perspective internationaliste. Toutes ces attaques montrent combien sont réversibles toutes les concessions que la classe ouvrière peut arracher à l’ennemi bourgeois. En dernier ressort, il n’y a pas de solution pour les travailleurs sous le capitalisme : il faut le renverser par une révolution ouvrière.

Lutte ouvrière offre les travailleurs de Madrid à Peugeot pour sauver sa base syndicale

Les secrets révélés par la CGT posaient d’emblée la question d’une propagande internationaliste face au piège transparent tendu par les patrons d’accepter la fermeture de Madrid pour sauver des emplois « français ». Les fascistes du FN y ont tout de suite vu une opportunité en essayant de tracter devant l’usine d’Aulnay le 27 juin ; cette racaille a heureusement été chassée sur-le-champ par les travailleurs, dont des militants de gauche de l’usine, mais LO est incapable de contrer idéologiquement l’offensive protectionniste car elle partage la vision étroite et chauvine de la bureaucratie syndicale.

Pour LO c’est la lutte économique qui par elle-même peut faire changer la conscience des travailleurs – ce qui est une justification pour s’adapter au niveau de conscience actuel au lieu de lutter avec intransigeance contre toutes les formes d’arriération, de chauvinisme et de nationalisme que distille constamment la bourgeoisie parmi les travailleurs, ce qui exige de forger un parti ouvrier d’avant-garde. Comme l’écrivait Lénine (Que faire ?) :

« Tout culte de la spontanéité du mouvement ouvrier, tout amoindrissement du rôle de “l’élément conscient”, du rôle de la social-démocratie [comme Lénine appelait encore les marxistes révolutionnaires] signifie par là même – qu’on le veuille ou non, cela n’y fait absolument rien – un renforcement de l’influence de l’idéologie bourgeoise sur les ouvriers. »
LO organisait spécialement un meeting à sa fête annuelle sur PSA-Aulnay. L’un de nos camarades est intervenu en disant notamment :

« J’interviens pour la Ligue trotskyste. Les travailleurs d’Aulnay nous connaissent puisque nous vendons régulièrement le Bolchévik devant l’usine. Pour lutter contre la menace de fermeture de l’usine il est fondamental pour les travailleurs d’avoir une perspective d’internationalisme prolétarien. Peu importe où les capitalistes réinvestissent leurs profits, il faut se battre pour une lutte de classe commune en défendant les emplois et les acquis des travailleurs dans tous les pays. Le protectionnisme est une option viable pour la bourgeoisie, mais c’est un poison mortel pour la classe ouvrière car il fait croire aux ouvriers que l’ennemi c’est leurs frères de classe des autres pays où sont délocalisées les usines […]. »
Un autre intervenant posait la question des contacts entre les syndicats PSA d’Aulnay et de Madrid. Philippe Julien, dirigeant de la CGT PSA-Aulnay et militant LO bien connu, a reconnu que « le problème de la liaison se pose », que la classe ouvrière est internationale et qu’il ne faut pas tomber dans les oppositions entre sites. Ceci dit, il ne pouvait qu’avouer qu’il n’y a « pas de liens directs avec les syndicats espagnols », mais que LO allait corriger cela dès la semaine suivante à l’occasion d’un comité de groupe européen, qui serait une occasion d’« établir des liens ».

Quelques jours plus tard, Jean-Pierre Mercier, un autre dirigeant de la CGT et de LO, se faisait interviewer justement lors de la réunion du Comité central d’entreprise du 23 juin, et à nouveau la question de Madrid lui a été posée (voir sur http://www.youtube.com/watch?v=ZvOdXm0vaX4 ; cette interview a même été mise en ligne sur le blog des élus LO de Bagnolet, parmi lesquels compte Mercier). En guise de « réponse », Mercier a déclaré que « le sujet essentiel a été le site de PSA-Aulnay » ! Pas étonnant qu’ils n’aient pas de « liens directs » avec Madrid ! Mercier a aussi souligné qu’il était scandaleux de dire que le travail ne rapportait pas assez en France – et il a rappelé les engagements pris par PSA lorsque le gouvernement Sarkozy lui avait prêté des milliards au début de la crise économique. L’année dernière, l’un de nos camarades était déjà intervenu là-dessus lors d’un forum de LO sur l’automobile à la fête de LO :

« Les directions syndicales partagent complètement la politique protectionniste qui vise à défendre les emplois pour les Français contre ceux pour les ouvriers d’autres pays. Ainsi, elles ont pris part aux états généraux de l’industrie française décrétés par Sarkozy qui promettait des milliards aux grosses entreprises françaises à condition qu’elles ne ferment pas d’usines en France mais seulement à l’étranger éventuellement. LO a écrit à l’époque plusieurs articles sur ces états généraux mais pas un seul ne s’est opposé à ce poison chauvin qui pénètre ainsi dans les consciences des ouvriers, en particulier de l’automobile. Si aujourd’hui LO critique Sarkozy sur les subventions faites aux entreprises françaises comme n’ayant aucun effet sur la sauvegarde des emplois en général, elle continue de ne pas dire un mot sur ces campagnes protectionnistes. En fait, c’est pour mieux défendre la politique de ses propres camarades dans les directions syndicales qui servent au final la politique de la bourgeoisie. »
Et maintenant, Jean-Pierre Mercier se revendique de l’accord entre Sarkozy et les capitalistes de l’automobile pour ne pas fermer d’usine en France ! Mercier déclarait ainsi le 23 juin :

« PSA s’était engagé la main sur le cœur, au moment où il obtenait le prêt de trois milliards, à ne pas fermer de site en France. Alors la France d’en bas, ceux qui se lèvent tôt, comme disait le président de la République, est-ce que le gouvernement va laisser faire PSA pour fermer cette usine d’Aulnay-sous-Bois ? […] Alors nous posons la question concrètement au gouvernement : est-ce qu’il va laisser faire PSA, ou est-ce qu’il va demander lui aussi des engagements écrits de PSA pour qu’il s’engage à garantir l’ensemble des emplois et un nouveau véhicule sur le site d’Aulnay-sous-Bois ? »
La revendication avancée par Mercier était la répartition de la production entre les usines de Poissy, Mulhouse et Aulnay-sous-Bois, offrant implicitement en sacrifice aux capitalistes les travailleurs de Madrid (voir aussi l’article publié dans Lutte Ouvrière du 1er juillet) !

Ce genre de déclaration montre d’ailleurs tout le cynisme de Lutte ouvrière quand elle proclame que « faire croire que les gouvernements peuvent imposer au patronat la moindre politique en faveur de l’emploi serait ridicule si cela ne semait pas des illusions » (Exposé du Cercle Léon Trotsky n° 121, 15 octobre 2010, « Les syndicats hier et aujourd’hui »). Le gouvernement n’est en effet rien d’autre que le comité exécutif de la bourgeoisie. Mais précisément c’est LO qui fait croire ici que le gouvernement est susceptible d’imposer aux capitalistes des choix en faveur des travailleurs de PSA.

La CGT de PSA-Aulnay, fermement contrôlée par LO, est apparemment allée jusqu’à traîner devant les tribunaux capitalistes le syndicat SUD ! Il est criminel de faire appel à l’ennemi de classe, l’Etat bourgeois, pour traiter des querelles internes au mouvement ouvrier et cela ne peut résulter que dans l’affaiblissement général des organisations ouvrières face aux attaques capitalistes. La CGT a finalement annoncé fin juin qu’elle retirait sa plainte au vu de la menace de fermeture de l’usine.

C’est le propre du réformisme de faire croire qu’il suffit de prendre l’appareil d’Etat bourgeois tel qu’il est et de s’en servir pour gérer l’économie selon les besoins des travailleurs. Comme l’a montré toute l’histoire de la lutte de classe depuis 150 ans (voir page 5 notre article sur la Commune de Paris) le prolétariat doit créer ses propres organes de pouvoir en s’appuyant sur ses propres milices ouvrières, détruisant l’Etat bourgeois.

Nous nous occuperons de gérer, ou plutôt de réorganiser de fond en comble, l’économie lorsque le prolétariat aura établi son propre pouvoir d’Etat. LO, elle, a approuvé Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, quand il a dit que « les représentants des salariés doivent pouvoir intervenir sur les modalités de la création de richesses. Il s’agit d’influer sur les décisions, de contrôler leur exécution, de faire prendre en compte les exigences sociales ». LO ajoutait : « Les révolutionnaires que nous sommes pourraient presque signer cette phrase tant nous sommes convaincus que les travailleurs doivent se mêler de la marche de l’économie et contrôler à tous les niveaux les comptes et les décisions des entreprises » (ibidem). Leur seul regret, c’est que Thibault ne prenne pas au sérieux ses propres « phrases radicales » (!) et se contente de s’aligner derrière la bourgeoisie !

Le capitalisme lui-même est incapable de répondre à l’ensemble des besoins pressants de la classe ouvrière. Comme l’écrivait Trotsky dans le Programme de transition :

« Il ne s’agit pas du heurt “normal” d’intérêts matériels opposés. Il s’agit de préserver le prolétariat de la déchéance, de la démoralisation et de la ruine. Il s’agit de la vie et de la mort de la seule classe créatrice et progressive et, par là même, de l’avenir de l’humanité. Si le capitalisme est incapable de satisfaire les revendications qui surgissent infailliblement des maux qu’il a lui-même engendrés, qu’il périsse ! La “possibilité” ou l’“impossibilité” de réaliser les revendications est, dans le cas présent, une question de rapport des forces, qui ne peut être résolue que par la lutte. Sur la base de cette lutte, quels que soient ses succès pratiques immédiats, les ouvriers comprendront mieux que tout la nécessité de liquider l’esclavage capitaliste. »
Cette perspective pose de façon urgente la nécessité d’un parti ouvrier révolutionnaire d’avant-garde, sachant être un tribun du peuple pour mobiliser la classe ouvrière et l’ensemble des opprimés derrière elle vers la prise du pouvoir. Nous luttons pour construire un tel parti.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 20 Déc 2011, 00:49

Soutien à la grève des agents de sûreté dans les aéroports !

Au nom de Lutte Ouvrière, je tiens à apporter tout mon soutien aux agents de sûreté qui se sont mis en grève la semaine dernière dans plusieurs aéroports. Malgré les pressions de leurs directions et la forte présence policière, notamment à Roissy, ils continuent la grève pour protester contre les bas salaires et les conditions de travail déplorables : horaires impossibles, travail parfois sept jours sur sept, temps partiels imposés, absence de salles de repos ou de cantine... Ils réclament 200 euros d'augmentation, et ils ont mille fois raison.

Les perturbations que cette grève a entraînées montrent, une fois de plus, que sans les travailleurs, rien ne fonctionne. Les patrons des sociétés de sécurité et des compagnies aériennes l'apprennent à leurs dépens, et ce n'est qu'un juste retour des choses.

Les agents de sûreté se battent pour une augmentation de salaire qui est une revendication commune à tous les salariés. Ils doivent avoir la solidarité de tous.

Nathalie Arthaud

Contact presse : Henriette MAUTHEY - 01 48 43 65 22 - mauthey.lo@wanadoo.fr - Plus d'informations : www.lutte-ouvriere.org
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 21 Déc 2011, 00:21

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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 22 Déc 2011, 01:16

Aéroports : non aux briseurs de grève en uniforme !

Au nom de Lutte Ouvrière, je condamne fermement le projet du gouvernement d'envoyer la police et la gendarmerie jouer le rôle de briseurs de grève dans les aéroports. Les salariés de la sûreté aéroportuaire, payés 1100 ou 1300 euros pour un travail épuisant et des horaires impossibles, sont non seulement dans leur droit lorsqu'ils se mettent en grève pour exiger 200 euros d'augmentation, mais ils montrent à tous les salariés du pays la voie à suivre.

Hier, les patrons du secteur ont affirmé que les revendications des grévistes étaient « irréalistes » car les marges de ces entreprises « seraient proches de zéro ». Une entreprise comme Brink's est un trust international, dont la seule filiale française réalise 460 millions de chiffre d'affaires. Ses patrons veulent faire croire aux salariés qu'ils ne gagnent pas d'argent ? Dans ce cas, qu'ils ouvrent leurs comptes, qu'ils permettent aux salariés d'aller vérifier eux-mêmes combien touchent les actionnaires, les hauts cadres, à combien se monte la fortune des propriétaires de ces groupes.

On verrait alors que de l'argent, il y en a pour augmenter les salaires - chez Brink's ou ICTS, comme ailleurs.

Nathalie Arthaud
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 23 Déc 2011, 20:11

Lutte Ouvrière à votre rencontre (42 - Loire)

Les militants de Lutte Ouvrière, le parti de Nathalie Arthaud, candidate à la présidentielle, iront à la rencontre des travailleurs ligériens, pour discuter avec eux de la situation politique et sociale, "et des luttes nécessaires de la classe ouvrière face aux conséquences de la crise et à la politique du gouvernement".

Ils seront présents en centre-ville des villes suivantes, de 10h à 12h et de 15h à 17h :
- Saint-Étienne, le lundi 19 décembre ;
- Saint-Chamond, le mardi 20 décembre ;
- Roanne, le mercredi 21 décembre.

" Nous dirons que ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise. Pour cela, il faut imposer :
- L'indexation des salaires sur les prix (l'échelle mobile des salaires) ;
- L'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, sans perte de salaire ;
- Le contrôle des comptes des grandes entreprises et des banques par la population.

Nous dirons que, pour imposer ces mesures indispensables, les travailleurs devront compter sur leurs luttes."
Nico37
 
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 24 Déc 2011, 23:24

CONGRES LO La campagne électorale 21 octobre 2011

Ainsi que nous l’avons décidé lors du congrès de l’année dernière, nous participerons à l’élection présidentielle de 2012 et nous avons choisi Nathalie Arthaud comme candidate.
Dans la brochure mise en circulation en septembre, ainsi que dans les réunions publiques et les conférences de presse élargies de la précampagne, nous avons déjà commencé à mettre en avant l’axe de nos interventions pendant la campagne proprement dite qui, rappelons-le, ne commencera qu’une fois que nous aurons déposé les 500 parrainages que la loi exige. La collecte des parrainages définitifs et leur dépôt auprès du Conseil constitutionnel devront avoir lieu entre le 23 février et le 16 mars 2012.
Nous avons commencé la précampagne au mois de septembre, c’est-à-dire à une période où, les primaires socialistes n’ayant pas eu lieu, leur candidat officiel n’était pas encore connu.
Maintenant que c’est le cas et au fur et à mesure que tous les candidats seront en campagne, la partie critique de la politique des uns et des autres s’accentuera. Mais le parti pris de ne pas consacrer une partie importante de nos interventions à la critique des uns et des autres, et en particulier la politique défendue par Mélenchon ou, à l’autre bout, la démagogie de Marine Le Pen, n’est pas dû uniquement aux circonstances de la précampagne. Dans la campagne elle-même, nous avons moins l’intention de critiquer la politique des autres que d’avancer des objectifs dont les travailleurs pourront s’emparer en cas de montée des luttes.
Pour le moment, nous n’avons évidemment aucun élément qui nous permette de prévoir que de telles luttes se produiront à plus ou moins brève échéance. Rien de comparable, par exemple, aux grèves de l’année 1934 qui annonçaient en quelque sorte la montée de la combativité de la classe ouvrière, qui allait atteindre son sommet en juin 1936, et qui annonçaient aussi la poussée à gauche sur le plan électoral.
L’état d’esprit des travailleurs peut, cependant, changer d’ici l’élection présidentielle. Cinq à six mois, ce n’est pas grand-chose en période ordinaire. Mais la crise financière en cours et ses contrecoups sur l’économie dans son ensemble, sur la politique du gouvernement, peuvent être un puissant accélérateur des choses.
Or, sans lire dans le marc de café, il est évident que ceux qui dirigent l’économie comme ceux qui dirigent les États ne maîtrisent absolument pas la crise financière et que celle-ci s’est déjà transformée en dépression économique. Avec l’aggravation de la crise s’aggravera également l’offensive de la bourgeoisie et de son gouvernement, contre les travailleurs en premier lieu, mais aussi contre bien d’autres catégories sociales petites-bourgeoises.
Que l’on pense seulement à l’évolution de la situation en Grèce, où les coups qui ont été portés essentiellement aux travailleurs, aux salariés, aux retraités, ont fait reculer la consommation et l’activité économique en affectant les commerçants, les artisans, etc.
Face à la politique de la bourgeoisie, le moins qu’on puisse dire, c’est que la classe ouvrière n’est pas armée politiquement et que ce ne sont ni le PCF ni Mélenchon qui l’armeront, pas plus que les directions syndicales.
Nous ne savons pas si nous avons le crédit pour faire passer, ne serait-ce qu’à une échelle modeste, les idées et les objectifs qui sont nécessaires pour que la classe ouvrière puisse faire face à la situation, mais nous devons agir avec cet objectif.
Nous ne revenons pas ici en détail sur les objectifs immédiats que nous mettons en avant. Nos interventions politiques, les éditoriaux des bulletins, portent là-dessus pour ainsi dire en permanence. Tout part de l’idée que les travailleurs ne doivent ni se résigner ni chercher ce qui, dans les différentes médications envisagées par la bourgeoisie pour guérir la crise économique, leur serait le moins défavorable – parce qu’elles le seront toutes !
Il est de l’intérêt des travailleurs de se battre sur des objectifs qui sont les leurs, c’est-à-dire avant tout protéger les deux seules choses qui leur permettent de vivre dans l’économie capitaliste : leur emploi et leur salaire.
Les deux objectifs les plus immédiats qui en découlent, l’interdiction des licenciements avec répartition du travail entre tous sans diminution de salaire et l’indexation des salaires sur les prix – l’échelle mobile des salaires –, pour préserver le pouvoir d’achat contre l’inflation, correspondent au simple bon sens du point de vue des intérêts des salariés.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que notre activité d’agitation est axée sur ces objectifs. Mais l’emprise de la bourgeoisie, de ses politiciens, de ses médias, de son appareil de propagande, son matraquage sur la « nécessité d’accroître la compétitivité, exacerbée par la mondialisation », pèsent sur les consciences, comme pèsent objectivement le chômage et la crainte pour son emploi.
Ce n’est pas nous, avec nos possibilités et notre crédit limités, qui pouvons prendre le contre-pied de tout cela.
Le mouvement ouvrier dans son ensemble aurait dû opposer un point de vue de classe à la propagande délétère de la bourgeoisie.
Mais c’est bien un des aspects du retard de la classe ouvrière face à l’offensive de la bourgeoisie, que les organisations qui se réclament d’elle ne jouent plus du tout ce rôle et reprennent à leur compte la logique et le langage de la bourgeoisie.
Ce sont la crise elle-même, l’attitude du patronat, qui créent des situations qui mettront en évidence les objectifs les plus urgents que sont la nécessité de répartir le travail entre tous ou l’échelle mobile des salaires.
Se multiplient, par exemple, les cas de grandes entreprises capitalistes qui licencient dans certaines de leurs usines, voire dans certains ateliers, alors que, dans d’autres usines ou ateliers, elles font faire des heures supplémentaires et augmentent les cadences.
Dans une entreprise comme Peugeot-Citroën qui se prépare à fermer trois usines alors qu’il y a du travail, comme il y a assez de profits pour assurer le niveau de salaire tout en réduisant le nombre d’heures de travail, la répartition du travail entre tous apparaît comme une réponse à la logique patronale. Et, au fond, c’est la même situation chez Montupet ou à Fralib (filiale d’Unilever) et bien d’autres.
Bien sûr, la répartition du travail à l’échelle de l’ensemble du pays apparaît plus compliquée. Raison de plus pour prendre dans notre agitation l’exemple des grandes entreprises.
Parmi les entreprises de taille moyenne ou petite qui licencient ou suppriment des emplois aujourd’hui – et il y en a beaucoup –, combien sont des sous-traitants ou des fournisseurs de grandes entreprises ? Pour faire plus de profits, les grandes entreprises ne se contentent pas de réduire leurs propres effectifs et d’exploiter toujours plus durement ceux qui restent, elles imposent à leurs sous-traitants et à leurs fournisseurs des contrats de plus en plus durs qui les amènent, à leur tour, à licencier, voire à mettre la clé sous la porte.
Il est aisé d’expliquer qu’il faut intégrer dans la répartition du travail non seulement les grandes entreprises, mais tout l’essaim d’entreprises moyennes et petites qui en dépendent.

Quant aux mesures pour résorber le chômage, nous parlerons aussi pendant la campagne des embauches indispensables dans les services publics utiles aux classes populaires, ainsi que, par exemple, de la nécessité d’embaucher pour satisfaire ce besoin urgent et vital qu’est la construction, à prix coûtant, de logements pour le million de familles mal logées ou pas logées du tout.
C’est encore la réalité des hausses de prix, en particulier des loyers et des produits de première nécessité, qui rend compréhensible cette exigence majeure pour tous les salariés qu’est l’indexation de l’évolution des salaires sur celle des prix.
La crise financière et la politique de tous les gouvernements d’imposer l’austérité à la majorité de la population pour sauver la mise aux banquiers rendent perceptible l’aberration de la politique de la bourgeoisie. Même arrosées d’argent prélevé sur la population, de crédits gratuits de la part des banques centrales, les banques continuent à empocher des intérêts qui étouffent l’économie, alors qu’elles ne remplissent même pas correctement le rôle qui est le leur dans l’économie capitaliste : distribuer du crédit.
L’expropriation des banques sans indemnité ni rachat, leur regroupement en une banque unique, soumise au contrôle de la population, apparaît à la fois comme la seule politique opposée à celle de la bourgeoisie et comme une nécessité sociale.
Les objectifs partiels, en quelque sorte défensifs et qui tombent sous le sens, nous permettent de montrer que, pour les imposer, il est nécessaire de contester le pouvoir absolu des groupes capitalistes sur les entreprises.
Le financement de la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire soulève tout naturellement le problème du contrôle du profit de l’entreprise et de l’usage que les patrons font de ce profit : investissements productifs ou spéculation ? Création d’emplois utiles ou dividendes versés aux actionnaires ? Mais le montant du profit, en tout cas du profit déclaré, est susceptible d’une multitude de manipulations et de tricheries, comme celle, tout à fait légale, qui a permis à un certain moment à Total de ne pas payer du tout d’impôt sur les bénéfices.
Le contrôle du profit réel exige que puissent être rendus publics tous les mouvements de fonds, l’argent qui entre et qui sort, tous les mouvements de stocks, les dessous-de-table, tout ce qu’un patron dissimule aujourd’hui derrière le secret des affaires.
Ce contrôle est nécessaire pour démontrer qu’il y a toujours une autre solution que le licenciement et que le blocage des salaires, au nom de la compétitivité sur le marché mondial, est toujours un choix, celui de préserver ou d’accroître les revenus du capital, et que c’est ce choix-là qu’il faut combattre. Le contrôle sur les comptes des chaînes de distribution capitalistes démontrerait qu’elles ont les moyens tout à la fois d’augmenter les prix à la production des paysans, leurs fournisseurs, de baisser les prix à la vente et de payer des salaires corrects à leurs travailleurs.
Le contrôle des entreprises capitalistes et des banques est un objectif qui conjugue les intérêts de toutes les classes productives contre les possesseurs de capitaux.
La suppression de toutes les lois qui interdisent que puissent être publiées des informations sur la comptabilité et le fonctionnement des entreprises n’assure pas en elle-même le contrôle. Mais elle en donne la possibilité légale.
Discuter de l’importance pour les travailleurs d’imposer la levée du secret des affaires nous amène tout naturellement à montrer que les ouvriers et les employés savent en réalité tout de leurs entreprises à condition de mettre ensemble les connaissances partielles des uns et des autres.
Faire de la propagande autour de ces objectifs, les faire partager, ne signifie pas encore avoir la détermination de les imposer. La lutte de classe ne se déroule pas dans le domaine éthéré des idées, mais dans la réalité des rapports de forces. Personne, aucune organisation même puissante, n’est capable de provoquer une explosion sociale. C’est la bourgeoisie elle-même, ses serviteurs politiques, qui la provoquent. L’exemple de la Grèce montre qu’elle peut venir vite. Le rôle des organisations communistes révolutionnaires est de défendre auprès de la classe ouvrière une politique qui lui permette de reprendre l’offensive, avec une perspective politique qui s’oppose à celle de la bourgeoisie.
Imposer ces objectifs qui correspondent aux intérêts de la classe ouvrière correspond aussi, à un niveau ou à un autre, aux intérêts de la majorité de la société. Car la politique de la bourgeoisie en cette période de crise mène à la dislocation de la société elle-même.
La seule perspective favorable aux intérêts de la grande majorité de la société, c’est de mettre en cause la domination des groupes capitalistes sur la société.
Nous mettrons à profit la campagne électorale pour mener une propagande communiste, en accentuant ce que nous avons fait lors des élections précédentes. Il ne s’agit évidemment pas de faire voter sur le communisme, ce qui serait tout simplement stupide. Il s’agit de lever un drapeau, même à notre petite échelle, dans un contexte où l’économie capitaliste montre, en plus de ses injustices, toute son irrationalité.
Il faut que s’exprime dans cette élection un courant qui ne s’oppose pas seulement à tel ou tel parti politique de la bourgeoisie, de l’extrême droite à la gauche institutionnelle, mais qui combatte tout le système capitaliste au nom d’une autre perspective pour la société, celle qui passe par la prise et l’exercice du pouvoir par la classe ouvrière, par l’expropriation du grand capital, par la mise en commun des richesses et des moyens de les produire et par l’organisation d’une économie sans propriété privée des moyens de production, sans concurrence ni course au profit privé.
Comme en 1974, lors de la première candidature d’Arlette Laguiller, nous essaierons de montrer que l’économie capitaliste, basée fondamentalement sur l’exploitation des travailleurs, est nuisible à d’autres catégories sociales productrices. Plus généralement, elle est incapable de répondre aux problèmes majeurs de l’humanité : de la sous-alimentation à la préservation de l’environnement aussi bien contre les catastrophes naturelles que contre celles que provoque l’activité humaine.
C’est en défendant les idées et la perspective du communisme que nous nous adresserons en particulier à la jeunesse, ouvrière bien sûr mais aussi scolaire. La crise démontre toute la stupidité de l’idéologie, véhiculée parmi les jeunes scolarisés, sur la réussite individuelle, « l’ascenseur social » et autres balivernes. Le capitalisme en crise n’a pas de perspective à offrir même aux plus diplômés des jeunes. Et que vaut même « l’ascension sociale » si toute la société est poussée vers la misère matérielle et morale ?
C’est aussi la seule perspective qui permet aux éléments les plus conscients parmi les « indignés » de sortir de l’impasse de ce mouvement qui érige son impuissance en vertu. L’indignation ne peut être féconde pour l’avenir que si elle conduit à la conscience communiste révolutionnaire.
Il appartient à la jeunesse de reprendre le drapeau du communisme et de renouer avec la tradition révolutionnaire du mouvement ouvrier.
Nous avons d’autant plus à lever le drapeau du communisme que personne d’autre ne le fera, pas même sous la forme défigurée présentée par le mouvement stalinien.
Le Parti communiste s’est aligné derrière Mélenchon comme Marchais l’avait fait dans le passé derrière Mitterrand. Quant au candidat du NPA, il n’est pas sûr qu’il puisse se présenter et, s’il le fait, il se posera, certes, en défenseur des travailleurs, entre autres, mais sans se référer au communisme.
Le retour au pouvoir du Parti socialiste ne suscite guère d’illusion, si ce n’est par le fait que son candidat, François Hollande, apparaît comme le seul à pouvoir prendre la place de Sarkozy. Cela, seul, est peut-être un argument assez fort pour inciter à voter pour lui y compris ceux qui n’attendent pas grand-chose, voire rien, du changement de président.
Les discussions dans le milieu des travailleurs (dans les entreprises comme dans les quartiers populaires) nous laissent penser que revient le « Il faut battre Sarkozy ». Même le changement de majorité au Sénat nous a valu quelques discussions sur ce que cela avait de favorable pour bloquer certaines décisions de l’Assemblée dominée par la droite.
Par ailleurs, les primaires du Parti socialiste et le suspense entretenu autour des concurrents pour la candidature ont contribué à créer un climat d’intérêt pour le changement électoral.
Cela dit, si le Parti socialiste peut considérer comme un succès la participation de deux millions huit cent mille électeurs au deuxième tour des primaires, cela ne représente qu’une fraction restreinte de l’électorat. De plus, c’est dans les quartiers populaires que la participation a été la plus faible.
Rien ne permet donc de déduire du relatif intérêt suscité par les primaires socialistes qu’il y aura moins d’abstentions de la part de cette fraction de l’électorat populaire qui est dégoûtée des alternances qui ne changent rien à rien.
À défaut d’espérer qu’avec la gauche à la présidence et au gouvernement, cela ira mieux, il y a au moins l’idée que cela ne peut pas être pire qu’avec Sarkozy. En réalité, même cela, c’est une illusion parce que cela peut être pire si la crise continue à s’aggraver, avec en plus le fait que la gauche sera portée à présenter certaines mesures favorables à la bourgeoisie comme des mesures de gauche, voire socialistes. Il en sera ainsi avec les recapitalisations des banques par l’État, que la finance exige, et qui seront présentées comme des nationalisations, c’est-à-dire des mesures éminemment de gauche.
Pendant la campagne, nous aurons à répondre à la pression unitaire à la gauche de la gauche. Quelle que soit la façon dont cette pression s’exprimera, ce sera toujours pour nous reprocher de ne pas nous être alignés derrière Mélenchon, à l’instar du Parti communiste. Nous y répondrons, bien sûr, et nous dirons ce que nous pensons de leur politique. Mais, plutôt que de polémiquer avec ce qu’ils disent ou ne disent pas, il est plus important de dire et de répéter ce que nous avons à dire nous-mêmes.
Contrairement à ce que raconteront les commentateurs, nous ne sommes pas en rivalité sur le terrain électoral. La position de Mélenchon comme celle du Parti communiste représentent un courant réel du réformisme à verbiage un peu plus radical que celui du Parti socialiste, que l’on ne peut même pas considérer comme réformiste au sens traditionnel du terme. Il y a un intérêt politique à ce que ce courant s’exprime et que son électorat se distingue de celui du Parti socialiste.
À plus forte raison, nous ne sommes pas en rivalité avec le NPA et nous souhaitons que son candidat obtienne le nombre de signatures nécessaire pour qu’il puisse se présenter.
Et il y aura, dès avant le premier tour, la pression pour qu’on s’engage à « battre Sarkozy » au deuxième tour, c’est-à-dire qu’on annonce qu’on appellera à voter au deuxième tour pour Hollande. Nous n’avons, bien sûr, pas à répondre avant le premier tour sur ce que nous ferons au deuxième.
Mais nous aurons à expliquer tout au long de la campagne, comme nous l’avons commencé dès que le Parti socialiste a officialisé la candidature de Hollande, que celui-ci et son futur gouvernement mèneront inévitablement une politique similaire à celle de Sarkozy. Ils n’utiliseront peut-être pas les mêmes mots et ils enroberont certaines de leurs mesures antiouvrières d’une phraséologie de gauche, mais ils obéiront aux injonctions des banques et du grand capital, ce que dans le langage d’aujourd’hui on appelle « la pression des marchés financiers ».
Le Parti socialiste ne s’en cache même pas, tant, dès la précampagne, les deux candidats à la candidature qui étaient susceptibles d’être choisis ont insisté sur le « réalisme », sur la « nécessité de rembourser la dette », etc.
La gravité de la politique d’austérité qui sera menée après l’élection présidentielle ne dépend pas du tout de la personnalité ou de l’étiquette de l’élu, mais de la crise et des exigences du grand patronat.
Nous redirons sur tous les tons que, si les travailleurs ont toutes les raisons d’exécrer Sarkozy, ils n’en ont aucune de faire confiance à Hollande.
Nous avons à expliquer, à commencer par les milieux proches de nous, que seul compte le premier tour, où ceux qui se sentent du camp des travailleurs ont la possibilité d’exprimer leur identité politique. Au deuxième tour, au mieux on n’exprime rien, au pire on cautionne.
Pendant la campagne, nous aurons aussi à développer le sens du vote en faveur de notre candidate. Nous dirons que, pour minoritaire que soit le courant qui considère Hollande tout autant que Sarkozy comme des représentants politiques de la classe privilégiée, il est important pour l’avenir qu’il s’exprime.
Voter pour la candidate de Lutte Ouvrière, ce sera affirmer clairement que l’on est d’accord avec les objectifs qu’elle a avancés pendant la campagne électorale. Ce sera affirmer qu’il est nécessaire et possible de résorber le chômage en répartissant le travail entre tous. Ce sera affirmer que, pour se protéger de l’inflation, le seul moyen pour les salariés, c’est d’imposer l’échelle mobile des salaires. Plus généralement, ce sera affirmer la conviction qu’à la politique des gouvernants, qui dans toutes ses variantes exprimera les préoccupations et les intérêts de la bourgeoisie, il faut opposer une politique qui vise à protéger les classes productives de la déchéance matérielle et morale. Ce sera affirmer que la dictature des groupes capitalistes sur l’économie mène la société à la ruine et que le grand patronat, les banquiers, sont trop irresponsables pour les laisser diriger sans contrôle les entreprises et l’économie.
Ce vote ne peut en aucun cas se substituer à la lutte, mais il peut contribuer à la préparer politiquement et moralement.
Il faut que notre campagne soit une campagne militante, pas seulement parce que ce ne sont pas quelques courtes séquences à la télévision qui nous permettront de la mener à bien. Il faut associer à notre campagne tous ceux qui sont d’accord avec les objectifs que nous défendrons pendant la campagne car c’est un moyen de resserrer les liens avec eux. Les liens tissés dans cette activité politique commune même limitée peuvent être précieux par la suite.
Nous n’avons aucune illusion à nous faire sur nos résultats, mais nous pouvons raisonnablement espérer que les objectifs que nous aurons défendus pendant la campagne, auront été entendus bien au-delà de ceux qui choisiront de voter pour nous.
Cet écho-là n’est pas quantifiable.

Ce qui le sera, en revanche, c’est le nombre de femmes, d’hommes, de jeunes, que nous parviendrons à associer à nos militants et à nos sympathisants, aussi bien pendant la présidentielle que pendant les législatives qui suivront. La solidité des liens en particulier avec tous ceux qui, travailleurs, chômeurs, jeunes et retraités, vivent la vie de la classe ouvrière, dépendra moins des rapports personnels que de l’état d’esprit de l’ensemble de la classe ouvrière. Mais il est d’autant plus important de les retrouver à nos côtés, en cas de montée ouvrière, qu’ils seront peut-être parmi les premiers à la sentir et à nous l’annoncer.
Les élections ne sont qu’un épisode – important ou pas, le proche avenir le dira –, dans la lutte politique pour construire et aguerrir ce parti communiste révolutionnaire dont la nécessité se révélera de plus en plus, avec l’aggravation de la crise et les bouleversements sociaux qu’elle provoquera. Il faut saisir de la façon la plus efficace possible l’occasion que nous offrent les élections qui viennent.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 25 Déc 2011, 16:46

Nathalie Arthaud, Lutte Ouvrière, en meeting à Mantes-la-Jolie Alain Fitoussi

Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière aux élections présidentielles de 2012, tiendra meeting ce samedi à Mantes-la-Jolie.

Elle y développera notamment le programme de défense des intérêts des travailleurs qu’elle défendra lors de la campagne présidentielle.

« Les capitalistes plongent le monde dans la crise. Ce n’est pas aux travailleurs de payer ! Pour épargner au maximum la bourgeoisie, les grandes entreprises et le monde de la finance, le gouvernement actuel, comme ses collègues de l’étranger et comme le fera celui qui lui succèdera après les élections, quel qu’en soit le vainqueur, cherche à faire payer le prix de cette crise au reste de la population », indique Lutte Ouvrière dans un communiqué. « Et principalement au monde du travail : par des hausses d’impôts, des attaques directes ou indirectes contre les salaires, les pensions, par des suppressions d’emplois dans les services publics, qui s’ajouteront à celles, massives, que projettent les entreprises, à commencer par les plus grandes, comme le montre l’annonce de la suppression de 6800 emplois en Europe dans les prochains 18 mois par le groupe Peugeot Citroën, pourtant richissime et qui se vante de disposer d’un trésor de guerre de plus de 11 milliards d’euros ».
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 26 Déc 2011, 19:04

Arthaud, l’ombre et la lumière
La méconnue candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle, Nathalie Arthaud, était hier en meeting à Metz.

Pull col en V bleu, chemise claire et sage coupe de cheveux. De passage à Metz, hier, au Foyer du jeune travailleur Pilâtre de Rozier, Nathalie Arthaud, 41 ans, a l’allure de la prof de gestion qu’elle a longtemps été avant de prendre la suite de l’éternelle Arlette Laguillier à Lutte Ouvrière. Désignée candidate à la présidentielle en décembre 2010, elle arpente « le terrain, la France, au contact des militants » depuis près d’un an, toujours à la recherche d’une visibilité à l’extrême gauche. Dans l’ombre d’un encombrant Mélenchon et malgré l’éclipse médiatique d’un NPA en mal de leadership. « Je n’ai pas d’objectif chiffré pour mai prochain », affirme celle qui est créditée de 0,5 % à 1,5 % d’intentions de vote en fonction des sondages. « Je veux dire que le chômage n’est pas une fatalité, si l’on met un terme à l’asservissement des travailleurs par le grand patronat bourgeois », assure une Nathalie Arthaud qui salue la centaine de militants venus l’applaudir par un « Travailleuses, travailleurs, camarades et amis » rappelant les grandes heures de sa célèbre devancière, six fois candidate à la magistrature suprême.

« Coups de trique »

La rhétorique générale, elle, tient du copier-coller d’une phraséologie connue, adaptée à l’actualité. Grèce, euro qui tangue, plans sociaux chez Arcelor-Mittal – qui sacrifie Liège et menace Florange – et crise mondiale lui offrent une matière inépuisable. « [Depuis la crise de 2008], si on avait jeté l’argent par les fenêtres, il aurait été mieux utilisé [qu’en confiant tant de milliards] aux banquiers-vautours », attaque celle qui concentre ses piques sur le couple Merkel-Sarkozy. « Il y a dix jours, déjà, ils affirmaient avoir pris les décisions essentielles pour sauver l’Europe. Au lieu de ça, la crise est plus forte et il faut d’urgence dresser le mauvais élève Papandréou. Ce type de démocratie n’a donc plus que les limites qu’ont fixées les banquiers ? » Avec gravité, à la veille du discours de François Fillon sur le sujet, elle avertit que la France, « après l’Italie, l’Espagne et le Portugal », sera probablement la prochaine sur la liste à se voir infliger les foudres des agences de notations et se voir imposer « les plans d’austérité à coups de trique ». Ses solutions ? « Interdiction des licenciements, nationalisation et regroupements forcés des banques. C’est abject d’avoir voulu faire croire que tout est de la faute de la Grèce et qu’il ne reste plus qu’à la jeter par-dessus bord pour sauver l’euro », s’empourpre Nathalie Arthaud.
Alain MORVAN.
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 27 Déc 2011, 20:07

L’espoir d’une explosion sociale

La successeur d’Arlette Laguiller à l’élection présidentielle était en réunion publique hier à la maison des syndicats de Chalon.

La tête a changé mais pas le discours. Hier soir à la maison des syndicats de Chalon, Nathalie Arthaud a animé une réunion publique dans la plus pure tradition de Lutte ouvrière.

Il faut dire que l’analyse du parti trotskiste n’a pas varié d’un iota. Et la crise européenne des dettes souveraines ne fait qu’ajouter de l’eau au moulin d’une formation résolument tournée du côté des « exploités ». « Quel est le gouvernement qui a fait condamner les banquiers coupables de spéculation ? Aucun. Cette crise, c’est celle des capitalistes, de la bourgeoisie. C’est à eux de la payer », a lancé Nathalie Arthaud devant quelque 70 personnes qui n’ont pas économisé leurs applaudissements.

Pour Lutte ouvrière, « la seule politique valable pour les travailleurs, c’est de rendre coup pour coup à la bourgeoisie. » Si le parti est présent à la présidentielle depuis près d’un demi-siècle, la candidate sait que « la seule solution, c’est l’explosion sociale. On ne sait pas quand ni comment elle arrivera. Mais à ce moment-là, on sera prêts », promet-elle.
Nico37
 
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Re: Lutte Ouvrière

Messagede Nico37 » 29 Déc 2011, 00:08

LA QUESTION DE L'INTERNAUTE À Nathalie Arthaud

Vous êtes communistes. Mais que cela signifie-t-il, pour vous, au XXIe siècle ? VMELDO17, INTERNAUTE

La réponse de Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière. « C’est l’inverse de la société actuelle basée sur le profit. C’est enlever aux banques et aux groupes capitalistes leur pouvoir sur l’économie et la société en les expropriant.

Pour Arthaud, «l'UE ressemble à un protectorat franco-allemand» Etre communiste, c’est militer pour que les richesses et les moyens de les produire, comme les usines, les entreprises ou les chaînes de distribution, soient sous le contrôle des travailleurs. Ainsi, tous les êtres humains, et plus seulement une minorité d’exploiteurs, pourront accéder de la même façon à toutes les richesses que la société est capable de produire. Sur le fond, il n’y a pas de différence avec le communisme au XIXe ou au XXe. Sauf peut-être qu’aujourd’hui, l’absurdité de l’économie capitaliste saute plus aux yeux. Une minorité de privilégiés transforme en biens privés le résultat du travail de tous. Dans les mains de ces capitalistes, la richesse créée se transforme en profit qui alimente la spéculation et devient nuisible. Il est fou d’observer que l’humanité progresse dans la maîtrise de la nature et qu’elle est désarmée face aux conséquences de son économie. Et les dégâts qu’elle génère sont pires qu’un tsunami. Il est impossible d’être du côté des salariés sans avoir pour perspective de renverser la dictature du grand capital. »
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