Déclaration finale des rencontres européennes solidaires avec les zapatistes, à BarceloneDimanche 22 novembre 2015, Barcelone.
Aux communautés bases d’appui zapatistes
A l’Armée zapatiste de libération nationale
Au Congrès national indigène
Aux compañeros et compañeras de la Sexta dans le monde
Aux peuples qui luttent en bas et à gauche
Aux medias libres
Le 20, 21 et 22 novembre, divers collectifs adhérents à la Sexta et sympathisant.e.s avec l’EZLN nous sommes réunis à Barcelone ; nous remercions les adhérents de la Sexta de Barcelone et la CGT de l’État espagnol pour leur effort d’organisation afin que cette rencontre se réalise ; ainsi que la fédération locale de Barcelone de la CGT, Aurea Social (coopérative intégrale catalane) et aussi Café Rebeldia pour leur appui logistique sans lequel nous n’aurions pas pu célébrer cet événement.
Etaient présents des collectifs adhérents et des personnes individuelles provenant de France, d’Italie, de Suisse, de Norvège, des pays basques, du pays catalan, de l’État Espagnol, d’Allemagne et du Royaume-Uni.
Pour commencer cette rencontre, nous avons célébré la publication par la commission Sexta au Mexique du livre « La pensée critique face à l’hydre capitaliste », important outil pour entendre et comprendre le contexte actuel à travers le regard de ceux d’en bas et à gauche. Pour ce qui est de l’Europe, le livre est désormais édité en espagnol et en italien.
Durant cette rencontre, nous avons débattu sur nos outils de lutte, nos résistances, nos chemins vers l’autonomie ainsi que des luttes aux côtés des compagnonnes et compagnons prisonnières et prisonniers.
Nous avons eu l’opportunité de dresser un bilan collectif et de partager nos expériences au sujet des processus en cours depuis les dernières rencontres en juin 2014 dans le Val de Susa. Nous comptons sur le fait que les discussions des tables de travail de cette rencontre serviront à l’avenir à améliorer notre coordination.
Nous partageons la douleur et la rage de toutes et tous celles et ceux qui au Mexique subissent les conséquences des attaques répressives de l’Etat. A un an et deux mois du crime d’Iguala, nous continuons à rappeler qu’il nous manque 43 compagnons [de l’école normale rurale d’Ayotzinapa] et des milliers d’autrEs, et que nous n’allons pas cesser de lutter pour elles et eux.
Nous réitérons notre engagement auprès des zapatistes ainsi qu’aux côtés des collectifs et des organisations adhérent.e.s à la Sexta au Mexique et dans le monde. Tout spécialement envers le Congrès National Indigène et sa digne lutte contre les mégaprojets imposés par des multinationales dont beaucoup sont d’origine européenne, et qui s’en prennent aussi à nos territoires. De la même manière, nous remercions le travail d’information indépendant effectué par les médias libres au Mexique, et continuerons à dénoncer les agressions qu’ils subissent.
Pour finir, nous croyons fortement que pour renforcer la solidarité avec les zapatistes, il est nécessaire de resserrer les liens entre les réalités qui, depuis en bas et à gauche, construisent de l’autonomie dans nos territoires.
Tout comme avec les peuples qui au Mexique subissent la spoliation de leurs territoires, nous nous solidarisons avec tous ceux qui résistent contre les mégaprojets, ici en Europe. En particulier avec la digne lutte NO TAV au Val de Susa (Italie) et avec la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (France).
Nous dénonçons aussi la grande vague de répression en cours contre le mouvement libertaire dans l’Etat Espagnol, qui a été rendue évidente à travers les opérations Piñata et Pandora, et plus récemment avec l’opération Ice.
Depuis les terribles attentats de Paris du 13 novembre 2015, notre douleur et notre rage sont grandes. Rage contre le totalitarisme, responsable direct de ces massacres. Mais aussi contre l’hypocrisie des gouvernements européens qui parlent de guerre contre le terrorisme, quand ce sont eux-mêmes qui ont créé le monstre de DAESH (ISIS) en soutenant des pays complices.
Il est clair pour nous que la finalité des interventions impérialistes consiste à protéger leurs intérêts économiques. Nous dénonçons comment maintenant les Etats Européens profitent de la douleur et du choc afin de renforcer leurs politiques militaristes, répressives, liberticides et xénophobes.
Un des objectifs est de criminaliser les mouvements sociaux, qui sont désormais attaqués à travers la restriction des libertés individuelles et collectives.
Notre lutte est pour l’émancipation et la justice sociale, contre les politiques qui produisent exclusion, répression, discrimination et spoliation. Nous resterons debout aux côtés des mouvements sociaux et des peuples qui luttent pour la liberté, la justice et la démocratie dans le monde. A la haine et à la peur, nous répondrons par la solidarité et l’action collective.
Notre solidarité va naturellement aussi du côté des migrants qui se heurtent contre le mur de la « forteresse Europe », symbole du néolibéralisme, qui ouvre ses portes à la richesse mais pas à ceux et celles qui la produisent. Le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) est un exemple brutal de comment ceux d’en haut offrent le destin des peuples aux grandes richesses financières. Tout comme l’ALENA (Accord de Libre Commerce de l’Amérique du Nord), qui avait poussé l’EZLN à se soulever en armes en 1994.
De manière parallèle à la digne lutte des compagnonnes au Chiapas, notre regard se dirige vers les peuples qui résistent et construisent une autonomie depuis en bas, et spécialement vers le processus qui se développe au Kurdistan et qui subit le harcèlement du monde capitaliste, tant occidental qu’oriental.
Ceci est notre humble parole.
• Associació Solidaria Café Rebeldía-Infoespai (Barcelone) • Associazione Ya Basta ! Milano (Italie) • Ya Basta ! (Allemagne) • CSPCL - Comité de Solidaridad con Los Pueblos de Chiapas en Lucha (Paris, France) • Adherentes a la Sexta Barcelona (Catalunya, Etat Espagnol) • ASSI – Acción Social Sindical Internacionalista, Zaragoza (Espagne) • Chiapasgruppa LAG (Norvège) • Union Syndicale Solidaires (France) • Fédération SUD-Éducation (France) • Les Trois Passants (France) • CGT – Confederación General del Trabajo (Estado Español) • Adherentes a la Sexta, Zurich (Suisse) • Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala, Madrid (Estado Español) • Txiapasekin – Plataforma Vasca de Solidaridadcon Chiapas (Euskadi – pays Basques) • UK Zapatista Solidarity Network (Royaume-Unie) • Adhesiva, espai de trobada i acció (Catalunya) • Bologna per Ayotzinapa (Italie) • La Pirata : Nodo Solidale, (México-Italia) ; Colectivo Zapatista de Lugano (Suisse) ; Nomads Bologna-Berlin (Italie-Allemagne) ; Adherentes Individuales
déclaration en espagnol lisible ici ;
http://www.cgtchiapas.org/noticias/decl ... ta-europeotraduction CSPCL.