« Mes arrière-grands-parents parlaient l'occitan et pas le français. Mes grands-parents parlaient l'occitan mais ça leur était interdit à la maison. Mes parents le comprenaient et le parlaient très peu. Et moi pas du tout. » Originaire de Béziers, Brigitte, retraitée, a décidé d'apprendre l'occitan car elle veut « renouer avec ses racines ». Vêtue d'un T-shirt rouge frappé d'une croix occitane, elle a participé au joyeux et long cortège du grand rassemblement organisé hier, à Toulouse, pour la langue et la culture occitane. Partis vers 14 h 30 de Compans, les manifestants, qui ont arpenté les boulevards jusqu'au Monument aux morts, ne sont arrivés que vers 17 heures place du Capitole. « Nous avons réussi le pari des 30 000 manifestants », s'est réjoui Jean-Louis Blenet, président de la Confédération des calendretas, ces écoles où est enseigné l'occitan, un des cinq organisateurs.
Un statut officiel pour les langues régionales
Pour le collectif « Per la lenga occitana ! », il s'agissait de faire mieux qu'à Carcassonne où 25 000 personnes s'étaient retrouvées en 2009. Peu importe, jugent les organisateurs, que la police n'en ait dénombré que 20 000, la démonstration de force est faite.
Les occitanistes, qui manifestaient hier dans le cadre d'une protestation nationale, comme leurs homologues bretons, corses et autres, réclament un statut officiel pour l'occitan et les langues régionales. « Ce sont les seules langues sans droits et sans papiers ! », s'est insurgé Jean-Louis Blenet. Pour cela, le collectif attend une reconnaissance « dans la Constitution » et « par la loi ». Le Toulousain Jean-François Laffont, président de Convergencia occitana, a cité l'exemple « d'élus et de fonctionnaires qui ont bloqué la machine » de leur seul fait. Idem dans l'enseignement public, où Alain Raynal, porte-parole du Centre régional pour l'enseignement de l'occitan en Midi-Pyrénées : « Tout repose sur de bonnes volontés. Nous avons besoin d'une loi pour cadrer tout ça. »
Avant la manifestation, les organisateurs avaient convié les représentants des candidats à l'élection présidentielle. Pour les écologistes, Eva Joly, venue en personne (lire ci-dessous), s'est engagée pour une reconnaissance officielle. Longuement applaudie, elle avait été précédée par José Bové, le député européen vert, qui a tiré à boulets rouges sur « les jacobins Sarkozy et Mélenchon, les plus bornés sur la défense des langues et la décentralisation ». Président du Sénat, Jean-Pierre Bel, au nom de François Hollande, le candidat PS, s'est prononcé en faveur d'un statut de l'occitan. Tout comme le député béarnais Jean Lassalle, pour François Bayrou (Modem). Les autres candidats n'ont pas répondu au rendez-vous.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/04 ... louse.html
Bon, je suis assez perplexe sur la revendication occitane, mais je relaie, parce que quand même 30000 personnes dont pas mal de militants progressistes, c'est pas rien. Surtout que les orgas à l'initiative du truc ont été claires vis à vis du Bloc Identitaire par exemple (http://anemoc.org/node/146), et que ça me semble pas mal (et ça renvoie à kuhing je crois, qui disait qu'il était assez dégouté de voir que dans certains rassemblements les fachos étaient tolérés au nom de la liberté d'expression ou de je ne sais quel principe à deux balles).